Monsieur Din était un sorcier sans soucis, sans préjugés et sans complexes. Lorsqu'il rencontra Neyru, la vélane, il en tomba naturellement fou amoureux. De leur tendre union naquit une jolie petite fille : Farore. Ce n'était pas un nom très commun pour une petite humaine, mais c'était celui de la grand-mère de Neyru, un prénom ordinaire pour une vélane. Ils s'installèrent dans une ravissante petite maison au bord de la mer où résonnait le doux son du clapotis des vagues s'échouant sur le sable immaculé. C'était une petite crique isolée où l'eau était d'un bleu turquoise transparent. Une barrière de corail protégeait l'endroit de grands prédateurs marins, rendant la crique foisonnante de poissons multicolores. C'était le paysage rêvé pour élever une enfant moitié sorcière-moitié vélane. Dès son plus jeune âge, elle fut inscrite par ses parents dans la meilleure école de magie anglaise : Poudlard. C'est là que son père avait accompli ses propres études. Jour après jour, Farore gagnait en beauté et chaque personne qu'elle rencontrait était une personne charmée. La petite fille n'avait pas besoin de faire d'effort pour qu'on l'aime, mais certains restaient dans l'ombre, enviant sa beauté, jalousant son charisme enfantin.

Un soir, quelqu'un s'introduisit dans la maison alors que tout le monde dormait. Cet inconnu, animé de mauvaises intentions, essaya de s'approcher du petit lit à barreaux de Farore afin de couper quelques précieuses mèches de ses cheveux flamboyants. réveillée par le bruit, la petite fille se mit à hurler et le voleur fut projeté hors de la maison, à travers la fenêtre. On ne le retrouva pas, mais il fut ainsi certain que Farore avait aussi hérité des pouvoirs de son père. Cependant, elle était bien jeune pour découvrir ses dons, alors ses parents s’attelèrent à lui donner des cours en avance, afin qu'elle ne représente pas un danger pour elle-même.

En grandissant, Farore devint plus aventureuse. certains sentiments humains lui faisaient défaut, notamment celui de la peur. La jeune fille aimait grimper aux arbres et aux murs escarpés, parfois à une hauteur très inquiétante, mais elle en riait et ne se blessait jamais. Son agilité et sa souplesse étaient un héritage bien agréable de sa mère. Parfois, les jours de grand vent, elle aimait se mettre au bord de la falaise entourant la crique et laisser les bourrasques la soulever lorsqu'elle se penchait dans le vide. D'abord morts d'inquiétude, ses parents finirent par abandonner l'idée de lui interdire ce genre d'activité, puisque de toute façon elle n'en faisait qu'à sa tête. Le jour des onze ans de Farore fut à la fois une crainte et une libération aux yeux de ses parents. Elle allait enfin pouvoir intégrer le système scolaire de Poudlard et ralentir la cadence de ses bêtises, mais l'absence de leur enfant leur faisait beaucoup de peine à imaginer. Le jour de la mettre dans le train, ils pleurèrent à chaudes larmes, conscient que leur bébé était enfin devenu grand.

A l'école, Farore fut répartie à Serpentard. Sûrement que sa détermination et son absence de craintes devaient y être pour beaucoup. Elle travailla d'arrache-pied afin d'obtenir la moyenne partout, mais ce n'était pas vraiment la meilleure de sa classe. Les études et les devoirs ne l’intéressait pas. Elle préférait de loin les récréations où elle pouvait grimper les façades des tours et aller courir dans le parc, pieds nus dans l'herbe grasse. Au fil des années, elle se passionna davantage pour les potions et les sortilèges, mais son domaine de prédilection restait la botanique. Elle disait avec certitude à qui voulait bien l'écouter qu'un jour les gens pourraient être soignés rien qu'avec des plantes. Rares étaient ceux qui voulaient bien la prendre au sérieux, mais Farore n'avait et n'aurait jamais cure des avis de son entourage. Les critiques, la méchanceté, les moqueries, tout cela semblait lui passer entièrement au dessus de la tête.

Lorsqu'elle passa ses examens de dernière année, on demanda à Farore de choisir sa voie professionnelle. C'est sans hésitation qu'elle décida de devenir stagiaire en médicomagie à St. Mangouste, afin de prouver au monde entier que ses connaissance en botanique pourraient un jour sauver des vies.