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| Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] | |
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| #Sujet: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Sam 2 Avr - 22:05 | |
| Les entraînements de Quidditch qu'Arthur avait organisé dans la neige durant les trois mois longs mois de l'hiver étaient, selon lui et même selon ses coéquipiers, une réussite. Au début, ne pas monté sur les balais avaient, inévitablement, perturbé l'équipe. Les joueurs de Quidditch n'avait pas, dans le fond, l'habitude d'utiliser leurs jambes. Pourtant, Arthur avait réfléchi sur le sujet, et ses conclusions l'avaient mené à une des faiblesses de son équipe : l'endurance. Et courir dans la neige était un moyen d'y remédier. Excellent même ! Les pieds alourdis dans des blocs de neige, la poitrine coincée par le froid, le corps entier épuisé par ce soleil qui se couchait si tôt, de telles conditions étaient difficiles à supporter. Arthur, qui bien que Capitaine n'était pas le meilleur athlète de l'équipe, avait lui même eu à souffrir de ses propres initiatives. L'équipe avait ronchonné -l'équipe ronchonnait toujours- mais le sourire immense d'Arthur qu'il ne quittait jamais, qu'il soit feint ou pensé, les avait motivés. Et s'il avait mal aux jambes, Arthur adorait ressentir dans tout son corps les élancements que lui procuraient le sport. Il avait l'impression de se purifier. Il avait le sentiment d'être véritablement lui. Parce que son corps était la seule chose qu'il pouvait être sur, pensait-il, de posséder entièrement et exclusivement, à l'inverse de son esprit ou de ses pensées, Arthur considérait le sport comme la meilleure des activités pour devenir soi même. On se retrouvait face à l'essentiel, et il fallait apprendre à le maîtriser, puis à le perfectionner. Les douleurs qui lui tiraient les mollets, c'était ça : du perfectionnement. Des mauvaises langues auraient dit que, selon Arthur, faire du sport c'était devenir plus beau. Arthur aurait approuvé. On était samedi soir, les deux heures d'entraînement l'avait épuisé. Il avait mal partout, des épaules jusqu'au genoux ainsi que dans tout le dos, il était couvert de sueur, et son esprit était vide. Il ne pensait à rien qu'à cet épanouissement physique qu'il adorait. Il était sorti le dernier des vestiaires, car en tant que Capitaine il devait ranger le matériel et vérifier que le terrain était convenable pour le lendemain, et ses comparses avaient rapidement filé : il était tard et il craignait qu'Arthur décide de rajouter une demi-heure de footing.
Profitant de son état d'esprit serein et de son apaisante fatigue, Arthur rentrait doucement en traversant le parc. Il n'aimait pas sortir au printemps ou en été car ses nombreuses allergies lui faisaient monter les larmes aux yeux et lui piquaient le nez et la gorge, mais en hiver, il savourait l'air glacé qui, lui entrant profondément dans les poumons, lui bloquait la cage thoracique. Il aimait le bruit de ses pas dans la neige ou sur l'herbe givrée. On était à la mi-décembre, et une fine couche blanche parsemait le parc. Près du lac, personne ne l'avait encore effleuré, et alors qu'il regardait ses pieds, Arthur avait l'impression de tomber dans un infini blanc. Sa tête en tournait presque. Il était fatigué. Il ferma les yeux et inspira profondément. Lorsqu'il les ouvrit, il n'était plus seul.
Une silhouette qu'il connaissait bien lui faisait face. Son visage s'illumina :
Hello ! s'exclama-t-il
A la vue de ce visage qu'il trouvait superbe, une énergie nouvelle lui revint et lui réchauffa le corps. C'était le visage d'Eden. |
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| #Sujet: Re: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Sam 2 Avr - 23:10 | |
| Aucuns n’étaient revenus. C’était ce que pensait Eden, dans la volière, le regard plongé dans le ciel. Un sourire triste sur les lèvres, la jeune serdaigle soupira légèrement et se mis à descendre les marches de la tour. Aucunes des lettres qu’elle avait envoyée à son père n’avaient reçu de réponse. Elle ne s’en étonnait pas vraiment, car son père était très pris par son travail, et il n’avait sûrement pas le temps de s’intéresser à elle. Eden ne pouvait que se répéter inlassablement ce mensonge, c’était la seule pensée qui empêchait son cœur meurtri de recommencer à saigner...
Sans s’en rendre compte, Eden était arrivée devant la gigantesque porte de l’école. Le vent glacial s’engouffrait dans l’entrée. Enroulant soigneusement son écharpe bleue et argent autour du cou, la jolie serdaigle s’engagea d’un pas décidé vers la sortie. Il n’y avait rien de mieux qu’une froide soirée d’hiver pour se changer les idées. Il était impensable qu’elle rentre dans son dortoir, car elle savait qu’elle ne pourrait éviter les regards effrayés de se s camarades. Ses habitudes particulières faisait d’elle une originale, et les autres élèves avaient souvent du mal à s’habituer à son caractère. Jetant un regard sombre autour d’elle, Eden resserra sa cape autour de son corps frigorifié. Elle avait toujours détesté l’hiver. Le froid ne la dérangeait pas, il l’apaisait même. Elle adorait la neige, sa blancheur immaculée, et elle aimait le bruit de ses pas sur la neige, le crissement léger que ses chaussures provoquaient. Non, elle détestait l’hiver à cause d’une unique chose, un évènement maudit : noël. Depuis qu’elle était enfant, elle n’avait pu passer aucuns noëls avec son père. Elle avait toujours des dizaines de cadeaux qui venaient de collègues de son géniteur qui voulaient se faire bien voir, mais à aucun moment elle n’avait eue ce qu’elle souhaitait vraiment : passer cette soirée soi-disant magique avec l’homme qu’elle admirait et aimait le plus. Il trouvait toujours une excuse, et parfois ne la prévenait même pas de son absence. Elle avait passé plus d’une nuit blanche à l’attendre silencieusement sous l’arbre. Pourtant, Eden avait toujours garder l’espoir qu’un jour il lui offre un présent, lui sourisse et passe du temps avec elle sous le sapin de noël. Quelle idiote ! Elle se trouvait si naïve et pitoyable ! Elle ne pouvait que se haïr, seulement maudire sa bêtise qui lui faisait croire des illusions si peu vraisemblables... L’expression douloureuse sur le visage d’Eden représentait parfaitement l’état de son esprit et de son cœur. En vérité, elle n’avait jamais été désirée. Son père voulait un fils, et non une fille. Il aimait sa femme, et Eden lui avait prise. Elle était maudite ! Elle faisait pourtant tout ce qu’elle pouvait pour qu’il la remarque, mais ses efforts restaient vains. Cela la désespérait.
