Invité
| #Sujet: Zadig Mer 10 Oct - 19:07 | |
| Poufsouffle | | AGE - 17 SURNOM - Aucun qui ne doit être connu u.u ORIGINE - Pur produit anglais. DATE DE NAISSANCE - I18 mai 1927 STATUT - Née moldue ANNÉE - 7ème
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Caractère "Arrogante, élégante, divine utopie"
Moi ? Vous voulez que je me décrive ? Voilà qui va être compliqué. Très compliqué. Personne ne peut me comprendre. Je suis un jouet dont le mécanisme n'a pas été encore construit. Je suis paradoxale, contradictoire, haut perchée, et le pire, c'est que j'adore ça. Etrange. Bien que ce ne soit pas le mot exact qui puisse me qualifier, c'est celui que l'on emploie le plus souvent. Ne me demandez pas pourquoi, je crains que l'on soit très mal placés pour se juger soi-même. Pourquoi bizarre ? Je vais vous le dire. Tout simplement parce que je perds identité à travers mes actes; ils ne sont pas logiques; ne suivent pas la ligne de conduite que l'on m'a inculquée depuis mon plus jeune âge. Sans tact. Je suis sans tact. Pas impolie. Mais sans tact. Je parle trop vite, et trop fort. Je blesse, je choque, je fais plier l'acier par mes paroles mais je m'en fous. J'assume totalement mes actes et mes propos. On pourrait facilement me qualifier de grande gueule. C'est vrai. J'ai toujours aimer provoquer, faire péter une durite aux gens, comme ça, parce que c'est drôle. Pourquoi ? Ha, pourquoi je suis chez les poufsouffles ? Je sais pas vraiment. Il parait que je suis gentille, lumineuse et drôle. Naturelle, spontanée. Gentille ? Ha bon ? Voilà qui me surprend. Non. Moi, je suis dure, cruelle. mes mots font fondre la glace, éteignent la flamme, évaporent l'eau et font pleurer les pierres. Dure, atroce. Comme une poupée sans âme qui n'aurait que son envellope d'humaine. Mais... Quand j'aime, c'est vrai que je peux être... sympa. Drôle. Bonne copine, quoi, celle à qui on raconte ses secrets et à qui on tresse les cheveux. Têtue. Voilà un autre mot qui pourrait aisément me qualifier. Je veux toujours avoir raison. C'est tout. Je suis bien trop intelligente pour avoir tort. Forte. On ne m'a jamais vue fragile. Jamais. Et je ne veux pas que ça arrive un jour. Je suis presque toujours parfaite. Alors, que ça dure. Que l'on me voit toujours comme une fille sur laquelle on peut compter, qui n'abandonne jamais, qui est toujours droite, fière, à la limite de l'arrogance injustifée. Arrogante. Je suis fière de moi, de mon esprit, de mes talents, de mon physique, et je le fais savoir à quiconque souhaite me faire chanceller. Réponse à tout. Un esprit de répartie sanglant, digne d'une vipère cassante. Je joue sur les faiblesses des autres pour les faire tomber de leur trône doré et cela ne me gêne pas. A la guerre comme à la guerre. Aventureuse, il parait. Je ne résiste jamais à un défi, aussi vicieux soit-il.? J'ai d'ailleurs une imagination débordante en ce qui concerne ce genre de jeu.
