Un anniversaire oublié par la concernée [PV Mel]

Ce matin, pendant son petit déjeuner, un paquet était arrivé par hibou. Yseult, sans vraiment se rendre compte, de ce qu'elle faisait, aida ce pauvre hibou à se débarrasser du colis, elle le tourna dans tous les sens, et le posa devant elle. Puis une fois son petit déjeuner terminé, elle se leva et demanda:
"Euh.... Un colis est arrivé, il est pour qui?"
Sean la regarda un moment, croyant une blague, mais voyant qu'elle était sérieuse, il soupira et répondit...
"Il est pour toi, c'est ton anniversaire?"
La plupart des Serdaigle pouffèrent de rire, et Yseult se rassit sans vraiment comprendre ce qu'elle avait dit de drôle... Et en même temps, elle sentit bien leur moquerie dans le son de leurs rires. Elle haussa les épaules et ouvrit son paquet, il contenait un trés beau bracelet, que Ys mit autour de son poignet, aidé par son ami Sean.

Maintenant, elle se trouvait dans une salle de classe, elle savait même pas de quoi, et lisait tranquillement la lettre de ses parents. Elle était tout de même troublée par son contenu, sa mère et son père souhaitait se rendre à Poudlard, pour discuter de son état avec le directeur, surtout depuis ce que l'infirmière lui avait dit. Son état était inquiétant...

"Ma chérie,
Joyeux anniversaire, mon cœur!
J'espère que cette journée sera joyeuse pour toi!
Ton frère nous a écrit pour nous dire que ton état ne s'était pas arrangé..
Nous avons donc décidé, ton père et moi, d'organiser un rendez-vous avec le directeur de ton école, pour savoir ce qui se passe, et quelles mesures on peut prendre pour t'aider.
Ton frère a eu peur, et a cru que tu finirais à Ste Mangouste, nous ferons pour que cela n'arrive pas! Je sais que ce n'est pas le genre de choses qu'on annonce pour son anniversaire. Et en même temps, vois cela comme une occasion de recommencer ta vie, elle est encore longue ma chérie.
Prends soin de toi, et écris nous vite!
Avec tout mon amour!
Ta mère! "

Voilà la lettre de sa mère, Yseult ne savait pas trop quoi en penser, elle était au milieu de sa réflexion quand un bruit se fit entendre, elle se retourna vivement et fit face à son amie Melody, une des deux soeurs farfelues de Poudlard, que la jeune Serdaigle aimait beaucoup...
"Salut, Mel" fit-elle d'un ton égal...

[HJ : Comme ça, il y a plus aucun forum vide! XD!]

Ah ce que c’est d’être populaire! Non, franchement, Melody adorait ça, le fait d’être populaire, d’être sans arrêt entourée, d’avoir beaucoup d’amis… mais en contrepartie, il y avait toujours quelques inconvénients. Il fallait, par exemple, réussir à accorder assez de temps à tout le monde, afin que personne ne se sente délaissé, faire avec les mésententes de certains de ses amis entre eux… et penser à l’anniversaire de tout le monde. Ça, c’était clairement le pire. Parce que si elle oubliait, par malheur, de souhaiter son anniversaire à un de ses amis, elle risquait de s’attirer les foudres de cet ami, et puis il fallait, bien sûr, trouver à chaque fois une nouvelle idée de cadeau, et je ne vous parle même pas de tous les gallions qui quittaient son portefeuille pour payer tous ces cadeaux. Melody n‘aimait pas particulièrement être ruinée, elle était comme tout le monde, mais elle aimait vraiment faire des cadeaux, faire plaisir aux autres. Melody pouvait être clairement exaspérante, au moins était-elle généreuse. Oui, vraiment, être populaire pouvait être un travail à plein temps. Heureusement, pour lui faciliter la tâche, Lysandre, qui avait toujours des idées de génie, lui avait offert un calendrier personnalisé, qui rappelait en musique à Lysandre qu’elle devait se rappeler de tel ou tel événement important.

Ce matin-là, donc, une musique mélodieuse s’échappa de son calendrier. Melody n’aurait pas eu à y jeter le moindre coup d’œil pour savoir que c’était l’anniversaire d’Yseult, mais elle le fit tout de même, on ne sait jamais. Donc c’était l’anniversaire d’Yseult, une jeune fille que Melody aimait beaucoup.. À vrai dire, elle se sentait un peu peinée, pour elle. Elle voyait bien qu’en ce moment, ça n’allait pas, mais à chaque fois que Melody essayait de comprendre pourquoi, la jeune fille se braquait, ou lui répondait qu’elle ne s’en souvenait tout simplement pas. Au tout début, elle ne l’avait pas cru, mais maintenant, elle finissait par se dire que c’était peut-être le cas. Une chose était certaine, Yseult n’allait pas bien, de toute évidence, elle était déprimée, et l’objectif de Melody était de lui rendre le sourire. Jusqu’ici, toutes ses tentatives avaient été inefficaces, mais elle ne désespérait pas, elle était sûre de pouvoir réussir. Si quelqu’un dans Poudlard était capable de dérider la petite serdaigle, c’était bien elle, non?

