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 Dimanche 10 novembre 1944- Under the skin {Sujet Unique}

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Le vieux fou citronné. Mr Lemon.
[Last] Albus Dumbledore
[Last] Albus Dumbledore
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En couple avec : Fumseck

QUI SUIS-JE?
Baguette: Baguette de Sureau
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Message#Sujet: Dimanche 10 novembre 1944- Under the skin {Sujet Unique}   Dimanche 10 novembre 1944- Under the skin {Sujet Unique} Icon_minitimeLun 17 Jan - 23:34

    Le contact du bois carbonisé, l'odeur de brulé, les appels à l'aide, les pleurs, tout était là sous ses yeux et criait l'affreuse réalité. Il laissa glisser sa main le long du bout de bois qui était autrefois la porte accueillante des Troisbalais, faisant craquer sous le poids de ses pas les restes de parquet qui jonchaient le sol. Le goût âcre qui remplissait sa bouche n'était pas seulement dû à la cendre qui saturait l'air: les secours venait d'extirper le dernier corps des décombres, et il lui avait été difficile de ne pas reconnaître la chevelure rousse de Perséphone O'Connor. Tous s'étaient précipités sur la jeune fille, et ses quatre compagnons d'infortune dans l'espoir de les voir s'éveiller. Albus ne se faisait pas d'illusion, il avait immédiatement compris que leurs yeux ne se rouvriraient jamais.
    L'incendie était désormais éteint et chacun courait de touts côtés pour sauver ceux qui pouvaient l'être tandis que le professeur de métamorphose pensait au nouveau deuil qui allait peser sur Poudlard. Un bout de mur s'effondra un peu plus loin, en soulevant poussière et terre dans un bruit de brique. Quelque chose n'allait pas. Quelque chose dérangeait profondément Dumbledore.

    Un peu plus tôt il ne faisait que remonter dans son bureau après avoir prit son repas du midi et projetait alors de reprendre sa correspondance avec Nicolas Flamel ou encore de lire le dernier Tricot Magasine qu'il s'était procuré, lorsqu'il ressentit le besoin impérieux de se rendre à Pré-au-Lard. Aussi il enfila son manteau et ressorti immédiatement vers le hall d'entrée, faisant claquer ses bottes sur les dalles de l'école. Le froid avait poussé la majorité des élèves à rester à l'intérieur du château, laissant le parc désert tandis qu'Albus remontait la longue allée qui le menait au village sorcier. Cette petite promenade improvisée était une très bonne occasion pour digérer la tarte à la framboise qu'il avait savouré lors de son dessert. Un sourire sur les lèvres, il profitait des nuages gris qui recouvraient le ciel écossais leur trouvant cette lumière si particulière qui annonçait un mauvais temps certain. Il se donnait encore une heure avant l'averse et cela était largement suffisant pour accomplir sa petite balade pensa-t-il en regardant sa montre à douze aiguilles. Il n'aurait jamais cru que la pluie se présenterait aussi tôt et sous une forme si particulière. Son regard bleu capta un mouvement inhabituel dans l'air, et ce fut à partir de cet instant qu'il sut que quelque chose n'allait pas. C'était comme une déchirure au plus profond de lui-même, un sentiment qu'il n'avait ressenti que dans un passé très lointain et qu'il voulait oublier. Le vieil homme vit tomber le missile V-2, ombre silencieuse, et malgré son cerveau brillant Albus Dumbledore ne comprit pas immédiatement la situation. Il sentit le sol légerement trembler sous ses pieds et aperçut une lueur orangée. Il était resté interdit, pétrifié alors que la lumière se faisait dans son esprit et avalait les maisons de Pré-au-Lard. Lorsqu'il reprit sa route, le maître des métamorphoses avalait la distance par ses longues enjambées précipitées.
    Bientôt les sangliers ailés qui ornaient la grille du château furent loin derrière lui et il passait les premières habitations soufflées par l'explosion. Les sorciers étaient sonnés et certains commençaient à peine à réaliser ce qu'il se passait et à porter secours à son voisin, pendant que d'autres marchaient dans les rues l'oeil hagard. Dumbledore traversa l'allée centrale en coup de vent, une boule au ventre. Le toit défoncé, les fenêtres désormais inexistantes, La porte explosée, il enjamba l'énorme poutre qui lui barrait le passage avant d'entrer dans la Tête de Sanglier. Chaises et table étaient éparpillées sur le sol crasseux, recouvert de sciure, et ses pas faisait un bruit de verre brisé. La taverne était maintenant encore plus miteuse qu'elle n'aurait jamais pu l'être... Abelforth travaillait ici depuis quelques mois. C'est-à-dire qu'il faisait semblant de laver des chopines, de nettoyer les tables et d'expulser les plus indésirables à la place de son patron. C'était pour lui que son frère aîné était accouru en premier lieu. Il était la seule famille qui lui restait et même si leur rapport n'était certainement pas le plus beau et le plus harmonieux qu'ils puissent avoir, Albus ne souhaitait pas voir s'envoler son cadet dans un souffle, une déflagration ou quoi que ce soit d'autre. Ce fut un soulagement lorsqu'il le vit assit sur un tabouret tenant un chiffon sale sur son front, avec cet air revêche et grognon qu'il lui connaissait si bien. Abelforth avait relevé la tête alors que son génie de frère apparaissait dans l'encadrure de la porte, le regard tranquille, comme s'il était simplement venu prendre un verre. Albus ne pouvait pas lui montrer à quel point il s'était inquiété et marchait calmement vers lui.

