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l n'était pas bien difficile, dernièrement, pour Luna de s'extraire de la compagnie des autres voyageurs temporels sans éveiller les soupçons. À l'heure où leur groupe aurait dû être plus que jamais uni, les faits, eux, étaient bien différents, et la bleue et bronze pouvait bien s'absenter quelques heures loin de ses camarades sans que ceux-ci remarquent sa présence. Luna pouvait donc très bien se rendre à Pré-au-lard sans que personne ne s'en rende compte, ce non pas parce qu'ils ne se souciaient pas suffisamment les uns des autres, mais parce qu'ils s'en souciaient trop, au point de finalement s'oublier les uns les autres. L'élève de serdaigle ne faisait pas forcément exception... et en l'occurrence, il n'était certainement pas plus mal que personne ne réalise qu'elle avait décidé de s'en aller.

Luna Lovegood ferait-elle des cachoteries dans le dos de ses amis? Non, pas vraiment, elle n'avait tout simplement pas répondu aux questions qu'on ne lui avait pas posé, et quand Olive Hornby lui avait proposé de boire un verre avec elle aux Trois-balais, elle n'en avait tout simplement parlé à personne. Et pour cause, une simple lettre de la part de l'ancienne vert et argent aurait certainement suffi à provoquer une nouvelle dispute auprès des voyageurs, la blondinette en avait bien conscience, et elle trouvait cela parfaitement inutile.

Bien sûr, la bleue et bronze, au même titre que l'auraient certainement fait Harry, Hermione et les autres, trouvait étrange que cette lettre lui parviennent. Certes, pour les fois où elles s'étaient parlé, les deux étudiantes s'étaient étrangement bien entendues, mais pas au point, tout de même, de devenir les meilleures amies du monde, ou de vouloir se recontacter après le départ d'Olive. L'idée qui devait forcément l'effleurer était qu'elle avait quelque chose en tête, et que, une fois n'est pas coutume, on cherchait à la manipuler. Olive Hornby n'avait jamais officiellement été cataloguée en tant que mangemort, même Fitz ne l'avait pas répertorié dans son précieux carnet... mais les doutes étaient demeurés malgré tout. Et ils n'échappaient pas plus à Luna qu'aux autres (d'autant qu'elle avait apprit à se montrer méfiante depuis l'affaire Chaser), ce qui n'avait pas empêché à sa curiosité de répondre par la positive à l'invitation.

Elle s'était donc fondue dans la masse enthousiaste d'élèves qui se dirigeait vers le village sorcier, et s'était laissée portée par cette masse vêtue de noir jusqu'au village, où elle s'était rendue aux Trois-balais, pas encore plein, mais qui ne tarderait pas à l'être, comme à chaque fois qu'une sortie à Pré-au-lard avait lieu. Luna chercha Olive du regard quelques secondes, elle la trouva finalement attablée près de la fenêtre. Elle la rejoignit donc et s'installa face à elle. [/i]

"Salut." Elle lui adressa un léger sourire, pas forcément feint, même si elle demeurait pour le moment plus curieuse que véritablement enthousiaste à l'idée de retrouver une amie qui n'en était pas forcément une. "Pourquoi est-ce que tu voulais me voir."

Le ton de sa voix n'était pas non plus très amical, mais il n'était pas froid ou antipathique pour autant. Non, elle attendait juste de savoir où tout cela allait les mener, ni plus ni moins. Quoi qu'Olive lui veuille, Luna n'avait pas l'intention d'être sur la défensive.

