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| JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens | |
| Auteur | Message |
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Herbert Beery ▌ Messages : 270 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de chêne, crin de licorne, 27,2 cmCamp: NeutreAvatar: Matthew Morrison
| #Sujet: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Mar 9 Oct - 20:45 | |
| ★ Raindrops on roses and whiskers on kittens ★ Herbert ne réalisait pas la moindre seconde que James était agacé de le voir insister, et aurait voulu le voir partir illico presto. C'était même pire que ça, le futur professeur, dont les capacités d'interprétation de la nature humaine était clairement à mettre en doute, voyait dans le léger agacement qu'il percevait chez son interlocuteur la preuve qu'il aurait vraiment aimé pouvoir consacré plus de temps à son si merveilleux ami (artiste raté et pauvre idiot qui avait commis l'abominable erreur de vouloir se mêler de la vie sentimentale des autres quand la sienne était totalement catastrophique).
- Je vais bientôt prendre ma pause, je n'ai qu'un quart d'heure, mais si tu veux on peut prendre un verre ici.
S'il avait été un peu plus fin psychologue, Herbert aurait comprit que prendre sur sa pause énervait déjà James, et qu'il n'était vraiment pas la peine d'en rajouter. Mais Herbert ne l'était pas. Il était à l'écoute des autres, toujours à vouloir rendre service, mais dans les faits, il n'avait jamais été doué pour comprendre la nature humaine et ses exigences. Pauvre raté. Donc au lieu de comprendre qu'il était de prendre ses clic et ses clac et de s'en aller, ce bon vieil Herbert choisit d'accepter la proposition de son interlocuteur, heureux de pouvoir passer un peu plus de temps avec lui.
-Parfait, juste le temps de choisir les livres que je vais acheter et on se fait un café, alors ? dit-il dans un sourire avant de baisser son nez sur les nombreux ouvrages du rayonnage.
C'est maintenant qu'il avait le nez dessus qu'il se rendait compte que toute cette lecture n'allait pas du tout être de tout repos pour lui, bien au contraire. Préparer des programmes qui tiennent la route à présenter à ses élèves ne serait pas plus enthousiasmant non plus, d'ailleurs. Bon, il se consolait en se disant qu'une fois le programme créé une fois, il pourrait reprendre le même d'année en année (bah oui, il ne voulait pas que son travail de professeur empiète sur ses recherches de casting, et ça risquait d'être le cas s'il se laissait complètement bouffer par ce métier, qu'il estimait ne devoir être que provisoire).
Herbert choisit une quinzaine d'ouvrages. Certains qui seraient utiles à ses élèves, d'autres qui lui seraient utiles à lui (ça faisait longtemps qu'il avait quitté les bancs de l'école, il avait quand même des bases à reprendre histoire d'être parfaitement au point).
-Voilà, je crois que c'est bon. Tu me les mets de côté et on y va ?
Dernière édition par Herbert Beery le Mar 30 Oct - 15:19, édité 1 fois |
| | | James Hopkirk ▌ Messages : 1674 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de genévrier, 22 cm, ventricule de dragonCamp: NeutreAvatar: Ben Whishaw
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Lun 15 Oct - 14:12 | |
| Et voilà. Une journée parfaitement banale (une de plus) avait pointé le bout de son nez, et se déroulait le plus banalement possible, dans toute sa banalité. Oh, James ne s'en plaignait pas, son quotidien avait beau tenir plus du train-train que de l'aventure la plus palpitante du monde, il s'en contentait parfaitement. La normalité, c'était tout de même s'éviter un paquet de problèmes, alors autant ne pas sortir des sentiers battus (pour s'y être hasardé une fois, James était convaincu que c'était le mieux à faire)... Alors oui, sa journée avait commencé comme toutes les autres, et s'était déroulé comme toutes les autres, mais c'était avec un certain sentiment de confort et de sécurité que ce matin là, comme tous les autres, il avait partagé son rituel petit déjeuner avec Lindsay, qu'il l'avait embrassé, comme tous les matins, avant que chacun d'eux ne parte au travail, qu'il s'était rendu jusqu'au chemin de traverse, qu'il avait, comme toujours, aimablement salué chacun de ses collègues, même s'il ignorait le nom de certains d'entre eux... La routine, pour beaucoup, était une épreuve, l'objet ultime de l'ennui. James, lui, n'aimait que cela, la routine. Ou avait du moins su s'en convaincre avec suffisamment de conviction pour ne rien remettre en cause. C'était mieux ainsi, pensait-il. C'est lorsque l'on commençait à se poser trop de questions que les choses finissaient par s'envenimer, jusqu'à devenir dangereuses. Pourquoi décider de soi-même de boire un poison quand on peut se l'épargner ? Parce que son goût est plus agréable que tout ce à quoi vous pourrez goûter dans votre existence ? Certes. Il n'en demeure pas moins que vous finirez par en mourir...
C'était la fin de la matinée, l'heure d'affluence était passée. Les clients, chez Fleury & Bott, arrivaient toujours par vagues distinctes, à des heures qui ne variaient presque jamais. À l'heure actuelle, il y avait certes toujours beaucoup de personnes à évoluer entre les différents ouvrages (d'autant plus que l'été était toujours le moment où la librairie faisait ses meilleurs chiffres d'affaire – achat de livres scolaires oblige), mais suffisamment peu pour que James n'ait pas à constamment aller d'un client à l'autre. En fait, personne ne l'avait dérangé pour lui demander conseil ou un renseignement sur l'emplacement d'un ouvrage depuis au moins dix bonnes minutes, et James en profitait pour vérifier les rayonnages, afin de s'assurer que chaque livre était bien à sa place. Il était tout à cet exercice quand une voix familière (et ô combien désagréable) vint le déranger. Il s'agissait d'Herbert Beery, ami d'Ethan avant d'être le sien, et que James n'appréciait pas outre mesure...
