Premiers flocons... {Achevé}

Music:The Eels - Novocaine For The Soul

Et voilà Décembre, qui avait fini par pointer le bout de son nez. Au final, les vacances n'allaient pas tarder à arriver non plus. Et elles feront du bien à tous les étudiants de Poudlard...

C'était les exclamations réjouies de ses camarades de chambre qui l'avait tirée du lit ce matin. Il neigeait... La météo avait été clémente, décidant de célébrer comme il se fallait l'arrivée du dernier mois de l'année. Et les flocons pas bien épais qui descendaient du ciel avait suffit à plonger la moitié des septièmes années de Serpentard dans un été d'enthousiasme tout à fait surprenant. Souriantes et gloussant comme des gamines, les damoiselles s'étaient habillées précipitamment et étaient sorties manger avec la même hâte. Un dimanche matin...
Ange dormait encore... Pomona était partie de son côté. A croire que depuis quelques temps, elle la fuyait. Et au fond, Olive se sentait un peu coupable. Peut être qu'elle n'aurait pas dû se confier à la verte, vu la façon dont elle réagissait à présent qu'elle savait une partie de la vérité... Faire des choix, ce n'est pas facile tous les jours...

On l'avait réveillée tôt. Elle aurait dû se sentir énervée, mais au final, ce n'était pas vraiment le cas... Elle aurait dû se lever de toute manière. Ne serait-ce qu'en raison du rendez-vous fixé par Tom.
Peu motivée, elle avait repoussé ses couvertures avant d'enfiler l'uniforme de l'école. Hésitant un court instant, elle avait fini par aller se poser devant la fenêtre, pour regarder tomber les flocons. Les petits points blancs dans le ciel l'émerveillaient autant qu'ils la rendait mélancolique. La neige ne tenait pas sur le sol. Ce fut sur ce constat qu'elle partit déjeuner, saisissant au vol une écharpe aux couleurs de sa maison.
A dix heures, le cauchemar commencerait.

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Un étau qui enserrait son crâne, oppressant, insistant. Une douleur diffuse.
Ne penser à rien. A rien. Ne pas laisser ses pensées s'égrener. Ne pas lui laisser l'occasion de s'emparer d'un souvenir distrait, qui lui offrirait à coup sûr l'entrée de sa tête.

La pression diminua d'intensité. C'était la fin. Enfin. C'était fini. Elle allait pouvoir s'en aller, vaguer à son gré dans le château.
Alors qu'elle s'apprêtait à souffler de soulagement, il sembla mettre toute son énergie dans un dernier assaut, submergeant les défenses qu'elle avait sans le vouloir abaissées, croyant à la fin de ce calvaire.
Et à nouveau, les images défilèrent, souvenirs fugaces de sa vie passée. Avant de s'estomper.

Grimaçante, Olive ouvrit les paupières et releva la tête qu'elle avait baissée. Assis l'un en face de l'autre sur deux chaises, Tom et elle se trouvaient dans la salle sur demande. Cet entrainement était devenu réguliers, et avaient lieu à peu près une fois par semaine, le week-end généralement.

Tom s'était amélioré rapidement. Et il connaissait à présent presque tout ce qui avait fait la vie d'Olive, au grand désespoir de cette dernière, qui s'y était finalement résignée. Lorsqu'il avait jugé trop facile d'entrer dans son esprit sans qu'Olive ne s'y oppose, les séances avaient évoluées. Et peu à peu, la jeune fille apprenait à fermer son esprit, à le rendre imperméable à toute tentative d'intrusion. Et elle y mettait tout son cœur, cherchant à protéger les rares souvenirs qui n'avaient pas été déjà violés. Sa conversation avec Pomona... Sa rencontre avec Meredith... Une partie de ce qui touchait à Morgan... Oui, elle les préserverait. A tout prix.

