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ncore un élève transféré à Poudlard. Si ce genre de choses était supposé être exceptionnel, il devenait de plus en plus fréquent, dernièrement. Mais c'était loin d'être un mal en soi. Aux vues de la réputation de moins en moins glorieuse que se coltinait le directeur de Poudlard, l'arrivée de nouveaux élèves lui permettait de compenser le départ de ceux qui se désinscrivaient (malheureusement pour Dippet, il y en avait beaucou)... et au final, ses effectifs demeuraient au beau fixe. La rentrée avait lieu le lendemain, et il n'était pas le premier élève qu'il rencontrait afin de parler avec lui des quelques formalités qui devaient lui servir avant d'intégrer l'école. Il commençait à prendre le pli. À force, ce deviendrait presque une routine. Le garçon à qui il avait donné rendez-vous s'appelait Arthur Mayers, c'était le professeur Potter qui lui avait parlé de lui, et en dépit des différends que pouvaient avoir le directeur de l'école et le professeur de vol sur balais (mais avec lequel de ses professeurs Dippet n'avait-il pas de différends ? ), il avait accepté qu'il rejoigne Poudlard sans rechigner.

Purdey lui avait confié toutes les informations nécessaires à son dossier, et Dippet le feuilletait tandis qu'il attendait que le futur élève vienne se présenter non pas à sa porte mais à sa cheminée, puisque c'est par la poudre de cheminette qu'il devait arriver. Des informations qu'il pouvait apprendre à son sujet, Dippet comprenait que l'adolescent à qui il avait affaire devait souffrir de blessures morales encore vivaces (l'expérience douloureuse qu'il venait de subir n'avait certainement pas pu être oubliée en seulement quelques jours), qui mettraient du temps à cicatriser, et il ne savait pas trop à quoi s'attendre. Un gamin renfermé ? Un gamin révolté ? Quel que soit le profil d'Arthur, il ferait de son mieux (malheureusement, son mieux n'avait rien d'exceptionnel) pour que tout se passe de la meilleure façon possible. Pour peu qu'Arthur se montre conciliant (plus, en tous cas, que ne l'avait été la jeune Rosier quand elle s'était présentée dans ce même bureau), tout pourrait bien se passer, et les formalités d'usage, la répartition et la visite de l'école, se dérouleraient très bien, et il pourrait alors retourner aux nombreuses affaires qui l'attendaient, en cette veille de rentrée, et qui le fatiguaient d'avance, rien que d'y penser.

il venait de refermer le dossier d'Arthur et de le reposer lentement sur son bureau quand le jeune homme pénétra son lieu de travail par la cheminée, déversant au passage un peu de cendre sur le sol. Bah, les elfes de maison nettoieraient plus tard.

-Bonjour monsieur Mayers.

Dippet laissa au futur rouge et or le temps de se débarrasser de la cendre qui recouvrait son visage et ses vêtements avant de lui serrer la main et de l'inviter à prendre place sur la chaise qu'il avait déposé pour l'occasion en face de son bureau.

-Asseyez-vous, je vous prie.

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D

e ce qu'il pouvait observer du jeune homme pour le moment, il semblait à Dippet qu'il était dans un état mental moins fragile que ce qu'il avait envisagé. Cela ne voulait rien dire, bien sûr, certains savaient mieux dissimuler leurs blessures que d'autres, chacun cristallisait à sa manière les mauvaises expériences qu'ils avaient vécu, en faisaient une force ou une faiblesse... Dans le cas d'Arthur, Dippet aurait clairement montré plus manifestement son affectation, le jeune homme faisait preuve d'une remarquable force de caractère, que le directeur ne pouvait que louer (et apprécier, car si cela pouvait lui empêcher d'avoir à gérer un élève trop fragile psychologiquement, il avait tout à y gagner).

Il l'écouta parler de son expérience récente avec beaucoup d'aplomb et beaucoup de courage. Bien que la répartition officielle de l'élève n'ait pas encore eu lieu, le professeur avait déjà une bonne idée de la maison qui allait l'accueillir. Il révélait déjà beaucoup des caractéristiques des rouges et or. Le futur élève lui apprit les raisons de sa venue, et la nécessité qu'il avait de s'inscrire à Poudlard. Autant de raisons dont le professeur Potter avait déjà fait part à Dippet, et qui étaient inscrites noires sur blanc dans le dossier déposé sur son bureau.

-Le professeur Potter m'a en effet parlé de tout cela. Et ne me remerciez pas, c'est tout naturel.

