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 Copain ! [Tom]

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Message#Sujet: Copain ! [Tom]   Copain ! [Tom] Icon_minitimeLun 18 Avr - 23:20

Arthur se sentait d'humeur pensive. Il était assis dans un fauteuil de sa salle commune, regardant d'un œil vide le feu qui crépitait dans l'âtre. À sa main pendait, à peine retenue par la pression de ses doigts, une lettre fine rédigées à l'encre turquoise, couverte d'une écriture souple et ronde. La mère d'Arthur, cette chère Mona, venait de lui faire parvenir la liste des familles invitées à la soirée qu'elle organisait durant ces prochaines vacances de Noël. « Pourquoi cette soirée ? » n'était pas une question qu'Arthur était capable de se poser. Sa mère organisait de nombreuses festivités tout au long de l'année, Arthur devait y paraître et contribuer au prestige de sa famille. C'était normal. Toute son éducation ne l'avait jamais mené que jusque là, à la perfection de ses prestations. C'était son univers.

La journée de cours avait cependant était longue, et Arthur était fatigué. Avachi dans son fauteuil sans grande tenue, il n'en gardait pas moins sa prestance : son corps semblait naturellement respirer la grandeur. Et même si ce n'était absolument pas naturel, ces si nombreuses habitudes qu'il avait apprises parfois violemment et à contre-cœur, étaient dorénavant inscrites dans son corps. Elles lui appartenaient autant qu'elles le maîtrisaient. Il s'agissait de ses réflexes.

Arthur relut la liste, d'un coup d’œil morne et peu attentif. Il remarqua alors un curieux détail. De nombreuses familles invitées étaient celles de camarades de Poudlard. Arthur fronça un sourcil, perplexe. Les invités étaient particulièrement nombreux. Curieux. Intéressant même. Howard Fletchey en personne était invité. Ce n'était pas la première fois que sa mère invitait Monsieur le Ministre de la Magie, mais elle avait l'habitude de ne pas afficher ostensiblement cette relation dont elle était très fière, se contentant de quelques dîners très privés. Howard Fletchey était un homme de société, il adorait les foules, Arthur le savait pour l'avoir beaucoup entendu parler. C'était aussi un homme très déterminé, puissant dans ses mots, qui savait fermement maintenir et faire tourner le pouvoir que le plus haut poste de la communauté sorcière conférait. Il était difficile à approcher, et cette soirée serait sûrement l'occasion pour beaucoup de tenter un contact.


*C'est drôle, ça intéresserait sûrement Tom... *

Pour avoir un peu discuté avec Tom, Arthur savait que ses convictions politiques étaient bien plus développées que celles de la plupart de leurs camarades. Arthur lui-même n'en avait pas de personnelles, évitant la polémique d'une opposition à sa mère. Il chercha mécaniquement son nom sur la liste. Il n'y était pas.

Tom exerçait un pouvoir fascinant sur les gens auxquels il adressait la parole. Il suffisait d'avoir croisé son regard une fois pour être obnubilé par la puissance et le charisme reptilien qui émanaient de ses gestes déliés. Gracieux et envoûtants. Arthur, comme les autres, avaient été de ceux-là. Mais il côtoyait beaucoup Tom, ils partageaient cours, dortoirs, maison. L’envoûtement avait un peu perdu de sa brillance. Mais une certaine emprise restait. Et puis, Arthur aimait beaucoup échanger avec Tom.


*Il faut qu'il vienne ! *

Soudain mu d'une énergie nouvelle, probablement fournie par la pensée de parler avec ce cher Tom Jedusor, Arthur se leva brusquement de ses coussins. Il jeta un vaste regard dans la salle commune. Des élèves travaillaient ou discutaient en petit groupe, mais Tom n'était pas parmi eux. Il était seul, dans un autre coin de la salle. Arthur préférait ça. Il n'avait rien de personnel contre la bande de Tom, mais il y avait comme un gêne, un sentiment très étrange et très désagréable. Sans compter Chaser, qu'Arthur ne supportait plus et avec lequel il n'avait pas encore eu l'occasion de s'expliquer au sujet de Lauraleen.

Hé, Tom ! l'interpella-t-il avec un enthousiasme énergique.

Il s'approcha d'un pas vif de lui, sans pour autant s'inquiéter de le déranger ou non. Il s'agissait d'Arthur Everard, quand même.
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Message#Sujet: Re: Copain ! [Tom]   Copain ! [Tom] Icon_minitimeJeu 21 Avr - 23:42