    -Je ne faisais que passer... Voir comment tu allais.
    Abelforth se redressa en grognant, un fin filet de sang lui barrait le visage et se détourna du vieux professeur. Quelques clients sortaient de leur langueur et préfèrèrent quitter la Tête de Sanglier pour éviter toute accusation qui les nommeraient coupable par défaut de cette explosion. Sombre, il se contenta d'aller se poster derrière le bar et y attrapa un balais, la mine renfrognée.
    -Trop aimable Albus, ce n'était vraiment pas la peine.
    L'amertume et la rancoeur perçait dans sa voix bourrue, rude qui contrastait si bien avec la voix douce et calme de son aîné. Il savait que près de son coeur Abelforth portait toujours sur lui le portrait d'Arianna, qu'il lui en voulait toujours pour cette fameuse nuit, qu'il lui en voulait toujours de ne pas s'être soucié d'elle, de lui. Dumbledore ne s'était jamais pardonné cette erreur de jeunesse et portait depuis des chaînes qui le maintenaient dans un état de culpabilité prolongée.
    -Ne t'en fais pas pour moi...
    Abelforth tu la fin de sa phrase, tout deux sachant parfaitement ce que voulait dire l'autre: "Ne t''en fais pas pour moi. Il est trop tard pour commencer." Les deux frères se regardèrent longtemps dans les yeux, plongeant l'un dans l'autre leur regard si extraordinairement semblable. Finalement, Dumbledore hocha la tête avant d'ajouter:
    -...Très bien. Je repasserai plus tard certainement.
    Son jeune frère bougonna une vague réponse et entreprit de balayer le parquet.
    La demi-heure qui avait suivit s'était décomposée en plusieurs phase de sauvetage, dégager les toits et les poutres écroulées pour sortir les victimes de leur propres maisons. Dumbledore avait eu un pincement au cœur en voyant l'état de la boutique Honeydukes tout en soulevant un énorme pan de mur qui empêchait ses occupants de revoir la lumière du jour. Le malaise qu'il avait éprouvé au début de cette catastrophe ne l'avait pas quitté et grandissait au fur et à mesure qu'il soignait quelques blessés. Une fois les soins terminés et n'y tenant plus, il s'excusa et marcha dans Près-au-Lard sans vraiment savoir ce qu'il cherchait.

    Il regarda s'éloigner les corps. C'était ici, au coeur du cratère provoqué par l'impact, que Dumbledore se sentait le plus... mutilé. A nouveau il se répeta que quelque chose n'allait pas. Partout où se portait son regard il ne voyait plus que l'ombre de ce qu'avait été les TroisBalais. Immobile et droit au coeur du mal, il ferma les yeux comme pour échapper à l'horreur qui l'environnait. Il les rouvrit aussitôt. Dumbledore ne croyait pas ce qu'il venait de ressentir. Un lien qu'il connaissait, obscur, révolu et qui l'appelait alors même qu'il avait tenté de l'enterrer depuis tant d'années. Ses yeux bleus cherchèrent son origine. Rien. Il s'écarta de quelques pas en soulevant un petit nuage de cendre. Il n'y avait rien, et lui n'avait rien à faire ici, on avait besoin de lui ailleurs. Il se retourna pour partir.

