Amies ou Pas? [PV Pomona]

Jo et Pomona avaient rendez-vous dans le Pub des trois-balais. La jeune fille savait que leur conversation serait importante. La mort d'Olive l'avait attristée, cela faisait une semaine, et Jo était encore triste, et elle l'avait l'impression qu'elle le serait toute sa vie, cela passerait, il y aurait d'autres bonheurs, mais elle ne pourrait pas les partager avec Olive. Elle soupira, en cet instant, elle se sentait surtout nerveuse, de sa rencontre avec Pomona, elle avait tant de choses à s'excuser. Et encore Jo ne savait pas tout ce qu'elle avait fait subir à Pomona par la faute de Jedusor, de cela elle ne s'en souvenait pas, et son esprit bien trop dépendant, et naïve ne s'en souviendrait pas, tant qu'elle n'aura pas évoluer mentalement.

La jeune fille était assise à l'une des tables des trois balais, face à la porte pour voir Pomona arrivait, et lui faire signe dés qu'elle serait sur le pas de la porte. La jeune femme lui avait vite répondu à sa lettre, elle ne savait pas trés bien quoi en penser. Était-elle préssé d'avoir des excuses, avait-elle quelque chose de particulier à lui dire. Penser à tout ça, la rendait d'autant plus nerveuse. Elle était arrivée à 9h30 pour être sûre de ne pas la louper, et elle avait déjà bu une bièreaubeurre, mais elle attendait l'arrivée de Pommy pour boire à nouveau. Elle posa ses yeux sur sa montre, il était presque dix heures, cela faisait au moins dix secondes qu'elle avait regardé sa montre. Soudain la porte s'ouvrit, Jo se leva et vit que ce n'était qu'Hagrid, elle soupira et se rassit. Elle soupira et posa sa main dans sa paume, le coude sur la table, regardant par la fenêtre d'un air rêveur. La jeune fille ne vit pas Pomona arrivait, et elle sursauta en la voyant prés de sa table.
"Pomona" fit-elle avec un sourire, avant de le faire disparaitre consciente qu'elle avait tout un tas de choses à se faire pardonner!

Reprendre contact avec Jo semblait chose essentielle, néanmoins, Pomona n'aurait pu dire qu'elle abordait cette entrevue avec beaucoup de sérénité.

Il fallait la comprendre, rien n'avait été clair entre Jo et Pomona, elles ne se détestaient pas, semblaient même s'apprécier, mais leurs secrets respectifs avaient fini par les éloigner l'une de l'autre. Sans compter que pour Pomona, et bien qu'elle soit convaincue que la vert et argent n'y était pour rien, cette-dernière resterait toujours celle qui l'avait torturé, et faire connaître des souffrances qu'elle n'avait jamais soupçonné pouvoir ressentir.

Entre elles, oui, rien n'était clair, parce que Jo ne se souvenait de rien de cet épisode pourtant fondateur de la vie de Pomona (enfin, le doute subsistait, et la lettre que lui avait envoyé la demoiselle l'avait légèrement accentué), et parce que Pomona avait finalement eu trop à faire avec la résistance pour se soucier de la sixième année comme elle l'aurait dû.

Finalement, il fallait quand même qu'elles se retrouvent, si elles pouvaient mettre ne serait-ce que certaines choses au clair, ce serait un grand pas. Un pas de géant, même. Tout ne serait pas dit, c'était obligé. Pomona était en possession de bien trop de secrets pour pouvoir les divulguer. Mais ce qui pouvait être dit devait l'être, pour leur bien à toutes les deux.

Elles avaient eu la même idée en même temps. Au moment où Pomona recevait la lettre de Jo, elle s'apprêtait à lui en écrire une pour demander qu'elles se voient. Ne serait-ce que parce qu'elle devait lui remettre la lettre de sa cousine.

