Juste une mise au point... [pv Danette]

Tout était calme dans le dortoir, un calme seulement perturbé par les quelques ronflements de Vincent, auxquels Tom avait appris à faire totalement abstraction, de même que tous ses camarades de chambre. Il n'y avait que les ronflements, donc, les ronflements et le frottement de sa plume contre le papier. Tom écrivait tranquillement dans son journal, aidé seulement dans son entreprise par la faible lumière bleuâtre qu'émettait sa baguette magique. Son regard s'attardait de temps à autres sur le cadran de sa montre, dans quelques minutes, il serait temps. Mais en attendant, il continuait de gratter machinalement dans son journal. Il n'y écrivait pas grand chose de véritablement important, ses projets, ses idées, ses découvertes, sans beaucoup d'ordre ou de logique, juste histoire d'avoir couché ça sur du papier, des idées coulées dans l'encre qu'il ne relisait jamais ensuite (il aurait été trop compliqué, de toute manière, de tenter de relire ce qu'il avait écrit, étant donné tous les sortilèges qu'il utilisait afin que ce journal ne puisse être lu que par lui-seul)... Si Mrs Cole avait su, si elle voyait que contrairement à ses dires, le journal n'avait non pas fini dans la première poubelle venue mais servait bel et bien de journal, Tom ne préférait même pas imaginer le sourire triomphant qu'elle afficherait. Car oui, c'était elle qui le lui avait acheté, ce journal, après un nième rendez-vous chez le psy, et respecter scrupuleusement les conseils d'un psychanalyste, ça ne lui ressemblait pas, ça ne devrait pas lui ressembler, mais il le faisait quand même. Ma foi, ce n'était pas inutile... Même si de toute évidence, ça n'avait pas amélioré son état mental. Il posa encore quelques mots sur le papier quand le cadran de sa montre indiqua une heure du matin. Il était l'heure.

Il pointa sa baguette encore allumée sur son journal, et presque aussitôt, son écriture fine et serrée disparu de la surface de la page. Précautionneusement, il rangea son journal entre les lattes de son lit et le matelas, une cachette évidente, quand on cherchait à trouver quelque chose de caché, mais comme personne ne connaissait l'existence du fameux journal, il ne risquait rien à le disposer dans une cachette aussi évidente. Il posa ses pieds au sol et se redressa le plus silencieusement possible, même s'il y avait à priori peu de risques pour que l'un de ses deux compagnons de dortoir ne se réveille, tant ils avaient le sommeil lourd, et quitta le dortoir. Il ne restait plus personne dans la salle commune, signe qu'ils auraient la paix. Une fois de plus, c'était Daniel qui avait indiqué à Tom qu'il était temps pour eux d'avoir une conversation.. Bon signe, le serpentard ne doutait pas que la situation avait dû évoluer du côté de Daniel, et les nouvelles avaient l'air excellentes... ou du moins intéressantes, à en juger par l'impatience qui se lisait sur le visage de son meilleur ami officiel et larbin officieux. Une fois de plus, c'était Tom qui avait fixé le rendez-vous. Tard le soir-même. Le lieu, c'était Daniel qui l'avait choisi, et Tom ne préférait pas savoir pourquoi le premier lieu qu'avait eu son larbin en tête pour avoir une conversation privée avait été les toilettes des garçons. Il avait acquiescé malgré tout. ça restait un lieu. Et à cette heure-ci, n'importe quel lieu de Poudlard était à peu près sûr.

Daniel n'était pas revenu dans le dortoir entre temps, Tom n'avait pas cherché à savoir où il traînait, sans doute avec Ines, son souffre-douleur préféré. Il n'avait pas à s'intéresser à ce genre de détails. L'important étant que Daniel ne se permettrait jamais d'arriver en retard à leur rendez-vous. Ce serait une affaire rapidement expédiée, Tom comprenait que Daniel avait dû recevoir une réponse de Salem, et les informations qu'il avaient recueilli devaient certainement être juteuses, Daniel n'aurait qu'à lui donner cette fameuse lettre, et ils en auraient fini. Tant mieux, un tête à tête avec Daniel à une heure du matin, et dans les toilettes, qui plus est, ce n'était pas vraiment quelque chose qu'il espérait voir durer trop longtemps.