Ayant repris une respiration moins saccadée, Olive se redressa sur sa chaise et plongea un regard anxieux dans celui du préfet. Etait-ce la fin? Redoutant un nouvel essai, elle se contenta d'attendre. Si elle avait eu beaucoup de mal à supporter ces séances au début, elle s'y était faite. Surtout depuis que la douleur devenait moins présente lorsqu'elle se protégeait. Et si Tom continuait de l'effrayer un peu, elle redevenait progressivement comme elle était avant qu'il ne l'apeure. Une bonne chose? Ce n'était pas si sûr...

La neige... Tom se moquait bien de la neige, de la pluie, du soleil, du bon et du mauvais temps. Il ne faisait pas partie de ces gens qui accordaient une quelconque importance à ce que lui considérait comme de simples phénomènes météorologiques tout à fait indignes d’intérêt. Il ne faisait pas plus partie de cette catégorie de personnes qui considérait que le temps pouvait avoir une quelconque influence sur l’humeur de l’être humain normalement constitué. Il n’allait tout de même pas se laisser déterminer par la météo. Lui seul décidait de ce qu’il était et de ce qu’il faisait. Non, pour lui, la neige n’avait pas le moindre intérêt... et n’en avait jamais eu. Il se souvenait de son enfance à l’orphelinat, et de l’enthousiasme qui y régnait toujours quand tombaient les premiers flocons, Mrs Cole, apparemment ravie d’abandonner ses petites fripouilles à la poudreuse, désespérait pourtant à l’idée de réussir à l’envoyer dehors. Des bonhommes de neige, des batailles de boule de neige... Tom n’y participait jamais. Dès le plus jeune âge, il s’était contenté d’observer ce spectacle affligeant un millième de secondes à travers les carreaux de sa fenêtre avant de détourner son regard et s’occuper de choses plus intéressantes à ses yeux. Non, il ne se joignait pas à la masse, qui avait accueilli les premiers flocons de neige avec un enthousiasme tout à fait démesuré, d’autant plus que la neige ne tenait pas.

Pour lui, sa journée n’était donc ni plus ni moins qu’une journée comme les autres. Ceci dit, il y avait fort peu de chances pour que la journée de qui que ce soit d’autre ressemble traits pour traits à la sienne, ne serait-ce que parce que- osons l’espérer- tout le monde ne devait pas s’adonner quotidiennement à la légilimancie. Car oui, les entrevues de Tom et Olive s’étaient faite courantes, et, pour le plus grand plaisir de l’Héritier, des progrès se faisaient sentir, au fil de leurs scéances. Bientôt, il serait totalement prêt. Ce n’était qu’une très légère question de temps. Cette scéance fut, cependant, aux yeux de Tom, moins fructueuse qu’il ne l’avait escompté. Il n’était pas au meilleur de sa forme, ces derniers temps, il fallait bien le dire, un constat fort désagréable qui rendait à ses yeux cette dernière scéance plus éreintante qu’il ne voulait bien l’admettre. Il n’eut donc pas l’idée de la prolonger, comme il l’aurait peut-être fait en d’autres circonstances.

Après avoir soutenu le regard d’Olive - juste pour la forme, il se leva donc, faisant ainsi implicitement comprendre à la jeune fille que leur entrevue était sur le point de s’achever, et, d’un geste désintéressé, défroissa les plis de sa chemise. La scéance était finie, mais Olive n’était pas encore libre pour autant. Elle allait avoir certains comptes à lui rendre... et notament au sujet de cette conversation qu’elle aurait apparemment eu avec Pomona. Des règles avaient été fixées... Mais elles n’étaient de toute évidence pas assez claires... ou du moins, Olive avait visiblement décidé d’en faire fi dans la limite de ses possibilités.

“Avant que tu ne t’en ailles, il y a certains points que je voudrais régler.”

Il marqua une pause, laissant par la même l’occasion le soin à Olive d’imaginer d’elle-même ce que Tom pouvait bien avoir à lui reprocher... Pas trop longtemps tout de même, évidemment...

“Tout d’abord je te félicite, apparemment ta prestation sous l’effet du polynectar a été un sans fautes.”