… Bon, disons les choses clairement, James ne l'aimait pas du tout. Il inventait à son animosité envers lui des raisons un peu stupides, comme « je ne supporte pas sa tenue vestimentaire » ou « je déteste ses airs candides et sa naïveté de jeune premier », la vérité, c'est qu'il détestait l'acharnement qu'avait Herbert à vouloir qu'Ethan, indirectement, s'éloigne de lui... Ce qui était idiot. Plus ils étaient loin l'un de l'autre, et mieux ce serait... Mais quand il était question d'Ethan, tout sens logique avait tendance à l'abandonner sans même qu'il l'ait voulu.
À ce sujet... la première question qu'Herbert trouva à lui poser, était « est-ce qu'Ethan est là ? ». James ne l'en détestait que plus. Mais faute de savoir justifier logiquement le fait qu'il ait constamment envie d'envoyer valser le livre le plus lourd de la librairie dans la figure de son interlocuteur à chaque fois qu'il le voyait, il se contenta de lui adresser un grand sourire, comme s'il était tout à fait enchanté de le voir. Oui, se complaire dans le déni, c'était aussi ça, faire mine de se lier d'amitié avec quelqu'un qui vous insupporte.
« Bonjour Herbert ! Ça faisait longtemps. Comment vas-tu ? »
S'il pouvait aller mal... ça épargnerait au moins à James le déplaisir de le voir constamment afficher la tête de l'imbécile heureux moyen.
« Ethan ne travaille pas aujourd'hui. » ajouta-t-il du ton le plus détaché du monde. Alors qu'au fond, ne serait-ce qu'entendre ou prononcer ce nom lui faisait déjà mal. « Je peux faire quelque chose pour toi, peut-être? » |
| | | Herbert Beery ▌ Messages : 270 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de chêne, crin de licorne, 27,2 cmCamp: NeutreAvatar: Matthew Morrison
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Mer 17 Oct - 20:57 | |
| ★ Raindrops on roses and whiskers on kittens ★ Herbert avait toujours beaucoup de plaisir à discuter avec James. C'était une homme aimable, équilibré, toujours de bonne humeur, toujours prêt à rendre service. D'humeur constamment égale, le futur professeur de botanique ne pensait pas avoir une seule fois vu James s'énerver, à croire qu'il n'en était pas capable, ce qui n'était pas plus mal. Beaucoup de gens perdaient patience, quand ils avaient affaire à lui, mais James, absolument jamais.
-Bonjour Herbert ! Ça faisait longtemps. Comment vas-tu ?
Ce qui n'étaient que de simples formalités, Herbert ne parvint pas à l'interpréter comme de la politesse de bas étage, il pensait vraiment que le libraire était sincèrement heureux de revoir le futur professeur (c'est vrai que ça faisait un bon moment qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de discuter, tous les deux), il ne s'imaginait pas une seule seconde que ça n'aurait pas pu être plus faux.
-ça va bien, écoute. Et toi, alors ?
La réponse d'Herbert se perdit dans le néant, tout simplement parce que James avait enchaîné en répondant à la question qu'il avait posé en premier lieu.
-Ethan ne travaille pas aujourd'hui. -Ah...
C'est tout ce que Herbert trouva à répondre. Il n'avait pas grand chose à en dire, de la réponse de James. Ce n'était pas bien grave, après tout. Même si Herbert était plus proche d'Ethan que de James, il appréciait tout de même la compagnie de ce dernier, et elle lui convenait parfaitement. Il était certain qu'il serait tout aussi capable que son collègue de l'aider.
-Je peux faire quelque chose pour toi, peut-être? -Oui, j'ai besoin de conseils !
James, en libraire compétent, saurait sans problèmes venir au secours du futur professeur, Herbert n'en doutait pas une seule seconde.
-Figures toi que Dippet m'a donné le poste de professeur de botanique. Herbert souriait. Bon, c'était un sourire à moitié sincère, parce que ce poste de prof, c'était pas l'ambition de sa vie, mais autant donner l'impression d'être parfaitement épanoui, non ? Du coup, il faut que je donne une liste d'ouvrages à faire lire à mes élèves, et j'avoue que je sèche. Tu as le temps de me filer un coup de main ?
Herbert espérait vraiment que James lui répondrait qu'il avait du temps devant lui (il n'en doutait pas trop, c'était quand même son métier, mais on ne sait jamais), seul, il n'allait pas du tout s'en sortir. Enseigner à des élèves était une situation nouvelle, pour lui. Il n'avait jamais été confronté à un cas de figure comme celui-là. |
| | | James Hopkirk ▌ Messages : 1674 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de genévrier, 22 cm, ventricule de dragonCamp: NeutreAvatar: Ben Whishaw
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Lun 22 Oct - 17:29 | |
| Herbert, toujours aussi naïvement et détestablement aimable, rendit à James la politesse en lui demandant à son tour comment il allait... à la différence que lui, peut-être, avait vraiment envie de savoir si le libraire allait bien, quand ce dernier se moquait royalement de l'état dans lequel pouvait bien se trouver son interlocuteur. Quand bien même le futur professeur aurait pu être intéressé par la réponse de James, celui-ci décida d'ignorer sublimement sa question. Il n'avait aucune envie de débattre de son état de santé ou de toute autre de ces idioties qui peuplaient les conversations les plus ennuyeuses (hors de question de finir par s'attarder à disserter sur le temps qu'il faisait). Il préférait s'intéresser aux raisons pour lesquelles Herbert était venu, répondre au plus vite à ses questions. Ainsi, peut-être aurait-il la chance de le voir s'en aller plus rapidement.
Comme ça, Herbert allait devenir professeur de botanique à Poudlard ? N'était-ce pas une régression totale, par rapport à ce qu'avaient été ses objectifs professionnels ? James en souriait intérieurement. Il plaignait d'avance ses pauvres élèves, faute d'avoir suffisamment d'amitié envers Herbert pour le plaindre lui. Car pour James, nul doute que son interlocuteur se ferait marcher sur les pieds, une fois à Poudlard. Il était si facile de marcher sur les pieds de quelqu'un comme le comédien raté qui lui faisait face... James ne s'en priverait pas s'il était dans son caractère d'asseoir son autorité sur les autres (d'ordinaire, c'était plutôt l'inverse, qui se produisait). Si James n'avait pas la moindre envie de venir en aide à Herbert, l'hypocrisie qu'il cultivait depuis si longtemps envers son pseudo-ami, mêlée à son grand professionnalisme l'interdisait de rembarrer son interlocuteur. Alors il fit comme souvent, il se cacha derrière la bonté qui devait définir sa simplicité de caractère, et adressa un sourire à Herbert.
