Unies dans l'adversité (Ginny)

S'inquiéter pour quelqu'un, se soucier du sort d'autrui, au point de ne plus savoir en trouver le sommeil, considérer quelqu'un non pas comme un objet d'étude mais comme un être auquel elle tenait suffisamment pour se ronger les sangs... tout cela était une chose nouvelle, pour Pomona.

Pomona Fitz s'était en effet longuement targué de ne faire qu'observer les autres sans jamais s'attacher. Elle pensait même être incapable de s'attacher à qui que ce soit... mais elle devait bien réaliser que la réalité piétinait ses présomptions.

Car elle s'était attachée... très naturellement (à Miyria, surtout) ou par la force des choses, sans même comprendre qu'au-delà de l'envie de défendre ses convictions s'esquissait le début de ce que l'on pourrait peut-être qualifier... d'amitié.

Oui, elle s'inquiétait sincèrement pour Luna. Elle la savait actuellement dans le bureau des aurors du ministère de la magie, et même si elle voulait poursuivre de penser qu'elle ne se faisait du soucis que parce que l'emprisonnement éventuel de la bleue et bronze pouvait remettre en cause tout ce pour quoi elle s'était investie au cours de l'année qui avait précédé, elle devait bien admettre ressentir un certain attachement à cette demoiselle blonde, dont l'attitude lui causait encore bien du tracas en termes d'analyse.

En effet, il y avait beaucoup de choses en Luna qui avaient le don d'exaspérer l'ancienne vert et argent. Il faut dire qu'elles étaient aux antipodes l'une de l'autre. Elle, si logique et pragmatique, supportait mal d'avoir affaire à quelqu'un dont le comportement et les façons d'agir... dépassaient toute logique, justement.

Pomona avait eu beau faire, elle n'arrivait pas à cerner la demoiselle. Certains la mettaient en boîte avec aisance, se contentant de dire qu'elle était « cinglée ». Pomona n'aimait pas que l'on catégorise les gens si facilement. Luna avait une personnalité plus que complexe. Sous cette folie douce qui l'animait, il y avait une sorte d'intelligence et d'humanité que bien peu de ses comparses possédaient. Elle était l'un des derniers exemples, au fond, de ce que beaucoup d'humains auraient dû être.

Pomona n'appréciait pas ce qui échappait à la logique, elle n'aurait donc pas dû apprécier Luna (et au début, cela avait été plus ou moins le cas)... il n'empêche qu'à ce moment précis, assise sur le canapé du salon, elle se rongeait les ongles, elle qui trouvait cette habitude particulièrement mauvaise.

Elle craignait ce qui allait se passer sous peu.. Le verdict. Ce qui allait lui arriver. Elle savait déjà quelle culpabilité elle ressentirait si quoi que ce soit arrivait avec la serdaigle. Elle savait bien que de ce qu'avait dit Hermione, tout n'était pas à jeter, loin s'en faut. La rouge et or était intelligente, brillante, même, ses arguments ne se fondaient donc jamais sur du vide. Si les choses venaient à mal se passer, ce n'en serait que d'autant plus difficile pour la jeune femme.

Pomona, durant toute sa journée de travail, avait voulu essayer de glaner des informations auprès de son patron. Cela n'avait pas été franchement fructueux. C'était même tout le contraire. Finalement, elle était rentrée sans rien savoir, n'ayant plus pour compagnie qu'une angoisse grandissante.

Une angoisse grandissante et Ginny, puisque celle-ci venait d'entrer dans la pièce .

Depuis le début de cette... aventure, catastrophe, histoire de fous... appelez ça comme vous voudrez, Gin avait le sentiment de descendre chaque jour une nouvelle marche qui devait la conduire inexorablement vers l'enfer. Et à en juger par la situation actuelle, elle n'était plus qu'à quelques pas du brasier. La situation avait déjà été au plus mal, mais là... c'était la déchéance totale. La rouge et or ne savait pas du tout comment les choses allaient se passer, mais même si tout se passait bien, rien ne serait plus jamais comme avant après ça... Le destin de Luna, le destin de sa meilleure amie, était totalement incertain. Les mots qu'avaient prononcé Hermione résonnaient sans cesse dans sa tête, c'était elle qui avait suggéré qu'il valait mieux que Luna laisse les aurors du ministère mettre la main sur elle. Mais à présent que c'était le cas... elle craignait vraiment que la bleue et bronze n'en revienne pas. Elle craignait de l'avoir condamné. C'était une chose qu'elle ne supportait pas. Si Luna devait finir à Azkaban, Gin' se dénoncerait à sa place, elle n'aurait aucun scrupule à le faire, ni aucun regret. C'est sûr, ce serait une victoire de plus pour Jedusor, Jedusor qu'elle haïssait du plus profond de son être, plus encore qu'auparavant (eh oui, c'était possible), mais elle y consentirait si cela pouvait aider Luna. Et elle? Elle, elle mourait en prison. Ce n'était pas la première fois qu'elle songeait au suicide. À force de croire qu'elle ne retrouverait jamais son époque, cette idée se faisait de plus en plus insistante dans son esprit. Les choses se finiraient ainsi. Pas d'autre issue possible. Et elle n'en serait pas malheureuse pour autant. En fait, elle serait juste soulagée, tout simplement.

