Eh merde! Au final, il avait gaspillé son temps pour rien. Ces derniers temps, il n’avait pas vraiment eu le temps ou l’énergie de travailler comme il le fallait. Il était passé par plusieurs stades depuis la mort de sa soeur. Le premier stade, il l’avait pris pour de la résignation, mais au fond, c’était plutôt du déni, il s’était réfugié dans le travail et dans son dévouement pour Tom pour oublier la perte de Johanna. Il était à présent entré dans un autre stade, mais celui-là, il n’avait encore aucune idée de la façon dont il devait l’appeler. Autant il était toujours déterminé à être le plus efficace possible pour son manitou suprême, autant le travail, il avait abandonné. Il ne se sentait plus la motivation de rien, il avait amassé un retard absolument faramineux sur ses devoirs. La plupart des professeurs étaient compréhensifs, et lui laissaient un délai supplémentaire, c’était bien sympa de leur part, mais même ces délais, Dan’ n’était pas capable de les respecter. Il y arrivait pas. Tenez, en métamorphose, c’était la deuxième fois qu’il dépassait les délais, sûr que Dumbledore allait pas le laisser traîner la patte plus longtemps. Bon, apparemment, ce brave professeur de métamorphose se montrait indulgent à cause de cette condescendance dont il faisait toujours preuve avec lui, et qui avait dû augmenter avec la mort de sa soeur, mais Dan’ savait bien qu’il avait ses limites. Du coup, il avait séché son cours de métamorphose, histoire de ne pas avoir à justifier le fait qu’il n’avait toujours pas fait ce fichu devoir.

Dan’ n’était pas travailleur, mais il était pas inconscient pour autant, alors il avait décidé de profiter de ces heures où il faisait le mur pour travailler à sa métamorphose. Histoire de ne pas avoir à mettre les pieds dans la bibliothèque (c’était au-dessus de ses forces, et puis, il ne voulait pas qu’on le voit trainer dans la bibliothèque, ça aurait ruiné sa réputation). Il était donc allée dans cette vieille salle d’étude qui était rarement utilisée et où on avait le plus de chances d’avoir la paix. Sauf que voilà, il avait passé deux bonnes heures sur son parchemin, plume à la main, sans la moindre idée de ce qu’il pouvait bien écrire; Là, les livres de la bibliothèque l’auraient p’têt aidé. Mais c’était pas un simple problème d’information, il avait juste la tête trop pleine, Johanna, Ines, Jo, Tom. Les noms flottaient dans sa tête, lui donnaient un mal de crâne épouvantable. Comment se concentrer quand tout bouge dans votre tête, comme ça? Tant pis pour sa métamorphose, de toute manière, il se foutait bien que Dumbledore vienne l’engueuler, de toute manière. Son opinion n’avait jamais vraiment compté à ses yeux. Alors bon, au bout de deux heures infructueuses, il avait de nouveau fourré ses affaires dans son sac, et avait quitté la pièce. Il marchait maintenant dans le couloir, la tête toujours trop pleine. Pleine au point qu’il ne s’était pas rendu compte que quelqu’un arrivait en face. Il avait manqué de la heurter de plein fouet.

“Tu peux pas regarder où tu marches?” fit-il d’un ton désagréable, même s’il savait très bien qu’il était en tord. Il leva les yeux et son regard tomba sur Evangéline. Bon bah, si c’était elle, il n’allait pas revenir sur ce qu’il venait de dire.

"Tu peux pas regarder où tu marches?"
"C'est plutôt moi qui devrai dire ça!" répondit-elle énervée.
Le choc avait été violent et elle avait manqué de tomber par terre et de lâcher toutes ses affaires. Mais avec ce sale Serpentard de Daniel Chaser, on ne savait ne savait jamais à quoi s'attendre. Certains jours c'était un vrai bourreau et un autre il vous ignorait complètement. Seul la petite Lauraleen n'avait pas le droit à l'indifférence que Daniel portait à quelques uns des élèves quand il n'était pas d'humeur à tyrraniser les gens.

