En se levant ce matin-là Anya était déjà de bonne humeur. Et c'était parfaitement normal et logique. Pour la simple et bonne raison que ce jour-là, son fils devait rentrer à la maison pour les vacances. Ce qui était une très bonne chose. Vraiment très bonne. Anya était ravie. Comme à chaque fois qu'Andreï devait revenir à la maison. Avant qu'il n'aille à Poudlard, il ne partait jamais aussi longtemps. Alors forcément, maintenant qu'elle ne le voyait pas pendant plusieurs mois, elle était bien plus heureuse de le retrouver. Et déjà qu'elle était contente quand il rentrait de week-end, alors imaginez un peu maintenant. C'était presque une fête qui se préparait là. Bon, quand même pas. Mais bon repas et Anna avait dit qu'elle viendrait avec eux pour le dîner. En fait, la seule chose qui pouvait faire tâche au milieu de out ça c'était Michael, son mari. Il n'était pas du genre à se réjouir de voir Andreï revenir à la maison. Ce qui s'expliquait en partie par le fait qu'Anya s'occupait d'avantage de son fils que de son mari lorsque son bébé était à la maison. Ce qui ne plaisait pas au potioniste. Il y avait aussi le fait que ces deux-là n'avaient aucune affinité particulière. Andreï n'avait jamais vraiment accepté le remariage de sa mère et Michael n'avait pas vraiment d'affection pour le fils d'un autre que lui. Mais bon, de toute façon monsieur n'avait pas le choix.

Anya avait donc préparé un dîner bien trop copieux pour seulement les quatre personnes qui devraient être présentes. Mais tant pis. Elle avait voulut faire quelque chose qu'Andreï aimait bien mais elle n'était pas arrivé à se décider. Alors elle avait fait un peu de chaque. Enfin, un peu... un peu suivant les critères de sa mère... ce qui ne faisait pas si peu... mais son père était un grand gourmand... bref... Vers midi elle avait été apporter son déjeuner à son mari qui était encore resté dans son atelier dans le jardin. Quand elle était entré, l'odeur lui avait sauté au visage. C'était immonde. Elle ouvrit un peu plus la fenêtre en se disant que c'était aussi une option le jour où il faudrait qu'il "passe son tour". Projet qui se concrétiserait plutôt rapidement si il continuait.

Le reste de l'après-midi, elle l'avait passé à donner des ordres à l'elfe de maison pendant qu'elle préparait la chambre d'Andreï. Refaire le lit, ranger ce qui semblait ne pas l'être, y laisser un ou deux cadeaux et un petit paquet de bonbons, et tout ce qu'il y avait à faire. Elle avait même fait laver le chien. Ce qui ne lui avait pas plu à ce cher Fluffy. Mais il était hors de question que cet animal ne saute un fois de plus sur son propriétaire en étant une boule puante. Là encore il s'agissait des critères d'Anya. Fluffy était un animal plutôt propre tout de même. Heureusement.

Et enfin, l'heure était arrivée. Anya avait été prévenir Michael qu'elle partait... au moins un quart d'heure avant. Il fallait lui rappeler pourquoi elle partait et ce qui se passait ce soir-là. Puisqu'il s'en moquait et restait dans ses potions, il fallait souvent lui rappeler des choses. Après cela elle s'était habillé, avec pris Fluffy et était allé attendre Andreï à la gare. Elle se mêla aux autres parents d'élève, sans pour autant vraiment se fondre dans la masse... comme toujours. Elle se mit donc à attendre le train comme les autres avec Fluffy assit à ses pieds.

La vie dans la famille Armyanski pouvait être vue comme une vie tranquille. Ou alors tout l’inverse. Cela dépendait du point de vue. Et de beaucoup d’autres choses aussi, mais quoi qu’il en soit, tout n’était pas rose chez les Armyanski et tout n’était pas noir non plus. Il fallait seulement savoir s’y prendre et être assez bien placé. Michael par exemple ne pouvait pas franchement dire que sa vie était tranquille. Il travaillait beaucoup, même tout le temps. Et son épouse n’était pas franchement la plus aimable ni même la plus aimante. Il ne s’en plaignait pas. Le attaches sentimentales n’étaient pas sa priorité. Surtout avec eux. La plus jeune était gentille, mais ce n’était pas non plus ce qui l’intéressait. Et puis l’aînée était d’une autre trempe. Un défi plus intéressant pour commencer. Et puis un parti on ne peut plus convaincant. Quoi qu’il en soit, c’était avec Anya qu’il était marié et il devait donc faire avec son fils. Cet enfant qui n’était pas le sien et qu’il n’acceptait que pour gagner l’affection de la mère. Raison pour laquelle il préféra rester travailler plutôt que d’aller chercher ce garçon à la gare. De toute façon il passerait les deux prochains mois dans la même maison. A commencer par le dîner avec les deux sœurs ce soir-là.

