Jamais Luna n’avait vu la salle sur demande sous ce jour. Ils étaient allé au plus simple, et la pièce en laquelle la salle magique s’était transformé était tout ce qu’il y a de plus simple et de plus dépouillé. Une table ronde, grossièrement taillée dans un bois quelconque, siégeait au centre de la pièce qui n’était pas bien grande. Autour de cette table, six poufs à l’allure confortable, on eut pu croire qu’ils venaient d’entrer dans un salon de thé miniature, au budget particulièrement limité. Sauf qu’il n’y avait ni thé ni gâteaux secs, rien qui ne rende l’endroit véritablement accueillant. Les murs étaient nus, sans la moindre décoration. De toute évidence, ce lieu n’était pas conçu pour être accueillant, il était là pour qu’ils puissent tous discuter tranquillement, à l’abris des oreilles ou des regards indiscrets. La serdaigle regrettait quelque peu ce dépouillement total. Il y avait longtemps qu’ils ne s’étaient pas retrouvé tous ensemble, elle aurait voulu un autre décor pour leurs retrouvailles, d’autant plus que la dernière fois que ça avait été le cas, la situation avait été un peu tendue. Ils savaient bien, tous, désormais, que Daniel avait découvert que selon toute vraisemblance, ils ne venaient sûrement pas de Salem, et Luna se sentait toujours aussi responsable à ce sujet. Elle craignait à présent le moindre faux pas, et plus encore de les décevoir une fois de plus.

Enfin bref… heureusement pour elle, ce n’était pas cette question qui était à l’ordre du jour, cette fois-ci, la question à l’ordre du jour, c’était le journal. Ce petit cahier à la couverture noire, d’apparence anodine. Comment une chose qui avait l’air aussi insignifiante pouvait-elle prendre autant d’importance, va savoir, mais c’est souvent derrière les choses les plus insignifiantes que se cachent les plus grands mystères. C’est ce que Luna pensait, en tous cas. Et ce journal, posé sur la table en bois, qu’entouraient les six voyageurs temporels, avait effectivement plus de valeur qu’il n’y paraissait. Luna n’avait connu la valeur de ce journal qu’assez tardivement. Certes, elle avait, comme tout le monde, entendu des rumeurs au sujet de la chambre des secrets, une fois que cette affaire avait été terminée, mais rien de bien concret. Ginny et elle avaient beau être amies, la rouquine ne s’était jamais confié à elle à ce sujet avant très récemment. Luna ne l’avait pas pris personnellement, Ginny, de toute façon, n’en avait sûrement pas parlé à grand monde. Elle avait fini par en apprendre plus sur les événements quand il fallut bien qu’elle et Neville soient un minimum informés au sujet de Tom Jedusor, c’est-à-dire à partir du moment où il avaient réalisé dans quelle époque ils avaient atterri. Luna ne gardait pas un très bon souvenir de cette conversation, surtout parce qu’elle avait bien vu à quel point elle avait rendu Ginny mal à l’aise. Et elle comprenait pourquoi, elle n’arrivait pas à imaginer ce qu’elle avait pu traverser.

Le journal était donc là, sous leur nez, après qu’Harry ait commis l’acte héroïque (ou complètement irréfléchi) d’aller fouiner dans la chambre des secrets. Le journal était là, et c’était sûrement une bonne chose pour eux. Ceci dit, cela posait également de nombreuses questions, et la première d’entre elles était de savoir que faire de ce journal? Où le cacher. L’avoir en leur possession pouvait être un atout évident, il leur permettait d’avoir l’avantage, et de déstabiliser leur adversaire, mais en même temps, si Jedusor venait à découvrir qu’ils avaient ce journal, ils pouvaient être en danger, leur secret encore plus. C’était à double tranchant. Bref, ils étaient là, et il était temps de cogiter. L ‘opinion de Luna sur la question? Très floue. Il faut dire qu’elle pensait que son opinion n’avait pas forcément de valeur, elle devait être la moins concernée par toute cette affaire, et pourtant, c’était elle qui avait commis le plus de gaffe. Du coup, elle préférait se tenir à carreaux, pour le moment. Les mains posées sur ses genoux, elle fixait alternativement ses camarades, son regard s’arrêtant plus longuement sur Harry et Hermione - car si quelqu’un devait intervenir et suggérer, il semblait que ça devait être eux- et sur Ginny, pour être sûre qu’elle n’était pas trop déstabilisée, étant données les circonstances.