D'un pas tranquille, Tom avança donc dans les couloirs déserts jusqu'au quatrième étage. En poussant la porte des toilettes, il s'était attendu à ce que Daniel s'y trouve déjà, mais il n'était pas encore arrivé. Tom s'appuya contre le carrelage qui tapissait les murs de la pièce et attendit donc calmement que le jeune homme le rejoigne, les bras croisés.

Ouais, ça peut sembler glauque... et un peu pervers, aussi, de donner rendez-vous à quelqu'un dans des toilettes à une heure du matin (au passage, merci, Lise, de faire passer Dan pour un personnage glauque et pervers) mais Danny n'avait pas un seul instant (mais non mais non) vu les choses sous cet angle. Nan mais j'vous jure! C'est juste que généralement, les mecs descendaient/ montaient jamais jusqu'à ces toilettes une fois la nuit tombée (autant aller dans celles des salles communes, hein), et les filles bah, elles avaient rien à fiche ici. Du coup, c'était quasiment sûr qu'il pourraient discuter tranquillement sans que personne vienne leur chercher des noises pendant dix plombes. Et pour le coup, il valait vraiment mieux qu'ils soient à l'écart des oreilles indiscrètes. Parce que ce que Dan' avait à dire, c'était plutôt explosif. Pour une fois, il était fier de lui, là, Tom pourrait pas lui dire qu'il avait pas fait du bon boulot. C'était de l'excellent boulot, du boulot de pro. Et il en était d'autant plus fier qu'avoir découvert ça en premier, ça signifier foutre une giga claque au visage de Gordon, et franchement, ça faisait du bien.

Il avait passé la soirée avec Ines, à... faire des choses de couples - je vous épargnerais les détails (une voix et un oeil qu'a rien à faire là sur mon épaule - ah, ils jouent au trivial poursuite - va te faire voir, L.). Bref, ça faisait une fois de plus un moment qu'ils n'avaient pas vraiment pu passer du temps ensemble, et Dan avait bien cru que sa belle allait lui sauter au visage quand il avait regardé sa montre et déclaré qu'il devait y aller... Pour rejoindre Tom. Evidemment, elle était énervée, mais elle pouvait pas comprendre, en même temps, que ce rendez-vous était plus important que tous les autres. ça faisait plusieurs jours qu'ils se retenait de ne pas l'hurler à Tom (il était toujours trop occupé pour lui accorder deux minutes de son temps), il avait passé la journée à attendre ce soir avec impatience, il voulait voir un soupçon de fierté sur le visage de Tom, ou au moins l'entendre décréter qu'il avait fait du bon boulot, sur ce coup là. Il était convaincu qu'il le méritait. Après tout, en un mois tout rond, il avait déjà su percer à jour une partie du secret des nouveaux. Encore un mois de plus, et il était certain qu'Aulne (parce qu'il comptait quand même vachement sur Aulne, sur ce coup-là) lui avouerait tout d'un bloc. Il prouverait à son maître qu'il était le plus efficace.Plus efficace que Vincent, plus efficace qu'Oly, plus efficace que Lena. Que tous ces parasites qui entouraient Tom et dont Daniel se serait bien débarrassé l'un après l'autre. Bah oui, les parasites, il faut les exterminer. Il montrerait que lui seul était digne de confiance. Lui et personne d'autre.

En attendant, donc, il avait quitté Ines, qui avait bien sûr accueilli très froidement son départ, et il s'éait rendu aux toilettes des garçons, où Tom l'attendait déjà.

"Bonsoir."

Il hésita, Tom était du genre à vouloir que ces formalités soient expédiées vite fait bien fait, mais il osait jamais prendre la parole sans sa permission. Alors il attendit sa réponse.

