Danny blues (pv Nevy)

Ah le jeudi! Jour heureux de la semaine où Dan n'avait que deux minuscules petites heures de cours, les sortilèges, dans la journée, le reste du temps, il pouvait glander. En règle générale, cette perspective le rendait heureux... mais pas cette fois. Il en faut peu pour être heureux, qu'on dit. Ben lui, il lui en aurait fallu beaucoup, vraiment beaucoup, pour que la situation s'améliore. C'était comme si tous les pans de son existence s'effondraient tous d'un coup. La veille, il avait retrouvé toute sa famille, pour l'enterrement de sa soeur (ou de ce qu'il en restait - d'après les quelques détails sordides qu'il avait glané, il ne restait pas d'elle beaucoup d'éléments permettant de l'identifier. Burps. ) ça lui avait foutu le moral à zero, ou à moins que zero, puisqu'à tout ça, il fallait ajouter sa discussion avec Tom, l'impression d'avoir été trahi, sa 'rupture' avec Miyria, ces histoires au sujet de Jo... et s'il voulait se réconforter avec Ines, elle était tout aussi mal que lui en ce moment, avec la mort de sa mère, alors ils n'arrivaient qu'à se rabaisser le moral l'un l'autre. Sale période.

Est-ce que ça devait lui remonter le moral, d'avoir que deux heures de cours dans sa journée? Ben nan, en fait, pour la première fois de sa vie, Dan aimait bien être en cours, ça lui évitait de trop penser, ça lui occupait la tête. Et il avait tellement besoin de se l'occuper, sa tête, qu'il était devenu d'un seul coup beaucoup plus assidu et nettement plus sérieux qu'avant. Quand la déprime nuit aux résultats scolaires de certains, elle était plutôt bénéfique à ceux de Dan'... qui pourtant n'aurait franchement jamais cru qu'il accepterait de se noyer dans le travail. Mais s'enfermer pour travailler, c'était le bon prétexte, même Tom, il préférait l'éviter, c'était dire si quelque chose n'allait pas. En ce moment, il faisait tout pour le pousser au fond du trou et, oui, Dan' s'y engouffrait de plus en plus. Encore un peu et il deviendrait vraiment difficile de s'en tirer.

Après les sortilèges, Danny était donc allé manger - enfin c'était vit dit, manger, à ce rythme, il allait fondre comme un rien - suivant son programme habituel. Il avait squatté à la table des serpentards pendant une bonne heure, était retourné à sa salle commune pour... bosser? (Tout est possible, dans la vie, finalement). Puis vers les 15h30, il se leva paresseusement, et s'apprêta à se rendre aux serres. C'était son petit rituel du jeudi, lui, il n'avait pas pris botanique, comme option, mais Ines si, alors à chaque fin de cours, il l'attendait. Sauf qu'il n'était même pas sûre, qu'elle serait là. Si Dan assistait plus que jamais aux cours depuis le week-end dernier, sa petite amie, elle, semblait utiliser la politique de l'autruche, elle séchait quasi systématiquement. tous les cours. Il verrait bien, il avait besoin de prendre l'air, de toute façon. Il affronta donc le froid (et il faisait vraiment froid, ce jour là) pour aller jusqu'aux serres. Il repéra celle où le cours avait lieu, et alla se poser dans une serre voisine, au chaud, le temps que le cours soit fini.

Invité

Neville regardait tout autour de lui, sur ses gardes. Il ne se sentait pas à l'aise. Il avait constamment l'impression d'être épié, que tout le monde le regardait. Et même si on lui disait que se n'était pas le cas, le jeune Gryffondor n'arrivait pas à dompter son angoisse. Il savait d'où lui venait cette crainte. C'était une des choses qu'il ressentait toujours quand il devait garder un secret. Et Merlin seul savait à quel point le secret qui pesait sur lui était lourd. Mais Neville s'était promis d'être fort et de ne jamais rien dévoiler. Pour ses amis qu'il considérait comme sa famille. Oui, pour eux, il était près à se battre dans cette époque qui n'était pas la leur.

Son dernier cours venait de se finir, et déjà, il se dépêchait de sortir de la pièce, mais sa maladresse le rattrapa bien vite. Le pauvre Londubat trébucha, ses pieds étant décidés à lui jouer un mauvais tour. Jusque là, tout va bien, mais les choses se compliquèrent légèrement quand, dans sa chute, il percuta un autre élève. Et quand on a de la malchance, on ne l'a pas à moitié. En regardant qui se tenait devant lui, il fit face à un Serpentard, dont le coin de la bouche était attaqué par un tic nerveux. Neville déglutit péniblement et commença à reculer, se demandant s'il aurait le temps de tourner le couloir avant que le vert et argent ne s'en prenne à lui. Ce n'était pas la première fois que l'adolescent avait affaire à lui. Et il savait qu'il pouvait se montrer violent.