    Tom, seul à une table dans la salle commune des serpentards? Ce n’était pas si courant, il faut bien l’admettre. En fait, au grand damne de l’héritier, il était bien rare que cela lui arrive. Son amour de la solitude (si tant est qu’il puisse réellement aimer quelque chose) n’était que rarement satisfait, une fois de plus, son soucis de préserver les apparences passait avant sa nature pour le moins misanthrope. Cette fois-ci pourtant, pas de Daniel, pas de Lou, pas de Vincent, pas d’Olive, pas d’Elisabeth… autrement dit, aucun membre de son petit groupe n’était auprès de lui, et, il n’avait même pas eu à réclamer la paix pour profiter de cet instant de tranquillité, Lou était apparemment avec Ines et Olive (et Ines avait dû trouver un prétexte pour ne pas avoir à supporter sa présence - ce qui l’arrangeait bien, il faut le dire), Daniel avait décidé (ce qui semblait tout à fait miraculeux) de lui lâcher les basques pour aller finir un travail en retard (c’est-à-dire qu’il aurait dû le rendre il y a plusieurs semaines) à la bibliothèque (ce qui en soi, tenait également du miracle), pour ce qui était de Vincent et d’Elisabeth (ou encore de Elle, de Nyx, de tous les autres membres de sa petite clique), il ignorait où ils se trouvaient, et du moment qu’ils étaient pour le moment loin de lui, Tom s’en moquait. Il s’était assis, seul, dans un coin de la salle commune des verts et argents, face à une table à présent recouverte de parchemins, d’encrier, de plume, et de livres divers. Car oui, Tom Jedusor était un bon élève, et un bon élève se doit, entre deux projets de domination =du monde, de faire correctement son travail. Tom était un perfectionniste, après tout il n’avait pas le choix, le moindre laisser-aller aurait pu lui être fatal, cela concernait aussi bien son image que son amour propre, car oui, l’Héritier acceptait difficilement l’échec (pour ne pas dire qu’il le rejetait complètement), même quand il s’agissait d’un échec scolaire. Qui plus est, ce devoir, qu’il devait rendre, était un devoir de métamorphose, et Tom prenait toujours un soin plus particulier encore qu’aux autres matières à accomplir ses travaux, pratiques et théoriques en la matière. Dumbledore était la dernière personne face à laquelle Tom voulait montrer le moindre signe de faiblesse - peut-être parce que le professeur de métamorphose était le seul à avoir un jour pu en être spectateur; Tout devait être contrôlé, encore et toujours, et même s’il se targuait de posséder d’exceptionnelles capacités intellectuelles, et qu’il n’admettrait sans doute pas ce que je vais vous dire, il était toujours plus simple, et même pour lui, de se concentrer, quand on était pas envahi par de quelconques pollutions sonores, ou par des pseudo-amis encombrant.

    …Comme Arthur, tiens! Qui venait de l’interpeller. Quelle était la nature des relations entre les deux adolescents? C’est à voir. Aux yeux de Tom, Arthur Everard était aussi agaçant qu’intéressant. Agaçant parce qu’il disposait de tout ce qui faisait malheureusement (et injustement) défaut à Tom, il avait l’influence, la richesse, et surtout, surtout, le pouvoir que lui conférait son nom. Tom aurait sans doute pu plus aisément attirer les foules avec un titre similaire, mais officiellement (même s’il s’agissait là d’un sujet sur lequel il évitait toujours de s’attarder), il n’était rien d’autre qu’un orphelin… Ironique, d’avoir à se reconstruire une telle influence quand il descendait pourtant d’une famille parmi les plus remarquables - ironique parce qu’il ne pouvait le révéler à personne (ou presque), encore moins depuis les malheureux événements produits l’année passée (et auxquels il était, bien sûr, tout à fait étranger… hum!). Cette réputation que Tom devait constamment gagner, Arthur en disposait donc naturellement, et pour autant il n’en profitait pas. Il ne se servait pas des armes mises à sa portée, et ça, Tom avait du mal à le comprendre. Ce qu’Arthur avait d’intéressant, alors? Eh bien… il soutenait plus ou moins la comparaison intellectuelle avec l’Héritier (pour ne pas heurter sa sensibilité, disons qu’il avait tout de même largement l’avantage)… et après plusieurs heures passées à écouter les stupide verbiages de Lou ou de Daniel, avoir une conversation qui pouvait s’avérer digne d’intérêt n’était pas loin d’être agréable. Quand Tom vit son camarade de dortoir s’approcher de lui, lui qui évitait de montrer trop manifestement l’incompréhension à la limite de l’aversion qu’il avait parfois pour Arthur, préféra attendre de savoir ce que celui-ci avait à lui dire, et n’exprima donc qu’une saine curiosité -enfin, s’il pouvait véritablement être associé de près ou de loin avec l’adjectif « sain ».

    « Que me vaut cet enthousiasme? »
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Message#Sujet: Re: Copain ! [Tom]   Copain ! [Tom] Icon_minitimeSam 23 Avr - 23:02

Arthur avait déjà remarqué que Tom n'était pas toujours des plus aimables. Oh, bien sur, il ne s'énervait jamais, ni ne criait, il restait immuablement calme, posé. Maître de lui. Maîtrise parfaite s'il en était. Pourtant, il y avait toujours un « quelque chose » de dérangeant, chez ce sinistre autant que charmant personnage. Un malaise, peut être. Arthur n'aurait su l'exprimer, malgré la richesse de son vocabulaire. Il y avait un mauvais aura de gêne, un genre de mépris autour de ce jeune homme au regard dur et doucereux à la fois. Arthur, comme tous les autre, le ressentait par ce même embarras et cette même fascination que Tom engendrait partout où il allait. Car c'était d'une telle ambiguïté que venait le mal-être qui ne manquait jamais de vibrer dans chaque corps à l'approche de cet être aussi retors que charismatique. Tous semblait attirés, charmés par Tom, mais chacun sentait, au fond de soi, son instinct hurler la fuite face à lui, homme dangereux. Monstrueux. Malsain.

Arthur lui-même, mais le courage ne l'avait jamais vraiment étouffé non plus, avait beaucoup frémi en observant ce garçon aussi étrange que solitaire se coucher dans le même dortoir que lui, à deux lits du sien. C'était comme si il n'était pas en sécurité. Il avait alors onze ans et il avait pensé que c'était uniquement le baiser du soir de sa chère mère qui lui manquait. Par conséquent, il s'était, bien sur, tu. Finalement, il avait oublié ses premiers émois, plutôt primitifs, face au Mal qu'incarnait Tom sans que personne ne le sache encore, pas même lui à cette époque.
Arthur avait sympathisé avec Tom, au fil des heures de cours partagées et de longues nuits communes dans le même dortoir, où même les garçons se surprenaient parfois à discuter dans le noir jusqu'à des heures avancées de la nuit. Les événements dramatiques qui avaient secoué le château l'année passée avaient occasionné, en l’occurrence, beaucoup de bruits et de chuchotis de toutes sortes, la discrétion et la pertinence mises à part, auxquels Tom avait justement montré peu d'intérêt. Du silence. Arthur ne l'avait pas remarqué.