Suite de la conversation dans cet éternel contexte glauque et pervers (de rien ma Jane, c'est toujours un plaisir).... Daniel avait un peu de retard... Surprenant, de sa part, il n'était pas du genre à être aussi indiscipliné... Enfin, indiscipliné, c'était vite dit, il n'avait que quelques minutes de retard, rien de vraiment important, mais il était du genre à venir en avance... Bon, peu importe, il était tout de même vite arrivé. Vite arrivé, vite expédié. Tom ne répondit pas au "bonsoir" de Daniel, ça faisait longtemps qu'il avait abandonné l'emploi de la moindre formule de politesse quand il était seul avec Dan. Daniel était un cas désespéré, Tom l'avait séduit comme tous les autres, à grands renforts d'hypocrisie, puis peu à peu, au fur et à mesure que l'admiration de Daniel envers Tom augmentait, il avait fait tomber le masque, et Daniel était resté. Maintenant, Tom ne prenait plus la peine de faire semblant avec Daniel, il prenait la peine de faire semblant avec ceux qui les entouraient, mais Daniel, ses airs applatis et ses yeux béats d'admiration n'arrivait à tromper personne. Plus qu'un meilleur ami officiel, c'était un chien-chien officiel, qu'il avait récupéré... Au diable les apparences, apparemment... Peu importe, c'était Dan qui s'en prenait plein la tronche par rapport à cette attitude, et pas lui, donc l'un dans l'autre, si ça lui évitait de jouer les bons potes avec Dan, c'était tant mieux... Ce n'était pas comme avec Lou, avec qui il devait toujours faire semblant , public ou non. Comme à son habitude, Daniel ne fit preuve d'aucune initiative. Il ne le faisait jamais. C'était un bon point, comme un mauvais point. Par moments, Tom aurait aimé qu'il cesse d'être aussi dépendant, incapable d'agir par lui même, mais ça n'arrivait pas souvent, avoir auprès de lui quelqu'un qui obéissait au moindre de ses ordres sans broncher, et sans prendre plus de risques qu'il n'était nécessaire était forcément un atout considérable. Daniel n'ouvrit donc la bouche pour sortir un "bonsoir" de rigueur auquel Tom ne répondit pas, et ce furent les seuls mots qu'ils prononcèrent. Si Tom voulait en savoir plus, il allait devoir interroger son larbin.

"Les nouvelles doivent être bonnes, je suppose?"

Simple question rhétorique. Les nouvelles étaient forcément bonnes, ou en tous cas intéressantes, sinon ce rendez-vous n'aurait absolument pas lieu d'être. Il avait vu le regard de Daniel s'illuminer à l'idée de lui annoncer sa "grande nouvelle", ça ne pouvait qu'être quelque chose d'important. Donc, étant donné l'enquête qu'il était en train de poursuivre, ça devait concerner la réponse qu'il avait reçu de la part de l'institut de Salem. Il n'y avait pas beaucoup de solutions possibles. S'il n'y avait rien eu d'intéressant à ce sujet, alors la lettre qu'aurait reçu Daniel se serait contenté de confirmer que les nouveaux venaient bel et bien de l'école américaine, mais ce n'était pas le cas... Cela devait vouloir dire que les élèves avaient mentis. Pas besoin de Daniel pour le deviner, ce n'était pas ce qu'il voulait entendre sortir de ses lèvres, il voulait s'assurer qu'il n'avait rien appris de plus. Il y avait réfléchi toute la journée durant, mais il n'avait trouvé aucune hypothèse plausible ou intéressante qui pouvaient expliquer le mensonge des six nouveaux... Et jusqu'où pouvait bien aller ce mensonge? Mentaient-il simplement sur leurs école d'origine? Ou bien sur leur identité? Les deux en même temps? Qu'est-ce qui pouvait justifier un mensonge aussi gros. Est-ce qu'il serait vraiment utile pour lui de l'apprendre? Il n'en savait trop rien, il y avait peu de chances en effet pour que le sort des nouveaux puisse l'intéresser... Si ce n'était pour les faire chanter... Il ne pouvait évidemment pas savoir que son sort était lié aux leurs bien plus qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer... L'apprendrait-il seulement? En tous cas, il devait admettre que Daniel faisait du bon boulot, rapide et efficace, et il avait Aulne sous sa coupe. D'une manière ou d'une autre, Tom était convaincu qu'il parviendrait à la faire parler... Plus facilement que les autres. Lui-même sentait l'affaire des nouveaux remonter dans son intérêt, mais c'était à un autre morceau qu'il avait l'intention de s'attaquer... William Black. Il ignorait les raisons pour lesquelles celui-là l'intriguait plus que les autres, mais il avait le sentiment qu'il savait quelque chose.... Quelque chose qui le concernait. Pareil pour cette Meredith... Jusqu'ici, il n'avait pas vraiment eu l'occasion de parler bien longtemps à l'un des nouveaux, il était peut-être temps d'y remédier...