Elle tournait en rond dans l'imposante demeure des Alliane. Squatter ainsi la demeure de la vert et argent commençait vraiment à la peser. Elle ne se sentait pas du tout à sa place entre ces murs, elle aurait vraiment voulu ne pas être contrainte et forcée de rester là. D'ailleurs, elle voulait être auprès de Luna, personne d'autre. La situation créait des nuages toxique et opressant qui recouvraient son atmosphère, elle peinait à respirer. Elle se sentait mal, mais si mal. Elle marchait, arpentait le manoir en long, en large, en travers, elle espérait qu'au bout d'un moment, l'effort l'empêcherait de réfléchir. Mais il fallait qu'elle marche beaucoup pour que cela arrive. Et encore. Est-ce qu'on pouvait occulter une pensée quand elle était aussi présente? Sans doute pas.

Elle se retrouva dans le salon, son regard tomba sur Pomona. Elle pouvait difficilement faire comme si elle ne l'avait pas vu.

"Tu as des nouvelles?"

Gin' n'arrivait pas à dissimuler son anxiété. Elle espérait que la vert et argent avait pu glaner des infos, mais elle avait le sentiment qu'elle serait déçue.

"Tu as des nouvelles?"

Si seulement... Pomona ressentait toute l'angoisse qu'il y avait dans la voix de la rouge et or. Si elles avaient eu leurs malentendus, et étaient de natures très différentes, mais à cet instant précis, l'ancienne vert et argent ressentait une réelle compassion à l'égard de sa camarade.

Elle la sentait perdue, angoissée... Et elle le comprenait. Luna devait être pour Ginny l'équivalent de ce que Miyria était pour Pomona. Si Miyria s'était retrouvée à la place de la bleue et bronze, elle se serait retrouvé dans un état de désemparement similaire. Déjà qu'à l'heure actuelle, elle n'en menait pas large...

Pomona fit non de la tête. Elle aimerait vraiment avoir de meilleures nouvelles à apporter, ce n'était pas le cas. On ne lui laissait rien entendre ou comprendre de la situation. Pour cause, on savait qu'elle avait été fiancé à Morgan au sein du bureau des aurors. Que son propre patron enquête sur sa mort faisait déjà suffisamment jaser, il ne la laissaient pas suivre l'enquête.

"Je suis désolée..."

Il était très rare que Pomona Fitz affirme être désolée, mais cette fois, elle le pensait, elle était sincèrement navrée de cette situation. Ce sentiment d'impuissance l'exaspérait. Être seulement observatrice ne la dérangeait pas, en temps normal... en temps normal, mais là non, ne rien pouvoir faire la rendait malade.

Elle ressentait en elle une forme de rage qu'elle ne pensait pas pouvoir posséder. Elle n'était plus l'omnisciente présence qui pouvait regarder les choses de loin sans se sentir concernée.

Non, elle se sentait vraiment investie par ce qui se passait, investie et impuissante. Désolée pour de vrai.

"J'ai essayé d'obtenir quelques informations... en vain."

Elle poussa un léger soupir. Son ton d'habitude de la plus grande neutralité se teintait d'un brin d'exaspération.

Pomona ne savait quoi dire d'autre. Elle connaissait plutôt bien Ginny pour l'avoir longuement analysé, elle ne savait pour autant dire de quelle façon elle allait réagir. S'ennerver ? Ou autre ? Elle devait bien admettre qu'elle ne savait pas trop où en était leur relation à toutes les deux non plus.

Elles avaient passé presque tout l'été ensemble, mais sans trop se parler, et elle connaissait maintenant son secret, celui qui avait obsédé notre anthropologue pendant presque une année entière.

Elles n'avaient jamais vraiment eu l'occasion d'en reparler, d'ailleurs. Pourtant, il y avait tant de questions que la jeune femme voulait poser... elle s'abstenait parce que ce serait indélicat de le faire maintenant. Il n'empêche que les interrogations étaient nombreuses.

Et la situation incertaine.