Relevant soudainement la tête, la jeune fille se rendit compte qu’elle n’était pas seule. Perdue dans ses pensées, elle s’était éloignée du sentier et se trouvait non loin du lac. En face d’elle, la silhouette musculeuse d’Arthur se dessinait. Le jeune serpentard, qui était officiellement son petit ami, semblait fatigué. Il devait sûrement sortir d’un de ses entraînements de quidditch. Lorsqu’il vit Eden, son visage s’éclaira, et il s’exclama :
-« Hello ! »
Tout d’abord étonnée, les joues d’Eden prirent une teinte rose. Elle devrait encore mentir. Le beau serpentard était sans aucuns doutes amoureux d’elle. Un sourire hésitant se dessina sur les lèvres de la serdaigle. Elle n’était vraiment pas d’humeur à discuter, mais elle devait faire un effort, c’était Arthur.
-« Bonsoir Arthur. » la jeune fille esquissa quelques pas hésitant vers son petit ami. « Tu sembles fatigué, ça va ? »
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| #Sujet: Re: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Sam 2 Avr - 23:53 | |
| Arthur ne se souvenait plus de la première fois où il avait rencontré Eden. Elle était un visage qu'il avait souvent vu au milieu de son groupe d'admirateurs en tout genre, cette cohue qui le suivait dans tous les lieux communs du château, joyeuse agitation dont il était le centre, substitution personnifiée de ses parents, de leur argent et de leur position sociale.
Et puis, l'année dernière, elle lui était apparue. C'était peut-être parce qu'elle n'avait jamais vraiment été là, parce qu'elle suivait le mouvement, ou bien parce que d'un coup elle lui avait trouvé un intérêt nouveau qui l'avait poussée à se rapprocher de lui. Un jour, Arthur l'avait remarquée. Il avait été charmé par son immense sourire, par ses sautes d'humeur adorables, par cette énergie et cette volonté d'être aimée qui semblaient toujours la suivre. Elle ressemblait beaucoup à ce qu'Arthur connaissait de la gente féminine, mais elle était différente. Ses sourires et ses caresses n'étaient pas les minauderies auxquelles il était habitué. Elles sonnaient plus justes. Eden était différente : peut-être ne l'aimait elle pas, mais il était certain qu'elle mentait mieux que les autres, ce qu'Arthur était très loin d'imaginer. Ce qu'il avait remarqué chez elle, c'était sa nonchalance, son air d'être près de lui sans lui accorder l'importance que tous lui vouaient. Il n'avait pas résistée : il l'avait abordée, et elle l'avait charmé. Arthur ne regrettait rien. Qu'elle fût de bonne ou de mauvaise humeur, sa présence lui mettait toujours du baume au cœur lorsqu'il se sentait mal. Débordé par ses examens de fin d'automne, il n'avait pas eu beaucoup de temps pour la voir ces derniers temps, et alors qu'il était rompu de fatigue, elle lui apparaissait, dans cette neige blanche et lumineuse, près du lac sombre et bleu. Le vent s'embaumait de magie, et des flocons grâciles se mirent à tomber.
Arthur s'approcha doucement d'elle. Cassés par la tension à laquelle ils avaient été soumis, ses muscles tremblaient légèrement, notamment ceux de sa main qu'il avait serré pendant plus d'une heure autour de sa batte. Il les passa lentement dans les cheveux bruns, tranquilement balotés par la brise, d'Eden. Pour lui, elle était la plus belle.
Tout va bien, Mademoiselle...
Il lui sourit. C'était faux et en même temps, ça ne l'était pas. Des réflexes de son éducation prenait souvent le dessus, particulièrement dans une relation aussi importante que pouvait l'être un rapport amoureux. C'était une protection, et en même temps, la politesse était le comportement le plus approprié face à une personne qu'il respectait autant. Seulement, le vrai et le faux de cette éducation se mêlaient souvent dans le langage corporel d'Arthur. Ce n'était pourtant pas essentiel. Arthur souriait car il était heureux de croiser sa bien-aimée, et il voulait le lui montrer. Après un si rude entraînement, dans une neige si blanche, la rencontrer était une cerise sur le gâteau de sa soirée. Et il préférait la cerise. Ses lèvres effleurèrent les siennes, mais n'allèrent pas plus loin. Il planta son regard dans le sien, et malgré son habituel égocentrisme, le trouble d'Eden était si grand et si profond qu'Arthur le perçut. Ses sourcils se froncèrent.
Toi par contre, tu as l'air contrariée...
Eden comptait pour Arthur. Et il faisait des efforts d'altruisme énormes pour elle, auxquels il n'était pas du tout habitué. Il les faisait spontanément et même avec plaisir, car c'était pour elle et qu'elle en valait largement la peine à ses yeux, mais son éducation relationnelle s'arrêtait bien souvent à la bienséance publique. On ne lui avait jamais appris le comportement adéquat à tenir en privée, et particulièrement avec la jeune fille dont il se sentait amoureux. D'où la maladresse d'Arthur. Mais l'attention et la tendresse qu'il savait verser dans ses paroles pour Eden compensaient ce manque. Au moins un peu. |
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| #Sujet: Re: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Mar 3 Mai - 13:35 | |
| Il y a à peine un an, Eden n’aurait jamais cru possible de s’approcher autant d’Arthur. Elle n’était qu’une petite serdaigle au caractère un peu particulier, qui n’avait que peu d’amis, et n’était pas du genre à se montrer à tout le monde. Arthur Everard était un garçon populaire avec beaucoup d’amis, enfin « amis » est un bien grand mot... La plupart des personnes qui tournaient autour d’Arthur le faisait par intérêt, pour sa popularité et sa fortune, il ne fallait pas être devin pour s’en rendre compte. Mais Eden n’avait jamais trouvé d’intérêt à ce garçon, ne lui avait jamais parler. Comme tous les autres, elle était invisible. Et ne s’en formalisait pas. Elle préférait encore ne pas avoir d’importance que d’être obliger jour après jour de supporter des lèches bottes qui ne s’intéressait à vous que pour l’argent et la popularité. A la longue, ça devait être fatiguant. Ainsi, Eden se sentait encore plus pitoyable qu’elle ne l’était déjà. Tout ce qu’elle haïssait avant, les hypocrites, les menteurs et les manipulateurs, elle l’était devenue. Et avec brio en plus.
