V

endredi!!! Enfin! Ce jour tant attendu par le garçon était comme un mirage. C'est vrai quoi, les jours s'enchaînent et se ressemblent tous tandis que le vendredi lui, c'est ce soir tant promis.

Certes, il n'avait pas un emploi de bureau bien contraignant au niveau des horaires mais son boulot le crevait quand même. Si ses amis de Poudlard savaient ce qu'il est devenu aujourd'hui, il aurait eu à tous les coups le droit à une claque, une engueulade, une morale lui disant qu'il gâche son potentiel.

Oui bah son potentiel magique ne lui a pas servi à grand chose! Il n'a pas de travail dans le monde de la magie. Aucun employeur sorcier ne veut d'un sorcier moyen extrêmement maladroit. C'est la vie.

Et puis ce ne sont pas ses tableaux qui lui permettront de payer son loyer, et il est venu un temps où il n'avait plus personne à qui il pouvait faire un emprunt.

Une vie bien pourrie à s'en pendre... Tous ses amis se sont dissous dans le néant, sont partis de l'avant ou en ont eu tout simplement marre de veiller sur lui en permanence.

Il ne lui reste que son goût pour la beuverie. Et donc il ne va pas changer son habitude et va ce vendredi soir au bar pour noyer sa solitude, son mal être, son dégoût de soi.

Comme à chaque fois il pensait :*peut être que je vais rencontrer une jeune fille avec qui passer du bon temps, ou un compagnon de détresse, ou retrouver un de ses amis perdus...* L'espoir fait vivre comme on dit.

Il s'assit au comptoir, et commanda un verre de whiskey. Puis regarda le vide dans le silence.

Ha, d'un gosse super timide mais qui s'en sortait à un homme médiocre qui coule dans ses problèmes... Il a tout de même fini par devenir un charpentier... C'est le comble de l'ambition!

code by Mandy

I

l était allé au boulot, aujourd'hui. C'était si exceptionnel le concernant que c'est à peine si ses collègues ne l'avaient pas applaudi en le voyant débarquer dans son bureau. Si son patron avait été quelqu'un d'autre que son propre père (qui certes déplorait son attitude mais n'était jamais allé jusqu'à le renvoyer - pour le prestige de la famille, il faisait surtout au mieux pour que l'incompétence manifeste de son fils ne puisse pas s'observer), il aurait sûrement été renvoyé depuis longtemps, mais il avait ce mérite-là, et il usait et abusait de cette possibilité. Il avait des circonstances atténuantes, après tout. Quand il ne venait pas travailler (ce qui était souvent le cas, il faut bien le dire), il invoquait la souffrance que lui inspirait le décès d'Olive, dont il ne se remettait toujours pas... C'était la bonne planque... Quoique, en vérité, c'était peut-être plus à lui-même qu'aux autres qu'il mentait en se donnant une telle excuse, car en vérité, la mort de sa soeur l'avait plus remué qu'il voulait bien le reconnaître.

D'accord... Il devait bien le concéder, il était certes venu, mais il n'en avait pas foutu une pour autant, il s'était contenté de s'asseoir à son bureau et d'attendre que les heures passent, que les minutes défilent. Il était d'une incompétence manifeste, mais pour sa défense (quoique ça ne fonctionnait pas franchement, quand on y réfléchissait bien, et même en y réfléchissant pas longtemps), on ne lui donnait jamais rien d'important à faire, quand on prenait la peine de lui confier une tâche quelle qu'elle soit. L'équipe avait appris à se priver de son absence et à palier à son inefficacité crasse... Lui, ça l'arrangeait. En attendant, il arrivait à gagner sa vie malgré tout, et à subvenir aux besoins de sa famille... enfin, de sa femme. Même si sa femme il ne lui accordait toujours pas l'intérêt qu'elle méritait pourtant, c'est certain (la pauvre). La pauvre désespèrerait sans doute, d'ailleurs, si elle n'avait pas appris à faire sa ve de son côté.

Tant et si bien, d'ailleurs, que Clyde ne savait même pas si elle serait là quand il rentrerait ce soir... et même s'il devait avouer éprouver un certain instinct de propriété vis à vis d'elle, il ne s'en alarmait pas outre mesure. De toute façon, il était loin d'être le mari idéal, lui aussi. Et pour preuve, alors qu'il venait de quitter le ministère et retournait sur le chemin de traverse, ce n'était pas son appartement, qu'il rejoignait, c'était le chaudron baveur, où il avait quelques habitudes, mauvaises bien sûr, qu'il ne cherchait pas une seule seconde à guérir. Installé au comptoir, il n'avait pas prêté attention à la personne à côté de lui, et aurait poursuivi de ne pas lui prêter attention s'il n'avait pas malencontreusement renversé son verre d'hydromel sur lui... Eh oui, c'est qu'il n'en était plus à son premier verre déjà.

-Oups... désolé. s'excusa-t-il d'un ton qui ne laissait pas présumer non plus qu'il s'en veuille beaucoup.

Il trouvait ça plus dommageable pour son verre que pour son futur interlocuteur, pour tout dire.

