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#Sujet: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Mar 4 Juin - 19:55
La vie de couple et ses concessions
A
nxiété... Voilà un sentiment qu'il ne connaissait que trop bien depuis plusieurs mois à présent. La vie qu'il menait avec Lindsay avait toujours eu quelque chose de quelque peu insatisfaisante, mais pendant un bon moment, le libraire s'était dit que c'était le lot de tous les couples, et qu'il n'y avait pas de motif à s'en plaindre ou à s'en inquiéter... que ce qu'il lui manquait pour obtenir le bonheur ne lui manquait pas vraiment, puisqu'il était inaccessible. Mais depuis, voilà, James avait goûté à cet inaccessible qui, à présent, devait à tous prix le demeurer, et depuis, rien n'allait plus entre Mr et Mrs Hopkirk qui avaient pourtant su jusque là passer pour le plus exemplaire des couples. Quand il retournait à son appartement, avant que la situation ne dégénère, il ne sentait peut-être pas une joie immense l'envahir, mais un peu de satisfaction quand même, et un semblant de bonheur quand ses lèvres se posaient sur celles de son épouse, sa si parfaite épouse, toujours attentionnée, véritablement amoureuse... Maintenant, il n'y avait que cette angoisse : l'angoisse d'une nouvelle dispute, l'angoisse de cette froideur qu'ils s'accorderaient à nouveau, de l'incapacité qu'ils auraient à se dire ce qui devait pourtant être dit... La vie de James et Lindsay était devenue des moins agréables, oui, au manque d'investissement émotionnel de l'un répondaient les nombreux soupçons de l'autre... et le tout menaçait d'exploser à un moment ou à un autre.
Ce sentiment tant haï mais bien malgré lui éprouvé ne manqua pas de l'envahir une fois de plus aussitôt qu'il franchit le seuil de l'appartement devenu trop petit pour les deux égos des Hopkirk. Et dire que Lindsay voulait voir la "famille s'agrandir"! Un enfant... quelle erreur ce serait! Il serait un enfant naît de la logique, puisqu'ils étaient mariés et dans la bonne tranche d'âge. Pas de l'amour... de ses parents en tous cas... et d'une véritable envie - de sa part en tous cas. Il s'entendit malgré lui pousser un soupir de soulagement quand il remarqua que Lindsay n'était pas encore rentrée du travail, directement suivi d'un élan de culpabilité. Craindre de croiser le regard de sa propre femme, pour laquelle il avait pourtant une affection réelle... Comment avait-il pu tomber si bas?
Il fallait qu'il se rattrape, il fallait qu'il lui parle, qu'ils se parlent... D'accord, il ne lui dirait pas la vérité, c'était tout simplement impossible... mais il y avait tant d'autres sujets qu'il fallait qu'ils abordent, de toute façon. James voulait retrouver ce semblant d'harmonie et de complicité qu'ils partageaient tous les deux avant que tout ça ne se produise. Si seulement c'était possible.
Et c'est pour cette raison que, quand Lindsay passa à son tour la porte de l'appartement, il l'accueillit avec ce sourire qu'il peinait à lui accorder d'habitude, quand bien même il le voulait malgré tout.
-Bonsoir chérie. Il déposa le baiser le plus sincère possible et le plus doux sur les lèvres de son épouse. Tant pis si son attitude pouvait sembler suspecte. Il voulait juste que les choses redeviennent comme avant, et pour cela, il fallait bien qu'il y en ait un pour faire un premier pas vers l'autre. Tu as passé une bonne journée ?
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Lun 10 Juin - 22:42
Lindsay adorait les enfants, mais à certains moment, il lui semblait cerner pourquoi, selon toutes vraisemblances, son cher et tendre n'en voulait pas.
Les enfants, c'était une véritable bénédiction. C'était une chose dont la jeune femme ne saurait jamais disconvenir, encore moins à ce moment de sa vie où elle se sentait si prête à devenir mère. Mais les enfants, c'était également une source constante de bruits, d'agitation, d'émotions diverses... qui demandaient une patience infinie...
Hors de la patience, la commerçante commençait à en manquer sérieusement, et ce pour diverses raisons. Elle avait beau pouvoir disposer de trésors de calme et d'attention, au point que son trop-plein de gentillesse, qu'on assimilait trop souvent à de la naïveté, pouvait parfois lui nuire, il arrivait un moment ou elle n'était plus capable de faire preuve d'autant de self-control qu'à l'ordinaire.
Ce jour-ci l'avait prouvé. il faut dire qu'elle était sur les nerfs. Épuisée moralement par ses constantes disputes avec un époux qu'elle aimait pourtant tendrement. Épuisée physiquement par ce sommeil qu'elle négligeait, dame Insomnie l'y aidant fortement tandis que Morphée préférait être aux abonnés absents.