Une fois lavée et habillée, Melody retourna à son dortoir, afin de tirer du dessous de son lit le paquet contenant le cadeau d’anniversaire d’Yseult. Voilà deux bonnes semaines qu’il était prêt, pour une fois que Melody s’y prenait en avance! Et pour une fois, elle en était plutôt fière, de son cadeau. Il constituait en lui-même un remède à la déprime. Enfin, la rouquine l’espérait, en tous cas. Elle y avait déposé quantité de bonbons, beaucoup de chocogrenouilles (le chocolat est un remède très efficace à la dépression, semble-t-il), quelques farces et attrapes achetées chez Zonko (parce qu’il s’agissait toujours de la faire rire, bien sûr) et enfin, le vrai cadeau, le cadeau traditionnelle, une robe que Melody avait cousu de ses propres mains. C’était effectivement comme une coutume, l’apprenti couturière offrait toujours une de ses créations à ses proches. Ça lui demandait souvent un nombre trop élevé de nuits blanches, mais elle aimait ça, et heureusement, la magie lui facilitait le travail (si elle avait dû tout coudre à la main, alors là)… C’était une robe rose, de couleur plutôt vive (des couleurs vives au lieu du noir de leur uniforme aideraient peut-être à lui faire retrouver sa bonne humeur), qui s’arrêtait juste au dessus des genoux. Melody priait pour que la robe aille à Yseult, elle était après tout à un âge où on a pas encore fini de grandir.

Son paquet sous le bras, elle descendit jusqu’à la grande salle, où avait lieu le petit-déjeuner, elle espérait trouver Yseult à la table des serdaigles. Malheureusement, elle avait dû mettre trop de temps à se préparer, et elle eut juste le temps de la voir disparaître par la porte de la grande salle. Il n’y avait plus qu’à la suivre. Yseult s’était rendu jusqu’au cinquième étage (pfiouu toutes ces marches), et entra dans la salle de cours d’étude des moldus. Melody fronça les sourcils. Qu’est-ce qu’elle allait faire là? Sans doute lire la lettre qu’elle lui avait vu dans la main. Partant de cette supposition, Melody attendit quelques secondes avant de la voir, on ne sait jamais, puis elle entrouvrit la porte. Aucun sourire ne vint l’accueillir, pour ne pas changer. Qu’est-ce que ça pouvait être démoralisant, de la voir aussi triste!

« Salut Yseult. »

Impatiente, elle lui tendit immédiatement le paquet qu’elle tenait dans son dos.

« Joyeux anniversaire! »

« Salut Yseult. » fit une voix. Ys sursauta, et se retourna vivement pour faire face à Melody. Elle la regarda un moment, espérant ressentir l'envie de sourire, mais cela ne vint pas. Alors elle ferma les yeux quelques secondes. Puis elle plia sa lettre soigneusement car elle contenait des informations précieuses. Et la glissa dans une des poches de son uniforme, espérant ne pas la perdre. C'est fou, ce qu'elle perdait de choses en ce moment.

« Joyeux anniversaire! » s'écria la jeune fille en lui tendant un cadeau. Ys le regarda un moment, puis elle tendit les mains pour le prendre. Elle le tourna dans tous les sens un moment. Elle chercher l'ouverture, avant de se rappeler qu'il fallait d'abord enlever le papier. Elle le posa sur une des tables de la salle de classe et déchira le papier. Le paquet contenait tout un tas de confiserie.

Le deuxième paquet contenait une jolie robe de couleur rose. Ys la déplia et la tendit devant elle pour bien la regarder. Elle était trés jolie et elle serait assez fière de porter la création de son amie. Mais elle fut prise d'une petite douleur dans son cœur, qui se serra, car elle ne savait pas trés bien comment montrer à son amie qu'elle était contente, alors qu'elle ne parvenait pas à sourire comme il faut.
"Merci" fit-elle en la repliant pour la reposer sur le paquet.

Elle se tourna vers son amie et fit quelques pas vers elle, pour la prendre dans ses bras. C'était un des meilleurs signes qu'elle pouvait lui donner, étant encore incapable de bien comprendre la joie qu'elle venait de ressentir à l'ouverture de son cadeau. C'était comme la lettre de ses parents, ou bien le murmure de Sean à son oreille pour lui souhaiter son anniversaire. Elle avait juste poser sa main sur la sienne. Elle se recula des bras de Melody. Et prit ses affaires dans ses mains...

