Anya voyait bien que ça n'irait pas bien loin tout ça. Le vieux avait certainement des problème mentaux. Ou quelque chose du genre. Ou alors elle ne le branchait pas du tout. Ce qui était possible aussi après tout. Mais peu probable. Quand même. Quand on voyait de quelle façon il la regardait, de quelle façon il lui parlait. Non, lui, il devait avoir un petit quelque chose derrière la tête. Et puis bon, si on est pas intéressé on regarde pas les tasses d'une femme à la moindre occasion. Bref, il devait y avoir un minimum d'intérêt chez cet homme. Seulement voilà, il ne se passait rien. Pourtant il en avait eut des occasions et des invitations diverses. Et en général, elle savait se faire comprendre de ce côté-là. Vous me direz qu'il n'osait peut-être pas, parce qu'ils n'étaient pas vraiment un couple idéal tout de même. Il était bien plus vieux, elle était une pauvre veuve mère célibataire. Peut-être que les conditions n'étaient pas bonnes pour que cela marche. Oui, peut-être, mais Anya avait horreur de ne pas avoir ce qu'elle voulait. C'était elle qui décidait, un point c'est tout. Et le directeur Dippet finirait pas craquer d'une manière ou d'une autre.

Mais bon, puisqu'elle ne pouvait pas toujours décider de tout, il y avait un homme à qui elle devait parler de ses projets. Un des rares hommes qu'elle respectait. Un des rares hommes qu'elle adorait voir chez elle. Un des rares à qui elle obéissait plutôt facilement aussi, chose qu'il fallait souligner. Dimitri Borodine devait venir voir avec elle comment leur affaire pouvait avancer. Parce que si Anya s'acharnait sur Armando comme ça, c'était certainement pas pour ses beaux yeux. Non, les beaux yeux c'était Dimitri qui les avait. Si elle faisait tout ça avec Armando, c'était parce qu'il était au même endroit qu'Albus Dumbledore. Et lui, ils le voulaient. Alors elle faisait l'effort de tenir Dimitri informé de tout ça. C'était une question de correction. Après tout, c'était lui qui dirigeait les Neo-grindelwadiens. C'était donc lui qui donnait les ordres et tout ce qui était à faire pour le groupe. Même si elle s'amusait beaucoup avec ça, Anya travaillait pour lui et le groupe avec son jeu de séduction du directeur. Bref, tout ça pour dire qu'elle attendait son supérieur avec impatience.

Malgré tout, aujourd'hui, c'était surtout pour lui exposer une idée déjà existante et surtout réfléchie. Ce n'était pas des propositions qu'on faisait comme ça. Non, il fallait vraiment le vouloir. Mais elle était prête à le faire. C'était à coup sûr un certain sacrifice, mais il ne l'effrayait pas tant que cela... Ceci dit, il ne fallait pas prendre les gens pour des idiots. Anya ne pensait pas seulement parler à Dimitri autour d'un bon verre. Cela serait bien mal connaître la belle. Sans blague, elle ferait venir un homme, chez elle, comme ça, juste pour parler gentiment. Même si elle avait de quoi lui servir pas mal de verres de très bons alcools, cela ne ferait pas tout. Si ils ne passaient pas par la chambre cela ferait tâche depuis le temps. Ce qui ne dérangeait pas du tout Anya, bien au contraire. Elle en profitait bien en général. Forcément, quand elle était encore mariée, avec toute cette envie d'héritier qu'ils avaient tous, elle prenait pas mal de bon temps. Mais maintenant, il n'y avait plus personne pour ça à la maison. Et il fallait qu'elle reste discrète avec ses aventures, pour ne pas risquer de griller sa couverture de pauvre veuve malheureuse. C'était beaucoup plus compliqué maintenant. Du coup, quand un homme qu'elle connaissait un peu passait par là, ou qu'il prenait la peine de venir jusqu'à chez elle, vous pensez bien qu'elle n'allait pas le laisser passer. Surtout que Dimitri ne s'en plaignait pas. Ce qui fait que quand je vous dit qu'elle s'était préparé, c'était pas juste choisir sa robe et sa coiffure. Elle avait choisit avec minutie ce qu'il y avait en dessous aussi. Parce que les réceptions n'étaient pas la seule spécialité d'Anya non plus. Enfin, vous voyez où je veux en venir de toute façon. Discuter certes, mais pas que. Et le fait qu'Irina dorme à l'étage ne la dérangeait pas vraiment en fait.

Le temps avait toujours tendance à s'allonger quand elle attendait Dimitri. Heureusement qu'elle ne l'attendait pas souvent. En général, c'était lui qui devait attendre. Et c'était aux autres de venir. Ce qui était normal. Dimitri était en haut de ce qui pouvait être considéré comme une hiérarchie chez les néo-grindelwaldiens. Du coup, quand l'une des personnes qui travaillaient pour lui avaient quelque chose à dire, elle devait se déplacer et espérer qu'il l'écouterait. Mais il y avait des exceptions. Comme partout. Et certaines personnes savaient se faire apprécier. Anya en faisait partie. Elle savait très bien ce qu'il fallait faire pour trouver une place au soleil. Et certaines personnes rendaient la chose plus facile encore. Dimitri avait beau avoir déjà un certain âge, il était plutôt séduisant. Une chose qu'Anya appréciait en plus de sa place de nouveau chef de leur cause. Il avait le pouvoir, la séduction. Que fallait-il de plus à Anya pour lui tomber dans les bras? Absolument rien. Elle s'était carrément laissé faire. Et c'était limite si elle ne l'avait pas provoqué. Après Grindelwald, Dimitri était la poursuite logique des choses. Elle avait été l'amante de l'un, l'autre suivait presque naturellement. Et puis, il ne s'en plaignait pas. Alors autant continuer, non? Anya n'avait aucun regret à continuer. Cela ne pouvait que l'aider. Bon, sauf le côté tueuse qui pouvait potentiellement l'envoyer en prison. Mais autrement elle gagnait une place importante, une façon de laisser s'exprimer ses envies sanglantes, un bon amant et du pouvoir.