Elle s'était montrée peu aimable avec tous ses clients de la journée, troquant son habituel sourire contre une tête de six pieds de long, elle avait même envoyé balader un gamin de dix ans qui avait eu l'"affront" de lui demander s'il existant des sucettes piquantes au goût pamplemousse. Elle était à bout de nerfs. Hurler sur un gamin de dix ans en était la preuve formelle.
Pour punition, elle avait fini sa journée en arrière-boutique, à ensacher des dragées surprises, l'activité la moins fascinante qui puisse exister au monde.
Elle s'en était voulue, mais quand elle avait voulu s'excuser auprès de l'enfant, celui-ci avait déjà fui en courant, bien évidemment.
Alors oui, même si ses journées avaient tendance à être particulièrement moroses, dernièrement, cette-dernière avait été pire encore que toute les autres, et quand Lindsay rentra chez elle, elle était d'humeur massacrante.
Pour cette raison, l'attitude mielleuse de James à son retour, en total contraste avec la sienne, ne put que lui paraître suspecte.
-Bonsoir chérie. Tu as passé une bonne journée ?
Voilà des semaines qu'ils ne se parlaient plus ou peu, et c'était ainsi qu'il pensait résoudre tout leurs problèmes? Un baiser et quelques mots doux?
Certes, c'était agréable, elle aurait été bien folle de prétendre le contraire. Mais il ne pouvait pas espérer d'elle un pardon définitif, et l'oubli de ce qui avait été dit entre eux, en quelques phrases banales lancées lors de son retour. Sans lui rendre son baiser, donc, elle préféra lui adresser un regard assassin.
"Parce que tu t'en soucies? Je n'ai pas eu l'impression que tu te préoccupes beaucoup de moi, dernièrement." Sa réflexion était égoïste au possible, d'autant qu'elle-même n'avait pas fait beaucoup d'efforts pour essayer de comprendre James. Mais c'était plus fort qu'elle. Elle était convaincue de détenir LA vérité, cet élément qui les rendrait heureux tous les deux, et qu'aucune maîtresse au monde ne pourrait satisfaire. S'il peinait à l'entendre, il fallait quand même qu'elle s'imprime dans son cerveau.
C'était la meilleure chose pour eux-deux.
James Hopkirk
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Mer 12 Juin - 21:26
La vie de couple et ses concessions
C
omme il fallait s'y attendre, ce ne fut pas avec un grand sourire et quelques mots doux que Lindsay répondit à son accueil. C'était on ne peut plus logique, et il ne pouvait pas lui en vouloir pour une attitude qui, au fond, était plus que légitime. Elle ne pouvait pas oublier des semaines, que dis-je des semaines, des mois de rancoeur au nom du premier geste tendre et affectueux qu'il avait su avoir envers elle après tout ce temps. Elle se montra extrêmement froide, bien plus froide que ce qu'il la soupçonnait capable d'être... Quel idiot il avait été de croire qu'il suffisait de quelques mots enrobés de miel pour faire oublier l'attitude déplorable qu'il avait eu envers elle. Elle avait raison de lui en vouloir, tout était de sa faute... Mais que faire, maintenant? Il ne pouvait pas revenir sur ce qu'il avait fait ni en parler. Pour palier à la situation, il fallait qu'il mente, et ajoute des mensonges à ses mensonges. Malheureusement pour lui, il était un bien piètre menteur.
Ceci dit, s'il se savait majoritairement responsable de ce qui leur arrivait, il trouvait l'attitude de Lindsay envers lui plutôt égoïste, et à nouveau, cela ne lui ressemblait pas vraiment. C'est vrai, il n'avait pas eu la réaction qu'elle attendait quand elle lui avait parler d'agrandir la famille, mais n'aurait-elle pas pu se mettre au moins un instant à sa place? Au-delà de l'impardonnable, il y avait tout de même quelque chose de fondé dans ce propos, et elle n'avait pas cherché à le comprendre. Mais il allait garder cette réflexion pour lui. Accabler son épouse de reproches n'était pas la meilleure façon de repartir sur de bonnes bases et de retrouver au moins la complicité qu'ils avaient avant. Il prit donc le parti de garder ses réflexions désagréables pour lui, baissa légèrement les yeux, se mordilla la lèvre, et prononça ces quelques mots que Lindsay avait dû attendre pendant un bon moment.
-Je suis désolé... Il poussa un léger soupir. Mon attitude envers toi a été déplorable, j'en ai conscience. C'est juste que... j'ai paniqué, tu vois.
Ce n'était pas complètement faux, pas complètement vrai non plus. C'était en tous cas l'excuse la plus proche de la vérité qu'il pouvait lui donner. Jamais, pauvre d'elle, il ne pourrait lui offrir la pleine et entière vérité. Elle aurait mérité de savoir, pourtant. Mais il ne pouvait pas entâcher leurs deux réputations uniquement pour soulager sa conscience. Les choses ne fonctionnaient pas ainsi. Levant les yeux pour enfin les poser sur son interlocutrice, sans pour autant se départir de son attitude plus que coupable. Il avait dans l'idée que faire profil bas serait le meilleur moyen d'éviter l'engueulade magistrale qui ne ferait que les éloigner plus l'un de l'autre. Restait à espérer, tout de même, que de son côté, elle consentirait à faire ne serait-ce qu'un petit effort. Car seul à vouloir arranger les choses, il ne parviendrait à rien, d'autant que Lindsay avait toujours eu plus fort caractère que lui, ce n'était plus à prouver.