Pomona s'excusa, elle n'avait pas de nouvelles. Bah! Gin' ne pouvait même pas dire qu'elle était déçue. Elle n'avait jamais vraiment cru que l'ancienne serpy reviendrait avec les grandes nouvelles qu'elle attendait. Ces histoires d'incriminations et de préparations de procès étaient forcément gardées confidentielles, c'était comme ça que ça marchait. Même si Pomona travaillait là, les chances pour qu'elle ait pu glaner la moindre information étaient minces, et la rouquine l'avait su depuis le début. On pourrait penser que notre hystérique de Ginny allait se mettre à criser, comme si elle savait toujours le faire. Mais non, il y avait plus d'anxiété que de colère en elle. Et s'il y avait de la colère, elle ne concernait que Jedusor, et personne d'autre. Gin' n'avait jamais trop aimé Pomona Fitz, mais elle devait quand même lui reconnaître qu'elle avait été irréprochable dans cette affaire. Elle les avait vraiment soutenu de bout en bout alors que rien ne l'y obligeait, surtout après qu'ils lui aient servi une histoire qui pouvait sembler être trop dingue pour être crédible. Oui, Pomona avait fini par gagner le respect de Ginny, et pour y parvenir, dernièrement, il fallait vraiment être quelqu'un d'exceptionnel. Donc elle était quelqu'un d'exceptionnel. Une chance pour elle. Le volcan roux ne lui ferait aucun mal.

"Je suis sûre que t'as fait ce que t'as pu." répondit-elle dans un léger haussement d'épaules.

C'était horrible de se sentir aussi impuissant. Mais à part attendre et espérer que tout se passe pour le mien, ils ne pouvaient rien faire, c'était malheureusement comme ça. Nul mais comme ça. Elle pouvait au moins partager son fardeau avec quelqu'un c'était déjà une bonne chance. Gin' était de plus en plus réservée, à ne rien partagée. Par moments, ça lui pesait sérieusement.
Gin' poussa un soupir. Un long silence tendu allait bientôt s'installer. Elle ne le voulait pas. Elle avait besoin de bruit, désespérément besoin.

"Tu dois te poser plein de questions, non? On vous a laissé avec un secret gigantesque à porter, toi et Miyria, et on s'en est jamais justifié." Elle marqua une pause. C'était vraiment elle qui était en train de dire tout ça? Tant de tolérance s'échappant de ses lèvres, c'était presque irréel. [b]"Et je crois qu'après ce que vous avez fait pour nous, ce n'est pas juste."[/b] C'est vrai, dans le fond, elles leur avaient largement prouvé qu'elles étaient dignes de confiance, non? Si même elle acceptait de le reconnaître, Gin' pensait que les autres voyageurs ne verraient pas sa démarche d'un mauvais oeil. "Alors si t'as des questions à poser, je t'écoute."

"Je suis sûre que t'as fait ce que t'as pu."

Pomona ne savait pas trop si elle devait se sentir rassurée de voir Meredith... ou du moins Ginny, puisque tel était son vrai nom, réagir ainsi. Elle avait ne semblait pas en colère, ce qui semblait très rare chez elle.

...Mais dans un même temps. Elle semblait également défaitiste, et cela ne lui ressemblait pas plus. Par ailleurs, ce n'était pas l'attitude à adopter si elles voulaient sortir Luna de ce mauvais pas.

Il était vrai, pourtant, qu'elles étaient démunies à cet instant, et que céder à l'appréhension était chose facile. Elles ne savaient pas de quoi serait fait demain, et l'avenir semblait s'annoncer plutôt sombre, malheureusement.

Mais il ne fallait pas perdre foi pour autant. D'autant que Dumbledore avait assuré aux voyageurs qu'il assurerait la défense de la bleue et bronze. L'opinion et l'aval de cet homme jouerait en leur faveur, c'était certain.

Pomona aurait pu dire tout cela à la rouge et or, afin de mieux la rassurer. Mais à quoi cela aurait-il servi? Tous les mots qu'elle pourrait prononcer, Ginny en connaissait déjà la teneur.

L'apprenti criminologue demeura, de fait, interdite, ne sachant trop ce qu'elle devait dire ou faire. Elle n'eut finalement pas à réfléchir, Ginny reprit la parole.

"Tu dois te poser plein de questions, non? On vous a laissé avec un secret gigantesque à porter, toi et Miyria, et on s'en est jamais justifié."

Pomona haussa légèrement les épaules, étonnée de ce qui semblait annoncer une autorisation à interroger la rouquine.

Bien sûr, Pomona se pouvait de nombreuses questions, elles se bousculaient sans cesse dans sa tête. Comment aurait-il pu en être autrement? Elle se retrouvait confrontée à une situation qu'elle n'aurait jamais pensé vivre, et n'avait d'autres ressources qu'une croyance aveugle.

Pour quelqu'un d'aussi pragmatique et raisonnable que Pomona, cela tenait presque du supplice. Oui, les questions étaient là, elles brûlaient d'être posées, mais l'ancienne vert et argent avait fini par penser qu'on ne lui en donnerait jamais l'occasion.

C'était tout aussi vrai qu'il n'y avait jamais eu justification. Pomona n'avait jamais eu l'indélicatesse de le faire remarquer, mais elle et Miyria avaient tout de même été mises dans la situation la plus perturbante qui soit.

"Et je crois qu'après ce que vous avez fait pour nous, ce n'est pas juste."