La jeune fille aurait peut-être pu être soulagé, à l’entendre entamer son propos par des félicitations... mais il ne devait sans doute en être rien, puisque le ton employé par l’Héritier se voulait tout sauf rassurant, froid, qui ne cachait nullement qu’il allait directement aux compliments pour mieux s’en débarrasser avant de passer au sujet qui l’intéressait vraiment, et sur lequel la verte et argent aurait à rendre des compte.

“Ensuite... Je voudrais savoir ce que tu as très exactement dit à Pomona Fitz à mon sujet.”

Le ton de sa voix n’avait pas changé. Et s’il était calme et posé, il y transparaissait tout de même une certaine menace. Ce n’était pas la seule chose dont il voulait parler à la jeune fille, mais chaque chose en son temps, déjà la laisserait-il se justifier, si elle le pouvait, au sujet de l’affaire Pomona Fitz... qui se réglait plus difficilement qu’il ne l’aurait supposé.

Music: Trapped - Dead by April

Il s'était mis à la regarder dans les yeux... Olive ne broncha pas. Et puis, sans mot dire, il se leva. Un mince sourire s'afficha sur les lèvres de la miss. S'était fini. Elle allait pouvoir redescendre dans son dortoir, vaguer à ses occupations, peut être ouvrir enfin le bouquin qu'elle avait emprunter à la bibliothèque et qu'elle n'avait toujours pas commencé... Toujours assise sur sa chaise, elle regarda d'un œil distrait Tom lisser sa chemise. Elle s'apprêtait à se lever quand il prit la parole...

- Avant que tu ne t’en ailles, il y a certains points que je voudrais régler.

Oh? Elle leva vers lui un regard curieux, cherchant rapidement ce que pouvait être les « points » en question. Avait-il décidé d'un autre horaire pour les séances de torture? Ou bien avait-il quelque chose de nouveau à lui demander? Car dans sa tête, olive n'imaginait pas vraiment ce qui allait se produire. Pour elle, le sujet Pomona était bien loin, enfoui.

- Tout d’abord je te félicite, apparemment ta prestation sous l’effet du polynectar a été un sans fautes.

Olive haussa un sourcil. Elle ne s'attendait pas à ca. A vrai dire, elle ne s'attendait pas à ce qu'un jour Tom félicite quelqu'un d'avoir réussi ce qu'il lui avait demandé d'accomplir. Elle avait pensé qu'il considèrerait ça comme normal. Cela dit, en bien... Tant mieux. Elle n'était pas totalement sûre du résultat concernant Daniel. Apparemment, elle l'avait dupé tout de même. Sauf que Tom avait dû se renseigner auprès de son larbin pour savoir ça. Daniel était-il au courant? Une sentiment de gêne apparut en elle. Si c'était le cas, il lui en voudrait sûrement... Et occuper le corps de Tom n'avait pas été l'une de ses plus grande joie en ce monde. Elle aurait bien aimé oublier ces moments définitivement.

- Ensuite... Je voudrais savoir ce que tu as très exactement dit à Pomona Fitz à mon sujet.

Son ton était resté le même. Inchangé. Mais le sens des mots percuta Olive de plein fouet. Pomona... Une sensation de coup de couteau qui stoppa un court instant sa respiration. Comment savait-il? Après tout, Pomona avait sûrement compris qu'il s'agissait d'une conversation secrète. Elle n'était pas idiote au point d'aller tout révéler au premier venu. Elle lui faisait confiance. Et d'un autre côté, aucune information concernant sa discussion n'était parvenue jusqu'à Tom. Elle y avait fait attention depuis qu'elle devait lutter contre les intrusions du Serpentard. Avant? Et bien, elle avait eu de la chance.

Mais pas tant de chance que ça apparemment. Laissant de côté le pourquoi du comment, Olive tordit nerveusement ses mains. Elle avait été stupide. Stupide de croire qu'elle pouvait faire comme si de rien n'était. Stupide d'avoir parlé à Pomona. Et stupide d'avoir prévenue Jo contre lui aussi. Même si ce point là n'était pas encore arrivé jusqu'à ses oreilles visiblement.