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Ven 21 Juin - 13:57
En s'adressant de la sorte à son époux, Lindsay avait pensé relancer ces hostilités qui leur étaient coutumière, et avait pensé également que s'ensuivrait une enième dispute qui ne ferait que creuser plus encore le fossée qu'il y avait indéniablement entre eux.
C'était devenue une habitude, après tout. Soit ils ne se parlaient pas, soit ils s'engueulaient, il y avait rarement d'entre-deux. Autant dire que cela n'avait jamais été ainsi que la belle commerçante avait pu imaginer sa vie de couple avec James. Elle était loin, si loin de ses fantasmes d'adolescentes !
Néanmoins, ce soir là, quelque chose avait changé. James n'était visiblement pas refroidi par l'attitude glaciale de sa femme, et semblait toujours fermement décidé à enterrer la hache de guerre. Et à cette pensée, la jeune femme se sentait... soulagée. Elle n'en montrait rien et la sévérité continuait d'altérer les traits de son visage, mais les quelques mots d'excuses qu'il prononça, et qui lui paraissaient on ne peut plus sincères, elle les avait attendu et espéré depuis trop longtemps maintenant pour s'en offusquer.
S'il priait pour un retour à la normale, elle aussi. Et ils semblaient sur une meilleure voie qu'ils ne l'avaient jamais été depuis qu'avaient été entamés ces trois mois infernaux de la pire hostilité possible.
-Je suis désolé...
Elle entendait toute la sincérité dans ces mots qu'elle ne s'était plus attendue à entendre. Et Merlin, que cela faisait du bien ! Elle s'était sentie si mal, isolée, éloignée d'elle-même. Elle avait sa part d'erreur, c'était une certitude, plus qu'elle n'en avait conscience d'ailleurs, mais que James prenne sa part de responsabilité, choisisse de l'assumer et fasse son mea culpa, c'était bien plus que ce qu'elle avait espéré.
Oui, il lui semblait parfaitement honnête. Il s'excusait de son comportement, et Lindsay voulait croire qu'il culpabilisait vraiment. Lui accorderait-elle son pardon ? Elle ne savait trop encore. Ses doutes étaient bien ancrée en elle, notamment cette idée tenace que son époux puisse avoir ou avoir eu une maîtresse, au nom de ces doutes, elle ne pouvait ouvrir les bras à James et tout pardonner, pas dans l'immédiat en tous cas.
-Mon attitude envers toi a été déplorable, j'en ai conscience. C'est juste que... j'ai paniqué, tu vois.
Elle poussa un léger soupir. Elle savait pourquoi il avait agit ainsi. Et ainsi que le lui avait ensuite confirmé Herbert, c'était humain que de craindre de sauter ce genre d'étapes primordiales. Mais puisque Lindsay était là pour lui tenir la main et lui assurer que tout irait bien, il n'avait nulle raison de s'inquiéter.
Elle croisa les bras, se demandant un temps comment agir, l'asséner encore de reproches serait vraiment faire preuve de mauvaise volonté. Et en même temps, tout ne pouvait pas se résoudre via seulement quelques mots d'excuses, même s'ils lui semblaient infiniment sincères.
"Bon. Moi aussi je m'excuse. Je t'ai un peu forcé la main, c'est vrai. C'est juste que... j'attendais une autre réaction de ta part." Elle marqua un temps de pause. "Il n'empêche que j'attends toujours ta réponse, et tant que je ne l'aurais pas, je ne pense pas que nous puissions recommencer comme avant..."
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Lun 24 Juin - 19:17
La vie de couple et ses concessions
J
ames lut de la surprise dans le regard de son épouse, et se sentit légèrement gêné à l'idée que Lindsay ait tant de mal à admettre que son époux puisse décider de s'excuser auprès d'elle. Cela lui faisait réaliser l'étendue de ce gouffre qui s'était créé entre eux. Eux qui, sans avoir été le couple parfait qu'on aurait voulu qu'ils soient, s'entendaient tout de même à merveille, avant que James ne commette l'irréparable, et Lindsay évoque l'idée d'agrandir la famille. De son mieux, James tentait de construire un pont au-dessus de ce gouffre, sur lequel ils pourraient enfin se rejoindre... Mais était-ce possible? Il y mettait tout son coeur et toute sa détermination, était prêt à toutes les concessions, mais il n'était pas certain que cela suffise. Il en douta jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche.
