« Bonsoir Myrtle. » répondit Tom. Le jeune fantôme, sourit encore plus, il n'avait pas utilisé son horrible surnom. Elle en était toute contente... Elle s'approcha de lui et "flottait" dans l'eau, sans que cela fasse le moindre remous.
« Comment vas-tu? » demanda le jeune Serpentard. Mimi baissa la tête, et fit une petite moue triste, cela aurait un autre garçon que le beau Jedusor, elle l'aurait envoyé sur les roses. Comment pouvait-il demander ça, elle était morte. Elle n'allait pas bien du tout. Mais c'était Tom et avec lui tout était diffèrent, il était si beau, si charmant, et si gentil.

Elle sourit et minaudant en même temps et finit par lui répondre, d'un sourire qui se voulait aguicheur.
"Je vais bien!"... *quand je te vois*, ajouta-t-elle à elle-même. Bien sûr comme la moitié des filles de Poudlard, elle était amoureuse de Tom, elle était séduite par lui. Elle regardait le corps de Tom, elle serait peut-être la seule à le voir, ainsi, enfin sauf cette idiote de Lou, mais aprés Olive, c'est peut-être elle qu'elle irait voir qui sait, cela peut-être amusant. Être fantôme à quand même des avantages ! Mimi n'était pas sans doute pas du genre à voir plus loin que le bout de son nez. A savoir qu'un jour ses anciens camarades quitteraient Poudlard, mais il y aurait toujours des garçons à regarder dans la salle des bains des préfets.

"Tu es bien dans ton bain?" demanda Mimi en flottant doucement autour du jeune homme, le dragua ouvertement, avec ses sourires candides, et elle portait toujours ses lunettes, qu'Olive avait trouvé si moches, mais Mimi aimait bien ses lunettes... Elle sourit au jeune homme, et lui lançait des regards trés évocateurs pour avoir une chance de ce voir ce qui se cachait sous la mousse

« Oui, vraiment. fit Tom, Mimi sourit, elle était tout millieuse de pouvoir parler avec le jeune préfet, ce serait presque pas arrivée, si elle avait été encore en vie, et pourtant c'est ce qu'elle avait toujours plus ou moins souhaiter... Dommage que tu ne puisses pas en profiter. Enfin, je suppose qu’être un fantôme à d’autres avantages. » termina-t-il dans un sourire pour la jeune fille, mais cette dernière ne remarqua pas le masque de l'hypocrisie qui se cachait derrière lui. Mais peu importe, il avait sourit, et Mimi en était toute contente. Elle se mit à minauder une fois de plus.

« Tu restes toujours dans les toilettes du deuxième étage? » demanda-t-il d'un ton poli. Mimi hocha la tête pour toute réponse, c'était tout de même un sujet sensible, même avec son beau préfet. Elle reprit son sourire et tendit un bras vers l'eau, pour essayer la toucher du bout des ses doigts, mais elle passa au travers sans même faire un petit trou dans la mousse. Pourtant la dame grise avait dit qu'un jour elle pourrait arriver à avoir un contact avec certaines choses, notamment pouvoir faire eclabbouser l'eau, mais il faut encore un peu d'entrainement sans doute.
"Oui, je reste dans les toilettes, ça peut paraitre étrange, d'ailleurs une gamine est venue me poser la même question, la petite Noils, Neuils, ou un truc comme ça" fit Mimi en regardant le Seroentad d'un regard attendrissant et qui se voulait séducteur!

Mimi n'avait pas eu une vie trés excitante, et sa mort ne l'était pas plus, bien qu'elle avait pu assouvrir une certaine vengeance contre Olive Hornby, et puis parler avec le beau préfet, et voir des garçons se baigner dans la salle de bains des préfets, c'était déjà des avantages comme venait de le dire le jeune Jedusor. Mais Mimi se plaignait tout le temps, c'était sa façon à elle de ne pas se faire oublier, mais est-ce vraiment la bonne méthode. Mimi était bien trop centrée sur elle-même, pour se poser ce genre de questions. Elle secoua sa tête, faisant voler doucement ses couettes, et se remit à sourire à son beau préfet, ravie de pouvoir parler avec lui, il était si beau, si gentille, si patient...

