Voilà un des désagréments à être issu d’une famille de sang-pur importante : les soirées mondaines. Pourquoi mais pourquoi cela existait-il ? Quel est l’abruti qui avait eu l’idée de créer ces soirées débiles ? Surtout que franchement, personne ne voulait jamais y aller. Ou si, peut-être les malades mentaux, ceux qui n’avaient pas d’amis et qui ne savaient pas quoi faire de leur vie. Eux… C’était compréhensible qu’ils veuillent y aller. D’ailleurs, c’est peut-être un cas comme celui-ci qui avait inventé ça… Peu importe de toute façon, cela n’avait plus grande importance. Abraxas ne voulait pas y aller. Surtout qu’étant donné que cette soirée était organisée par le ministère, il n’y aurait que des vieux grincheux. Et ça c’était le pire. Bon d’accord, il pourrait peut-être, avec un peu de chance, y avoir une ou deux jolies filles mais… Abraxas en doutait. Et puis, avec son père dans les parages, c’était plutôt difficile d’aller draguer. Il n’avait plus qu’à espérer de trouver une connaissance. Plutôt bonne de préférence, et féminine aussi.

A peine furent-ils arrivés, que quelques personnes virent les saluer. Tous des hypocrites à tous les coups ! De toute façon, dans ce milieu c’était plutôt difficile de savoir qui était honnête et qui ne l’était pas. Mais Abraxas garda ses commentaires et fit comme tout le monde, c’est-à-dire faire de trois sourires, et serrer des mains qu’il ne connaissait même pas. Il balaya la salle des yeux, mais il y avait tellement de monde qu’il était presque impossible de voir quelque chose de précis. Alors qu’il voulait essayer de partir de son côté qu’un homme commença à lui parler. Il le connaissait de vue, il savait qu’il avait des relations avec son père mais cela s’arrêtait là. Mais ce dernier lui parlait et surtout lui racontait sa vie comme s’ils étaient des proches. Abraxas se retint évidemment de lui dire qu’il n’en avait absolument rien à faire puisqu’il savait que ce ne serait pas bon pour son père et donc pour lui puisque son père lui tomberait dessus et lui ferait regretter sa venue au monde.

Mais heureusement, quelqu’un d’autre attira l’attention du vieux chnoc et il réussit à se frayer un chemin parmi la foule, assez difficilement tout de même. Plus au milieu de la salle maintenant, il réitéra son intention d’observer un peu qui était là ou pas. Il n’en connaissait pas la plupart en fait. Génial, il allait sûrement s’ennuyer comme une acromentule morte. Il se dirigea vers le bar (puisqu’il était là, autant en profiter non ?) et prit une coupe de quelque chose d’inidentifiable, mais qui était tout de même bon.

Alors qu’il porta une nouvelle fois la coupe à ses lèvres, il se stoppa dans son mouvement en apercevant Angus Davis. Angus était une personne qu’Abraxas n’appréciait pas et cela était tout à fait réciproque. Angus ne se dérangeait pas de le lui faire rappeler ou même de le lui montrer. Seulement, s’il n’aimait pas celui-ci, Abraxas appréciait néanmoins sa sœur Sasha. Pourtant il ne la voyait pas aux côtés d’Angus. Dommage… Bon au pire il pouvait toujours demandé à l’autre ouistiti mais ce n’était pas certain qu’il lui réponde. Mais bon, puisqu’il n’avait rien de mieux à faire… Autant s’occuper pendant un petit moment. Il se dirigea donc vers le jeune homme avant de se poster devant lui.

« Toi ici ? Tu m’épates, je croyais que tu allais rester dans ta grotte comme toujours… Enfin, si tu es là cela voudrait peut-être dire que ta sœur y est également. Alors je te pose la question, est-elle venue avec toi ? »

Abraxas avait pris beaucoup de risques en venant lui parler mais bon… Il se disait aussi que le monde qui les entourait ferait en sorte qu’Angus ne se comporterait pas comme un sauvage.

- Non, elle n'est pas là. Maintenant, si tu veux bien aller jouer ailleurs.

Hum… Abraxas fit tellement… satisfait de constater qu’Angus était comme à son habitude, c’est-à-dire exécrable. Pff ! Nan mais quelle naze ce mec. Il n’était vraiment pas coopératif. Et en plus… au final il ne lui servait à rien. Il était comme tous ces vieux grincheux qui… Ah tiens ! Grincheux… C’était un petit nom qui pourrait bien aller au jeune homme. Ça ou… l’homme des cavernes aussi. Il verrait bien en fonction de son humeur. Cependant, Abraxas n’était pas satisfait de la réponse d’Angus. Okay, il ne pouvait pas le blérer, mais il pouvait au moins faire preuve de « solidarité » si on veut, puisqu’il semblait aussi mécontent que lui de se retrouver ici.

« Dis-donc grincheux on t’a jamais appris ce qu’était l’amabilité ? Qu’est-ce que tu crois ? Que je t’apprécie ? Non. Mais ce n’est pas pour cela que je t’agresse. Donc… du calme. »

Non mais oh ! Où est-ce qu’il se croyait ? Et puis de toute façon Abraxas savait que cela n’était pas la peine de parlementer avec lui. Il était trop têtu.

« Et puis non, je ne veux pas aller jouer ailleurs. Je préfère rester ici à t’énerver c’est beaucoup plus amusant. Puisque je ne peux pas m’amuser avec Sasha. »

C’est vrai qu’énerver Angus était une idée alléchante. Angus était peut-être un peu violent et faisait presque deux têtes de plus que lui mais, ce n’est pas pour cela qu’il allait le craindre. Du moins en parti, parce qu’il n’avait pas non plus très envie de se faire maltraité par le blond. Mais s’il avait autant d’audace ce soir-là était simplement parce qu’ils étaient en public et qu’il savait, du moins il l’espérait, qu’Angus saurait se retenir de jouer les sauvages.

« C’est vrai quoi ! Tu ne veux pas que je te tienne compagnie ? C’est mieux que de rester tout seul dans ton coin tu ne crois pas mon petit Angus ? »

Le terme « petit » n’était pas vraiment adapté face à la carrure et la taille du jeune homme mais ce n’était pas comme-ci Abraxas y accordait une quelconque importance. Il souhaitait juste énerver le blond.