Les choses étaient en train de changer à Poudlard. Tout le monde le sentait. Même si certains ne voyaient pas de quoi il s'agissait de manière précise. Mais le plus important était d'au moins le sentir. Morticia, elle, avait vu des choses. Pas tout, bien entendu. Elle était observatrice mais elle ne pouvait pas tout voir. Elle avait vu qu'accueillir Elena dans le personnel de Poudlard était aussi judicieux que dangereux. Pas pour elle. Elles avaient un accord. Et puis elle servait visiblement un but précis. Le professeur ne s'en mêlerait pas, ce qui était déjà une bonne protection. Et il faut admettre qu'elles savaient s'entendre dans certains cas. En clair, Elena était une menace, mais pas pour tout le monde. Raison pour laquelle Morticia n'avait rien dit et ne dirait rien tant que la jeune femme respectait également sa part du contrat. Morty avait également vu ce qui se tramait avec le directeur. Et c'était pas beau à voir ça dans le genre. Rien qu'y penser lui donnait des frissons. Elle ne savait pas encore à quel point elle avait raison de frissonner. Mais tout cela cachait beaucoup d'autres choses qu'elle ne voyait pas. Qu'il était fort regrettable qu'elle ne voit pas d'ailleurs. Mais c'était ainsi. Elle avait raté des choses et c'était un peu tard maintenant.

Depuis quelques temps également Morticia n'était pas au meilleur de sa forme. C'était peut-être même l'inverse. Un petite déprime passagère selon elle. Un début d'alcoolisme contrôlé également d'après elle. Ce qui était vrai... ou non... quoi qu'il en soit, elle n'allait pas au mieux. Ce qui était arrivé jusqu'aux oreilles des certains parents d'élèves qui n'avaient bien entendu pas aimé cela. Et quand je dis certains parents d'élève, je veux surtout parlé d'une personne particulière. Une personne qui comptait bien mettre son grain de sel dans les affaires de l'école et de plus d'une façon. Cela commençait par le directeur. Une affaire réglée selon elle. Puis sa sœur intégrée miraculeusement à l'équipe enseignante. L'étape suivante était de s'occuper du problème Mathews. Et ça, Morticia ne s'en doutait même pas. Ou pas encore dirons-nous.

Ce jour-là, Morticia était en cours. Ce qui était une bonne chose normalement. Mais pour une fois elle aurait mieux fait de s'abstenir. Elle donnait un cours comme toujours et était aussi passionnée que d'habitude. En clair, un cours de Morticia.

Elle arrivait bientôt à la fin de la partie théorique de son cours, comme elle avait l'habitude de le faire. Rien d'anormal à cette journée. Quand on toqua à la porte. Surprise. Le professeur autorisa les visiteurs à entrer, ce qui lui permit de voir qu'elle ne savait pas de qui il s'agissait... mais vraiment pas. Ils lui demandèrent de confirmer qu'elle était bien Morticia Mathews. Ce qu'elle ne fit pas pour plusieurs raisons. Était ensuite venu un discours qu'elle connaissait trop bien, et qu'elle détestait par dessus tout. Ils avaient simplement dit que tout allait bien et que tout allait bien se passer. Elle l'avait déjà entendu ça, et pas qu'une fois. C'était il y a longtemps. Mais elle n'était pas idiote, elle savait ce que cela voulait dire. Lentement, elle pris sa baguette, avant d'envoyer une série de sortilèges sur les personnes qui étaient entrées. Paniquée elle essaya de sortir... sans voir qu'il y en avait d'autres. Elle se fit attraper, ce qui signifiait qu'elle aurait beaucoup de mal à s'en sortir maintenant. Morticia ne se laissa bien sûr pas faire. Seulement maintenant qu'ils avaient sa baguette et qu'ils l'avaient bien en main, elle ne pouvait que se débattre et crier. C'était dans des moments pareils qu'elle regrettait de ne pas avoir plus d'amis. Ils pourraient leur dire autrement. Ils pourrait dire à ces idiots qu'elle n'était pas folle. Il était hors de question qu'elle y retourne. Morticia ne retournerait pas dans cette maison de fous. Elle le refusait. Et si il fallait qu'elle supplie ceux qui daigneraient s'approcher d'eux, elle le ferait. Là-bas elle ne pouvait plus être la même. Là-bas elle devenait vraiment folle et ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre et espérer qu'ils cèderaient. La dernière fois c'était ses parents qui avaient accepté de la faire sortir. Mais maintenant? Maintenant, qui l'empêcherait de passer le reste de ses jours dans leur hôpital, droguée par leur potions et au milieu de gens qui avaient réellement perdu l'esprit. Ce qui n'était pas son cas. Non, elle pouvait encore faire la différence entre la réalité et l'imaginaire. Entre le bien et le mal. Morticia n'était pas folle. Et elle le hurlerait tant qu'ils ne la croiraient pas.