Ce qu'il remarqué chez Tom, c'était plutôt, et d'abord, son côté sectaire. Il sélectionnait les gens dont il s'entourait, et il était peu aisé d'outrepasser son groupe d'élus. Arthur n'avait pas cherché à en faire partie, sa popularité l'appelant aux quatre coins du château, et ayant quelques inimitiés avec certains particuliers de Tom, pour n'en citer aucun. Arthur avait aussi pris en compte le nombre absolument inouï de rumeurs qui courait sur lui dans tout Poudlard. Le mystère de ses origines, son charme ineffable, son air de ne pas y toucher dans toutes les affaires sales qui avaient secoué récemment le château alors que tout le monde semblait avoir l'étrange sentiment qu'il y était intimement lié, tout ceci fournissait une matière illimitée aux débordements les plus fous. Tom, non seulement fascinait, mais endiguait l'imagination des petits et des grands. Arthur était toujours surpris lorsqu'on lui racontait de nouveaux aspects, toujours terriblement farfelus, de la vie de Tom. Il n'y croyait pas, mais adorait les histoires, depuis son plus jeune âge, sa mère l'abreuvant de milliers de contes chaque soir.
C'était en effet très curieux : Tom ne venait de nulle part, mais il était brillant. Un génie sorti du néant. Peut être même un né-moldu ! Arthur était très impressionné. Pour avoir pu apprécier ses conversations, il lui reconnaissait un très bon, si ce n'était excellent, savoir des affaires sorcières, alors qu'il ne les découvrait que depuis quelques mois sûrement lorsqu'Arthur lui avait adressé la parole pour la première fois. Étant d'un naturel avenant et ayant reçu une éducation de fer, il n'hésitait pas à adresser de grandes poignées de main et à se présenter avec véhémence malgré sa onzaine d'années à peine révolue. Il avait été bouche bée. On pouvait donc en savoir autant que lui en si peu de temps ! Et, sacrebuse, qu'il parlait bien pour un orphelin !

Parti sur sa lancée, Arthur entendit à peine la question de Tom. Il s'assit en face de lui, les coudes enfoncés sur sa table de travail. Il chercha son regard, plongea ses yeux dans les siens et entama :


Ma mère organise une grande fête pendant les vacances de Noël...

Ses yeux lâchèrent ceux de Tom, il avait oublié combien ceux-ci pouvaient être désagréablement pénétrants. Très vite, il continua. Il articulait bien, reprenait posément son souffle, mais une certaine précipitation rhétorique et calculée avec naturel empêchait toute intervention de ses interlocuteurs avant qu'il n'ait fini.

… ça lui prend, des fois, mais celle-ci est plutôt exceptionnelle, car il y aura beaucoup de monde.

Respiration.

En tout cas, Tom, j'ai pensé à toi, car Howard Fletchey sera présent. Normalement, ajouta-t-il avec un brillant sourire.

Fletchey serait inévitablement présent. Il s'entendait très bien, autant avec Charles qu'avec Mona, ce qui n'était pas fréquent. En général, les parents d'Arthur ne partageait pas beaucoup l'amitié de leurs relations.

Et puis, comme j'avais cru comprendre que la politique t'intéressait, entre autre, hein, j'ignore ce que tu aimes le plus, ajouta-t-il rapidement devant ces prunelles noires. Je me disais que ce serait une bonne occasion de nouer contact avec des gens du ministère. Ce cher Howard, en l'occurrence. C'est un ami de mes parents...

Et Arthur était parti. Il parlait, il parlait, et pouvait continuer très longtemps comme ça. Il adorait être écouté, ce que ses admirateurs (admiratrices, le plus souvent) savaient faire admirablement. Il parlait au point d'oublier même à qui, il parlait, ici à Tom, qui n'était pas des moindres interlocuteurs. Ça n'avait pas d'importance pour Arthur. Il entendait sa voix et il la trouvait superbe.
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Message#Sujet: Re: Copain ! [Tom]   Copain ! [Tom] Icon_minitimeMar 26 Avr - 21:59

    Voilà une des raisons qui faisaient que Tom ne pouvait pas apprécier entièrement la compagnie d’Arthur (mais au fond, il avait toujours une bonne raison de ne pas apprécier la présence d’à peu près tout le monde), le jeune homme parlait trop. Il parlait trop, il déblatérait un ramassis d’informations inutiles, il s’écoutait parler, et de toute évidence, il aimait ça. Tom ne supportait pas le bavardage, lui-même n’était d’ailleurs pas du naturel le plus loquace au monde, le principe d’échanger, de communiquer avec autrui, l’ennuyait beaucoup. Les autres n’avaient rien à lui apporter, ils n’étaient, au fond, bon qu’à lui obéir, et ils ne devaient servir qu’à cela. Il considérait sa salive comme étant trop précieuse pour être gaspillée dans de quelconques bavardages inconséquents. Faire de beaux discours, ordonner et mentir étaient à peu près les seules fonctions qu’il tolérait à ce sujet. Ceci dit, il devait bien admettre qu’au cours de certaines de ses conversations avec Arthur, il s’était surpris à parler un peu trop, et à ne pas trouver cela complètement désagréable. Mais là n’était pas la question. Tom écouta Arthur parler, puisqu’il le fallait bien, et après avoir rapidement chassé de son esprit les réflexions inutiles que fit le jeune homme à propos de ses centres d’intérêt, il releva certaines informations qui, en effet, étaient susceptibles de l’intéresser.

