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 Long road to ruin} Ae'

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Message#Sujet: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeMer 8 Fév - 15:56

    Pour une fois, il était à sa place. Et personne n'aurait rien à y redire. Ni Beresford, cet affreux à l'affût de la moindre faute. Ni Dippet, chez qui il n'avait pas fait de séjour depuis quelque temps. Les profs avaient dû renoncer à embêter leur supérieur hiérarchique avec son cas. Ni cette enquiquineuse de Joyce Carlson qui l'asticotait bien trop souvent à son goût.

    Non, aujourd'hui, c'était le week-end. Aujourd'hui, il faisait beau. Alors aujourd'hui, Manfred était sortit dehors, faisant, une fois n'est pas coutume, comme bon nombre de ses camarades. Même si c'était son objectif initial, le poufsouffle se serait tout de même retrouvé dehors, quelques soient ses intentions premières. Car dès la sortie de sa salle commune, il était tombé sur Beresford qui, un sourire mielleux et ironique accroché aux lèvres, l'avait bien gentiment escorté jusqu'aux portes de l'établissement, s'assurant par la même occasion que le gamin restait bien à l'extérieur du château. Il lui avait jeté un « Z'avez rien de mieux à faire, franchement ? » pour la forme, avant de décamper dans le parc. Beresford et sa baguette pointue l'avait toujours un peu dérangé.

    Il s'était aventuré dans un coin pas trop loin des portes. Marcher, c'était embêtant. Il s'était assis contre le tronc d'un arbre choisit au hasard parmi les trois-quatre qui formaient le petit bosquet où il s'était arrêté. Il avait ronchonné à voix haute sur le fait que l'herbe était trop froide. Et il aurait pu continuer ainsi pendant de nombreuses minutes. L'arbre qui était toujours haut, l'ombrage trop important du feuillage, l'écorce rugueuse qui lui faisait mal au dos. La température qui était trop froide à l'ombre, mais trop chaude au soleil, l'uniforme de Poudlard qui le grattait, le rôti de ce midi qu'il avait trouvé trop cuit, la chouette de son voisin de table qui était trop bruyante, le banc qui n'était pas confortable... Il y avait tant de choses dont où pouvait se plaindre dès qu'on y prêtait attention... Dès qu'on cherchait les défauts... Le château trop grand, trop froid, trop peu chauffé.
    Car rien, jamais, n'était parfait.

    Oui, Manfred aurait sûrement pu continuer toute la journée. Mais il était seul, sanas personne pour l'entendre. Alors il se contentait de faire ce constat pathétique dans sa tête. Au creux de sa main droite, il avait ramassé quelques gravillons. Il piochait parfois dans cette petite réserve, envoyant avec plus ou moins de force les projectiles improvisés sur différentes structures. L'arbre d'à côté. Le dos de la serdaigle de troisième année qui lisait un livre non loin. Les feuilles mortes. La chouette qui rentrait à la volière, qui lui adressa un ululement indigné en évitant le gravillon sans difficulté.

    Il s'ennuyait... Le poufsouffle fit sautiller la petite dizaine de gravillons dans sa main droite, avant de décider d'arrêter cette occupation stupide d'envoyer tous les gravillons d'un coup sur le dos de la bleue. Outrée, la troisième année qui n'avait jusqu'alors rien dit s'était retournée vers Manfred, un air mécontent clairement affiché sur le visage.

    - Quoi ?

    Un regard peu vraiment amical, un ton un peu agressif. Il n'en fallut pas plus pour que les reproches de la demoiselle meurent dans sa gorge, et qu'elle préfère rassembler ses affaires avant de partir s'installer plus loin. Pffff. Ce monde était tellement déprimant...
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Message#Sujet: Re: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeJeu 9 Fév - 21:00

Aelycia & Manfred
« Il suffirait d'un seul de tes sourires pour que je cède, tu le sais, ça? »


    C’était une journée comme tant d’autres qui s’annonçait. Une nouvelle page de sa vie qui se tournait. Un jour nouveau ou Aelycia allait tenter de s’évader dans la lecture, la lecture bénie qui lui permettait de vivre par procuration la vie bien moins compliquée des personnages du roman. Elle avait toujours adoré lire, et ce d’aussi loin qu’elle s’en souvienne. Au tout début, ce n’était que pour le plaisir de la lecture, de sentir entre ses doigts les fines pages parcheminées, frôler les « blessures » du livre pour tenter de deviner son histoire, les mains dans lesquelles il est déjà passé… Puis en grandissant ce plaisir c’était transformé en un désir de connaissances sans fin, qui prenait le pas sur tout le reste. Elle aimait juste apprendre de nouvelles choses, se sentir plus érudite que la seconde d’avant lui procurait un plaisir inégalé jusqu’à présent. Quoi qu’en pensent les autres, qu’elle était étrange, peut-être même un peu folle sur les bords, cela ne la dérangeait pas. Elle aimait apprendre, comprendre, et c’était tout ce qui comptait. De plus, la lecture avait un avantage certain, irréfutable : elle permettait d’oublier, même pour quelques minutes, ses propres problèmes. C’était un soulagement jusqu’au retour à la vraie vie. Là il fallait juste accepter. La tête haute, le dos bien droit, avancer et vaincre les murs qui s'interposaient entre elle et son destin.
    Ce qui était plus simple à dire qu’à faire.

    Le mur, ce matin-là, était personnifié par Edward Loiyd. L’insupportable Serpentard avait décidé de persécuter Aelycia depuis que celle-ci, en plus de lui tenir tête à chacune de leurs confrontations, lui avait annoncé clairement qu’il ne pourrait pas espérer passer en année supérieure s’il continuait à jouer les durs à cuire et à tenter de paraître moins misérable qu’il ne l’était. Autant dire qu’il n’avait pas vraiment aimé la réflexion, qui n’avait pourtant, à l’origine, rien de méchant. Lycia n’était pas le genre de personne cherchant les ennuis, elle se contentait de rester à l’écart tant qu’elle le pouvait, et de les affronter une fois qu’elle n’avait plus d’autre choix. Mais pour une fois, elle n’avait pas réussi à tempérer complètement le cœur de lionne qui sommeillait en elle, et avait provoqué Loiyd une fois de trop. Aussi elle mettait un point d’honneur à l’éviter depuis toute une semaine, sentant les représailles arriver. Ou en tout cas, gardait sa baguette à portée de main. On ne savait jamais.

    Malheureusement, après avoir fini son déjeuner, elle s’était rendu compte que le manuel de sortilèges avancés qu’elle étudiait était resté dans son dortoir. Ni une ni deux, elle avait récupéré le sac le contenant et c’était dirigé vers la bibliothèque pour lire au calme. Sauf que le chemin du retour c’était soldé par une mauvaise rencontre : Loiyd au détour d’un couloir, qui l’attendait avec impatience. Et comme un malheur n’arrivait jamais sans l’autre, elle avait oublié sa baguette sur son lit. Ce qui ne lui arrivait jamais, oh grand jamais. Sauf que si elle n’avait pas fait cette regrettable erreur, cela n’aurait pas été amusant. Bien sûr.

    Aelycia sortait tout juste du château, la chemise en lambeau, les cheveux en bataille, et accompagnée d’un léger boitillement. Elle repensait avec colère aux événements précédents, à son impuissance face à son agresseur. Se sentir si faible, si fragile sans sa baguette était ce qui l’énervait le plus. Et Loiyd ne s’était pas retenu, au contraire, se défouler sur elle alors qu’elle était impuissante l’avait sans doute bien fait rire. Cet idiot de Serpentard, comme prévu, ne savait se servir que de ses poings, et de sa baguette. De plus, vu les regards lancés sur son passage, elle devait avoir l’air d’une folle échappée de l’asile, à serrer son sac contre sa poitrine comme si sa vie en dépendait, et à garder le visage résolument fixé devant elle dans une expression qui ne laissait rien présager de bon. Il n’y avait rien de mieux qu’un petit accrochage comme celui-ci pour la mettre de mauvaise humeur et gâcher son week-end.