Elle avait vraiment rencontré Arthur un an plus tôt. Elle ne savait plus comment, mais tous les deux s’étaient mis à parler ensemble. Et le courant était bien passé ! Très bien même. Contrairement à ce qu’elle pensait, Arthur n’était pas l’un de ses garçons imbus de leur personne, ou hypocrites qui se faisaient passer pour d’autres, comme l’étaient d’habitude les individus appartenant à la classe « populaire » de l’école. Et dire qu’elle se disait sans préjugés... Elle n’en avait pas vraiment l’impression. Quoi qu’il en soit, ce garçon qui lui avait d’abord semblé niais à toujours sourire pour un rien et à se montrer doucereux avec tout le monde, était bien plus sympathique qu’elle ne l’avait cru. Elle l’avait tout de suite apprécié. Et c’était réciproque. Elle n’avait pas prémédité de sortir avec lui. Contrairement à tous ceux qui restaient avec Arthur, Eden ne voulait pas se servir de lui... Du moins au début. Elle l’aimait beaucoup, car il était toujours gentil et prévenant avec elle. Et elle ne restait pas par intérêt. Mais lorsque leur relation était devenue plus ambiguë, l’idée avait commencé à germer dans son esprit... Arthur faisait partit d’une famille riche et renommée dans le monde sorcier, alors pourquoi ne pas accepter d’être avec lui pour prouver à son père qu’elle était capable de se faire des amis avec une réputation ? Car à part Olive, la personne qui comptait le plus pour elle après son père, Eden n’avait pas vraiment d’amis. Cela ne faisait qu’attiser la haine de son père à son égard. Elle avait longuement hésité, laissant sa relation avec Arthur en suspend. D’un côté, sortir avec lui voulait dire que peut-être son père ferait enfin attention à elle. De l’autre, c’était une grande responsabilité qu’elle prenait. Un choix décisif et irrévocable. Elle ne pourrait plus revenir en arrière après avoir dit « oui » à Arthur. Elle devrait mentir en permanence, jouer l’amoureuse, être plus hypocrite qu’elle ne l’avait jamais été. Mais elle avait accepté. Car tout ce qu’elle voulait, c’était que son père fasse un peu attention à elle. Ce n’était pas pour une mauvaise cause, n’est-ce pas ? Elle devait être capable de tout pour recouvrer cet amour qu’elle n’avait jamais eu. Malgré les conséquences qui résulteraient sûrement de ce mensonge. La comédie avait donc commencé. Le regard que les autres lui lançaient était un peu différend. Etonnés, jaloux... Même de la colère pour certains. Ce n’était pas possible de cacher quelque chose d’aussi gros. Bientôt, tout le monde savait qu’elle et Arthur sortaient officiellement ensembles. Au début, Eden réussit à jouer la comédie. Seulement, au fur et à mesure, cela devient beaucoup plus complexe. Surtout lorsqu’elle se rendit compte qu’Arthur l’aimait vraiment. Comment pouvait-elle lui faire ça ? Il était si gentil, mais lorsqu’elle ne connaissait pas ses sentiments à son égard, c’était encore possible de lui dissimuler ses véritables intention. Maintenant, elle savait qu’elle risquait de lui faire beaucoup de mal si jamais il l’apprenait. Elle n’était pas amoureuse de lui ! Ce n’était qu’un ami proche pour elle. Alors, lui mentir était encore plus difficile. De plus, son père ne faisait pas plus attention à elle que d’habitude. Cette situation devenait insoutenable. Mais elle devait continuer, car c’était sa seule option.
Soudain, la neige se mis à tomber. Le contact glacé du flocon blanc qui se déposa sur le front d’Eden l’arracha à ses souvenirs et ses pensées, et la fit revenir à l’instant présent. Arthur passa sa main dans les fins cheveux de la serdaigle, lui arrachant un petit sourire.
-Tout va bien, Mademoiselle...
Le contact des lèvres d’Arthur arracha un frisson de plaisir à Eden. Même si elle n’aimait pas vraiment Arthur, la jeune fille ne rechignait pas à se conduire comme une adolescente de son âge. Et Arthur était vraiment séduisant... De plus, en sa présence, il se conduisait toujours respectueusement, sans un seul faux pas. Elle voyait bien qu’il faisait des efforts pour lui convenir.
-Toi par contre, tu as l'air contrariée...
Cette nouvelle phrase rappela à Eden la raison pour laquelle elle était d’humeur morose. La lettre. Où plutôt, le manque de lettre. Soupirant doucement, la jeune fille brune attrapa sans vraiment s’en rendre compte la main d’Arthur, appliquant distraitement sa paume contre celle du jeune homme. La différence entre ces deux mains amusait la demoiselle : celle d’Arthur était large et rassurante. C’était le genre de main qui était habituée à manier la batte de quidditch ! Au contraire, celle d’Eden, plus petite, possédait de longs doigts fins habitués à parcourir les touches d’un piano.
-C’est si flagrant ? Effectivement, je ne suis pas dans mon meilleur jour... Mais ça va, ne t’inquiète pas pour moi...
Eden ne voulait pas se confier à Arthur. Ni à un autre. Personne ne savait la relation qu’elle entretenait avec son père. Personne ne savait qu’il la haïssait, ni qu’elle ne lui avait pas parlé depuis plus d’un an. Même Olive, qu’elle connaissait pourtant depuis des années et qui était l’une de ses seules amies, ne savait pas la vérité. Et c’étai mieux comme ça. Eden ne voulait pas qu’on s’apitoie sur son sort, qu’on se moque d’elle ou, pire, qu’on ait pitié. Elle ne le supporterait juste pas. Elle avait encore du mal à réaliser que contrairement à ce qu’elle pouvait croire, son père ne l’avait jamais aimé. Alors elle gardait tout au fond d’elle, et n’en parlait pas. Ca ne devait pas se savoir. Jamais. |
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| #Sujet: Re: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Mer 4 Mai - 17:59 | |
| Par ce contact trop léger avec cette bouche charnue et si rose, Arthur frissonna. Quelque chose dans son ventre frémit lorsqu'Eden lui prit tranquillement sa main. Lorsqu'il pouvait la voir, lorsqu'il pouvait la toucher, lorsqu'elle-même venait ainsi vers lui, il se sentait transporté dans une brume de joie terrible. La fatigue due à son rude entraînement, son amour dont il serrait la main, cette ambiance curieusement romantique que les flocons blancs et légers déversaient sur leur tête, tout ceci secouait Arthur plus que sa virilité l'aurait admis. Une boule nerveuse lui coinça la gorge, et il dut faire l'effort de l'avaler. Cette petite main, fragile et douce qu'il serrait dans les siennes, bien plus puissantes, lui faisaient prendre conscience de ce que signifiait qu'être un homme. Un mâle. C'était d'abord la protection. Une envie violente de ne jamais voir cette main, et Eden toute entière, souffrir. La tristesse latente qui berçait toujours un peu son regard le mettait mal à l'aise. C'était comme si il n'était pas à la hauteur.