Melody fit de son mieux pour ne rien montrer de la déception qu’elle ressentait, mais cela n’empêchait pas qu’elle était grande. Enfin, elle aurait dû s’y attendre, cela faisait des mois qu’Yseult allait mal et tirait une tête de six pieds de long, ce n’était pas un petit cadeau de rien du tout qui allait y changer quelque chose… Mais bon, elle avait tout de même espéré avoir droit à un petit sourire, même les dépressifs étaient capables de sourire de temps à autres, non? Elle savait bien que si Yseult la serrait dans ses bras, c’était parce qu’il s’agissait du seul moyen d’expression qui lui restait encore. Elle devait déjà s’en sentir flattée, elle le savait bien, c’était le mieux qu’elle pouvait obtenir de la petite serdaigle. Et pourtant, elle aurait voulu en obtenir tellement plus. Un vrai sourire, un éclat de rire, comme on en entendait avant de sa part. Melody se sentait très concernée par le bonheur de la jeune fille, mais en même temps, elle avait bien conscience qu’elle n’était pas la mieux placée pour aller à son secours, elles ne se connaissaient pas assez bien. Le problème d’Yseult devait lui venir d’un malaise profond, de quelque chose qu’elle avait refoulé, si elle devait se confier, si des souvenirs devaient remonter à la surface, ce ne serait sans doute pas à elle qu’elle se confierait. La seule technique qu’avait trouvé Melody était de faire comme si de rien n’était, et d’essayer de dégager quelques nuages dans le ciel de la petite serdaigle afin qu’elle puisse avoir son coin de ciel bleu, elle aussi.

« Mais de rien. »

Elle savait qu’avec Yseult, elle devait prendre les choses en main. À l’origine, sa jeune interlocutrice était quelqu’un d’assez loquace et bavard, un peu comme elle, aujourd’hui, elle était fermée comme une huitre et semblait tout simplement avoir oublié quel plaisir il y avait à discuter avec ses amis. Détachée de toute forme d’émotion, elle avait l’air de ne tout simplement plus savoir comment on faisait. C’était bien dommage. Melody se souvenait encore des longues conversations qu’elles avaient pu avoir, toutes les deux, au coin du feu, dans leur salle commune. Elles pouvaient parler jusqu’à une heure avancée de la nuit sans jamais manquer d’inspiration. Ça avait l’air si loin, tout ça, maintenant, une éternité. Si bien qu’aujourd’hui, Melody avait dû mal à s’imaginer que l’ancienne Yseult avait bel et bien existé. Si on oublie le physique, la Yseult d’avant et la Yseult d’après étaient à des années lumière l’une de l’autre, comme s’il ne s’agissait pas de la même personne.

« Tu ne veux pas l’essayer? »

fit-elle en jetant un coup d’œil à la robe.

Elle devait dire qu’elle était plutôt impatiente de découvrir le résultat de son travail. Si ça se trouve, ce serait catastrophique. Il était difficile de créer une robe et de l’offrir sans jamais la faire essayer à son modèle auparavant. Elle avait tout de suite pensé que le rose irait bien avec Yseult, pallieraient à son teint aussi blanc que neige. Restait à espérer qu’elle ne jurerait pas avec les très jolis cheveux bruns de la jeune fille. Oui, mieux valait qu’Yseult l’essaye maintenant, comme ça, s’il y avait des retouches à faire, elle pourrait s’en occuper tout de suite. Elle espérait voir Yseult la porter souvent, ce serait sa petite fierté.

« Promis, je ne regarde pas. »

dit-elle tout en faisant un clin d’œil à son amie.

« Je ferais le guet, en attendant ».

Illustrant directement ses propos, elle tourna les talons et se posta devant la porte, attendant qu’Yseult l’avertisse au moment où elle serait visible. En attendant, elle triturait les boutons colorés qu’elle avait cousu sur les manches de son pull. Pourvu que ça lui aille! Il ne manquerait plus qu’elle lui ait offert un cadeau qui au final s’avèrerait minable… Elle ne voulait rien d’autre que lui faire plaisir, elle y mettait un point d’honneur. Enfin bon, au pire, ce n’était que du tissus, elle n’aurait pas beaucoup de mal à repriser tout ça.. Ça l’embêterait juste de ne pas avoir un résultat impeccable du premier coup. Enfin, impeccable… elle cousait en amateur, ce ne serait forcément pas parfait.

« Mais de rien. » répondit Melody, à son ton, Yseult avait l'impression de ne pas avoir fait les choses comme il faut. Elle soupira et sentit son cœur se serrait, et elle était déçue d'elle-même. Elle fit une petite moue de déception et se tourna dos à son amie pour prendre un des bonbons que la jeune Serdaigle venait de lui offrir. Elle mit un dragée de surprise dans sa bouche, un gout tomate, ce n'était pas fameux, mais ce n'était pas mauvais.
« Tu ne veux pas l’essayer? » dit-elle. Yseult regarda sa robe, oui elle devrait l'essayer, elle n'y avait même pas pensé.
"Je suis désolée, bien sûr je vais l'essayer!" fit-elle dans un ton désolé en se penchant en avant, s'inclinant légérement pour s'excuser auprès de la jeune fille.