Détestablement cynique. Voilà qui est malheureusement vrai. Je vois le mal en tout. Je vois la part d'ombre de chacun, la mienne, la votre, la tienne, la leur. Mon monde est gris. Je ne suis pas colorée. Juste... grise. Je ne vois pas l'utilité de combattre pour le bien. Lâche ? Non, juste désabusée et réaliste. J'ai céssé de vivre dans un monde imaginaire et enfantin et je me contente à présent de la réalité. Une dernière qualité ? Hum... sans me vanter, je suis cultivée. j'aime l'art sous toutes ses formes. Si je suis peu assidue en cours, je suis une miss je sais tout, une encyclopédie vivante en ce qui concerne les autres sujets. Ouais, mon gars. Intelligente, peut être. Apparemment. Il parait que je représent etout de même bien la maison Poufsouffle. Que je suis loyale. Battante. Charmante. Très séductrice aussi. Voilà un de mes gros défauts. J'aime avoir les hommes à mes pieds. C'est ma revanche. Mon seul talent. Fougueuse, aussi. Je fais ce que je veux, quand j'en ai envie. Sans attendre. Je suis atrocement libre. Je m'évapore dans le vent. Avec élégance.
Physique "La beauté est la seule revanche de la femme"
Ce que je vois dans le miroir chaque matin ? Une bombe atomique les enfants. Ouais. Sans me vanter. Personnellement, je suis satisfaite de mon physique. Il ne plaira sans doute pas à tout le monde, à cause de mon visage pas commun. Visage félin. Regard vert glacé, sans éclat, incisif et cruel. Aucune joie, aucune émotion, juste une longue lassitude qui fait naître de la brume dans mes prunelles. Un regard de sorcière. Des yeux un peu perdus. Ne sachant plus où regarder. Aucune émotion n'apparait dans ces miroirs de l'âme. Juste... le néant. Le vide immesurable qu'ont laissé Heathcliff et Papa en disparaissant dans le vent. Alors, je déguise mes yeux. Je les rends félin en dessinant, comme une artiste superficielle, un trait d'eye-liner au dessus de ma paupière. Elégant. Un peu vulgaire, parfois. Qui jure avec mes origines sociales. Mais je n'ai pas demandé à avoir des yeux morts. Pas de ma faute s'il faut les rendre plus beaux, plus expressifs. Des cils trop longs. Qui me donne un air séducteur alors que je veux juste qu'on arrête de fixer mes yeux trop verts. Je soupire. Des lèvres trop pleines. Trop roses. Qui contrastent vulgairement avec mon teint pâle d'anglaise con finée dans un salon doré. L'envie de hurler me prend à la gorge, mais je n'ai pas envie que mes lèvres s'entrouvent pour laisser naître cette voix rauque qui n'exprimera que du néant scintillant. Je n'ai pas non plus envie de sourire de ce sourire séducteur, mutin. Celui que les garçons aiment. Celui que j'ai scotché à mon visage. Comme une promesse muette. Un simple mouvement de lèvres et tout le monde est à mes pieds. Je suis écoeurante de vanité. J'essaye de remettre en place mes cheveux. Epais. Parfois châtais, parfois blonds, parfois tirant sur le brun. La magie des coloration qui font qu'au grès de mes colorations, je me transforme en des personnes totalement différentes. Ça fait du bien, parfois. Epais, broussailleux, et brillants sous la lumière des chandelles. Je renonce à les coiffer. Cela me semble inutile pour cette fois. Je ferme les yeux deux minutes. Et les ouvres. Toujours mes pommettes saillantes qui me donnent un air trop maigre, comme affamé. Félin. On m'a toujours dit que j'étais jolie. Que j'avais un visage de muse, à la fois fascinant et glaçant. Un visage que tout le monde rêverait d'embrasser. Peu importe. Le temps où je me préoccupais d'être la plus jolie est loin derrière moi. Je m'étire. Mon corps est beau aussi. D'albalâtre. Fin. Souple. Soyeux. On dirait une poupée de cire. Je suis une poupée. On m'a façonnée ainsi. Ma posture ? Droite et arrogante. Ma démarche ? Séductrice et élégante. Mon maintien ? Aristocrastique. Je suis magnifique, d'ivoire et de diamant.
Histoire "We are youg. We are so beautiful."