Et il détestait ça. Certes, Arthur avait conscience, et cela le tuait, de ne pas être le meilleur absolument partout, et de loin. Il était beau, il parlait bien, il était Capitaine de Quidditch, et sans Eden, la plus belle fille de tout le château selon lui, ses domaines de prédilection s'arrêtaient là. Mis à part son beau visage, il n'avait aucune compétences particulières qui le tiraient du lot. Aucune. Sa popularité, l'engouement auquel il était lié ne venaient que de son patronyme. Inconsciemment, il était bien possible qu'il le sache. Il était juste impossible qu'il l'admette pleinement. Plus qu'une question d'amour propre et d'orgueil, c'était un problème d'ordre psychologique. Comprendre sa médiocrité, c'était accepter la futilité de son existence. Ne pas être capable de satisfaire pleinement Eden, continuer à la voir s'angoisser pour des problèmes auxquels elle refusait qu'il ait accès, c'était ne pas être suffisamment bien pour elle. Intérieurement, il en souffrait. Il ignorait tout de ses troubles. Mais il soupçonnait particulièrement fort leur existence. Eden était forte, bien sur. Bien sur. Mais pas impénétrable. La voir errer seul à une heure si tardive, dans la neige, tel un fantôme, c'était curieux. Pour Arthur, les gens seuls étaient malheureux. Lui ne supportait pas la solitude. Il avait besoin d'une foule bruyante autour de lui pour se sentir pleinement rassuré. C'était pourquoi il était si bavard. Il devait meubler tous les silences qui s'installaient autour de lui. Les détruire avant que ceux-ci ne l'étouffent. Eden n'était pas ainsi, certes, peu de gens s'effrayait autant que lui du vide. D'accord.
Mais toutes ces rumeurs au sujet de sa douce ? Ça aussi, c'était curieux. Arthur avait un immense réseau de commérages, et tout ce qui se passait quelque part dans le château finissait par rebondir jusqu'à ses oreilles s'il y avait eu des témoins. Lorsqu'il avait commencé à sortir avec Eden, il avait eu droit à de nombreux exposés très complets et très farfelus sur l'étrangeté de cette jeune personne qu'il aimait tant. Toute cette jalousie avait beaucoup flatté et fait rire Arthur, et finalement, il ne l'avait aimée que plus, cette petite personne fragile, un peu sauvage, un peu asociale, et tellement plus énergique que lui... Arthur, malgré son flair de poisson rouge, sentait donc vaguement qu'Eden attendait sûrement plus du lui, et qu'en tout cas, il n'était pas encore parvenu à la rendre aussi heureuse que lui l'était lorsqu'il croisait son regard. Ce n'était pas grave. Il était prêt à prendre son temps avec elle et à faire des efforts jusqu'à ce qu'elle soit ravie d'être son amoureuse. Sa princesse le méritait amplement.
Arthur sourit devant sa petite phrase qui se voulait rassurante, mais qui s'apparentait plus à un geste de la main cherchant à contourner toutes questions embarrassantes. Arthur comprenait. Son éducation lui avait appris à ne pas forcer la main. Abandonnant la partie, il la taquina rapidement, lui montrant par la même occasion son intérêt qui persisterait :
Hé, c'est mon rôle de m'inquiéter !
Ce n'était pas en insistant qu'il jugeait pouvoir obtenir quoique ce soit de cette jeune femme, sa volonté à elle étant bien plus grande que la sienne. Alors il souriait. S'il ne pouvait encore faire disparaître toutes les ombres de ses prunelles, au moins pouvait-il les soulager. Et il n'avait pas l'intention de s'en faire prier. Son sourire s'étira davantage et, passant soudain son bras libre dans son dos, il l'attira vers lui et la serra. Ses lèvres rencontrèrent les siennes. Il l'aimait tellement qu'il en aurait pleuré de bonheur. À cause de la fatigue. Il devait être émotionnellement instable. Son baiser se perdit dans un petit rire qui ne s'adressait qu'à lui-même. Il desserra son étreinte, et la regarda :
On rentre, ou bien on marche un peu ?
Il était fatigué, mais la nuit était superbe. Il adorait la neige. Il adorait Eden. Toutes deux brillaient sur le lac sombre, au loin. |
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| #Sujet: Re: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Ven 27 Mai - 9:25 | |
| La comédie était de plus en plus difficile. De plus, Eden n’avait jamais fait de théâtre ou quoi que ce soit qui pourrait l’aider à « mieux mentir » à Arthur. Habituellement, elle était une jeune fille franche qui généralement, disait ce qu’elle pensait lorsqu’elle le voulait. Mais pas là. Non, maintenant elle était la pire menteuse, la pire créature existant sur cette Terre. Ou du moins, se considérait tel quel. Ce qu’elle faisait était impardonnable, se servir des sentiments d’autrui pour ses propres fins insupportait Eden, mais pourtant… C’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour gagné l’amour de son père.
Le plus étonnant ? Savoir qu’elle était prête à tout pour être considérée rien qu’un instant comme « importante » pour son père. Pour exister. Ne plus être l’enfant qui lui avait pris sa femme et l’avait privé d’une descendance. Encore pire, savoir qu’elle était capable de blesser l’une des rares personnes qui semblait vraiment l’apprécier pour un seul regard de la part de celui qui ne l’avait jamais aimé. Celui qu’elle devrait haïr plutôt que vénérer. Mais c’était plus fort qu’elle, elle tenait tellement à lui… Pendant des années, il était la seule personne qui comptait vraiment pour elle, avant Mary, même avant Olive… Mais malgré tout son amour, Eden avait du mal à se comporter si hypocritement envers Arthur. Envers Arthur qui l’aimait vraiment et à qui elle mentait en permanence. Infâme. Eden considérait que c’était ce mot qui la qualifiait le mieux, elle et ses mensonges. La mascarade dont elle était l’instigatrice finirait mal, elle le sentait. Un mauvais pressentiment la taraudait, le sentiment que la décision qu’elle avait prise en acceptant d’être avec Arthur était un mauvais choix. Très mauvais. Car le jeune homme ne serait pas le seul à être blessé, il y aurait aussi sûrement des dégâts collatéraux. Il y en avait toujours.
Un sourire taquin apparut sur les lèvres d’Arthur, et c’est sur un ton amusé qu’il lui répondit. Malgré son sourire, malgré son air joyeux, Eden savait que sa réponse l’avait blessé. Arthur devait souffrir en voyant qu’elle ne voulait pas se confier à lui alors qu’elle était censée l’aimer. Mais c’était au dessus de ses forces. La jolie Serdaigle ne pouvait lâcher la moindre information sur sa tristesse, car elle n’aimait pas cela déjà, et qu’en plus, son état était en partie causé par la comédie qu’elle jouait avec Arthur. Son immonde mensonge.
