Paradoxale. C'est le premier mot qui vous vient à l'esprit. Immature, c'est le second. Ensuite, viendront tous les égoïste, capricieuse, hypocrite, intéressée ou bien brutale. Avide, vous l'avez oublié. Prête à vendre son âme pour un peu d'or, ce qui est déjà pratiquement fait, et réparé avec plus ou moins de succès. Ne vit que pour ses trésors, et dans son monde parfait, où chacun se doit de respecter la place qui lui est attribuée. Ainsi, le prince charmant, une fois qu'il est accepté pour tenir ce rôle, ne peut tout bonnement PAS retourner sa veste, ce n'est pas prévu ainsi. Vous avez une place dans le théâtre de la vie, vous la gardez, jusqu'au bout. Les revirements de situation, s'ils ne sont prévus, sont proscrits. C'est ainsi que l'on s'assure que tout se déroule pour le mieux. Et si une place n'y a pas été faite pour vous, vous n'avez pas à vous la tailler. La décision ne vous appartient pas, et cela fonctionne tout aussi bien dans le sens inverse. Sujette à de brèves crises, lorsque ces simples règles ne sont pas respectées. Ment telle une arracheuse de dents, et ce sans le moindre scrupule, pour se sortir de telle situation gênante, ou simplement récupérer quelques piécettes. Aucun scrupule, non, une compassion et un amour encore hésitants. Un sens de la camaraderie très peu développé, presque inexistant. Pas la moindre trace d'altruisme, tout ou presque est intéressé, doit rapporter quelque chose au fond. Une seule personne peut passer outre ces points, tout bouleverser, mais cette personne, vous ne l'êtes pas, alors faites ce qui est requis pour ne pas réveiller la tempête. Un penchant indéniable pour l'alcoolisme, une préférence pour le rhum vanillé - c'est drôlement bon ! -, mais il y a des cas où tout fait l'affaire. Un sens moral totalement décalé, propre à aucun autre être. Un proche a un jour dit introvertie, et c'est sans doute le cas, sauf dans une crise de larmes ou de cris. Perdue, depuis peu, dans un monde trop grand. Un enchaînement de jours qui défilent, l'un après l'autre, sans la moindre différence, depuis la perte du sommeil, du sourire et de la volonté de vivre. Un automate, un corps vide qui agit machinalement, désormais. Lunatique, toujours, aujourd'hui bien plus encore. Constamment au bord des larmes, portant sur tout un regard désintéressé et totalement absent, vide. Désespérément accrochée à un vieux rêve à présent trop éloigné, quelques bribes de souvenirs, plus chéris que la vie elle même. L'on n'ira pas jusqu'à dire devenue gentille et généreuse, juste détachée. N'a simplement plus l'énergie et la force de se montrer haineuse, ou encore de prendre parti dans des batailles. Enfantine, adorable, pour un potentiel client. Glaciale, hautaine, pour un inférieur ou un semblable quelconque. Impatiente, têtue, avec tous. Franche, insupportable, pour quelques rares élus. Faible, fragile et idéaliste.

Malgré tous les événements et ce qui peut t'arriver, la simple vision de ton reflet dans ton immense miroir t'arrache toujours un sourire, tantôt ravi, tantôt ironique, parfois aguicheur, à ta propre intention. Tout d'abord ton regard est attiré par le bleu glacier de tes yeux qui, bien qu'ayant perdu de son intensité, demeure aussi flash, et intriguant. Si autrefois l'on pouvait se noyer dedans, ce sont à présent eux qui se perdent dans le vide, mais qu'importe. Désormais rougis et cernés au possible, tu te demandes parfois s'ils ne sont pas devenus légèrement trop grands, mais comme personne ne paraît partager ton étrange avis, tu te tairas une fois de plus. Une fois ce détail passé, c'est tout naturellement que tu glisses sur tes pommettes hautes, et saillantes, que la récente maigreur de tes joues quelque peu creusées fait ressortir plus encore. Mais qu'importe, rien ne t'empêche de demeurer jolie, la plus jolie, même. Sur ta bouche aux lèvres fines, boudeuses et rougies par de fréquents mordillages de ta part, tu ne t'éterniseras pas, de même que sur le reste de ton visage pâle aux traits juvéniles, livide ces derniers temps, qui ne semble s'animer que lorsque tu cours ou ris, et que tes joues se colorent quelque peu, rose foncé, rouge clair, qu'importe. Tes longs cheveux blonds et lisses, presque blancs ou argentés tellement ils ont l'air clairs, te captivent et te fascinent toujours autant, tu y tiens sans doute plus qu'à ta jolie moue ou même ta vie. Du reste, tous tes efforts pour grandir n'ont jamais porté leurs fruits, et tous ne te donneraient que treize ou quatorze ans, ta taille n'étant pas pour arranger tes mines enfantines. De ta silhouette mince quoi que quelque peu athlétique, l'on ne dira rien de plus, simplement car ce ne doit pas être réellement la peine, ne crois-tu pas ?

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