Nous avions organisé une réunion. Je devais bien le reconnaître nous en avions besoin pour faire le point mais tout particulièrement pour parler du journal de Tom Jedusor. Je savais qu'Harry l'avait récupérer dans un acte encore totalement irréfléchis, mais cela ne servait à rien de parler du pourquoi du comment il avait réussi à avoir ce journal. La chose importante était que nous l'avions.

Assise à côté d'Harry en face de Luna, j'avais l'impression d'être à la table ronde de Kammelott avec cette table en bois les pouffes. Je devais le reconnaître cette pièce était loin d'être agréable mais après tout, cela allait nous permettre de ne pas nous disperser. Je fixais le journal, c'était la première fois que je voyais en vrai. Je savais ce qu'il c'était passer avec Ginny ayant eu le récit détaillé de la part d'Harry et Ginny mais ayant été pétrifier, je n'avais jamais eu le loisir de le voir en vrai. Je ne savais pas ce qu'il y avait à l'intérieur, si il y avait des écritures ou si il était comme à l'époque ou Harry l'avait obtenu la première fois, c'est à dire vierge. Je me demandais d'ailleurs si il était possible pour Tom de garder un contact avec. Je veux dire, Le spectre de Tom communiquait à travers le journal avec Harry, il était peut être possible que cela soit possible.

Ginny fut la première à prendre la parole, elle était nerveuse et cela se comprenait, tout ce que qu'elle avait vécu lors de sa première année était bouleversant et se retrouver face à la cause ne devait vraiment pas être facile. Puis se fut le tour d'Harry, le cacher ? oui c’était certain qu'il fallait le faire, mais il fallait absolument savoir ce que nous allions faire avec avant de faire quoi que se soit.

-Je pense que Jedusor ne va pas tarder à remarquer sa disparition, nous devons absolument savoir ce que nous allons faire avec... .

Je fis une pause et prise une grande inspiration.

-Ce que je vais dire va vous paraître... comment dire... cela ne me ressemblerais pas... mais suivant les informations que nous pouvons trouver dans ce journal, je suis sure que certain élèves se feraient un plaisir de le dévoilé et cela pourrait faire peur à Jedusor et le déstabiliser, suffisamment pour que l'on trouve de quoi lui faire encore plus mal. Et avancer comme cela, petit à petit.

La première à prendre la parole fut Ginny. Ce n’était pas elle que Luna attendait en premier. En fait, la jeune fille avait été presque certaine que Harry serait le premier à prendre la parole. La rouquine articula à haute voix l’interrogation qu’ils partageaient tous : que faire de ce cahier, en apparence insignifiant, qui pourrait leur causer bien plus de soucis qu’il n’y paraît. Ginny s’était montrée froide et un peu agressive. C’était devenu une attitude habituelle, chez elle, depuis qu’ils étaient arrivé ici. Rien de plus normal. Mais de fait, Luna n’était pas sûr qu’elle serait ouverte à un dialogue des plus constructifs. Harry fut tout de même le premier à y aller de ses suggestions, donnant ses propositions quant à l’endroit où il serait judicieux de laisser le journal. Harry suggéra deux endroits, la salle sur demande, ou leur salle commune. Luna acquiesça vigoureusement à la deuxième proposition du survivant. La salle où ils se trouvaient actuellement pouvait être un parfait lieu de réunion, Luna n’était pas pour autant certaine qu’il était vraiment sûr… et une fois de plus, elle se sentait quelque peu fautive. Elle avait fait découvrir cet endroit à Olive, et même si cela ne voulait en rien dire qu’Olive en avait elle-même parlé à Jedusor, c’était peut-être trop risqué (Ginny et sa paranoïa naturelle lui aurait sans doute dit qu’elle avait été folle de conduire la verte et argent jusqu’ici). Elle n’ouvrit cependant pas la bouche pour expliciter sa position, pas tout de suite. Pour le moment, elle ne se sentait pas en position de parler, comme si elle n’avait pas son mot à dire dans toute cette affaire, ce qui n’était peut-être pas tout à fait faux.

