L'avantage d'écrire au sujet d'un fantôme, c'est que vous pouvez bien raconter son histoire depuis son enfance jusqu'à sa mort. Il y a de la matière, donc, on pourrait dire... Mais Myrtle n'a pas eu la vie longue et épanouie qui aurait pu rendre son histoire bien intéressante. C'est même tout le contraire. Sa vie fut courte, ennuyeuse, peu enviable, et profondément vaine... pour ce qui est de sa mort... Il semble que les choses n'évolueront pas pour autant. Que vous dire, donc? La petite Myrtle McGrow est née un froid matin de janvier, à Birmingham. Son père, Cecil McGrow, était commerçant dans une boutique de souvenirs, rien de bien intéressant, ni de bien lucratif. Sa mère, Kathleen McGrow quant à elle, était journaliste... Oh, il n'y a vraiment pas de quoi en faire tout un plat, elle s'occupait seulement de la rubrique nécrologique. Rien de bien palpitant. Ses deux parents étaient moldus. Voilà, c'est à peu près tout, un commencement banal pour une vie qui le serait tout autant.
Ignorant qu'elle était une sorcière, Myrtle alla à la maternelle et à l'école primaire du coin de la rue. Ce furent peut-être les années les plus éprouvantes de la vie du fantôme. Ou pas... Sa vie dans son ensemble n'avait été qu'une succession d'épisodes éprouvants et humiliants. D'accord, elle n'avait peut-être pas connu la souffrance ultime. Elle avait deux parents qui l'aimaient, elle vivait dans un joli appartement (bien qu'étroit), aux rebords de fenêtre toujours fleuris (sauf en hiver, bien sûr), tout pour être heureuse... Sauf que la pauvre devait subir l'épreuve la plus douloureuse qui soit pour un enfant : la solitude et l'exclusion. Il faut dire que Myrtle ne correspondait à aucun des canons de beautés existants. Elle avait, pour ainsi dire, un physique assez ingrat : trapue, avec de longs cheveux noirs aussi rêches que la paille (et qui semblaient destinés à le demeurer toujours si l'on en croit les maints efforts que ses parents fournirent afin de remédier à la situation), un teint d'une pâleur exécrable, des jambes disgracieuses... et pour couronner le tout, des lunettes à double-foyer tout à fait inélégantes... Oh, et n'oublions pas qu'à l'époque, elle portait un appareil dentaire. Autant dire que ses petits camarades étaient loin d'être aimables avec elle. Elle eut le droit à à peu près tous les noms d'oiseaux possibles et inimaginables. Elle n'avait pas le moindre ami. Un isolement qui la brisait complètement, de sorte qu'elle ne parvenait plus à voir qui que ce soit que comme un ennemi potentiel, et se montrait revêche et désagréable avec à peu près tout le monde, ses parents y compris, complètement désemparés face à cette situation. Le moral n'ayant pas lieu d'être, les résultats scolaires ne suivaient pas, et Myrtle manqua bien de redoubler une ou deux classes. Oh, pourtant elle était loin d'être bête, cette gamine, elle était même très intelligente, mais son goût des livres conjuguée à ses horribles lunettes ayant fait d'elle une "grosse tête", elle refusa, un temps, de fournir le moindre effort.
Le jour qui changea sa vie? ... A vrai dire, il y en a deux. Le premier d'entre eux eut lieu alors qu'elle avait huit ans. Nelson Berrodge venait de lui voler son goûter, et la pauvre Myrtle était allée pleurer ses malheurs dans les toilettes des filles (eh oui, les vieilles habitudes ont la vie dure, que voulez-vous). Ses camarades, d'humeur taquine (comme toujours, à vrai dire) en profitèrent pour l'y enfermer. Myrtle ne put comprendre sur le coup ce qui s'était passé, toujours est-il que la poignée de la porte explosa d'un coup, et vint atterrir violemment sur l'oeil d'une de ces pauvres gamines. En quoi ce jour changea-t-il sa vie? Eh bien... même si Myrtle n'avait pas tout compris, elle avait à présent le sentiment qu'elle pouvait aisément se débarrasser des gêneurs et prendre sa vengeance sur la vie, et bien qu'elle fut exclue de l'école une journée, cette pensée eut tout le loisir de la réconforter. Malheureusement pour elle, ce fut le seul incident de ce genre qui lui arriva, elle n'en connut pas d'autres, ou bien n'y fut pas assez attentive...