« Bien sûr, pas de problème. » n'entendait-il pas le « démerdes-toi et fous moi la paix » que dissimulaient ces propos ? Visiblement non.
James fit à Herbert signe de le suivre, et le conduisit jusqu'aux rayonnages qui concernaient plus spécifiquement la botanique.
« Bon, je ne suis pas sûr d'être forcément de bons conseils, surtout que j'ai arrêté la botanique en sixième année, mais il y a quelques ouvrages de références que tu peux recommander sans problèmes, je pense. » James attrapa un volume de Mille herbes et champignons magiques de Phyllida Augirolle et le tendit à Herbert. « Celui-ci est intéressant, plutôt complet et général. Après, si tu cherches quelque chose de plus spécifique... » James, au milieu de tous ces livres, quand bien même ils concernaient un domaine qui ne l'intéressait guère, se sentait définitivement dans son élément. Si bien qu'il aurait presque pu trouver cette conversation soudainement intéressante. Elle ne l'était pas. « … Tu devrais trouver ton bonheur dans ce rayonnage ».
Voilà, l'affaire était expédiée. Avec un peu de chance, Herbert se contenterait de ce peu de conseils et lui foutrait la paix. Avec un peu de chance... Oui, James n'y croyait pas lui-même. |
| | | Herbert Beery ▌ Messages : 270 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de chêne, crin de licorne, 27,2 cmCamp: NeutreAvatar: Matthew Morrison
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Mer 24 Oct - 16:08 | |
| ★ Raindrops on roses and whiskers on kittens ★ Autant le dire tout de suite, Herbert, dans le genre con, il était bien placé. Mais au moins, c'était un con sympathique, le genre innofensif qui ne vient pas vous chercher des noises mais plutôt vous demander un calin... parce que voilà, il est con. Surtout, il est crédule, naïf, et accorde trop facilement sa confiance aux autres. Quand quelqu'un lui adresse un sourire, monsieur a l'impression d'avoir gagné aux yeux de cette personne autant d'importance que le président des Etats-Unis, et si vous avez le malheur de lui parler en étant un tant soit peu agréable, ça y est, vous êtes son meilleur ami. Fait-on plus pitoyable? Oui, sans doute, mais pas beaucoup plus. Donc, quand James répondait en ces termes à Herbert :
-Bien sûr, pas de problème.
Le futur professeur n'entendait pas le délicieux « barre-toi, tu me caches la lumière », ici implicite, mais plutôt un mièvre « que ne ferais-je pas pour un ami comme toi ? » qui avait pour effet de lui décocher un sourire inaproprié et à vomir. La vie est ainsi faite, les cons se font toujours pigeonner. Mais au moins, celui qui le pigeonnait là maintenant avait le mérite d'être relativement sympathique. Il n'aimait juste pas ce pauvre bougre d'Herbert Beery, et Merlin vous donnerait mille raisons de le comprendre, si ce n'est plus. James conduisit le futur professeur de botanique jusqu'à un rayonnage plus spécifique, où le comédien raté devait trouver son bonheur. Et effectivement, plusieurs livres lui faisaient déjà de l'oeil... des livres qu'ils pourraient recommander, mais d'autres qu'il pourrait lire, aussi, histoire de se mettre un peu à la page, la plus grande de ses hantises étant de se retrouver sans voix face à une question de l'un de ses élèves.
-Bon, je ne suis pas sûr d'être forcément de bons conseils, surtout que j'ai arrêté la botanique en sixième année, mais il y a quelques ouvrages de références que tu peux recommander sans problèmes, je pense.
Herbert approuva d'un signe de tête, et s'occupait déjà à regarder quelques titres de livres qui lui semblait prometteur quand James lui en tendit un. Mille herbes et champignons magiques. Tiens c'est drôle, il avait le même, il moisissait dans sa bibliothèque.
-Celui-ci est intéressant, plutôt complet et général. -Oui, je me souviens que je l'avais en première année. C'était un bon bouquin, si je me souviens bien. Reste à savoir s'il a aussi bien vieilli que moi !
Ah la bonne blague ! Ah... oui... elle ne faisait rire que lui.
-Après, si tu cherches quelque chose de plus spécifique … Tu devrais trouver ton bonheur dans ce rayonnage. -Merci beaucoup ! Répondit Herbert en le gratifiant d'un sourire.
Il feuilleta quelques secondes le livre que lui avait tendu James avant de lever les yeux en direction de son interlocuteur.
-Tu finis le boulot à quelle heure ? Ça te dirait d'aller boire un verre avec moi, après ?
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| | | James Hopkirk ▌ Messages : 1674 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de genévrier, 22 cm, ventricule de dragonCamp: NeutreAvatar: Ben Whishaw
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Sam 27 Oct - 12:01 | |
| "De rien." répondit James, qui était plutôt satisfait de voir que non seulement il avait bien fait son boulot, mais en plus avait apparemment été capable de renseigner suffisamment bien son interlocuteur pour que celui-ci ait des chances de s'en aller rapidement et de dégager de son espace vital.