    Le parc, loin d’être vide, accueillaient de nombreux élèves venus pour profiter du beau temps. Aelycia, elle, se fichait bien que le ciel soit bleu ou gris, ou même qu’il pleuve. Elle n’avait qu’une envie : s’asseoir quelque part, fermer les yeux et se laisser emporter par le sommeil. Ainsi elle ne ressentirait plus ce douloureux élancement dans son genoux, ni ce mépris envers sa personne : sans magie, elle n’était plus rien. Cette constatation la faisait souffrir bien plus que ses blessures.

    Le vent qui soufflait lui fit du bien, et Aelycia s’arrêta un instant, pour profiter de l’agréable sensation que lui procurait la fraîcheur du vent. Ce ne serait pas de trop pour qu’enfin elle retrouve son calme. Etrangement, même si le parc était bondé, elle remarqua qu’il n’y avait que peu de bruit ici, près de la porte. C’était étonnant vu qu’elle savait qu’il y avait juste à côté un petit bosquet parfaitement adaptés pour tous ceux qui voulaient ne rien faire. Elle y allait d’ailleurs fréquemment. Lycia, serrant toujours fermement son sac, se retourna vers le lieu auquel elle pensait.
    Et alors, elle comprit pourquoi personne n’osait s’approcher.

    Manfred était adossé juste là, s’amusant à jeter un peu hasard de pauvres gravillons qui n’avaient rien demandés à personne. Il avait l’air de profondément s’ennuyer. En voyant le visage fermé du Poufsouffle, Ae’ sentit son cœur se serrer, à la fois d’agacement et de tristesse. Elle détestait le voir ainsi. C’était encore plus douloureux que son genou qui saignait, que tous les coups de Loiyd réunis. Comme à chaque fois qu’elle posait ses yeux sur son ami d’enfance, elle sentait son cœur s’affoler et un amer sentiment lui couper la respiration. C’était plus fort qu’elle, plus fort que tout. Incontrôlable. Un sentiment qui balayait tout plus facilement qu’une bourrasque de vent.

    Aelycia n’osait plus esquisser le moindre geste, se contentant de fixer le Poufsouffle d’un air indéfinissable et troublé. C’était encore l’un des effets secondaires de cette maladie que tous appelaient « amour ». Elle mourrait d’envie de s’approcher de lui, de s’asseoir à ses côtés, et de lui parler comme lorsqu’ils étaient encore de proches amis. Mais c’était impossible. Ce temps était révolu, et aujourd’hui Manfred la détestait, comme à peu près tout ce qui se rapportait à la magie. D’ailleurs il ne devait pas non plus apprécier d’avoir dans son champ de vision le dos d’une Serdaigle plongée dans sa lecture, puisqu’il se mit à lui lancer des cailloux. Lycia poussa un soupir, fermant les yeux un instant. C’était avec ce comportement là que tout le monde le prenait pour un garçon violent et peu fréquentable. Ce qu’il était, d’accord. Mais ayant connu le petit Manfred mignon et plein de vie, Aelycia avait encore du mal à s’adapter à ce personnage si différent, si sombre. Si désespéré.
    Le « quoi » mal aimable du garçon retentit jusqu’à ses oreilles et, dans un nouveau soupir vaincu, la jeune femme blonde se décida à traîner difficilement sa jambe jusqu’à l’endroit où se trouvait celui qui occupait son esprit. L’envie de lui parler était trop forte, ce qui était particulièrement préoccupant quand on savait que Lycia n’avait jamais envie de parler à quelqu’un d'autre que son reflet le matin. Presque jamais. Se plantant devant le jeune homme, la Gryffondor tenta de se reconstituer son habituelle impassibilité qui avait disparue dès qu’elle l’avait aperçu. Lui et son habituel air agressif et ennuyé.

    « Je peux m’asseoir ici ? A moins que tu ne veuilles aussi me lancer des cailloux… » commença-telle d’une voix qui était sans doute un peu trop cassante pour faire naturelle. C’était toujours pareil. Elle ne pouvait s’empêcher de se montrer si froide lorsqu’il s’agissait de Manfred. Pour essayer de se protéger, peut-être. Parce que c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour dissimuler ses sentiments, les refouler tant bien que mal. Même si ça ne changeait rien à ce qu’elle ressentait vraiment.
    Sans attendre de réponse (qu’elle pensait de toute façon négative), Lycia se laissa tomber au sol avec un manque total de grâce. Ce qui n’était pas son genre, il fallait dire. Mais même en faisant des efforts pour retrouver sa dignité, ça n’aurait pas servi à grand-chose vu son état général : vêtements déchirés, cheveux décoiffés, genoux égratignés… En un mot, déplorable. Peut-être aurait-t-il été plus sage d’aller à l’infirmerie. Et au moins elle aurait pu éviter une confrontation avec Manfred. Mais elle détestait se sentir dépendante de quelqu’un, même de l’infirmière. Encore moins de Manfred, sur lequel elle fixa son regard clair et… Clairement hostile. D’accord, pour l’instant il n’avait rien fait qui aurait mérité une telle expression. Mais même sans le savoir il lui compliquait la vie (comme si elle ne l’était pas déjà asser, compliquée), et ça méritait bien un petit regard mauvais.

    « Tu as l’air de t’amuser. »

    Ceci étant, bien entendu, purement ironique, même si son ton n'en laissait rien paraître. Mais elle était trop lasse pour mettre le ton. Trop désespérée. Si Manfred s’amusait, alors elle était au comble du bonheur. Ce qui n’était pas vraiment le cas.
    Car la seule présence de Manfred suffisait à assombrir sa journée. Dans les livres, on disait que le sentiment amoureux produisait au contraire l'impression que tout était beau, léger et merveilleux. Mais dans son cas, étant donné que cela lui rappelait son manque de contrôle sur ses pensées et sa vie, l’effet était inverse.
    L’amour était vraiment inutile.
    Et il fallait toujours que ça tombe sur elle.



Dernière édition par Aelycia L. Swan le Lun 23 Juil - 11:25, édité 2 fois
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Message#Sujet: Re: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeVen 10 Fév - 23:13

    Un sentiment de supériorité l'envahi alors que la gamine s'en allait sans demander son reste. Embêter les autres était tellement facile... Il n'en fallait pas beaucoup. C'était bien plus dur de se faire apprécier que de se faire détester. Alors pourquoi chercher la difficulté ? Pourquoi s'entêter à se faire simplement apprécier par des personnes qu'il n'aimait pas réellement, qui le dégoûtait et qui prenaient de toute manière un grand plaisir à se plaindre de lui à tous leurs pseudos amis ?

    Une ombre vint soudain assombrir son petit coin ensoleillé. Il avait fait exprès de s'asseoir du côté du tronc qui lui permettrait de profiter des rayons solaires, l'ombre de l'érable se projetant de l'autre côté du tronc. Alors forcément, il se passait quelque chose. Le soleil n'avait pas pu faire un saut aussi important dans le ciel en si peu de temps. Quittant la surface sans ride du lac au loin des yeux, le poufsouffle leva un regard courroucé vers l'individu qui venait à la fois perturber sa tranquillité relative et monopoliser son soleil. Les remarques bien senties qu'il s’apprêtait à déverser sur l'élève imprudents restèrent dans sa gorge lorsqu'il reconnu la blonde. Une moue ennuyée fit son apparition, comme souvent lorsqu'Aelycia se trouvait en face de lui. Car c'était bien d'elle dont il s'agissait à l'instant...

    - Je peux m’asseoir ici ? A moins que tu ne veuilles aussi me lancer des cailloux…

    Il se retint juste à temps de pousser un soupir. Levant exagérément les yeux au ciel, Manfred se contenta de tourner la tête vers la droite, évitant de regarder la Gryffondor qui venait de s'asseoir à ses côtés. La façon dont elle lui parlait ne lui plaisait tout de même pas beaucoup. Certes, il avait changé depuis l'avant Poudlard... Mais elle aussi. L'Aelycia de ses souvenirs était bien plus gentille et aimable. Sans doute était-ce un jeu de causes à effet, et en était-il l'événement déclencheur...

    - Tu as l’air de t’amuser.