Pomona aurait pu se contenter de redistribuer tous les courriers qui lui avaient été confiés par hibou. Mais non. Elle avait préféré ne pas choisir la facilité, celle de ne pas observer la réaction d'autrui en direct. Jo allait donc être sa première "victime". Viendrait ensuite Eden. Avoir été choisie par Olive pour remettre les lettres qu'elle adressait à ses proches continuait à lui procurer un sentiment étrange.

Quand elle arriva aux Trois-balais, Jo l'attendait déjà, un verre vide sous le nez. Était-elle en retard ? Elle jeta un rapide coup d'oeil à sa montre. Non, Jo devait juste être arrivée très en avance. Quand leurs regards se croisèrent, Pomona vit naître sur le visage de la demoiselle un sourire qui disparut aussitôt. Comme si elle cherchait à réfréner son enthousiasme. Cela symbolisait bien l'état de leur relation. L'expression du visage de Pomona resta, elle, très neutre, mais ce n'était pas à considérer comme une offense, Pomona Fitz ne souriait presque jamais.

"Bonjour, Jo ! Comment vas-tu ?"

Question un peu tendancieuse, Pomona savait que Jo ne devait pas être au meilleur de sa forme, entre les persécutions qu'elle subissait de la part de Stinwick et Hamilton, et maintenant la mort de sa cousine, dont elle était très proche...

Mais cette question n'était pas inutile, la réponse qu'y apporterait Jo lui en apprendrait plus sur ce qu'il y avait à espérer ou non de cette rencontre. Comme une sorte de baromètre.

En attendant, la lettre d'Olive patientait au creux de sa poche.

Jo croisa le regard de Pomona, cette dernière lui demanda comment ça allait. La petite Benett ne savait pas trés bien ce qu'elle pouvait répondre à ça. Elle n'allait pas bien c'était clair, elle avait perdu sa cousine, ses deux anciennes amies la rabrouaient et n'hésitaient pas à raconter n'importe quoi sur elle. Mais bien sûr, elle était vivante, et pouvait changer les choses. Mais elle décida d'avouer à son amie, qu'elle n'allait pas bien. Elle avait besoin de parler de tout ce qui n'allait pas dans sa vie. Mais surtout elle devait s'excuser auprès de Pomona pour la façon dont elle l'avait traité. Dont elle avait fit de son avertissement et de ses conseils. Qui étaient on ne peut plus juste, et qu'elle avait choisi d'ignorer. Bien sûr la jeune femme ne se souvenait aucunement d'avoir torturé Pomona, et ce n'était pas du tout de cela dont elle voulait s'excuser. Jamais il ne serait venu à son esprit avoir fait une telle chose, bien au contraire. Jo ne pensait même que quelqu'un serait capable de ça. Encore sans doute une preuve de naïveté de sa part.

"Je ne vais.... pas trés bien" dit Jo en baissant son regard sur son verre. Il était sans doute inutile de préciser la raison pour laquelle, elle n'allait pas bien. Olive n'était plus, elles ne pourraient plus jamais discutés toutes les deux, elles ne pourraient plus jamais être ensemble. Sa cousine lui manquait beaucoup, mais Jo savait qu'elle apprenait à refaire sa vie sans elle. Comme tous les gens qui perdaient des êtres proches, même si leurs vies n'étaient plus jamais pareilles, et Jo savait que sa vie ne serait plus la même sans Olive. Elle leva les yeux vers Pomona, et frotta ses joues, où des larmes avaient coulées, elle n'avait pas vraiment appeler Pomona pour ça.
"Je voulais m'excuser.... "commença Jo mais elle ne savait pas trés bien comment elle devait amener la chose, comment elle pouvait lui dire qu'elle était désolée de ne pas avoir compris son message, que Pomona n'avait chercher qu'à l'aider mais que Jo n'avait pas compris tout cela, et ne l'avait compris que trop tard...
"J'ai pas été trés correcte avec toi" fit Jo nerveuse et mal à l'aise. Elle ne savait pas trés bien, pourquoi son esprit voulait tellement faire des excuses à la jeune femme en face d'elle.