Zadig. Quel prénom ridicule. Très ridicule, même. Mais certaines personnes ont un goût écœurant de l'originalité. Dont mes parents. Oui, c'est moi, petite gamine de 16 ans, qui porte ce prénom débile que toute personne un tant soit peu cultivée reconnaîtrait. Ben, Zadig, roman de Voltaire, ça vous dit rien ? Non ? Tss, de toutes façons, c'est bien connu, les sorciers ne jurent que par leur Albus Dumbledore. D'ailleurs, je ne vois pas ce qu'ils lui trouvent ! Personnellement, j'admire sa barbe. Sérieusement, vous n'avez jamais eu envie d'en avoir une comme ça, juste pour le plaisir de ne plus avoir froid au menton l'hiver et de passer vos doigts dedans en faisant hum hum ? Puis, ça m'éviterait de la voir tremper tout les jours dans sa soupe, je suis une jeune fille distinguée, ça me dégoûte un peu. Haa, je sais ce que vous vous dites. Encore une sang-pur obnubilée par son nombril, sa tenue, et la pureté de son sang ? Et bien non. A part la barbe garde-manger de Dumby, ou celle de Dippet qu'est pas mal non plus, rien n'est plus impur que mon sang. Et oui, je suis une sang-de-bourbe, et je n'ai pas honte. Enfin pas trop. J'veux dire, y'a de ces tarés dans cette école, c'est pas possible. Avec tous leurs délires de sang-pur et autres débilités... C'est bon, moi, Zadig Opium Cavendish ( oui, mon nom est plus que pompeux mais j'assume. ) ne prendrait pas part à cette guerre d'égo stupide et faussement utopique. Je suis quelqu'un de simple, moi. J'aime le bonheur. Et je trouve que notre école plongée dans le trouble commence à manquer singulièrement de charme. Autant rester chez moi. Ha oui, c'est vrai. Vous souhaitiez que je raconte mon histoire ? Elle n'est pas des plus intéressantes vous savez... Je veux dire, si j'écrivais une biographie, je pense que les lecteurs potentiels s'endormiraient dès la première page. Si encore les hommes s'intéressaient aux histoires de femme. Oui, tout le monde pense que les filles, c'est chiant, ça pense qu'à sa robe, ce n'est bon qu'à chialer dans les jupes de leur mère toutes aussi azimutées qu'elles. Et ben moi je dis non. Oui. Non, et non ! Je crache à la figure de ces filles trop sages ; je crache à la figure de ces filles de mauvaise vie ; je me contente de relever ma robe et de la jouer holé holé lorsque le moment se présente. Ben quoi ? Je suis jeune, et j'aime m'amuser. Rien de plus logique. Et oui c'est vrai. Ma biographie orale, donc. D'ailleurs, je m'étonne que tu ne sois pas parti en courant. Mais peut-être aimes-tu observer mon visage de poupée ? Oui, sûrement. Ne mens pas. Nous les femmes ne vivons à présent que par l’intérêt que nous portent les hommes, et je ne déroge pas à la règle. Mon père lui aussi aimait le regarder, du moins dans le passé. Quand il prenait le temps de me regarder. Quand je ne lui étais pas aussi hideuse. Ainsi donc. Voir mon passé. Vous le souhaitez vraiment ? Je veux dire, on s'en contre-fiche, de ce que les gens ont été. Ce qui compte, c'est ce qu'ils sont, et ce qu'ils deviendront. Qui suis-je ? Je suis une ombre. Ombre lumineuse, colorée. Je ris, souvent trop fort. Je suis l'allégorie de l'hilaritude. Je suis un mirage mouvant . On ne peut m'attraper. Je suis Zadig. Je ne suis pas une serpentarde obsédée par la magie noire. Je ne suis pas un cliché. Je ne suis rien. Je n'existe que dans votre esprit. Puisque je ne me reconnais même plus dans le mien. Je suis Zadig. Zadig. Zadig. Zadig. Zadig...
Premier janvier 1928.
