Et hop chez le directeur

Invité

Vous savez, quand tout est foireux? Que vous vous réveillez un matin avec.. tout simplement une envie de tuer tout le monde? Disons que c'est ainsi que je me sens. Le regard froid, je me lève tranquillement. Étirant chaque muscle de mon frêle corps souple. Ça fait maintenant quatre ans que je suis dans cette école, les autres fille me connaissent et elles ont appris qu'avec mon air de ce matin, mieux vaut ne pas me chercher. D'ailleurs, les premières années l'ont appris à leurs dépends. En tout cas, tout cela pour dire que mon sommeil fut agité et que je n'ai envie de voir personne.

Ma valise.. pleine de désordre si important pour moi! Je suis surement la seule qui peut s'y retrouver et c'est bien mieux ainsi! L'idée que quelqu'un d'autre utilise mes vêtements me déplaît au plus haut point. Je pris bien sur mon uniforme...
*Ah maudites classes! Foutus cours! Espérons qu'un jour le tout change! Ne plus avoir de foutus sang de bourbe *
Je pris une grande respiration, mis mon uniforme et parti en regardant droit devant moi. Les couloirs sont sombres et froid. Quelques premières années sont perdus en chemin. Je les fixe avec un sourire narquois. Mes yeux bleus démontrent bien ce que je vais leur faire. Je sors tranquillement ma baguette sans qu'ils ne me voient et leur jette un sort! Sans s'en attendre, ils avaient maintenant les pieds pendus dans les airs et les mains pointant vers le bas. Pauvres petits poufsoufles qui se sont égarés. Il ne faut pas s'aventurer sur le chemin d'Elle Rose Sorya! J'émets un petit rire aigu qui traverse l'écho des cachots et part tranquillement en gambadant. Décidément, cette journée ne sera pas si pire.

Je monte les escaliers qui mènent au premier étage et qui m'appelle par derrière? Le professeur MgGonnagall.
*Oh crap! Décidément, je ne me suis pas levée du pied gauche pour rien*
Je me tourne très très lentement, faisant bien attention pour cacher mon air choqué, outré et amusé à la fois. Nous nous regardons intensément dans les yeux. Un vert et un bleu qui s'affronte.

-Va voir le directeur immédiatement.

A t'elle dit de sa voix sévère qui ne permet pas à la discussion. Je levai le nez et parti en faisant un petit
''Mpuf'' hautain. Puis je partis en direction du directeur.
*Ce n'est pas l'idéal d'aller le voir... mais ça me fera manquer l'odeur de ces foutus impurs!*
Je me mets à gambader simplement pour insulter le professeur. Heureusement, je ne croise personne dans les corridors. C'est beaucoup mieux ainsi, personne ne pourra rire de mon euphorie stupide du moment. J'ai quand même une réputation à tenir.

Après avoir monté les longs, interminables escaliers... Une porte se dresse devant moi. Affichant un petit air angélique, je cogne à la porte.
*De toute façon il doit déjà être au courant de mon arrivée...*

[hj : à cette époque, McGonagall n’est pas encore professeur, mais on va dire qu’il s’agissait d’un autre professeur ]

Il y a des jours, comme ça, où vous êtes sérieusement tentés de vous dire que vous auriez mieux fait de prendre votre retraite. C’était en tous cas le sentiment de Dippet, tandis qu’il voyait les dossiers s’entasser sur son bureau. Rien n’allait en ce moment. D’abord, il y avait eu l’affaire de la chambre des secrets, et la mort de cette élève, qui avait provoqué l’indignation chez les parents d’élèves. C’est vrai, c’était intolérable, et une telle chose ne devrait pas arriver, mais comment aurait-il pu deviner? Qu’importe, c’était tout de même lui qu’on avait pointé du doigt. Ça c’était passé sous son nez, et il n’avait rien fait… Il n’avait rien fait… Oh, il avait fait ce qu’il pouvait. Même si au final, c’était à un élève de cinquième année qu’on devait la fin de tous ces problèmes, oui, bon. Au moins avait-il échappé à la fermeture de l’école… c’était sans doute la pire chose qui aurait pu lui arriver. Mais les choses ne s’arrêtaient pas là, c’était bien le problème. Durant l’été, il y avait eu le procès de Hagrid, et l’insistance de Dumbledore pour réintégrer le demi-géant dans l’école. Encore aujourd’hui, il n’était pas certain d’avoir pris la meilleure des décisions, si les parents d’élèves n’étaient pas suffisamment réticents, cette décision devait achever de les faire douter. Et n’évoquons même pas le lynchage médiatique dont il avait été la victime, avec toute cette affaire. Vous croyez peut-être que les choses s’arrêtent là? Mais non, voilà qu’en Septembre, Dumbledore vient l’informer de l’intégration de six intrus à Poudlard. Les talents de persuasion de Dumbledore ne sont plus à démontrer…à force de trop l’écouter, Dippet se sentait vraiment perdre de son intégrité, enfin… du moment qu’il gardait sa place. Du moins, pour le moment… Il faisait de son mieux pour ne pas le montrer, mais il avait déjà craint plus d’une fois d’être détrôné par l’amateur de bonbons au citron. Et ce n’était pas le seul ennui qu’il lui causait… la cerise sur le gâteau avait été l’accident de Pré-au-lard, et la mort d’une élève, à nouveau… et Dumbledore ne l’aidait pas, pas du tout, il s’opposait aux enquêtes du ministère, et qui ramassait les pots cassés? Eh bien lui. S’il écoutait un peu plus sa raison, il le virerait sans doute, mais il ne pouvait décemment pas.