« Promis, je ne regarde pas. Je ferais le guet, en attendant ». dit-elle dans un clin d’œil. Ys parvint à lui faire un petit sourire, au moment où elle quitta la pièce. Une fois seule, elle mit la robe rose que son amie venait de lui offrir. Elle lui allait plutôt bien, elle tombait doucement au niveau de ses genoux, ses manches allaient comme il faut. Et la jeune fille, même si c'était une robe de couleur vive, elle se sentait toutefois bien dans ce vêtement... Elle avança vers la porte, et appela doucement son amie...
"Melody, je suis prête!" fit-elle d'une petite voix timidement, toujours sur le même ton triste et désolée, encore à faire des excuses pour son amie, qui lui avait offert un super cadeau, et à qui elle n'avait pas pu faire de supers remerciements, comme elle aurait voulu.
"Alors, elle me va bien?" demanda-t-elle réussissant tout de même à lui faire un petit sourire de joie.. Elle était plutôt contente d'avoir une nouvelle robe, et de ressentir cette joie dans son cœur pour avoir reçu un tel cadeau...

En attendant qu’Yseult soit parée et que Melody puisse réinvestir la pièce, la quatrième année chantonnait tranquillement tout en enroulant une de ses mèches de cheveux roux autour de son index. Elle trépignait d’impatience, à vrai dire, elle avait clairement l’impression d’être plus impatiente et surexcitée que ne l’était Yseult. Mais bon, au moins avait-elle réussi à obtenir d’elle un sourire. C’était un grand exploit. Fort malheureusement, la pauvre Yseult ne souriait presque plus jamais, si elle était parvenue à obtenir ce résultat, elle pouvait déjà le considérer comme une victoire. Yseult n’avait sans doute pas été très longue à s’habiller, mais quand Melody était impatiente, le temps avait tendance à jouer avec elle, et passait beaucoup plus lentement. Il sembla donc à la jeune fille que le temps fut infiniment long avant que son amie ne l’appelle pour l’inviter à revenir. Melody s’ exécuta immédiatement. Elle n’eut pas à chercher longtemps où son amie se trouvait, son regard fut tout de suite attiré vers elle, sûrement parce que le rose de son vêtement ne pouvait guère la faire passer inaperçu. Le sourire de Melody s’élargit en admirant son œuvre. La robe lui allait à merveille, comme si elle avait été faite pour elle… Oui bon, elle avait été faite pour elle, mais comme si elle avait disposé d’un mannequin à son effigie, qui lui permette de faire tomber la robe juste comme il faut. Enfin… il y avait quelques détails à revoir, mais dans l’ensemble, le résultat était vraiment concluant. Et Yseult, dans cette robe, était vraiment magnifique, elle faisait ressortir ses jolis yeux., et la vivacité de la couleur lui donnait d’un coup l’air plus heureuse, même si l’expression de son visage n’avait pas changé.

« Sans me vanter, j’ai fais du bon boulot. Tu es magnifique. »

Oui, vraiment, elle était belle, tout simplement belle. Melody avait toujours trouvé Yseult très jolie, ça ne datait pas d’hier, elle avait des traits parfaits, elle avait échappé à l’acné (Melody, elle, avait dû lutter contre elle une année entière), et son corps tout entier était harmonieux, une vraie poupée à habiller. Mais dernièrement, à force de ne voir qu’une Yseult dépressive, Melody avait quelque peu oublié qu’elle était jolie. C’est comme si soudainement, elle s’en rappelait. Yseult devrait se voir. Oui, elle devait se voir. Pourquoi elle ne se voyait pas? Ah oui… Il n’y avait pas de miroirs, ici. Zut… comment faire? D’accord, Melody était une sorcière, en conséquence, elle devait bien disposer d’un moyen quelconque pour permettre à Yseult de se voir… le sortilège d’attraction? L’ennui, c’est qu’à part les miroirs attachés aux murs, elle ne voyait pas où en trouver à Poudlard. Elle n’allait quand même pas en arracher un… Finalement, une idée de génie lui vint à l’esprit. Enfin, de génie… au moins était-ce une idée. Elle se rapprocha de la fenêtre la plus proche et la tapota avec sa baguette. Aussitôt, on ne vit plus de paysages à travers la vitre, et le reflet des deux jeunes filles devint davantage visible. Ce n’était pas particulièrement transcendant, mais il y avait au moins un petit résultat. Comme quoi, ça servait, parfois, d’écouter en métamorphose. Prenant Yseult par l’épaule, elle l’invita à se rapprocher de cette glace improvisée afin de se mirer comme elle le pouvait.

« Alors, tu ne te trouves pas belle? »

On disait souvent que la dépression venait d’un problème d’estime de soi, si c’était le cas, faire comprendre à la jeune fille qu’elle était une très belle personne, ne serait-ce que physiquement, pourrait peut-être la faire avancer. Elle l’espérait, en tous cas. Il était hors de question qu’Yseult reste dans l’état où elle était depuis trop longtemps. Bien sûr, elle ne s’attendait pas à un changement radical, mais si jour après jour, elle pouvait lui apporter quelque chose qui lui permette de progresser vers un mieux-aller, alors elle serait on ne peut plus satisfaite. Elle guetta la réponse d’Yseult, un peu anxieuse, et en profita pour regarder la robe de plus près… Oui, ce n’était tout de même pas parfait, en fait, il y avait plein de choses à revoir… mais elle n’allait pas embêter son amie avec ça. Enfin, pas tout de suite.