    Arthur devait certainement considérer qu’il faisait à Tom une incroyable faveur en l’invitant à sa soirée mondaine qui devait, de toute évidence, être réservée aux sangs-purs, et cette idée était loin de lui être plaisante. Tous devraient considérer comme un honneur de l’avoir pour invité, être un invité par défaut, c’était pour lui certes concevable, mais particulièrement dégradant. Il valait mieux que ça, voyons! Enfin bon, en attendant le jour où ces idiots s’en rendraient compte, Tom ne pouvait pas se permettre de refuser une telle invitation., il s’agissait de toute évidence de ce type de manifestations où il valait mieux être vu pour devenir quelqu’un (même s’il n’avait pas forcément besoin de cela pour se faire). Et il était vrai, en partie, que son inclination, ou du moins son intérêt pour la politique pesaient dans la balance. Son intérêt pour la politique… Il en témoignait parce qu’il refusait de ne pas comprendre comment le monde fonctionnait, et il le fallait bien. Comprendre le monde, le système et ses rouages, pour mieux les défaire et les reconstruire à sa manière. Arthur n’était pas le seul à avoir observé chez Tom cet intérêt pour la politique. Beaucoup de ses professeurs, Slughorn en tête, l’imaginaient déjà y faire une grande carrière, et même devenir ministre de la magie. Tom ne les contredisait jamais totalement sur ce point, même s’il jouait d’un peu de fausse modestie. Evidemment, qu’il pouvait devenir ministre de la magie, mais ce n’était pas exactement dans ses projets. Beaucoup des professeurs en question seraient d’ailleurs sûrement déçus de découvrir, dans un premier temps du moins, la carrière vers laquelle il semblerait s’orienter. Quoi qu’il en soit, la réponse de Tom devait être positive, et le jeune homme, de ce ton aimable qu’il utilisait sans jamais être de l’humeur que celui-ci devrait exiger, répondit donc positivement à Arthur :


    « Je te remercie de ton invitation. »

    Evidemment, le simple fait d’avoir à remercier quelqu’un dépassait les limites de l’entendement, pour Tom, mais il fallait parfois sacrifier un peu de son amour propre afin d’obtenir ce que l’on voulait, aussi, il ne montra rien de ce que lui coûtait ce simple remerciement. L’habitude aidant, les mots de ce genre, quoique jamais véritablement pensés, n’avaient pas grand mal à franchir ses lèvres.

    « Cette fête aura lieu quand? »

    Quel que soit le jour ou le lieu, Tom n’avait aucune raison de ne pas pouvoir venir, ses vacances s’annonçaient plutôt calmes, s’il avait beaucoup de choses à mettre au point, d’autres à peaufiner, beaucoup de ses grands objectifs avaient dors et déjà été atteints, et les autres ne tarderaient sans doute pas à suivre, une fois que tout serait clairement planifié. En attendant, il avait bien le temps de sacrifier un peu de son temps à une soirée mondaine, surtout s’il pouvait avoir là l’occasion de rencontrer le ministre de la magie en personne.
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Message#Sujet: Re: Copain ! [Tom]   Copain ! [Tom] Icon_minitimeDim 1 Mai - 11:15

Ce n'était sûrement pas la première fois qu'Arthur perdait l'attention de son auditoire. Certes, il savait parler, il connaissait, et maîtrisait plutôt bien d'ailleurs, les règles de l'éloquence et de la rhétorique. Mais, de fait, ce qu'il disait n'avait parfois pas le moindre intérêt. Fade. Ou alors trop complet. Il balançait des raz-de-marée d'informations qu'il était le seul à connaître parmi ses petits camarades, et qu'alors personne ne comprenait ni ne pouvait suivre, Tom l'un des rares mis à part. Mais Arthur savait aussi se noyer dans la futilité. Ragots, commérages, étalement de sa vie personnelle et de celle des autres surtout, ô combien plus intéressantes, tout y passait. Et du fait de ses capacités particulières à jouer avec les règles du discours, il était capable de broder avec aisance pendant des heures sur des sujets aussi pauvres et futiles que le temps, le nettoyage du sol de la salle commune, l'élevage des carottes ou même la couleur de la culotte de sa voisine de devant durant les cours de Métamorphoses, qui se trouvait d'ailleurs un laideron superbe. Qu'y pouvait-il ? Toutes les autres personnes assises devant lui dans les autres cours étaient des mecs, et Arthur se désintéressait particulièrement de leurs dessous. Mais là encore, il aurait quand même pu en parler. Arthur était ce genre d'individu typique qui avait des idées et des commentaires à faire sur tout, mais pas la moindre opinion. Ses pensées personnelles, il attendait qu'elles lui viennent du ciel, d'une révélation. Ou de sa mère, peu lui importait.
Quelqu'ait pu être la conversation entamée, il aurait toujours quelque chose à en dire.
C'était un comportement exaspérant mais qui permettait paradoxalement la flatterie. Et un nombre plutôt important d'élèves cupides et ambitieux l'avaient compris.
Arthur, lui, ne s'était jamais posé la question. Il avait trop l'habitude d'être écouté.

