AVEC JANE LOIYD

J'ai été collé. C'est pas comme si il fallait en faire toute une histoire, mais c'est vrai eu ça m'arrive très rarement. Bon, d'accord, j'aurais peut être pas du sécher le cours de la dernière fois et me faire choper en sortant de la salle sur demande. Là vérité, c'est que je vais dans cette salle dès que je le peux afin d'y faire toutes sortes de choses, notamment de la musculation. J'ignore si d'autres personnes connaissent l'existence de cette pièce, j'évite donc d'en parler. C'est mon père qui l'a découverte quand il était à Poudlard et qui m'en a parlé. Bref, du coup ce soir j'ai du nettoyer l'intégralité de la galerie des armures comme punition, sous la Ô combien chaleureuse surveillance de Montgomery. C'est donc à une heure plus que tardive que ce dernier me raccompagne jusqu'à la salle commune des Gryffondor, puisque le couvre-feu est déjà passé depuis une ou deux heures. Je suis exténué. Moi qui croyais que ces armures n'étaient pas si nombreuses que cela, je me trompais lourdement ! Je n'ai jamais vu un aussi grand rassemblement de boîtes de conserve de toute ma vie. A ma grande surprise, la salle commune n'est pas plongée dans l'obscurité. Le feu dans la cheminée crépite, inonde la pièce d'une lueur chaude et ondoyante. Je soupire. Après avoir étouffé un bâillement, je dépose mon écharpe et mon manteau sur l'un des porte-manteau dans l'entrée. Après cela, j'avance dans la lumière et me rend compte que quelqu'un est installé sur le divan face au feu de bois. Un sourire s'étire sur mes lèvres. Ce n'est pas n'importe qui.

« Je t'avais dit de pas m'attendre, mon ange. Tu n'arrivais pas à dormir ? » Dis-je en m'approchant doucement.

C'est Jane, ma petite-amie. Je sais qu'elle a tendance à s'inquiéter pour moi quand je rentre tard, mais d'habitude c'est parce que je fais le mur pour aller dans la salle sur demande. Ce soir je ne craignais rien, j'étais avec le gardien psychopathe. Je m'appuie sur le dossier du canapé en cuir et pose mes mains sur ses épaules pour lui faire un petit massage. Elle est toute tendue. Peut être que je fais fausse route et qu'elle a vraiment eu du mal à s'endormir. Peut être même a-t-elle fait un cauchemar. Je contourne le divan et m'assied à côté d'elle pour croiser son regard chocolat. Je crois que je ne me répète pas assez souvent à quel point j'ai de la chance de l'avoir. Elle a tout pour plaire. Elle est jolie, gentille, drôle, généreuse et intelligente. Que demander de plus pour être heureux. Je sonde son regard pour y déceler une raison pour qu'elle soit réveillée à cette heure, mais impossible de creuser au delà de ses pupilles chaleureuses. Mon sourire s'élargit et je me pense pour déposer un baiser sur son front.

« Je suis désolé de rentrer tard, j'ai pourtant essayé de me dépêcher. »

Mes doigts se glissent tendrement le long de sa joue comme pour savourer une fois encore le grain doux de sa peau de pêche. Diable, à cet instant, à la lueur des flammes, elle est encore plus belle que d'ordinaire. J'ignore si c'est parce que nous sommes seuls ou parce que l'ambiance est on ne peut plus romantique, mais mon rêve de lui demander sa main m'étreint davantage le coeur. Pourtant, je n'oserai pas le faire. Que pourrais-je lui apporter de plus ? Je n'ai pas de situation stable et mon sang n'est même pas pur. Je doute que ce rêve se réalise un jour.

AVEC JANE LOIYD

Je n'imagine pas une situation plus douce et agréable que celle-ci. Assit sur un sofa, devant un feu de cheminé, seul avec ma copine qui se blottit contre moi. J'oublie rapidement la soirée passée à récurer les armures et le caractère détestable de Montgomery. Maintenant tout est plus beau, plus chaleureux. Je glisse une main dans ma poche et joue avec l'anneau doré entre mes doigts. Ce serait pourtant le moment de faire le grand saut, mais j'ai un mauvais pressentiment. Je l'aime, elle m'aime, nous nous aimons, mais j'ai peur d'aller trop vite, de la brusquer, de l'effrayer même. Dieu m'est témoin que je rêve de passer cet anneau à son doigt et de l'épouser, vraiment. Je dois attendre que le moment soit opportun, mais peut être que je pourrais commencer à tâter le terrain, au cas où. Je souris lorsque Jane affirme que ma présence est tout ce qu'elle voulait. Sincèrement ? Je prends ça à la fois comme un compliment et comme un avertissement. Elle désire ma présence, c'est une bonne chose, mais elle n'attend pas plus de moi. Je retire donc ma main de ma poche, délaissant l'alliance pour aller mêler mes doigts dans les cheveux châtains de ma dulcinée.

« Je suis avec toi. Je serai toujours avec toi. » Dis-je simplement.

Gêné, je cherche comment poser les questions qui trottent dans mon esprit sans pour autant vendre la mèche. Je veux garder l'effet de surprise, au cas où elle serait d'accord. Comment demander à une fille si elle aimerait se marier, sans pour autant qu'elle croit qu'on la demande en mariage ? Voilà une question à laquelle je n'ai pas de réponse, comme les autres. Désespéré, je tente quand même le coup et tant pis pour la vaisselle pétée.

« Hey Jane, ça t'arrive parfois de penser à nous ? J'veux dire... A nous plus tard ? »

Voilà. C'est assez évasif, un sujet large qui n'induit rien. Je crois que je ne pouvais pas faire mieux. Je me sens stupide. Je n'ai jamais été adroit avec mes sentiments. Je suis un Gryffondor, je suis pas un Poufsouffle. J'ai plein d'émotions mais je sais jamais où les ranger ni quoi en faire. Je soupire et me gratte la tête, réfléchissant très fort à un moyen de détendre l’atmosphère. Alors du coup, le plus naturellement du monde, avant qu'elle ai pu prononcer la moindre réponse, je me penche et dépose un baiser tendre sur ses lèvres. J'ai beau faire ça plusieurs fois par jour, je ne m'en lasse jamais. Comment pourrais-je arrêter d'aimer cette fille ? Elle est parfaite. Et j'aime la perfection.