    Sa mâchoire se crispa un court instant avant qu'il ne tourne la tête vers Aelycia. A son regard hostile, il retourna un coup d'oeil mécontent. Non mais oh. L'Angleterre était un pays libre, non ? Même ses satanés sorciers, de ce qu'il en savait. Et ce qu'il faisait de ses week-ends ne regardait absolument pas la rouge et or.

    - Ecoute, j'ai déjà une mère, alors si t'es venue uniquement pour ça...

    Non, mais c'est vrai aussi... Certes, jeter des gravillons sur ce qui l'entourait, que ce soit vivant ou non, n'était pas la plus intelligente des activités. Certes, il était sans doute idiot. Mais quand bien même tout ceci était vrai, cela ne donnait aucun droit à Aelycia de le lui faire remarquer de la sorte... Ce qu'il ne supportait pas en fait, c'était l'espèce de reproche qu'il percevait caché sous son discours.

    Il poussa un petit soupir. Certes, Ae' était embêtante. Mais elle était aussi son amie d'enfance, quelque part bien caché. Et l'état dans lequel elle se trouvait n'avait pas vraiment échappé au poufsouffle. Pour ça, il aurait fallu que le pauvre soit aveugle...

    - T'as l'air d'un épouvantail...

    Une remarque pertinente et judicieuse, n'est-il pas ? Tout en finesse...
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Message#Sujet: Re: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeDim 4 Mar - 13:00

    Même si son voisin n’était autre que Manfred –ce qui était loin de réjouir Aelycia- cela lui fit un bien fou de se poser enfin. Car, n’empêche, l’école était grande, et se faire presque tous les escaliers dans un état aussi piètre que le sien était plutôt difficile. Et puis il faisait beau, aujourd’hui. Le soleil venait poser ses rayons dorés sur son visage, répandre une douce sur chaleur sur sa peau. C’était agréable. Jusqu’à ce que la voix mécontente de Manfred vienne interrompre son délire « The sun is my life and that's it. »

    - Ecoute, j'ai déjà une mère, alors si t'es venue uniquement pour ça...

    Lycia leva les yeux au ciel, dans un geste purement manfredien (et voilà qu’elle se mettait même à agir comme lui !), fermant résolument la bouche pour ne pas lui répondre que si sa mère voyait comment il se comportait, elle n’apprécierait sans doute aussi peu qu’elle. Mais elle se retint. Parce que certes la jeune Gryffondor avait beaucoup de mal à accepter les changements qui s’étaient opérés chez Manfred, mais, en même temps, elle ne voulait pas qu’il s’imagine qu’elle était là pour lui faire la morale ou quelque chose dans le genre. Bon, son entrée dans la discussion y ressemblait fort, mais ce n’était pas le but recherché. Parce que Ae’ savait bien que ce n’était pas ses paroles pleines de bon sens qui allaient faire que Manfred redevienne tout mignon, comme autrefois. De plus, au moins, son caractère acariâtre servait-il à quelque chose : personne ne voulait l’approcher de peur de se faire jeter comme un balais usagé, et du coup, Lycia serait tranquille le temps qu’elle resterait près de Manfred. Même Loiyd y réfléchirait à deux fois avant de lui chercher des noises, il n’était pas exactement suicidaire (quoique Aelycia avait bien l’intention de trouver un moyen de lui faire payer pour aujourd’hui. Elle n’était pas très vindicative, mais là il avait été trop loin.).

    « Pas besoin d’être autant sur la défensive, je ne faisais que constater ce qui crève les yeux. » déclarât-telle enfin, moitié sincère, moitié de mauvaise foi. D’accord, sa remarque n’était pas toute innocente, elle voulait bien faire remarquer à Manfred qu’il pourrait faire autre chose de sa vie que de balancer des cailloux sur une pauvre Serdaigle (étudier par exemple, ça ne lui ferait pas de mal), mais en même temps, c’était bien la vérité : il s’ennuyait. Elle le connaissait bien, depuis le temps, et même si à partir de leur entrée à Poudlard ils s’étaient irrémédiablement éloignés l’un de l’autre, et qu’elle n’arrivait plus à le cerner comme avant, elle pouvait faire des déductions de base. Comme si il était de mauvaise humeur (tout le temps quoi), ennuyé, ou joyeux ; ce qui n’arrivait jamais lorsqu’il était loin de Noah. C’était bien dommage, d’ailleurs. Parce qu’un Manfred content était déjà bien plus agréable qu’un Manfred blasé, et puis il avait un si beau sourire. Elle aurait aimé être capable de le faire sourire autant que Noah… Ae’ secoua violemment la tête (ce qui d'un point de vu extérieur devait la faire passer pour plus folle qu'elle ne l'était déjà, à sa parler intérieurement). Elle s’en fichait, de son sourire. Elle s’en fichait bien, alors autant arrêter d’y penser. Mais étais-ce seulement possible ?
    La jeune femme ferma les yeux et tourna la tête afin que Manfred ne puisse voir à quel point elle était troublée. C’était agaçant. A ses côtés elle n’arrivait plus à rien contrôler, que ce soit sa voix, son expression, ses pensées…

    - T'as l'air d'un épouvantail...

    Aelycia se permis une grimace. Oui bon, d’accord, elle ne ressemblait plus à rien depuis que cet idiot congénital de Loiyd avait eu la mauvaise idée de vouloir tester des sortilèges (qu’il ne maîtrisait même pas) sur elle. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle appréciait qu’on le lui fasse remarquer (surtout pas de la part de Manfred). Elle qui était toujours tirée à quatre épingles, faisant attention à ce que tout soit parfait, par un plis en trop, pas un bout de tissus dépassant… Son côté minutieuse lui disait de partir tout de suite dans son dortoir pour rattraper le coup, mais non. Elle était fatiguée. Elle avait toujours autant envie de dormir. Et n’avait pas la moindre envie de recroiser Loiyd alors qu’elle n’avait plus sa baguette. C’était surtout ça en fait.

    « Tu es très observateur dit donc, Manfred. Mais je crois qu’en cet instant tout épouvantail normalement constitué se moquerait de moi. » dit-elle, un sourire ironique aux lèvres. Autant être réaliste, et se moquer toute seule d’elle avant que quelqu’un d’autre ne le fasse (comme un certain Manfred). D’ailleurs, si celui-ci attendait une explication de sa part, il pouvait toujours courir. Elle n’avait pas l’intention de lui révéler son humiliation et son incapacité à se défendre sans la magie. C’était bien trop dur pour elle de l’accepter, pas besoin non plus de le crier sur tous les toits. Et elle avait sa fierté (ou du moins ce qu’il en restait) à préserver. Si seulement une fois humaine elle pouvait avoir la même force que lorsqu’elle était sous sa forme de louve !! Là les Serpentard et autres imbéciles y réfléchiraient à deux fois avant de la prendre pour cible.
    Enfin, Ae’ se dit que ce serait une très bonne idée de s’éloigner de cet épineux sujet qu’était la confrontation avec Loiyd pour que Manfred ne se pose pas trop de questions. Et pour cela, quoi de mieux que d’opérer un changement à quatre-vingt-dix degrés ? En parlant d’un autre sujet constellé d’épines, même si celui-ci, c’était par rapport à Manfred…

    « Au fait, j’ai croisé Noah, pendant les vacances. Nous avons discutés. »

    Aelycia décida qu’il était temps de rouvrir les yeux pour fixer Manfred de son regard insondable. Ella avait passé de plus ou moins bonnes vacances, pour l’unique raison que Chris était passé la voir une petite semaine. Une semaine bénie ou elle avait pu trouver des excuses pour ne pas croiser autant que d’habitude ses parents. Depuis qu’elle avait appris son adoption, leur relation était tellement tendue qu’on pouvait presque sentir la tension dans l’air. Chris lui avait permis de décompresser, un peu. Et elle avait croisé par hasard Noah avec une bande d’amis, alors ils avaient discutés pendant quelques minutes. Cela lui avait fait plaisir mais, en même temps, l’avait rendue triste. Parce qu’elle se doutait que Manfred devait être non loin de là, heureux d’avoir retrouvé son jumeaux, enfin souriant et épanoui. Et elle, parce qu’elle était une sorcière, n’arriverait jamais à produire la même réaction.