[HJ : J'entretiens encore un peu le mystère, à toi de jouer maintenant! Je sais pas si un jour, Jo se souviendra de ça, mais bon^^]

-Je ne vais.... pas très bien.

Pomona accueillit cette observation sans une once de surprise. Elle l'avait su avant même d'avoir sa réponse à une question qu'elle aurait pu, au fond, s'épargner.

Jo allait mal, évidemment, qu'elle allait mal ! Comment aurait-il pu en être autrement? Elle avait souffert d'une réputation bafouée, d'incessantes attaques frôlant le harcèlement, et aujourd'hui, elle déplorait en plus du reste la perte d'une cousine qui lui était chère. Elle avait toutes les raisons du monde d'aller mal.

Pomona chercha ce qu'elle pouvait dire ou faire pour réconforter son interlocutrice, mais c'était loin d'être simple, tout d'abord parce que tout ceux qui connaissaient un peu l'apprenti criminologue savaient que tout ce qui était de l'ordre de la communication et des interractions humaines n'était pas son for, et ensuite parce que sa relation à Jo n'était pas des plus simples.

Après ce qui avait été fait, ce qui n'avait pas été dit, ce qui avait été oublié... Tout était confus. Au final, le plus simple entre les deux jeunes femmes avait été jusque là de se maintenir à distance l'une de l'autre...

... Mais ce ne pouvait pas être efficace longtemps. Non, il fallait vraiment qu'elles se parlent, et en toute sincérité. Enfin, dans la mesure de leurs capacités à toutes les deux.

Mais, au final, ce n'était pas tant le douloureux "incident" de l'année passée que Pomona voulait invoquer, il s'était passé tant de choses depuis que l'ancienne vert et argent avait presque tendance à le trouver insignifiant, maintenant, alors que ça avait tout de même été l'un des pires moments de son existence, elle voulait lui parler de cette autre chose qu'elles avaient en commun : Olive.

Elle allait prononcer quelques mots de consolation sûrement maladroit avant d'aborder le sujet qui l'intéressait vraiment, mais c'est alors que Jo prononça ces quelques phrases intrigantes et énigmatiques :

-Je voulais m'excuser... J'ai pas été trés correcte avec toi.

Pomona fronça les sourcils. La lettre de son interlocutrice lui avait déjà laissé supposer qu'elle avait l'intention de s'excuser. Mais le fait est que Pomona ne voyait pas de quoi. Hormis ce... contentieux dont l'ancienne Serpentard avait fini par admettre que Jo n'avait gardé nulle trace dans sa mémoire, la vert et argent n'avait absolument rien à se faire pardonner.

Là, soit elle ne comprenait pas du tout ce à quoi son interlocutrice faisait référence, soit la mémoire était soudainement revenue à Jo... Pomona ne croyait pas franchement en la seconde option, où alors Jo emploierait la plus pitoyable façon de s'excuser du monde. Qui, sincèrement, s'excusait d'un "je n'ai pas été très correct avec toi" à quelqu'un sur qui elle avait lancé un doloris... Non, Jo ne devait pas se souvenir. Pomona en était à se stade où elle ne voyait plus que la culpabilité unique de Jedusor, et non plus celle de ses pions.

-Je ne comprends pas. De quoi veux-tu t'excuser exactement ? demanda-t-elle du ton le plus neutre possible.

La lettre d'Olive reposait toujours au fond de sa poche, mais Pomona choisit d'attendre les explications de Jo avant de la lui donner.