Anya était donc seule à la gare lorsque le train finit par arriver. Les élèves commençaient à sortir, la belle attendait de voir le bon visage. Son fils n’allait pas tarder. Elle savait qu’il n’était pas du genre à s’attarder. Même lorsque deux mois le séparait de ses petits camarades. Anya n’était pas particulièrement ravie de savoir que son fils n’avait pas ou très peu d’amis. C’était quelque chose qui n’était jamais mauvais et qui était même plutôt bénéfique. Mais en même temps, si cela lui convenait, son enfant faisait comme cela lui plaisait. En tout cas, elle, elle restait en place bien sagement en attendant de le voir et de le ramener à la maison pour deux longs mois qu’ils passeraient ensemble. Fluffy était moins calme. L’animal trépignait et couinait un peu lorsqu’un enfant qui pouvait vaguement ressembler à Andreï passait près de lui. Et enfin, il sortit du train. Il observa le monde autour de lui et finit par repérer la personne qui l’intéressait. Anya le vit et lui fit signe dans un sourire. Le jeune garçon se précipita vers elle et se jeta dans ses bras. La belle adorait pouvoir le serrer ainsi dans ses bras. Le sentir serrer les siens autour de sa taille et lui exprimer toute son affection.

-Maman ! Tu m'as manqué

Oh lui aussi il lui avait manqué. Et pas qu’un peu. C’était son fils, son petit ange, celui qu’elle n’avait pas vu depuis des mois. Heureusement qu’il y avait eu des lettres. Autrement elle aurait été bien triste. Elle avait besoin d’avoir de ses nouvelles, besoin de savoir comment il allait. Anna aussi d’ailleurs. Et ils avaient bien échangé, tous. Ils étaient comme cela. Parfois Michael avait laissé un petit mot à Andreï à son tour. Mais pas vraiment le genre de petits mots gentils qui venaient de sa mère ou de sa tante. Enfin bon, il avait fait cet effort. Bien obligé en même temps… Anya le serra dans ses bras avec amour avant de le lâcher, voyant l’animal qui ne se tenait plus tranquille du tout.

-Toi aussi, mon gros.

Fluffy qui était resté sagement à côté d’Anya s’était mis à tourner autour de son maître. Anya avait toujours trouvé ce duo assez mignon. Même si à la base, elle n’avait aucune affinité particulière avec les chiens. C’était le moins que l’on puisse dire. Mais là c’était différent. C’était le chien de son fils, son meilleur ami lorsqu’il était à la maison, celui qui partageait ses jeux. En clair, ce n’était pas juste un chien. Et lui non plus n’était pas à plaindre. Pas du tout. Anya les regarda un peu avant de laisser la laisse de l’animal à son fils. Tant qu’à faire, autant que ce soit lui qui le tienne. Et puis, il était assez fier de pouvoir tenir son chien lui-même. Parce que c’était son chien,  pas juste un chien. Et puis elle avait bien vu son regard un peu déçu. Et avant qu’il ne dise quoi que ce soit, Anya compris de quoi il s’agissait.

-Il est pas venu ?

Non, son mari n’était pas venu accueillir Andreï. Il ne venait pas toujours. Il n’était pas du genre à prendre les responsabilités d’un autre. Et Andreï n’était pas son fils, mais celui d’un de ses prédécesseurs. Anya le savait. C’est pourquoi elle voulait le pousser un peu de temps en temps. Parce qu’elle voyait bien que son fils n’était pas satisfait de cette situation. Mais ce n’était pas elle qui pouvait y faire grand-chose. Elle embrassa son fils, le regard compatissant.

-Non, il avait du travail… Mais il sait que tu viens et il dînera avec nous ce soir, il l’a promis. Et puis Anna est peut-être déjà à la maison. Elle aussi est impatiente de te revoir.