Mais ce qui était fait ne pouvait être changé. Inspirant profondément, Olive laissa retomber ses deux mains et détourna le regard.

- Je... Elle m'a demandé ce qu'il se passait entre toi et moi. Je lui ai répondu qu'à présent nous étions... liés, en quelque sorte. Que je ne pouvait plus choisir ce que je faisait. Et que je ne pouvais pas revenir en arrière.

Elle fit une courte pause. Dire la vérité lui était apparut comme une évidence. Inutile d'aggraver encore son cas. Elle lui jeta un coup d'œil rapide puis continua.

- Je suis désolée. Je n'aurais pas dû...

Olive ne lui apprit rien de plus que ce qu’il savait déjà, ou du moins, que ce que Daniel lui avait répété de sa conversation avec Pomona… la même chose, en somme. Il devenait évident qu’il avait été trop indulgent envers la jeune fille. Il avait été convaincu que celle-ci, par crainte d’outrepasser les termes de leur accord, ne chercherait pas même à dire quoi que ce soit. Il s’était trompé. Ce qu’il pouvait détester cela, se tromper. Mais voilà, il allait devoir faire avec. Bien sûr, il ne pouvait qu’avoir la conviction qu’Olive ne lui mentait pas, elle ne le pouvait tout simplement pas, sans compter que révéler la vérité l’aurait condamné à mort. Cependant, avec ces quelques informations, tout de même assez explicites, Pomona pouvait finir par découvrir la vérité. Elle lui avait déjà prouvé non seulement son intelligence, mais également sa curiosité, et même s’il savait que l’avertissement qu’il lui avait donné par l’intermédiaire de Jo l’avait refroidi, il allait devoir définitivement garder un œil sur elle, tout ça à cause d’Olive. Oui, il lui en voulait, beaucoup, il n’allait pas la laisser compromettre ses plans aussi impunément, et pour autant, il ne pouvait pas se permettre de lui infliger des châtiments semblables à ceux qu’il faisait subir à Daniel ou Pomona, il devait la protéger. À l’heure actuelle, Tom se serait clairement passé de cette clause de leur contrat… et mieux valait pour Olive que celle-ci la protège. En attendant, il saurait résoudre le problème Pomona Fitz, puisqu’il le fallait, il avait au moins cet avantage de savoir que sa présence l’angoissait. En ce qui concernait Olive, il aurait toujours moyen de lui faire comprendre son erreur.

« Tu n’aurais pas dû , oui. » répliqua-t-il d’un ton froid et sévère, qu’il n’avait jamais encore jusqu’ici réservé à Olive.

Il avait trop longtemps considéré Olive comme naturellement acquise, au point qu’il en avait oublié qu’elle était le seul de ses larbins à ne pas l’avoir entièrement rejoint de son plein grés, une erreur de jugement digne d’un débutant, et dont il se serait blâmé longtemps, s’il était vraiment capable d’auto-apitoiement. L’erreur est humaine, oui, mais Tom ne voulait pas être humain. Dorénavant, il n’y aurait plus d’erreur,s plus de ces bavures aux conséquences qui pouvaient s’avérer plus ou moins dangereuses pour lui. Olive n’avait pas son mot à dire, elle ne devait pas s’émanciper, et surtout, il était hors de question qu’elle échappe à son contrôle. S’il aurait bien eu du mal à l’admettre à cet instant précis, elle représentait un élément de poids au sein de son groupe, s’il avait progressé en légilimancie, c’était bien du fait de leur accord scellé magiquement, et nul doute que cela lui serait particulièrement utile à l’avenir.

« Désormais, je t’interdis de ne serait-ce que mentionner notre relation à qui que ce soit, ou le moindre élément se rapprochant de près ou de loin à notre serment. » ordonna-t-il toujours froidement.

Il était bien conscient de ce que cet ordre avait de compliqué à être respecté, le terme « relation » était tout à fait vague, et ne concernait pas seulement leur serment inviolable, mais imposer une difficulté supplémentaire à Olive était le seul moyen dont il disposait, en guise de punition. Certes, ce n’était pas vraiment la protéger que de lui donner un tel ordre, mais Olive serait capable de s’en sortir, il le savait, il n’attentait donc pas sciemment à son existence.