    « Mais je ne t’ai pas vu. » termina-t-elle, de la rancœur dans la voix. Oui, elle aurait adoré pouvoir tenter de repasser un moment aussi merveilleux que lorsqu’ils étaient trois gamins innocents, qui s’amusaient, rigolaient ensembles, qui jouaient à des jeux comme la marelle ou le saute-mouton. Des jeux qu’ils lui avaient appris, par ailleurs. Aelycia jeta un regard sombre et accusateur sur Manfred, comme si c’était de sa faute que tout allait mal dans sa vie. Ce qui n’était pas exactement le cas, mais il n’était pas blanc comme neige non plus. Si seulement il savait tout ce qu'elle avait sur le coeur...
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Message#Sujet: Re: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeSam 17 Mar - 18:19

    La réplique qu'il venait de lui sortir, la remettant quelque peu à sa place fit lever les yeux au ciel à Aelycia. Il la saoulait. Au moins, c'était clair, même si au fond, il avait toujours plus ou moins su que l’attitude qu'il adoptait à Poudlard la contrariait... Il ne se souvenait plus s'ils en avaient déjà parlé... A vrai dire, c'était sûrement le cas. Le changement qui s'était opéré en lui était tellement évident lorsque comme Aelycia on le connaissait avant, qu'il était impossible de ne pas le remarquer. Ils avaient dû en parler, donc. Un jour. Sûrement quelques mois après l'arrivée de Manfred en première année. Après qu'il ait terminé de la bouder parce qu'elle ne lui avait jamais parlé de son appartenance au monde sorcier...

    Pour l'apprendre, il avait fallut qu'il soit à son tour embarqué dans toute cette histoire. Il ne l'avait pas vu dans le Poudlard Express. C'était seulement à la sortie de la Grande Salle, après qu'il ait été envoyé à Poufsouffle qu'elle était venue l'aborder. Il lui en avait voulu... Énormément. Sans doute trop d'ailleurs. Ignorant de tout ce qui avait trait à cette magie si particulière, il en était même arrivé à la conclusion que la sorcellerie d'Aelycia l'avait contaminé, et que c'était pour cela qu'il avait été séparé de Noah... Bien sûr, il avait compris qu'il n'en était rien, depuis le temps. C'était simplement un mauvais coup du destin.

    Aelycia n'avait rien dit. N'avait pas répliqué. Sans doute avait-elle abandonné la partie, connaissant Manfred bien mieux que ses prétendus meilleurs amis.

    - Pas besoin d’être autant sur la défensive, je ne faisais que constater ce qui crève les yeux.

    Elle l'agaçait. Sans arrêt, des petites piques anodines, qui l'enfonçait. Certes, il n'était pas l'individu le plus amical ni le plus gentil de l'Angleterre. Il en était même loin. Mais quitte à choisir, il aurait préféré rester seul. Seul sous cet arbre. Dans une bulle de silence, percée uniquement, peut être, par les bruits de la nature et du vent. Le genre de bruits normaux, que l'on pouvait retrouver sans problème dans l'univers normal.

    Pourtant, il aurait bien voulu qu'il n'en soit rien. Qu'il ait continué à apprécier Aelycia autant qu'à l'époque. Oui, il aurait bien voulut... Qu'aucun d'eux ne soit parti ici. Qu'ils soient resté des êtres dépourvus de magie. Qu'ils aient continué à évoluer dans ce monde si normal, tous ensemble, à leur rythme. Ce Poudlard avait massacré sa vie. L'éloignement avec Noah. La détérioration de ses relations avec la blonde. Mais le fossé s'était creusé, indéniablement. Augmentant au fils des ans, sans que ni l'un ni l'autre ne soit vraiment capable de pardonner à l'autre. Manfred de pardonner à Aelycia le fait d'être une sorcière. Aelycia de pardonner à Manfred d'être devenu ce qu'il était.

    Son regard se détacha des brins d'herbe pour se poser sur une Aalycia un peu perturbée. Elle arrêta de secouer la tête avant de se détourner de lui. Son uniforme était vraiment dans un sale état... La blonde était fière. Et plutôt douée dans cette stupidité qu'était la magie, au grand désespoir de Manfred qui aurait préféré qu'elle la rejette comme lui le faisait. Un court instant il essaya d'imaginé qui avait bien pu lui faire ça... Pour se rendre compte qu'à chaque fois, c'était Aelycia qui venait lui parler, et qu'il ne savait rien de sa vie à Poudlard en dehors de ce qu'elle lui racontait. Les élèves qui en avaient après elle, il n'aurait pas pu les lister, même en y mettant du sien.

    Sa remarque quant à son apparence lui tira un grimace. De son côté, il ne pu qu'arborer un léger sourire moqueur, renforcé par l'auto-dérision dont fit preuve la gryffondor l'instant d'après. De si loin qu'il se souvienne, Aelycia avait toujours fait attention à elle. La petite fille qui venait jouer avec Noah et lui portait une attention toute particulière à ses jupes et chaussures, évitant les flaques d'eau là où Noah sautait dedans à pieds joints.

    - Au fait, j’ai croisé Noah, pendant les vacances. Nous avons discutés.

    Toute expression disparu instantanément à ces mots pour laisser placer à une mine renfrognée. Le sujet de son frère était toujours très délicat à aborder avec lui. Savoir qu'Aelycia avait profité de la présence de Noah lui faisait mal au cœur. A cet instant, il éprouvait une profonde jalousie envers elle. Pouvoir passer des moments avec lui était l'une des choses qui rendaient son monde plus beau. Plus agréable. Meilleur. Et partager cela était difficile pour lui. Possessif, il aurait préféré garder son jumeau uniquement pour lui.

    Lorsqu'ils étaient plus jeunes, cela ne le dérangeait pas autant. Ils avaient même passé d'inoubliables moments tous ensembles. Mais maintenant qu'il perdait la présence de son frère à chaque période scolaire, celle ci lui était devenue de plus en plus précieuse... Et pourtant, il appréciait Aelycia. Sans doute plus que n'importe qui d'autres au sein du château.

    - Mais je ne t’ai pas vu.

    La rancœur qui se dégageait de ces paroles et le regard noir que lui lança la blonde le firent rentrer derrière ses retranchements. Instinctivement, il plissa les paupières et, dédaigneusement, lui balança quelques mots.

    - Et alors, c'est pas comme si j'étais ton animal de compagnie.

    Conscient d'avoir été un peu brusque, il ajouta un peu plus calmement la suite.

    - De toute manière, on se voit bien assez souvent ici...

    Manfred n'avait jamais été très doué en matière de diplomatie. Aelycia pouvait très bien prendre très mal ces derniers mots. Elle pouvait comprendre que Manfred préférait ne pas la voir pendant les vacances scolaires. Ou qu'il en avait marre de la croiser. A vrai dire, il n’avait pas vraiment réfléchit à tout ça. C'était sorti, voilà tout. Et il n'avait pas mesurer l'impact que ses paroles pouvaient avoir...
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Message#Sujet: Re: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeJeu 10 Mai - 20:39

    Si Aelycia n’avait pas été aveuglée par une rancœur stupide, si elle ne venait pas de subir une humiliation particulièrement éprouvante, peut-être aurait-elle autrement réfléchie avant de parler. Elle était pourtant, de tous les individus qui foulaient le sol de Poudlard, la seule à connaître vraiment Manfred Olivier. Lorsque les autres le prenaient pour une brute teigneuse et sans cœur, elle voyait derrière ses coups la douleur qui l’habitait. Il souffrait terriblement de la séparation avec son frère. D’être loin de son jumeau, de sa moitié, le seul capable d’apaiser ses blessures. Oui, elle le connaissait tellement bien que c’en était d’autant plus terrible de le voir ainsi sombrer vers des ténèbres qui ne connaissaient que lui. Elle détestait le voir se comporter avec aussi peu de savoir vivre, rejeter tout ce qui touchait de près ou de loin à la magie parce que cela l’avait éloigné de Noah. Et pourtant, il aurait dû prendre cela comme une bénédiction. Aelycia croyait le connaître sur le bout des doigts, mais d’un côté, elle ne le comprenait pas. Elle-même adorait la magie, elle était née dedans et ne risquait pas d’en ressortir avant longtemps. Une vie sans magie c’était comme un Manfred sans Noah. Ce ne serait pas une vie, tout simplement. Mais elle ne pouvait toujours imaginer que quelqu’un puisse désirer plus que tout autre chose de n’être qu’un simple moldu, normal, banal.