Les bras d’Arthur, son étreinte dure et chaude, Eden avait l’impression de ne plus être seule. Qu’il la protégerait quoi qu’il lui en coûte. Mais pourtant, malgré leurs deux corps appuyés l’un contre l’autre, la jeune fille brune sentait des frissons glacés lui parcourir le corps. Frisson de honte, et de tout ce qu’elle ressentait en pensant à ce qu’elle faisait à Arthur. Depuis qu’elle se servait de lui, jamais elle n’avait pu être en paix avec elle-même. A tout moment de la journée des regrets la taraudait, lui broyaient le cerveau. Même la nuit, elle n’était pas tranquille, des cauchemars affreux venaient la hanter… Son baiser, si doux, et pourtant, qui laissait Eden de glace, plus ou moins. Elle n’éprouvait pas de véritables sentiments pour lui mais appréciait tout de même à leur juste valeur ses gestes d’affection. C’était des cadeaux. Eden n’avait jamais connu quelqu’un se montrant si prévenant envers elle, c’était nouveau et agréable. Très agréable.
On rentre, ou bien on marche un peu ?
Souriant à Arthur, Eden laissa apparaître un sourire amusé sur ses lèvres. Elle savait qu’elle ferait souffrir à un point inimaginable Arthur lorsqu’il apprendrait la vérité –car il risquait bien de l’apprendre un jour-, et ne pouvait rien y faire. Elle avait trop peur pour lui dire la vérité maintenant avant que ses sentiments à son égard ne soient trop forts, alors n’avait qu’une solution : tenter de lui faire vivre de bons moments jusqu’à ce qu’il apprenne toute la vérité. Faire en sorte que quand il sache tout, il se rappelle qu’elle l’appréciait vraiment et souhaitait par-dessus tout lui éviter de souffrir. Que les moments passés à ses côtés soient les meilleurs de son existence. Ainsi, Eden se baissa, et ramassant une poignée de neige étincelante, la lança vers Arthur. Et lorsque la boule immaculée atterrit sur son beau visage, elle rit, rit vraiment comme elle ne l’avait pas fait depuis longtemps. Vivre le moment présent. Ne plus s’apitoyer sur son sort et tenter de faire plaisir à Arthur, de le rendre heureux tant qu’elle le pouvait. C’était le seul but qu’elle pouvait se permettre de chercher. Faire en sorte qu'il vive des moments inoubliables pour se faire pardonner.
L’incroyable sourire de la jeune fille était vraiment joyeux. Joyeux et moqueur. Elle allait voir si Arthur était encore capable de la rattraper après un dur entraînement et malgré sa fatigue. Bien qu'elle se doute qu'elle n'était pas à la hauteur, elle courait plutôt rapidement...
Pourquoi rentrer alors que l'on peut s'amuser comme des fous à l'extérieur?! Attrapes-moi si tu peux Arthur !
En riant, la jeune fille attrapa une nouvelle poignée de neige pour se défendre si jamais Arthur s’approchait trop dangereusement d'elle, et se mis à courir en direction de la forêt, à l’opposé de l’école. Il l’avait sa réponse, Eden n’avait pas l’intention de rentrer maintenant, mais de profiter de l’instant présent. |
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| #Sujet: Re: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Dim 5 Juin - 18:07 | |
| Arthur ne souhaitait aucunement contrarié son aimée. Ce qu'il voulait, c'était simplement passer le plus de temps possible en sa compagnie. Alors, que celle-ci choisisse de rentrer ou de flâner encore un peu dehors, dans la fraîcheur de la nuit, Arthur s'en fichait. Pour elle, il n'avait plus mal nulle part, il n'était plus fatigué du tout. Il s'épanouissait dans ses yeux, dans sa silhouette, dans sa présence, et s'il avait vaguement conscience de l'égocentrisme d'un tel bonheur, il se projetait dans un autre lui qui lui était différent, un Arthur plus altruiste qui ne souhaitait que faire partager à cette femme qu'il adorait la même joie sourde et profonde que lui vivait. Dans le fond, c'était peut-être ça, le vrai Arthur : un garçon généreux et ouvert, loin des brimades et de la compétition sociales. Non. Bien sur que non. Le vrai Arthur n'était qu'un gamin embourgeoisé et cramoisi d'arrogance. À quoi se leurrer seul pouvait lui servir ? Il en avait pleinement conscience, il n'avait pas à s'en cacher. L'amour lui était tombé dessus, l'avait « foudroyé » comme on disait, et c'était cet amour qui ne collait pas à lui. Il n'y avait pas des milliers d'explications aux réticences d'Eden à se lâcher avec lui et de lui montrer ce qu'elle ressentait. Il n'inspirait pas confiance, voilà tout, son égoïste réputation le précédait. Eden devait déjà tout savoir de lui, lui qui ne savait rien d'elle, parce que tout le monde semblait toujours tout savoir à son sujet. La discrétion n'avait jamais été son fort, là encore, et il ne s'en était jamais vanté. Sa haine pour Julian, son demi-frère, il n'avait jamais fait d'effort pour la dissimuler, dévoilant au monde entier l'une de ses plus brillantes faiblesses. Et encore, s'il savait tout ce qui se disait réellement à son sujet, il en aurait pâli davantage et ce serait senti bien dénudé.
Néanmoins, Arthur avait grandi dans cette pression due à un nom connu. Il l'assumait, et il l'oubliait souvent. En l’occurrence, à cet instant précis, il n'y pensait pas. Eden n'y faisait jamais référence. Il n'était pas un nom pour elle. Ils s'aimaient pour ce qu'ils étaient. Arthur était fier de cette idée. Il se sentait plus grand. On l'aimait pour sa personne. On lui parlait pour sa discussion. On le touchait pour son corps. Sans arrière pensée. C'était enivrant. Arthur s’enivrait d'Eden, de son parfum, de son allure, de ses lèvres. Il en voulait davantage : il n'en avait jamais assez. Après avoir rompu leur étreinte pour l'interroger sur la suite de leur promenade, Arthur s'apprêtait à la serrer une fois encore contre lui, de l'embrasser à nouveau, mais cette fois, en espérant de la dévorer. Arthur n'était pas un méchant loup, plutôt un genre de chien crevant d'envie d'être aimé. Il se contrôlait, il ne se contrôlait plus. Arthur faisait tant d'efforts au quotidien sur son apparence que là, devant sa plus intime compagne, au creux de la nuit et du lac, rompu de fatigue, il n'en avait plus la force. Il ne voulait que s'abandonner avec elle, et son corps lui-même, loin de son esprit, semblait lui dicter un impératif physique.