Ce n'était pas exactement, en effet, comme s'il avait eu le choix. Ce n'était pas exactement non plus comme s'il pouvait se permettre de répondre autre chose. Mais ma foi, son propos demeurait des plus sincères. Ce gamin lui inspirait... un certain respect. Son comportement face à la situation était tout simplement exemplaire, il en connaissait peu qui auraient réagi aussi bien en une telle situation. Et le fait, par ailleurs, qu'il fasse preuve de cette politesse qui savait cruellement manquer à beaucoup de ses élèves ne gâchait rien.

-Votre marraine vous a-t-elle parlé des différentes maisons de Poudlard et de la cérémonie de répartition ?

C'était la première formalité par laquelle ils devaient passer. Ceci fait, Dippet lui montrerait les différents recoins de l'école, le tiendrait au fait du règlement (qui lui serait de toute manière rappelé lors du banquet de début d'année) et resterait à l'écoute des questions qu'il pourrait se poser. Instinctivement, le regard du directeur se posa sur le choixpeau magique, qui reposait pour le moment sur une étagère dans son dos, mais ne tarderait pas, bien sûr, à être déposé sur la tête du garçon afin qu'il le répartisse dans la maison qui lui convenait le mieux. Pour le directeur de Poudlard, la maison en question ne faisait pas beaucoup de doute, mais sait-on jamais, après tout ?

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V

isiblement, le jeune Arthur était plus qu'au fait du fonctionnement de cette école, de même que de son règlement. En soi, c'était une bonne chose, cela éviterait au directeur de répéter un discours qu'il avait déjà le sentiment d'avoir bien trop souvent prononcé en bien trop peu de temps. D'un autre côté, cela lui donnait quelque peu le sentiment d'être un tantinet inutile dans une telle situation. S'il n'avait plus rien à apprendre au futur élève de son école, alors à quoi servait leur entrevue ? Enfin, quand bien même il en savait beaucoup, Dippet pouvait au moins lui faire découvrir l'école, qu'il n'avait techniquement pas visité encore, et le répartir dans sa maison... Voilà au moins deux choses que Purdey Potter n'avait pas pu faire (normalement), deux choses pour lesquelles il pourrait se montrer utile. On se rattrape aux branches que l'on peut, surtout lorsqu'on sait ne pouvoir rivaliser avec quelqu'un qui, pourtant, est notre employé.

Il préféra s'épargner tout commentaire sur la question. Après tout, c'était plutôt une bonne chose qu'Arthur en sache autant. Et en soi, il lui semblait être un élément prometteur. Dippet ne pouvait qu'apprécier ceux qui avaient en horreur les fauteurs de trouble qui lui causaient tant de soucis, après tout. Et même si les propos du futur rouge et or semblaient tenir quelque peu de la prétention, il était plutôt plaisant de savoir qu'il restait quelques élèves consciencieux, scrupuleux, et qui aimaient à voir les règles être respectées. Restait à savoir s'il avait prononcé ces mots pour flatter un égo qui avait besoin de moins que cela pour l'être tant il avait l'habitude d'être piétiné, ou si le personnage était à la hauteur de ses promesses. Dans un cas comme dans l'autre, Dippet ne pouvait pour le moment que louer le comportement d'un jeune homme qui, en dépit des terribles épreuves qu'il venait de subir, demeurait intègre et déterminé.

Un fin sourire trouva place sur le visage du directeur quand le futur élève de Gryffondor lui parla de sa mauvaise expérience en cours de potion. Oui, de toute évidence, Arthur ne manquait pas d'avoir une trop grande estime de lui, pensant visiblement que lorsqu'il échouait en quelque chose, ce n'était pas de sa faute mais dû à quelque chose d'autre, indépendant de sa volonté. Bah, tant que cela ne concernait que quelques potions ratés, cela n'avait rien de grave que de se refuser à avoir une trop piètre opinion de soi. Dippet devrait en prendre de la graine de temps à autres...

-Si vous n'avez pas obtenu vos BUSE en potions, il ne vous sera malheureusement pas possible de poursuivre cette matière, mais le professeur Slughorn, notre maître des potions, se fera sans doute un plaisir de répondre à votre question.

Ou non. Mais cela ne serait pas son affaire.

-En attendant... Le directeur se leva de sa chaise et mit la main sur le choixpeau magique, qui semblait jusque là somnoler sur son étagère. Je pense ne pas avoir à vous apprendre de quoi il s'agit.

Encore une chose dont l'ancienne auror avait forcément dû lui parler. Dippet tendit le choixpeau à Arthur.

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