    "...Elle n'est pas en état, tu ne peux pas l'emmener avec toi..
    -Tu n'es qu'un petit imbécile... faire obstacle à moi et ton frère si brillant... Tu ne comprends pas?... fini la clandestinité...
    -Vous êtes fou... Tu ne peux pas...
    -...Doloris!"
    Albus se retourna brusquement. Il se maîtrisait pour ne pas laisser échapper sa stupeur et sa douleur. Il savait pertinemment qu'il avait été le seul a entendre ces émissions entrecoupée et diffuse de voix. Ces voix qu'il connaissait si bien, ces paroles qu'il s'était si souvent répétées. Il y avait un nouveau détail sur le sol désolé de l'auberge, un détail banal en somme que beaucoup n'aurait jamais vu, à moins de s'appeler Albus Dumbledore. Là où il s'était tenu quelques instants auparavant se trouvait une simple pierre, noire de suie totalement anodine par son aspect. Mais pas par sa position et bien qu'elle fut perdue au milieu d'autre petite caillasses, Albus trouvait la coïncidence beaucoup trop grosse. Il en était certain: cette pierre se trouvait au centre exact de tout. Une première goutte tomba, une première chute, diffuse, éthérée qui lui fit lever la tête vers le ciel. S'il n'avait rien vu jusque là s'était parce qu'il avait le pied posé dessus. On pourrait penser à une certaine forme de paranoïa de la part professeur de métamorphose, mais déjà depuis un long moment Albus ne croyait plus à une attaque moldue volontaire. Et s'il avait raison... D'un geste lent il sorti sa baguette et s'avança doucement vers ce minuscule cailloux alors que la pluie devenait de plus en plus sonore et régulière. Les efforts des sorciers se concentraient désormais sur la maison du ministre et cela avait eu pour effet une désertion des alentours des TroiBalais. Il n'y avait plus que la grande silhouette accroupie du vieil homme, les gouttes de pluie et cette petite pierre noire qui importait dans l'enceinte dévastée de l'auberge. Dumbledore était peut-être fou comme le disait certain, mais pas inconscient, il passa de longue minute à faire tournoyer sa baguette au dessus de la petite roche, éclairant de petites lumières et d'étincelles le fond du cratère. C'était étrange, elle ne réagissait pas comme il l'avait escompté. Les lumières cessèrent et Dumbledore resta là à regarder ce bout de roche. Il s'était peut-être trompé finalement, il devait imaginer des choses. Mais s'il voulait réellement savoir... Sa main gauche s'avança, saisit le cailloux et le soupesa pensivement. Il ressenti aussitôt qu'il ne pourrait plus le lâcher même si sa vie en dépendait. Il avait déclenché l'enchantement qui, il le savait maintenant, lui était destiné. Impuissant, Albus regarda la pierre prendre une couleur rouge puis blanche comme si elle était chauffée à blanc, ce qui était confirmé par la douleur cuisante qu'il sentait au creux de sa paume. Il ferma les yeux de nouveau et se concentra sur la pluie qui désormais lui battait le visage, la rendant première dans son esprit, fluide, omniprésente, universelle.
    Une fois son office accomplit, la masse sombre s'effrita et disparu dans les cendres, laissant la main du vieux professeur fumante, meurtrie. Ses paupières se soulevèrent lentement, il avait peur de ce qu'il allait trouver sur sa main, de ce que cela signifierait. Quatre chiffres, quatre simples chiffres étaient gravé en lettres de chair sur sa paume aussi nettement que s'ils avaient été écrit sur du parchemin:
    "1899"
    Bien sûr... Cela n'aurait pas pu être autrement. Il se releva, après avoir donné un coup de baguette qui apaisa pour quelques temps les chairs boursoufflées et suintantes. Il s'occuperait de cela plus tard. Grindelwald venait de lui transmettre le bonjour en quelque sorte. La date de l'été qu'ils avaient vécus ensemble, la date de la mort d'Arianna... Gellert lui avait envoyé une chose simple, qui ne laissait aucune ambiguïté et qui ne pouvait être comprise que par lui... et son frère. Mais il connaissait suffisamment Abelforth pour savoir qu'il ne ferait rien et que seul le "frère si brillant" remonterait les pistes qu'il avait tendus. Tout en s'extirpant de la carcasse de l'auberge, Albus se disait que le mage noir avait très certainement infiltré son propre souvenir dans l'enchantement, fait en sorte qu'il puisse entrer en résonance avec la mémoire de "son ami", ce qui avait fait ressortir chez Albus ces sentiments et ce malaise qu'il avait si longtemps gardé. C'était cette intrusion que le vieil homme avait éprouvée dès l'instant où le missile était devenu suffisamment proche pour qu'il ressente les effets du charme. Il banda sa main dans un mouchoir avant de sortir de l'ombre torturée de l'auberge.