Le libraire était sur le point de trouver une excuse, n'importe laquelle, qui lui permettrait de prendre congé d'Herbert sans paraître impoli. Sa courtoisie le perdrait, un jour, c'était certaine, mais James n'y pouvait rien, l'impolitesse tenait pour lui du blasphème. Mentir le dérangeait moins, par contre, surtout lorsque, dans des situations de ce genre, cela lui semblait nécessaire. Il allait prétexter devoir s'occuper d'un autre client quand le futur professeur de Poudlard lui posa la question fatidique : s'il voulait qu'ils aillent boire un verre ensuite, après le travail. Ce qui signifiait, en somme, que James allait devoir trouver un prétexte. Mais lequel ? Il finissait dans trois bonnes heures, et étant donné que sa vie sociale absolument captivante se limitait à sa vie de couple (un brin chaotique) avec Lindsay, il ne savait que dire sinon que sa femme l'attendrait. Et cette excuse ne serait pas suffisante, James le savait déjà. Herbert répliquerait qu'il serait plus que ravie de voir son épouse, et connaissant Lindsay, elle aussi serait ravie de le revoir... La connaissant, elle se ruerait aux fourneaux, achèterais suffisamment de saucisses apéritives pour nourrir une armée et lui concocterais ce délicieux canard à l'orange dont elle seule avait le secret. D'accord, une tierce personne à dîner pour apaiser la tension qui régnait chez les Hopkirk n'aurait pas été du luxe... mais pas Herbert. Tout le monde sauf Herbert ! (Quoiqu'avoir Ethan à dîner eut été pire encore).
Donc, que lui restait-il à faire ? Boire ce fameux verre, en dépit de tout l'ennui que cela lui évoquait ? Mais pas à la fin de son travail, alors, ou alors ça allait durer plusieurs heures, et James n'avait pas tant de temps à consacrer au futur professeur. Il allait devoir sacrifier sa pause au nom de sa pseudo-amitié avec le comédien raté, il n'avait visiblement pas le choix. Contrairement à beaucoup de ses collègues, James n'était pas un fanatique de la pause café. Travailler en continu tout au long de la journée ne le dérangeait pas le moins du monde. Mais expédier sa conversation avec Herbert en un quart d'heure de pause plutôt que d'avoir à le supporter toute la soirée lui semblait-être une bonne alternative.
"Je vais bientôt prendre ma pause, je n'ai qu'un quart d'heure, mais si tu veux on peut prendre un verre ici."
Que ne fallait-il pas faire pour bien se conduire en société ? Bon, d'accord, James exagérait, Herbert n'était pas quelqu'un de si désagréable que cela, mais l'insistance que son interlocuteur avait à vouloir caser Ethan avec l'une de ses amies lui tapait royalement sur le système. Et quand bien même il ne pouvait pas le savoir, cela faisait d'Herbert un indésirable. |
| | | Herbert Beery ▌ Messages : 270 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de chêne, crin de licorne, 27,2 cmCamp: NeutreAvatar: Matthew Morrison
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Mar 30 Oct - 15:20 | |
| ★ Raindrops on roses and whiskers on kittens ★ Herbert ne réalisait pas la moindre seconde que James était agacé de le voir insister, et aurait voulu le voir partir illico presto. C'était même pire que ça, le futur professeur, dont les capacités d'interprétation de la nature humaine était clairement à mettre en doute, voyait dans le léger agacement qu'il percevait chez son interlocuteur la preuve qu'il aurait vraiment aimé pouvoir consacré plus de temps à son si merveilleux ami (artiste raté et pauvre idiot qui avait commis l'abominable erreur de vouloir se mêler de la vie sentimentale des autres quand la sienne était totalement catastrophique).
- Je vais bientôt prendre ma pause, je n'ai qu'un quart d'heure, mais si tu veux on peut prendre un verre ici.
S'il avait été un peu plus fin psychologue, Herbert aurait comprit que prendre sur sa pause énervait déjà James, et qu'il n'était vraiment pas la peine d'en rajouter. Mais Herbert ne l'était pas. Il était à l'écoute des autres, toujours à vouloir rendre service, mais dans les faits, il n'avait jamais été doué pour comprendre la nature humaine et ses exigences. Pauvre raté. Donc au lieu de comprendre qu'il était de prendre ses clic et ses clac et de s'en aller, ce bon vieil Herbert choisit d'accepter la proposition de son interlocuteur, heureux de pouvoir passer un peu plus de temps avec lui.
-Parfait, juste le temps de choisir les livres que je vais acheter et on se fait un café, alors ? dit-il dans un sourire avant de baisser son nez sur les nombreux ouvrages du rayonnage.
C'est maintenant qu'il avait le nez dessus qu'il se rendait compte que toute cette lecture n'allait pas du tout être de tout repos pour lui, bien au contraire. Préparer des programmes qui tiennent la route à présenter à ses élèves ne serait pas plus enthousiasmant non plus, d'ailleurs. Bon, il se consolait en se disant qu'une fois le programme créé une fois, il pourrait reprendre le même d'année en année (bah oui, il ne voulait pas que son travail de professeur empiète sur ses recherches de casting, et ça risquait d'être le cas s'il se laissait complètement bouffer par ce métier, qu'il estimait ne devoir être que provisoire).
Herbert choisit une quinzaine d'ouvrages. Certains qui seraient utiles à ses élèves, d'autres qui lui seraient utiles à lui (ça faisait longtemps qu'il avait quitté les bancs de l'école, il avait quand même des bases à reprendre histoire d'être parfaitement au point).
-Voilà, je crois que c'est bon. Tu me les mets de côté et on y va ? |
| | | James Hopkirk ▌ Messages : 1674 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de genévrier, 22 cm, ventricule de dragonCamp: NeutreAvatar: Ben Whishaw
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Jeu 1 Nov - 0:13 | |
| James avait eu ce vague espoir qu'inspecter tous ces livres prendraient suffisamment de temps à Herbert pour l'occuper un bon moment, et laisser au libraire un agréable moment de répit. Vain espoir. Certes, le choix de son présumé ami ne s'était pas fait en cinq minutes, mais suffisamment rapidement en tous cas pour que James puisse affirmer qu'il n'aurait pas été contre le fait d'avoir la paix un peu plus longtemps. Il avait à peine eu le temps de faire le tour des rayonnage, de vérifier que tout le monde trouvait son bonheur et que personne n'avait besoin de ses services (malheureusement, personne pour lui demander de l'aide et, au passage, lui fournir une bonne excuse pour se défiler), que déjà Herbert se présentait avec une grande pile de livres, sourire aux lèvres. James approuva d'un signe de tête, quand son interlocuteur lui demanda si il pouvait les lui mettre de côté. Il s'exécuta aussitôt. Puisqu'il allait devoir passer sa pause avec le futur professeur de botanique, autant la démarrer tout de suite. Il pourrait ainsi se débarrasser plus rapidement de lui, et voir son train-train quotidien redevenir son train-train quotidien, sans être perturbé sans quelques trouble-faits. Il mit les livres dans un sachet, le déposa dans un coin de la réserve, puis fit signe à Herbert de le suivre jusqu'à l'arrière-salle, où les employés de Fleury & Bott s'accordaient une pause, et bavardaient quelques minutes autour d'un café.