Anya pris son fils par la main et le ramena à la maison. Et en effet, Anna était déjà dans le manoir. La jeune femme pris son neveu dans ses bras à son tour avant de lui tendre un cadeau, comme à chaque fois qu’ils se voyaient. Elle aussi en était totalement dingue de son neveu. Anya invita Andreï à aller déposer ses affaires dans sa chambres, le laissant ainsi découvrir ce qu’elle y avait laissé. Lorsqu’il redescendit, Michael était sorti de son laboratoire et salua le jeune garçon comme toujours, à la fois froid et accueillant. Il n’était pas forcément beaucoup plus agréable avec son épouse d’ailleurs, ce n’était pas uniquement parce qu’il s’agissait d’Andreï. Heureusement que ce garçon recevait l’amour de sa mère et de sa tante. Autrement il se sentirait peut-être plus frustré encore le pauvre.
Tout le petit monde passa à table, sans qu’il ne se passe beaucoup de choses. Et puis Michael était retourné dans ses potions. Il n’était pas toujours si absent.  Mais en ce moment il cherchait quelque chose. Anya ne s’y intéressait pas vraiment. Juste assez pour comprendre que son mari était occupé en ce moment… Alors les deux sœurs et le jeune garçons se retrouvèrent un peu seuls, dans le salon, avec trois chocolats chauds. Ils commencèrent à parler gentiment, le jeune homme au creux des bras de sa mère trop heureuse de pouvoir le retrouver.

-Alors Andreï, content d’être en vacances ? Il faudra que tu viennes me voir à un moment, j’ai eu des petits chats la semaine dernière, tu vas les adorer.

Anya était vraiment une femme particulière. Les gens la voyaient comme digne et tout à fait normale. Bien qu’assez loin d’être quelconque. Ce n’était pourtant pas vraiment ce qu’elle était. Elle avait déjà rejoint Grindelwald et avait déjà pris une place assez importante dans son groupe. Elle partageait même parfois autre chose que des missions ou des conversations avec lui. Toujours sans en dire un mot à son mari, bien entendu. Autrement cela se passerait mal. Et ce dernier passerait sans doute à l'action avant elle. Et comme lui, elle ne verrait rien venir. Mais heureusement, elle ne lui avait rien dit. De toute façon, à lui, elle ne lui disait pas grand chose. Il n'était pas du genre à écouter sa petite femme lui raconter sa journée à table le soir. Les dîners étaient assez silencieux en général. Sans compter qu'ils faisaient souvent la tête. Ils se mettaient à table, Anya les servait, ils mangeaient, et chacun retournait à ses occupations. Anya essayait d'aller se coucher avant lui. Ainsi elle pouvait prétendre dormir lorsqu'il la rejoignai et il lui foutait la paix. C'est à dire qu'elle ne tenait pas particulièrement à échanger avec lui non plus. Il n'avait pas besoin de tout savoir de son état d'esprit ou autres. Tout comme elle n'avait pas besoin de savoir ce qui le concernait lui. De toute façon, lui, à part ses potions...

C'était donc sans se préoccuper de lui qu'elle était resté souriante à écouter Andreï durant le repas. Il ne leur épargnait aucun récit lui, tenait à tout dire à sa mère et à sa tante. Il voulait vraiment tout leur dire. Tant mieux, elles voulaient tout savoir. Elles riaient avec lui, réagissaient à chacune de ses histoires, elles vivaient avec lui quoi! Et elles adoraient ça. Michael restait plus dans son coin. Tant pis pour lui, ils n'avaient pas besoin de lui. Ils pouvaient parfaitement être heureux et de bonne humeur sans lui. Peut-être même plus que si il se mêlait à la conversation. De toute façon il ne pourrait pas dire grand chose de satisfaisant. Anya, son fils et sa sœur étaient ensuite allé dans la salon à côté avec des quoi occuper leurs estomacs. La belle tenait son fils contre elle, trop contente qu'il soit rentré à la maison. Elle avait déjà des projets pour eux pendant ces vacances, et visiblement Anna aussi.

-Évidemment que je viendrais !

Andreï avait toujours été plus attiré par les chiens. Mais les chats d'Anna savaient le faire craquer aussi. Surtout les petits comme ceux qu'elle l'invitait à venir voir. Anna aimait bien quand Andreï venait chez elle, que ce soit pour elle, ses chats ou n'importe quoi. Elle aimait passer du temps avec lui. Et si Anya venait avec lui c'était encore mieux.