Anya donc était dans son salon et attendait sagement son supérieur. Comme toujours, il était légèrement en retard. Mais c'était normal. Elle aussi faisait souvent attendre les autres. Enfin, avec lui, en général, elle était ponctuelle. Si elle était son exception, il était la sienne. Tout deux en avaient d'autres. C'était pourtant différent suivant la personne. Tout ça pour dire qu'elle n'était pas si dérangée par le retard de Dimitri. De toute façon, elle lui pardonnerait à peu près tout. Quand il arriva enfin, Anya était en train de servir deux verres de whisky. Elle releva la tête, toujours dos à lui et sourit. Et quand elle se retourna, il la salua à sa façon.

-Anya.

Il s'approcha et déposa un baiser dans son cou. Pas un simple baiser comme ça en passant. Non, un baisser qui accéléra très vite le rythme cardiaque d'Anya. Rien qu'avec ça, elle pouvait déjà prévoir qu'elle ne passerait pas le temps passé avec lui à parler. Ou pas tout ce temps disons. Et cette main qui passait dans son dos ne faisait que le confirmer. Il lui faisait définitivement un certain effet. Mais pas maintenant. Elle avait des choses à lui dire avant.

-Dimitri.

Anya qui voulait vraiment qu'ils discutent un peu avant qu'il ne reparte tendit un des verres à son invité. Elle se recula ensuite un peu, histoire de ne pas sentir plus longtemps sa chaleur sur elle. Ce qui avait le don de l'attirer en général. Mais elle avait des choses à lui dire et elle ne pouvait pas le faire si il la déstabilisait comme ça.

-Tu voulais me voir ?

Oui oui, justement. Elle n'aurait pas osé le faire venir sans avoir quoi que ce soit à lui dire. À lui dire, à lui demander ou quoi que ce soit du genre. Si elle avait juste voulut un peu de compagnie, elle se serait déplacé. Elle avait des choses importantes à lui dire. Des choses qui concernaient leurs plans.

-Effectivement. Il fallait que je te demande ton accord pour un projet. Un projet qui pourrait me mettre hors d'état quelques mois.

Anya prit une gorgée de whisky avant de continuer. Elle testait aussi ses limites aussi. Plus elle pouvait parler face à lui sans rien faire d'autre, plus elle devenait résistante à ses charmes. L’ennui c'était qu'elle voyait que lui aussi attendait de passer à autre chose. Ce qui ne l'aidait pas beaucoup.

-Ce que nous avions prévu pour le directeur n'avance pas. Je dois le sortir d'ici peu seulement je suis certaine qu'il n'osera rien. Et je t'avoue que ça m'agace. Mais je sais ce qui pourrait le bouger un peu et j'ai besoin que tu me donne ton accord.

En clair, c'était plutôt une conversation qui serait vite réglée. Il disait oui et puis c'était fini. Enfin, c'était fini pour la conversation. Mais bon, elle devait éviter d'y penser maintenant. Même si c'était très compliqué vu ce qu'elle devait lui demander d'accepter.

-Si je suis enceinte ça ira beaucoup plus vite. Mais du coup les derniers mois je risque de ne pas servir à grand chose. Ceci dit je peux faire d'autres choses à la place.

Anya était allé s'appuyer sur une commode et buvait gentiment son verre en espérant que Dimitri accepterait facilement. Parce qu'en même temps, un bébé, ça pouvait faire bouger pas mal de choses. Mais un bébé... enfin... c'était pas juste pour aider les néo... quand même...

C'était particulier ce qu'il y avait entre Anya et Dimitri. Ce n'était clairement pas de l'amour. Ça se saurait. Ce n'était pas du mépris ou même de la haine. Ça se saurait aussi. Non, c'était une sorte d'accord et de reconnaissance. Accord parce que les deux trouvaient là de quoi se contenter. Et reconnaissance parce que grâce à lui Anya avait une place enviable au sein d'une organisation qui lui plaisait. Il était donc normal presque logique que Dimitri ait quelques avantages en retour. Le marché serait inégal autrement. Même si Anya faisait pas mal de choses pour lui et les Neo-grindelwaldiens en général. Il ne fallait pas lui en vouloir non plus. Dimitri était un homme de charme et il le savait très bien. C'était une des rares personnes avec qui les rôles étaient inversés. D'habitude, c'était elle qui charmait et obtenait ce qu'elle voulait. Mais il était très doué aussi et la belle avait bien du mal à lui résister maintenant qu'elle voulait lui parler.

Anya avait dit ce qu'elle avait à dire. Restait la discussion maintenant. Et à en croire le visage de Dimitri, c'était pas gagné. Visiblement, pour lui, qu'Anya ait un autre enfant, c'était pas une bonne idée. Pas du tout. Son visage était plutôt tendu et le bruit qu'avait fait son verre sur la table n'était pas une bonne chose. Elle ne pouvait qu'espérer qu'il ne soit pas trop en colère après elle. Pour le moment il ne disait rien, il la regardait. Soit c'était une bonne chose, soit une très mauvaise. Et je vous avoue qu'Anya n'était pas très fière. Elle ne dit rien, pour ne pas en rajouter. Mais elle avait un peu peur des réactions parfois imprévisibles de Dimitri. Elle se contenta d'attendre, toujours appuyée sur le meuble et le verre à la main. Le regard un peu baissé, tout de même. Si elle pouvait être très fière devant les autres, devant lui elle avait tendance à être docile. Rien de bien étonnant, il avait tout de même pris la place de Grindelwald.

-Je ne te suis pas...

Et voilà, il n'avait pas aimé l'idée. Parce qu'Anya avait été claire et qu'il avait très bien compris ce qu'elle avait dit. Mais cela ne lui convenait pas vraiment et il le faisait savoir. Dimitri s'était rapproché, rajoutant un peu à la crainte de son interlocutrice. Il était assez près pour faire un peu tout ce qu'il voulait. Et elle ne se défendrait pas forcément non plus puisqu'elle était un peu paniquée à cette idée. Quand elle sentit les doigts de Dimitri passer sur ses jambes, elle fut un peu rassurée. Il ne lui ferait peut-être pas de mal finalement. Mais cela ne voulait pas dire que leur conversation serait agréable. Contrairement au geste qui fit frissonner la belle.