Hermione y alla également de sa suggestion. Ses propos ne concernaient pas l’emplacement du journal, mais l’usage à en faire. La jeune fille se montrait particulièrement téméraire. C’était l’une des singularités qui étaient clairement propres à Hermione. Elle pouvait souvent être la sagesse et la raison personnifiée, et par moment, elle faisait preuve d’une témérité qui vous rappelait immédiatement pourquoi le choixpeau magique l’avait envoyé chez les rouge et or. Elle suggérait une sorte d’attaque douce, non pas frontale, mais graduelle. Elle était donc du même avis que la blondinette. Luna était venu depuis longtemps à la conclusion que s’ils étaient là, ce n’était sans doute pas par hasard. Dumbledore leur avait demandé de ne rien faire qui compromettrait leur secret ou changerait le cours du temps, mais Luna avait l’intuition que c’était peut-être tout simplement pour ça qu’ils étaient là, pour changer le cours du temps. Rien n’arrivait jamais par hasard, après tout. Mais il est vrai, c’était une situation dangereuse, et Ginny se chargea très rapidement de le faire remarquer. Luna posa son regard sur elle. Elle manifestait toute sa crainte au cœur des quelques mots qu’elle prononçait, et la serdaigle ne pouvait s’empêcher de ressentir un immense élan de compassion à l’égard de la jeune fille. Elle était évidemment moins à même de comprendre la situation comme elle-même la comprenait. Ginny suggéra que le journal reste ici. Luna n’était pas d’accord. Et elle fit remarquer que pour l’instant, étant donné la contenance du journal, obtenir quoi que ce soit de lui semblait compromis. Luna accorda à Ginny un regard qui ne manquait pas de compassion. Elle lui tapota l’épaule, sa façon à elle de lui faire comprendre qu’elle la soutenait, même si c’était sans doute maladroit.

« C’est dangereux, de le laisser ici, non? Si quelqu’un finissait par tomber dessus… »

Elle n’explicitait pas sa pensée, la culpabilité était déjà en train de remonter à la surface. Expliquer sur quoi se fondaient ses soupçons revenait à dire qu’elle avait fait une bourde de plus, elle n’avait pas vraiment envie de se faire passer un savon. Il y avait si longtemps qu’ils ne s’étaient pas retrouvé tous ensemble, elle ne voulait pas sentir leurs regards accusateurs peser sur elle.

« Si tu ne veux pas que le journal reste trop près de toi, Ginny, je peux le prendre dans mon dortoir, ça ne me dérange pas. » C’est vrai, pour elle, il ne représentait rien, ce journal. Et puis… à dire vrai, Luna ressentait un tel besoin de se racheter, que si elle pouvait faire quoi que ce soit, eh bien…elle le ferait.

« Il doit bien y avoir quelque chose à faire de ce journal, sinon il n’aurait pas été caché… »

C’était une évidence que tout le monde avait dû comprendre, mais Luna l’avait formulé histoire de faire comprendre à Harry et Hermione qu’elle comprenait et appuyait leur position, même si elle savait bien que cette réponse lui attirerait les foudres de Ginny.

Ginny était toujours aussi nerveuse et agressive, rejetant tout idée, bonne ou mauvaise. Je voyais bien que sa peur l'aveuglait et je commençais à avoir les nerfs. Cette tension qui c'était accumulé ces deniers temps étaient entrain de ressortir. J'étais comme une véritable cocotte minute. Je me leva alors brutalement.

- J'en ai marre.... j'en ai marra d'attendre. Cela va faire maintenant 6 mois ou l'on végète à ce dire oui on va faire quelque chose... mais mince, agissons, j'en peux plus de faire des promesses et de faire rien d'autre. La situation va commencer à être dangereuse et les diarrhée verbales de certains d'entre nous commence à rendre cette situation plus que délicate.

Je fis une pause pour rependre ma respiration. J'avais l'attention de tout les voyageurs après leur avoir décroché un regard surpris.