Il s'enfonçait donc dans son verbiage plat et dépourvu de toute pertinence en regardant les veinures du bois de la table, les suivant doucement du bout des doigts. Ce n'était pas dans ses habitudes. Il préférait regarder son interlocuteur dans les yeux ou au moins se fixer sur son visage. Mais avec Tom Jedusor, ce n'était pas possible. Si tôt que ses yeux passaient sur sa peau d'ivoire, ceux-ci glissaient sur son éclat glacé, et Arthur ne soutenait pas ses prunelles si profondes. Il en éprouvait un curieux vertige. Désagréable.
Il préférait s'adresser au bois, bois certainement passionné par les déboires d'Howard Fletchey lorsque, un peu joyeux à l'issue d'un dîner chez les Everard, il avait appelé un Elfe de Maison « Kelly », nom de sa seconde épouse. Curieuse scène, qui faisait souvent sourire, mais que peu croyait. Fletchey avait une réputation de bon vivant, mais aussi celle d'être d'une efficacité et d'un pragmatisme redoutables, caractères spécialement appréciés dans cette période de crise que traversaient les sorciers.
Il s'interrompit un instant le temps d'échanger un signe de main avec une quatrième année qui lui disait bonjour, et Tom en profita pour le couper. C'était une initiative excellente qui soulagerait la terre de quelques dizaines d'ondes aussi sonores qu'inutiles.
Arthur répondit par un sourire à son remerciement, il était sûr que cette idée lui plairait. Qui ne mourrait pas d'envie de voir le Ministre, même sans forcément avoir lui parler pour diverses raisons, telles que la timidité ? Pour ne pas avoir à dévisager ce jeune homme qui le mettait si mal à l'aise qu'il en avait pris l'habitude, Arthur fixa un point du mur, derrière lui, à côté de son oreille gauche, puis, il se tourna rapidement vers la lettre.


Vendredi 27 décembre !

Puis, il prit un air vaguement ennuyé.

Je sais que ça tombe au milieu des fêtes, mais ce n'est vraiment pas une occasion à louper, je pense. C'est la première fois, reprit-il, que mes parents invitent autant de gens. Bizarre, d'ailleurs...

Il se pencha sur la liste des noms.

Les Hornby sont invités, mais aussi les Benett, les Chaser (il eût un imperceptible mouvement de dégoût), mais aussi Félinda Fauconette, la fille de Miranda, Casey Rawls, tu sais, le responsable du département des Aurors, et puis des profs de Poudlard, de peut-être même de Durmstrang.. !

Arthur s'étrangla soudain dans un silence. Tous ces invités, finalement, l'angoissaient presque. Que de gens connus et influents...
Il grimaça. Il était un Everard, certes, mais en tant qu'Arthur, il n'était personne.
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Message#Sujet: Re: Copain ! [Tom]   Copain ! [Tom] Icon_minitimeSam 7 Mai - 14:51

    Le vendredi 27 décembre… Deux jours après Noël, quatre jours avant son anniversaires. Autant de dates qui ne signifiaient absolument rien pour Tom, parce que bien sûr, il n’avait jamais vraiment eu ni l’occasion, ni l’envie de les fêter. Tom n’avait pas à réfléchir à la possibilité d’être là ou non, il n’aurait de toute façon, aucun empêchement. Il se contenta donc de noter la date dans un coin de sa tête; Il ne prit bien évidemment pas la peine de la noter sur papier, puisqu’il supposait sa mémoire bien assez exceptionnelle pour retenir la chose (et malheureusement, cette démonstration d’autosuffisance ne pouvait même pas être contestée, puisque Tom avait bel et bien une mémoire excellente). Il laissa donc cette information reposer quelque part dans son cerveau, tandis qu’il écoutait Arthur lui dresser la liste des invités qui seraient présents à cette fameuse soirée. Une foule d’invités plus prestigieux les uns que les autres… toutes les familles de sang-purs de Grande-Bretagne semblaient avoir été conviées à l’événement. Tom ne put s’empêcher de remarquer la grimace que fit Arthur en évoquant le nom « Chaser ». Bien sûr, Tom n’était pas sans savoir l’aversion qu’Arthur avait envers Daniel (ils avaient au moins cela en commun). Une soirée où seraient sans doute à la fois présent Arthur, Jo, Olive et lui-même, cela pouvait promettre d’être intéressant. Oui, il aimait toujours observer les désastres qu’il parvenait sans problèmes à provoquer sur les autres. Ce n’était en soi, pas l’occupation la plus distinguée qui soit, mais comme toute occupation, ça avait le mérite… eh bien, de l’occuper. Et de ne presque pas l’ennuyer.

    « Je serais là. »

    Il préférait avoir attendu d’entendre la date de ce grand rassemblement pour donner une réponse définitive, et ce même s’il savait bien que quelle que soit la réponse que lui aurait donné Arthur, il aurait pu venir. Tom n’avait pas un emploi du temps de ministre. Mais il était toujours mieux de donner l’impression d’être quelqu’un de très occupé. Et puis bon, Tom était toujours occupé à quelque chose, même quand il n’en avait pas l’air. Chaque minute de son temps était précieux, il n’irait certainement pas le gaspiller à quelque activité profondément inutile… Mais oui mais oui, quand il vous donnait l’impression de glandouiller sévèrement, il était seulement en pleine réflexion… ou concoctait un quelconque plan machiavélique pour anéantir l’humanité. Mais les projets de domination de l’univers pouvaient toujours attendre le temps d’une soirée mondaine. Alors oui, il serait là… Il ne savait pas exactement comment d’ailleurs - il n’avait pas encore son permis de transplanage, et venir en magicobus, y’a plus tendance- mais il y serait. Cette soirée pourrait s’avérer intéressante.