-Les derniers mois et les années à venir... Tu as déjà un enfant, tu sais pertinemment qu'avec un enfant à charge, tu ne pourras plus être utile à notre cause. D'une autre manière, peut-être, mais j'ai besoin de toi sur le terrain.

L'argument se tenait mais Anya était partagée. D'abord parce qu'un enfant, on pouvait le faire garder si il y avait une mission. Elle avait été présent quand elle avait eut Andreï, aucune raison qu'elle ne le soit pas cette fois. Et puis en même temps, elle était contente d'entendre Dimitri lui-même dire qu'il avait besoin d'elle. Sauf qu'elle n'était pas certaine que cela soit sincère. Après tout, il pouvait bien la remplacer comme il le voulait. Elle n'avait pas de spécialité dans le domaine, pas de quoi la rendre indispensable donc. Quel dommage, un si doux compliment. Il savait ce qu'il voulait le bougre. Et ce baiser qu'il lui offrit après avoir parlé n'aidait pas vraiment Anya à lui tenir tête. Elle était tellement faible face à lui. C'était assez agaçant après coup d'ailleurs.

-Tu en a maté des plus coriaces, pourtant. Avoue-le, ce ne sont pas seulement nos projets qui motivent ta décision.

Non, c'est vrai, il n'y avait pas que ça. Mais ce n'était pas non plus quelque chose de nouveau. C'était simplement qu'elle avait écarté la question à chaque fois pour se concentrer sur autre chose. Sauf que le temps passait et bientôt la question ne se poserait plus du tout. Armando était l'occasion d'avoir un peu le beurre et l'argent du beurre. Pour une fois qu'il avait une utilité réelle pour Anya, autant en profiter. Elle essaya de ne pas faire attention au geste de Dimitri et posa son verre sur le meuble derrière elle. Faisant de son mieux pour rester neutre dans son ton, Anya osa reprendre la parole... non sans avoir perdu un peu en assurance tout de même.

-Non, c'est vrai. Cela fait déjà quelques temps que j'y pense. Mais je savais que tu réagirais comme ça alors je n'ai même pas essayé.

Avoir cette réaction sans avoir l'excuse du directeur n'aurait pas été aussi simple. Elle aurait probablement eut droit à un non catégorique et puisqu'elle acceptait beaucoup de choses de la part de Dimitri elle n'aurait pas insisté. Mais là, ça pouvait vraiment leur servir. Anya décida donc d'insister un peu.

-Mais j'y ai réfléchit quand même, je sais que cela peut aider. Au lieu de faire semblant j'y trouverais mon compte aussi. Et puis personne ne parle de laisser tomber le terrain des années. J'ai été là quand j'ai eut Andreï, je peux être là aussi cette fois.

Anya passa ses bras autour du coup de Dimitri, prenant soin de se mettre contre lui. Si il y arrivait, pourquoi pas elle? Soit il acceptait qu'elle joue aussi avec lui, soit il était trop contre son projet pour s'y intéresser. Ce qui serait dommage parce que la belle gardait d'autre projets en tête pour eux après cette petite conversation.

-S'il te plaît Dimitri, je te promet de ne pas rester loin trop longtemps. Et je suis très sérieuse, ça fera réfléchir Dippet beaucoup plus vite. Allez, laisse moi au moins ça.

Dimitri était incontestablement plus important que l'on pouvait le croire. Il dirigeait les Neo-grindelwaldiens avec une poigne de fer et savait s'imposer sans soucis. Vu de l'extérieur, il n'en donnait pas franchement l'impression. C'était bien pour cela que les choses marchaient toujours aujourd'hui. Et face à lui, Anya était incapable de faire comme face à un autre. Lui mentir ne serait pas judicieux. Elle n'était pas idiote, elle n'avait même pas essayé. Elle s'était contenté de ne pas tout dire de suite. Il y avait des moments où cela marchait. De toute façon, il n'avait jamais été déçu ou ne l'avait jamais admis. Si il avait déçu d'elle, il l'aurait dit, très certainement. Ce n'était pas le genre d'homme à garder ces détails pour lui. Surtout avec elle. Anya faisait de son mieux pour qu'il soit satisfait de ses services. Visiblement cela marchait un peu puisqu'il lui disait avoir besoin d'elle sur le terrain. Enfin, sauf si il lui mentait pour qu'elle abandonne.

-Je n'ai aucune garantie de ce que tu m'avances. Je ne fais rien sans garantie, tu le sais bien.

Ah ouais ouais, elle savait, elle savait bien même. Dimitri était quelqu'un de très prudent. Ce qui n'était pas du tout une mauvaise chose. Mais là elle le prenait un peu mal quand même. Visiblement il ne lui faisait pas confiance. Elle pourrait lui dire et lui promettre tout ce qu'elle voulait, il ne la croirait pas. Et bien cela faisait plaisir après tout ce temps! Et même si elle adorait recevoir ces baisers dans son cou, elle le prenait mal. Bon, au moins elle savait comment finirait cette entrevue, et c'était assez sympathique. Mais quand même. Elle n'aimait pas savoir qu'elle travaillait pour un homme qui ne lui faisait toujours pas confiance.

-Oui donc tu as besoin de moi sur le terrain mais en même temps tu ne me fait pas confiance, c'est ça?

Anya était un peu amère. C'était quelque chose qu'elle n'aimait pas entendre, surtout venant de lui. Elle estimait avoir assez fait pour lui pour qu'il lui accorde un minimum de confiance et surtout de reconnaissance. Elle n'avait plus vraiment envie de jouer avec lui et elle se recula un peu. Oui, on pouvait dire qu'elle était vexée aussi.

-Je suppose que, puisque tu as réfléchi très avant à la question.

Et cette phrase n'annonçait rien de très bon. Le ton qu'il employait non plus n'annonçait rien de bon. Une certaine dose de reproches visiblement. La belle se sentait encore moins rassurée maintenant. Ce qu'il pouvait être agaçant cet homme quand il le voulait. Alors qu'il pouvait aussi être tout à fait charmant.