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U

n service ? Les yeux de Luna s'agrandirent légèrement lorsqu'elle entendit Olive lui dire que c'était pour lui demander un service qu'elle avait voulu la voir. Elle n'était pas habituée à ce qu'on lui demande son aide, ou à ce qu'on veuille qu'elle rende une faveur à quelqu'un... On ne l'imaginait sans doute pas assez douée pour cela. Il faut dire que ce qui passait pour des conseils avisés à ses yeux en avaient rarement l'air à ceux du commun des mortels. Ils semblaient souvent saugrenus ou incompréhensible, pourtant, Luna s'investissait toujours pleinement lorsqu'il s'agissait de faire preuve d'altruisme. Elle employait seulement des méthodes loin d'être celles employés pas la plupart des gens. Et loin de convenir à tous. Bref, oui, Luna était surprise. Elle attendait d'en savoir plus, consciente que ce que disait Olive pouvait tout à fait lui tendre un piège. Elle n'était pas de nature méfiante, non, mais il fallait être plus stupide qu'elle ne l'était pour ne pas comprendre qu'un minimum de réticence était de mise en la circonstance, ce même si l'ancienne vert et argent avait l'air parfaitement sincère dans ses propos. Luna aurait peut-être gagné en encore plus de méfiance si elle savait qu'elle était au courant de tout. Mais le fait est que lors de son procès, Luna, trop accaparée, pour une fois, par son propre sort, n'avait pas prêté attention aux personnes présentes, au point qu'elle n'avait pas su que son ancienne "camarade" était là. En fait, il valait mieux qu'elle n'en sache rien.

Sans totalement expliquer où elle voulait en venir, Olive vint néanmoins fournir à la bleue et bronze quelques explications sur ce qu'elle attendait d'elle plus exactement. Rien de précis pour autant, et le mystère restait entier (mais, ma foi, Luna aimait les mystères). Il s'agissait de Jo. Luna ne s'était pas attendue à ce que ce nom soit glissé dans la conversation, mais s'en accommoda très rapidement, se disant que des questions qu'elles se posaient, beaucoup trouveraient réponses très rapidement. Oui, elle connaissait Benett. Même si on ne pouvait pas forcément dire qu'elles étaient toutes les deux extrêmement proches, mais on pouvait tout de même affirmer qu'elles étaient plus que des connaissances, elles étaient... presque des amis. Luna, sans l'avoir vraiment prémédité, avait aidé Jo quand sa mère était entre la vie et la mort, et depuis, elles étaient en assez bons termes... Ceci dit, il est vrai que dernièrement, l'attention de la bleue et bronze était trop accaparé par les voyageurs pour qu'elle se soit vraiment intéressée à la vert et argent et à ses problèmes pourtant nombreux.

"Je connais Jo Benett." confirma la blondinette de son habituelle voix douce. "Elle a un chat qui s'appelle Honey." ajouta-t-elle, l'air de rien, comme s'il s'agissait de l'information la plus importante à retenir au sujet de la sixième année.

Il n'empêche que l'information était véridique, et ce chat était très mignon, d'ailleurs, aux vues des photographies que Jo lui avait montré de cette ravissante bestiole.
Luna ne demanda pas plus d'explication. Elle attendit, curieuse, qu'Olive lui en apprenne davantage, convaincue qu'elle le ferait de toute manière.

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L

a requête d'Olive était surprenante, et la bleue et bronze ne savait trop quoi en penser. Elle n'était pas d'un naturel méfiant, ils étaient nombreux à pouvoir le confirmer, mais suffisamment, tout de même, pour que la plus évidente des questions s'impose à son esprit : pourquoi elle? Luna et Olive ne s'étaient concrètement parlées qu'une seule fois, et il n'était pas dit que ce souvenir ait pu donner à la vert et argent l'impression que la blondinette était la plus à même de venir au secours de sa cousine. Il devait tout de même y avoir bien plus de personnes susceptibles de la comprendre et d'être à son écoute qu'elle. Ce choix était-il réfléchi? Ou complètement aléatoire? Était-elle la seule à laquelle l'ancienne vert et argent avait demandé de passer du temps avec Jo Benett? Et que faire, de fait, de son conseil?