Sa réponse entraîna en lui un sentiment de soulagement et d'apaisement qu'il n'espérait plus. Non seulement elle acceptait ses excuses (ce qui, à ses yeux, était déjà beaucoup), mais en plus... elle s'excusait, elle aussi. À celle-là, il ne s'était absolument pas attendu. Lindsay paraissait si fermement convaincue de n'avoir aucun tort dans cette affaire, qu'il ne pensait vraiment pas qu'elle irait jusqu'à accepter le fait que, elle aussi, avait des choses à se faire pardonner. Car après tout, même s'il assumait la plus grande part de responsabilité, les torts n'appartenaient jamais à une seule personne, ils étaient toujours partagés, quelle que soit la mesure. Elle admettait lui avoir forcé la main, c'était on ne peut plus vrai, et il ne chercha pas à nier ce fait, se contentant de lui adresser un léger sourire qui en disait long sur le fond de sa pensée, mais qui laissait également comprendre qu'il ne lui en tenait pas rigueur, ou du moins plus maintenant. Néanmoins, au miel de ces paroles s'ajoutait un goût un peu plus amer, car elle revint sur cette sorte d'ultimatum qu'elle lui avait imposé ce soir qui avait achevé de détérioré leur relation.
Bien sûr, il savait que ça reviendrait sur le tapis dès lors qu'ils prendraient le temps d'avoir une véritable conversation, construite et durant plus de deux minutes. Et il avait, pour le coup, prit le temps de beaucoup y réfléchir. Il le fallait bien, il fallait qu'il donne sa réponse définitive. Et après y avoir mûrement réfléchi, il n'y avait qu'une chose qu'il puisse dire à Lindsay pour que les choses s'améliorent.
-Tu as raison. Il marqua une pause. J'y ai beaucoup réfléchi et... Il se mordit légèrement la lèvre inférieure. En quelques mots, terribles, il allait sceller son destin. Je crois que tu as raison. À ce stade de notre vie, avoir un enfant c'est... logique. Et qui aimait plus la logique que lui ? Se rendant compte, tout de même, qu'accepter d'avoir un enfant au nom de la logique risquait fort de mettre Lindsay en rogne, il ajouta, plantant son regard dans celui de sa femme, et tentant de se montrer le plus sincère possible : Oui, je veux qu'on ait un enfant.
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Mar 25 Juin - 14:14
-Tu as raison.
Voilà des mots qu'elle aimait à entendre. Parce que Lindsay Hopkirk avait tout de même sa petite fierté ! Qui pouvait même s'avérer grande, en fait, en certaines occasions. Alors oui, c'était un plaisir qu'elle dissimulait à peine que d'entendre son mari admettre que c'était elle qui avait raison.
Car la jeune femme était butée, et si elle savait que les excuses qu'elle avait formulé, elle les devait à son mari, il n'en demeurait pas moins qu'elle était convaincue d'être celle qui avait le point de vue le plus juste dans cette affaire, et plus tôt James l'admettrait, plus vite ils pourraient repartir sur des bases saines tous les deux.
Mais était-ce en général, qu'il admettait qu'elle avait raison, ou lorsqu'elle disait qu'il fallait qu'il donne sa réponse maintenant. La réponse qu'il formula ensuite lui apprit que ce 'tu as raison' répondait à ces deux cas de figure. Et elle l'apprit avec le plus grand des bonheurs, oui.
-J'y ai beaucoup réfléchi et... Je crois que tu as raison. À ce stade de notre vie, avoir un enfant c'est... logique.
Lindsay se sentait à la fois heureuse et décontenancée par cette réponse, heureuse parce qu'elle devinait ce qu'il lui promettait à demi-mot : un enfant, un fruit pour cet amour pour le moment encore un peu en peine.
Mais elle ne pouvait s'empêcher d'être décontenancée pour autant. Et pour cause, ces mots étaient vraiment mal choisis. Personne ne fait d'enfants pour être logique. Ou du moins, c'est ce dont elle voulait se convaincre avec ferveur. Et pourtant, combien d'enfants naissaient au nom de la pure stratégie ? Combien d'enfants naissaient uniquement parce que c'était plus pratique ainsi.
Elle l'ignorait encore, car quoi qu'il arrive, elle voulait croire dans les sentiments que James avait pour elle, mais l'enfant qu'elle mettrait au monde ne serait au final rien d'autre qu'un "élément logique", en-deçà de tout ce dont elle avait pu rêver, et de tout ce qu'elle avait pu planifier.
Elle voulut faire part de ces réfléxions à James, mais il choisit ce moment pour prononcer ces mots tant attendus qui savaient presque faire disparaître en elle la moindre bribe de colère.
-Oui, je veux qu'on ait un enfant.
Un large sourire s'afficha sur son visage. Son coeur battait à tout rompre, et dire qu'il avait fallu qu'elle attende toutes ces semaines pour enfin obtenir cette réponse tant attendue !