Jo prit son verre entre ses mains, et le faisait tourner entre ses doigts, sans rien dire. Mais il fallait bien qu'elle réponde à la question de Pomona. Au départ, il était clair pour la jeune fille qu'elle devait s'excuser de son comportement, de ne pas avoir fait attention aux paroles de Pomona. Mais maintenant qu'elle était là, elle avait l'impression qu'elle devait s'excuser auprès de son ancien camarade de classe, pour de nombreuses autres choses. Jo ouvrit la bouche pour commencer à parler, avant de la refermer. Elle prit une grande inspiration, et se décida à parler.
"Tu te souviens vers la fin de l'année, tu m'avais dit que j'aurais dû rien dire à Ines... Je suis désolée de ne pas avoir pris tes propos en considération" fit Jo en baissant la tête. Elle tenait toujours son verre entre les mains. La jeune Benett osa lever les yeux vers Pomona, et lui fit un petit sourire rapide. C'était un peu étrange de présenter des excuses pour une telle chose. Mais pour Jo, s'était si important, sans trop savoir pourquoi.

"Je ne dis pas que j'aurais du ne rien dire, mais j'aurais dû comprendre ton point de vue, et pas de renvoyé de cette façon. termina Jo. Elle ne voulait pas reprendre la conversation qui les avaient fait fâché. Parce que dans l'esprit de Jo, qui ne savait rien de la séance de torture de Pomona, la jeune fille pensait que c'était cela qui avait éloigné les deux amies. Aujourd'hui, elle voudrait aussi parler un peu d'Olive, elle avait réfléchit et a part avec elle. Jo ne voyait pas avec qui elle pourrait parler de sa cousine. Elle avait bien essayé de voir Abby, mais cela n'avait été possible. Qu'à Clyde, il n'était plus à Poudlard, enfin...
"J'ai vu Olive, pendant les vacances... Tu savais qu'elle était amoureuse de Morgan?" demanda Jo dans un sourire. La petite Benett souriait souvent en pensant à Oly, ces derniers temps, avant de se rappeler que sa cousine, n'était plus, et elle sentait son cœur se serrait, et souvent ses yeux se remplissaient de larmes, et parfois elle coulait sur ses joues. Jo leva la main sur sa joue, elles étaient humides, elle les frotta et tenta vainement de faire un sourire

"Tu te souviens vers la fin de l'année, tu m'avais dit que j'aurais dû rien dire à Ines... Je suis désolée de ne pas avoir pris tes propos en considération. Je ne dis pas que j'aurais du ne rien dire, mais j'aurais dû comprendre ton point de vue, et pas te renvoyer de cette façon."

Oh. C'était donc ça. Ce n'était pas chose à dire si Pomona voulait que la relation se détende un peu entre elle et son interlocutrice, mais toute cette histoire entre Jo, Daniel et Inès lui était un peu passée au-dessus de la tête.

C'est vrai, elle n'avait pas comprit l'attitude de Jo, et même maintenant, elle peinait à savoir pourquoi elle s'était sentie obligée de tout avouer à son amie, alors que cela avait toutes les chances du monde de tourner... aussi mal que cela avait finalement tourné, à vrai dire.

À l'échelle de Jo, cette histoire avait dû être éprouvante, et laissait encore ses séquelles à présent. Mais à celle de Pomona... Disons qu'il s'était tout simplement passé beaucoup de choses dans sa vie, et pour la plupart plutôt graves, qui avaient eu le don d'accaparer son esprit et de lui faire laisser certaines choses de côté.

Néanmoins, elle était heureuse que Jo admette enfin ses torts, et comprenne ce pourquoi elle lui avait fait ces reproches, la dernière fois. Ses excuses étaient toujours agréable à entendre, même si elles n'étaient pas sa priorité. Pomona les accueillit avec un rapide hochement de tête. Elle ne savait trop que répondre. Reprendre le débat où il s'était arrêté il y a quelques mois ne lui semblait pas outre mesure nécessaire.

Dans l'idéal, Jo aurait eu pleinement conscience d'une erreur qu'elle continuait de relativiser... Mais Pomona ne se sentait pas d'humeur à se battre pour faire entendre raison à la vert et argent. Elle avait des soucis autrement plus graves à prendre en compte, et choses plus importantes à dire à Jo également.