    Et pourtant, malgré tout ce qu’elle supposait savoir de Manfred, elle s’était risquée à parler de Noah. Elle savait très bien que cela n’allait pas lui plaire. Et qu’il allait –encore, se renfermer comme une huître, comme il savait si bien le faire. Mais en même temps, elle commençait à en avoir par-dessus la tête, des mensonges de ses parents, des coups bas des Serpentards, du masque ridicule de Manfred… Sans oublier la guerre qui semblait sans fin, touchant les moldus autant que les sorciers. Il était étrange que malgré toutes leurs différences, ces deux peuples connaissaient les mêmes malheurs, les mêmes combats : contre des tyrans sans scrupules. Elle s’inquiétait même à plus grande échelle pour les conséquences qu’aurait cette joute contre ce Hitler et Grindelwald, pour les victimes innocentes de deux pauvres fous aveuglés par le pouvoirs, pour ses parents qui luttaient jours après jours pour protéger les leurs… Même Manfred n’était pas protégé par le fait qu’il était d’origine moldue, au contraire le danger était d’autant plus présent qu’il pouvait être attaqué des deux côtés…
    Décidément son esprit était occupé par bien trop de soucis. Alors qu’elle aurait dû se concentrer sur ses études et son irrépressible curiosité quasi maladive, elle se mettait à se soucier de la sécurité des autres… Au point d’oublier carrément qu’elle aussi, pouvait être en danger. C’était totalement… tout sauf elle. Et après on s’étonnait qu’elle se mette en colère ! Elle n’en pouvait plus de garder un air indifférent alors que tout autour d’elle le monde s’écroulant, Manfred s’éloignait irrémédiablement d’elle…

    Un désagréable pressentiment la prit lorsqu’à ses mots si indélicats, elle vit l’expression de Manfred changer du tout au tout… et voilà qu’il recommençait. Cet air renfrogné et continuellement ennuyé qui le poursuivait ou qu’il aille, avec qui qu’il soit. Elle ne le voyait jamais sourire, et c’était tout à fait déstabilisant. Certes elle-même n’était pas un model et n’aurait pas dû le juger, vu que côté sociabilité elle était un peu… nulle. Mais au moins ne tapait-elle pas sur tout ce qui bougeait et ne traînait pas avec de futurs délinquants mal élevés et de mauvaise fréquentation. Mieux, elle ne traînait avec personne, comme cela la question était vite réglée. Quoi qu’il en soit, elle n’aimait pas ce que laissait présager le jeune Poufsouffle. La colère. La jalousie. La rancœur. C’était tout ce qu’elle provoquait chez lui. Il la détestait. Voilà.

    - Et alors, c'est pas comme si j'étais ton animal de compagnie.

    Oui, voilà, elle avait raison. Aelycia serra le poing tout en lançant un regard furieux au brun qui lui parlait si dédaigneusement. Comme si elle n’était rien qu’une agaçante bestiole en travers de son chemin, un contre temps fort agaçant. Comme s’ils n’avaient jamais vécus tant de merveilleux moments lorsqu’ils étaient petits, ou qu’elle n’avait jamais été rien d’autre qu’une passade. Cela la mettait en colère. Et quand on connaissait l’Aelycia toujours froide et tempérée, cela était d’autant plus étonnant de le voir fusiller littéralement Manfred du regard. De la colère pour des paroles qu’elle considérait comme injustifiées, de la colère pour empêcher de s’avouer que cela faisait mal. Beaucoup plus mal qu’il n’y paraissait. Autant la jolie blonde se fichait royalement que tous se retournent contre elle ou ne l’apprécient pas parce qu’elle avait l’air de les prendre de haut ; autant une telle réaction, une telle inattention de Manfred la blessait.

    Depuis qu’elle avait découvert que lui aussi était sorcier, elle l’avait observé de loin, surveillant son avancée dans ce monde tout nouveau pour lui, veillant à ses arrières pour qu’il ne lui arrive rien de fâcheux. Mais cela n’avait pas servi à grand-chose pour endiguer la fureur d’être éloigné de Noah. Non, car Manfred était comme un fleuve. Tumultueux, sombre, indomptable et surtout, très dangereux. Parce qu’il était imprévisible de par ses réactions qui réussissaient toujours d’une façon ou d’une autre à perturber Lycia. Et aussi dans le sens ou, jamais il ne la laissait approcher trop près. Il se braquait, il s’énervait, il l’enfonçait. Aelycia ne savait pas ce qu’elle devait en conclure. Qu’il ne voulait plus avoir affaire à elle ? Qu’il la haïssait pour ce qu’elle était ? Elle ne savait quoi penser et pour la première fois de sa courte existence, elle n’arrivait pas à savoir avec exactitude ce qui se cachait derrière son masque. Sans doute que ses sentiments quelque peu… particuliers à son égard y étaient pour quelque chose. Ils émoussaient son instinct et son sens de l’observation dès que Manfred était dans son champ de vision. Aussi cela expliquerait-il qu’elle ne remarque pas les tentatives peu fructueuses du garçon pour rattraper ses dures paroles. Et même, qu’au contraire, cela achève de briser ses dernières défenses déjà vacillantes…

    - De toute manière, on se voit bien assez souvent ici...

    La sourde colère qui était sur le point d’éclater pour révéler au grand jour tout ce qu’elle avait à reprocher au Poufsouffle (ce qui aurait d’ailleurs été une regrettable erreur vu qu’il se serait encore braqué) ; tomba d’un coup. Tout comme Aelycia si elle avait été debout. Ses épaules soudainement s’affaissèrent et elle courba le dos, comme accablée d’un poids trop lourd pour elle.
    " Bam. " Voilà en un mot ce que cela lui faisait. Une grande claque. Une chute vertigineuse dans un abîme sans fond. Elle aurait dû s’y attendre, bien sûr. Elle qui se vantait d’avoir de l’esprit et de savoir s’en servir, elle aurait dû se préparer au fait qu’elle n’était qu’un poids pour Manfred. Qu’il en avait plus qu’assez de l’avoir sur le dos à toujours lui envoyer des piques de ci de là. Mais c’était tout ce qu’elle avait trouvé pour traduire ce qu’elle ressentait, à l’intérieur. Elle l’aimait. C’était stupide, mais c’était ainsi. Alors elle avait essayé comme elle le pouvait de le remettre dans le « droit chemin ». Ahaha. Pauvre espoir ridicule. Elle était inutile, de toute façon. A ses parents qui sans doute la supportaient par simple pitié, elle, l’enfant abandonné. A ses « amis » qui traînaient avec par pur intérêt. Et hop que je te demande de l’aide pour ça. Et hop que je viens glaner des informations sur ça. Et bien sûr à Manfred, qui la voyait comme une chieuse de première.

    Elle n’était strictement rien.
    Strictement rien aux yeux de Manfred.

    Aelycia tentait de faire abstraction de la douleur dans sa poitrine, de ses yeux qui la piquaient affreusement. Elle avait envie de courir jusqu’à son dortoir et de s’écrouler en pleur dans son lit, un oreiller sur la tête pour étouffer les voix qui lui rappelaient quel boulet elle était. Elle en crevait littéralement d’envie, de fuir comme une couarde. Ah comme le courage gryffondorien était impressionnant ! Et la futile créature qu’elle était se rendait à peine compte de ce qui l’entourait. Le visage défait, les épaules voûtées, elle devait donner une vision parfaitement délectable à Manfred. La vision de la fille fragile qui se cachait derrière ses dehors de « parfaite miss Swan, élève sérieuse et sang-pur raffinée » que sa tenue peu soignée du jour appuyait.