Avant qu'un peu de pragmatisme ne vienne raisonner son esprit tout à coup foisonnant, elle se jeta aux bras de son époux et lui adressa un baiser passionné, ce genre de baisers auquel il n'avait plus eu le droit depuis un bon moment.
-Tu prends la bonne décision. lui souffla-t-elle à l'oreille. Et tu n'as aucune raison de t'inquiéter. Tu verras, tu sera un père formidable. Se défaisant de son étreinte, elle vint planter son regard dans celui de James, tout en serrant ses mains dans les siennes.
-Mais promets moi que tu ne changera pas d'avis, et que tu n'abandonneras jamais ta famille pour... pour quelqu'un d'autre... Pour la première fois, elle faisait part à James de ses suspicions. Il fallait aussi en passer par là pour rétablir cette harmonie qui manquait tant à leur couple.
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Mer 26 Juin - 21:31
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U
n tendre baiser déposé sur ses lèvres. Il y avait longtemps. Et quand bien même James n'y trouvait peut-être pas toute la saveur qu'il aurait dû, il appréciait le goût familier de sa bouche contre la sienne. Comme au bon vieux temps. Pour la première fois, ses espoirs se transformaient en certitudes, et c'était agréable. Tout pourrait redevenir comme avant, entre eux, et retrouver un semblant d'harmonie, tout ça grâce à une promesse. D'accord, il commettait la plus belle erreur de sa vie, mais cette erreur pourrait être son plus grand bonheur... même s'il avait du mal à croire qu'il serait un bon père, il ne pourrait qu'aimer l'enfant qu'il mettrait au monde, et sa naissance finirait peut-être par donner un sens concret à son couple? Oui, il cherchait à s'en convaincre lui-même. Et pourquoi pas, après tout? Cette théorie-ci n'était pas si folle... moins que certaines autres, en tous cas. Alors il se laissait happer par ses lèvres et tentait de se convaincre que c'était là que se trouvait sa voie. Sa voie et son repentir. Bien sûr, avant que tout ne retrouve un semblant d'ordre, elle lui fit promettre. Normal... La décision était trop importante pour qu'elle soit prise sans quelques assurances préalables. Elle voulait être sûre qu'il ne reviendrait pas sur sa parole. Normal. Elle voulait être sûre qu'il ne la laisserait pas tomber... Elle voulait... avait-il bien compris? La soupçonnait-il de l'avoir trompé? Évidemment, elle avait raison que de le croire... Mais découvrir pour la première fois que de tels soupçons pesaient sur lui ne le rassurait pas. Raison de plus pour la jouer fine et conformer ses décisions à celles de son épouse. Oui, il lui cédait tout pour un semblant d'harmonie dans son couple. Pure faiblesse ? Pure idiotie. Sûrement les deux. Peu importe.
-Je te le promets. Je ne t'abandonnerai pas, je ne vous abandonnerai pas...
Il parlait avec le plus de sincérité possible, même si ces mots sonnaient le glas de tous ses rêves... Mais après tout, à quoi bon cultiver un rêve qui n'avait aucune chance de se réaliser ? Qui ne DEVAIT pas se réaliser ? Si ce qui ressemblait le plus à l'amour tel qu'il était décrit dans toutes les fictions les plus romantiques, il l'avait ressenti, mais pas envers elle, il devait vivre avec l'idée d'avoir au moins vécu cela... mais de ne pas insister, surtout pas. C'est auprès de Lindsay qu'il se devait de vivre et d'être heureux. Et même si son bonheur ne serait jamais complet, il ferait avec. Qui, après tout, pouvait se targuer d'être véritablement heureux? Personne. C'était un orgueil monstrueux que de vouloir prétendre au bonheur absolu. Lui, avait une femme qu'il aimait, le doux projet d'avoir un fils ou une fille, voire plusieurs enfants, sans doute, avait un bon travail des amis aimants... alors peu importait le reste, oui. Le vrai bonheur était fugace, oui. Il l'avait vécu, ne le vivrait plus, il aurait dû mieux en profiter. Maintenant, il était à sa juste place, et c'est dans le confort de ce constat qu'il embrassa à son tour son épouse.
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Jeu 4 Juil - 19:50
-Je te le promets. Je ne t'abandonnerai pas, je ne vous abandonnerai pas...
Lindsay ressentait toute la sincérité dans ces propos, et celle-ci faisait fondre incroyablement rapidement ce coeur qu'elle avait tenté de faire de glace pour ne pas se laisser duper, pour ne pas laisser l'amour qu'elle ressentait pour James l'aveugler. Visiblement, elle était incurable, de ce côté là.
Mais en même temps, pouvait-on lui en vouloir d'abandonner son air sévère et son ton rempli de reproches ? Il lui offrait tout ce qu'elle exigeait et espérait de lui, et il le faisait avec sincérité et conviction.