Parmi ces sujets de conversations qu'elles devaient avoir, il y avait bien évidemment Olive. Mais Pomona ne savait pas comment aborder ce point qui devait être essentiel à leur discussion sans sembler trop abrupte ou irrespectueuse (en dépit du profond respect que continuait de lui inspirer son ancienne camarade de chambre), après tout, Jo était tout de même sa cousine ! Mais cette-dernière lui évita toute réflexion supplémentaire, puisque ce fut elle qui choisit d'en parler en première.

"J'ai vu Olive, pendant les vacances... Tu savais qu'elle était amoureuse de Morgan?"

la nouvelle fut un choc pour Pomona, bien que des années à garder ses émotions pour elle n'en montrait rien. Olive, amoureuse de Morgan ? Voilà une variable à laquelle elle n'avait pas songé. Et qui expliquait tout.

Dans l'une de ces lettres que l'apprenti criminologue avait récupéré avant sa mort, elle avouait le meurtre du serdaigle. De celui qu'elle aimait, donc. Et la cruauté de Jedusor se manifestait aux yeux de Pomona avec d'autant plus d'intensité qu'elle était convaincue qu'il était au courant. Au fond, cette révélation expliquait tellement de choses... et rendait plus tragique encore les derniers jours d'Olive...

-Non, je n'étais pas au courant. admit Pomona d'un ton qui restait neutre. "À propos d'Olive..." Elle tira enfin la fameuse lettre de sa poche et la tendit à Jo. "Elle m'a laissé ceci avant de... Je te rassure, je ne l'ai pas ouverte."

Et pour une fois, oui, c'est vrai, elle avait tu sa curiosité. Par respect envers Olive et la confiance qu'elle avait placé en elle.

Lettre à Jo:

Pomona posa une lettre, et la poussa vers Jo, en lui disant que c'était une lettre de Olive pour elle. Jo ne comprenait pas vraiment sa démarche, mais peut-être qu'elle expliquait tout ce qui s'était passé. La jeune Benett prit la lettre et se cacha derrière pour la lire. Qu'est-ce qu'elle pouvait répondre à ça, puis elle réalisa qu'elle ne pouvait pas lui répondre car Olive n'était plus là. Elle lui disait qu'elle méritait d'être heureuse, Jo en avait douté, après avoir fait souffrir l'une des ses amies, mais il fallait faire face et se lancer dans l'adversité. Bien que Jo ne savait pas trés bien comment elle pourrait avoir une chance contre Ines, qui avait bien l'habitude de ces choses-là. Elle comptait beaucoup sur Elena pour ça.

Elle reposa sa lettre sur la table et le va les yeux vers Pomona. Jo pleurait, enfin ses larmes coulaient sur ses joues. Qu’Olive est pensé à lui laisser un message avant de mourir, était pour Jo, vraiment heureux. Elle comprenait beaucoup de choses avec cette lettre. Le fait qu'elle ne soit jamais venue la voir chez elle, le fait qu'elle restait toujours dans les murs de Poudlard, sans aller dehors. Elle ne savait pas si Pomona était au courant de tout ça, sans doute pas alors elle fit un sourire humide. Elle ne pleurait de tristesse, bien sûr, mais il y avait aussi de la joie de voir que sa cousine lui souhaitait beaucoup de bonheur.

"Désolée"' fit Jo, en essuyant ses larmes de ses joues. Elle replia sa lettre et la glissa dans la poche de sa robe de sorcière. Merci" reprit Jo, Pomona lui avait transmis la lettre de cousine, elle aurait pu ne pas le faire, ou lui envoyé un simple hibou, sans venir lui parler en personne. Jo soupira et se mit à jouer avec son verre vide, d'un air un peu absent, et peut-être mal à l'aise. Elle ne savait plus ce qu'elle pouvait se dire. Pourtant autrefois, elles avaient de nombreuses sujets de conversation, mais aujourd'hui.... De quoi pouvaient-elles parler?