-Tu as également porté ton choix sur le père de l'enfant.

Et bien en fait pas tant que cela bizarrement. Bien sûr elle savait qui elle ne voudrait pas. Mais il lui restait encore plusieurs choix possibles. Des hommes dont le patrimoine génétique pourrait être bon à prendre. Des hommes qui accepteraient de lui rendre ce service. Des hommes qui ne seraient pas dérangés de savoir qu'une enfant à eux se baladait quelque part sans qu'ils n'aient à faire quoi que ce soit pour lui. Un homme qui ne serait pas dérangé de potentiellement avoir un enfant hors mariage. Bref, un bel homme qui n'aurait pas de sens moral au sens où nous l'entendons habituellement.

-Oui je... j'y ai pensé. Mais je n'ai encore rien décidé. J'ai réduit les possibilités...

Elle avait un peu peur de lui parler de ça. Elle estimait pouvoir choisir ce côté-là de là chose. Même si maintenant elle se demandait si il lui laisserait le choix. Et à bien y réfléchir, le père de l'enfant, si enfant il y avait, devrait certainement partager ses activités illégale. Si il faisait partie des Neo-grindelwaldiens, cela serait peut-être plus facile. Enfin, pour le moment elle n'était pas certaine qu'il lui laisserait prévoir quoi que ce soit de plus.

-On a rien sans rien, dans la vie, tu es bien placée pour le savoir.

Ah ça, pour le savoir elle le savait. Elle aussi s'arrangeait pour recevoir quelque chose lorsqu'elle rendait un service ou quelque chose dans le même goût. Alors elle se doutait bien que Dimitri attendait de savoir ce qu'il aurait avant de lui accorder le moindre petit espoir. La belle commença à hésiter quand Dimitri entrepris de la mener vers de toutes autres considérations. Ses mains semblaient vouloir s'éloigner de la bienséance, ce qui fondamentalement ne déplaisait pas à Anya. Sauf que pour le moment, ce n'était pas vraiment le sujet. Ou alors si?

-Qu'aurais-tu à m'offrir en contrepartie de ce que tu comptes faire ?

Avec cette petite demande, elle hésita un peu plus. Les geste bien entendu calculés de Dimitri devaient avoir un but. Alors soit c'était pour couper à la belle toute envie de discuter d'avantage, ce qui serait tout à fait possible le connaissant. Soit c'était pour donner le ton, ce qui était possible aussi. Et pour tout vous dire, elle préférait la deuxième solution. Comme ça au moins elle était à peu près sûre de pouvoir arriver à un résultat, même minime. Anya s'assit sur le meuble et pris les mains de Dimitri pour le rapprocher d'elle. La belle se pencha vers lui pour à son tour lui murmurer des choses à l'oreille.

-Et bien, dis-moi ce que tu veux et je verrais si je peux te l'offrir.

La belle déposa les mains de son interlocuteur en haut de ses cuisses et laissa gentiment ses jambes se caler sur ses hanches. C'était ce qu'il voulait, non? En tout cas c'était ce qu'elle avait compris. Si il voulait être sûr d'être compris la prochaine fois il n'aurait qu'à être plus clair...

Il y avait des évidences que l'on avait tendance à ne pas aimer. Pourtant on devait faire avec, pas le choix. Et c'est ainsi qu'Anya n'aimait pas se voir aussi faible face à un seul homme. Oui un seul. Qu'elle ne soit pas fière devant un assemblé ou même une quinzaine, à la limite pourquoi pas. Mais non. Dimitri et elle étaient seuls dans cette pièce et elle savait qu'elle ne pouvait strictement rien faire. Tout comme elle savait qu'il en profitait bien. Pourquoi le ferait-il d'ailleurs? Il savait tout ça et c'était lui qui était au dessus, autant en profiter. Ce qui n'empêchait pas Anya de détester ça. Heureusement pour elle, il était le seul à lui faire ça, le seul à la mettre dans tout ses états dès qu'il ouvrait la bouche. Certains pourraient penser que c'était de l'amour, qu'elle n'admettait pas ou d'autres idées tordues du genre. C'était simplement qu'il était puissant et caractériel. Pour le moment elle savait qu'elle avait droit à certaines choses, qu'il lui permettait certaines choses. Mais si un jour il décidait qu'il en avait assez, cela serait fini. Et pas simplement les privilèges. Le jour où Dimitri en aurait assez d'elle, elle disparaitrait certainement pour de bon. Elle n'était pas pressée que cela arrive, pas du tout.

Pour le moment, elle savait qu'elle prenait un risque. Pas un si gros que cela. Ce n'était pas ce soir qu'elle disparaitrait, elle le savait. Mais elle pouvait très vite tomber plus bas dans l'estime de son supérieur. Si elle l'énervait trop, cela serait mauvais. Anya essayait donc de faire de son mieux. Elle voulait vraiment éviter de l'énerver ou de pousser trop loin. Ce n'était pas évident, surtout qu'il n'avait pas du tout envie de lui accorder ce qu'elle demandait. Il n'avait pas aimé l'idée, pas maintenant visiblement. Plus tôt peut-être. Mais maintenant, il lui mettait des limites qu'elle pensait pouvoir encore repousser un peu. Parfois il était vraiment insupportable. Mais elle devait respecter ses règle, et c'est tout. Anya était vraiment optimiste à ce sujet. Plus qu'elle ne devrait l'être certainement. Elle ne lui avait jamais parlé d'Adrian et de ce qui s'était passé. Autrement elle aurait sans doute eut plus de mal encore à le convaincre. Si déjà à l'époque elle avait perdu un enfant, il y avait de très grandes chances pour que maintenant cela ne se passe plus mal encore. Sauf qu'Anya n'y croyait pas et qu'elle comptait bien prendre toutes les précautions pour que tout se passe bien... à condition qu'il lui laisse sa chance.