« En fait, je comprend. Si j’étais à ta place, je préfèrerais un lieu calme, un lieu que je trouve apaisant. Beaucoup de gens veulent retourner aux sources, rejoindre le lieu où ils sont nés. Pour un fantôme, la mort doit être comme une deuxième naissance. » fit le jeune Serpentard. Mimi sourit, heureuse, lui la comprenait si bien. Il était si gentil, si merveilleux. Elle pencha doucement sa tête sur le côté, et elle descendit doucement son corps vers l'eau, qui fit à peine une petite vague. Mimi était contente d'avoir partagé ce moment avec lui... Et elle espérait qu'il durerait encore longtemps, et toujours, même si c'était pas possible.

« C’est une bonne chose si certaines personnes viennent te voir de temps à autres, j’ai cru comprendre que tu n’as pas eu beaucoup de visite… » continua Tom. Mimi haussa les épaules, ce n'était pas de ça dont elle voulait parler. Elle avait envie de passer plus de temps avec lui, et pas avec les autres.
« Je passerais te voir, de temps à autres - si tu en as l’envie, bien sûr. » ajouta le jeune homme. Mimi sursauta, elle serait morte de bonheur, si elle ne l'était pas déjà. Elle eut un grand sourire, le plus beau sourire, selon elle et regarda le jeune homme. Bien sûr qu'elle avait envie qu'il vienne la voir, et tous les jours seraient bien.

"Oui, tu peux me venir me voir " répondit-elle tout de même d'un air timide. Je n'ai pas beaucoup de visite... " continua-t-elle dans un petite sourire, l'autre jour, elle avait encore entendu la voix, et elle avait vraiment eu peur, mais si Tom venait, il pourrait la protéger. Ce qu'elle pouvait être bête, elle était déjà morte que pouvait-elle y arriver. Pourtant l'envie d'être protéger par Tom, n'était pas encore partit.
"L'autre jour..... commença-t-elle, elle regarda autour d'elle, comme si quelqu'un pouvait entendre ses paroles... j'ai à nouveau entendu la drôle de voix" termina-t-elle en hochant la tête rapidement d'un air un peu apeuré.

Sans surprise, Myrtle prit au pied de la lettre la proposition que Tom fit au fantôme d’aller la voir régulièrement. Et voilà, il avait prit un engagement des plus déplaisants, et il entendait bien le respecter, quand bien même l’idée d’aller voir l’ectoplasme binoclard régulièrement l’ennuyait d’avance. Cela lui fournissait au moins un prétexte pour garder un œil sur elle. Ces formalités passées, il espérait que le sujet qu’il avait tenté d’introduire en toute subtilité arriveraient sur le tapis, et il avait vu juste, car sans même qu’il ait eu à ajouter quelque chose, Myrtle fit référence à ce qu’elle appelait « la drôle de voix ». En l’entendant, Tom se raidit. Même si l’expression de son visage était demeurée neutre et impassible. Qu’entendait Myrtle par « drôle de voix »? Tom craignait de le comprendre. Par drôle de voix, elle devait faire référence à ce sifflement caractéristique aux fourchelangues. Sauf que le seul à pouvoir l’émettre, c’était lui. Et depuis que Myrtle hântait les toilettes du deuxième étage, Tom prenait toujours beaucoup plus de précautions que nécessaire afin de s’assurer qu’elle n’était pas dans les parages. Si c’était vraiment du fourchelangue, qu’elle avait entendu, alors ça ne pouvait pas être lui. Mais si ce n’était pas lui, ce n’était supposé pouvoir être personne d’autre. C’était incompréhensible. S’il y a bien une chose que Tom avait en horreur, c’est de constater que les choses lui échappaient, qu’il n’était pas capable de tout comprendre. Enfin… il ne fallait pas aller trop vite en besogne, si cela se trouvait, Myrtle faisait référence à quelque chose qui n’avait pas le moindre rapport avec le fourchelangue… Mais il en doutait fortement. C’était la seule explication plausible à la disparition de son journal… même si elle restait peu plausible malgré tout.