    -C'est ici, Monsieur. L'impact s'est fait à 13h25 et 28 secondes pour être précis.
    -On ne sait toujours pas de quoi il s'agit?
    -Visiblement Monsieur il semblerait qu'une bombe volante moldue soit à l'origine de tout cela.
    -Je sais ce qu'est un missile Monsieur Hammond je vous remercie!

    Un attroupement s'était fait dans la rue principale qui bordait les TroisBalais. Au centre du groupe un homme particulièrement maigre donnait l'impression d'être totalement dépassé par les évènements. Il essuyait son front mouillé de pluie et de transpiration de façon frénétique, remettait ses énormes lunettes en cul de bouteille nerveusement. Autant de mouvements qui lui donnait un air disloqué et dégingandé dont il ne savait que faire. Pour accentué cela ses membres semblaient disproportionné en comparaison de son corps et laissait le sentiment qu'il avait été écartelé par 4 trolls d'humeur facétieuse. Les énormes favoris noirs qui trônaient sur ses tempes frémissaient d'angoisse et sa mâchoire était si crispée que l'on pouvait entendre ses dents grincer.

    -Et bien sûr nous n'avons aucune idée d'où et de qui provient cet obus?
    -Pour l'obus monsieur je ne sais pas, mais pour le missile, comme nous l'avons déjà dit un peu plus tôt, il semblerait que nous ayons affaire aux moldus eux-même.
    -Les apparences ne me suffisent pas Hammond... Vous êtes qui vous? Je vous connais non?

    Agacé et prit dans le mouvement, le sorcier avait regardé Dumbledore sortir de l'auberge et l'observait d'un air effaré. L'interpellé eut un sourire bienveillant qui le déstabilisa davantage.

    -Très certainement. Professeur Dumbledore. Vous m'avez déjà écrit plusieurs lettres au nom de monsieur le ministre, Mr.Chester.

    -Ah Albus vous êtes là! C'est une catastrophe, une catastrophe!

    Parvenant à s'extirper de la foule un petit homme chauve se précipita vers lui. Le directeur de l'école de sorcellerie de Poudlard avait le teint pâle maladif et changeait son parapluie de main dans un tic nerveux.

    -La petite O'Connor, c'est affreux...

    -Je suis au courant, monsieur le directeur. Il y a aussi la jeune soeur de Daniel Chaser, Mrs Stinwick ainsi que Mrs Benett qui semble être dans un état critique.

    -Oh Merlin, Merlin!

    D'un ton ferme Dumbledore continua comme s'il n'avait pas été interrompu par les lamentations de son employeur.

    -En tant que directeur de leur maison, Horace devra se charger de prévenir ces élèves. Immédiatement.

    -Oui, oui bien sûr... bien sûr.

    Le regard intéressé, le dénommé Chester observait le professeur de métamorphose. Du haut de ses 40 ans il était parvenu à un avancement par ses capacités de travail certaines et accomplies. Il était devenu le secrétaire du ministre et se chargeait parfaitement de cette tâche.

    -Dumbledore... Oui bien entendu, je suis désolé de ne pas vous avoir reconnu. Il y a tellement de chose qui... Le ministre à été retrouvé dans un état proche de la mort. Je suis donc chargé de le remplacer dans ses fonctions au milieu de toute cette agitation.

    -Vous êtes excusé. Il y a bien d'autre chose plus importante à retenir que le nom d'un simple professeur de métamorphose.

    Mais toutes ses capacités étaient réduites par sa fébrilité, et il devenait évident que Berwald Chester était beaucoup plus à l'aise dans un bureau que sur le terrain. Que Dumbledore se trouve ici était pour lui l'occasion de faire travailler un autre cerveau que le sien et reconnu comme plus brillant à beaucoup d'égard.

    -Si je puis me permettre, que faisiez-vous à l'intérieur? Ce ne sont plus que des ruines dangereuses et nous ne voudrions pas qu'il y ai un nouveau blessé par simple inconscience.

    Sur son habituel ton tranquille, Dumbledore répondit:

    -Je faisais comme vous je suppose: je cherchais des réponses.

    Une petite lueur se fit dans le regard de Berwald. Ses ennuis n'étaient peut-être pas aussi profond qu'il l'avait pensé.
    -Les avez-vous trouvées? On me présente plusieurs hypothèses aussi abracadabrante les unes que les autres. Tenez! Certains -il lança un regard noir à un sorcier replet qui l'accompagnait- prétendent que Grindelwald serait derrière tout ça. Vous imaginez!?
    -C'est également ce que je pense.