« Assieds-toi, je t'en prie. » fit James en désignant à Herbert l'une des chaises qui se trouvaient dans cette arrière-salle avant de s'affairer à préparer leurs deux cafés. « Tu prends du sucre, dans ton café ? »
Une fois qu'Herbert lui eut donné sa réponse et que les cafés furent prêts, James déposa leurs deux tasses sur la table la plus proche et vint s'asseoir à côté de son interlocuteur. Il but une première gorgée de sa propre tasse avant de poser son regard sur Herbert. Fallait-il, en plus, qu'il engage la conversation ?
« Alors, pas trop anxieux à l'idée d'enseigner? »
James ne ressentait aucune forme de curiosité au sujet du métier que s'apprêtait à faire son interlocuteur, mais étant donné qu'il fallait bien meubler la conversation, évoquer la carrière d'Herbert semblait encore le mieux... Au moins, il était sûr qu'une conversation engagée sur ce sujet n'aboutirait pas à revenir sur la décision qu'avait prit le comédien raté de caser Ethan avec l'une de ses amies. Il était certain qu'en partant d'une question qui touchait à l'émotionnel, il avait de quoi occuper Herbert jusqu'à la fin de sa pause. Très sincèrement, si James était à sa place, il ne se sentirait pas très à l'aise à l'idée de devoir faire la classe à des demi-portions. Il était loin d'être pédagogue. En fait, James s'imaginait totalement incapable d'imposer du respect à son auditoire... il se demandait si Herbert pouvait être capable d'un tel exploit... en fait, il était quasiment certain que non, mais ça, c'était son problème, après tout. |
| | | Herbert Beery ▌ Messages : 270 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de chêne, crin de licorne, 27,2 cmCamp: NeutreAvatar: Matthew Morrison
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Mar 6 Nov - 20:56 | |
| ★ Raindrops on roses and whiskers on kittens ★ Prévenant et sympathique, comme il l'était toujours, James ne tarda pas à récupérer les livres sélectionnés par Herbert pour les mettre de côté. Quelle chance il avait que d'avoir à ses côtés un ami aussi agréable! Des amis d'une telle valeur se faisaient malheureusement trop rares (oui, oui! Herbert pensait vraiment tout ce que je viens d'écrire)! James conduisit le professeur jusqu'à l'arrière-boutique. Bien que l'endroit ne payait pas de mine, Herbert ne manqua pas de faire quelques commentaires agréables au sujet de la décoration et des lieux... et c'était même sincère. C'était la première fois qu'il mettait les pieds dans cet endroit, et il avait le sentiment idiot d'être privilégié. Il aimait cette sensation d'être dans l'envers du décor. Ça lui donnait le même sentiment que lorsqu'il était en coulisses, pendant un spectacle...
-Assieds-toi, je t'en prie.
Herbert ne se fit pas prier et s'installa sur la première chaise qu'il trouva, son regard s'attardant toujours sur le moindre détail de l'endroit qu'il était en train de découvrir. James, de son côté, s'afferrait à lui préparer un café.
-Tu prends du sucre, dans ton café ? -Un sucre oui, merci! Répondit Herbert par réflexe.
Il prenait toujours du sucre dans son café. Certains disaient "dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es", dans le cas d'Herbert, on pourrait modifier cet adage en "dis moi ce que tu mets dans ton café, je te dirais qui tu es". Sucré. Herbert était sucré. Naïf. Trop naïf pour ce monde. Aussitôt dit aussitôt fait, James ajouta un sucre à son café, avant de tendre la tasse au comédien raté. Celui-ci en bu une première gorgée quand son interlocuteur lui posa la question fatidique.
- Alors, pas trop anxieux à l'idée d'enseigner?
Question piège, mais sans doute inévitable. Et Herbert était effectivement anxieux. Il ne savait pas comment il allait s'en sortir en tant que professeur. Il se sentait autant stimulé qu'angoissé à l'idée de devenir le mentor des élèves d'une école où il avait lui-même fait ses classes.
-Pour ne rien te cacher, je stresse un peu, oui... Mais ça ne doit pas être si compliqué que ça, il suffit de trouver le bon angle d'approche, non?
Herbert essayait de s'en convaincre lui-même, en vérité. Il se disait qu'il enseignerait à la manière du professeur Terwiligger, qui l'avait tant inspiré. Ça n'avait aucune raison de ne pas marcher. Il saurait captiver ces têtes pensantes! |
| | | James Hopkirk ▌ Messages : 1674 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de genévrier, 22 cm, ventricule de dragonCamp: NeutreAvatar: Ben Whishaw
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Dim 11 Nov - 10:21 | |
| Il n'y avait pas vraiment de quoi se réjouir dans le fait d'entendre Herbert dire que sa rentrée le rendait plutôt anxieux... techniquement. Mais dans les faits, voir que le futur botanique doutait de lui et de ses compétences plaisait beaucoup au libraire. Quoi ? Comme ça, très innocemment, il admettait que visualiser son interlocuteur en train de se faire huer et malmener par toute une classe lui plaisait beaucoup... Mais bien sûr, il allait garder cette pensée (qu'il trouvait à peine honteuse) pour lui. Le fait qu'il interroge James, qui n'avait aucune expérience dans l'enseignement, prouvait que le pauvre homme cherchait par tous les moyens à se rassurer... Avait-il toqué à la bonne porte ? Pas sûr que c'était le cas. Certes, en tant qu'ami présumé, James se devait de dire à Herbert que tout allait bien se passer pour lui... mais en tant que faux ami secrètement agacé par son interlocuteur, rien ne semblait interdire à James de distiller un peu de poison dans ses paroles.