-Tu les as appelé comment, ils sont de quelle couleur ?

Anya et sa petite sœur se mirent à rire. Ce garçon était vraiment d'un entrain peu commun parfois. Il était peut probable qu'Anna ait identifié le sexe de ses chatons pour le moment, elle préférait laisser un peu de temps passer avant de les manipuler. Alors bon, au moins elle pourrait lui répondre concernant la couleur. Et la réponse était assez simple au final...

-Je ne leur ai pas encore donné de nom, désolée. C'est des petits russes alors pour la couleur c'est bleus et un blanc.

Bon, il y aurait une virée chez Anna donc. Pas de problèmes. Mais ce n'était pas tout. Anya aussi avait des choses à dire. Elle avait prévu deux ou trois petites choses pour leurs vacances. Mais rien de contraignant, elle se doutait que cela plairait à son fils.

-Alors avec Anna on s'est dit qu'on pourrait aussi aller à la maison en Ukraine, et Michael nous rejoindrait un peu sur la fin. Comme ça on pourra aussi aller voir tes grands-parents.

Les deux sœurs s'étaient trouvé une maison qui, bien que grande, restait plus modeste que leurs manoirs respectifs. Elles y allaient souvent soit ensemble comme là ou seules suivant le moment. C'était une façon de retourner chez elles sans aller chez leurs parents.

Anya savait que son fils, bien que né et élevé en Angleterre, avait une certaine affection pour l’Ukraine. Il y passait de bons moments de vacances avec, ce qui rendait la chose plus logique. Mais cela n’empêchait pas la belle d’apprécier ce fait. Parce qu’elle restait malgré tout très attachée à son Ukraine. Cela faisait quelque chose qu’elle pouvait partager avec lui. Avec lui et Anna. Les personnes qu’elle aimait le plus sur toute cette Terre. Si elle le pouvait, Anya passerait sa vie dans cette maison là-bas, avec sa sœur et son fils pour unique compagnie. Cela serait parfait. C’était ce qui se rapprocherait le plus du paradis. Pour elle en tout cas. Elle les adorait. Passer de bons moments comme celui-ci, juste avec eux autour d’un bon chocolat et de quelques gâteaux. Elle buvait les paroles de son fils, s’enthousiasmait déjà de ce qu’ils feraient bientôt tous les trois. Aller voir les chatons d’Anna, aller dans cette maison, rendre visite à leurs parents… tout cela ne pourrait qu’être bien. Bon, Michael viendrait un peu avec eux, ce qui rendait le tout un peu moins sympa, mais ils pourraient tout de même passer de très bons moments.

-C'est une excellente idée ! On partirait quand ? Combien de temps ?

Andreï était vraiment surprenant. Il y avait des jours où il n’avait envie de rien, il avait le cafard et ne voulait pas faire quoi que ce soit. Mais ce n’était clairement pas le cas ce soir-là. Il était vraiment ravie de rentrer à la maison et de retrouver les deux femmes de sa vie. Les deux sœurs faisaient d’ailleurs toujours très attention à ce qu’elles faisaient pour son retour. C’était toujours un moment important. Le retour de leur petit Andreï à la maison, le début des moments heureux tous les trois, le début des vacances scolaires c’était un vrai bonheur.

-Je ne sais pas encore très bien. On pourrait partir la semaine prochaine, comme ça cette semaine si vous voulez faire des choses tous les deux ça peut se faire.

Anna adressa un clin d’œil à son neveu. Passer du temps juste avec lui c’était bien aussi. Ils parlaient beaucoup tous les deux. Et ils adoraient ça d’ailleurs. Lorsqu’ils étaient avec Anya c’était bien aussi, mais ce n’était pas pareil. Lorsqu’ils étaient tous les deux, c’était plus deux amis qu’autre chose qui se retrouvaient. Un sentiment plus qu’agréable pour tout le monde.

-Ça vous dirait qu'on fasse un jeu de société, après ?

Un jeu de société? Oh oui, bien sûr. Elles étaient partantes toutes les deux. En général tout le monde s’amusait bien. Elles allaient parfois jusqu’à des éclats de rire assez importants. Et Michael n’avait pas intérêt à dire quoi que ce soit. Si il n’était pas capable d’être heureux avec eux, autant qu’il ne dise rien. De toute façon, si il parlait, sa femme lui ferait la tête. Anya serra son fils contre elle, bientôt imitée par Anna qui vint se mettre de l’autre côté. Ainsi pris en sandwich, Andreï ne devait que se sentir chez lui.

