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ette ancienne salle de classe était la hantise des mauvais élèves, le lieu de multiples punitions, de longues heures fastidieuses à écrire la même phrase, encore et encore, à payer les conséquences d'un mauvais comportement... La plupart des élèves s'y rendaient à reculons, sans la moindre bonne volonté. Non, ces lieux n'étaient vraiment pas de ceux où les élèves s'aventuraient pour le plaisir, et c'est pour cette raison qu'ils étaient parfaits pour la rencontre qu'avait choisi d'organiser l'Héritier de serpentard. En dehors des heures de "pénitence", ils étaient parfaitement vides, et les chances de se retrouver dérangé étaient très minces. Ils pourraient donc parler sans le moindre risque d'être entendus par quelques oreilles indiscrètes... et encore moins, d'ailleurs, à présent que Tom avait lancé sur l'ancienne salle d'étude tous les sortilèges d'insonorisation nécessaire. Oui, la conversation qu'il était sur le point d'avoir nécessitait de ne pas être entendue, puisqu'elle concernait au plus près les différents projets que le vert et argent nourrissait et tentait (devait) de mener à bien.

Il était tard, le couvre-feu était passé depuis une bonne heure déjà, risque nécessaire, car si être pris sur le fait pouvait avoir plus de conséquences, les risques étaient tout de même amoindris. Quoi qu'il en soit, en sa qualité de préfet en chef, Tom pourrait toujours prétexter une ronde, et Verpey... Eh bien, il doutait fort qu'elle se soucie encore des punitions qu'elle pouvait recevoir, puisque de ce qu'il savait la concernant, elle en avait déjà écopé de bien plus d'une depuis les débuts de sa scolarité, suffisamment pour pouvoir les considérer par-dessus la jambe. Oui, c'était en effet Verpey Brooklyn que le jeune homme devait rencontrer. Plusieurs semaines, quelques mois, même, s'étaient écoulés depuis leur dernière discussion, il était plus que grand temps de faire le point sur l'avancée de la mission que lui avait confié l'Héritier, et sur les progrès qu'elle avait bien pu faire. Bien que la demoiselle ne soit pas exactement un chevalier de Walpurgis (elle ne possédait pas la marque, et n'assistait pas aux réunions), son intervention pouvait être cruciale dans la bonne marche de ses projets, ces derniers étant de déstabiliser les voyageurs temporels, de les isoler, de détruire leur groupe déjà fragile de l'intérieur, puisqu'ils étaient clairement et définitivement les ennemis à abattre... mais qu'il ne pouvait se permettre d'"abattre", très concrètement.

Lorsqu'il arriva dans l'ancienne salle de classe, et s'assit négligemment sur l'une des tables en bois qui se trouvait là, elle n'était pas encore arrivée. Il lança un regard en direction du cadran de sa montre. Il avait quelques minutes d'avance. Elle ne tarderait sans doute pas. Et il espérait qu'elle aurait pour lui ce qu'il désirait d'informations. Savoir que ses projets étaient mené à bien, qu'il conservait l'avantage, il en avait plus que besoin à l'heure actuelle. Même si, bien sûr, au nom de son incommensurable fierté, il ne comptait pas l'admettre un jour.

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impatience dont faisait preuve Verpey était des plus légitime, et il était une excellente chose, même, qu'elle en manifeste autant. Tester la patience de quelqu'un, c'était également mettre sa motivation à l'épreuve, et celle de la rouge et or était, visiblement d'importance, puisqu'elle manifestait un évident agacement, dont elle ne se cacha pas, et que Tom accueillit avec cette habituelle apparence de neutralité qui ne laissait pas supposer qu'il s'en offusque. Parce qu'il ne s'en offusquait pas, tout simplement. Tant qu'elle en restait seulement à cette réflexion peu amène, il pouvait tolérer qu'elle ne lui ait pas témoigné le respect qu'il était intimement convaincu, bien sûr, de mériter. Or donc, oui, la patience mise à rude épreuve était une bonne technique pour tester la motivation d'autrui, ce n'était pas pour cela, néanmoins, que Tom avait tardé à prendre contact avec son interlocutrice. Il s'avérait simplement que les pions s'agitaient sur l'échiquier à une vitesse qu'il n'avait pas prévu, et il devait combiner avec. Il avait, somme toute, eu bien des affaires à gérer, il avait eu à se positionner sur de nombreux points, si bien qu'il avait relégué, tout du moins temporairement, à un plan secondaire la mission qu'il avait confié à la rouge et or et la promesse qu'il lui avait faite en échange. Il était grand temps que, l'un comme l'autre, ils respectent leurs engagements. Néanmoins, et comme toujours, l'intérêt de l'Héritier devait passer avant celui des autres, ce serait donc tout d'abord à son interlocutrice de lui prouver qu'elle était digne de l'enseignement qu'il avait bien voulu lui dispenser, dans l'unique but de satisfaire à ses propres ambitions, bien évidemment.