« Oui, il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal... »
En vérité, James pouvait compter bien des raisons qui l'invitaient à croire que la tâche d'Herbert en tant qu'enseignant aurait bien des difficultés à être accomplie. Même James, qui pourtant était de ces personnes qui ne s'emportaient jamais et savaient se montrer calmes en présence de n'importe qui avait, vous l'aurez compris, tout le mal du monde à ne pas envoyer quelque chose à la figure de son interlocuteur, alors qu'en serait-il d'élèves possédant une plus grande force de caractère que lui ? Et ma foi, il devait y en avoir beaucoup.
« Il faut juste que tu saches te décider suffisamment vite... entre être le gentil prof, ou le méchant prof. Les deux comportent des risques, je pense. »
Il but une nouvelle gorgée de son café, ce qui lui permit de dissimuler le sourire qui voulait poindre sur son visage.
« Personnellement... » reprit-il en levant les yeux de sa tasse. « J'angoisserai totalement, si on me demandait d'enseigner, tenter de se faire respecter par des adolescents boutonneux, très peu pour moi. » Comment ça ? Vous pensez qu'il faisait exprès d'en rajouter pour nuire à sa confiance en lui ? Pensez vous ! « Mais je suis sûr que toi, tu t'en sortira très bien. » ajouta-t-il d'un ton qu'il fit rassurant, quand bien même, vous l'aurez compris, il cherchait tout sauf à l'être.
Fallait-il vraiment espérer que ses élèves filent au comédien raté une sévère dépression, ou lui ôte tout de cette naïveté et de cet optimisme béat qui le caractérisait ? Plus ou moins... James n'était quand même pas cruel au point de vouloir détruire Herbert psychologiquement... Il voulait juste que la confiance du futur professeur soit un tantinet ébranlée, rien de plus. Ce serait sa minuscule vengeance. Même s'il n'y serait pour rien. Et qu'Herbert ne serait sûrement jamais quels motifs James pouvait bien avoir de se venger de son interlocuteur. |
| | | Herbert Beery ▌ Messages : 270 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de chêne, crin de licorne, 27,2 cmCamp: NeutreAvatar: Matthew Morrison
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Dim 18 Nov - 13:40 | |
| ★ Raindrops on roses and whiskers on kittens ★ -Oui, il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal...
Herbert était rassuré d'entendre James prononcer ces mots. On avait jamais trop de soutien de la part de ses proches lorsqu'on s'apprêtait à arriver à un tournant de notre vie. Il n'y avait aucune raison pour que ça se passe mal. La botanique avait toujours été son for, le professeur Terwilliger l'avait chaleureusement conseillé auprès de Dippet, preuve qu'il lui faisait entièrement confiance... Non, vraiment, tout irait pour le mieux. Il ne pouvait en être autrement. Herbert opina vigoureusement du chef, comme pour encore se convaincre lui-même avant de boire une nouvelle gorgée de café.
-Il faut juste que tu saches te décider suffisamment vite... entre être le gentil prof, ou le méchant prof. Les deux comportent des risques, je pense.
Herbert ne réalisait pas que James cherchait à le déstabiliser, et il prenait ses remarques pour quelque chose de vraiment censé, pensant que le libraire était vraiment soucieux de le voir s'épanouir professionnellement. Il faisait référence à un questionnement que le futur professeur s'était effectivement posé plus d'une fois. Devait-il directement asseoir son autorité sur ses élèves, ne leur laissait aucune marge de manœuvre, quitte à se faire détester ? Ou devait-il adopter une méthode pédagogique beaucoup plus souple, mais tout aussi dangereuse, car il ne tarderait sûrement pas à se faire marcher sur les pieds ? La question était complexe. Il fallait trouver un juste milieu. C'était plus simple à dire qu'à faire. Et se connaissant lui-même, bonne poire indubitable qu'il était, il finirait forcément par se faire marcher sur les pieds, parce qu'il ne savait pas être méchant, et qu'il s'était toujours bercé de l'illusion qu'on pouvait acquérir le respect de ses élèves sans avoir à leur hurler constamment dessus.
-Personnellement... J'angoisserai totalement, si on me demandait d'enseigner, tenter de se faire respecter par des adolescents boutonneux, très peu pour moi.
Euh oui... lui aussi. Si Herbert ne pensait pas que James agissait volontairement, il considérait qu'il s'y prenait très mal, s'il avait l'intention de le mettre en confiance. « Se faire respecter par des adolescents boutonneux. » Il y avait toujours des fortes têtes. Il y en aurait toujours. Rien qu'à l'idée d'avoir à les affronter trop directement, le pauvre comédien raté se sentait pâlir.
-Mais je suis sûr que toi, tu t'en sortira très bien.
Herbert répondit à cette remarque par un sourire. Pourvu, pourvu, oui, qu'il s'en sorte très bien. La crainte se lisait-elle sur son visage ? Il espérait que non. Malheureusement, le futur professeur avait toujours été trop expressif.
-Je l'espère en tous cas. J'aviserai au moment venu... Mais il n'y a pas de raisons, après tout, hein ?
Il essayait d'utiliser un ton détendu, pour se convaincre lui-même et pour convaincre James.
-Et puis, c'est que temporaire, c'est pas comme si j'avais l'intention d'enseigner toute ma vie. C'est juste le temps de retomber sur mes pattes.