-Dois-je vous rappelez tous que nous avons accompli durant ces 5 dernières années ? Vol... voldemort n'existe pas encore. Il n'est encore que Tom Jedusor, jeune sorcier certes puissant certes prometteur, certes manipulateurs et mauvais mais ce n'est encore qu'un adolescent et sa puissance s'en trouve diminuer. Il n'a pas affronter ces épreuves qui nous en rendu plus fort. Mimi Geinarde est morte il y a moins d'un an, cela veut dire qu'il apprend encore à maîtriser son basilic... c'est maintenant ou jamais!!!!!

Je fis une nouvelle pause et cette fois-ci je me rassis tout en remettant en place mes cheveux.

-Voila ce que je propose. Comme Ginny l'a fait remarquer, on ne peut visiblement rien faire avec, le garder avec nous est aussi dangereux et cela dans n'importe quel salle commune. C'est pourquoi je pense que la bibliothèque est un bonne endroit. Je la connais par coeur et je connais une cache derrière des livre qui ira parfaitement bien. Jamais personne ne pensera à le chercher dans un endroit aussi commun. Par la suite, je pense que nous devons faire une expédition. Allez dans la chambre des secrets et détruire le Basilic. Je sais que c'est une idée folle mais Harry l'a déjà vaincue alors qu'il n'était qu'un enfant qui ne savait pas ce qu'il faisait. Maintenant nous sommes quasiment des adultes, nous sommes plusieurs, nous sommes plus forts et nous savons ce que l'on fait... comme je vous le disais, c'est maintenant ou jamais qu'il faut le faire.

Luna était pour le moins…surprise, par la réaction d’Hermione, et elle ne manqua pas de le faire comprendre à cette-dernière, tandis qu’elle la fixait avec des yeux ronds. Hermione était généralement quelqu’un de calme, pondéré, est réfléchi, elle s’était bien attendu à ce que quelqu’un sorte de ses gonds au cours de cette conversation, mais elle aurait plutôt misé sur Ginny, qui avait l’air de plus en plus mal à mesure que se déroulait la conversation, ou bien sur Harry, qui avait généralement le sang bien plus chaud qu’Hermione. Pour autant, sa réaction était compréhensible. Qui, parmi eux, supportaient encore cette situation. Ils étaient tous à bout de nerf. Le temps passait, et aucune solution ne se présentait à eux. Comment ne pas perdre patience. Cette situation était même parvenue à user la tranquillité et la patience de Luna… Seulement voilà, elle avait peur qu’agir en se laissant guider par l’énergie du désespoir… Disons que son opinion sur la question était mesurée, elle était comme Hermione, au fond, elle pensait que s’ils étaient là, ce n’était pas pour rien, que ce voyage n’était sûrement pas anodin, et qu’ils étaient supposés faire quelque chose, mais là où elle rejoignait Ginny, c’était que tout ça risquait clairement d’être dangereux pour eux, et elle ne voulait pas qu’il leur arrive quelque chose, ou qu’ils fassent empirer l’affaire… elle avait déjà fait trop de dégâts, à ce sujet, vous vous douterez bien qu’elle s’était sentie particulièrement concernée quand Hermione avait parlé de « diarrhée verbale »… et elle avait senti toute sa culpabilité, celle qu’elle essayait d’enfouir le plus possible en elle, resurgir sans prévenir. Cette culpabilité l’invitait à la prudence… et en même temps, cette prudence allait les tuer à petit feu, à ce rythme. Somme toute, elle n’était ni tout à fait de l’avis de Ginny, ni tout à fait de celui d’Hermione… Vous l’aurez compris, Luna n’allait sûrement pas être d’un grand secours aux voyageurs, d’autant plus que depuis qu’elle avait fait les gaffes que l’on sait, elle préférait ne pas trop donner son opinion et se laisser porter par le courant… mais là, le courant avait l’air particulièrement violent,, tout de même.