-Oui, un jeu avec mes deux amours.

Ce qu’elle pouvait les aimer…

Passer du temps en famille pour les vacances, c'était toujours un des petits bonheurs d'Anya. La famille, c'était important. Elle aimait rester proche d'elle. Surtout des personnes les plus importantes. Anna était sa petite sœur, elles partageaient presque tout depuis plus d'une trentaine d'années. Elle avaient grandit ensemble, avaient joué ensemble, avaient étudié ensemble. Elle était l'une des personnes les plus importantes au monde pour la belle. C'était un peu comme si l'une faisait partie de l'autre. Des complices de toujours. Andreï était son fils. Celui à qui elle avait donné naissance, qu'elle avait élevé, qu'elle aimait depuis toujours. Lui aussi faisait partie d'elle, forcément. Son sang coulait dans les veines de ce jeune garçon qu'elle voyait heureux de partir avec elles en Ukraine. Elle était sa mère, elle le serait toujours. L'un aurait toujours besoin de l'autre, c'était comme ça.

Anya était donc ravie de partir dans leur maison en Ukraine avec sa famille. D'abord parce que l'Ukraine c'était toujours agréable pour elle. Alors avec les autres, c'était encore mieux. Ensemble ils allaient un peu partout, visiter tout un tas d'endroits. Certains qu'ils avaient déjà vu plusieurs fois mais qu'ils aimaient toujours autant, ou d'autres qu'ils découvraient. Il fallait que cela convienne à tout le monde. Des musées, des sorties musicales, des parcs, un peu tout ce qui pouvait leur faire passer un bon moment ensembles. Même Michael se laissait tenter. Il n'était pas toujours embêtant et totalement ennuyeux. Il lui arrivait de se détendre et d'être plus agréable. Il n'aimait pas particulièrement cela, mais passer du temps avec Andreï était important aussi. Ce n'était pas particulièrement souvent, mais cela arrivait, heureusement. Il en avait aussi besoin. Andreï était encore un jeune garçon et il avait besoin de passer du temps avec une figure paternelle. Anya ne pouvait que s'en rendre compte. Il fallait aussi qu'ils passent du temps à faire des choses qui les intéressaient tout les deux. Oui, de telles activités existaient, oui.

-Et on emmènera Fluffy ?

Comme si poser la question était encore nécessaire... Le chien d'Andreï ne pouvait pas rester tout seul à la maison pendant qu'ils partaient en vacances. Les chats d'Anna le faisaient pour la plupart. Oui, elle en amenait toujours avec elle, parce qu'elle les aimait beaucoup, et que c'était sa petite famille à elle. Mais eux, ils étaient tout de même assez indépendants. Fluffy ce n'était pas pareil. On ne pouvait pas se contenter d'aller surveiller si il avait bien de la nourriture et qu'ils allaient bien. Il serait trop malheureux. Alors si les sœurs Armyanski n'étaient pas particulièrement fans des canidés, elle ne pouvaient pas refuser ce voyage à ce coquin de Fluffy. Une boule de poil attachante au final. Même si il n'était pas particulièrement mignon à la base. Son caractère faisait qu'il pouvait rester avec eux pendant ces vacances. Et puis Andreï serait tellement content de passer ses vacances avec son chien...

-Bien sûr, on ne va pas le laisser là le pauvre!

Anya savait que ce chien comptait beaucoup pour son fils. Ce qui était assez logique en fait. C'était son animal, bien à lui. Un peu son ami aussi. Même si ce n'était pas un animal des plus intelligent, il faut le reconnaître. Il l'était assez pour jouer avec son maître et lui faire la fête quand il revenait à la maison. Ce qui était certainement l'ensemble des points les plus importants.
Finalement le repas se termina, Andreï fut même le premier à aller débarrasser son assiette... chose que personne d'autre ne ferait puisque l'elfe de maison le ferait aussi bien. Mais bon, si ça l'amusait, c'était lui qui voyait. Anya n'allait pas l'empêcher de le faire en tout cas.

-Un Monopoly, ça vous dit ?