« L’affaire Fitz est pratiquement réglée, elle ne devrait pas nous ennuyer trop longtemps. »

Et il le pensait vraiment, Pomona avait beau être coriace, Tom était persuadé de pouvoir venir à bout de la jeune fille, quitte à devoir une fois de plus employer la manière forte.

« Au passage, j’ai une mission à te confier. »

Le ton de sa voix n’avait toujours pas changé, il n’était plus temps d’employer ce ton faussement poli que l’expérience lui avait appris à adopter dans la plupart des circonstances. Il n’explicita pas tout de suite son propos, préférant attendre la réaction de la jeune fille, qui, si elle avait assez de présence d’esprit, se garderait de trop intervenir sur les points qu’il venait de soulever.

Music: Hopelessly Resigned - Purple Apple

- Tu n’aurais pas dû , oui.

Les mots du préfet arrivèrent jusqu'à ses oreilles, parfaite réplique de ce qu'elle venait de dire, renforçant la conclusion à laquelle elle venait d'aboutir. Oui. C'avait été une erreur. L'intonation de Tom le lui prouvait suffisamment bien. Jusqu'à maintenant, elle avait eut l'impression depuis leur Serment que même si son quotidien comportait des événements dont elle se serait passé, ce n'était... Ce n'était pas véritablement la réalité. Qu'elle pouvait s'en passé. Ou plutôt qu'elle devait lui obéir mais qu'un simulacre d'amitié les liait tout de même. Elle s'était fourvoyée. Elle lui était juste « utile ».

- Désormais, je t’interdis de ne serait-ce que mentionner notre relation à qui que ce soit, ou le moindre élément se rapprochant de près ou de loin à notre serment.

Un ordre... Baissant la tête, Olive accusa le coup. Un court instant, ses pensées s'étaient affolées, cherchant les limites de cet ordre, les fameuses limites mortelles à ne surtout pas franchir... Et puis, elle avait décidé de se calmer. Gravant les mots de Tom dans son esprit comme Dieu avait gravé les Tables de la Loi remises à Moïse, elle se résolu à les analyser plus tard. Ce soir sûrement, et dans leurs moindres détails...

- L’affaire Fitz est pratiquement réglée, elle ne devrait pas nous ennuyer trop longtemps.

L'emploi du pronom nous la fit tressaillir légèrement. Oui, il faudrait qu'elle s'y fasse. Elle faisait partie de son groupe, qu'elle le veuille ou non. Et son intérêt était clairement que ses plans marchent bien. Qu'il n'ait rien à redire. Résignée, elle écouta la suite.

- Au passage, j’ai une mission à te confier.

Et ça ne s'arrangerait pas visiblement... Un court instant, elle se demanda ce qu'il allait bien pouvoir lui demander. A la réflexion, elle différait de Daniel sur quelques points. Car si à présent ils étaient tous les deux décidés à « satisfaire » Tom, son plus grand plaisir à elle aurait été qu'il la laisse tranquille. Tandis que l'absence du serpentard semblait peser à Daniel, qui recherchait constamment sa présence.

Relevant la tête, elle fixa Tom dans les yeux. Il fallait vivre au jour le jour. Cela, elle l'avait compris depuis longtemps. Ne pas s'attarder sur ses erreurs, sur ses déboires. Les ranger de côté. Et même si c'était difficile, elle essaya d'adopter une expression neutre face à Jedusor.

D'une voix fade, elle demanda:

- Laquelle?