Oui, ce n'était pas juste, mais qu'en dire? Ce n'était pas comme si elles avaient exactement le choix. La situation avait été trop alarmante pour qu'elle ou Miyria laissent travailler leurs insatiables curiosités. Il y avait une vie en jeu, c'était logiquement elle qui avait prévalu. Comment aurait-il pu en être autrement?

"Alors si t'as des questions à poser, je t'écoute."

On y était. L'occasion de poser toutes ces questions qui lui brûlaient les lèvres, autorisation donnée par Ginny... comme c'était étrange.

Et maintenant qu'elle le pouvait, qu'allait-elle demander? Et était-ce vraiment le moment, dans une telle atmosphère d'inquiétude.

Finalement, elle prit la parole.

"Evidemment, j'ai des questions. Mais je ne voudrais pas sembler trop brutale ou être indiscrète. S'il y a des questions auxquelles tu ne veux pas répondre, ou si tu veux qu'on arrête d'en parler, sens-toi libre de me le dire." Elle précisait cela avant tout pour montrer que ses intentions étaient bonnes. Pomona savait bien que Ginny n'attendrait pas après elle si elle voulait couper court à la conversation. "Je ne sais pas par quoi commencer..." Elle marqua une pause, avant de choisir la question la plus générale qu'elle ait pu trouver, laissant à Ginny le loisir de contourner les difficultés si elle le voulait. "A quoi ressemble le monde dans le f... dans ton présent?"

Pomona y allait avec tact, prenait des pincettes, et Gin' appréciait tous ces efforts. C'était une situation nouvelle pour elle, et assez complexe à gérer, si sa camarade y mettait un peu du sien et l'aidait à gérer la situation, elle s'en sortirait sûrement mieux, donc oui, elle était plutôt contente de l'attitude de l'acienne serpy, il l'aidait à supporter plus facilement le fait d'avoir à répondre à ses interrogations. Elle lui posa une question vague, le genre de question qui la dérangeait le moins. Parce que ça n'avait pas de rapport direct avec elle ou avec Jedusor, elle pouvait choisir les informations qu'elle voulait donner ou pas. Toutes ces choses bien utiles qui lui laissaient la liberté de parole qu'elle voulait. La rouge et or savait que son interlocutrice l'avait fait exprès, et elle commençait à se dire que, vraiment, elle l'avait mal jugé. L'avoir de son côté il y a beaucoup plus longtemps lui aurait été salutaire.

"Oh ben... C'est vaste, comme question." Mais Gin' ne demanderait pas à Pomona de préciser, ça pourrait être dangereux pour elle, ou tout simplement désagréable, vu qu'elle ne risquait plus grand chose avec Pomona, qui savait à peu près tout, maintenant, et ne tarderait pas à savoir ce qu'elle ne savait pas encore. "Poudlard est à peu près pareil. En fait, à part les profs, y'a pas beaucoup de différence... et encore, Slughorn et Hagrid sont toujours là à notre époque. Dumbledore aussi, sauf qu'il est directeur. Les filles portent des pantalons, le groupe à la mode, c'est les Bizarr' Sisters, L'Irlande est le dernier pays a avoir gagné la coupe du monde de Quidditch. Et Tom Jedusor est devenu le mage noir le plus puissant de l'Histoire sous le nom de Lord Voldemort."

Raconter son époque en un temps record, notez à quel point Ginny était douée pour ça! Elle vous refaisait l'histoire de la magie en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. C'est vrai que ses réponses étaient très concises, et qu'elle ne précisait rien, c'était encore plus vrai qu'elle s'était attardée sur des broutilles, mais tant que Gin' pourrait s'éviter d'aller trop avant dans ce qui la dérangeait. Même si elle savait bien qu'elle risquait de ne pas y couper. D'accord, Pomona faisait preuve de pas mal d'élégance et de tact, mais ça pouvait très bien ne pas durer.

Après tout, même la personne la plus polie et la plus respectueuse se lancerait dans les questions indiscrètes après les révélations qui avaient été faites. C'était pas de la curiosité maladive, c'était simplement du bon sens, ça ferait péter un cable à absolument n'importe qui, ça ne laisserait personne indifférent. Et dans le fond Pomona n'était pas la personne possédant le plus de tact du monde, alors les questions qui fâchent allaient forcément arriver... En même temps, elle avait ouvert la boîte de Pandore en acceptant que son interlocutrice l'interroge sur absolument tout ce qu'elle voulait. Elle ne pourrait s'en prendre qu'à elle-même.

"Oh ben... C'est vaste, comme question."

Pomona hocha légèrement la tête. Elle le savait bien. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait posé cette question plutôt qu'une autre : afin que Ginny dispose d'une liberté de choix qu'elle n'aurait pas eu autrement.