    « ça fait beaucoup de monde pour un simple rassemblement. Tu ne sais pas en quel honneur cette soirée a été organisée? »

    On organisait pas une soirée avec tant d’invités prestigieux sans une raison particulière. Même les fêtes de fin d’année n’étaient pas un prétexte suffisant pour justifier un rassemblement de la sorte. Tom était curieux de savoir ce à quoi il était véritablement convié. Une soirée. Mais pour quoi? Venir à une fête sans même savoir ce que l’on célèbre, c’était non seulement manquer de délicatesse envers ses invités (certes, il s’en moquait, mais il était toujours bon de faire semblant de s’intéresser aux autres, pour mieux s’attirer leurs faveurs), et prendre le risque de passer pour un total ignorant (et cela, bien sûr, c’était hors de question, c’était un puis de sagesse, il avait la science infuse, Tom n’ignorait jamais rien, voyons). Ceci dit, bien qu’il posait cette question, Tom se doutait qu’il n’obtiendrait pas la réponse qu’il attendait. Ce grand bavard qu’était Arthur Everard le lui aurait sûrement déjà signalé, s’il connaissait la véritable raison de ces festivités. Il appartenait à la famille qui organisait, et il ne semblait pas plus au courant que lui. Etrange. Mais au fond, cela justifierait plus facilement sa présence là-bas, sans compter que Tom maîtrisait assez bien les traits de son visage pour ne pas afficher une quelconque surprise, si jamais la surprise était de mise. Il lui en fallait de toute manière beaucoup pour l‘étonner, Tom avait pris l’habitude de tout considérer avec une certaine indifférence, surtout si ces choses ne le concernait que de loin.
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Message#Sujet: Re: Copain ! [Tom]   Copain ! [Tom] Icon_minitimeDim 8 Mai - 10:56

Arthur n'était soudain plus si sûr de lui. Il était pourtant rarement en proie avec l'angoisse, mais ici, il s'agissait plutôt d'une anxiété passagère. Car recevoir, et il le savait, c'était d'abord des responsabilités et des devoirs avant un divertissement. C'était souvent loin d'être une partie de plaisir, et si Arthur préférait paraître quelque chose plutôt que de devenir quelqu'un, il s'apercevait parfois que cela ne suffirait pas éternellement. La substance d'héritier lisse et sans défaut, charmant et distingué devrait, un jour, être davantage. Un jour, il faudrait que toutes ces personnalités, tous ces gens qui le connaissaient vaguement, comprennent pourquoi on leur avait parlé d'Arthur Everard. Car dans le fond, des belles gueules, il y en avait plein, partout. Ce qu'on attendait de lui, c'était qu'il fasse une brillante carrière et se distingue de toutes ces autres belles et éloquentes personnes par sa personnalité. Lorsqu'on connaissait Arthur, il était particulièrement risible de lui en accorder une. Même lui chercher des traits de caractère ou des centres d'intérêts qui n'appartiendraient qu'à lui était laborieux. Certes, il y avait le Quidditch. Certes. Ce n'était pas vraiment dans le sport que Mona projetait son fils unique. Pas vraiment.

Il fit bruyamment craquer les articulations de ses mains et celles de sa nuque, puis se détendit. Sa mère détestait qu'il fasse ça. C'était pourtant une méthode comme une autre d'évacuer une tension passagère. De toute manière, il souriait déjà à nouveau. Sa proposition semblait avoir au moins un peu plu à Tom, puisqu'il acceptait d'en être, et cela le ravissait. Finalement, Tom avait le même effet sur tout le monde. Un accord, un consentement de sa part rendait fier et satisfait, et à l'inverse, s'entendre prononcer un refus ou une opposition de lui rendait nerveux ou piteux. Humilié, d'une certaine façon qui n'aurait sue être expliquée. Donc, Arthur était content, puisqu'il avait dit oui. Il sourit, et ne pût s'empêcher d'ajouter :

Extra, Tom ! J'étais sûr que ça t'intéresserait !

En quelque sorte, c'était un éloge pour lui-même :  « Bien joué Arthur, t'avais raison ! ». Forcément, il appréciait ce genre de compliment, bien qu'auto-adressés. Pour un peu, il en aurait donné une grande et virile tape dans l'épaule de son camarade, s'abandonnant complètement à son amour de lui-même. Il aurait failli oublié qu'il s'agissait quand même de Tom Jedusor. Quand même. Aussi, son élan se perdit et son mouvement se transforma en étirement. D'accord, c'était familier. Mais on était entre étudiants, on se connaissait, la société était loin. Quel source d'anxiété, cette grande fête soudaine et imprévue ! C'était comme si Arthur n'était plus vraiment lui-même.
Tom lui rappela combien cette soirée, finalement, était un événement curieux. Sa raison ? Son objectif ? Arthur n'en avait aucune idée. Sa mère n'en faisait pas la moindre mention dans sa lettre, ce qui en effet n'était pas normal. Arthur savait qui y seraient présents, il pourrait ainsi préparer quelques sujets de conversation en réponse aux attendes de leurs invités, mais quant à la finalité globale de cette fête...
Il haussa nonchalamment les épaules. Il l'apprendrait tôt ou tard, lui, puisqu'il verrait sa mère avant et pourrait le lui demander. Mais il comprenait la question de Tom. En effet, il aurait paru décalé pour un invité de ne pas même savoir ce qui était célébré. C'en était impoli et grossier. Tom était décidément quelqu'un de bien, songeait Arthur, un personnage qui plairait très certainement à sa génitrice. Et Mona était probablement l'une des sorcières les plus influentes de ce milieu de XXe siècle, dans lequel les femmes n'étaient pas encore très actances en politique concrète. Qu'il s'en soit aperçu ou non, Tom s'approcherait sans doute de l'un de ses nombreux et obscurs objectifs en rencontrant Mme. Everard.