Visiblement, il accepterait si elle faisait quelque chose pour elle en échange. Dans l'idée Anya était d'accord. Encore fallait-il savoir de quoi il s'agissait. Peut-être qu'il n'avait pas encore d'idée précise en tête. Ce qui serait plutôt bien en fait. Anya voulut le détourner un peu de tout ça, au cas où il n'aurait effectivement pas encore d'idée en tête. Cela ne pourrait que lui être bénéfique dans ce cas. Seulement ce n'était pas le cas. Et bien qu'il lui accorda un baiser qui annonçait de bien sympathiques activités, la belle n'apprécia pas particulièrement son sourire. Il savait déjà ce qu'il allait lui demander et elle avait peur de ne pas aimer ça.

-Ton futur enfant, c'est lui que je veux. J'accepterais qu'il vienne au monde si tu l'élèves scrupuleusement selon nos valeurs et si tu l'obliges à notre cause dès qu'il en aura l'âge.

Anya perdit son sourire et ce petit regard qu'elle lui avait accordé juste avant. Il y avait plusieurs choses à dire à tout ça. Elle avait l'impression de passer un pacte avec le diable. C'était comme dans les contes. Et elle n'aimait pas ça du tout. C'était comme si au final cet enfant ne serait pas le sien mais celui de Dimitri. Elle ferait tout jusqu'à ce qu'il puisse l'utiliser comme un bon petit soldat. C'était élever un enfant pour le confier à un homme qui le ferait tuer à un moment ou un autre. Et si Anya n'avait pas été capable de voir autre chose derrière ce marché, elle aurait refusé et tout laissé tombé. Seulement elle ne lui avait pas demandé cela pour rien. Jusqu'à maintenant elle avait tenu sa famille éloignée de ce côté de sa vie. Et ce n'était pas pour rien. Mais si elle avait mis Andreï dans la confidence dès le départ. Si elle l'avait effectivement élevé en suivant toutes ces idées, peut-être qu'il n'aurait pas réagit de la même manière. Et puis, même si Dimitri prenait son enfant dans ses rangs, elle y serait toujours. Anya pourrait le protéger. C'était quelque chose qui valait le coup d'être tenté. L'hésitation était difficile. Elle n'était pas particulièrement tentée par l'idée de confier la vie d'un futur enfant à Dimitri et aux autres Néo-grindelwaldiens. Elle leur était dévouée mais il y avait des limites. Cependant, elle voulait vraiment cet enfant. C'était une nouvelle chance qu'elle pouvait se donner.  Elle se disait que si elle arrivait à garder sa place au sein du groupe, elle pourrait toujours protéger un peu mieux son enfant. Anya soupira, elle baissa un peu la tête, tout de même honteuse de ce qu'on attendait d'elle.

-D'accord.

Anya se redressa, un peu plus vive. Il avait ses conditions, mais elle aussi. Elle ne pouvait pas l'empêcher d'avoir un contrôle certain de sa vie et de celle de son futur enfant. Seulement il ne pouvait pas lui demander d'agir comme une simple gouvernante.

-Seulement je veux que tu me laisse faire à mon idée. Tu l'auras, je te le promet, mais le reste ça sera à moi de m'en occuper. Je ne veux pas que tu t'en mêle.

Elle avait commencé avec un ton sûr et assez ferme. Seulement voilà. Il continuait à la regarder. Et ici, c'était lui donnait les ordres. Si il refusait elle n'aurait pas grand chose à y faire...

Dimitri était un homme exigeant, c'était quelque chose qu'Anya savait bien. Mais que voulez-vous, elle avait tenté sa chance. Elle avait espéré qu'elle aurait tout de même son mot à dire à ce sujet. Il s'agissait de son futur enfant après tout, un enfant qui n'aurait aucun lien réel avec Dimitri, si ce n'est qu'il menait sa mère à la baguette. Alors elle avait pensé qu'elle pourrait être libre de choisir certaines choses. Mais bien entendu elle n'avait pas pensé qu'il tenait à tout contrôler. Vraiment tout. À commencer par l'entièreté de la vie de cet enfant à venir. Anya lui avait confié cet enfant, en quelques sortes. Enfin, elle n'avait pas pensé à tout et se fit rapidement remettre à sa place.

-Tu veux beaucoup de choses, ma belle.

Comprendre qu'elle avait été trop loin en lui demandant cette liberté était assez simple avec ça. Dimitri restait un homme plutôt clair. Anya savait qu'elle avait une place particulière grâce à lui. Elle savait qu'il lui laissait certains avantages. Seulement elle savait aussi qu'elle n'était jamais à l’abri d'une punition si elle la méritait. Et c'était à lui de décider si elle en méritait une ou non. Alors il n'était pas prudent de le tenter. La belle savait par expérience que lorsqu'il commença à la masser, même si c'était avec douceur, elle avait out intérêt à ne pas bouger ou ajouter quoi que ce soit.

-Mais ce n'est pas toi que décide. Tu veux un enfant ? Soit, tu auras un enfant. Mais pour le reste je décide. Ou alors...

Il lui mordit le lobe de l'oreille et le cœur d'Anya se mit à battre. Que risquait-elle encore? Elle lui avait déjà donné sa vie, le laissant en faire ce qu'il voulait. Elle venait également de lui confier la vie d'un enfant qui n'avait même pas encore de géniteur dans l'esprit de sa mère. Que risquait-elle encore? Il avait tellement de façons de l'atteindre encore. C'était l'un de ces moments où au lieu de la rendre admirative ou tout autre sentiment plutôt positif, il lui faisait peur. Et il le savait certainement. Cela faisait peut-être partie de ce qui l'amusait aussi. La belle n'en serait pas étonnée.

-Je m'arrangerais pour que ce cher Andreï soit à jamais ton unique héritier.