-Tout vient à point à qui sait attendre. répondit-il comme simple justification à un silence qui en méritait très certainement davantage.

Tout méritait davantage à ses yeux, quoi qu'il en soit, qu'un proverbe laconique, mais il ne comptait pas se laisser accabler de reproches ou s'attarder trop longtemps sur la remarque de son interlocutrice. Il savait bien faire des détours et tourner autour du pot quand la situation l'exigeait, c'était ce qu'il faisait au quotidien, quand il devait obtenir d'autrui quelque chose, et qu'autrui ne devait pas s'en douter. Mais puisque les deux personnes en présence dans cette pièce avaient dors et déjà mis cartes sur table, il n'y avait pas besoin de se conformer trop longtemps aux civilités d'usage, l'on pouvait plus rapidement entrer dans le vif du sujet.

-Je tiens toujours mes engagements, quoi qu'il en soit, j'ose espérer que tu n'en as pas douté. Une promesse est une promesse, et j'honorerais la mienne d'ici quelques minutes, mais avant, j'aimerais savoir ce qu'il en est de la tienne ?

Autrement dit : avait-elle ou non progressé dans la mission qu'il lui avait confié concernant Ginny Weasley. Avec Tom, il était tout à fait clair que rien n'était jamais gratuit, l'on obtenait rien sans rien.

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on ne pouvait guère dire que la réponse que donna Verpey à Tom avait eu le don de satisfaire ce dernier, mais il ne la trouvait néanmoins pas surprenante. Si plusieurs mois s'étaient écoulés depuis que l'Héritier de la maison Serpentard avait demandé à la rouge et or de se rapprocher de Meredith Striff (ou Ginny Weasley, c'est selon), afin, bien sûr, de pouvoir utiliser ce rapprochement à son avantage le moment venu, il était plutôt évident que la demoiselle ne se laisserait pas aborder ni convaincre si facilement. Depuis qu'elle avait mis les pieds à Poudlard (ou dans cette époque, à vrai dire), elle avait très rapidement obtenu la casquette de demoiselle paranoïaque au possible. Cela se comprenait aisément, à vrai dire. Quand elle ne vous ignorait pas sublimement, il suffisait que l'on prononce un mot de travers pour que la demoiselle sorte de ses gonds. Au fait d'éléments dont il ne disposait pas avant, Tom connaissait à présent les raisons de son attitude, et comprenait d'autant mieux pourquoi la tâche qu'il avait occtroyé à son interlocutrice serait difficile à accomplir. Difficile, mais pas impossible. En fait, Tom pensait Brook vraiment susceptible de la surprendre, il attendait que son intuition soit confirmée. Pour l'instant... rien de nouveau. Mais mieux valait, après tout, qu'elle y aille en douceur, pour ne pas éveiller les soupçons de la demoiselle. Restait à se convaincre que Verpey mettait effectivement autant de rigueur à cette tâche que ses propos le laissaient entendre. En tous les cas, le préfet en chef des verts et argent choisit de se contenter de cette explication pour l'heure. Il serait toujours temps d'envisager de lui mettre un peu de pression en supplément si elle tardait véritablement trop à accomplir correctement sa mission. En attendant, il lui était encore possible de patienter. Cette affaire-ci n'était pour l'heure pas sa priorité. En toute logique, la demoiselle lui demanda ce qu'il comptait lui apprendre pour l'heure. Certes, la part du contrat de la rouge et or n'était pas complètement remplie encore, mais s'il commençait à remplir une part du sien, cela l'encouragerait peut-être à progresser de son côté.

-Je sais à quels sortilèges tu souhaites que je t'initie. Néanmoins, il me semble important, avant d'en arriver à ce stade de ton "enseignement", que nous commencions par quelques sortilèges d'attaques moins... conséquents, plus simples à maîtriser.

C'était effectivement vrai, avant qu'elle puisse se targuer de véritablement savoir lancer un sortilège impardonnable, il semblait nécessaire qu'elle passe par les phases intermédiaire. Le lieu n'était, de toute façon, pas le moins du monde approprié pour s'adonner à de telles méthodes. C'était définitivement trop risqué.

-Je ne doute pas qu'ils te soient utiles malgré tout le jour où il te sera donné... d'exercer ta vengeance.

Ce qu'il ne comptait pas forcément lui laisser faire en vérité, ou sous très stricte surveillance, en tous les cas.

-Nous passerons aux choses plus sérieuses quand tu auras toi-même progressé.

Un marché est un marché, après tout.

-Sors ta baguette. Y'a-t-il d'autres sorts que tu voudrais apprendre à maîtriser en priorité ?

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