Luna aimait beaucoup Jo, en dépit de leurs différence de maison. Elle l'avait trouvé très touchante, émouvante... quand elle lui avait parlé de sa mère, qui à l'époque était dans le coma, elle avait reconnu en elle une douceur et lui avait découvert un capital sympathie qu'elle n'avait pas oublié. Oui, elles s'étaient très bien entendues, et si elle allait vraiment mal et pouvait l'aider à se sentir mieux, alors elle le ferait sans hésitation. Mais le fait qu'on l'y invite ne lui inspirait pas de cette confiance pourtant si grande qu'elle pouvait avoir en ses comparses, qui lui avaient plus d'une fois marché sur les pieds. Alors oui, elle irait voir Jo si celle-ci avait vraiment besoin de compagnie (elle ne savait que trop bien ce que c'était de se sentir isolé et de subir les foudres de ses camarades de classe), mais avant, elle voulait savoir pourquoi cela devait passer par l'intermédiaire d'Olive. Si Jo pensait avoir besoin d'être entourée, ou avoir besoin d'elle (quelle bien étrange idée), pourquoi ne pas aller d'elle-même vers elle? Parce qu'elle n'osait pas? Parce qu'elle ne savait pas ce qui était bien pour elle? Peut-être... En tous les cas, elle avait tout de même son mot à dire.

-Oui, c'est une demande étrange. répliqua-t-elle avec toute cette sincérité qui la caractérisait si bien.

Elle n'allait pas nier la bizarrerie qu'elle trouvait à la situation, et pour que Luna trouve quelque chose bizarre, elle qui était pourtant connue de tous pour être un individu particulièrement loufoque, il fallait que ce le soit effectivement.

-Je suis désolée d'entendre que Jo va mal. Et c'était on ne peut plus sincère, même si on ne pouvait pas dire qu'elles étaient les meilleures amies du monde, Luna s'était attachée à la vert et argent. Il y avait trop peu de personnes dans l'entourage de Luna qui s'intéressent vraiment à elle pour qu'elle rechigne à venir au secours de ceux qui semblaient tenir à sa petite personne. Mais pourquoi tu me le demandes? Elle doit quand même avoir des amis dans sa maison, non?

Ou peut-être que non. Avant que l'AD, puis ces histoires de voyage temporel, il n'y avait personne dans son entourage sur qui elle aurait pu compter en situation similaire. Elle avait d'ailleurs apprit à ne pas compter sur les autres.

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n eut pu croire qu'Olive se serait sentie l'obligation de se justifier quant aux remarques que Luna venait de faire au sujet des intentions qu'elle avait, des idées qu'elle avait derrière la tête, mais il n'en fut rien. Olive occulta totalement sa remarque, ne cherchant pas la moindre seconde à s'en défendre. Il faut croire qu'elle n'attendait pas de Luna qu'elle soit convaincue par sa bonne foi. À croire qu'elle s'en moquait, qu'elle admettait, d'une certaine manière, manipuler son interlocutrice et n'avait aucune intention de le contester. Soit. Si tel était le cas, la bleue et bronze ne s'en formalisait pas. Cela insufflait un peu d'honnêteté à sa démarche, et Luna n'appréciait rien plus que l'honnêteté (ça et les ronflaks, les joncheruines, et tout le reste de son bestiaire fantastique). Elle ne reviendrait pas sur la presque-promesse qu'elle avait faite à Olive. Oui, elle irait voir Jo, même si elle ignorait ce que cela pouvait signifier pour la demoiselle qui était assise en face d'elle, même si elle fonçait peut-être tête baissée dans un piège. Olive n'avait pas l'air de lui vouloir du mal. Luna voulait vraiment croire qu'elle ne lui voulait aucun mal, sinon, elle serait celle de plus qui aurait su tromper sa si faible vigilance. Et elle finirait par adopter définitivement la position de Ginny : on ne pouvait faire confiance à personne. Elle ne voulait pas atteindre cet état de vigilance constante, elle ne voulait pas vivre en parfaite paranoïaque. Elle voulait encore croire au bénéfice du doute. Et c'était pourquoi elle le laissait à Olive, même si sa rouquine de meilleure amie aurait certainement qualifié sa démarche de suicidaire.