Maman. Tu pestes, tu hurles, contre ce bébé qui te fais agoniser en ce jour de grâce. Je peux comprendre. Mais tu sais, tu vas m'aimer. Beaucoup. Me haïr aussi. Beaucoup. Tes sentiments à mon égard seront aussi ambivalents que ta folie destructrice. Je vais te rendre folle. Folle d'amour. Folle de haine. Je serais ta poupée. Ta haine personnifiée, ton double angélique et propret, qui te crachera à la gueule sans même savoir pourquoi. Tu me regarderas chaque jour d'un regard neuf, peinée de me voir ainsi, balotée à travers des désirs utopiques de mon père, transportée par la mélancolie vicieuse des hommes, soumise à leurs conventions et à leurs utopies destructrices. On m'a toujours dis que Dieu était un homme. Mais, c'est là où les sorcier sont été plus intelligents que les moldus. Pour eux, le diable est une femme. Et oui. Morgane. Oui, mère, tu étais désespérée de me voir naître fille. Tu aurais préféré me voir homme, même si tu ne l'aurais jamais admis. Pas pour toi. Pas pour le dominant de la famille. Mais pour moi. Pour le salut de mon âme. Tu voulais ma liberté. Ne t'en fais pas. Ma liberté, je l'aurais. A leurs dépents. J'aurais tellement voulu... Voulu te dire qu'être une Cavendish ne m'empêchait pas d'être heureuse. Et que toi aussi tu aurais du l'être. Mais toi, maman, tu as toujours cru que le bonheur était pour les hommes. Tu as toujours dis qu'il fallait s'aplatir devant eux, et faire selon leur bon vouloir. Moi aussi, je pensais ainsi. Avant. Avant de voir que derrière nos masques, derrière nos apparences humaines, derrière ce monde, il n'y au final qu'un seul monstre, qu'un seul déchet. Qu'une seule immondice. Nous, les enfants de Dieux. Nous détruisons, créons, pour mieux donner un grand coup de pied dans le tas ensuite. Nous sommes fait pour détruire. Je n'échappe pas à la tradition. Sauf que moi, je détruis le malheur. J'aurais tant voulu détruire ton malheur. Je t'en prie Maman, dis moi, pourquoi tu cries dans le noir ?
Cavendish. Famille riche et anglaise. Descendants tous aussi pédants de la noblesse lorsque celle-ci avait encore une quelconque importance. Quand je vois ce que nous sommes, j'aimerais tellement disparaître avec le vent. Comme ça. Comme une feuille morte. Ça, je ne le sais pas encore, bien sûr . Là, je suis à l'aube de mon premier jour sur cette terre. Terre souillée mais aimée. Je prends ma première inspiration. Geste salvateur qui m'apaise plus qu'une bouffée d'opium. Bon, c'est vrai qu'à cet âge-là, l'opium ne me venait sûrement pas à l'esprit. D'ailleurs, ça pense à quoi, un bébé ? Puis c'est comment, dans un ventre ? Vous vous êtes jamais posé la question ? Sérieusement ? Arf, vous n'êtes décidément très curieux. Je suppose que dans un ventre, on doit pas y voir plus clair que des macarons dans leur boite.
… …
Non pas que les macarons aient des yeux. Je veux dire, c'était une métaphore. Je voulais exprimer le fait que les macarons sont constamment dans l'incertitude. Je veux dire, est-ce qu'il savent que leur destinée n'est déviée que par l'appétit vorace du morfale plus connu sous le nom de l'humain ? Pauvres petits macarons. Oui, moi aussi j'en mange. Mais que voulez-vous. C'est la loi du plus fort. Chez moi, et même pour les macarons, c'est la loi de la jungle. C'est bête.