Luna choisit d’analyser le discours d’Hermione à mesure qu’elle le prononçait, afin de pouvoir peser le pour et le contre. Ce qu’elle disait au sujet de l’enfer que Voldemort leur avait fait vivre ces cinq dernières années était vrai, de même qu’elle avait raison. Tom Elvis Jedusor n’était pas un enfant de chœur, clairement, mais il n’avait pas encore acquis toute la puissance qu’on lui connaissait à leur époque. S’il y avait une possibilité de l’atteindre, c’était maintenant, mais l’atteindre comment? La proposition d’Hermione était extrême, c’était définitivement la proposition du dernier espoir. Le fait même qu’Hermione suggère une chose aussi folle qu’aller risquer leur vie en tuant le basilic en disait long sur le calvaire qu’ils vivaient, et l’impasse dans laquelle ils se trouvaient. L’idée ne plaisait pas beaucoup à Luna. C’était très dangereux… et était-ce vraiment sûr? Harry avait réussi à pénétrer dans la chambre des secrets une fois, c’était une chance qu’il s’en soit sorti indemne, mais la prochaine fois… et même s’ils étaient tous les six… Jedusor devait forcément avoir envisagé le fait que la personne qui était rentrée dans la chambre y retourne. Y aller une deuxième fois ne serait sûrement pas très sûr… Et puis, la dernière fois, Harry avait eu énormément de chance. Si personne ne venait crever les yeux du basilic, ils allaient le combattre en aveugle, c’est ça? Et si l’un d’entre eux finissait par être empoisonné par le serpent géant, c’était présumer beaucoup que supposer que fumseck viendrait les sauver une nouvelle fois.

« Je ne suis pas très sûre… » fit calmement Luna de son habituel ton aérien, qui ne voulait pas prendre parti, mais tenait tout de même à inviter Hermione à la prudence.

Aussitôt, le regard de Luna se posa sur Harry. Parce que selon elle, si quelqu’un devait trancher et prendre une décision, c’était lui, lui plus que n’importe qui d’autre dans cette pièce. Luna était d’avis de suivre la décision de Harry, même si elle n’était pas certaine que celle-ci soit à son goût.

Ses réticences quant à la façon dont Hermione avait suggéré de cacher le journal étaient partagées, c’était déjà ça, et Harry comme Ginny s’opposèrent à l’idée de laisser l’objet du litige à la bibliothèque. Harry se montra cependant bien plus virulent que Luna l’aurait été - sûrement parce que, une fois de plus, elle restait convaincue qu’elle n’avait pas vraiment son mot à dire dans toute cette histoire. L’une des premières questions qu’ils se posaient semblait ainsi réglée, finalement, on en revenait au point de départ, le journal resterait dans le dortoir des garçons, dans la tour des gryffondors. À cette nouvelle, Luna ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil en direction de Ginny. Elle restait convaincue qu’il aurait peut-être été plus simple pour elle si on l’avait laissé prendre le journal dans son dortoir à elle. Mais ce serait revenu à lui octroyer des responsabilités, et ils devaient tous supposer que c’était une mauvaise idée, aux vues de la gaffe qu’elle avait commise. Elle devait passer pour la gaffeuse professionnel du groupe, pourtant, rétrospectivement (et même si elle continuait de culpabiliser au possible), elle n’avait rien fait sinon mentir au sujet de Salem, ce qu’ils étaient tous supposés faire, elle n’y pouvait rien si Daniel était allé rechercher ses renseignements auprès de l’école américaine. Enfin bon, ce n’était pas ce qui devait faire débat ici.

Et question débats, ils étaient déjà bien servis, c’était le moins qu’on puisse dire, deux opinions s’opposaient clairement, ou du moins, il s’agissait plutôt de Ginny contre le reste du monde. En somme, voilà où ils en étaient. Tuer le basilic ou ne pas tuer le basilic, telle était la question. Où Luna se situait-elle, dans ce débat? Eh bien… une fois de plus, elle était quelque peu indécise (je sais, ce n’est pas bien pratique), il était évident que tous les arguments que Ginny exposaient se tenaient, ne pas les prendre en compte aurait même été dangereux. Mais dans un même temps, fallait-il ne vraiment rien faire du tout? Elle n’arrivait pas à penser autrement, ces dernier temps. Elle n’était pas terre à terre, loin s’en faut, mais elle pensait tout de même que chaque élément qui composait l’univers avait une raison d’être (elle agrandissait seulement son univers en y ajoutant des éléments qu’elle était l’une des seules à considérer comme vrais), aussi étrange cette raison pouvait-elle être. Admettons-le, tout de même, il y avait une chance sur un milliard pour qu’un sablier géant leur tombe dessus au département des mystères, et il avait fallu une « chance » inouïe, également, pour qu’il atterrissent pile à l’époque où Jedusor faisait sa scolarité à Poudlard. Après tout, ils auraient pu atterrir à n’importe quel autre époque, cent, deux cents, trois cents ans auparavant, mais non! C’était cette époque là, une époque qui semblait les inviter à agir. Ne pas vouloir créer de paradoxes temporels, c’était compréhensible, mais leur venue avait déjà dû créer un paradoxe tel que ne pas vouloir en créer d’autres était un peu.. Superflu, non?