Tant pis, oui, elle voulait prendre des risques, et elle avait bon espoir que ceux-ci soient mesurés. Elle ne voulait pas croire qu'Olive Hornby soit quelqu'un de profondément mauvais, ou de manipulateur. Elle lui semblait trop... normale, pour cela. Et elle n'avait vraiment pas l'air de lui vouloir du mal, et ce n'était pas cette naïveté qu'on lui collait à la peau qui parlait (du moins voulait-elle le croire)... mais pouvait-on douter de la sincérité de quelqu'un qui vous parlait de la fameuse limace géante qui avait marqué leur première rencontre ? ... À chacun ses critères de confiance, après tout. Ceux de Luna Lovegood étaient clairement très éloignés de ceux du commun des mortels, voilà tout.

-Non, ce n'est pas stupide. Et effectivement, très sincèrement, Luna ne trouvait pas cela stupide du tout. Je ne l'ai pas revu. Je ne pense pas que je pourrais la revoir un jour. C'est toi qui l'avait imaginé, pas moi. Elle haussa légèrement les épaules. C'est dommage, d'ailleurs, je l'aimais bien, cette limace.

Oui oui, elle l'aimait bien. La limace géante et visqueuse. La limace visqueuse imaginaire. À chacun ses goûts. Un léger sourire vint se loger sur le visage de la blondinette au souvenir du moment qu'elle et Olive, qui ne se connaissaient pourtant presque pas alors (se connaissaient-elles d'ailleurs plus aujoutd'hui) avaient passé dans la salle sur demande. Ce moment n'était-il pas la preuve qu'Olive Hornby ne pouvait pas être profondément mauvaise ?
Si, ça devait l'être ...

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n eut pu croire qu'Olive se serait sentie l'obligation de se justifier quant aux remarques que Luna venait de faire au sujet des intentions qu'elle avait, des idées qu'elle avait derrière la tête, mais il n'en fut rien. Olive occulta totalement sa remarque, ne cherchant pas la moindre seconde à s'en défendre. Il faut croire qu'elle n'attendait pas de Luna qu'elle soit convaincue par sa bonne foi. À croire qu'elle s'en moquait, qu'elle admettait, d'une certaine manière, manipuler son interlocutrice et n'avait aucune intention de le contester. Soit. Si tel était le cas, la bleue et bronze ne s'en formalisait pas. Cela insufflait un peu d'honnêteté à sa démarche, et Luna n'appréciait rien plus que l'honnêteté (ça et les ronflaks, les joncheruines, et tout le reste de son bestiaire fantastique). Elle ne reviendrait pas sur la presque-promesse qu'elle avait faite à Olive. Oui, elle irait voir Jo, même si elle ignorait ce que cela pouvait signifier pour la demoiselle qui était assise en face d'elle, même si elle fonçait peut-être tête baissée dans un piège. Olive n'avait pas l'air de lui vouloir du mal. Luna voulait vraiment croire qu'elle ne lui voulait aucun mal, sinon, elle serait celle de plus qui aurait su tromper sa si faible vigilance. Et elle finirait par adopter définitivement la position de Ginny : on ne pouvait faire confiance à personne. Elle ne voulait pas atteindre cet état de vigilance constante, elle ne voulait pas vivre en parfaite paranoïaque. Elle voulait encore croire au bénéfice du doute. Et c'était pourquoi elle le laissait à Olive, même si sa rouquine de meilleure amie aurait certainement qualifié sa démarche de suicidaire.

Tant pis, oui, elle voulait prendre des risques, et elle avait bon espoir que ceux-ci soient mesurés. Elle ne voulait pas croire qu'Olive Hornby soit quelqu'un de profondément mauvais, ou de manipulateur. Elle lui semblait trop... normale, pour cela. Et elle n'avait vraiment pas l'air de lui vouloir du mal, et ce n'était pas cette naïveté qu'on lui collait à la peau qui parlait (du moins voulait-elle le croire)... mais pouvait-on douter de la sincérité de quelqu'un qui vous parlait de la fameuse limace géante qui avait marqué leur première rencontre ? ... À chacun ses critères de confiance, après tout. Ceux de Luna Lovegood étaient clairement très éloignés de ceux du commun des mortels, voilà tout.

-Non, ce n'est pas stupide. Et effectivement, très sincèrement, Luna ne trouvait pas cela stupide du tout. Je ne l'ai pas revu. Je ne pense pas que je pourrais la revoir un jour. C'est toi qui l'avait imaginé, pas moi. Elle haussa légèrement les épaules. C'est dommage, d'ailleurs, je l'aimais bien, cette limace.