« La drôle de voix? » demanda-t-il sans avoir vraiment besoin de feindre l’étonnement.

Plus que surpris, il était avant tout curieux. Si ses suppositions étaient exactes, il aurait au moins une piste à exploiter, peut-être que d’autres personnes, à titre exceptionnelle, pouvaient disposer du pouvoir dont il avait hérité… ou peut-être que ce pouvoir pouvait s’acquérir d’une autre manière, même s’il en doutait. La supposition la plus logique était évidemment celle qui voulait qu’il ne soit pas, contrairement à ce qu’il pensait, l’unique Héritier. Mais il ne pouvait se résoudre à une telle éventualité. Elle lui paraissait plus improbable que n’importe quelle autre. Mais les faits étaient là, et qui que soit son adversaire, il était potentiellement redoutable. Il ne s’était pas contenté de posséder le pouvoir de parler aux serpents, il avait su, tout comme Tom l’avait fait lui-même, déchiffrer les codes, comprendre… Découvrir ses origines et l’emplacement de la chambre avait demandé bon nombre de recherches, d’heures passées dans la réserve à rechercher tout ce qu’il pouvait découvrir sur Salazar Serpentard… Pour Tom, le plus logique était que la personne qui avait ouvert la chambre après lui n’avait pas fait ces recherches par elle-même, mais s’était contentée de l’imiter. L’espionnait-on à son insu? Qui sait, peut-être que durant tous ces moments où il s’était cru seul, et où il avait fait preuve du plus de méfiance et de discrétion possible, quelqu’un était parvenu à déjouer ses plans, avec cette simplicité enfantine qui lui donnait l’impression de s’être fait avoir comme un débutant. Rien de plus désagréable que cette sensation. À la recherche d’un suspect potentiel, il ne voyait qu’une personne capable de le contrer, Dumbledore. Mais si c’était lui, et qu’il disposait d’une preuve si évidente pour l’inculper, pourquoi ne se serait-il pas manifesté? Avec tous les efforts qu’il avait fourni afin que ce balourd de Hagrid ne finisse pas ses jours à Azkaban, chacun savait bien quelle était sa position au sujet de l’affaire de la chambre des secrets, même s’ils étaient peu nombreux à avoir tenu compte de son opinion. Enfin. Une piste, c’était mieux que rien. Il savait à présent qu’il devait faire des recherches plus approfondies sur la langue des serpents, et ceux qui pouvaient avoir le privilège de la parler. Cela présageait encore de nombreuses heures à passer dans la réserve, à la recherche du moindre indice. Il allait devoir demander une nouvelle autorisation à Slughorn.

C’était bien ce que Tom pensait… Et il ne savait absolument pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Certes, cela lui permettait de savoir quelles pistes exploiter, mais le fait d’apprendre de source sûre qu’un autre fourchelangue se baladait dans Poudlard était une chose malgré tout alarmante. C’était la première fois que Myrtle devait raconter à quelqu’un l’histoire de sa mort, et il était très ironique de constater qu’elle le faisait en présence de son assassin. Dans un même temps, cette conversation lui permettait de confirmer ses suppositions. Myrtle ne savait définitivement rien de compromettant sur la chambre des secrets, et son témoignage n’aiderait pas grand monde, pour ne pas dire personne. Elle lui révélait également un nouvel indice, il pouvait avoir l’air de trois fois rien, mais c’était toujours une information bonne à retenir. Myrtle avait à nouveau reconnu une voix masculine, comme la première fois, cela lui permettait de ne plus suspecter que la moitié de Poudlard, c’était un début. Faisant mine d’être désolé d’entendre le récit douloureux de la mort du fantôme, Tom observait Myrtle avec une certaine gravité. Bien sûr, il s’agissait de pure comédie. S’il avait quoi que ce soit à regretter au sujet de ce fameux incident, c’était son imprudence, il n’avait pas deviné un seul instant que quelqu’un se trouvait dans cette salle de bain, s’il n’avait pas réagi très rapidement, les choses auraient pu déraper très rapidement. Tout tient à peu de choses, il ne pouvait que le constater tandis que cet inconnu siffloteur le mettait en danger sans qu’il ne dispose, pour le moment, de la moindre arme pour le contrer.