À Ginny, elle opposait donc l’idée qu’ils étaient peut-être là pour agir, tout simplement. À Harry et Hermione… elle opposait les arguments que Ginny avait déjà donné, risquer leur couverture, voire leur vie… Luna ne le voulait certainement pas. Que dire, alors? Elle n’avait pas de suggestions révolutionnaires à faire, tout au plus, elle pouvait inviter Harry et Hermione à la prudence. À vrai dire, elle osait à peine se ranger de leur côté, elle se sentait dans l’obligation de prendre le parti de Ginny, parce qu’elle souffrait, tout simplement, c’était évident, et elle avait besoin de soutien. Luna déposa sur l’épaule de la rouquine une main conciliante, tout en tournant son regard vers les deux autres.

« Elle a raison. » constata-t-elle tout simplement, de son habituelle voix douce. « Mais il y a peut-être un moyen de contourner ces problèmes, non? »

Elle avait prononcé cela d’un ton si détaché, un peu rêveur, qu’il était difficile de savoir si elle était vraiment sérieuse. Luna ne pouvait pas aller de ses suggestions, elle n’avait assisté que de loin à l’épisode de la chambre des secrets, elle ne pouvait pas donner d’avis constructif à ce sujet. Tout ce qu’elle espérait, pour le moment, c’est que Ginny ne lui en tiendrait pas trop rigueur.

Après ma petite crise je repris mon calme. Je reconnu assez facilement que le livre dans la bibliothèque était une erreur. Mais je continuais à penser qu'il allait falloir agir contre le basilic pour déstabilisé Jedusor et je fus assez contente qu'Harry et Ron quelques minutes plus tard soit d'accord avec mon opinion. Ginny elle était comme je m'en doutais contre cette idée qu'elle trouvait suicidaire.

-Ginny, as tu une meilleure idée ? Je sais que c'est éprouvant pour toi mais nous ne pouvons le laisser prendre de la puissance, nous devons agir. C'est risquer bien sur et moi aussi j'aimerais pouvoir oublier tout cela, et continuer essayer de vivre sans s'occuper de cela... mais nous avons un devoir moral, nous ne pouvons pas le laisser faire Ginny et je sais qu'au fond de toi, tu le sais.

Luna n'ont plus n'était pas d'accord avec cette idée. Mais je savais qu'elle accepterait chacune des décisions que nous prendrions, qu'elle nous suivrait coûte que coûte. J'avais peur que Ginny s'éloigne de nous et il ne fallait surtout pas que cela soit le cas. Ron avait annoncé qu'il était pour aussi même si je l'avais trouver bien silencieux, il semblait se réveiller au bon moment.

-Bon, je crois que nous sommes d'accord, la majorité souhaite faire cette expédition. A présent, il va falloir réflechir à un plan... Notre principal problème étant le regard du basilic. Je doute que Fumseck crève les yeux de ce serpent.

Je fis une pause et je questionnais du regard les autres voyageurs. A présent, il allait falloir agir vite pour l'effet de surprise mais surtout être bien préparer. Le basilic ne pardonne pas et il allait absolument être sure que notre plan marche et même en prévoir d'autre. Il allait surtout ne pas être pris de court. Je posa mon regard sur Ron qui semblait dans ces pensés, comme si il n'était pas avec nous.

-Tu as peut être une idée Ron ?