Il aurait été logique et même évident qu'Anya prenne cette menace pour ce qu'elle était. Dimitri était prêt à lui retirer cette petite chance qui lui restait peut-être encore d'être mère. Il n'hésiterait probablement pas si il estimait qu'elle n'avait pas obéit et qu'elle méritait cette punition. Seulement lorsqu'il lui dit cela, lorsqu'elle l'entendit proférer cette menace, elle ne pensa pas vraiment à un éventuel enfant à venir. Anya pensa immédiatement à Andreï et à ce que Dimitri pourrait lui faire. Jusqu'à maintenant Anya avait gardé son fil assez loin de tout ça. Mais Dimitri avait sa propre version de la situation et il n'aurait aucun mal à l'atteindre. Même si il n'avait encore jamais menacé son fils, la belle y pensa. Comment faire autrement dans cette situation. Non, elle n'avait pas le choix. Et si elle voulait avoir cette chance de pouvoir retrouver l'amour d'un enfant, elle devrait laisser Dimitri agir comme il le voulait.

-Très bien, je ferais comme tu voudras.

Autant dire qu'il n'y avait plus grand chose à rajouter maintenant. Anya s'en rendait bien compte. Et même si il l'avait mise mal à l'aise en la menaçant de la sorte, elle savait qu'il avait aussi d'autres choses en tête. Finalement, tant qu'elle faisait ce qu'il lui demandait, elle ou ses proches ne risquaient rien. Aucune raison donc d'être distante avec lui maintenant. Et inutile d'ajouter que l'un comme l'autre avaient tout autre chose en tête. Puisque ce qui devait être dit l'avait été, autant passer à autre chose, non? Anya décida donc d'elle-même de passer à autre chose. Et puis, c'était quelque chose que Dimitri trouverait intéressant aussi. De quoi laisser de côté cette petite conversation. Sans rien ajouter la belle l'embrassa à son tour. Pour une fois que c'était elle qui le faisait aujourd'hui. Elle passa ses mains sous la chemise de Dimitri, prenant le temps de caresser chaque centimètre de sa peau.

Dimitri était un homme qu'Anya commençait à connaître. Elle avait appris à le connaître. Ou au moins en grande partie. Tout le monde gardait ses zones d'ombre. Surtout u homme comme lui. Cela devenait une question de survie pour lui. Comme pour Anya d'ailleurs. Personne ne pouvait vraiment dire la connaître par cœur. Certains la connaissaient assez bien pour savoir qu'il fallait se méfier, et d'autre pour savoir qu'au contraire elle savait être très douce. Dimitri savait ce qu'elle pouvait faire dans de multiples domaines. Il savait qu'elle pouvait être vraiment tordue et d'un sadisme qui lui plaisait en général. Anna par exemple ignorait tout cela mais elle savait beaucoup d'autres choses. Elle connaissait ses goûts, ses habitudes, ce qu'elle aimait faire ou non lorsqu'elles étaient ensemble. Autant de choses dont Dimitri se moquait certainement. Et c'était bien pour cela que la belle avait décidé de céder finalement.

-Bien.

Visiblement cela lui convenait. Mais en même temps, elle avait accepté ses conditions. Alors pourquoi cela n'aurait-il pas marché? Dimitri avait toutes les raisons du monde d'être satisfait de la réaction de son interlocutrice. Sans compter qu'elle avait elle-même changé de sujet. Un sujet bien plus agréable et qui n'éait jamais prise de tête. Du moins, avec eux. Un sujet habituel lorsqu'ils se voyaient. Et qui leur plaisait toujours autant. Ils savaient toujours trouver un terrain d'entente. Un baiser, une réponse, et cela partait assez vite. C'était une des rares choses sur lesquelles ils tombaient toujours d'accord. Sans même avoir à se parler. C'était pas beau ça? Quoi qu'il en soit, ils s'entendaient très bien là...

-Dans ta chambre ?

Bien sûr. Comme toujours. Ce n'était pas la seule chambre du manoir, ni même le seul lieu possible. Seulement les autres chambres n'étaient pas faites sauf celle d'Andreï. Et il était hors de question d'aller dans la chambre de son fils pour ce genre de choses. Dimitri savait donc que le lieu le plus indiqué était la chambre d'Anya. Elle même s'approcha sensuellement de son oreille, un fin sourire aux lèvres.

-Tu connais le chemin il me semble.

Le regard espiègle, Anya le quitta pour aller elle-même dans sa chambre. Elle n'avait pris qu'une courte avance et elle fit bientôt son entrée derrière elle. La belle s'assis sur le lit, fixant son interlocuteur en attendant de voir ce qu'il allait faire. Oui, elle aimait se faire prier, au moins un minimum.

Anya savait que dans des cas similaires, Dimitri n'était pas un grand bavard. Lorsqu'ils se retrouvaient en société ou qu'il y avait un peu de monde quoi qu'il arrive, ils savait se parler et apprécier la conversation de l'autre. Dimitri était un homme très intéressant en fait. Sa vie privée n'était pas franchement un sujet abordé, mais Anya avait déjà eut l'occasion de voir à quel point il pouvait être satisfaisant de parler avec lui, même sans forcément parler de lui ou d'un sujet qui le touchait. Il était cultivé, il savait quoi dire quelles que soient les circonstances. C'était aussi le cas de la veuve noire. Alors forcément, ils savaient s'entendre. Ils étaient capable de captiver les foules aussi bien que se faire discret. Ils se ressemblaient beaucoup. La grande différence entre eux étant leur rang. C'était lui qui commandait. Anya devait simplement plier. Heureusement qu'ils savaient s'entendre. D'une manière ou d'une autre.

Cette fois ils avaient été seuls pour parler. Ce qui expliquait certainement une certaine impatience tout à fait perceptible. Chez les deux. Mais il y avait tout de même eut certaines choses à dire et à mettre au point. Anya avait été un peu déçue des décision prises. Mais puisqu'elle avait obtenu ce qu'elle avait demandé en premier lieu, la belle avait accepté les conditions de son interlocuteur. De toute façon, si elle avait refusé, il l'aurait forcé à renoncer à tout. Ce qu'elle n'était certainement pas prête à faire. Alors elle acceptait. C'était un arrangement comme un autre. Peut-être un peu plus contraignant. Mais bien moins que certaines choses qu'il était capable de faire en cas de refus de ses conditions.