Une fois de plus, Tom invitait Dan à ne pas tourner autour du pot, il fallait toujours que les choses soient vite expédiées, avec lui. Ou peut-être que ce n’était qu’avec lui que ça fonctionnait comme ça? Dans tous les cas, Dan savait que là, maintenant, tout ce qu’il avait à faire, c’était de déblatérer le plus de choses le plus vite possible, d’aller à l’essentiel et de dire que ce qui pourrait servir à Tom. Il savait exactement comment ça devait se dérouler, puisque c’était pareil à chaque fois. Il allait tout lui dire, Tom allait juste hocher la tête et cogiter tout seul sans partager ses impressions avant de le sommer de se barrer hors de sa vue le plus rapidement possible. C’était toujours comme ça, triste mais comme ça, et c’était p’têt pour cette raison que même si Dan savait que Tom aimait pas qu’on tourne un siècle autour du sujet sans en parler quand même, Danny avait la tentation de le faire, juste pour avoir l’impression de vraiment servir à quelque chose. Mais en même temps, faire ça, c’était un peu trop dangereux pour lui, il voulait bien sûr pas baisser dans l’estime de son maître adoré.

"Assez, oui. J’ai reçu la réponse de Salem."

Là pour l’coup, sûr qu’il tournait autour du pot, il avait vite intérêt d’enchaîner avec un truc plus palpitant. Il avait déjà l’impression que Tom le fusillait du regard, même si c’était sûrement une impression... ou pas. Il voulait pas croiser son regard pour vérifier, il fallait juste qu’il se dépêche de poursuivre.

"J’l’ai ramené, si tu veux."

Il tendit la lettre qu’il avait reçu quelques jours auparavant à son manitou préféré, et pendant qu’il la dépliait (il l’avait gardé en boule depuis qu’il avait dû vite fait la fourrer dans sa poche avant que Lou ne débarque dans la volière), il lui fit le topo le plus rapide qu’il pouvait, même si au fond il irait au final rien répéter de plus que ce que la lettre disait déjà, mais c’était histoire de se donner l’impression d’avoir servi à quelque chose, sinon il aurait pu se contenter de lui filer la lettre à un moment quelconque avant de se barrer. Chaque instant passé avec Tom était un instant précieux, voyons!

"Ils ont vérifié leurs registres, pas de traces d’aucun d’entre eux. Donc soit ils ont menti sur leurs noms - mais pourquoi faire s’ils disent quand même d’où ils viennent, soit ils nous mentent totalement depuis le début."

En gros, il leur mentait totalement depuis le début, point. Dan s’était douté qu’il y avait un truc pas net avec eux, mais il pensait pas que ça pouvait être un truc aussi gros. Il se rappelait la longue conversation qu’il avait eu avec Aulne (si au moins c’était son vrai nom), et il se demandait quelle avait été la part de mensonge et de vérité dans tout ce qu’elle racontait. Elle avait pourtant eu l’air très sincère, à certains moments, et cette fille ressemblait à l’innocence incarnée, difficile à croire qu'elle ait menti pour des raisons horribles.

"C'est p'têt des réfugiés politiques ou un truc du genre."