    « Oh… » souffla-t-elle dans un murmure étouffé, presque indistinct, sortant de son mutisme. « Bien sûr. » Aelycia avait désespérément besoin d’un oreiller. Ou était ce maudit polochon lorsqu’elle en avait besoin pour consoler les larmes qui menaçaient de couler ? « Je comprends. » continua-t-elle toujours de cette voix atone et dénuée du moindre sentiment. Elle avait interprété les paroles de Manfred à sa sauce, comme pour la conformer dans ses idées pessimistes à souhait. Si Lycia n’avait pas été choquée par ce qu’elle avait faussement réalisé, alors peut-être aurait-elle compris son erreur. Et évité cet air de déterré qui, c’était ça le pire, semblait avoir perdu tout esprit combatif. « C’est tout à fait normal. » Toujours ces mots vides. Toute personne la connaissant un minimum aurait vu que quelque chose n’allait pas. Aelycia ne parlait pas pour rien dire. Elle ne prononçait jamais des morts d’accords sans avoir longuement réfléchit à l’avance. Et elle ne parlait pas… pas comme ça. Tout simplement. Sans oublier que le voir ainsi hocher la tête comme si elle accordait raison à on ne savait qui était étrange.

    « J’approuve totalement ton point de vu. » termina-t-elle de sa voix morte sans esquisser le moindre mouvement, perdue dans les méandres de la tempête qui envahissait son esprit. Elle était décidément STUPIDE. Et trouvait nouvellement l’observation de l’herbe absolument passionnante. Rien de mieux que d’admirer des bruns verts en se disant qu’elle était aussi utile et intéressante qu’eux. C'était génial. Vraiment.

    Là il y avait vraiment de quoi s’inquiéter pour la santé mentale de la blonde amorphe et légèrement (oui, oui, légèrement!) sous le choc. Juste un peu. Il fallait dire aussi que pour son excuse, elle avait appris depuis peu qu'elle était adoptée et ça n'avait rien arrangé à son pessimiste... Ce qui donnait aujourd’hui ce soudain revirement de comportement, comme si son esprit trop embrouillé l'empêchait de penser clairement.

    Franchement, l'adolescence ne réussissait à personne. Surtout pas à Aelycia.



Dernière édition par Aelycia L. Swan le Lun 23 Juil - 10:42, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeMer 4 Juil - 17:39

HJ/ Yeaaaaah, je t'ai réponduuu! Enfin, oui, je sais ^^ Au fait, oublie pas le RP Dora/Ae' hein n_n J'pense qu'on pourrait le terminer rapidement ^^ /

    Bon, il aurait peut être pas dû dire ça. Il savait bien qu'Aelycia s'énerverait... Le regard furieux qu'elle lui lançait l'instant d'avant le lui montrait bien. Mais franchement, Manfred, il n'était pas connu pour réfléchir. Et franchement, c'était saoulant, de réfléchir... Il était comme ça. Spontané. Dire ce qu'il pensait. A vrai dire, c'était le retour du bâton. Quand on se fout de tout, on finit bien par se foutre des choses un peu importantes.

    Mais bon, mine de rien, Aelycia, c'était pas n'importe qui non plus pour lui... Et au fond, c'était bien là tout le problème. Si c'avait été n'importe quel autre élève de Poudlard, il aurait haussé les épaules et serait parti. Il s'en serait même peut être réjouit. Mais là, il savait pas trop à quoi s'en tenir... Mine de rien, il savait qu'il était chiant, difficile à supporter, et compagnie. Seulement, depuis qu'il était à Poudlard, il avait prit pour habitude de réagir ainsi. Et dans l'enceinte de ces murs qu'il détestait tant, et bien, il agissait comme il le faisait toujours.
    Le regard fixé droit devant lui, il regarda un instant le lac qu'il pouvait apercevoir au loin. Et dire qu'à l'intérieur, il y avait toutes sortes d'êtres magiques répugnants... Rien que le fait de savoir qu'il y avait un calamar géant et ses multiples ventouses à l'intérieur le répugnait. Il renifla dédaigneusement. Vivement la fin de l'année...

    - Oh… Bien sûr. Je comprends.

    Il tourna la tête vers la sorcière et se figea un court instant avant de détourner le regard. Pâle, défaite, les épaules voûtées, Ae' faisait presque pitié... Et pour lui qui l'avait presque toujours vue gaie et pétillante, ça faisait bizarre. Certes, tout le monde a des hauts et des bas dans la vie, mais il pensait que la jeune fille savait suffisamment se contenir pour ne jamais assister à une situation pareille. Visiblement, Ae' était une humaine comme toutes les autres, avec des forces, mais aussi des faiblesses. Il ne se souvenait même plus de la dernière fois qu'il l'avait vue dans cet état pour tout dire. Un petit peu plus et il se sentirait presque coupable. Mais c'était le presque qui faisait la différence.

    Il soupira légèrement, avant de se passer une main nerveuse dans la tignasse qui lui servait de cheveux. Il détestait ces choses-là. La diplomatie et lui, c'était déjà pas le grand amour, mais alors en ce qui concernait le réconfort, il méritait des Trolls... Il ne savait jamais comment réagir, ni quoi dire. Et le plus souvent, il se taisait, ou fuyait tout simplement. La facilitée, c'était le bien.

    - C’est tout à fait normal. J’approuve totalement ton point de vu.

    Il leva les yeux au ciel. Approuver son point de vue. Beh tiens. Comme s'il pouvait la croire... Elle lui aurait dit que le Mont Blanc avait soudain déménagé au Maroc parce qu'il avait éternuer trop fort que le résultat aurait été le même. Sauf que ça, ça l'aurait peut-être fait rire. Et là, ce n'était juste pas du tout le cas. Ca l'agaçait, ça l'embêtait, et ça le faisait presque culpabiliser. Ouais. Tout ça en même temps.

    - Arrête de dire des choses que tu penses pas. Ça m'énerve...

    Le ton était peut être un peu trop sec. Tant pis. C'était fait après tout. Il lui jeta un coup d’œil, avisant une nouvelle fois sa tête d'enterrement et sa chemise en lambeau. Il avait pas vraiment tort... Elle avait vraiment l'air d'un épouvantail... Et le contraste était d'autant plus fort qu'Aelycia s'habillait toujours très bien en temps normal.

    D'un geste négligeant de la main, il désigna sa tenue.

    - C'est qui qui t'as fait ça ?
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Message#Sujet: Re: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeLun 23 Juil - 12:03

    Aelycia se sentait… pitoyable. Inutile. Lamentable. Humiliée. Ridicule. Trahie. Blessée. Perdue. Comme une petite fille capricieuse qui piquait une crise. Tout ça en même temps. D’un côté, la Aelycia pragmatique et calme, celle-là ou demeurait la raison, lui disait de relever la tête, d’affronter Manfred, et de réfléchir un petit peu. Car elle était la mieux placée pour savoir que les mots ne reflétaient pas toujours ce à quoi on pensait (n’étais-ce pas elle qui venait de monologuer sans croire une seconde à ses dires ?).
    D’un autre côté, il y avait la Aelycia qui venait de découvrir qu’elle était adoptée, qui venait de comprendre que tout ce à quoi elle croyait n’était que mensonge. Cette Aelycia-là était grotesquement sensible et fragile, et ne maîtrisait plus vraiment ses émotions, ni quoi que ce soit d’autre. Là se trouvait son cœur d’adolescente transie d’un amour impossible pour la pire personne à aimer qui soit.

    Il ne restait plus qu’à espérer qu’elle allait se reprendre, rapidement. Car ce n’était pas dans la nature de la jeune Gryffondor que de montrer ses faiblesses. Elle serait plutôt de ceux qui se retenaient jusqu’à être seuls pour laisser éclater leurs sentiments. Ou même de ceux qui ne les laissaient pas éclater du tout mais intériorisaient tout à l’intérieur de soi. Technique que je vous déconseille fortement étant donné les résultats peu probants qu’ils donnaient sur Aelycia.

    Encore heureux, les futures paroles du brun toujours aussi souriant (trouvez l’ironie) allaient peut-être changer quelque chose.