Mais cette fois la conversation était close. Et pour de bon là, il n'y avait pas de doutes. Elle s'était terminé lorsqu'elle avait accepté les dernière conditions et qu'elle l'avait embrassé. Ce n'était peut-être pas l'homme le plus beau qui était passé entre ses bras, mais il gardait une certaine dose de charme et savait être persuasif. Oui, il savait séduire sa belle veuve noire, et elle ne le regrettait jamais. Certains disaient qu'il avait déjà un certain âge et tout un tas d'autres choses. Mais avec tout ce qu'Anya savait, il pouvaient dire ce qu'ils voulaient. Elle ne changerait pas ses habitudes. Surtout pas avec lui.

Anya était entrée la première. Elle l'attendait. Bien sagement. Si il voulait diriger autant qu'il le fasse jusqu'au bout. Dimitri s'approcha d'elle sans rien montrer, mais il la dévorait déjà du regard. Elle ne se gênait clairement pas pour faire de même. Il n'y avait pas de raison. Il l'embrassa, longuement, laissant ses mains se promener librement là où il le voulait. À chaque fois qu'il la découvrait un peu plus Anya en avait des frissons. Ce n'était pas la première fois. Cela ne serait certainement pas la dernière. Elle espérait que cela continue. Anya était vraiment très loin d'être la pauvre veuve que le monde voyait en elle. Et Dimitri était très au courant de cet aspect de sa vie. Lorsqu'elle n'eut plus rien sur elle, Dimitri ne s'arrêta pas pour autant. Il passa de ses lèvres à sa joue, puis à son cou. Il la poussa doucement à s'allonger. La belle aimait se faire désirer et adorait savoir qu'elle plaisait. Seulement comme cela, elle ne pouvait rien faire. Anya passa donc au dessus de lui, le regard vif. Il avait commencé, elle pouvait continuer. La belle pris son temps pour défaire sa chemise, appréciant de pouvoir le regarder de haut pour une fois. C'était elle qui décidait. Et c'était rare. Mais puisqu'ils tombaient d'accord de toute façon à ce niveau, elle pouvait se permettre un minimum d'initiatives. Et puis, de toute façon, c'était un peu ce qu'il cherchait avec elle...

Ce qui comptait le plus pour Anya, et il n’était pas même utile d’essayer de le cacher, c’était les apparences. Et elle savait très bien s’y prendre. Et si cela marchait aussi bien, c’était tout simplement parce qu’elle donnait l’apparence de ce qu’elle avait vraiment été au début. Une femme charmante, charismatique, douce et malchanceuse. Une épouse parfaite, digne et vertueuse, et une veuve respectueuse et sage. En clair, ce qu’elle n’était pas vraiment. Mais tout le monde y croyait. On la respectait, on entendait parler d’elle. Anya Armyanski faisait partie des grands noms du monde sorcier. Il y avait plus grand encore, certes, mais elle s’était tout de même très bien débrouillé. Elle avait fait sa réputation et la tenait avec un certain talent. Mais derrière tout cela, certains pouvaient avoir le plaisir ou l’extrême malchance de trouver une femme bien différente. Dimitri faisait partie de ces quelques personnes. Et il avait trouvé chez elle une particularité bien loin de lui déplaire. Anya n’était pas du genre à rester en place, contrairement à ce que l’on disait d’elle. La vertu c’était pour les imbéciles. Et elle était ravie de constater toujours un peu plus que Dimitri était de son avis. Il n’y avait d’ailleurs pas que lui. De quoi donner le sourire à la belle. Elle n’avait qu’à choisir. Elle possédait certains atouts qui lui donnaient ce droit. Elle le savait bien, elle le voyait. On la dévorait du regard, peu importait qui elle croisait. Comme c’était agréable. Elle adorait cela. Comment dire le contraire en même temps…

Lorsqu’il venait chez elle, bien souvent, il n’y avait qu’une manière de terminer leur conversation. C’était presque une habitude à force. Aussi déplacé que cela puisse paraître. Mais eux, ils s’en moquaient bien. De toute façon, il n’y avait personne d’autre pour leur faire des commentaires. Encore heureux! C’était à ce niveau bien particulier qu’ils se connaissaient par cœur. Et c’était le genre de moments qu’Anya savourait particulièrement. Les rares instants où elle pouvait l’embêter sans qu’il ne lui fasse payer. La belle adorait prendre son temps, se faire désirer, le laisser attendre alors que lui n’attendait clairement qu’une seule chose. Les restes d’un certain sadisme sans doute. Mais que voulez-vous, on ne se refait pas. Alors même si il était plus impatient que jamais, elle faisait tout avec une extrême lenteur, n’oubliant pas d’être d’une sensualité certainement exaspérante. Qu’il n’aille pas croire qu’elle ne faisait cela qu’à lui. C’était son petit plaisir, de les faire attendre. Elle aimait jouer avec eux, les taquiner, parfois se montrer vraiment cruelle avec eux. Elle finissait par leur céder, toujours. Autrement le jeu aurait bien moins d’intérêt. Mais voir cette impatience dans leurs yeux alors qu’elle s’amusait, c’était une bonne récompense. Alors elle lui souriait, le laissant mariner le plus longtemps possible.

Anya n’en avait pas fini avec lui. Il serait d’ailleurs très déçu si elle devait s’arrêter là. En fait, elle l’avait déjà fait, avec un autre, juste pour rire. Et la tête qu’il avait fait lui avait décroché une satisfaction assez intense. Mais pas avec Dimitri. Elle le connaissait trop bien pour renoncer maintenant. A son tour, elle finit (doucement mais sûrement) par le débarrasser de ses vêtements. Elle voulait encore s’amuser un peu pourtant. Alors elle lui pris les mains, se pencha sur lui et l’embrassa dans le cou. Elle serrait ses mains dans les siennes, lui refusant ces caresses qu’il lui faisait pourtant si bien. La belle lui mordilla l’oreille avant de lui susurrer dans un fin sourire