Pomona avait dû mal à faire avec ses propres émotions, sa façon de les gérer n’était pas la plus conseillée, elle se contentait de les étouffer, et au final, elle avait fait si souvent mine de ne rien ressentir qu’elle se sentait devenir le bloc de granite, le coeur de glace qu’elle avait cherché à être. Imperturbable, insondable, incapable de rire ou de pleurer.

Oui, Pomona n’était pas experte en terme d’émotions, aurait déjà eu beaucoup de travail à effectuer concernant les siennes (bien qu’elle ne cherche pas à le faire. Cette carapace, cette barrière invisible dressée entre elle et les autres était ce qui lui permettait d’assumer au mieux cette vie), et de ce fait, elle était peut-être au monde la personne la moins à même de venir en aide à la vert et argent.

Voyant ces larmes couler tout naturellement le long des joues de Jo à la lecture de la lettre d’Olive, elle savait qu’elle aurait dû y faire quelque chose : prononcer quelques mots rassurants, peut-être, ou... Qu’importe. Faire quelque chose, n’importe quoi... mais elle demeurait impassible. Indifférente en apparence, même si elle ne l’était pas le moins du monde.

Les gestes à avoir, les mots à prononcer, l’apprenti criminologue les connaissait. Il s’avérait seulement qu’elle était tout bonnement incapable de les faire ou de les dire. La serrer dans ces bras ? Prononcer ces mots hypocrites, comme «tout ira bien» ? Oui, elle pouvait, mais ce n’était pas le moins du monde dans sa nature. Et dût-elle paraître profondément insensible, elle préférait agir ainsi qu’elle le faisait. Ne pas agir, en somme.

"Désolée."

Jo n’avait pas à s’excuser, surtout pas pour pleurer. Il était normal qu’elle réagisse ainsi, qu’elle se laisse gagner par ses émotions. Olive était sa cousine et son amie. Qu’attendre d’autre de sa part ?

Pomona elle-même avait vu s’échapper de ces yeux qui ne pleuraient jamais ces larmes honteuses qu’elle avait longtemps apprit à réprimer. La différence était qu’elle ne s’était laissée allée à cette sorte de faiblesse qu’une seule fois, et que, fort heureusement, elle l’avait fait alors qu’elle était seule.

"Merci."

Que répondre à cela ? Elle n’avait été qu’une simple messagère. Une messagère qui avait préféré délivrer sa missive en main propre plutôt que d’avoir la faiblesse de le faire par une voie aussi impersonnelle que le courrier. Elle n’avait aucune raison d’être remerciée.

"Je sais que ce qui lui est arrivée te pèse beaucoup. Je ne peux malheureusement pas prétendre être celle qui t’apportera le réconfort que tu recherches." Autant être honnête à ce sujet, même si c’était une précision peu nécessaire, au fond, quiconque connaissait un peu Pomona n’ignorait pas qu’elle n’était pas l’épaule sur laquelle s’appuyer ou les bras dans lesquels se blottir lorsqu’on allait mal. "Tout ce que je peux te garantir, c’est que sa mort n’aura pas été vaine."

Elle n’aurait peut-être pas dû prononcer ces quelques mots. C’était trop... ou trop peu. Mais c’était sa façon à elle de présenter ses condoléances. Elle voulait qu’indirectement, Jo sache que le «meurtre» d’Olive ne demeurerait pas impuni. Et qu’elle n’était pas morte pour rien, mais pour permettre à un plus grand dessein de se construire.

Jo soupira et essuya doucement ses yeux, elle ne voulait pas pleurer toutes les larmes de son corps, parce qu'elle les avait déjà versées, il ne devait sans doute plus en rester beaucoup dans ses glandes lacrymales. Elle hocha la tête et sortit un mouchoir de sa poche. Quand la jeune Fitz se mit à lui parler, lui disant qu'elle ne saurait sans doute pas la meilleurs personne pour la réconforter. Elle ne savait pas du tout vers qui elle pouvait aller pour se réconforter. Paradoxalement, elle ne voyait qu'Olive pour remplir ce rôle. C'était trés ironique, et trés triste.