Alors qu'il se penchait vers elle, une motte de neige, bien froide, bien dur, vint lui gifler la joue et le nez. Il resta stupide un quart de seconde, si grande fût sa surprise. Puis, il partit d'un grand rire, se mêlant à celui, léger et délicieux, de sa charmante Eden. Son cœur se soulevait, riant à son tour. Elle riait ! Elle s'amusait ! Ils prenaient du bon temps ensemble ! Joyeux et ignorants ! Lui qui ne rêvait que de la voir enfin s'oublier près de lui, libérée de ses contraintes qui semblaient si lourdes, qui l'écrasaient toute la journée ! La mièvrerie lui seyait si bien ! Arthur secoua la tête, remettant son esprit en place, il frotta doucement le bout de son nez qu'il ne sentait plus. Il s'élança derrière elle :
Alors toi, tu vas voir !
Il n'était pas attrapeur, mais Eden, quoiqu'aussi belle, était loin d'être aussi preste qu'un Vif d'or. À son tour, il se pencha et prenant de la neige, il courut derrière elle. Elle était vive, ses muscles lui tiraient, mais il était malgré tout le plus rapide, et il avait l'habitude de courir dans la neige, c'était ce à quoi il venait de s'entraîner pendant deux heures. Elle avait pu prendre de l'avance, car elle l'avait eu par surprise, et si elle se tenait déjà loin de lui, il n'était pas dans les habitudes d'Arthur de se désespérait. Ce jeu le ravissait, et il se jeta derrière elle, admirant d'un oeil précis la grâce de sa course et la finesse de sa cheville.
Avec aisance, il se trouva à sa hauteur et , n'ayant pas le cœur de blanchir ses cheveux noirs de neige blanche, craignant de l'abîmer, il la saisit aux hanches, et tous deux tombèrent dans la neige, dans un bruit mat. Sur le dos, mi-riant, mi-haletant, son rire, à la fois nerveux et joyeux, secouait de bas en haut son large torse sur lequel Arthur tenait fermement Eden.
Cette course l'avait achevé. Il avait mal dans le dos, maintenant, vaguement dans la nuque aussi, et ses oreilles étaient givrées. Il espérait qu'Eden ne s'était pas fait trop de mal dans cette chute, mais il pensait l'avoir suffisamment bien amorti pour ne pas avoir à s'inquiéter sur ce point. Et il la serrait contre lui, la serrait si fort ! Jamais il ne voulait qu'elle le quitte. Non pas qu'elle lui eût appartenu un jour, elle était bien trop noble pour être possédée, mais parce qu'il aurait été trop malheureux loin d'elle. Si elle ne l'aimait plus, alors il faudrait qu'elle lui permette de devenir son plus humble serviteur, et il lui obéirait jusqu'à la fin de séjour. Lui ! Arthur Everard ! L'esclave le plus inutile du monde, qui ne savait pas même cuire un œuf ou faire son lit! Il rit plus fort, la serra davantage.
Puis, il se redressa sur son coude et lui glissa à l'oreille :
Attrapée !
Et il enfouit son visage dans son cou, absorbant son adorable odeur sucrée, l'embrassa sous l'oreille, sous le cou, jamais repu de sa peau parfaite. D'une douceur de reine. |
| | | Invité
| #Sujet: Re: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Sam 11 Juin - 12:43 | |
| Alors toi, tu vas voir !
Eden courait, courait à en perdre haleine. Ce qui était bien, pendant les courses effrénées, c’est qu’on ne pouvait penser à rien d’autre que ses pieds martelant le sol recouverte de la neige blanche et froide, de sa respiration, hachée par l’effort. Rien. Seul l’instant présent avait de l’importance, ne pas se faire rattraper par Arthur qui la suivait de près. Eden avait utilisé la surprise qu’elle avait causé à Arthur pour se sauver à toute jambe, le plus vite possible, pour gagner une avance sur le jeune homme. Car elle savait bien que malgré son agilité, elle n’était pas asser vive pour dépasser Arthur, pas dans le domaine du sport du moins. Seul son esprit l’emportait sur son « amoureux », mais c’était lui le sportif, le capitaine de l’équipe de Quidditch, lui qui passait des heures à s’entraîner dans le froid du terrain pour être à niveau pour les prochains matchs. Il était habitué aux efforts alors qu’Eden connaissait surtout la chaleur de son dortoir et la présence réconfortante des livres de la bibliothèque. Courir dans la neige n’était, pour ainsi dire, pas une chose à laquelle elle était habituée, au contraire. Habituellement, Eden n’était pas une fanatique des efforts, mais là, c’était différent. Elle faisait ce qu’elle pouvait pour garder son avance, mais elle entendait derrière elle les crissements des pas d’Arthur sur le sol, sa course. Elle ne pouvait le voir, mais n’avait pas besoin de ses yeux pour savoir qu’il la rattrapait peu à peu : son ouïe suffisait. Sa respiration qui se rapprochait, le martèlement de ses pieds… Elle savait dès le début qu’elle n’avait aucune chance de gagner à ce jeu, mais qui ne tente rien n’a rien, comme disaient les moldus. Et puis, elle s’amusait. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas éprouvé une telle joie, un tel sentiment de bien être. L’effort qu’elle faisait pour distancer Arthur –même s’il était vain-, lui faisait du bien. Elle était heureuse, juste heureuse d’être là avec lui.
Finalement, sa fuite n’aurait pas durée longtemps. Arthur était là, et elle ne pouvait lui lancer la boule qu’elle avait préparé sans se retourner, et pour le coup, risquer de vraiment se faire attraper. De toute manière, cela n’aurait rien changé, Arthur se retrouva soudainement à sa hauteur, et l’attrapant par la manche, la fit basculer dans un bruit sourd sur l’étendue enneigée. Les deux jeunes gens se retrouvèrent enlacés dans la neige, Eden était plaquée contre le large torse rassurant d’Arthur. Elle était si bien, là… La chute ne l’avait pas blessée, Arthur l’avait protégé de son corps, dans la chute. Mais la jolie Serdaigle n’avait pas peur pour lui, elle savait bien que ce choc devait lui paraître dérisoire comparé à tous les autres efforts qu’il devait fournir continuellement, pour le quidditch, mais surtout devant les autres. Il était populaire, il devait constamment maintenir les apparences, être parfait en toute circonstance, sourire même lorsqu’il n’était pas heureux… Une telle vie, Eden ne l’aurait pas supporter. D’une certaine manière, elle admirait Arthur qui réussissait toujours ce qu’il entreprenait, qui n’avait pas de difficultés à mentir, qui était un comédien hors pair et pouvait au contraire d’Eden, contrôler ses émotions. En partie, du moins…
Arthur se redressa, et murmura finalement à Eden :
Attrapée !