Oui, pourquoi pas? En général, c'était le jeu qui ne se finissait pas rapidement. Surtout en jouant à plus de deux. Mais même si l'heure tournait, ça ne dérangeait pas grand monde. Après tout, Andreï était en vacances. Ils dormiraient plus tard demain matin si ils étaient fatigués, c'est tout. Visiblement, ni Anna ni Anya n'étaient très dérangées. Et puis c'était amusant le Monopoly aussi. Anya alla donc chercher leur jeu pendant que les deux autres allaient vers le salon où ils allaient jouer. Anna qui n'avait visiblement pas encore assez profité de son neveu le pris dans ses bras par derrière comme si elle l'attaquait et l'attaqua effectivement avec une rafale de baisers sur la joue. Elle était folle de ce garçon. Il était vraiment adorable.

-Tu m'as manqué.

Anya savait très bien pourquoi Andreï agissait comme cela. Il était heureux de rentrer à la maison et de retrouver sa famille. Il leur parlait de tout, s'enthousiasmait à chaque nouvelle, était visiblement aux anges. Cela faisait vraiment plaisir à voir. Il avait aussi manqué aux deux sœurs, et pas qu'un peu. C'était trop mignon. C'était un garçon adorable en règle générale. Toujours bien élevé, très agréable, pas même trop difficile à vivre. Anya en était très contente et passait volontiers du temps avec lui. Il en était de même pour Anna. Passer du temps avec son neveu était un véritable plaisir. C'était pour cette raison qu'elles avaient prévu de passer ces vacances ensemble. En plus elles aussi adoraient passer du temps toutes les deux. Alors partir tout les trois était une solution tout à fait séduisante. Que Michael les rejoignent plus tard n'était qu'un détail. De toute façon, il y avait de fortes chances pour qu'il ne se fasse pas remarquer. Il n'était pas du genre à être joyeux et jovial. Alors il serait avec eux sans vraiment l'être. Même si il serait plutôt bien qu'il passe un peu de temps juste avec Andreï. C'était important aussi. Et Anya surveillerai cela de près. Si jamais cela devait mal se passer, Michael en entendrait parler, et pas doucement. Il voulait un fils? Qu'il s'occupe déjà un peu de celui de son épouse. Anya ne cherchait pas à être soulagée d'un quelconque poids que pouvait représenter son fils, pas du tout, elle l'adorait. Mais Andreï avait besoin de quelqu'un pour jouer au papa. Alors puisqu'elle ne voulait pas d'autres enfants et que son cher mari lui réclamait un fils, autant qu'ils essayent de s'entendre, non?..

Pour le moment ils n'avait pas besoin d'y penser. Anya, sa sœur et son fils allaient jouer au Monopoly. Soit l'un des jeux les plus longs à finir qu'ils connaissaient. Et cela ne dérangeait visiblement personne. Anya était donc allé chercher le jeu alors qu'Anna et Andreï étaient allé vers le salon. Anna l'avait pris dans ses bras en lui disant qu'il lui avait manqué. Le prendre dans ses bras était toujours une satisfaction. Et puis, sentir ses bras passer autour de sa taille, rester contre lui et pouvoir caresser ses cheveux, c'était très agréable. Elle l'aimait vraiment beaucoup. Ils finirent par aller jusqu'au salon quand Anya revenait avec le jeu. Andreï s'empressa de l'installer avant que tout le monde s'y mette. Et là, chacun sa technique. Bon, c'était détendu comme ambiance. On n'était pas non plus dans la féroce compétition. Ce n'était qu'un jeu de société. Particulièrement long, certes, mais en tout cas ils s'amusaient longtemps.

-Et sinon, vous avez fait quoi de votre journée ?

Et bien elles n'avaient pas fait grand chose. Les deux jeune femmes savaient qu'Andreï avait passé sa journée dans la train. Donc il n'avait sans doute pas fait grand chose. Le pauvre. Les voyages aussi longs ce n'était pas bien amusant. Anya n'avait pas fait grand chose. Elle avait surtout fait la cuisine pour le dîner avec l'elfe de maison. Elle laissa donc s'échapper un soupir un peu hésitant. Qu'est-ce qu'elle pouvait lui raconter?.. Elle faisait tellement de choses qu'elle ne pouvait pas lui raconter qu'au final il ne restait pas grand chose non plus... Finalement ce fut Anna qui pris la parole.

-J'ai été peindre dans le parc. Il y avait une super lumière aujourd'hui. Autrement pas grand chose.

Tout le monde se prêtait au jeu, qui avançait toujours aussi lentement. Il y eut un léger silence, ou du moins une pause dans la conversation parallèle au jeu. Et puis Anna avait repris.