Jo leva soudainement la tête, devant les paroles de Pomona, elle stoppa son main tenant son mouchoir sur sa joue. La jeune serpentard laissa son bras tombait sur ses genoux, devant les mots de son ancienne camarade. "Comment sa mort n'aura pas été vaine". Jo pensait qu'elle était morte parce qu'elle était malade. Ce n'était pas ça? Qu'est-ce qu'elle avait loupé dans l'histoire pour ne pas saisir les mots de Pomona? Elle baissa la tête un moment, et fronça les sourcils...

"Je ne comprend pas ce que tu veux dire?" fit Jo en regardant la jeune femme. Elle voulait qu'elle lui explique ce que cela pouvait signifier. Comment la mort de quelqu'un pouvait ne pas être vain! Qu'est-ce qui pouvait qualifier une mort vaine, d'une mort non vaine. Jo ne voyait pas de différence, une mort est toujours une mort? Elle arrive bien souvent trop tôt, et elle est bien souvent trop triste.

"Dis-moi ce que tout cela signifie? Je veux savoir pourquoi elle est morte?" demanda Jo sur un on sérieux, peut-être le ton le plus sérieux qu'elle ait eu tout au long de sa vie. Car il s'agissait là d'un sujet des plus sérieux, il s'agissait de la mort de sa cousine, et ça cela marquerait sans doute beaucoup de choses dans sa vie.

À l'instant où les mots s'étaient échappés de ses lèvres, Pomona avait eu conscience qu'elle en avait trop dit.

Ce n'était pas dans sa nature, pourtant. Elle était du genre à parler peu, alors forcément, il était rare qu'elle en dise trop, et surtout, elle était discrète, prudente, toujours modérée dans ses propos, les impairs verbaux étaient bien loin d'être dans ses habitudes, tout au contraire.

Mais là, elle n'avait su s'exprimer autrement à l'adresse de Jo. Elle pouvait souvent passer pour insensible, il n'en était rien, en vérité. Il s'avérait que Pomona Fitz s'était créé une carapace, avait choisi d'établir avec les autres une distance qui lui permettait le plus souvent de s'épargner toutes les contrariétés engrangées par les relations humaines de manière générale, mais elle n'en demeurait pas moins humaine elle-même, et cette humanité la rattrapait parfois, sans même qu'elle l'ait voulu, le plus souvent quand elle ne l'avait pas voulu.

Elle avait de la compassion pour Jo, et d'une manière assez étrange, elle s'était attachée à Olive, et s'était sentie responsable d'elle, sans pour autant avoir su lui venir en aide au moment fatidique. Elle ne s'imaginait tout simplement pas lui donner cette lettre, et la laisser seule dans son malheur. Elle voulait que la jeune fille sache que la mort d'Olive ne serait pas complètement vaine, qu'elle ne serait pas décédée pour rien.

Forcément, il fallait s'y attendre, les questions succédèrent immédiatement à ces remarques prononcées sans doute trop à la légère. Elle aurait sûrement dû se taire. Mais il était trop tard à présent, pour faire comme si elle n'avait absolument rien dit.

"Je ne comprend pas ce que tu veux dire? Dis-moi ce que tout cela signifie? Je veux savoir pourquoi elle est morte?"

Que devait-elle lui dire ? Les question de Jo étaient légitimes, mais les réponses que l'apprenti criminologue pouvaient y apporter étaient bien moins évidentes.

Elle ne pouvait pas lui avouer d'emblée tout ce qu'elle savait, et sur Olive, et sur Jedusor, d'autant qu'il restait leur ancien contentieux, la torture que la demoiselle, si indirectement cela fut-il, lui avait fait subir il y avait environ un an de cela.