    - Arrête de dire des choses que tu penses pas. Ça m'énerve...

    « Toujours aussi diplomate. » fut la première pensée de la blonde. Rapidement suivit d’un « Oh mais qu’il se taise cet imbécile ! » puis d’un « Alors comme ça je ne pense pas, hein ? » et enfin d’un assez incongru « Mais quelle voix… » Bien entendu, nous allons censurer cette dernière phrase/pensée pour cause évidente de niaiserie et de non compatibilité avec la façon de raisonner d’Aelycia. Comment ça c’est impossible parce que je l’ai déjà écrit ? Mince.

    Quoi qu’il en soit, un certain nombre de réflexions diverses et variées traversèrent l’esprit de la jeune femme ; qui merci Merlin releva la tête avec une moue agacée fort convaincante. Alors comme cela, elle l’énervait. Elle l’énervait alors qu’il venait juste de lui sortir qu’il en avait assez d’elle. Fallait pas se moquer du monde non plus (même si ça, il savait très bien le faire) ! Vraiment, Manfred était… absolument insupportable. Certes, ce n’était pas nouveau. Mais il l’était quand même. Et dire qu’avant il était mignon… Bon il l’était encore, mais plus de la même manière, voilà tout.

    Hmm. Encore un morceau de paragraphe à censurer. Ca va faire du boulot tout ça.
    Aelycia, qui remettait enfin en marche ce qui lui servait de cerveau se rendait compte de la stupidité de sa réaction. Elle avait agi sans prendre la peine d’y réfléchir un minimum, sous le coup de… Qu’est-ce qu’elle avait ressenti au juste, à ce moment ? Il était trop complexe de démêler les infinies émotions souvent contradictoires qu’elle ressentait lorsqu’elle était en présence de Manfred, aussi Ae’ avait-elle renoncée depuis longtemps. Bref, elle avait agi comme un Gryffondor de base fonçant tête baissé dans les problèmes ou les situations gênantes (remarquons que malgré le fait qu’elle appartenait à cette Maison, elle ne le reconnaissait pas). Il avait raison, même si elle avait du mal à l’admettre. Tenir un discours dont elle ne pensait pas la moindre donnée était absurde et insensé. Si elle continuait, elle allait vraiment ressembler à une enfant capricieuse. Et il y avait déjà assez d’ Ines Stinwick comme ça.

    - C'est qui qui t'as fait ça ?

    Aelycia poussa un soupir las en massant ses tempes douloureuses. Loiyd ne l’avait pas ratée, et Manfred lui rappelait son humiliation et sa faiblesse. Elle ne voulait plus y penser, au risque d’empirer son mal de tête. Il serait content, s’il savait. Pas parce qu’elle s’était blessée non ; mais plutôt car elle avait perdu simplement parce qu’elle n’avait pas de baguette. Lui, il était capable de se défendre sans bout de bois et sans magie. Elle, elle n’était rien. Il aurait ri de son inefficacité, comme il avait déjà ri de son état. Non, elle ne voulait pas se souvenir. Elle ne méritait vraiment pas sa Maison…

    « Qu’est-ce que ça peut te faire de toute façon ? » répondit-elle d’une voix cassante. Ce n’était pas vraiment une question, plutôt une affirmation. Qu’est-ce qu’il pouvait en faire d’elle, la fille qui venait constamment l’empêcher de faire ce qu’il voulait. Oui, avons-le, Aelycia et Manfred étaient tous deux aussi doués pour le dialogue. Peut-être que si l’une avait été moins fière et l’autre moins têtu ils auraient réussi pour une fois à avoir une conversation civilisée entre deux gens civi… Un et demis. Manfred n’était pas le stéréotype du garçon poli et raffiné, alors quand à être civilisé… Ahah.

    La blonde regretta ses paroles, la froideur de son ton. Elle était incapable de se montrer aimable lorsque c’était lui, c’en devenait pathétique. Bah oui, ce n’était pas comme ça qu’elle allait réussir à améliorer leur relation. Car aussi étrange cela paraisse, Ae’ essayait tant bien que mal de remettre un minimum de normalité entre elle et Many. Même si ça ne se voyait pas, d’accord. Même si c’était cause perdue vu les deux cas sociaux qu’ils étaient.

    « Euh… » Magnifique Ae’, magnifique. Ou comment se rattraper en beauté. Je suis impressionnée.

    Passant ses doigts dans ses cheveux d’un geste nerveux pour les démêler et les coiffer un minimum, Aelycia fit quelque chose de très original : soupirer, encore. Puis elle se mit à lisser les pans de sa jupe, avant de remettre sa chemise (ou ce qu’il en restait) à l’intérieur. Essuyer le sang sur son genoux, tirer ses collants, bien enfoncer ses chaussures. Une mécanique bien huilée qu’elle accomplissait habituellement le matin (le sang en moins). Voilà. Comme si elle cherchait à retrouver un semblant de normalité. Comme si elle cherchait à démentir Manfred : « Non, je ne suis pas un épouvantail. » Comme si elle voulait effacer le début catastrophique de cette discussion. Tout reprendre de zéro. Peine perdue. Mais l’espoir fait vivre, à ce qu’on dit.

    C’est dommage, parce que tout de suite, l’espoir de ressembler à quelque chose d’humain était compromis.

    Aelycia n’osait toujours pas regarder Manfred en face. Pitoyable, oui, mais il ne fallait pas trop en demander. Elle se redressa, étirant ses muscles douloureux. Enfin droite face au monde. C’était mieux, bien mieux. Mais ses yeux restaient résolument fixés sur l’herbe. Elle avait honte, de son comportement, de sa faiblesse, de son état. C’était pour cela qu’elle ne voulait pas répondre à Manfred, au fond. Elle avait peur de ce qu’il allait penser d’elle : une minable, si misérable !

    « J’ai mis quelqu’un en colère. Il semble que c’était une mauvaise idée… »

    Ben voilà, c’était mieux. Elle avait réussi à ne pas lui répondre tout en lui répondant. Génial, non ?
    Et puis d'ailleurs, pourquoi elle s'était justifiée? Il ne le méritait pas. Il lui avait encore fait mal; mais elle cherchait encore à réparer les morceaix brisés. L'amour lui donnait une détermination qu'elle ne se connaissait pas. Enfin...


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Message#Sujet: Re: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeDim 2 Sep - 12:44

    Il l'agaçait. En soi, ce n'était pas vraiment nouveau. L'attitude toute entière qu'il revêtait à Poudlard l'énervait. Mais bon, ce n'est pas comme si cela lui importait vraiment. Et de toute manière, cela ne l'empêchait pas de venir tout de même lui parler de temps en temps. Alors, où était le problème? Voyez par vous-même. En une seule question, il avait réussit à étouffer ce début d'agacement chez la Rouge et Or.

    - Qu’est-ce que ça peut te faire de toute façon ?

    Cassante. Désagréable. Manfred se contenta de poser un regard sur elle. Fixe. Froid. A la fois vexé et dédaigneux. Il ne le lui avouerait jamais, mais à vrai dire, le sort d'Aelycia lui importait plus que celui de quiconque dans l'enceinte de ce château. Certes, c'était quand même assez relatif vu qu'il détestait plus ou moins tout ce qui vivait à l'intérieur de ces murs de pierres. Mais tout de même.

    - Euh…

    Elle avait visiblement compris qu'elle s'était emportée... Détachant son regard d'elle, Manfred se contenta de regarder face à lui, l'étendue du parc. La froideur de ses pupilles avait disparue, laissant de nouveau la place à cette indifférence coutumière qui ne le quittait presque jamais. Cette indifférence habituellement teintée de dédain, remplacée aujourd'hui par un mélange d'inquiétude et de curiosité. Cachées. Enfouies. Pour que nul ne les découvrent. Ne les surprennent. Ne puisse découvrir qu'au final, Manfred ne détestait pas tout et n'importe quoi qui ait des pouvoirs...