« Sans me vanter, j’ai fais du bon boulot. Tu es magnifique. » fit Melody aprés avoir découvert la jeune fille habillé avec la belle robe qu'elle lui avait cousu. Mel sentit un sentiment de fierté de porter une robe aussi bien fait par son amie, et aussi pour elle. Elle aussi se trouvait trés belle, même si elle n'arrivait pas vraiment à le montrer aux autres, surtout ces derniers temps, en fait, c'était uniquement ces derniers temps, depuis que... Oui, la jeune fille avait depuis quelques temps, l'étrange sensation, la quasi-certitude que son état n'était pas naturel, qu'il était dû à la magie. Que quelqu'un lui avait fait tout ça, l'avait rendu comme ça. Elle ne savait pas qui, mais elle espérait que ce que lui avait dit l'infirmière allait l'aider, ainsi que ce qu'elle avait prévu pour venir en aide à sa jeune patiente..

Melody s'approcha d'un des fenêtres et tapota dessus avec sa baguette, et Ys se demanda ce qu'elle était entrain de faire. Elle la regarda faire, et quand elle revint vers la jeune fille perdue pour la prendre par l'épaule et la conduire devant le miroir improvisé pour que la jeune Neils puisse s'observer.
« Alors, tu ne te trouves pas belle? » fit Melody. Ys hocha la tête dans un pale sourire. Son corps n'avait pas changé, elle mesurait toujours un mètre et quarante deux centimètres, quoique elle avait peut-être un peu grandit. Elle a toujours son corps légèrement corpulent, quoique son appétit ces derniers temps, laisse à désirer, si Sean, Mel ou d'autres ne lui rappeler pas d'aller manger, elle serait capable d'oublier. Ce qui fait qu'elle avait perdue un peu de poids, même beaucoup. Mais cela n'était pas encore trop maigre, elle était mince et plutôt jolie. Sa poitrine avait doucement prit de l'ampleur, ce qui la remplissait un peu de fierté, de devenir une femme, et de ne plus être une petite fille.
"Oui, je suis trés jolie" confirma-t-elle en se tournant vers Melody qui se tenait pas trés loin d'elle, avec le même sourire pâle qu'elle affichait depuis plusieurs minutes maintenant, ce qui pouvait se révéler être un exploit pour la jeune fille....

Autant de sourires, même si un peu tristes, de la part d’Yseult, autant dire que cela tenait du miracle. Si Melody avait auparavant été fière de sa création, elle l’était d’autant plus à présent qu’elle avait véritablement l’impression d’avoir éclairé la journée de sa jeune camarade. Oui, elle était jolie, c’était bien qu’elle en ait conscience. Ça lui ferait sans doute bien, si son entourage la complimentait sur cette beauté qu’elle dissimulait sous un masque de tristesse. En tous cas, ce léger sourire de la part d’Yseult donnait bon espoir à la rouquine. Elle arriverait sûrement à se tirer de ce mauvais pas. Lentement mais sûrement, elle reprendrait goût à la vie. Se félicitant elle-même de cette petite réussite, un très large sourire, bien plus large que celui qu’Yseult montrait, Melody alla se servir parmi les friandises qu’elle avait offerte à son amie. D’accord, ça ne se faisait pas, de piquer dans les cadeaux qu’on faisait soi-même, mais toutes ces émotions lui avaient donné faim… Oui bon, d’accord, elle était juste gourmande. C’est pas un crime, d’être gourmande. Melody ouvrit un paquet de dragées surprises de Bertie Crochue, et après s’être servie, le tendit à Yseult. C’était le sien, après tout, même si Melody ne se gênait pas pour s’y servir allègrement. Le tact et les bonnes manières, ce n’était pas vraiment sa tasse de thé, elle leur préférait largement la spontanéité et le culot. Voir Yseult s’énerver contre elle ne l’aurait pas dérangé, ça lui aurait au moins prouvé que la jeune fille ressentait encore quelque chose, qu’elle était plus que cette coquille vide, pâlotte seulement très vaguement souriante qu’elle avait l’air d’être.