Non, elle ne pouvait pas lui faire la tête plus longtemps, c'était inutile. Mieux valait mettre sa fierté de côté. Il lui disait qu'il ne l'abandonnerait pas, qu'il ne la délaisserait ni ne délaisserait leur enfants... leurs enfants, même, car Lindsay ne comptait pas en avoir qu'un seul. Elle le croyait. Les doutes ne disparaissaient pas complètement, c'était impossible, mais elle le croyait.
Elle en avait assez, de toute manière, de passer son temps à jouer les frustrés et les suspicieuses, elle qui avait pour habitude de respirer la joie de vivre. Pour un temps, au moins quelques secondes, elle voulait croire que James était heureux pour les mêmes raisons qu'elle, et que cette famille unie qu'elle ne visualisait que trop bien, il l'envisageait aussi, cela ne pouvait le faire que sourire.
Elle prolongea ce baiser qu'elle n'espérait plus. Elle avait oublié à quel point elle appréciait le contact de ses lèvres contre les siennes, à quel point elle aimait se suspendre à ses lèvres. Elle y avait renoncé tellement longtemps. Elle en avait presque oublié la douceur.
Elle passa ses bras autour de James, serrant ses mains de son dos comme si elle espérait, par ce geste le retenir pour toujours. Il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi proche de son époux. Et elle voulait que le retour de cette complicité demeure, ne soit pas éphémère.
Les lèvres de la boutiquière quittèrent celles de son mari pour s'aventurer dans son cou. Avant qu'elle ne lui mordille le lobe de l'oreille, oreille à laquelle elle souffla ces quelques mots.
"Qu'est-ce que tu dirais d'essayer... dès maintenant ?"
Quand la situation l'exigeait, Lindsay savait se montrait entreprenante. Et elle savait bien, bien sûr, il fallait au moins cela pour maintenir à flot leur couple.
Cette expérience récente lui avait clairement appris qu'il fallait qu'elle n'hésite pas à prendre les devants, elle pouvait obtenir ce qu'elle voulait à force d'obstination. Et ce qu'elle voulait, c'était lui. Qu'il soit à elle, pleinement et complètement, qu'il n'appartienne à personne d'autre qu'elle. Elle voulait vivre son rêve. Et à présent que son souffle frôlait la peau de celui qu'elle aimait, il lui semblait toucher son rêve du bout des doigts.
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Dim 7 Juil - 20:21
La vie de couple et ses concessions
L
e temps d’un baiser, certes tendre et doux mais où la sincérité demeurait, bien malgré lui, à sens unique, James avait définitivement scellé son destin. Voilà, il l’avait dit, il ne pourrait plus jamais revenir en arrière. En un sens, c’était pour le mieux. Il savait bien que cela arriverait un jour. Il s’était laissé l’illusion d’avoir le choix en ne prenant pas sa décision trop rapidement, mais le fait est qu’une seule décision pouvait être prise. Il n’existait aucun monde où il pourrait abandonner Lindsay, divorcer, et avouer à Ethan... non, un monde tel que celui-ci n’existait que dans ses songes. Et s’il était agréable, un temps, de se nourrir de rêves, il fallait admettre la réalité, et l’embrasser, comme il embrassait à cet instant les lèvres de celle qui ne serait jamais que la victime de sentiments non partagés, et que pourtant, James aurait voulu ressentir de toutes ses forces. Oui, il aurait été bien plus simple qu’il ressente de l’amour pour cette femme, pourtant ravissante et brillante qu’il serrait entre ses bras, mais il n’y pouvait rien. Il avait beau forcer son âme et son coeur, aucun d’eux ne réagissait de la manière qu’il escomptait. Et voilà qu’il était piégé, lui qui était prisonnier de la mauvaise flamme. La seule chose qu’il lui restait à faire, à présent, était de se faire le meilleur mari, puis le meilleur père possible. Avec cet enfant, qui sait, naîtrait enfin cet amour qui manquait à sa relation à Lindsay, et alors, il lui serait possible d’en dispenser autant à la mère qu’à l’enfant. Oui, voilà ce qu’était son voeu. Pourvu qu’il puisse être exaucé.
Lindsay, au creux de ses bras, semblait avoir enfin rendu les armes, et renoncé à cette guerre qui avait dû la faire profondément souffrir. Elle lui semblait détendue, heureuse, elle lui semblait être ainsi qu’elle avait toujours été avant que James ne croise le chemin d’Ethan et commette, par la même, l’irréparable. Il aimait la voir ainsi. L’idée de la faire souffrir faisait toujours naître un vivace sentiment de malaise qui ne pouvait disparaître que lorsqu’elle lui adressait enfin un sourire. Voilà tout ce qu’il était capable de lui offrir. Cette forme d’amour qui se rapprochait, malheureusement, davantage de celle qu’un frère accorderait à sa soeur. Pour elle, il avait cédé au pire des marchés. Et il savait quel était son rôle, à présent, faire en sorte que cela marche. Que cela marche malgré tout...
