Ces derniers temps, Olive s’était faite discrète. Pour plusieurs raisons, mais le résultat restait le même. Tout d’abord, elle avait été profondément choquée par ce que lui avait révélé sa cousine, Jo, durant son sommeil. Le fait qu’elle soit à l’origine de l’attaque de Pomona l’avait ébranlée, bien que la jeune fille ait agit contre son gré. Elle soupçonnait fortement Tom d’être derrière tout ça, d’autant plus que Tom était au courant que Pomona en savait beaucoup trop, à cause d’elle d’ailleurs.
Mais si Olive n’avait que peu de doutes sur l’identité du coupable, elle n’avait aucune preuve. Et même si preuve il y avait, elle en aurait été réduite au même état. Elle ne savait pas quoi faire, pas comment réagir. Alors elle laissait passer le temps en réfléchissant de son côté, lâche comme d’habitude.

Il fallait aussi avouer que depuis l’épisode Pomona, ses relations avec le Sixième Année n’étaient pas au meilleur fixe. D’autant plus qu’Olive rechignait un peu à accomplir la mission qu’il lui avait confié. Enquêter auprès de Morgan revenait un peu pour elle à trahir son ami. Elle ne faisait du coup pas grand’chose pour faire avancer sa mission, ne recherchant pas plus que ça à entrer en contact avec le Serdaigle. Et jusqu’à présent, il n’était pas venu la trouver. Au fond d’elle, Olive avait décidé qu’il s’agissait d’une technique pour ne pas attirer l’attention de Morgan. Les deux complices ne se voyaient pas souvent, bien qu’Olive ressorte toujours, ou presque, de bonne humeur de leurs conversations. Ou presque car il y avait aussi cette histoire de fiançailles chez son ami. Y repenser lui fit perdre un instant le sourire…

Elle se reconcentra sur l’application du baume cicatrisant. Le double cours de potion des Septièmes Années s’étaient en effet mal terminé pour elle, avec une éclaboussure de la préparation qui était arrivée sur son bras droit, rongeant le tissu et commençant à attaquer sa peau avant qu’elle ne réussisse à se nettoyer totalement.

Heureusement, le cours de potion était le dernier de la journée, et l’incident s’était déroulé peu avant la sonnerie annonçant sa fin. Olive était néanmoins satisfaite de la sensation de soulagement que lui procurait la crème sur sa blessure, bien que cette dernière ne soit que peu profonde. L’Élixir amer de Périlhe, qui soignait la scrofulite, n’était pas réputé dangereux, mais tant qu’il n’était pas achevé, il était plutôt corrosif…

Une fois que toute la crème fut absorbée, la jeune fille rabattit la manche de sa robe et entama la descente de l’escalier des filles. Lou l’attendait.

Elles se voyaient toujours, certes, ayant en commun la majeure partie de leurs amis, mais leurs rapports s’étaient peu à peu détériorés, sans qu’Olive n’arrive à y changer grand’chose. La conversation qui aurait peut être pu arranger les choses s’était soldée par une averse et un retour précipité au château. Depuis, le bal d’Halloween n’avait pas arrangé les choses entre elles, et Olive s’était désolée de voir son amie ne presque plus lui adresser la parole, sauf pour de minimes choses sans importance, comme le pichet d’eau ou le temps qu’il faisait aujourd’hui.

Le morceau de parchemin qu’elle lui avait fait passé ce midi là lui avait redonné un peu d’espoir. Et c’était donc heureuse et anxieuse qu’Olive passait à présent le pas du cachot, après être sortie de la Salle Commune des Verts et Argents.

- Lou ? C’est moi.

Passant la tête par l’ouverture, et laissa ses yeux s’habituer à la pénombre avant de repérer son amie et de la rejoindre. Une table se trouvait près d’elle, plus très bien alignée sur la série de rang que formaient ses congénères. Le cachot, qui avait sûrement été une salle de classe à un moment ou à un autre, était à présent plutôt abandonné. Les chaises avaient disparues, et ne subsistaient que des tables vierges. S’asseyant sur la table à défaut de pouvoir trouver une chaise, Olive continua.

- Ca va toi ?

Elle avait attendu longtemps... Et Lou n'avait au final pas ouvert la bouche. Ce n'était pas l'instant, tout simplement... Alors Olive avait prit son amie par la main et, l'emmenant hors de ce sombre cachot, elles étaient retournées en silence dans leur salle commune.