Elle tenait au creux de sa main une poignée généreuse de friandises, presque toutes de couleurs différentes : une rouge, une bleue, une verte, une marron foncé, une jaune… Instinctivement, Melody choisit de commencer par la jaune, sûrement parce que cette couleur lui évoquait le parfum citron. Eh bien oui, le vieux barbu vaguement dérangé de Poudlard n’était pas le seul à avoir un faible pour les bonbons au citron. À peine le bonbon déposé sur sa langue, Melody ne put que constater que le goût de la friandise en question n’avait absolument aucun rapport avec celui un peu acide et fruité du citron, ça avait plutôt le goût de… d’une espèce de vieux fruit pourri qu’on aurait laissé moisir au fin fond d’un frigo. En fait, ce goût n’était tout simplement pas définissable, sûrement parce que la serdaigle n’avait jamais rien mangé de tel, ça ne lui rappelait rien de ce qu’elle avait mangé, ça lui rappelait plutôt une odeur… l’odeur de déchets. Eh bien ça y est, elle avait dû gouter au légendaire dragée surprise goût poubelle. Elle avait toujours été très fière et heureuse de pouvoir affirmer que, malgré tous les bonbons qu’elle avait pu ingurgiter au cours de sa courte existence, jamais ce goût-ci n’était parvenu à son palais. Il y a un début à tout. Le résultat de cette expérience toute neuve et désagréable fut immédiat. Dans un « pouah » bruyant, elle recracha le dragée jaunâtre, et appuya le plat de sa main libre contre sa langue pour tenter de faire disparaître ce goût infâme de sa bouche (oui, effectivement, pour l’élégance, on repassera).

« Dégueulasse. Je peux te voler un chocogrenouille pour faire passer le goût? »

Qu’elle lui demande l’autorisation alors qu’elle ne l’avait pas fait plutôt n’était pas vraiment délicat, mais peu importe. Sans attendre la réponse de son interlocutrice, elle se rua vers le premier paquet de chocogrenouilles qu’elle trouva, l’arracha avec les dents, et en mordit un morceau. Mmm du chocolat. Quel délice après cette affreuse expérience gustative! En même temps, n’importe quel aliment un tant soit peu comestible lui aurait paru divin, après ça. Ce ne fut qu’une fois son chocogrenouille avalé que Melody constata son indélicatesse.

« Hum. Désolée… » bredouilla-t-elle dans un léger sourire d’excuse.

Ne se sentant plus d’humeur à goûter le moindre dragée, elle déposa ceux qu’elle avait tenu entre les mains tout ce temps sur une des tables de la salle de classe. Elle allait s’arrêter là, et c’était sans doute mieux, elle aurait pu, sinon, manger à elle-seule toutes les friandises qu’elle destinait à Yseult.

Le sourire de la jeune Yseult disparut peu à peu, elle se retourna vers le miroir improvisé et se regarda une dernière fois. Elle soupira en haussant les épaules, et se détourna du miroir pour voir ce que son amie était entrain de faire. Melody tenait dans ses mains un paquet de dragées surprises de Bertie Crochue, et s’efforçait de l'ouvrir. Une fois parvenue à son but, elle s'en servit avant de tendre le paquet vers elle. La jeune Neils plongea sa main dans le paquet pour y récupérer deux dragées, une verte et une rose pâle. Elle mit la rose dans sa bouche, elle avait un gout de barbe à papa, ce qui n'était pas mauvais du tout. Elle allait mettre la verte dans sa bouche à son tour. Quand une voix s'écria...

« Dégueulasse... Ys leva les yeux vers la jeune fille et la regarda frottait sa langue pour enlever le mauvais gout de la dragée. Je peux te voler un chocogrenouille pour faire passer le goût? » demanda Melody, car c'était forcément elle, étant la seule dans la pièce avec Yseult. La pauvre avait dû tomber sur un gout pas trés fameux, pour réagir de cette façon. La jeune Serdaigle hocha de la tête pour autoriser son amie a prendre dans ses chocogrenouilles, celles que Mel venait de lui offrir. Elle ne pouvait quand même pas la laisser avec ce mauvais gout dans la bouche.

« Hum. Désolée… » fit-elle dans un petit sourire d'excuse. Elle reposa ses dragées, et Ys regarda la dragée verte qu'elle tenait dans la main. Elle la regarda d'un air inquiisteur comme si elle allait pouvoir deviner son gout rien qu'en la regardant, ce qui était impossible, elle devait prendre le risque de la mettre dans sa bouche pour savoir si cela allait lui plaire ou pas. Elle leva les doigts et la glissa dans sa bouche, et mâcha, un moment, avant de faire un petit grimace et d'avaler la friandise rapidement.
"Epinard" fit-elle à son amie dans un grimace et essayant de faire partir le gout, en prenant, à son tour, elle aussi, une chocogrenouille.

Yseult rassemblant ses vêtements et bonbons dans son sac et décida de garder sa belle robe sur elle, toute la journée. Sans doute tout le monde serait un peu surpris de la voir habillé comme ça. Elle ouvrit son sac et retrouva la lettre de ses parents pour son anniversaire. Ainsi, ils allaient bientôt rendre visite au directeur. Ys avait un peu de mal à voir ce que cela pourrait changer à sa situation. Mais, cela ne pouvait sans doute pas être pire. Elle plia délicatement ses vetements, sa chemise bleue, et son pantalon noir qu'elle avait mis ce matin, et les glissa dans son cartable. Elle fit de même avec les friandises, bien qu'elle glissa une autre chocogrenouille dans la main de son amie, Mel!
"C'est pour toi" dit-elle, ce qui paraissait assez logique, non...