    A ses côtés, Aelycia reprenait du poil de la bête. Comme si l'attaque qu'elle avait subit l'avait laissé sur pause, et qu'elle venait de réenclencher le mode marche. Elle s'agitait, arrangeant comme elle le pouvait sa tenue. Que les filles étaient superficielles... Manfred avait beau chercher, il n'avait pas souvenir d'avoir vu la blonde plus de dix fois habillée sans goût et tirée à quatre épingles. En comptant la fois où les jumeaux l'avaient entrainée contre son gré dans une bataille de boue. A présent, il n'aurait même pas osé lui proposer la même activité. Pas voulu non plus. C'était quelque chose qui appartenait à leur passé. Et ce passé-là était mort. Enfermé dans un coffre. Cadenassé. Enterré sous plusieurs mètres de terre. On y repensait, parfois avec envie ou nostalgie, parfois avec dépit ou déception. Mais on ne pouvait ni le réécrire, ni y retourner. La Aelycia du présent était liée à celle du passé. Mais ce n'était plus la même pour autant. Elle avait évolué, conséquence indirecte du temps qui s'écoule.

    - J’ai mis quelqu’un en colère. Il semble que c’était une mauvaise idée…

    Manfred haussa les épaules. Oui, c'était une mauvaise idée apparemment. Mais Aelycia avait changé de sujet. Et butée comme elle pouvait parfois l'être, Manfred n'insisterait pas. Le nom de l'élève resterait dans la tête d'Aelycia et ne franchirait pas ses lèvres. Un court instant, il se demanda ce qu'il aurait fait de cette information... Sans doute pas grand chose. C'était les affaires de la Gryffondor. Pas les siennes. Et il n'était ni son chevalier servant, ni le justicier de Poudlard. Ni n'avait envie de le devenir ou de passer pour tel. Alors oui, il n'aurait sans doute rien fait. Se contentant d'afficher un mépris souverain pour cet idiot qui s'en était pris à elle.

    - Super intéressant.

    Il avait pris appui sur le gazon, s'était levé. Il avait regarder un instant le lac avec le sentiment de passer pour un salaud de première. Le garçon normal aurait compatit avec elle. L'aurait rassuré, lui aurait même peut être promit vengeance. Mais si c'était dans ses cordes, Manfred n'en avait pas envie. Cette situation l'agaçait. Parce qu'il avait hésité sur quoi faire. Qu'il ne savait pas vraiment où était sa place, et qu'entre passé et présent, la situation faisait qu'il doutait. Et dans ces cas là, il préférait fuir. Fuir et agir comme il agissait toujours. Rembarrer, blesser. Et fuir.

    - Vu que t'es aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau dans ce monde pourri, je ne doute pas que tu sauras retrouver l'entrée du château toute seule.

    C'était méchant. Il le savait. Un court regard vers elle se chargea d'un message silencieux. Désolation. Regret pour ce qui a été dit. Remord enfoui. Et puis, il s'éloigna d'un pas d'abord légèrement hésitant, puis plus assuré. Et en chemin, une interrogation se souleva. Aurait-il dû lui laisser son pull pour camoufler les dégâts encore visibles et lui épargner l'épreuve de retourner seule au château dans cet état? De traverser des couloirs et des escaliers jusqu'à sa salle commune sous les rires et les regards curieux ou inquiets? Secouant la tête, il repoussa sa question. Enervé, Manfred prit le chemin de sa salle commune...
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Message#Sujet: Re: Long road to ruin} Ae'   Long road to ruin} Ae' Icon_minitimeDim 14 Oct - 13:57

    Tout le long, Aelycia resta immobile, figée. Même une statue n’aurait pas fait mieux. La jeune femme ferma brièvement les yeux à l’écoute des premiers mots de Manfred. Elle savait ce qui allait suivre. Que ça allait faire mal, comme à chaque fois : il avait l’habitude de se braquer comme un animal sauvage. Les discussions –si ces dialogues acides et blessants entre les deux pouvaient se nommer ainsi- entre les deux amis d’enfances prenaient à chaque fois un tour des plus tristes.

    La jeune femme détestait ce gouffre toujours plus profond qui s’élargissait entre elle et Manfred. Pourtant ce n’était pas faute d’essayer. Mais rien n’y faisait : il détestait et continuerait à détester tout ce qui touchait à la magie jusqu’à ce qu’il puisse enfin en être débarrassé : Aelycia y comprise. Elle avait plusieurs fois pensé à simplement abandonner, à ne plus chercher à le contacter, à l’ignorer tout simplement. A ignorer les liens bien plus forts qu’ils n’y paraissaient qui existaient entre elle et lui. Et puis, ça lui aurait permis de ne plus souffrir pour un rien. Elle y avait pensé, oui.
    Voir Manfred s’éloigner d’elle comme il le faisait lui déchirait le cœur, plus encore que tous les mots horribles qu’il pouvait lui dire. Aussi Aelycia resta assise tandis que le jeune homme la regardait un instant d’un regard indéfinissable qui lui fit mal au cœur autant qu’il le lui réchauffa. Pour une fois, il la regardait vraiment, sans détourner les yeux. Mais… mais elle était persuadée qu’elle ratait quelque chose d’important dans ce fameux regard. Quelque chose qu’elle aurait dû voir…

    « Imbécile… »

    Un murmure, à peine un soupir. Aelycia ne savait même plus pour qui elle le disait. Pour lui, si maladroit dans son éternelle fuite ? Pour elle, autant maladroite si ce n’est plus dans ces malheureuses tentatives de réparer les morceaux brisés de leur relation… de leur inexistante relation ? Elle n’y comprenait plus grand-chose, que ce soit de Manfred ou même d’elle-même. Ses sentiments… tout était confus et incompréhensible.
    Mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait se laisser impressionner par les répliques blessantes ou non de Manfred Olivier. Elle était une Swan, non ? Son père si fort et courageux, sa mère si dévouée et travailleuse… elle devait se montrer digne d’eux. Digne de ce nom. De son nom. Et la réaction de Manfred ne lui faisait rien du tout. Rien du tout.
    Mais alors, qu’étais-ce donc ? Ce goût salé sur ses lèvres ? Ah.

    L’adolescente essuya rageusement ses yeux humides. Qu’elle le veuille ou non, elle était sacrément touchée. La logique aurait voulu qu’elle s’y soit habituée, depuis le temps, à ces rebuffades continuelles. Et merlin seul savait à quel point elle y croyait, à cette implacable logique. Mais rien n’y faisait : elle, la hautaine et solitaire Aelycia se mettait dans un état pas possible pour un garçon.
    Hors de question.

    « C’est ça, vas-y, enfuis-toi comme toujours ! Tu ne sais faire que ça de toute manière ! »

    Elle avait bondit, puis crier. Peinée, rageuse, blessée ; tentative futile de faire comme si elle était au-dessus de tout ceci. Mettant tous ses sentiments de l’instant dans cette seule phrase. Aelycia n’avait que peu souvent d’accès d’humeur, mais lorsque c’était le cas, Manfred était presque toujours fautif. Il avait sur elle un effet indéfinissable, il pouvait la changer par sa simple présence. Mais pas qu’en bien.

    Elle avait envie de continuer à crier, sans faire attention aux élèves alentours qui ne pouvaient pas comprendre ce qu’elle ressentait. Elle avait envie de dire à Manfred ce qu’elle pensait vraiment, de se libérer de ce poids qui pesait encore plus sur son cœur jour après jour ; puis de le rattraper. De l’empêcher de partir au loin. Le retenir, le prendre dans ses bras, le garder avec elle. A jamais.
    Aelycia, en cet instant, avait envie de beaucoup de choses. Mais elle n’en fit rien. Pas de cri. Pas de course effrénée. Rien du tout. Aelycia resta de cette parfaite immobilité, fixant sans sourciller le dos du jeune homme, incapable de faire ce qu’elle souhaitait réellement.
    Et où était donc passé son courage ? Si elle était même incapable de faire face à ce maelström de sentiments…

    Tournant les talons, Aelycia se dirigea droit devant elle, dans la direction opposée à sa destination. La lecture de romans à l’eau de rose était décidément nocive. Roméo et Juliette attendraient sagement dans son sac le temps qu’elle termine sa crise existentielle. Ensuite, elle verrait.

    Et la faille continuait à s’élargir…



    END... Unless...

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