<< Maman ! >> Oui, j'aime bien crier dans ma maison, comme ça. J'ai toujours aimé briser le silence. Je suis une mauvaise bourgeoise. Honte à moi. Le déshonneur est assuré. C'est pour ça que ma mère me fixe de ces deux billes fardées en toute élégance de taupe. Elle est montée sur des escarpins à hauts talons. Elle me domine, comme elle a toujours souhaité le faire. Bien sûr, à six ans, je ne pensais pas ça. Je la trouvais juste divine. Je voyais ma mère comme un objet de désir et de rêve. Je souhaitais lui ressembler plus qu'ardemment. Ce n'est plus le cas à présent. Depuis un bon moment. Mes modèles ? Et bien, ça ne me dérangerait pas d'avoir autant d'amants qu' Edith Piaf. Et oui, rien ne vaut la diversité. Si ça se trouve, dans deux ans, je me rendrais compte que je préfère en fait le saucisson à la gent masculine. Ce qui serait très incongru, mais ne sait-on jamais, avec moi rien n'est impossible. Ça serait franchement la honte. << Zadig ? >> Oh, ma mère la divine a parlé. C'est marrant, chacune de ses paroles est ponctuée d'un air condescendant qui lui sied fort bien. De l'autre côté, elle a l'air exaspérée, mais c'est normal, après tout on vient de lui rapporter que mon paternel fricoterait un peu trop avec les filles de Camden Town. Quand je dis filles, je sous-entends catin. La racaille, pour ceux qu'auraient pas compris. Mais bon, je dis ça, mais ça doit être rudement pratique. Oh là, une petite partie de jambes en l'air, et te voilà les poches pleines. Tss, pourquoi personne n'aime donc les catins ? Ça me dépasse. Chacun son mode de vie. A Hitler, ce fou en culotte courte, personne lui dit rien, non ? Mais ma mère aime bien que tout soit parfait. Elle n'a pas apprécié. A d'autres. Si elle croit que je ne remarque pas son petit manège avec le commis de service, elle se fourre le doigt dans l’œil jusqu'à la clavicule. Ils me pensent si stupide. Tous autant qu'ils sont. Stupide ou naïve. Tout ce que je ne suis pas, en fin de compte. Je les déteste un peu. Beaucoup parfois. Mes parents. Ces petits aristos déchus qui n'ont plus rien à m'apporter. Le pouvoir qui est dans mon corps n'est pas le leur. Et ça, ça les rend fous. Et ça me rend folle. Folle de pouvoir. Ivre de puissance. Rien n'est plus délectable que de dominer tout ceux qui m'entourent... Non, je déconne. La magie ? Je m'en fous comme de ma première jarretière. Et oui. On me dit arrogante, orgueilleuse, impolie, mais en aucun cas ambitieuse. Surprenant, n'est-ce pas ?
Je l'observe, mi-fascinée, mi rebutée. Sa cigarette se consume lentement entre ses lèvres. C'est comme un petit point volcanique qui manque d'embraser son visage hâlé par le soleil au moindre faux pas. La fumée m'étouffe, j'ai du mal à respirer. Mon père tourne autour de moi. Élégant et impavide. Il vient de revenir de la guerre. La guerre qui détruit tout sur son passage. Qui détruit les familles, les amours, les passions. L'air que je respirais était empli de souffrance, de cris d'agonie des enfants, de haine et d'une fumée âcre soulevée par les obus qui s'écrasaient là où Dieu le voulait. Je savais que je rêvais. Mon père était mort à la guerre. Il ne reviendrait pas, et ma mère pourrait faire tout ce qu'elle voulait avec le commis de cuisine, mon père s'en fichait à présent, il ne pouvait plus la surveiller à présent. Les larmes ont dévalé mon visage en quelques secondes. L'esprit confus de mon père n'y a pas fait attention. Avait-il les yeux aveuglés par le sang, la langue meurtrie par la poussière, et les oreilles saccagées par les bruits de fusil ? Mon père ne me regardera plus jamais de son regard hautain. En fait, il ne m'a jamais vraiment regardée.