"Il faut que tu arrêtes de prendre tout le monde pour tes souffres-douleurs."
Il était tant que quelqun lui dise la vérité et Evangéline était bien placée pour cette tâche. Elle avait tellement rêvé de cet instant. L'instant ou quelqun lui clourait le bec!
"Tout le monde en a plus que marre de toi, moi, Laury et plein d'autres."Elle sentit la rage monter en elle, elle ne supportait pas que Daniel fasse du mal et martyrise Lauraleen. Le plus révoltant c'est que seul Arthur (ce qui était étonnant) et Edward quand il en avait envie osaient dire quelque chose à ce tortionnaire.

"C'est quoi ton problème?"
Voilà la question dont elle attendait la réponse avec le plus d'impatience. Elle espérait enfin qu'elle allait avoir sa réponse, car elle ne savait pas si il allait lui répondre ou si tout simplement il allait la rembarrer ou alors partir et la laisser en plan car ce n'était pas facile de parler avec Daniel. Il rembarrait la plupart des gens qui osaient l'approcher de temps à autre. Ce qui était malheureusement très rarement. Peut être que si moins de gens avaient peur de lui, il arrêterait ses insultes, menaces et autres méchancetés envers autrui.

Plus il parlait et plus Evangéline avait envi de le tuer. Mais même si elle le tuait, elle serait tué par sa tante Morticia, car elle aurait touché à un de ses précieux Serpentard. Même si elle n'en était pas la directrice, aucune personne n'avait le droit de leur causer du tort.

"Tu as toujours réponse à tout Chaser!"

Elle regarda le jeune Serpentard. Derrière la haine et le dégoût qu'Evangéline avait pour lui, elle le trouvait quand même assez mignon. Mais ça s'arrêtait là, il était mignon.
*Non mais qu'est-ce que je raconte? "mignon", pour un Serpentard! Je crois que je suis en train de ressembler à ma tante! D'abord la question idiote avec Linus, et maintenant ça! Je suis sûre qu'elle m'a ensorcelé...*
Elle releva la tête.
*Ah oui, il est toujours là lui!*

"A part être un larbin et un abruti sur pattes, tu sais faire quoi?"

Depuis qu'elle connaissait Daniel, elle le trouvait toujours fourré avec Tom Jedusor, à exécuter le moindre de ses ordres, comme si il le vénérait ou il était hypnotisé. On ne saura jamais! De toute façon, les Serpentards étaient tous timbrés! Elle n'avait jamais rencontré (à part une ou deux exceptions) de Serpentard pas trop Serpentard, c'est à dire méchant, abruti, moqueur... Mais Daniel Chaser et toute la bande de Jedusor ne faisait pas parti des exceptions, bien qu'elle n'ai aucun problèmes avec Tom. Par contre, elle détestait les trois quarts de sa bande. Quand elle les voyait, elle voulait leur arracher la tête. C'était cruel, oui. mais que voulez vous, quand on a une tante qui s'appelle Morticia Morgane Mathews, on devient cruel. Elle regarda à nouveau Daniel sans grand enthousiasme et attendit.

La remarque d'Evangéline n'était vraiment recherché c'est vrai. En plus quand on voit Daniel Chaser, on a tout de suite pleins d'idées, mais là Evangéline n'était pas trop motivée c'est pourquoi elle n'était pas en positionde supériorité. Il fallait vite qu'elle se remette dans le droit chemin, sinon elle se ridiculiserait et ce n'était vraiment pas le moment de se taper la honte!

"Ce que je sais faire d’autre? Oh mais plein de choses! Là, tu vois, par exemple, je travaille sur mes capacités à fournir une réponse inutile à une question inutile."

Bon d'accord il avait raison. Et il fallait vite se ravitailler. Il fallait trouver le point faible de ce sale Serpentard, et ce n'était pas chose simple!!! L'inspiration ça ne se commande pas, il y a des jours ou on en a et d'autre jours ou on fait sans. La c'était plus le deuxième cas. Pourtant Evangéline avait de la répartit. Surtout quand on a une famille comme la sienne! Sa famille était très forte dans le domaine de la critique. Quelle soit positive ou négative, bien qu'ils soient plus spécialisés dans la méchanceté!