...Le deuxième jour le plus important de sa vie fut donc, bien évidemment, celui où elle reçut sa lettre pour Poudlard. Myrtle, à cette nouvelle, avait ressenti une profonde satisfaction ainsi qu'un certain soulagement. Elle avait le sentiment qu'avec cette lettre, tous ses problèmes allaient être réglés. Si elle n'avait pas su s'intégrer jusqu'ici, c'était tout simplement parce qu'elle était différente, elle était une sorcière. Elle allait enfin intégrer un école où tous lui ressembleraient, elle allait reprendre de zero, et tout irait mieux.
Pauvre naïve... les choses allèrent en s'empirant. Car s'il est bien une chose qui ne change pas d'un monde à l'autre, c'est que le physique demeure un critère de jugement fondamental. Cela dit... n'allons pas dire que Myrtle n'était rejetée qu'à cause de son physique (bien qu'il s'agissait là d'un prétexte à la moquerie bien facile), elle n'avait pas non plus le caractère le plus agréable du monde. Elle était facilement agressive, et semblait plus aigrie chaque année. Si bien que, même entourée d'autres rats de bibliothèque (elle fut envoyée à serdaigle) - et donc au milieu d'individus susceptibles de comprendre ce que cela fait d'être rejeté - elle restait désespérément seule. Oh, il y avait bien deux-trois personnes pour accepter sa présence, mais globalement, il n'y avait que peu de gens pour l'apprécier... contre beaucoup plus pour la démonter. La pire? Olive Hornby, la verte et argent qui sut faire de la vie de Myrtle à Poudlard un cauchemar sans fin. La jeune fille ne tarissait en effet jamais de méchancetés à lui dire, si bien que si Myrtle avait jamais eu ne serait-ce qu'une once de confiance en elle, celle-ci s'était définitivement dérobée, écrasée par le poids des moqueries d'Olive et des quelques serpentards qui l'accompagnaient. C'est à cela qu'on peut résumer toutes ses années passées à Poudlard. Des années passées à se cacher à la bibliothèque, à subir des moqueries de plus en plus blessantes, à se réfugier dans les toilettes pour brailler son chagrin... oh, et à lorgner sur les garçons, aussi, car ce qu'il faut préciser, c'est que Myrtle n'est absolument pas indifférente à la gente masculine, bien au contraire. Ce qui a encore pu redoubler son mal être étant donné le nombre de râteaux qu'elle est parvenue à se prendre tout au long de sa courte existence.
Ce qui a bien pu arriver de palpitant dans sa vie, alors? Au final, c'est sans doute sa mort, qui est l'événement le plus notable de son existence. ça c'était passé un peu après qu'elle ait fait l'acquisition d'une nouvelle paire de lunettes dont elle n'était pas peu fière... Elle n'eut cependant pas longtemps le temps de pavoiser, car dès qu'elle croisa Olive, cette-dernière la renvoya dans ses retranchements. Alors elle alla rejoindre son repère préféré, les toilettes des filles, bien sûr. Et là... Hum... elle n'a pas compris grand chose à ce qui s'est passé. Elle a entendu une voix, une voix masculine... et étrange. Elle est sortie des toilettes, histoire d'aller demander à ce crétin qui ne savait pas lire la pancarte déposée sur la porte d'aller se faire voir, et elle vit deux yeux. Pas des yeux humains. Des yeux gigantesques, et jaunes. Et voilà comment elle mourut... De la façon la plus bête qui soit, certainement. Animée par le désir d'une revanche qu'elle voulait prendre sur sa vie passée, elle choisit de demeurer sur terre, en tant que fantôme. Un choix qu'elle commence déjà à regretter. Son objectif, à présent? Faire souffrir Hornby, la détruire comme elle avait pu la détruire...
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