Il avait réussit, c’était bien vrai, mais il n’y avait rien d’étonnant à cela. Surtout quand on comparait les deux adolescents : Eden, petite et fragile comparée à Arthur, grand, fort et réconfortant… Eden était sur le point de répondre au jeune homme, mais n’en eu pas l’occasion puisqu’il fourra son visage dans son coup, embrassant chaque centimètre de sa peau pâle… Elle oublia tout ce qu’elle voulait dire, tout ce qui la hantait, il n’y avait plus qu’elle, lui, et ses délicieux baisers qui lui faisait ressentir un désir que jamais auparavant elle n’avait ressenti… Elle était si bien là, dans ses bras, contre son torse chaud et réconfortant, sous ses baisers brûlant… Elle n’aurait rien pu demander de plus.
Entreprenante, la jeune fille à son tour embrassa Arthur, ses lèvres douces, touchant avec bonheur ses cheveux sombres et doux légèrement humidifiés par la neige. Elle ne se sentait plus seule, pour une fois depuis des lustres, elle n’était plus taraudée par la honte… Il était là, c’était tout ce qui comptait.
Il n’y avait pas de mots pour décrire ce qu’elle ressentait. Pour une fois, elle ne savait que dire, que penser. Et si… Et si elle commençait à l’aimer ?
Dernière édition par Eden Crisford le Lun 20 Juin - 9:54, édité 1 fois |
| | | Invité
| #Sujet: Re: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Lun 13 Juin - 23:51 | |
| Maintenant que ses muscles s'étaient détendus, maintenant qu'il gisait, avachi dans la neige, mou et épuisé, Arthur ressentait avec puissance la douleur de ses courbatures. Pas de crampes, Arthur prenait trop de soin à s'échauffer pour les éviter. Mais des courbatures, des plaies intérieures brûlantes, oui. Il adorait ça. C'était son corps qui devenait plus plus fort, plus dur. Plus beau. Arthur ne craignait pas d'aller trop loin. Encore une fois, il s'échauffait suffisamment pour éviter tous claquages. Il repoussait ses limites sans cesse, cherchant cette perfection qu'il ne pouvait atteindre que physiquement, les mystères de l'esprit et d'une forme d'intelligence supérieure lui semblant à jamais hors d'atteinte. Arthur n'était pas idiot. Il avait éminemment conscience de ses faiblesses les plus criardes. Dont son manque d'audace, de malice et de subtilité. L'apparence, dans l'excellence avec la quelle il la maîtrisait, lui convenait mieux. Mais après le Quidditch, tant de pas courus dans la neige, tant de chutes amorties par cet oreiller blanc et humide, Arthur sentait son physique le lâchait. Et tout partait avec lui. Il avait mal, il ne se retenait plus. Les muscles de son visage se décrispait de leur invincible faux sourire, ses sourcils se courbaient d'un froncement plus honnête. Et par dessus tout, sa plus brillante faiblesse se pelotonnait contre lui. Eden, dont le rire délicieux lui ravissait les oreilles, se laissait faire, à son tour épuisée de sa course. Arthur adorait la superbe délicatesse des femmes lorsqu'il s'agit d'un effort physique. Arthur se serait fait démonter par ses joueuses si elles l'avaient entendu. Lui qui les forçaient à courir dans la neige, tout comme leurs camarades masculins ! Oui, mais Arthur aurait dit pour sa défense que ce n'était pas vraiment des filles à partir du moment où elles montaient sur un balai.
Il préférait amplement sentir tout contre lui la respiration haletante de sa princesse, savourer l’effervescence de sa peau, la chaleur de ses muscles souples, excités par la course. S'enivrer des volutes entêtantes de son parfum.
Arthur mordilla doucement la peau de son cou, n'osant croquer cette pêche vivante. Il suspendait le temps, profitant de la neige glacée qui lui gouttait le long du dos, de cette silhouette chaude et gracile qu'il serrait entre ses jambes et ses bras, de cette nuit étoilée qui s'étalait au dessus de leurs deux corps entremêlés. Il passa ses mains dans ses cheveux d'ébènes et ferma les yeux, s'endormant presque avec extase dans cette position qui lui semblait la meilleure du monde.
Puis, Eden, taquine et splendide, vint réveiller son désir. Ce baiser qu'elle lui offrait d'elle-même, c'était bien la preuve qu'elle l'aimait, sinon qu'elle l'appréciait, n'est ce pas ? Et cet amour qu'Arthur croyait sentir si fort, cet amour le piquait d'un bonheur immense, mêlé à soubresaut de plaisir entre ses reins. Elle était la seule à avoir un tel pouvoir sur lui. N'était-ce pas merveilleux, de se sentir si faible et pourtant si fort, si grand face à cette si fine taille et ses membres si fragiles ? Sa bouche contre la sienne, sa caresse entre ses mèches, son corps qui se mouvait. Il ne lui en fallait pas plus. Ses nerfs se piquèrent de cette envie d'Eden qu'il croyait percevoir.
Se laissant embrasser, sans chercher un baiser davantage langoureux pour l'instant, il glissa ses doigts jusqu'à son ventre, pressa sa paume contre son ventre, cherchant la chaleur d'une peau féconde et douce de femme, alors que de son autre main, il se saisissait de sa nuque afin de rendre sa position moins fatigante. Il n'osait l'allonger dans la neige, préférant la garder à l'abri de tout ce froid solidement et glacialement incarné. Alors il la serrait. Fort entre ses jambes, car sa main se glissait ou dans ses cheveux ou sur la chaire ferme et douce de son ventre. Il avait tranquillement remonté sa chemise et glissait ses doigts, surement glacés, le long de cette peau chaude, ce nombril ravissant. Il n'osait aller plus loin, ni trop haut, ni trop bas, se contentant pour l'instant de ce juste milieu, frissonnant de la pudeur des premiers émois. Et pourtant, ce corps, il le connaissait déjà ! Ne l'avait-il pas déjà posséder ? Certes, mais il s'agissait de la première neige à laquelle il était confronté. C'était une curieuse situation, et il retombait dans les mêmes questionnements que la première fois : et si elle n'aimait pas ? Si elle ne voulait pas aller plus loin ? Si elle trouvait que c'était désagréable ?
Que pouvait-il faire face à tant de doutes ? Arthur ne voulait absolument pas brusquer son Eden, l'ange resplendissant de toute sa vie. Il ne pouvait que lui montrer son désir, lui montrer qu'il était prêt, et qu'au moindre de ses ordres, de ses soupirs, il obéirait, allant plus loin si elle le souhaitant, ou bien cessant immédiatement toutes caresses si elle préférait.
Arthur attendait, pressant sa main contre les hanches, la tailles de sa dulcinée, effleurant à peine son entrejambe protégée par le tissus de sa jupe, soudain plein d'une chaleur insatiable qu'il connaissait, adorait, chaleur mâle dont il voulait se repaître avec Eden, dont il voulait faire gémir Eden, l'emplir de plaisir, de bonheur, lui donner tout ce qu'il pouvait, puisque selon elle il n'était même pas apte à écouter ses malheurs.