Voilà donc où il en était, il avait le ministère à dos, et plus d’une raison de vouloir jeter l’éponge, mais il était le directeur de Poudlard, il ne le pouvait pas, alors assis à son bureau, il se consolait en se disant que, au moins, les choses pouvaient difficilement être pires. Un léger bruit de tapotement au carreau, un avion en papier, semblant doté de conscience, attendait qu’on lui ouvre la fenêtre. Dippet s’exécuta, laissant au passage, un peu d’air frais et hivernal pénétrer la pièce. Ce genre d’avions en papier lui étaient familiers, c’était de cette façon que certains professeurs l’informaient de choses et d’autres, quand la nouvelle ne nécessitait pas qu’ils se déplacent en personne jusqu’à son bureau. Dippet déplia l’origami, et y reconnut directement l’écriture du professeur d’enchantements.

« Miss Sorya sera dans votre bureau dans quelques instants. »

C’était très court, et ne permettait pas d’en savoir beaucoup sur les causes et circonstances de l’événement. Mais le directeur pouvait le deviner facilement. Ce n’était pas la première fois - et de loin, qu’Elle Rose Sorya était invitée à passer dans le bureau du directeur. Il s’agissait effectivement d’une élève plutôt turbulente, que ses professeurs avaient du mal à recadrer. Dippet poussa un soupir résigné. Eh bien, puisqu’il devait jouer les directeurs moralisateurs, il allait devoir le faire… Mais ce n’était pas de gaieté de cœur. Disons que l’instant était très mal choisi. Quoi que dernièrement, aucun moment n’était bien choisi, de toute manière. Peu de temps après que le message lui soit parvenu, on toqua à la porte. Ce devait forcément être la jeune verte et argent.

« Entrez. » l’invita-t-il, tentant de rendre sa voix la moins lasse possible.

Invité

Ah enfin! Le ''entrez'' est sorti de sa bouche. Avec une démarche assurée, j'entrai dans le bureau. C'est un vaste endroit, assez majestueux. Pour l'avoir vu maintes fois au cours de ces quatre années, je peux dire que je le connais presque par coeur. En effet, les tableaux ainsi que la peinture, les meubles. Tout m'est familier. Pourtant, je sais qu'il m'en resterait encore tant à chercher. Qu'est-ce qui est caché dans ses tiroirs? Dans ces inombrables penderies? Un jour je le saurai! Bon bien sur pour cela il me faudra trouver le moyen de pénétrer dans le bureau du directeur sans que ce dernier n'y soit présent... Ce n'est pas tâche facile!
* Bon, assez Elle! Tiens toi! Mets tes idées de côté, tu es quand même dans l'antre du directeur.*
Comme à chaque fois... Des explications seront nécessaires et tout le tralala qui vient avec. Mais honnêtement, il me semble ne pas avoir été si méchante cette fois. Raaah!!!
Je fis un petit soupir d'exaspération. Mon regard bleu se plongea dans celui du directeur et je lui souris. Comme le font les petits anges innocents qui n'ont jamais rien fait.

''Monsieur le directeur, je pourrais vous dire que je n'ai rien fait... Que je suis ici pour une raison qui m'est totalement inconnue. Mais, me croireriez-vous? Personnellement, je ne crois pas.''

J'avais pris un ton amusé et sur de moi. Après tant de passages dans son bureau, plus moyen de le duper en lui disant que je suis si sage, que mes yeux bleus sont la pureté incarnée. Donc, vaut mieux sauter au problème tout de suite! Je déteste attendre, je déteste ce qui tourne autour du pot et je déteste avoir à me justifier. Je me mis à marcher en rond, comme quelqu'un qui réfléchit. Mais au lieu de cela, je lui expliquai pourquoi ce professeur m'a envoyé ici.

''Vous savez, ce genre de journée où rien ne va? Pourtant, ce n'est que le matin, l'on vient juste de se lever mais on en envie de rien. Et on sent que si quelqu'un vient nous parler, on lui explose la tête. Et bien voilà! Je ne m'attends pas à ce que vous compreniez mon geste mais au moins à ce que vous ayez déjà vécu une situation semblable. Celle où l'on veut être seul et ne rien devoir à personne.''