N'écoutant que son instinct, Neville se mit à courir, bousculant au passage quelques élèves. Derrière lui, le Serpentard s'était mit à crier. Ne pas s'arrêter, voilà ce que se répétait le malheur voyageur temporel. Certes, son comportement n'était pas très courageux, mais l'héritier Londubat gardait un mauvais souvenir des Serpentard de son époque, et préférait éviter les élèves de la maison de Salazar.

Arrivé devant les escaliers, l'adolescent préféra ralentir la cadence, voulant éviter une nouvelle catastrophe. Il se souvint alors que le professeur de botanique avait accepté qu'il aille étudier les plantes magiques d'une des serres. Se souvenir lui réchauffa le cœur. Il vouait une passion pour cette matière, et il rêvait d'un jour l'enseigner… Mais pour ça, il faudrait qu'il retourne à son époque et qu'il continu à prendre de l'assurance.
C'est sur cette note plus joyeuse que Neville sortit du château pour rejoindre les serres, tout en veillait à ne pas attirer l'attention sur lui. Une fois devant la serre en question, Neville ouvrit la porte. Ne remarquant pas tout de suite la présence d'un autre élève, il alla poser ses affaires sur les tables installées au milieu de la pièce. C'est en relevant la tête qu'il aperçut enfin l'autre intrus. Un Serpentard, encore. Décidemment, c'était une bien triste journée pour lui…

Dan jeta un coup d’oeil à la serre voisine. Les élèves commençaient à sortir en rang déséquilibré de la serre, apparemment tous satisfaits d’en avoir fini... d’avoir fini leur journée, d’ailleurs, pour pas mal d’entre eux. Il essaya de repérer dans la masse la jolie chevelure blonde de sa belle Ines mais sans succès. Dan’ soupira et rejeta sa tête en arrière. C’était prévisible. Tous les deux, ils n’avaient pas pu avoir de conversation digne de ce nom depuis que tout ça s’était produit, en fait, ils s’étaient juste vu en coup de vent. Pourtant, Dan était sûr qu’il aurait eu besoin d’elle, tout comme elle avait besoin de lui, à son humble avis. Enfin, de toute façon, ils étaient trop bornés pour admettre devant les autres qu’il allait mal.

Bon ben voilà, il avait perdu quelques minutes de son précieux temps. Il se redressa, prêt à s’en aller, quand il entendit la porte s’ouvrir, quelqu’un s’avançait vers lui, et Dan, qui croyait à un moment que c’était Ines qui venait d’entrer, laissa les pas se rapprocher sans rien dire, voulant la laisser prononcer le premier mot. Puis comme elle ne disait rien, il ouvrit la bouche avant de lever les yeux pour voir si c’était bel et bien elle, ce qui aurait été plus pratique.

“Tu te montres enfin, finale...”

Il s’interrompit au beau milieu de sa phrase, puisqu’il avait enfin décidé de regarder à qui il s’adressait... et en fait, c’était pas Ines. La personne qui était là n’avait absolument aucun rapport avec Ines, d’ailleurs. Déjà, c’était un mec, et ensuite, il n’était pas blond. C’était Auban Samuels, un des nouveaux. Donc, en gros, il ne fallait pas qu’il le laisse s’échapper. Il avait fait une promesse à Tom, c’était le moment de se rattraper. Une occasion en or, en fait.

“Excuse, j’t’ai pris pour quelqu’un d’autre.”

Il fixa Auban un moment, il allait devoir jouer serré pour s’en sortir. Il avait grillé toutes ses chances avec Aulne, il fallait à tous prix qu’il évite de recommencer la même bourde... et il faudrait sûrement qu’il la joue fine, surtout qu’il ne savait pas si Aulne avait parlé aux autres nouveaux de la conversation qu’il avait eu avec elle et de ce qu’il avait réussi à apprendre à leur sujet. Il épousseta son pantalon qui s’était recouvert de poussière au contact du sol. ça lui laissait le temps de réfléchir à comment amener la conversation sans qu’il ait l’air trop maladroit, ou que son interlocuteur se doute directement de quelque chose.

“ça va bien?”

Finalement, il avait rien trouvé de moins bête à dire. C’était comme ça qu’on démarrait une conversation, puis c’était un bon test. Si Auban se braquait un peu trop fermement, il en déduirait qu’Aulne lui avait tout raconté. Il espérait vraiment qu’elle n’avait rien dit. Pourquoi ça, ça... Il verrait bien, c’était la réponse d’Auban qui lui apprendrait la façon dont il pourrait poursuivre ou pas la conversation, et il priait intérieurement pour que Aulne ne soit pas intervenue.