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S

plash ! Charlie regarda son haut trempé à présent et sentant l'alcool à dix kilomètres. Par la barbe de Merlin ! Je l'aime bien ce T-shirt – pensa-t-il. Quelle poisse ! Maintenant il va sûrement devoir raccourcir sa pause bar et passer par la case maman pour laver ce haut...

Oui, 26 ans ou pas, il avait toujours du mal à gérer son linge du coup faut pas lui en vouloir s'il demandait à la femme de sa vie de le faire. La femme de sa vie, oui, c'est bien la seule qui ne le quitte pas dans sa vie qui est une véritable pourriture.

Il était juste incapable de garder ses amis, il a perdu Paige, Isham, Nemesis.... Une véritable calamité. Non seulement il était trop timide pour faire connaissance avec quelqu'un mais en plus il perdait le peu d'ami qu'il avait.

Bon, il ne va pas s'emporter, le gars ne l'a sûrement pas fait exprès... Qui d'humain renverserait son breuvage tant aimé sur un inconnu par ennui ?

Ce n'est pas grave – dit-il timidement- par contre si tu pouvais faire attention la prochaine fois je te serais reconnaissant. M'enfin.

Il se retourna en regardant une fois de plus le fond de son verre puis eu une pulsion qui voulait qu'il fasse connaissance. Il y en a marre d'être seul, il faut faire obstacle à sa timidité !

Euh, tu peux t’asseoir ici si tu veux. Je ne mords pas. Du moins, ça ne m'est jamais arrivé... Ou tu peux continuer ta route. Libre choix à toi.

Il a commencé de façon motivée mais sa flamme d'estompa assez rapidement. Il fut quelque peu dégouté. Pourquoi son être était aussi étrange, aussi irrationnel ? Pourquoi avoir aussi peur de parler aux autres ? Il est certes maladroit et timide à l'extrême mais il était aussi gentil ? Enfin c'est ainsi qu'il se percevait. Il n'a point tué, or les envies furent nombreuses.. Qui sait si un jour, alors qu'il n'aura plus personne, qu'il n'aura plus aucune raison de se contenir qu'il commencera à céder à toutes ses pulsions ? Qui sait.

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C

lyde haussa les épaules quand son nouvel interlocuteur, tout en lui affirmant qu'il ne lui en voulait pas, lui suggéra de faire attention la prochaine fois. Il aurait bien pu promettre, jurer, cracher... Mais outre le fait qu'il ne voulait peut-être pas se faire cracher dessus (ce qui était compréhensible), il avait dors et déjà atteint un seuil d'alcoolémie trop élevé pour faire des promesses du genre. Bon, il faudrait vraiment qu'il joue de malchance pour faire une deuxième fois preuve de maladresse, et exactement la même par dessus le marché. Eh non, il n'arrosait pas les gens d'alcool par pure et simple plaisir démoniaque. L'alcool, c'était toujours mieux dans son estomac (et dans son foi) que sur les vêtements d'autrui. Enfin, il y avait plus de mal que de mal, en définitive. Le jeune homme n'aurait qu'à utiliser un bon sortilège ou un bon détachant, et on y verrait que du feu, une affaire bien vite réglée, quoi.

Clyde allait poursuivre sa route, et surtout, se commander un nouveau verre, puisque le sien était à présent vide par la force des choses, mais alors, le jeune homme qu'il avait dérangé un peu plus tôt, lui proposa de s'asseoir avec lui. Qu'il morde ou pas (le premier cas de figure pouvait être assez drôle, en fait), Clyde aimait bien faire de nouvelles connaissances, dans tous les cas, et il n'avait rien de mieux à faire à l'heure actuelle. Il était venu dans ce bar seul, c'était l'occasion de bavarder un peu. Comme quoi, un instant de maladresse pouvait parfois initier des rencontres intéressantes... Enfin, Clyde la supposait susceptible d'être intéressante, en tous cas, cette rencontre, la personnalité du jeune homme, celle qui se laissait entrevoir au détour de ces quelques mots, n'était pas pour lui déplaire, en tous cas. Alors, dans un sourire, il vint s'asseoir à côté de cette nouvelle connaissance.

-Dans ce cas, laisse-moi t'offrir un verre, en réparation.

Bon, pour un verre perdu, voilà qu'il devait en payer deux de plus, il était pas sûr de gagner au change. Enfin, ce n'était pas comme s'il devait veiller consciencieusement à ses économies, après tout. Avoir son père pour patron lui permettait de gagner pas mal en en glandant pas une, il n'avait clairement pas de quoi se plaindre de ce côté là. Joignant le geste  à la parole, il héla une serveuse afin qu'elle leur serve deux verres plein d'hydromel. Ceci fait, il focalisa de nouveau son attention sur sa nouvelle rencontre.

-Sinon, j'm'appelle Clyde.

Parce que tant qu'à faire, autant faire les présentations, aussi, c'était plus simple de bavarder avec quelqu'un quand on connaissait les informations primordiales au sujet de ces personnes.

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