-Dites, ça vous dérange si on parle ukrainien? J'ai pas envie de faire des efforts sur la langues ce soir.

Oui, Anna avait la flemme de réfléchir anglais. Pour elle, la langue maternelle restait encore la plus logique. Alors à cette heure et dans cette ambiance, autant tenter sa chance. Surtout que Michael était le seul dans cette maison à ne pas pouvoir comprendre cette langue. Alors puisqu'il n'était pas là...

-Moi ça me va... Et toi Andreï? En plus ça fait longtemps que je ne t'ai pas fait parler ukrainien...

Anya et sa sœur étaient presque les mêmes. Elles n'avaient pas tant d'années d'écart, n'étaient pas physiquement si différentes, et au final, quand on prenait les choses du début, elles n'étaient même pas si différentes au niveau du caractère. Seulement voilà. En fait elles étaient bien plus différentes que l'on pouvait l'imaginer. Anna était une grande sensible. Elle avait des besoins que sa sœur n'avait pas. Elle ne pouvait pas rester seule trop longtemps. Bouger et voir du monde était indispensable. Ce n'était pas le cas pour Anya. Elle n'avait pas besoin de voir des gens. En revanche, contrairement à sa sœur, elle avait besoin d'être vue. Il fallait qu'on la regarde, qu'on l'admire, et principalement qu'on la désire. Quelque chose qui était à des kilomètres des considérations de la plus jeune. Mais si il y avait bien une chose sur laquelle elles se retrouvaient toujours, c'était quand il s'agissait de passer du temps avec Andreï. Ce garçon était adorable et elles appréciaient chaque instant passé avec lui.

Tout les trois jouaient tranquillement et tenaient en même temps la conversation. Rien d'extrêmement passionnant, juste des banalités qu'ils aimaient se raconter entre eux. Parce qu'eux, ça les intéressait quand même. Anna avait raconté sa petite journée, et ça avait suffis.

-Oh ! Tu me montreras ta peinture ?

Certainement oui, comme toujours. Il y avait toujours un moment où Andreï voyait le travail de sa tante. Déjà parce qu'il venait toujours chez elle à un moment ou un autre. Mais aussi parce qu'il était curieux aussi alors elle lui montrait.

-Oui, bien sûr. Mais il n'est pas encore fini, j'en ai encore pour quelques temps.

Anna n'aimait pas trop laisser en plan une toile. Alors quand elle en travaillait une, elle la terminait avant d'en lancer une nouvelle. Et celle-ci n'était clairement pas achevée. Sans compter qu'elle considérait qu'une peinture ou une autre œuvre d'art n'était jamais vraiment finie. Mais bon, c'était son avis tout à fait personnel. La conversation était ensuite allé vers autre chose. Ils voulaient continuer la conversation dans une autre langue. Enfin, les deux jeunes femmes surtout.

-Bon, d'accord.

Il n'avait pas l'air des plus emballé, même si il répondait en ukrainien. Mais bon, en même temps il est vrai que cela ne lui ferait pas de mal. Anya essayait de le faire parler en ukrainien. Seulement il est vrai que parfois elle le laissait faire comme il le voulait et elle-même ne faisait pas attention. Alors du coup il parlait surtout anglais. Elle faisait un effort là-dessus, mais il est vrai qu'Anna le faisait plus souvent qu'elle au final. Tout simplement parce qu'elle était moins à l'aise avec l'anglais. Anya passa deux doigts sur la joue de son fils, le regard attendrit. Elles ne voulaient pas le forcer non plus ceci dit.

-Vous m'en voulez pas si je parle n'importe comment, hein ?

La conversation avait changé de langue, mais cela de déstabilisait personne au final. Sauf visiblement Andreï qui avait l'air un peu réticent. Mais bon, ce n'était pas si étonnant en fait.

-Pas du tout, ne t'en fais pas. On ne va pas te manger parce que tu fais un faute, on est plus à l'école.

Anya ne voulait pas l'ennuyer, simplement soulager un peu sa sœur. Qu'il fasse ce qu'il ouvrait, du moment qu'elles le comprenaient, ça irait.

-En fait, si tu comprends tu peux nous répondre en anglais aussi. Je le comprends, c'est le parler qui me pose déjà plus de problèmes...

Anna était capable de s'adapter aussi. Le but n'était pas de se prendre la tête après tout...