À peine crédible. |
| | | James Hopkirk ▌ Messages : 1674 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de genévrier, 22 cm, ventricule de dragonCamp: NeutreAvatar: Ben Whishaw
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Mer 21 Nov - 15:59 | |
| James aurait sûrement dû se sentir un peu honteux de prendre autant de plaisir à constater qu'il avait réussi à perturber son interlocuteur... ce dernier faisait au mieux pour avoir l'air à son aise, mais nul doute que ses propos l'avaient invité à cogiter. Ce qui, bien sûr, avait été le but de la manœuvre. Le libraire était loin d'être un grand manipulateur dans l'âme, on pouvait même dire que d'ordinaire cette idée le révulsait, mais là, pour il ne savait quelle raison (ou presque), il considérait qu'Herbert n'avait que ce qu'il méritait. Bah ! En soi, il n'agissait pas bien méchamment ! Quiconque d'un peu plus sadique et désagréable que lui, ayant les même griefs que James à l'encontre du futur professeur, aurait sans doute mieux encore su perturber le pauvre esprit de ce dernier, mais le libraire était tout de même plutôt fier de son œuvre. Quand bien même il fit mine, en apparence, de choisir la voie de la compassion et de l'encouragement en hochant la tête lorsque son interlocuteur s'était tourné vers lui, à la recherche d'approbation, en son for intérieur, il jubilait. C'était mal, mais tant pis, il trouverait bien un moyen de se donner bonne conscience, qui lui permettrait de compenser ce qui pouvait s'exprimer de plus désagréable en lui en ce moment. Évidemment, il y avait des raisons pour que les cours d'Herbert se passent mal, James en comptait plus d'une, et si le comédien raté était un peu lucide envers lui-même, il ne manquerait pas d'en reconnaître plusieurs. S'il parvenait à se laisser manipuler mentalement si aisément par quelqu'un qui, pourtant, était loin d'être un maître en la matière, Merlin sait ce qu'une classe entières d'élèves bien plus doués que lui dans ce domaine pourraient faire comme mal. Qu'ils s'en donnent à cœur joie, tiens ! Quoique... tant qu'il était contraint de vivre en ermite à Poudlard (car il semblait à James que c'était ainsi que vivaient tous les professeurs de l'école de magie, coupés du monde, et ne quittant leur réclusion que durant les vacances) , il lui foutrait au moins une paix royale. À lui... à Ethan, surtout...
Chasser cette idée de son esprit... L'en déloger pour laisser place à une autre. Ah ! Refaire d'Herbert son éternel sujet de moquerie (ô combien intérieur), voilà qui était parfait ! Quand ce dernier affirma que son statut de professeur n'était que temporaire, et qu'il se destinait toujours à l'art de la scène, le libraire dû presque se retenir de lui rire au nez (dieu merci, monsieur ne riait presque jamais, il lui était donc plus simple de contrôler ses zygomatiques). Si Herbert ne faisait pas long feu à Poudlard, il avait plus de chances de le devoir à son incompétence à se faire respecter plutôt qu'à ses qualités d'acteur. Certes, James pensait sans savoir. Il n'avait jamais vu son interlocuteur sur scène, il ne pouvait donc dire sans être malhonnête si ce dernier était doué ou non. Mais s'il l'avait été un minimum, il n'en serait pas là... c'est du moins ce qu'avait rapidement conclu l'esprit très pragmatique de James, qui considérait les rêves de gloire d'Herbert comme étant proprement absurdes. Il portait d'ailleurs sur les métiers de la scène un regard à peine approbateur... Sans vouloir les traiter tous de saltimbanques, il ne les tenait en tous cas pas en très haute estime. Mais comme de bien entendu, il n'en fit pas la remarque à son prétendu ami et lui répondit en toute hypocrisie :
"J'imagine, oui. Tu comptes poursuivre les castings, lorsque tu enseigneras ?"
Tout en avalant une nouvelle gorgée de café, James considéra qu'il se foutait royalement de savoir si Herbert comptait encore perdre son temps à écumer les castings.Mais que pouvait-il faire d'autre sinon faire semblant de s'intéresser tout en regardant sa montre, attendant avec impatience que cette fichue pause se termine enfin ? |
| | | Herbert Beery ▌ Messages : 270 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de chêne, crin de licorne, 27,2 cmCamp: NeutreAvatar: Matthew Morrison
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Jeu 22 Nov - 11:38 | |
| ★ Raindrops on roses and whiskers on kittens ★ -J'imagine, oui.
Herbert osa penser, ou plutôt espérer, que ce qu'il avait perçu de peu convaincu dans la voix de son interlocuteur n'était que le fruit de son imagination... Il émettait quand même quelques doutes, mais en même temps, le stress qui s'était réveillé en lui devait seulement être communicatif. Ce qui, au demeurant, ne voulait pas dire qu'il ne parviendrait pas à s'en sortir comme un pro. Comme il l'avait déjà dit, il verrait bien. Si son programme était parfaitement bien préparé, il pourrait toujours réussir à capter l'attention de ses élèves. Autrement dit : il ne fallait jamais désespérer.
-Tu comptes poursuivre les castings, lorsque tu enseigneras ?
Cette question était plutôt pertinente, et d'ailleurs, Herbert se l'était déjà posée. Mener de front un travail d'enseignant et la recherche du rôle de sa vie lui semblait particulièrement difficile et présomptueux, et en même temps, s'il ne faisait pas cet effort, il allait définitivement finir par perdre son travail d'acteur, et c'était totalement hors de question. C'était sur scène, qu'il devait être. Il le savait, il était né pour briller sur les planches, pas pour moisir au milieu des plantes vertes (même s'il aimait énormément les plantes vertes). Il craignait vraiment que ses rêves finissent par passer au second plan. Il ne voulait pas que cela arrive. Surtout qu'il allait finir par ne pas aller en rajeunissant, et qu'il devenait difficile de démarrer dans le métier quand on avait dépassé les trente ans. Tragédie de l'existence.
-ça va être plus compliqué, c'est sûr, mais je n'abandonne pas mes objectifs. Je profiterais des vacances pour passer des castings. Si la chance me sourit, qui sait, je ne passerais peut-être pas plus d'un an à Poudlard?