    Dumbledore avait dit cela simplement, en regardant son interlocuteur d'un air patient et détaché. Le visage du ministre provisoire se décomposa. Que ce soit le mage Noir qui soit à l'origine de tout cela était beaucoup trop pour débuter un quelconque mandat. Cela signifiait une guerre certaine et ouverte. Sur un ton mal-assuré, se voulant dédaigneux, Berwald répliqua:

    -Grindelwald n'a aucun intérêt dans ce geste. De plus les protections mises en place par le ministère nous prépare de toute attaque magique...

    -Vous comme moi savons parfaitement que ce n'est pas une explosion magique auquel nous avons eu affaire aujourd'hui.

    -Nous n'avons aucune preuve montrant que le mage noir Grindelwald soit à l'origine de cet évènement.

    Dumbledore serra doucement son poing gauche. Il avait une preuve bien entendu mais... Il la garderait pour lui. Savoir que le "messager" lui était uniquement destiné et que là se trouvait tout l'intérêt de Gellert était trop lourd à porter. Et même... Une série de chiffre pouvait facilement être interprétée d'une tout autre façon, la pierre était partie en cendre ne laissant plus aucune trace de l'enchantement. En réalité le vieil homme réalisait qu'il n'avait plus que sa parole et son argumentation pour convaincre Berwald Chester. En voyant son regard déterminé Albus su qu'il n'y parviendrait pas.

    -Seul un sorcier pouvait amener un telle catastrophe sur Près-au-Lard. Les moldus ne connaissent pas même la présence du village.

    -Le premier ministre moldu...

    -Connaît notre existence mais n'en sait pas davantage, vous le savez. De plus, lui n'aurait réellement aucun intérêt de provoquer une guerre inutile avec les sorciers de son pays alors qu'il doit se charger de l'ennemi extérieur allemand qui menace la liberté même de son État.

    -Mais si cela était une "erreur"...

    -Le missile est tombé très précisément sur l'auberge des TroisBalais et pas ailleurs. Une erreur comme vous dites aurait touché quelque part d'autre. Et comme je l'ai déjà dit dans le cas d'une "erreur" il faudrait pour cela que les moldus connaissent notre position exact.

    -Mais comme nous l'avons dit le Maître de Nurmengard n'a pas d'intérêt dans une action anonyme, cela ne lui ressemble pas.

    Dumbledore le regarda par dessus ses lunettes en demi-lune d'un air grave.

    -Diviser un pays et le jeter dans la peur est le meilleur moyen de déstabilisé son gouvernement et prendre sa place.

    Chester voyait tomber ses arguments les uns après les autres et il n'aimait pas cela du tout. Il était déçu par la clairvoyance de Dumbledore. Visiblement les rumeurs qui le disaient fou n'étaient pas infondées. Qu'est-ce qu'un vieux gâteux, tout juste bon à enseigner les métamorphoses pouvait lui apprendre? Lui était au ministère, il était même ministre maintenant (bien que cela soit contre sa volonté), tandis que ce vieux croûton n'était toujours qu'un professeur miteux et n'irait jamais plus loin. Il regarda autour de lui pour chercher de l'aide dans les autres sorciers qui l'accompagnait. La solution des moldus était tellement plus simple! Pourquoi vouloir faire compliqué? Un petit sourire sur les lèvres, Dumbledore regarda par dessus l'épaule de son interlocuteur.

    -Heureusement que votre travail va au-delà des apparences Mr.Chester. Vous allez pouvoir annoncer tout cela aux journalistes qui se pressent un peu plus loin. Je dois rejoindre le château pour m'assurer que les élèves n'ont rien. Mais je reste à votre disposition bien entendu.

    Dans un froissement de tissu, il tourna les talons alors que Chester se retournait, légèrement apeuré, vers la bande de vautours qui s'apprêtait à se repaître de sa carcasse.

    La journée s'achevait, Dumbledore se retrouva enfin dans son bureau, seul, comme il l'avait toujours été tout au long de ces années. Sa main gauche était cette fois bandée avec un pansement et il poussa le verrou de la porte de chêne. Fumseck observa son maître traverser la pièce et s'assoir à son bureau, plus vieux et plus fatigué que jamais. Dans un battement de plume rouge et or, l'oiseau s'envola pour se poser doucement devant lui. Son regard paisible et doré plongea dans les yeux bleus océan du vieil homme.
    -J'aurai voulu la sauver, dit Dumbledore à mi-voix. C'est moi qui aurait dû...
    Une larme perla sur sa joue et se perdit dans sa barbe aux reflets argentés. Il ferma les yeux et enfoui son visage dans ses longs doigts, alors qu'il serrait son poing gauche.

    "1899"



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