Invité

Neville, connu sous le nom d'Auban dans cette période, observait de loin le Serpentard. Il affichait un air de méfiance peu commune pour le Gryffondor. Mais il fallait le comprendre, il se demandait s'il allait avoir le droit à une remarque désobligeante. La mauvaise réputation, qu'il avait pu tester à plusieurs reprises, ne datait pas de la fin du 20e siècle. Les Gryffondor et les plus jeunes subissaient bien trop souvent les humeurs de ses vipères. Et bien évidemment, il faisait parti de ce groupe de martyr. Par conséquent, il se montrait méfiant dès le début. Peut-être se trompait-il sur le compte de l'intrus, mais ça, c'était au Serpentard de lui montrer.
Le jeune voyageur temporel fut extrêmement surpris quand le Serpentard lui demanda comment il allait. L'adolescent resta abasourdi un bref instant. Depuis quand les Serpentards étaient-ils "sympas"? L'héritier Londubat resta d'abord silencieux, se demandant s'il allait être victime d'une mauvaise blague. Ne parvenait pas à réellement se faire une opinion, Neville prit enfin la parole.

Euh… Oui, ça va…

Neville hésitait à ajouter quelque chose. Mais pour dire quoi? A vrai dire, il n'était pas très à l'aise. Prenant son récent courage à deux mains, le surnommé Auban se décida. Il ne voulait pas être lâche. Par Merlin! Il était à Gryffondor! La maison des courageux! Même s'il se demandait encore une fois comme il avait pu y atterrir. Godric aurait honte de voir un tel élève dans sa maison! Il ne devait plus avoir peur... Plus facile à dire qu'à faire...

Euh… il s'éclaircit la gorge. Tu voulais… voir quelqu'un?

Neville n'y croyait pas lui-même. Il parlait avec un Serpentard. Comme quoi, il y avait un début à tout… Cependant, il n'allait pas baisser sa garde et mettre de côté sa méfiance tout de suite…

Dan ressentit un vague soulagement en entendant la réponse d’Auban. C’est vrai, il avait quand même pas l’air très à l’aise, et un poil méfiant, mais ça, c’était pas forcément mauvais signe, c’était même plutôt logique, Auban était à Gryffondor, lui à Serpentard, sans compter que Dan avait pas une réputation bien jojo. Danny aurait sans doute eu plus à s’inquiéter si le nouveau avait été tout sucre tout miel. Bien Apparemment, Aulne ne lui avait rien dit. Ouf! Dans ce cas, les choses seraient plus simple. Bon, il allait pas crier victoire trop vite, hein! Si ça se trouve, Auban était juste malin, et faisait mine de rien, mais au moins, Dan était un poil plus rassuré, il sentait déjà que la conversation se passerait mieux que ce qu’il avais supposé p’têt même mieux que si Ines avait bel et bien été là, vu qu’en ce moment, leurs relations étaient quand même franchement tendues. Ils auraient sans doute passé leurs temps à s’engueuler. En ce moment, ils ressemblaient plus à un vieux couple qu’autre chose, il faut dire ce qui est.

"T’avais remarqué, aussi."

Ouais bon, calmons le jeu. C’était pas en répondant aussi sèchement à Auban que Dan allait le mettre en confiance. Mais en même temps, c’était p’têt bien que cette phrase lui ait échappé. S’il avait l’air trop gentil, le gryffi allait se méfier, un peu comme Ys’, qui ne pouvait pas croire qu’il était tout gentillet comme ça avec elle sans arrières pensées. Bon, à la prochaine phrase, il allait quand même devoir être un peu diplomate, parce que sinon, y’avait tout de même de fortes chances pour que le newbie choisisse de se carapater.

J’attendais ma copine…"

Fallait d’abord commencer par une conversation un peu normale, si il allait directement à l’essentiel, Auban lui filerait ente les pattes. Bon, cela dit, lui et son impatience légendaire auraient beaucoup de mal à attendre avant d’entrer dans le vif du sujet.

"Une jolie blonde, sixième année, serpentard, assez grande. Je suppose que tu l’a pas vu…"

Ines séchait. Ça, c’était pas une nouveauté, en ce moment, elle arrêtait pas, Auban ne l’avait sûrement pas vu, surtout que bon… une matière comme la botanique, pas de doute que sa jolie blonde n’y prêtait pas une grande attention. Il valait mieux qu’elle ne soit pas dans le coin, en fait, s’il la retrouvait, leur discussion allait tourner court, et Dan avait bien l’intention de quitter cette serre avec quelques informations supplémentaires. Il lui FALLAIT du nouveau, si jamais il repartait bredouille, son grand manitou aurait sa peau, c’était définitif. Pas toujours facile d’être un larbin, moi j’vous l’dis.

"Alors…"

Il fallait qu’il continue de parler, ou bien Auban allait trouver une excuse pour s’en aller, et il fallait qu’il le retienne le plus longtemps possible, qu’il puisse enfin gagner sa confiance.

".. Auban, c’est ça?"

Il avait l’air de rien, mais en fait, il avait évidemment parfaitement retenu le nom des nouveaux… Enfin, si c’était bien leur vrai nom. D’après Lena, le rouquin avait appelé Aulne Luna. Qu’est-ce qu’il fallait en conclure?

"ça va, tu t’intègres bien?"

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