« Je suis désolé. » dit-il sans le penser, mais en en donnant l’impression.

Ne restait à présent plus qu’à disposer du fantôme, Myrtle ne lui en apprendrait pas davantage sur le sujet qui l’intéressait. Myrtle également semblait comprendre que leur conversation touchait à sa fin, tandis qu’elle lui demandait s’il passerait vraiment la voir régulièrement. Oui, il le ferait, jamais très longtemps, certes, mais il le ferait, garder sa victime à sa merci, ne rien perdre de sa confiance, c’était une chose capitale. Elle pourrait encore lui servir. Et surtout, tant qu’elle resterait aveuglée par ses sentiments idiots, elle resterait ce moyen de défense implacable qui l’innocentait presque totalement quant aux méfaits qu’il avait commis.

« Je viendrais te voir, c’est promis. »

Il était à présent temps de s’en aller, avant, que Myrtle n’embraye sur autre chose, et qu’il ne puisse échapper à une conversation interminable qui ne l’intéresserait plus le moins du monde, et qui lui ferait seulement perdre son temps. Ayant bien sûr constaté l’insistance avec laquelle Myrtle semblait guetter le moment où il quitterait son bain, et où la mousse ne cacherait plus son entrejambe, Tom n’était évidemment pas décidé à satisfaire ses intentions perverses (à la limite, seulement les attiser). Sans quitter son bain, il attrapa sa serviette, laissée sur le rebord, et l’enroula autour de sa taille, bien qu’encore dans l’eau. Peu importe si sa serviette était mouillée, un coup de baguette suffirait à la sécher. Une fois certain qu’il était « visible », l’Héritier quitta son bain. Une fois sur le sol carrelé de la pièce, il sécha sa serviette, d’un rapide coup de baguette, puis il entreprit de s’habiller, s’arrangeant toujours pour que Myrtle ne puisse, au mieux, que deviner certaines parties de son anatomie.
Une fois entièrement vêtu, sa serviette pliée sous le bras, il se retourna une dernière fois vers son interlocutrice du moment.

« À bientôt! »

Des mots prononcés sur le ton de la promesse, afin qu’elle comprenne bien qu’il tiendrait parole.

« Je suis désolé. » fit-il en la regardant d'un ton grave. Mimi fit une petite moue triste en haussant les épaules. Elle aurait bien envie de pleurer et de gémir, mais elle ne voulait pas le faire devant le beau préfet... C'était pas chouette, et puis il lui avait promis de venir la voir, elle devait paraitre dans son plus beau jour, pour ne pas le décourager...

« Je viendrais te voir, c’est promis. » répondit-il à sa demande, il l'avait promis, et Tom semblait être un garçon qui tenait ses promesses. Mimi continua de voleter autour de lui dans un espoir de le voir. Elle n'était pas prête à le laisser filer, sans l'avoir vu, elle serait peut-être une des seules filles de Poudlard à l'avoir vu, sauf peut-être Lou, un jour. Rien qu'à cette pensée, elle fit une grimace, et qu'elle irait peut-être faire un tour dans son dortoir à elle aussi... Mais Tom fut malin, on attend pas moins de lui, et tout ce que Mimi put voir ce fut un jeu d'ombre chinoise sur le mur en face d'elle.

Il était tout habillé, et Mimi en fut à moitié peinée de n'avoir rien vu du spectacle que pouvait offrir le si beau préfet. Il la regarda et fit d'un ton qui en disait long sur son intention de tenir sa promesse.
« À bientôt! » fit-il en quittant la salle de bain des préfets.
"A bientôt" répondit-elle, à son tour. Mimi souriante, retourna à ses toilettes en chantonnant malgré elle, dans sa petite tête...
* Il va venir me voir, il va me rendre visite*
Mais une fois arrivée, dans ses toilettes, toute seule, elle sentit sa morosité et sa tristesse revenir, et se mit doucement à gémir au dessus des lavabos. En se disant que la jeune Yseult avait peut-être raison, le lavabos ne semblaient pas vraiment à leur place...