Ron intervint enfin, et en se rangeant du côté de Ron et Hermione, il rendit le verdict plus évident encore. Si Ron, Harry et Hermione avaient tous l’intention de se rendre dans la chambre des secrets pour tuer le basilic, ce n’étaient ni elle, ni Neville, ni même Ginny qui pourraient les en dissuader. La preuve, depuis le début, Ginny parlait dans le vide, son opinion ne faisait pas le poids, et ne le ferait pas puisque Luna et Neville n’abondaient pas dans son sens. Oh, Luna comprenait toutes les raisons qui poussaient la rouquine à agir comme elle le faisait, et à dire ce qu’elle disait, mais son choix était fait, même si elle était consciente qu’il s’agissait d’un choix dangereux, qui pourrait à tous leur porter préjudices si par malheur ce plan venait à échouer. Il était tout de même clair qu’ils avaient un avantage certain par rapport à ceux q’Harry possédait durant sa deuxième année, ils étaient six (enfin cinq, plutôt) quand le survivant avait été tout seul, ils avaient tous plus de douze ans, et n’ignoraient rien du monstre qu’ils devaient affronter. Certes, cela ne le rendait pas moins dangereux, mais il avaient la possibilité d’être mieux préparés. Ainsi que le disait si bien Hermione à Ginny, il était ici question de devoir moral ou de responsabilité cosmique si l’on veut. Luna se le répétait souvent. Ils n’étaient pas là par hasard. S’ils n’agissaient pas, ils allaient à l’encontre de ce pourquoi on les avait conduit jusqu’ici, non? Puisque les choses avaient l’air décidées, Hermione reprit la parole, il était à présent temps de trouver un plan d’action.

Personne n’eut cependant le temps d’y aller de ses suggestions, car Ginny s’était levée de sa place. Visiblement campée sur ses positions, elle n’avait pas l’intention de changer d’avis. Luna la regarda le leur annoncer, une pointe de tristesse dans le regard. Oh, bien sûr, elle la comprenait, mais elle aurait bien eu besoin de l’avoir auprès d’elle. Tout comme elle sentait que Ginny aurait eu besoin de son soutien, elle lui lançait des regards insistants, au point que Luna hésita un moment à la rejoindre, ne serait-ce que pour s’assurer qu’elle allait bien. Elle ne le fit cependant pas, et resta à sa place, regardant tristement Ginny les laisser à leur sort.

La conversation, ensuite, ne dura plus très longtemps. Ils disposaient pour le moment de trop peu d’éléments pour pouvoir aller très loin. Luna ne participa presque pas à la suite de la discussion, soucieuse de l’état de Ginny, que cette conversation avait clairement perturbé. Il fut convenu qu’ils feraient chacun des recherches de leur côté (somme toute, il y avait fort à parier qu’Hermione se chargerait de toutes les recherches tandis que les autres approuveraient la moindre de ses trouvailles) et qu’ils se retrouveraient régulièrement pour faire le point. Cette idée plaisait bien à Luna. Assez égoïstement, elle était ravie de pouvoir profiter de cette occasion de se retrouver en compagnie d’autres voyageurs, même si ces réunions s’organisaient au nom d’une perspective dangereuse. Quand les derniers mots de leur entrevue furent prononcés, Luna fut la première à quitter la salle sur demande. Elle avait l’intention de rejoindre Ginny, même si elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle avait pu aller. Il y avait d’ailleurs de fortes chances pour qu’elle ait rejoint son dortoir, auquel cas elle n’aurait aucune chance de lui parler. Et pour dire quoi, d’ailleurs? Elle n’avait pas changé d’avis, et Ginny devait sûrement lui en vouloir…

Après plusieurs minutes de recherche, elle abandonna finalement, un peu dépitée. Elle espérait pouvoir lui parler au cours de leur prochain cours en commun. Elle, rejoignit son propre dortoir. Cette discussion lui avait laissé un avis mitigé, elle était contente d’avoir revu les autres, de savoir qu’ils que allaient faire quelque chose d’utile, mais en même temps, elle craignait tout de même que Ginny ait raison, qu’ils fassent une lourde erreur, qu’ils s’en mordent les doigts.

Enfin, seul l’avenir le dirait.