"Et toi, à part puiser ton inspiration dans les tréfonds de la débilité humaine, tu sais faire quelque chose?"

Et allez! Il faut qu'il en rajoute! Bon il faut se concentrer. Daniel n'est pas plus intelligent qu'elle! Ou bien c'était le monde à l'envers!!

"Tout le monde sait que tu n'as pas besoin de question idiote pour sortir une réponse idiote, Chaser!"

Bon ce n'était pas terrible mais c'était déjà ça. Il fallait qu'elle laisse faire et qu'elle ne réfléchisse pas. C'était ça la clé l'improvisation!

"Je sais faire beaucoup plus de choses que toi! Mais tu es sans doute trop bête pour le voir! C'est sans doute pour ça qu'on t'a mis à Serpentard!"

Evangéline n'avait de problèmes en particulier sur la maison Serpenatrd et aucun préjugés mais c'est vrai que si on regarde les statistiques, elle n'a pas beaucoup d'amis à Serpentard.

Une chance pour Dan, Evy semblait un peu fatiguée aujourd’hui, et la remettre à sa place semblait plus simple que d’habitude, tout comme ses remarques, même si elles étaient acerbes, comme toujours, lui semblaient moins difficile à contrer que ce à quoi elle l’avait accoutumé. Ne plus réussir à trouver de ressources jusqu’à aller puiser dans des répliques vieilles comme le monde de type "t’es bête vu que t’es à serpentard", c’en était la preuve. Dan leva les yeux au ciel en entendant cette remarque. Et après on disait que c’étaient les gens de sa maison qui n’étaient pas ouverts d’esprit! Tu parles, Eva lui donnait bien la preuve que quelque soit la maison à laquelle on appartenait, il y avait toujours des préjugés. Dan’ ne pouvait quand même pas condamner ces préjugés, malgré tout, puisqu’il était le premier à en avoir. Fier d’appartenir à la maison des serpents, il considérait que toutes les autres ne valaient rien et refusait obstinément de se lier d’amitié avec des Gryffondors, des Serdaigles ou des Poufsouffles. Car oui, Dan était quand même bête, au fond, mais comme il ne s’en rendait pas compte, il n’allait certainement pas raison à son interlocutrice, qui avait percé à jour ce trait de sa personnalité que tout le monde connaissait, en fait.

"Ben ma petite Evy, qu’est-ce qui t’arrives?" Bien sûr, le "petite Evy" n’était là que pour agacer prodigieusement la serdaigle, loin de Dan l’idée de se montrer gentille avec la jeune fille ou de lui donner des petits surnoms aussi débiles qu’affectueux. "Si tu n’es même plus fichue d’avoir un sens de la répartie digne de ce nom, qu’est-ce qui te reste, je me l’demande."

Ouais, en fait Dan était presque déçu qu’Eva n’ait rien de plus acerbe à lui envoyer en pleine tronche. Avoir un tas d’ennemis, à la longue, c’est évidemment agaçant, mais avec Evangéline, au moins, il y avait ce petit plaisir à se lancer des piques, cette compétition, à celui qui balancera la pire vacherie à l’autre… Là, que dalle. Tant pis.

"Maintenant, si tu voulais bien cesser de polluer mon oxygène plus longtemps, je t’en remercierais."

Puisqu’Eva ne semblait pas vouloir d’une joute verbale digne de ce nom, il n’était pas franchement nécessaire que tous les deux se parlent plus longtemps. Ils ne s’aimaient pas, c’était un fait, la compagnie de l’autre n’était plaisante ni pour lui, ni pour elle, alors il aurait été stupide de se forcer, non? Se détester bruyamment ou se détester en silence revenait au même, disons seulement que dans l’un des deux cas, il y avait un peu d’action. Il y avait eu un peu d’action. Maintenant, ils n’avaient plus qu’à suivre leurs chemins respectifs, qui n’étaient faits que pour se croiser momentanément, et jamais très longtemps. Aller chacun de leur côté jusqu’à leur prochaine rencontre, durant laquelle ils se disputeraient sans doute de nouveau, pour ne pas cracher sur les bonnes vieilles habitudes.