Ma mère ne le mentionne pas. Mais elle fait bien les choses, relança-t-il, et ce sera nécessairement formulé dans l'invitation. Je vais lui écrire pour qu'elle t'en envoie un, autrement, je crains que tu ne puisses pas entrer.

Cette fête avait beau rassembler un nombre très importants de convives, Arthur savait la sensibilité de sa mère sur qui entrait ou qui n'entrait pas chez elle. C'était une affaire de société, encore une fois. Il fallait que ses hôtes aient l'impression de participer à une soirée sélective, afin qu'ils se sentent spéciaux et soient honorés d'être là. Mona prenait donc un grand soin à vérifier chacune des cartes qu'elle avait envoyées par quelques costauds traînaient toute la nuit dans l'enceinte de la propriété, vérifiant qu'aucun intrus ne pénétrait.
Arthur s'aperçut de son manque d'enthousiasme face à ce mystère, il sourit à nouveau, obligeant ses yeux à briller comme s'il s'agissait de la fête la plus importante de toute l'année, ce qui ne manquerait pas de l'être pour lui en tout cas.


Au fait, tu voudrais venir avec quelqu'un de particulier ?

Étant donnée l'ampleur de l'évènement, un participant de plus ou de moins, ce n'était pas grand chose. Arthur, dans toute son éducation, voulait que ses convives passent un bon moment, et si Tom retrouverait là-bas ses habitués, peut-être avait-il des amis ou des proches qu'on ne lui connaissait pas.
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Message#Sujet: Re: Copain ! [Tom]   Copain ! [Tom] Icon_minitimeLun 9 Mai - 21:07

    C’était donc bien cela, le fils lui-même n’était pas au courant du propos de cette réception. Arthur demanderait à sa mère de lui faire parvenir une invitation. Bien… même si être un invité par défaut était une idée aussi déplaisante qu’absurde à ses yeux. Si ces gens connaissaient la moitié de sa valeur, il serait le premier sur la liste des invités. Enfin, ce jour viendrait… à un moment ou à un autre. En attendant, il n’y avait qu’une chose à faire -certes déplaisante, mais obligée - faire comme si tout cela était parfaitement normal et prendre pour un privilège ce qui, en vérité, aurait dû aller de soi. Tom, qui ne voulait malgré tout pas en rajouter davantage sur le sujet, se contenta donc d’acquiescer, un léger sourire de circonstance aux lèvres. Ce qu’il ne fallait pas faire, parfois!

    Arthur lui demanda ensuite s’il voulait inviter quelqu’un. Question pour le moins absurde, quand on y réfléchissait, ou du moins, si on connaissait un peu l’Héritier. À choisir, Tom aurait bien évidemment pris le parti de se contenter d’un non catégorique. Il n’y avait personne au monde avec qui il ait envie de partager quoi que ce soit, et s’il s’avérait souvent être accompagné plus que nécessaire, c’était au nom d’une stratégie pure et simple, et non du fait d’un quelconque sentiment de l’ordre de l’amitié ou de l’amour… Il s’agissait là de deux notions qu’il ne reconnaissait que pour mieux les rejeter. La faiblesse du genre humain. Bien sûr, Tom ne pouvait se montrer aussi catégorique. Il avait sa réponse d’usage, quand on lui demandait s’il viendrait accompagné quelque part. Il venait avec Lou, car c’était à cela qu’elle servait en partie, après tout… à l’accompagner, à donner de lui l’image d’un être sociable. En l’occurrence, il était moins enclin que jamais à demander à Lou d’être là avec lui. Autant pouvait-elle se montrer utile quand étaient organisés ces événements qui, pour une raison stupide et hautement futile- nécessitait cavalier, tels que les bals ou les fameuses soirées de Slughorn, autant était-elle, autrement, plus encombrante qu’autre chose. Oui, Tom avait décidément bien peu de considération pour sa « petite amie », elle n’était, pour lui, rien d’autre qu’un accessoire, un élément pratique… remplaçable, même si perdre du temps à la remplacer l’aurait profondément ennuyé.


    « J’aurais proposé d’amener Lou, bien sûr, mais je suppose qu’elle doit déjà être sur la liste des invités. »

    Chose proprement inconcevable, d’ailleurs. Lou était directement conviée à un événement auquel, lui, devait se faire inviter. Illogique. Au moins conservait-il ce mérite de ne pas avoir eu à le demander (ce que sa fierté lui aurait de toute manière gardé de faire), il était réclamé là où il n’aurait logiquement pas dû pouvoir être. Oui, c’était normal. Mais flatteur tout de même, il faut bien l’admettre. Oui, Lou faisait sûrement partie des invités, puisque tant de familles de sang-purs devaient apparemment se retrouver ce soir-là. La famille Hamilton était une famille de sang-purs exemplaire, et c’était bien en partie pour cela, d’ailleurs, que Tom avait décidé de faire de Lou sa petite amie en titre. Il ne tolérait, généralement (et à quelques très rares exceptions près), que des personnes issues de sang-purs dans son entourage. Bien sûr, il cultivait déjà ce culte d’un sang qui ne devait pas être souillé par des origines douteuses. Je sais, il était particulièrement malvenu d’avoir de tels aprioris de la part de quelqu’un dont l’arbre généalogique était loin d’être exemplaire, mais passons… Son père, c’était une erreur de parcours, en tuant son père, il avait cherché, par la même, à définitivement couper cette branche, moisie au préalable, de son arbre familiale. Dans les esprits, un jour, plus personne ne douterait de ses origines, et lui-même serait libéré de ces souillures qui étaient pourtant le fondement de sa propre histoire.