// Sorry, légèrement court u_u'

Olive ne souffla mot durant tout le temps que durèrent les remontrances du vert et argent. C’était dans son intérêt, en effet. Il était hors de question pour Tom qu’il vienne à aucun moment dans l’esprit de la jeune fille l’idée que le serment qui les liait l’un à l’autre, et qui l’obligeait à la protéger, lui donnait tous les droits. Il avait amplement ses droits sur elle, il disposait d’elle autant qu’il le voulait, il ne fallait pas qu’elle l’oublie. Sa réaction avait donc été la bonne… à savoir, pas trop de réaction. Un apitoiement exagéré à la Chaser l’aurait profondément agacé, et la moindre tentative de justifier ce qui n’était pas justifiable aurait été particulièrement mal accueillie par l’Héritier. Olive se contentait d’écouter, et Tom savait que chacun des mots qu’il prononçait, elle y prenait une grande attention. Elle y était contrainte, sa vie, après tout, en dépendait. Bien sûr, le simple fait que la jeune fille ait eu la décence d’esprit d’adopter l’attitude qu’il fallait ne suffirait pas à faire oublier à Tom les négligences de son comportements, mais il était déjà plus facile ainsi de s’en accommoder. La différence entre elle et Chaser, c’était que quand ce dernier faisait une erreur, Tom pouvait user de tous les stratagèmes possibles pour la lui faire payer. Avec Olive, le fameux serment l’obligeait à faire preuve de plus de diplomatie, et d’oublier les châtiments pour le moins cruels.
Faute de dire quoi que ce soit d’autre, son interlocutrice se contenta donc seulement de demander à Tom quelle mission allait lui être confiée. Tom répondit à cette question du même ton glacial que celui qu’il avait employé précédemment. Olive avait tout intérêt à ne plus jamais trahir sa confiance, certes, il ne pouvait pas directement lui faire de mal, mais il avait encore sur elle des moyens de pression qui n’étaient pas négligeable, et qu’elle ferait mieux de ne pas oublier.

« J’ai cru comprendre que toi et Morgan Ciallmhar étiez plutôt proches. »

Il avait prononcé ces mots du ton le plus neutre qui soit. Froid, bien sûr, mais il n’y avait pas de reproche dans le ton de sa voix, répondant ainsi contrairement aux attentes de Daniel, qui avait dû espérer que Tom se sentirait offensé par une telle nouvelle. Après tout ce temps passé à lui coller aux basques, il n’avait toujours rien compris. Tom n’irait certainement pas approuver les fréquentations pour le moins douteuses de la jeune fille, mais du moment que ces fréquentations pouvaient servir à son œuvre, il se moquait bien qu’elles soient ou non contestables, puisque ce n’était pas lui-même qui devait les supporter, et que celle cis ne venaient pas semer la confusion dans l’esprit de ses braves petits sujets. Pour ce qui était d’Olive, rien à craindre. Il lui était impossible à présent de changer de camp sans en payer très lourdement les frais.

« Interroge-le sur la dernière soirée de Slughorn - subtilement, bien sûr, il ne faut pas qu’il se doute de quoi que ce soit. »

Il avait employé un ordre direct. Plus de légers détours du type « j’aimerais que » ou « il serait bien que », qui foncièrement voulaient dire la même chose, mais se doublaient d’une certaine politesse… d’une certaine considération. Olive avait perdu tout privilège de la sorte à l’instant où elle avait mis en péril l’Héritier, sa couverture, et son masque bien lisse. Elle était à son service, qu’elle le veuille ou non - et en l’occurrence, elle l’avait voulu… après tout il ne lui avait pas forcé la main… ou presque pas (il s’était juste contenté de lui faire du chantage, voyons). Il ne fallait pas qu’elle se plaise à croire qu’elle disposait de plus de privilèges que les autres - si ce n’était un privilège forcé. Par la force des choses, Tom l’avait toujours, il est vrai, considéré un peu différemment de ses autres larbins, mais les résultats de cela étant ce qu’ils étaient, il ne referait plus cette erreur.

« Je veux savoir s’il a ou non appris quelque chose de compromettant sur moi ce soir là. »

Il n’allait pas dans les détails, si Olive le voulait, elle pourrait bien l’y forcer, mais à l’heure actuelle, il n’était certainement pas d’humeur à discuter de ses projets d’anéantissement de la mort avec la jeune fille.

Music: ???

- J’ai cru comprendre que toi et Morgan Ciallmhar étiez plutôt proches.