Alors il respectait ce rôle à la lettre, et quand Lindsay prononça sa phrase chargée de sous-entendus, il lui adressa un sourire approbateur. Quand bien même son épouse était une femme magnifique, James ne savait pas éprouver le moindre désir pour elle, mais il avait apprit, au fil du temps, à prétendre le contraire. Et de toute évidence, il se débrouillait bien. Puisque les mots semblaient désormais de trop, il embrassa une nouvelle fois son épouse avant de laisser ses lèvres glisser le long de son cou, et de l'entraîner en direction de leur chambre tout en la déshabillant. La douceur de sa peau lui aurait presque manqué, en fait...
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Mar 16 Juil - 14:37
Lindsay était une jeune femme des plus exigeantes. Elle n'avait pas eu pour habitude d'avoir tout ce qu'elle souhaitait, mais ce qu'elle désirait, elle était toujours parvenue à se l'approprier, d'une manière ou d'une autre. C'est ainsi qu'elle avait obtenu de James que leur amitié se mue en histoire d'amour autrefois. C'est ainsi qu'elle était en train de le récupérer à nouveau.
En passer par ce qui pouvait être assimilé à du chantage n'était peut-être pas le meilleur moyen, ou en tous cas pas la façon la plus saine de garder son époux, mais la jeune femme, en l'occurrence, s'en fichait bien. Peu importait les moyens, seul comptait le résultat, et elle était infimement convaincue qu'un beau jour, James le remercierait, serait heureux de la prise de conscience qu'elle avait fait naître en lui, et la remercierait.
Au contact de ses lèvres, déposées sur la peau de son cou, une multitude d'émotions la traversait, ce simple et compréhensible plaisir, réaction logique à ce qu'une femme devait ressentir sous les caresses de son époux, mais pas seulement. En elle se développait par ailleurs des sentiments bien moins respectables, notamment une intense satisfaction mêlée d'une sensation douce de victoire.
Si autre femme il y avait eu, alors elle avait gagné. Dès l'instant où les doutes étaient survenus, elle s'était jurée de tout faire pour garder cet homme qui à présent se rendait à ce corps qu'il avait trop longtemps délaissé. Cette... amante, si elle existait, avait sous-estimé son adversaire. Et Lindsay se fit à cette seconde la promesse qu'il lui reviendrait toujours.
Elle l'aimait au-delà de la raison, personne, jamais ne saurait la priver de lui, à moins d'en craindre les conséquences. Oui, c'est vrai, en quelque sorte, par l'enfant qu'ils avaient choisis de mettre au monde, elle enchaînait définitivement son destin à celui de son mari. Et oui, c'était égoïste. Mais Lindsay préférait y voir l'une des conséquences agréables de ce qui devait être le plus beau cadeau qu'ils s'accorderaient jamais.
Sa cause était peut-être désespérée, mais Lindsay voulait sincèrement de cet enfant, voilà des mois qu'il peuplait ses rêves d'éclats de rire et d'images idylliques d'un bonheur qu'ils ne connaîtraient sûrement jamais. Pourquoi ne pas tout posséder, après tout?
Et pourquoi laisser la culpabilité prendre une place qui n'avait pas lieu d'être au coeur de cet échange amoureux et sensuel ? Toute considération pouvait s'oublier à la jointure de leurs lèvres.
Rendant à son mari, et au centuple, chacun de ses baisers, chacune de ses caresses, elle l'entraîna jusqu'à cette chambre à qui il était grand temps de rappeler le sens du "devoir conjugal".
Et elle retrouvait avec bonheur et infiniment de simplicité ce qui lui avait tant manqué. Elle se remettait au service de chaque parcelle de ce corps si souvent exploré et pourtant oublié regoûtant à ce plaisir si singulier qui n'était pas que goût pour le pêché de chaire, mais qui tenait d'avantage au bonheur qu'elle avait à lui procurer du plaisir, et à la perfection qui résidait dans cette communion et harmonie de deux corps faits pour se joindre. Du moins le pensait-elle.
James Hopkirk
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Jeu 18 Juil - 23:21
La vie de couple et ses concessions
T
outes les caresses du monde, même les plus appliquées et expertes ne savaient procurer à James le plaisir qu'il aurait pourtant voulu ressentir au creux de reins de son épouse. Il ne mettait pas le moins du monde en cause les talents de Lindsay... Il lui semblait être tout simplement imperméable aux charmes féminins et à ce qui était supposé procurer du plaisir à tout homme. Oh, évidemment, c'était loin d'être désagréable, il appréciait ce frissons, ces élans de plaisir, qui se traduisaient par un concert de gémissements, mais ce n'était pas ça... Ce n'était pas ça que l'acte devait le lui faire ressentir. Il l'avait cru tant que Lindsay avait été sa seule partenaire, sauf que depuis, il avait connu Ethan. Et même s'il était complètement malsain et déloyal envers Lindsay d'établir une comparaison, il ne pouvait s'en empêcher. Il se sentait bien, entre ces bras, lié à ce corps que beaucoup d'autres hommes, et pour la plupart bien plus dignes d'elle qu'il ne l'était, auraient voulu posséder, mais il n'y avait là rien de cette extase qui aurait dû succéder à ces mouvements cadencés, de plus en plus rapide. Rien qui ne soit pas au moins un peu feint.