    « Donc je n’abuserais pas davantage de ta générosité, mais je te remercie de ta proposition. »

    Toujours cette même politesse feinte, il ne devait rien à ces gens, encore moins à Arthur, et il lui en coûtait beaucoup que de devoir jouer aux privilégiés de seconde zones. Il avait moins que ce qu’il méritait. Quelques années de patience encore, et enfin, les choses seraient à leur juste place.
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Message#Sujet: Re: Copain ! [Tom]   Copain ! [Tom] Icon_minitimeMar 17 Mai - 21:25

Dans le fond, songeait Arthur, il était très curieux qu'un être aussi spécial, brillant même, que Tom Jedusor n' eût pas déjà suffisamment fait parler de lui pour que sa mère ne l'ait spontanément invité. Elle qui connaissait bien Slughorn, car Charles Everard avait été un excellent élève, n'avait pas du en discuter avec lui, ce qui était étrange, étant donné la fierté qu'éprouvait ce professeur émérite pour tous les élèves qui répondaient à ces attentes d'ambitions et de génies. Et Tom devait probablement être le plus notable de tous les jeunes gens qu'il avait pu croiser et former. À Poudlard, le nom de Jedusor circulait avec tant de vigueur et d'admiration qu'il était surprenant pour Arthur de ne pas le voir apparaître aux côtés des autres personnalités notables du monde de la sorcellerie. L'inviter était donc tout naturel, c'était remédier à une erreur d'inattention de la part de sa génitrice, et celle-ci comprendrait aisément à qui elle avait affaire si elle parvenait à échanger quelques mots avec ce grand et impressionnant jeune homme de Serpentard.

Arthur, comme tant d'autres, admirait Tom. Lui qui ne venait de nul part, pas même un sorcier de pure souche à première vue, qui n'avait pas d'éducation particulière à part celle qu'il s'était forgé seul, s'était hissé bien au-delà de l'excellence habituelle de Poudlard, et s'il ornait ces victoires d'une modestie à l'orgueil dissimulé, ce n'était que pour mieux briller. Personne n'aurait contesté cette aura, selon Arthur. Tom lui avait toujours fait vive impression, et il appréciait ce trait de caractère tout particulièrement, car il plaçait son odieux demi-frère au moins dans une seconde position immuable. Si lui, Arthur Everard n'était pas premier, au moins Julian ne le serait pas non plus. C'était un service que lui rendait Tom sans qu'il n'en sache rien, tant son génie lui était naturel.

Si son passé était un mystère pour tous, bien qu'Arthur ait pu écouter attentivement les rumeurs les plus farfelues à son sujet, les gens dont il aimait s'entourer n'était un mystère pour personne, et la plupart était en effet déjà inscrit sur la liste que sa mère lui avait envoyée. Au nom de Lou, il eût un sourire vaguement lubrique, et sans avoir à regarder à nouveaux les noms, il acquiesça, sans rien ajouter. Il savait bien qu'il avait déjà beaucoup parlé, et il n'ignorait pas la fatigue qu'il pouvait causer chez ses interlocuteurs, Jedusor ou non. Certes, tous n'étaient pas patients de la même façon, et Arthur sentait malgré ses gros sabots des limites floues à ne pas franchir.


Très bien, conclue-t-il à la suite de Tom. Mais il me semblait normal que ais le choix de venir ou non, car on attend tous beaucoup de toi à Poudlard et après, n'est-ce pas ? Ma mère sera ravie, j'en suis sûr.

Il se mordit la lèvre inférieur avec un immense sourire, lui-même amusé de ses défauts. Il en disait encore trop. Ce n'était peut-être pas très bien élevé d'en rajouter ainsi sur les qualités d'une personne, aussi extraordinaire fût-elle. Peut-être que Tom n'aimait pas cette idée de destin qui pesait sur ses épaules, parce qu'il avait des capacités que personne n'avait eu depuis plusieurs générations. Peut-être aurait-il rêvé d'une vie simple et tranquille. Qui l'aurait su ? Tous ceux qui ne le connaissaient pas, car Tom respirait l'ambition, elle suintait autour de lui, Arthur l'aurait parié. Sa mère adorait les jeunes gens prometteurs. Quoiqu'il en ait pu être, les mots avaient été dits, Arthur n'avait plus qu'à en sourire niaisement pour se rattraper.
La discussion étant close, il se leva. Il avait aperçu quelques jeunes cinquièmes années lui faire signe, et elles semblaient avoir fait le plein de chocogrenouilles.


Je suis content que tu viennes, Tom.

Il sourit encore, et s'éloigna.

Ça n'avait pas été si dérangeant, une fois les premières secondes passées, de discuter avec ce jeune homme étrange, mais le contre-coup, quant à lui, alors qu'Arthur sentait comme un regard pesait sur son échine, alors qu'il allait vaquer à des occupations futiles de son grand âge d'imbécile heureux, ce contre-coup avec quelque chose d'angoissant. Arthur avait confiance en son éducation, il savait son comportement infaillible lorsqu'il était question de relations sociales. Mais face à Tom, il craignait toujours d'avoir fait une faute. D'avoir été grossier, par exemple, ou bien d'avoir eu parole trop hasardeuse. C'était comme si une punition était à craindre.
Et pourtant, pourtant ! Il était Arthur Everard. Pourquoi aurait-il craint un orphelin ?
Mais il s'agissait de Tom Jedusor. Quand même.


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