Le ton de sa voix n'avait pas changé. Et cela perturbait un peu Olive. C'était... inhabituel, pour tout dire. Mais ce ne fut pas le ton de sa voix qui fit se raidir la demoiselle. C'était plutôt l'allusion à Morgan. Elle ne voyait pas du tout ce que le serdaigle venait faire dans la conversation. Et elle appréhendait de ne pas savoir à quoi s'en tenir. Certes, il ne semblait pas y avoir de reproches dans le ton utilisé. Mais cela rendait encore plus étrange l'apparition de Morgan dans la conversation.

- Interroge-le sur la dernière soirée de Slughorn - subtilement, bien sûr, il ne faut pas qu’il se doute de quoi que ce soit. Je veux savoir s’il a ou non appris quelque chose de compromettant sur moi ce soir là.

Olive mit un peu de temps à digérer les paroles de Tom... Avant de se demander subitement dans quoi Morgan avait bien pu se fourrer. Une lueur d'incompréhension passa dans le regard de la miss. Ses sourcils se froncèrent alors qu'elle prenait le temps de réfléchir.

De ce qui s'était passé à la soirée de Sulg', rien ne lui avait parut bizarre ou étrange concernant son ami. Elle était arrivée avant lui, et était partie après, si sa mémoire était bonne. Alors quoi? Elle n'arrivait pas à pointer du doigt ce qui posait problème à Tom. Tom qui était resté un peu avec le professeur à la fin de la soirée d'ailleurs. Pourquoi?

Elle abandonna. Sa question offrait de trop nombreuses possibilités de réponses. Quoiqu'il en soit, Morgan avait du retourner sur ses pas. Et tomber sur Tom et Slughorn, ou un truc du genre.

Olive se contenta d'hocher doucement la tête. Elle avait compris ce qu'il attendait d'elle. Cependant... C'était Morgan tout de même. Et l'idée de trahir son ami de la sorte la mettait plutôt mal à l'aise... Pourquoi avait fallut que Morgan se soit foutu dans les histoires de Jedusor? Et pourquoi la mission tombait sur elle? … La dernière question trouvait malheureusement sa réponse assez facilement. Elle est la plus proche de lui dans le cercle du préfet. Tout simplement. Prenant sur elle, elle laissa quelques mots s'échapper dans le silence qui occupait la salle.

- Je te tiens au courant dès que j'apprends quelque chose.

Sa voix était neutre, sans émotion. A l'image de ce qu'elle devrait mettre de côté pour interroger Morgan. Rien que d'y penser, elle se sentait mal. Heureusement, les vacances arrivaient. Cela lui permettrait un délai. Attendre un peu avant d'agir. Laisser couler le temps.

Elle n'irait pas chercher Morgan pour lui poser des questions. De toute manière, ce serait si inhabituel qu'il se poserait peut être des questions si elle faisait cela. Elle laisserait le hasard opérer. Tout simplement. Car bon, même si Slughorn avait inviter tout le monde à son bal de Noël, elle n'était pas sûre d'y aller.

Visiblement, sa prise de parole avait contenté Tom. Sans un regard de plus, sans un mot d'adieu, il lui avait tourné le dos et s'était dirigé vers la porte. Comme s'il n'avait plus rien d'autre à faire ici. Et c'était sûrement le cas.

Soupirant, Olive s'était laissée tomber sur la chaise, laissant ses yeux aller dans le vague. A chaque fois qu'elle s'adaptait à sa situation, elle empirait. Sans parler, elle laissa les minutes s'égrener. Le silence de cette salle, dans laquelle elle était sûre de ne pas être dérangée était reposant...

Mais il y a une fin à tout... Se résignant à retourner dans la vie des étudiants de Poudlard, et se leva, retourna dans le couloir, et referma la porte derrière elle. Olive regarda avec un léger sourire la porte de bois disparaître peu à peu pour laisser de nouveau la place à un mur parfaitement homogène. Sitôt le phénomène terminé, le sourire disparut à son tour, et Olive s'éloigna de cette salle qu'elle détestait de plus en plus...

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