C'est vrai qu'elle ne pouvait pas s'en sortir en lui disant qu'il ne s'agissait de rien. En même temps, elle ne pensait pas pouvoir s'en sortir davantage en lui disant la vérité. Peut-être que Jo aurait été un bon élément pour la résistance, d'autant qu'elle était proche de beaucoup de membre de la clique de Jedusor... Mais justement, elle était peut-être trop proche d'eux pour qu'elle puisse lui faire confiance. Et puis, il restait l'épisode de la torture. Après cela, comment juger de la fiabilité de Jo Benett ? Difficile...

"Je suis désolée, Jo... Je ne pense pas qu'il est judicieux que tu saches. Disons simplement que je pense avoir une bonne idée de qui a causé la mort de ta cousine, et que je vais m'employer à lui rendre justice." Elle marqua une pause. "Ne m'en demande pas davantage, je ne pourrais pas te répondre. Et ça ne concerne pas que moi."

C'était vrai, cela concernait également Miyria, et la résistance dans son ensemble, elle ne pouvait pas parler si simplement sans tenir compte de toutes les conséquences.

Jo était déçue et en colère ne pas en savoir plus sur ce que sa cousine avait vécue, et sur les raisons de sa mort. Ce n'était pas juste qu'elle ne sache rien. Pomona lui disait que ce cela ne la concernait pas qu'elle. La petite Benett ne comprenait pas tout ça, mais... cela la concernait aussi puisque c'était sa cousine qui était morte. Elle ne souvenait même pas que Olive et Pomona aient pu être amies. Alors pourquoi devrait-elle en savoir plus que Jo. La jeune fille en voulait aussi un peu à Olive ne pas lui avoir parler de tout ça. Bien qu'elle n'aurait sans doute pas pu y faire grand chose. En même temps, cela apporter bien des réponses à des questions que Jo se posait. Pourquoi elle ne venait pas lui rendre visite? Pourquoi elle n'aimait pas sortir? Pourquoi elle ne venait pas à Pré-au-Lard avec elle.

Jo leva les yeux vers Pomona, cette dernière ne lui dirait rien. Jo savait qu'elle pouvait se montrer déterminée, et têtue. Et que sans doute cela était dangereux, puisque Olive en était morte. Jo ne voulait pas mourir, mais elle voulait comprendre, savoir la vérité. Le principale dans l'histoire était que la justice soit rendue. Et si quelqu'un était capable de le faire, c'était bien Pomona.
"Merci, Pomona! Je compte sur toi pour lui rendre justice. Sa mort ne doit pas rester impunie. " fit Jo dans un hochement de tête. Jo lui avait dit tout ce qu'elle avait à lui dire. Elle avait présenté ses excuses pour sa conduite. Et elles avaient même pu parler d'Olive. Jo n'avait pas dit son dernier mot et comptait bien connaître la vérité sur la mort de sa cousine. Même si elle ne savait pas du tout comment s'y prendre. Jo n'avait pas la fibre d'enquêtrice.

"Bien, je vais y aller" fit Jo en terminant son verre d'une grande gorgée. Puis elle se leva de sa chaise pour partir. Elle mit sa veste et fit un maigre sourire à son amie, son ancienne amie. Jo doutait qu'elles puissent un jour retrouver la complicité qu'elles avaient autrefois. La distance entre elles, devenaient de plus en plus importantes entre elles, et un ... événement que Jo ne se souvenait pas avait tout détruit.
"Je te remercie d'avoir apporter la lettre d'Olive" dit la petite Benett. Au revoir" ajouta-t-elle en marchant vers la sortie des lieux. Elle soupira et sentit une grande tristesse l'envahir.

Contenu sponsorisé

» La vie possède plusieurs chemins différents, que toutes les amies ne prennent pas ensemble. (Aurora)
» Rien de mieux qu'une réunion entre amies pour se tenir au courant | Péné & Clio
» Le carnet de Pomona
» Recrutement[FB][Pomona Fitz]
» Pause café } Pomona

Amies ou Pas? [PV Pomona]

Amies ou Pas? [PV Pomona]

Sujets similaires

Sujets similaires