Epinard. Beurk. Yseult n’avait pas eu de chance non plus, apparemment (même si elle aurait sûrement préféré celui-là à l’horreur goût poubelle qu’elle avait mis dans sa bouche). À se demander pourquoi tout le monde continuait d’acheter des dragées surprises de Bertie Crochue, généralement, on les avalait pour les recracher aussitôt. Enfin, passons, Melody pouvait parler, elle était une grande consommatrice de dragées surprises, quand bien même elle regrettait souvent d’en avoir mangé, et pas seulement à cause de sa ligne délicate. Melody lança un regard compatissant à son amie, tandis que celle-ci emballait ses affaires et les rangeait dans son sac. Essayait-elle, de cette manière, de lui signifier qu’elle voulait partir et se défaire de sa présence? C’était compréhensible, la présence de Melody ennuyait très rapidement, tant elle était bavarde et intenable, et il n’était pas rare que les gens cherchent des prétextes pour écourter certaines conversations avec elle. Melody préférait que ce soit ça, à la limite, plutôt que d’imaginer que son manque de tenue ait pu faire fuir la jolie serdaigle. Elle n’avait pas le temps de cogiter trop longtemps à cette question, enfin si, elle aurait peut-être eu tout le temps qu’elle voulait, mais en grande optimiste qu’elle était, elle préférait délaisser cette pensée peu joyeuse au profit d’une autre qui l’était beaucoup plus (cacher les mauvaises choses derrière les bonnes, c’était comme ça qu’elle fonctionnait) : Yseult n’était apparemment pas décidée à se changer, elle allait porter sa robe, se montrer aux yeux de tous vêtue de la sorte. Ça devait vouloir dire qu’elle la trouvait jolie. Melody était on ne peut plus fier. Beaucoup de gens à qui elle offrait ses créations ne les portaient jamais, ils devaient en avoir honte. Et avec le recul, elle comprenait très bien pourquoi. Elle-même avait un peu honte de leur avoir offert ces cadeaux, tant ils étaient parfois approximatifs. Enfin, en matière de couture, Melody avait tout de même fait beaucoup de progrès, et ses créations étaient de moins hideuses à porter, une chance pour ses amis.

Melody voulut un moment aider Yseult à ranger ses affaires, mais elle se fit la réflexion qu’un tel geste ne serait peut-être pas le bienvenue, quand bien même il partait d’une bonne intention, il pourrait quelque peu donner l’impression qu’elle fouillait dans ses affaires. Certes, elle pouvait souvent manquer de tact, mais il y avait tout de même des limites. Sans compter qu’elle avait cru distinguer une lettre dans le fatras qu’elle était en train de ranger, même s’il était très tentant d’en lire quelques mots à la dérobée, il valait sans doute mieux qu’elle s’abstienne. Elle la regarda donc ranger ses affaires, et même si elle avait la langue bien pendue, elle ne trouva pas quoi dire, elle préféra attendre que l’attention d’Yseult soit à nouveau concentrée sur elle. Et cela arriva, quand la jeune fille lui tendit un autre chocogrenouille. Hum, elle était vraiment en train de la dépouiller du cadeau qu’elle lui avait elle-même offert, peut-être qu’elle devrait… Non. Les chocogrenouilles, c’était trop bon.

« Merci beaucoup. »

L’appel du chocolat est plus fort que n’importe quoi d’autre, vous ne le saviez pas? Melody examina la carte qu’elle venait de recevoir. Paracelse… Pff… elle l’avait déjà en double. Culpabilisant presque de dépouiller ainsi Yseult de biens qu’elle lui avait offert, elle tendit la carte à Yseult.

« Tu les collectionnes? »

Qui ne les collectionnait pas? En tous cas, Melody s’était créé un album désormais conséquent où elle conservait précieusement ses cartes de sorciers célèbres. C’était d’ailleurs la seule chose d’à peu près organisée qu’elle faisait, cette collection, en classant les sorciers par date et ordre de rareté.

« Tu les collectionnes? » demanda Melody en tendant une carte des Chocogrenouille. Ys se demanda pendant une seconde, si effectivement, elle les collectionnait. Elle se souvenait bien, au début de sa scolarité, avec Léo et Sean, ils en avaient mangé énormément à se faire exploser la peau du ventre, pour avoir le plus de cartes possible. Aujourd'hui, oui, elle savait qu'elle continuait plus ou moins la collection, mais c'est surtout Sean qui les collectionne, et un peu Léo aussi, mais moins, il lui semble. A moins que ça soit le contraire...
"Merci fit-elle en prenant la carte pour la glisser dans son sac... "Les garçons font la collection, je crois" ajouta-t-elle d'un perplexe en levant les yeux vers le plafond à la recherche d'une information sûre dans son cerveau. Mais elle n'en était pas certaine à 100%, bah, elle verrait bien avec les garçons quand elle les retrouverait dans la journée..