<< Heathcliff ! >> Je crie un peu trop fort. Comme d'habitude. Le temps ne m'a pas appris la retenue. Les années qui ont passé ne m'ont rien appris. Oui, je me cultive. Les femmes de la bonne société admire mon intelligence, ma répartie, ma culture, mon amour de la vie et ma fougue, tandis qu'elles restent là, collées aux basques de leurs maris, minaudantes et écœurantes de platitude. Je m'en fous de leur plaire. Je m'en fous d'être intelligente. Je m'en fous de pouvoir citer du Baudelaire à n'importe quel moment de la journée. << Heathcliff ! Attends moi ! >> Je me laisse tomber près de la Tamise. Je sais qu'il va revenir. Gagné. J'entends quelques pas tranquilles s'approcher. << Zadig, Zadig. >> Il a dit cela avec un certain amusement. Il m'énerve. Mais il m'énerve. La guerre n'est pas terminée. Les explosions secouent Londres, mais lui s'en fiche. Il reste là, stoïque, son visage hâlé me regardant comme si j'étais la plus belle créature au monde. Heathcliff, c'est un fils de pute. Un vrai. Mais je l'aime bien. Il ne connaît pas Voltaire, ni Zadig, mais connaît tout les endroits surprenant de Londres. Heathcliff c'est ma bouffée d'oxygène. Sans Heathcliff, je m'effondrerais sans avoir le courage insolent de me relever. Sans Heathcliff, je ne serais plus Zadig. << Viens ! >> Qu'est-ce qu'il veut, encore ? Me regarder me consumer, comme à ma funeste habitude ?
Je relève la tête. Redresse les épaules, croise les jambes, fais en sorte que mes cils effleurent mes pommettes trop saillantes, humecte mes lèvres. Objet de séduction parfait et irrésistible. 14 ans. Et toutes ses dents, heureusement, d'ailleurs. J'effleure les marches du pouvoir sans que personne ne m'en empêche. Normal. Je suis une Cavendish, après tout. Où que je sois, le pouvoir est là. Bien caché entre mes mains. Et je me déteste pour cette raison-là. Mère fume sa cigarette, dans les nuages. Je crois bien qu'elle ne fume pas que du tabac. Un peu d'Opium, aussi. Opium, emporte nous dans les paradis artificiels. Je me lève. Le regard du garçon qui m'est promis me suit jusqu'à la porte. Il a compris que je ne l'aimais pas. Un jour, il s'en ira. Comme Heathcliff. Comme tous les autres. Heathcliff ? A force de jouer au bohème, il s'est pris un obus dans la tronche. C'était il y a deux ans. Depuis, je crois que mon cœur a arrêté de battre. Si mon cœur était de pierre, j'embrasserai tout les garçons de la terre. Et je ne vivrais pas dans le souvenir d'Heathcliff riant aux éclats dans nos délires enfantins. Heureusement pour moi, mon cœur est aussi dur qu'une pierre tombale. C'est pour ça que j'embrasse tout les garçons de Poudlard. Je suis la mauvais aristocrate, la fausse Poufsouffle, la débauchée qui marche à l'opium et à la clope, celle qui fascine autant qu'elle est détestée . Faussement ingénue, profondément horrible. Un mensonge vivant. Je suis Zadig Opium Cavendish.
17 ans. J'aime la façon qu'il a de me mentir, de me prendre pour une fille stupide et naïve. J'effleure sa joue pâle. Je l'embrasse, faussement séductrice, vraie furie. Je lui murmure qu'il ne doit pas avoir de ça, entre nous. Qu'il n'y a que dans le mensonge où nous pouvons respirer. Et comme Heathcliff, je disparais dans le vent.
PRENOM/PSEUDO - Zadig AGE - 14, l'âge de la folie FRÉQUENCE DE CONNEXION - Autant que je le pourrais COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? - AUTRES COMPTES? - Nope. ACTEUR SUR VOTRE AVATAR - Olivia Wilde UN MOT POUR LA FIN ? - Je refais ma fiche suite à la suppression inexpliquée de mon compte u.u |
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