Si vous voulez tout savoir, lui-même n'y croyait pas trop, lorsqu'il disait cela, mais que pouvait-il faire d'autre, sinon continuer d'espérer que la chance allait lui sourire enfin? On ne sait jamais ce qui peut arriver. Herbert voulait continuer à croire que quelques anges gardiens un peu flemmards veillaient sur lui de loin, et finiraient par se réveiller pour lui porter secours. La vérité, c'est qu'Herbert allait effectivement ne pas passer plus d'un an à Poudlard, mais pas pour les raisons que l'on aurait pu soupçonner... (enfin, qui pourrait soupçonner qu'il puisse réussir?). Mais ça, c'est une autre histoire, certes croustillante, mais dont on vous réserve la délicieuse surprise pour plus tard (vous allez aimer, vous verrez). |
| | | James Hopkirk ▌ Messages : 1674 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de genévrier, 22 cm, ventricule de dragonCamp: NeutreAvatar: Ben Whishaw
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Lun 26 Nov - 10:26 | |
| Il était amusant de voir qu'un homme aussi naïf et idéaliste qu'Herbert semblait lui-même commencer à perdre foi en ses propres projets. Il n'était pas encore prêt à abandonner, mais il avait l'air de comprendre que ses objectifs n'étaient peut-être pas à la hauteur de ses possibilités. Difficile de mener de front une carrière d'artiste en même temps que celle d'un professeur. Comme tout un chacun, Herbert finirait par abandonner ses rêves. Rares étaient ceux, après tout, qui avaient la chance de voir leur vie se dérouler exactement comme ils l'entendaient. Avoir des rêves était une chose, les accomplir en était une autre, parfaitement différente. Par exemple, James avait plus d'une fois songé à devenir écrivain. Était-ce pour autant qu'il allait délaisser un emploi stable pour se lancer à corps perdu dans l'écriture et ne jamais être édité ? Non. Et il ne préférait même pas faire mention de ce qu'étaient ses rêves d'un point de vue émotionnel et relationnel. À quoi bon ? Le libraire ne fit malgré tout aucun commentaire, il se contenta de hocher un peu pensivement la tête. Qu'Herbert finisse professeur croulant au milieu des plantes vertes ou grande star du théâtre, au fond, James n'en avait cure (même si il devait admettre qu'il ne voulait pas forcément le bonheur de son interlocuteur), si seulement il pouvait lui faire le plaisir de disparaître le plus loin possible de sa vie.
À propos de faire débarrasser le plancher au comédien raté... James fut ravi, en consultant sa montre, de constater que sa pause allait bientôt prendre fin. Certes, il lui restait encore trois minutes, mais ça, Herbert n'était pas obligé de le savoir. Afin de faire comprendre à son interlocuteur (de façon plus ou moins subtile) qu'il était temps pour lui de s'en aller, il s'empara de leurs deux tasses désormais vides, et pointa sur elles sa baguette afin de nettoyer celles-ci. Après quoi il se leva de sa place, invitant son présumé ami à faire de même.
« Désolé, je dois retourner bosser. Ma collègue se chargera d'encaisser tes livres. » Il lui adressa un sourire qui avait au moins le mérite de sembler aimable. « J'étais content de bavarder avec toi. Penses à me donner de tes nouvelles, quand tu sera à Poudlard. »
A la vérité, James pourrait ne plus entendre parler d'Herbert Beery pendant un an que cela ne le dérangerait pas le moins du monde, mais les formalités étaient ce qu'elles étaient et (je pense que vous aurez fini par le comprendre), le libraire n'avait jamais su s'adresser qu'en termes hypocrites à son interlocuteur. Il rendit à son interlocuteur les livres qu'il avait mit de côté pour lui, et, tandis qu'il le laissait se rendre jusqu'à la caisse, lui-même retourna vers le rayonnage dont il avait la charge, ravi non pas de ce brin de causette, mais que celui-ci ait enfin touché à sa fin. |
| | | Herbert Beery ▌ Messages : 270 Humeur : QUI SUIS-JE?Baguette: bois de chêne, crin de licorne, 27,2 cmCamp: NeutreAvatar: Matthew Morrison
| #Sujet: Re: JAMES & HERBERT ★Raindrops on roses and whiskers on kittens Mer 28 Nov - 18:24 | |
| ★ Raindrops on roses and whiskers on kittens ★ Herber espérait, de la part de James, un mot d'encouragement, ou d'autres propos qui iraient dans son sens et achèveraient de le rassurer, mais il n'y en eut aucun. Le futur professeur préféra ne pas le prendre mal. Il devait implicitement souhaiter qu'il réussisse et ne voulait pas voir Herbert se morfondre sur son sort, oui, ça devait être ça, aussi il était normal qu'il choisisse d'ignorer cette dernière remarque, histoire de l'inviter à aller de l'avant (le comédien raté possédait, c'est à retenir, une imagination particulièrement fertile). Et puis, James devait retourner travailler, il était normal qu'il ne puisse pas se soucier plus longtemps des états d'âme de son interlocuteur. Quiconque avait un minimum de jugeote (ou pas) pouvait le comprendre.
- Désolé, je dois retourner bosser. Ma collègue se chargera d'encaisser tes livres.
Herbert n'insista pas. Il n'allait quand même pas empêcher son interlocuteur de faire son travail ! Ils auraient bien l'occasion de se reparler une autre fois, et ce serait avec grand plaisir (de son côté, en tous cas). Le futur hocha simplement la tête, et s'extirpa de son siège. Lui même avait à faire, il allait devoir envoyer cette liste à Dippet, s'assurer qu'elle convenait, et préparer son programme scolaire. La rentrée arriverait plus vite qu'il ne le pensait, il fallait qu'il soit prêt.
J'étais content de bavarder avec toi. Penses à me donner de tes nouvelles, quand tu sera à Poudlard. -Je n'y manquerais pas. Passes le bonjour à Lindsay de ma part. Et à Ethan lorsque tu le verras. Dit il en adressant à James une poignée de main parfaitement amicale.
Ceci fait, il cessa d'accaparer le temps de son interlocuteur, s'empara de ses livres, et alla régler ses achats auprès de la libraire qui attendait en caisse. Ses achats à la main, il était prêt à rentrer chez lui. Cette conversation lui avait donné (étrangement) une motivation certaine, et il avait la ferme intention d'avancer dans la préparation de ses cours dans l'après-midi.
FINI
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