-J’aime quand tu m’est inférieur…

Anya était, contrairement aux apparence une femme difficile. Elle savait qu'on la regardait, qu'on la désirait, et tout un tas d'autres choses qui se passaient soit disant dans son dos.  Parce qu'elle le savait bien, elle n'était pas aveugle. Et la belle adorait ça. Mais elle avait certaines exigences tout de même. Si elle devait s'abandonner dans les bras d'un homme, ce n'était pas avec n'importe qui. Il fallait que cet homme lui plaise, sache lui  parler, la faire vibrer, avant même de commencer quoi que ce soit. Il fallait qu'il l'intéresse, qu'il lui accorde ce qu'il n'accorderait pas à toutes les autres. Elle n'avait pas besoin qu'il lui assure lui rester fidèle. Elle espérait d'ailleurs que ce n'était pas le cas. Même si elle restait assez jalouse dans le genre. Mais qu'un homme s'attache à elle et seulement à elle, cela ne serait pas forcément confortable. Anya l'exigeait pour ses maris, même si elle ne se gênait pas pour les tromper. Parce que pour eux, elle devait vraiment être la seule.

Dimitri avait rapidement attiré son attention. À cette époque, Anya était déjà l'amante de quelques personnes. Et lui, il s'imposait déjà comme le successeur de Grindelwald. Un homme de société, brillant, puissant. Il ne lui en avait pas fallut beaucoup plus. Elle avait tenté sa chance. Depuis, elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'elle avait eu raison. La belle appréciait ce qu'ils partageaient. Ce n'était pas comme avec les autres. D'ailleurs, une comparaison était rarement possible. Chacun de ses amants savait lui donner quelque chose de particulier. Dimitri lui procurait un jouissif sentiment de puissance. Le dominer était déjà un plaisir en soi. C'était tellement rare. Et tellement mieux avec lui. Voir briller ses yeux si intensément, le sentir brûler d'envie, et continuer à le faire attendre, c'était particulièrement gratifiant. C'était elle qui dirigeait pour une fois, et il la laissait faire. Arriverait forcément un moment où il reprendrait sa place. Mais tant qu'elle le pouvait, Anya prolongerait cette horrible manipulation.

-Ne t'y habitues pas trop.

Anya pris une mine boudeuse. Elle le savait bien, il reprendrait rapidement une position plus valorisante pour lui. Mais elle s'était bien amusé, autre chose lui venait en tête maintenant. Quelque chose d'autrement plus envoutant. Dimitri repassa au-dessus d'elle, visiblement plus impatient que jamais. Anya avait profité, elle le laissait faire maintenant. Et puis, ce n'était pas une punition pour elle, loin de là. Elle aimait ces caresses et ces baisers qu'il lui accordait. Le voir lui en faire tant après qu'elle l'ait empêché de le faire, cela la fit rire. Oui, elle était amusée. Elle-même laissa ses mains parcourir son partenaire, passablement excitée par ses gestes. Il ne faisait pas que bien savoir lui parler. Dimitri savait ce qu'elle aimait. Un intense frisson lui parcouru le dos alors qu'il entamait un mouvement de va et vient qui, pour le moment, lui semblait bien lent. Anya planta nerveusement ses ongles dans les bras de Dimitri qu'elle tenait. Elle en attendait plus, encore plus.

Anya pouvait passer pour une femme fragile, c'est vrai. Dans certaines occasions plus que rares, elle l'était affectivement. Mais que ce soit en société ou ailleurs, elle était surtout un femme forte et déterminée. Pas du genre à se laisser marcher dessus, pas non plus de celles qu'on voudrait comme ennemi. Même si on la voyait plutôt comme une femme digne et tout à fait respectable... la plupart du temps. Dimitri pouvait la voir autrement. Comme tout le monde ne pouvait pas la voir. Anya avait ses travers aussi. Elle était loin d'être parfaite, très très loin. Et lui le savait parfaitement. Mais ce qui ne plaisait pas au monde ne lui déplaisait pas forcément non plus à lui. C'était peut-être même le contraire. Dans certains cas plus que d'autres. Lui il aimait ce petit côté dominateur. Il ne lui tolérait pas longtemps ce genre de comportement, mais il aimait quand la situation le permettait. Difficile de trouver plus approprié pour cela que ce moment qu'ils partageaient en ce moment. Et elle les adorait au moins autant que lui ces moments. Pourquoi s'en priver alors? Un question qu'ils ne semblaient même pas se poser.

Dimitri avait beau la laisser faire, il n'en restait pas moins plus dominateur qu'elle. Ce qui n'était déjà pas facile. Anya le savait bien. Elle ne se fit pas prier pour retourner à sa place, celle qu'il lui avait donné, celle en dessous. De toute façon, elle aimait ce qu'il lui faisait. Quoi qu'il arrive elle lui faisait confiance. Mais elle y était peut-être allé un peu fort. C'était du moins ce qu'elle avait compris. Parce qu'à sont tour, il la rendait plus impatiente que jamais. Rester lent comme ça, cela avait beau être agréable, ce n'était pas tout ce qu'elle attendait. C'était un début, certes, mais un début qui commençait à être un peu trainant. C'était à son tour de sentir la frustration monter. À la fois soulagée et exaspérée. Elle soupirait, murmurait son nom. Pourtant elle savait qu'il ferait durer son petit jeu jusqu'à ce qu'il n'en ait plus envie et cède à son propre désir. Ce qui ne tarda heureusement pas trop. Peu de gens devaient se douter que, malgré son âge, Dimitri savait encore être plus que convaincant à l'horizontale. Et ce n'était pas quelque chose qu'elle aurait peur de reconnaître. Peu importe ce que les gens pensaient de lui. Ils ne le connaissaient pas. Ils ne la connaissaient pas elle non plus.

Ils en arrivaient à ce stade où si leur petite bataille avait de l'importance, elle disparaissait devant ce plaisir qui montait doucement. Très doucement. Mais elle le sentait, il montait toujours un peu plus. Ils arrivaient à ce moment où ils ne pouvaient plus penser à autre chose. L'un dans les bras de l'autre, ils atteignaient un plaisir intense. Une fois cette vague redescendue, elle resta tendue quelques instants. Tout le monde y trouvait son compte, comme toujours.