*Ouf,ce n'est pas que le petit monologue!* Bof, pas grave! Comme j'ai dit tantôt, je ne suis pas en cours!
Un sourire espiègle apparaît sur mon visage. Je cesse de faire les cent pas et vient m'asseoir sur la chaise en avant du directeur. Lui lance un regard de défi et pose mes pieds sur la table. Tant qu'à être déjà dans de beaux draps, pourquoi ne pas le faire en grand?

Cette petite n’avait définitivement pas sa langue dans sa poche. À force d’indiscipline, elle avait apparemment acquis une confiance en elle qui ne pouvait que sauter aux yeux. Effectivement, elle aurait pu se contenter de mentir, comme le faisaient la plupart des élèves qui finissaient dans son bureau pour la première fois, clamant leur innocence et inventant des concours de circonstances qui n’étaient pas toujours convaincants. Elle était quelqu’un de beaucoup plus direct, elle n’employait aucun détour, ne cherchait même pas à se justifier. Et sa démarche, quoi qu’un peu insolente, lui serait sûrement bénéfique. Dippet n’avait pas de temps à perdre en mensonge et en balivernes. Il tenait à ce que cette affaire soit expédiée le plus rapidement possible, il avait d’autres chats à fouetter, surtout dernièrement. On l’attaquait sur à peu près tous les fronts, plus ou moins violemment, et il devenait de moins en moins capable de se défendre. Il craignait pour sa place, et ce d’autant plus qu’il savait pertinemment que certains, et une personne en particulier, pourraient tout à fait être capables de prendre sa place, et de le remplacer au pied levé. Ce poste de directeur, il y tenait, cela faisait des années qu’il veillait au bien être de cette école et de ses élèves, et si les résultats de ses efforts n’étaient pas toujours récompensés, il osait croire qu’il avait fait beaucoup pour Poudlard. Il n’avait pas l’intention de s’arrêter là. Mais pour cela, il fallait se battre. Ou se défendre, plutôt. Autant dire que pour l’instant, les petites misères de ses élèves, même s’il était de son devoir de s’en soucier, étaient, pour ainsi dire, le cadet de ses soucis.

En guise de parade, Elle justifia sa conduite par le fait qu’elle avait passé une mauvaise journée, et en appelait, apparemment, à une certaine empathie de sa part. Oh, l’empathie, il pouvait la ressentir, ces derniers temps, il était particulièrement bien placé pour savoir ce que passer une mauvaise journée signifiait. Sa vie, dernièrement, se résumait à une succession de mauvaises journées, qui semblaient empirer à mesure qu’elles se suivaient. Les critiques au sujet de sa façon d’administrer l’école fusaient de partout, sa réputation s’était ternie, et son image s’était clairement dégradée. Dippet voulait y remédier, mais son image sociale et son état lamentable ces derniers temps n’étaient pas les seules choses qui devaient être au cœur de ses préoccupations. Sous le poids de toutes ces responsabilités qui n’incombent généralement pas à un directeur d’école de magie, il devait admettre qu’il se sentait moins enclin à compatir au malheur de ses élèves. Dippet était pourtant connu pour être ce que l’on peut appeler « une bonne pate », il se faisait d’ailleurs beaucoup attaquer sur ce terrain, dernièrement. Et il est vrai qu’il avait parfois fait preuve d’une souplesse qu’on lui reprochait à présent. Il avait foi en ses élèves, c’était son erreur. Même des élèves aussi récalcitrants qu’Elle Rose Sorya pouvaient avoir leur chance, d’après lui… Mais ce n’était pas pour autant que leur attitude ne devait pas être condamnée, on agressait pas ainsi des premières années (peu importe l’année, d’ailleurs) en s’en sortant impunément. Bien que Dippet ne se sentait pas vraiment d’humeur à se soucier de telles affaires, il laissa la verte et argent finir son argumentation, avant de répondre du ton le plus posé qu’il était capable d’employer.

« Quelle qu’ait pu être la teneur de votre journée, elle ne peut justifier ce que vous avez fait. »

Après tout, s’il était bien placé pour savoir ce qu’était une mauvaise journée, et l’envie de ne rien devoir à personne, ce n’était pas pour autant qu’il ne rendait pas des comptes à ceux à qui il en devait, même si cela était à contrecoeur.

« Il va me falloir contacter votre famille. Si vous ne corrigez pas votre attitude, vous risquez le renvoi définitif de notre école. »

Il était évidemment rare que de telles décisions soient prises, mais en cas de manifestations d’indisciplines trop récurrentes comme celle-ci, ce genre de mesures pouvaient être prises. Il fallait qu’il règne un peu d’harmonie dans ce château, si c’était possible, en dehors, la situation était déjà assez délicate comme cela.

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