Que n'aurait-il fait pour elle ? Il embrassa de ses lèvres brulantes le coin des siennes. Il tremblait. |
| | | Invité
| #Sujet: Re: Les flocons ! Ça, c'est romantique ! [Eden] Lun 4 Juil - 17:29 | |
| Le sentiment de paix qu’Eden ressentait était très difficile à décrire avec des mots. La neige, glacée mais pourtant douce qui s’était faufilée dans ses vêtements n’était rien comparée à la chaleur que lui procurait les mains d’Arthur. Et ses baisers. Son étreinte. Son esprit était vidé de tous tracas, elle se sentait juste grisée par tout, par Arthur. Non elle n’était pas amoureuse, elle s’en voulait d’avoir pu le penser pendant quelques instants, mais si elle se pardonnait elle même, sachant qu’elle ne pouvait toujours contrôler ses pensées. Elle avait juste été entraînée par toutes les émotions qui se bousculaient en elle. Elle n’aimerait sans doute jamais Arthur –du moins s’en persuadait- et cette idée était juste folle et improbable. Mais elle devait le faire croire, et agir comme la petite amie parfaite, comme une fille transie d’amour (peut-être pas à ce point là...) ; répondre aux caresses et aux baisers de son compagnon était donc obligatoire. Mais la Serdaigle ne se faisait pas d’illusions, elle n’agissait pas ainsi que par obligation : Arthur était beau, être avec lui était agréable, elle n’allait pas refuser ses baises ! Non, elle en profitait, ce qui pouvait sembler égoïste : non l’était sûrement, mais que dire... Elle était ainsi ! Un jour elle acceptait volontiers ces contacts physiques, l’autre elle le repoussait... Il y avait de quoi faire tourner la tête de beaucoup, mais Arthur avait du s’y habituer, depuis le temps. Et Eden ne contrôlait pas ses réactions. Comme elle ne contrôla pas le frisson qui la pris lorsqu’elle sentie la main d’Arthur caresser son ventre, dans un geste léger et doux.
Un frisson de plaisir, mais aussi de peur. La jeune fille sentit son ventre se tordre, et le doute l’envahir une nouvelle fois. Ce qu’elle faisait était mal. Mauvais. Répugnant. Abjecte. Elle s’en voulait déjà de devoir jouer toute cette mascarade à Arthur, de lui mentir à longueur de journée, mais si en plus elle allait plus loin. Ce serait vraiment bas. Pire que tout ce qu’elle avait fait jusqu’à présent, ce qui était plutôt dur quand on y réfléchissait. Si elle faisait cela, elle s’en voudrait toute sa vie (comme si elle ne s’en voulait déjà pas asser... !). Mais d’un autre côté, elle avait envie de rester encore avec Arthur, rien que pour apaiser le désir qui la saisissait toute entière. Les joues brûlantes, la jeune femme était tiraillée entre plusieurs options : rester ici au risque de commettre l’irréparable, ou partir maintenant en prétextant une quelconque excuse, de manière à garder son esprit à peu près en paix. Comme si c’était possible... Mais ce n’était pas elle qui quelques minutes plutôt avait décidé de faire tout pour qu’Arthur soit heureux, jusqu’à ce qu’il apprenne la vérité ?
Le baiser plein de désir d’Arthur ne fit qu’augmenter le doute d’Eden, qui sentit de nouveau son estomac se tordre. Pouvait-elle vraiment faire ça ? Non, c’était trop horrible ! Mentir encore une fois, c’était vraiment trop... Juste trop. Elle n’arrivait pas à choisir : Partir ? Rester ? Le décevoir ? Céder ? Qu’elle idiote elle avait été de ne pas rentrer plus tôt à l’école quand Arthur le lui avait proposé, pendant qu’il était encore temps. Dire qu’elle faisait tout pour éviter de rester trop longtemps en compagnie d’Arthur, pour ne pas se sentir plus coupable qu’elle ne l’était déjà, habituellement. Elle avait détruit des mois et des mois d’efforts en, quoi, à peu près quarante minutes ? Elle était bien trop faible, c’était sur, et surtout, Eden n’était pas tombée sur Arthur au bon moment. Malheureusement.
Mais non, elle ne pouvait pas. Vraiment pas. Souriant doucement, la jeune fille récupéra la main de son « amoureux » et l’embrassa, avant de déposer un autre baiser sur ses lèvres. Un baiser d’au revoir, doux mais rapide. Elle savait même mentir dans sa gestuelle, maintenant. Impressionnant comme se situation lui permettait de progresser dans le domaine de la comédie. Une petite voix ironique dans sa tête lui disait qu’elle aurait même pu être actrice...J’ai passé une très bonne soirée Arthur, merci d’avoir été là mais...Se relevant doucement, et époussetant sa jupe recouverte de neige, Eden sourit légèrement, et hocha la tête vers l’école qui se profilait au loin. Ils s’étaient encore plus éloignées qu’elle ne le pensait.Le couvre feu est pour très bientôt, et je ne veux pas avoir de problèmes avec les enseignants. Tu comprends, j’ai une réputation « d’élève modèle » à tenir !Une réputation, on pouvait dire ça comme ça. C’était juste la première excuse qui lui était venue à l’esprit pour expliquer son départ, et tenter de dissimuler sa gêne derrière cette once d’humour. Ce n’était pas vraiment originale, mais là, Eden n’était pas vraiment capable de réfléchir normalement, vu qu’elle avait encore envie de sauter sur Arthur pour... Mieux valait ne pas y penser. Elle devait rester calme, et plus ou moins stoïque, malgré les papillons qui voletaient dans son bas ventre. Ce n’était pas bien. Non. Non. Non.Rentrons, tu veux bien ?Souriant un peu plus, Eden se détourna sans d’autres manières et parti d’un bon pas en direction du château. Elle voulait s’éloigner d’ici le plus vite possible, être loin pour ne pas voir l’air déçu qui risquait d’arriver sur le visage d’Arthur. Et pour ne pas céder. Alors même si ce n’était pas poli, elle n’allait pas attendre de voir la réaction ou d’avoir une réponse d’Arthur. Ce n’était pas une bonne idée. Elle devait juste s’éloigner, retourner dans son dortoir avant de se faire prendre par Montgomery, et aller se coucher. Une bonne nuit de sommeil serait très bien pour se changer les idées. Enfin...FIN [Je suis très contente de ce rp, je pense qu'il est bien réussi (malgré le fait que j'ai mis très longtemps à te répondre! ^^)! J'espère que la fin n'est pas trop baclée.] |
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