James se retira d'elle comme on accomplit n'importe quel autre geste mécanique, non, cependant, sans lui adresser ce sourire comblé de circonstance qu'il attachait toujours à son visage à ce moment précis. Glissant sous leurs draps, il laissa sa main reposer contre la sienne, sans prononcer le moindre mot, tandis que ses yeux s'attardaient sur le plafond, faute de vouloir ou savoir regarder son épouse dans les yeux. Avait-il le sentiment d'être plus proche d'elle, à présent ? À vrai dire, non. Ce degré d'intimité qu'ils venaient de partager, avaient déjà partagé, et partageraient encore ne lui semblait plus si intense, si révélateur. Ce n'était qu'une feinte, un mensonge de plus, auquel il consentait par crainte... et, s'il était sincère avec lui-même, par facilité, également.
Il n'osa pas reprendre la parole. Il avait conscience qu'en cette phase de "retour à la réalité", après ces longues minutes d'un quasi silence, où les mots avaient été remplacés par râles et gémissements, prononcer le moindre mot semblait criminel. Et surtout, ce pourrait tout gâcher. Et, fait le plus triste, James n'avait de toute manière rien à dire. Rien qui soit pertinent en cette seconde, pour tout dire. Et dans ce genre de cas, mieux valait s'abstenir, non ? S'abstenir... dormir. James était d'avis que seul le fait de fermer les yeux, et de s'épargner la moindre discussion jusqu'au lendemain, pourrait lui être salvateur à cette seconde.
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Lindsay Walsh
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay] Lun 29 Juil - 20:26
C’était comme si rien n’avait changé. Comme si l’espace de quelques baisers et de caresses lascives, ils avaient été capables de renouer avec leur ancien eux. L’un avec l’autre, l’un dans l’autre, ils ne redevenaient qu’un, il redevenaient ce couple parfait et solide que Lindsay avait regretté, et avait fait tous les efforts du monde pour reconstruire.
Elle ne réalisait pas que, pour James, tout avait déjà changé. Il n’était pas le meilleur acteur du monde. Elle n’avait pas mit longtemps à remarquer qu’il mentait ou que, en tous cas, quelque chose n’allait pas, quand il avait commencé à se comporter étrangement dernièrement.
Mais quand tout se réduisait à la mécanique des coeurs et rien de plus, quand ce que pouvaient trahir les mots n’existait plus, elle était tout simplement incapable de discerner le vrai du faux. Et elle ne le cherchait même pas. Elle s’abandonnait à lui comme on confie son destin à l’incertitude et à l’inconnu.
C’était la pire erreur possible, car elle avait confiance, pleinement confiance. Elle se disait, alors que leurs corps se quittaient, que plus rien n’irait mal à présent, qu’elle l’avait reconquit pour de bon, qu’il oublierait cette potentielle autre femme pour elle. Pour elle et pour l’enfant qu’elle mettrait au monde.
Oui, elle était convaincue que tout se passerait bien, elle retrouvait cet optimisme qui lui avait manqué, elle la laissait ignorer royalement toute la suspicion qu’il y avait en elle. Elle se préférait ainsi. Elle n’avait pas aimé plus que James devenir ce qu’elle était devenue, amère et jalouse. Elle était mieux ainsi, positive et apaisée. Même si tout ça n’était qu’un leurre de plus.
Elle serra sa main contre celle de James, choisissant de ne pas rompre ce moment par des mots superflus. Elle ignorait que, en faisant ça, elle permettait également à James de se dissimuler à sa honte retrospective et à sa culpabilité.
En vérité, cette histoire était loin d’être finie, cet acte était loin de tout résoudre. Quand on y réfléchit, c’était complètement absurde de penser que les choses se résoudraient en un clin d’oeil, comme ça, . Mais de ce côté là, Lindsay avait tendance à être justement bien trop positive. Elle se le reprocherait clairement plus tard. Ses ennuis à elle ne faisaient que commencer.
Mais ravie et inconsciente, au lieu de réaliser l’atroce réalité, elle préféra déposer un dernier baiser sur les lèvres de son époux et de lui souhaiter bonne nuit.
Comme elle venait de se soustraire aux bras de James pour rejoindre ceux de Morphée, elle ne tarderait pas à abandonner cette étreinte au profit d’une autre. À son tour, elle jouerait avec le feu, et s’en mordrait finalement les doigts.
Mais ça, elle ne le savait pas encore. En témoignait le sourire en coin sur son visage, et cette attitude béate et paisible.
Cette nuit, au moins, elle était heureuse.
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#Sujet: Re: La vie de couple et ses concessions [pv Lindsay]