Elle avait dû mettre sa curiosité en veille, d'ailleurs, pour se contenter d'une interrogation prêtant à des réponses évasives quand rien ne lui faisait plus envie que des réponses précises.

Mais il faut croire que les circonstances lui avaient appris à montrer plus de patience que ce dont elle se serait cru capable. En la circonstance, c'était bien loin d'être un mal. Tout au contraire. Elle devait encore "apprivoiser" Ginny, en attendant, elle se contenterait de ce que la rouquine acceptait de lui donner.

"Poudlard est à peu près pareil. En fait, à part les profs, y'a pas beaucoup de différence... et encore, Slughorn et Hagrid sont toujours là à notre époque. Dumbledore aussi, sauf qu'il est directeur."

Des réponses en soi banales, mais dont Pomona ne niait pas l'intérêt malgré tout. Dippet, que chacun savait craindre pour sa place, avait apparemment des soucis très concrets à se faire. Pomona regrettait un peu le fait qu'elle ne serait pas à Poudlard pour assister à la déchéance de cet homme qu'elle n'estimait que peu au profit de la victoire de quelqu'un qu'elle admirait tout au contraire.

Elle était plus étonnée, voir déçue, d'apprendre que Slughorn serait toujours à son poste dans le futur. Il n'était pas un mauvais professeur en soi, mais son indéniable opportunisme avait le don de sérieusement l'agacer. Quelqu'un de plus compétent pour les années futures n'aurait pas été un mal à ses yeux... mais après tout, puisque son enseignement à elle en la matière avait fini d'être dispensée, elle n'y accordait pas une importance démesurée.

Pomona se promit de noter chaque information que lui donnerait Ginny dans un nouveau carnet, même les plus insignifiantes, afin d'analyser le tout que ces détails pourraient former.

C'était certainement malsain, car sa soif de savoir risquait de la conduire jusqu'à des limites à ne pas franchir, il n'est jamais bon de connaître son destin, mais elle choisissait de prendre le risque.

"Les filles portent des pantalons, le groupe à la mode, c'est les Bizarr' Sisters, L'Irlande est le dernier pays a avoir gagné la coupe du monde de Quidditch."

A nouveau, bien que déçue par l'insignifiance de ces détails, Pomona décida de les garder précieusement. Le port de pantalons pour les femmes pouvait paraître insignifiant mais témoignait d'une émancipation du pseudo "sexe faible", ce n'était au final pas rien...

...Pour le reste, il est vrai, Pomona ne parvenait pas à s'intéresser vraiment, mais sait-on jamais, il y avait peut-être plus à retenir de ces informations que ce que cela laissait penser.

"Et Tom Jedusor est devenu le mage noir le plus puissant de l'Histoire sous le nom de Lord Voldemort."

Voilà le plus effrayant parmi ces informations, et pourtant, Pomona n'était pas surprise, tout comme le nom d'emprunt de Jedusor ne ressemblait que trop bien refléter sa personnalité mégalomane.

"A quel point est-il devenu dangereux?" demanda-t-elle prudemment, craignant de déjà deviner la réponse.

La question de Pomona ne surprenait pas vraiment Ginny. Même si elle n'était sûrement pas celle qui la connaissait ça le mieux (elle laissait ça à Miyria, elle-même n'avait jamais fait l'effort avant il y a pas longtemps d'essayer de la connaître au moins un tout petit peu), ça lui ressemblait bien. Elle aurait pu poser un tas de questions égoïstes, du genre "qu'est-ce que je deviendrais plus tard?" ou plein de question banales et sans la moindre importance du genre "est-ce que l'homme aura apprit à voler?". Mais non, à la place, elle choisissait une action directement centrée sur la cause qu'ils avaient tous en commun à l'heure actuelle, et qu'elle semblait vraiment prendre à coeur. Gin' ne savait pas vraiment quoi répondre à ça. C'était sûrement parce que pour bien expliquer les choses, il fallait toujours prendre un point de comparaison, et là, bah... elle le pouvait pas. Si, vous me direz, il y avait bien Grindelwald. Sauf que Grindelwald, voyez, n'était pas resté en vie assez longtemps pour que la rouquine arrive à se faire une idée de ce à quoi pouvait bien ressembler son degré de dangerosité. Et même si elle avait eu le temps de s'en faire une idée, jamais elle n'aurait pu accorder autant de crédit à Grindelwald qu'à Voldemort. Il avait fait tant de mal autour de lui, immensément de mal, ne manquant pas la moindre occasion de s'en prendre à tous les gens qu'elle aimait, et à elle-même. Pour elle, il n'existait personne de plus malveillant que lui, et ce qu'il était actuellement, en tant que jeune premier, en disait déjà long quant à ce qu'il était et quant à ce dont il était capable. Finalement, Gin' commença à répondre par une légère grimace.

"Je suppose qu'il est encore au-delà de ce que t'imagines." Elle poussa un léger soupir. "Il sait attiser les masses, semer la terreur, manipuler, il ne connaît pas de limites... Il a causé la mort de beaucoup de personnes, déjà."