"On y va" proposa-t-elle à son amie, elle ajusta son sac sur les épaules, et prit le bras de Melody, pour marcher dessus-dessous avec elle. Il lui semblait qu'elle faisait parfois, à moins que ça soit avec Iris, ou avec quelqu'un d'autre. Ys était sûre d'avoir déjà marcher dans cette position avec quelqu'un. Aujourd'hui, elle se sentait mieux, elle avait quatorze ans, et elle était grande maintenant, il faudrait qu'elle trouve le moyen de redevenir celle qu'elle était, mais il lui faudrait peut-être du temps. D'ailleurs, elle doit retourner voir l'infirmière de Poudlard, dans peu de temps pour voir ce qu'elle pouvait faire pour la jeune fille. Et puis, le directeur aurait sans doute bientôt des nouvelles de ses parents.. Yseult se demandait si cette rencontre changerait quelque chose à son état, elle ne risquerait rien à tenter le coup, n'est-ce pas?

C’était étrange… La question que Melody venait de poser à Yseult semblait rendre cette dernière tout à fait perplexe. Pourtant c’était une question ce qu’il y a de plus simple, le genre de question que les gamins sorciers se posent entre eux quand ils essayent de faire connaissance et se cherchent des centres d’intérêt commun (l’équivalent des cartes pokemon chez les moldus - oui je sais, les Pokémons n’existaient pas encore à l’époque, c’est malheureux), ça arrivait en deuxième position dans la liste des sujets de conversation bateau, juste après le Quidditch. Non, vraiment, Melody n’avait pas cherché à piéger Yseult en lui posant cette question, et pourtant, sa jeune camarade semblait hésiter, comme si elle n’était pas certaine de la réponse qu’elle devait lui donner. Elle ne fut, d’ailleurs, même pas capable de lui répondre un « oui » ou un « non » convaincu, elle préféra détourner le sens de sa question, en disant que les garçons (et par là, Melody comprit rapidement qu’elle devait faire référence à Sean et Léo, ses meilleurs amis) les collectionnait. Et encore, elle n’avait même pas l’air d’en être sûre. Mais qu’est-ce qui lui arrivait, à la fin? On aurait dit un zombie sans enthousiasme, et elle avait le don de diminuer celui des autres, en plus. La joie que Melody avait ressenti en remarquant que le cadeau plaisait à Yseult était en train de fondre comme neige au soleil. Le pire, dans toute cette histoire, c’est que Melody, elle, était presque sûre qu’elle la faisait, cette collection, elle avait le souvenir d’avoir vu plusieurs fois Yseult, en train d’échanger ses cartes avec les fameux Sean et Léo. À ce stade, est-ce qu’on pouvait encore parler de dépression? Si ça se trouve, elle était amnésique… et personne ne s’en était encore rendu compte. Ou pas. Non, c’était exagéré. Yseult devait juste être fatiguée. Elle était à côté de ses pompes, ça se voyait.

Melody ne trouva rien à répondre à cela, et préféra se préserver de tous commentaires. Yseult avait enfilé son sac, et semblait prête à s’en aller. C’était sûrement le moment adéquat. Encore un peu, et Melody aurait sans doute secoué son ami comme un prunier histoire de la faire réagir un minimum… Sauf qu’apparemment, la brusquer n’était pas la bonne solution, il fallait faire preuve de mille précautions, avec elle. Et autant dire que Melody et la précaution, ça faisait deux. Voire quatre. Oui, autant qu’elles s’en aillent avant que les choses ne dégénèrent. Et puis, Melody avait envie de bavarder un peu avec Lysandre - oui je sais, elle passait sa vie à le faire, mais ça devait vouloir dire qu’elle aimait ça, non? - elle lui toucherait sûrement deux-trois mots au sujet d’Yseult, afin de savoir ce qu’elle en pensait. Lysandre était clairement la plus intelligente et la plus réfléchie des deux jumelles, si quelqu’un pouvait apporter une explication censée à cette situation, c’était bien elle.

Constatant que cette conversation ne les mènerait effectivement plus nulle part, elle acquiesça, et attrapa le bras qu’Yseult lui tendait - ça au moins, c’était une réaction qu’avait la serdaigle, avant, même si ce geste semblait le fruit d’une impulsion tout sauf naturelle. Bon, cela voulait dire aussi qu’elle et Yseult ne se quitteraient pas tout de suite, mais ça, ce n’était pas gravissime. Melody pouvait souvent manquer de tact, mais elle ne se serait jamais permise de délaisser une amie visiblement dans le besoin pour satisfaire ses propres intérêts. Et puis, comme je l’ai déjà précisé, Melody voyait sa jumelle tout le temps, de toute façon, elle pouvait bien attendre avant de la retrouver. C’est donc bras dessus bras dessous que les deux amis quittèrent la salle de cours, Melody fixant son amie avec le vague espoir que leur conversation aurait au moins été un petit rayon de soleil dans le ciel grisâtre que semblait être la vie d’Yseult.

FIN

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