Oui oui, elle l'aimait bien. La limace géante et visqueuse. La limace visqueuse imaginaire. À chacun ses goûts. Un léger sourire vint se loger sur le visage de la blondinette au souvenir du moment qu'elle et Olive, qui ne se connaissaient pourtant presque pas alors (se connaissaient-elles d'ailleurs plus aujoutd'hui) avaient passé dans la salle sur demande. Ce moment n'était-il pas la preuve qu'Olive Hornby ne pouvait pas être profondément mauvaise ?
Si, ça devait l'être ...

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l n'y avait certainement qu'avec Luna Lovegood que l'on pouvait axer toute une conversation autour d'une limace géante qui en vérité n'avait même pas d'existence propre sans que le sujet soit immédiatement qualifié de répugnant, inutile, ou inappropriée. Si cela n'avait tenu qu'à la bleue et bronze, elles auraient très bien pu passer de nombreuses heures encore à ne rien faire si ce n'est discuter d'animaux imaginaires. Sur le sujet, pensez bien que la blonde était tout simplement intarissable. Elle avait été à bonne école avec son père, il faut dire. Imaginez les deux Lovegood assis à une même table, sirotant l'un de leurs infâmes thés maisons qu'ils buvaient comme du petit lait, discuter ronflaks cornus, vous aurez une bonne idée de ce dont la demoiselle était capable lorsqu'il était question d'entretenir une conversation avec autrui sur un sujet par essence absurde. De cette limage géante, elle aurait pu analyser la forme, la couleur, imaginer quel pouvait être son mode de reproduction, quel climat lui était le plus favorable, quelle alimentation devait être sa favorite... Si elle ne poussa pas si loin sa réflexion en compagnie d'Olive, c'est qu'il lui sembla que la jeune femme n'avait pas l'envie de s'étendre plus longuement sur le sujet, quand bien même c'était elle qui l'avait lancé. C'est en tous cas ce que laissait supposer la phrase très concise qu'elle venait de formuler, laissant entendre que les limaces géantes ne devaient avoir qu'une place minime dans une discussion.

Elle comprenait, ça ne la dérangeait pas. Elle était habituée à ce que les autres ne soient pas réceptifs à ses centres d'intérêts. Olive, au moins, avait eu le mérite de lancer le sujet, d'essayer de faire partie, ne serait-ce qu'une fraction de secondes, de son univers singulier et tarabiscoté. C'était tout à son honneur. Ils n'étaient pas si nombreux, ceux qui faisaient un tel effort, même parmi ses amis proches. Mais une fois de plus, ça ne la dérangeait pas vraiment. C'était comme ça. Lorsqu'on apprenait à ne pas se vexer à la moindre contrariété, la vie gagnait sans conteste en légèreté. Et pourquoi laisser peser un poids trop lourd sur son existence, après tout ?

-Je peux m'en aller si tu veux. déclara alors Luna, l'air de rien, quand bien même Olive n'avait en soi témoigné aucun véritable signe de lassitude. Ce n'était que pure interprétation de la part de la bleue et bronze, mais la façon dont elle avait prononcé cette dernière phrase, et la manière dont elle s'était appliquée à ne les relancer sur aucun sujet, lui laissait supposer qu'à présent son service demandé, elle voulait tout simplement qu'on la laisse seule. Tu préfèrerais être seule, maintenant, je me trompe ? ajouta-t-elle avec sa douceur habituelle.

Olive pouvait très bien approuver, admettre qu'elle avait effectivement besoin d'être seule, Luna ne s'offusquerait pas. Tout au contraire. Si elle le demandait, après tout, c'est que ça ne la dérangeait pas de s'en aller. Quand elle s'exprimait, c'était toujours avec une sincérité désarmante, et elle n'avait pas l'intention de l'abandonner un jour, quand bien même cela pouvait mettre autrui dans l'embarras.
Ce ne serait dans tous les cas pas la bleue et bronze qui le serait, embarrassée.

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