Elle n'était pas très claire, mais expliciter d'avantage lui aurait fait du mal, aurait fait remonté des souvenirs douloureux, et n'aurait servi à rien, au final. Gin' voulait juste que Pomona ait bien conscience de ce contre quoi elles se battaient. Mais en fait, c'était pas forcément inutile. L'ancienne serpentard avait l'air de parfaitement savoir à quoi elle s'exposait. La rouge et or l'admirait pour ça, d'ailleurs. Elle, elle aurait sûrement eu du mal à comprendre toutes les implications, même si on avait essayé de la convaincre. Elle était tellement butée. Bizarrement, avec elle, et même si elle avait appartenu à la maison des verts et argents, la voyageuse temporelle se sentait en confiance auprès d'elle.

"Il a peut-être l'air moins dangereux maintenant, mais il est déjà celui qu'il deviendra."

Elle prononçait ces mots d'un ton convaincu, même si elle n'en savait rien, au fond. Elle avait eu affaire à une projection de lui à l'âge de seize ans, pas à lui.. Mais ça ne l'empêchait pas de parler avec autant de conviction que si elle l'avait déjà croisé en chaire et en os par le passé.

"Je suppose qu'il est encore au-delà de ce que t'imagines."

Eh bien alors, il y avait de quoi s'inquiéter, car Pomona s'imaginait déjà énormément de choses au sujet de Tom, elle le pensait déjà capable d'infiniment d'atrocité : de commettre des meurtres, de fomenter des complots...

Était-il possible qu'il puisse faire preuve d'encore plus de machiavélisme que le machiavélisme dont elle l'imaginait possible? Si Ginny le lui disait, alors elle voulait bien le croire. Elle avait en effet l'air d'être la mieux placée pour lui apprendre le degré de dangerosité de leur ennemi commun.

Ça ne datait pas d'hier, Pomona avait toujours vu que Tom Jedusor terrorisait tout particulièrement la rouquine, même si elle n'avait jamais saisi pourquoi. D'une manière ou d'une autre, il lui avait fait spécifiquement de mal dans le futur, suffisamment pour qu'elle puisse dire de lui qu'il était la personne la plus dangereuse qu'elle ait jamais connu, au-delà de ce que l'on pouvait imaginer.

"Il sait attiser les masses, semer la terreur, manipuler, il ne connaît pas de limites... Il a causé la mort de beaucoup de personnes, déjà."

Oui, c'était bien ce que Pomona imaginait. Est-ce que la jeune femme était heureuse d'avoir réalisé l'étendue de ce que Jedusor pouvait faire de mal? Absolument pas.

Elle aurait largement préféré entendre quelque chose en-dessous de ce à quoi elle s'attendait. Mais non. Tom Jedusor semblait devoir devenir le Hitler des sorciers.

Alors que fallait-il faire, maintenant? Face à une menace encore naissante. La détruire? La prévenir? Tout semblait si confus. Voilà que Pomona se trouvait confrontée à bon nombre de dilemmes d'ordres temporels qui nourrissaient les pensées des hommes depuis la nuit des temps sans qu'ils aient à s'en soucier. Jusqu'ici, du moins.

"Il a peut-être l'air moins dangereux maintenant, mais il est déjà celui qu'il deviendra."

À nouveau, Pomona n'avait aucun mal à croire en ce que disait Ginny.

Il y avait encore tant de questions, mais elle avait la ferme intention de ne pas les poser. Plus tard, peut-être... Mais pour une fois, elle avait bel et bien l'intention de mettre en veilleuse sa curiosité.

Elle voyait bien que cette conversation mettait à rude épreuve les nerfs de la rouquine, et elle ne voulait pas jouer plus longtemps avec ses angoisses. Elle appréciait déjà la confiance que son interlocutrice mettait en elle. C'était bien plus que ce qu'elle avait pensé obtenir d'elle à leur première rencontre.

"Je vois..."

Quelques secondes, Pomona songea à demander à Ginny ce qu'il lui avait fait, plus personnellement, mais elle s'abstint. Pourquoi creuser un fossé en train d'être comblé? Elle préféra poser des questions d'ordre plus général. Mais d'importance, tout de même. Surtout si elles devaient à présent faire équipe.

"Et qu'avez-vous décidé? Je veux dire... Si une chose pareille m'arrivait... Je suppose que je serai tentée de changer les choses, de modifier le futur..."

Et bien sûr, c'était trop dangereux. La plus petite cause pouvait engendrer les pires conséquences. Mais si Jedusor était si dangereuse, comment résister à la tentation de mettre un terme à une menace telle qu'elle engendrerait des dizaines... voire des centaines de morts.

Miyria et Pomona, aidées à présent de Lysandre, Dora et Steve, avaient décidé d'arrêter Jedusor. Mais n'était-ce pas alors engendrer un paradoxe temporel? Ou alors, le présent de ces voyageurs temporels n'était-il pas la preuve qu'ils allaient échouer?

Gin' ne savait pas trop ce que Pomona voyait ou non. Oh, elle savait qu'elle était intelligente et perspicace, et il était très probable qu'elle sous-estime bien moins Jedusor qu'elle voulait le penser, mais la rouquine n'arrivait tout simplement pas à croire que qui que ce soit n'ayant pas vu Lord Voldemort agir concrètement, ou les conséquences de ses actes, puisse vraiment saisir le problème dans sa globalité. Au fond, c'était un peu une question d'égo. Elle avait tellement souffert, cet épisode de sa vie l'avait tellement traumatisé, qu'elle pensait que personne ne comprendrait jamais ce qu'elle avait bien pu subir. À l'exception, peut-être, très étrangement et paradoxalement, d'Olive Hornby... même si elles ne s'étaient jamais clairement dit ce qui s'était passé pour l'une ou pour l'autre. La rouquine décida de ne pas argumenter malgré tout. Ce n'était vraiment pas la peine de jouer à la plus malheureuse. Si déjà, l'ancienne vert et argent avait pleinement conscience du danger qui rôdait, c'était une bonne chose, et c'était forcément le cas, sinon elle ne serait pas allée jusqu'à fonder avec Miyria cette sorte d'association anti-Jedusor. Elle laissa donc passer cette remarque sans trop y aller de son orgueil, c'était vraiment inutiles, elles devaient être alliées, pas se prendre la tête au nom de prétextes futiles.

Gin' laissa, du coup, Pomona poser une question à laquelle la rouge et or s'était attendue. Forcément. Les voyageurs n'étaient plus totalement seuls à prendre les décisions, ils devaient également faire avec les opinions de leurs nouveaux alliés. Normal, donc, que ces alliés veuillent connaître la suite des opérations. Le problème, c'est que les voyageurs eux-mêmes n'étaient pas d'accord entre eux. Les questions qu'elle posait, ils se l'étaient posées aussi, et malheureusement, les réponses qu'ils avaient donné les uns et les autres avaient rarement été en accord. Ou plutôt, tout le monde était d'accord sauf elle. Bien que maintenant, elle ne savait plus très bien où elle en était. Elle avait failli mourir au nom de ses points de vue, quand ils avaient affronté le basilic. Elle avait longtemps pensé qu'il ne fallait pas modifier le futur, elle voulait le retrouver tel qu'il était. Sauf que maintenant, ses chances de retrouver son temps s'amenuisant, et le futur ayant été modifié à fond les ballons de toute façon, Gin' commençait à se demander aussi s'il fallait jouer le tout pour le tout.

"La vérité... On en sait fichtrement rien. Je n'ai jamais voulu changer le futur, moi, et ça malgré ce qu'il a pu me faire. Mais maintenant, avec ce qui arrive à Luna..." Elle baissa légèrement les yeux. "Je commence à penser qu'on ne peut vraiment pas rester là sans rien faire..." Elle poussa un soupir. "Enfin, t'as dû remarquer qu'on était rarement d'accord sur ce qu'on doit faire." ajouta-t-elle en faisant référence à la crise d'Hermione lorsqu'il avait été question de savoir ce qu'il fallait faire après qu'ils aient appris les soupçons qui pesaient sur sa meilleure amie.

"La vérité... On en sait fichtrement rien."

Cette réponse était un peu frustrante pour l'apprentie criminologue, mais en même temps, elle s'y était un peu attendue.

La question qu'elle avait posé était évidente, mais également délicate. Comment savoir, en effet, ce qu'il convenait de faire en des circonstances si particulières. Fallait-il choisir la voie du coeur, celle de la haine et de la vengeance, de la salvation et de la paix, ou celle de la raison, qui voulait que tout paradoxe temporel.

Pomona n'était pas suffisamment bien placée pour donner son opinion sur la question, même si elle s'en faisait un dessin de plus en précis, elle ne savait rien du monde et de la temporalité d'où lui venaient ces voyageurs si singuliers.

Elle voyait bien que la question avait taraudé, torturé, même, Ginny, plus d'une fois. Et qu'aucune réponse ne l'avait soulagé. Pomona ne serait pas celle qui la soulagerait de ce poids. Elle voyait bien qu'à cette question, tout était insoluble.

"Je n'ai jamais voulu changer le futur, moi, et ça malgré ce qu'il a pu me faire. Mais maintenant, avec ce qui arrive à Luna..."

Pomona était surprise d'entendre Ginny dire qu'elle ne faisait pas partie de ceux, parmi les opinions divisées, qui voulaient que rien ne soit changé, pour que le futur soit préservé.

La rouquine était une femme d'action, cela se voyait, elle ne devait pas supporter être inactive, et pourtant, elle avait prôné le fait de ne rien faire?

Pomona devinait que ce devait être dû au fait qu'elle tenait à son ex présent du futur (rien de plus compliqué) tel qu'il était, elle ne devait pas vouloir qu'il change, c'était parfaitement compréhensible. Pomona agirait de la même manière, mais le fait est qu'elle était loin de ressembler à Ginny.

"Mais maintenant, avec ce qui arrive à Luna... Je commence à penser qu'on ne peut vraiment pas rester là sans rien faire..."

Une fois de plus, Pomona comprenait parfaitement la façon de penser de Ginny. Quand venait le moment où trop d'événements étaient subvenus pour qu'on puisse supposer que le futur n'avait pas changé, on pouvait se dire qu'un de plus ou un de moins ne changeait pas grand chose, c'est certain.

"Enfin, t'as dû remarquer qu'on était rarement d'accord sur ce qu'on doit faire."

Pomona approuva dans une esquisse de sourire. Voilà bien une chose qu'elle n'avait pu ignorer. Leurs réunions avaient l'air d'être des disputes constantes et sans fin.

"J'avais cru le deviner, oui." répondit-elle, admettant l'évidence. "Quoi qu'il en soit et quelle que soit la décision que vous prenez, dites le nous, on sera là pour vous." Elle marqua une légère pause. "Il y a un dossier sur lequel j'aimerais encore travailler ce soir..."

Et là, elle se trouvait une excuse pour ne pas accaparer plus longtemps le temps de Ginny, et pour dissiper le malaise qu'elle avait ressenti à l'idée de se sentir à nouveau proche de quelqu'un.

Bien sûr, Pomona, et ça même si elle était quelqu'un de visiblement très intelligente, n'avait pas en réserve la solution miracle qui permettrait aux voyageurs de trouver enfin un terrain d'entente en toutes circonstances. ça devenait de plus en plus évident, si quelque chose finissait par les diviser, voire les détruire, ils ne le devraient, en fait, pas à Jedusor et à tous ses plans machiavéliques, mais à leur incapacité à demeurer unis dans l'épreuve. C'est vrai qu'ils avaient chacun l'un pour l'autre une chose que le futur seigneur des ténèbres était incapable de comprendre, et qui pouvait faire leur force : l'affection qu'ils avaient l'un pour l'autre, et qui allait au-delà des épreuves qu'ils avaient à traverser. Il n'empêche que par moment, Gin' ne pouvait pas s'empêcher de penser que futur face de serpent avait trouvé la bonne parade : sans tous ces sentiments qui parasitaient leurs esprits, ils auraient peut-être un moyen d'affronter plus simplement la situation. Mais plus inhumainement aussi. Ressembler à l'ennemi pour l'affronter n'était pas la bonne solution. Par moments, elle effleurait tout de même l'esprit de la rouquine, et elle ne manquait pas d'être tentante. De l'ambiguïté de celle qui ne voulait pourtant pas se revendiquer en quoi que ce soit de cet ennemi dont elle haïssait tout du plus profond de son être.

Quand Pomona dit à Ginny qu'elles (c'est à dire elle et Miyria) seraient là pour eux, et les aideraient, gageant une fois de plus de leur bonne volonté et de leur envie de venir à leur secours, Gin' se sentit un peu étrange. Elle n'avait jamais supposé que de l'aide leur viendrait de l'extérieur. Par de la part de quelqu'un d'autre que Dumbledore, en tous cas. Devait-elle admettre qu'elle s'était trompée? De toute évidence oui, non seulement elle voulait croire au ton sincère de son interlocutrice, même si croire en deux serpy lui aurait semblé confiner au summum de l'absurdité il n'y a pas si longtemps que ça. La vie peut vous changer en un rien, comme quoi... Elle approuva d'un léger signe de tête au lieu de dire quoi que ce soit. Un tel geste, de sa part, en disait plus que des mots creux. Et quand on connaissait bien Ginny Weasley (et Pomona finissait par ne plus ignorer grand chose d'elle), on savait que c'était déjà lui faire beaucoup d'honneur que de l'approuver, que de mettre sa fierté et d'accepter de l'aide, sans se braquer dans la seconde.

Toutes les deux commençaient à comprendre qu'il était temps de mettre un terme à la conversation, mais ce fut Pomona qui fut la première à trouver une excuse pour prendre congé de l'autre. Peut-être que Gin' était médisante (par la pensée ) et que la jeune criminologue avait effectivement un dossier sur lequel travailler, au fond, la demoiselle n'en avait cure. Ce n'était pas ce qui était important. Ce qui était important, c'était ce sentiment qu'elle s'était fait une amie. Aussi improbable cette situation pouvait-elle paraître, surtout quand il savait de quelle amie il s'agissait.

"Bonne chance alors." répondit-elle sans grande conviction avant de quitter elle-même la pièce, histoire de rejoindre celle qui lui servait temporairement de chambre.

THE END

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