Tom n’écoutait qu’à moitié les mots que prononçait Daniel. A quoi bon, après tout, puisque de toute manière, la réponse à ses interrogation, qu’il avait plus ou moins deviné par lui-même, était entre ses mains, cette lettre envoyée par l’académie de Salem, qui s’achevait en des termes ma foi peu polis, en disait long. En effet, plus de doute à avoir à ce sujet, aucun des six nouveaux arrivants n’avait un jour mis le pied dans l’école de sorcellerie américaine. Un mensonge qui en soi ne le surprenait pas beaucoup, à chaque rapport que Daniel lui faisait au sujet des nouveaux, Tom était convaincu que sur un point... peut-être pas évident à cerner, mais sur un point tout de même, il était évident qu’ils mentaient. Savoir que Salem ne les avait jamais accueilli n’était, au final, qu’une mince information, la porte ouverte à des centaines d’autres mensonges. Qui étaient-ils vraiment? Ils n’étaient sans doute absolument rien de ce qu’ils prétendaient être. Mais dans ce cas, alors, qui étaient ils? Allez savoir... La réponse pourrait être intéressante. Ou profondément ennuyante. Peu importe. Quelqu’un allant jusqu’à cacher son identité et ses origines à tout le monde devait avoir un lourd secret à protéger... Dès maintenant, il pourrait utiliser cette faiblesse à son avantage, si jamais la situation l’exigeait, mais cette révélation avait aiguisé sa curiosité... Il y avait bien des choses auxquelles il devait penser en priorité, cependant, les nouveaux ne devaient pas être sa priorité, c’était bien pour cette raison qu’il laissait Dan et Lena s’en charger, mais en attendant, le cas des nouveaux ne pouvait que l’intriguer. D’autant plus qu’il les avait trouvé étranges, et plus encore auprès de lui, entre Meredith, la rouquine, qui semblait le fuir comme la peste sans qu’ils ne se soient jamais parlé, Black, ce type qui semblait étrangement en savoir beaucoup...trop, ou encore Quibber et cette espèce de folie douce qu’elle trainait partout avec elle... (mais au fond, peut-être ne faisait-elle que jouer la comédie, finalement?). Ils avaient un comportement atypique, et peut-être se faisait-il un légère paranoïa, mais il avait comme le sentiment que cette étrangeté était souvent orientée vers lui... Aucune raison que ce soit le cas, en vérité, mais quand on se destinait à devenir un génie du mal, sentir ces drôles de regards qui semblaient en savoir trop long posé sur lui, ce n’était pas spécialement agréable.

« C’est bien. » fit il d’un ton extrêmement neutre. Et pourtant, ça ressemblait presque à un compliment fait à Daniel, ce dernier devrait du moins s’en contenter, car Tom n’ajouterait sans doute rien de plus sympathique ou amical à son égard. « Je suppose que tu sais ce qu’il te reste à faire... »

Et il avait intérêt à savoir ce qu’il lui restait à faire, car Tom n’avait aucune envie de se justifier à ce sujet. Il était évident que, disposant des informations qu’il avait en main, il allait devoir piéger au possible les nouveaux venus. Tom savait dors et déjà que Daniel irait avant tout cuisiner Aulne, la plus influençable, et qui semblait la plus prompte à commettre des erreurs... C’était peut-être une bonne chose, mais Tom n’en était pas certain, si l’on partait du principe qu’ils mentaient tous, le caractère en apparence rêveur et un peu fou de la jeune fille n’était peut-être qu’un façade pour faciliter ses mensonges et masquer sa confusion. Qui plus est, c’était à Elena, de s’occuper d’Aulne, Dan avait grand intérêt à ne pas négliger les cinq autres... Mais c’était une chose qu’il devait faire par lui-même, Tom n’avait pas l’intention de lui montrer le chemin à suivre. Daniel n’était au fond pas bien différent de ses autres larbins, il marchait constamment sur une corde raide, et Tom avait tout à fait la possibilité de le faire tomber à chaque instant. Bref, puisque tout avait été dit, Tom invita Daniel à s’en aller, d’un signe de la tête. Il n’avait fait aucune remarque quant à sa suggestion. Des réfugiés politiques? ça semblait tiré par les cheveux, mais étant donné la situation, qu’imaginer d’autre? A moins qu’ils aient vraiment fait quelque chose d’horrible qui les aient obligé à changer d’identité... mais quoi? A leur âge? Bon, il avait le même âge, et il avait déjà fait toutes les pires choses imaginables qui soient, mais ce n’étaient de loin pas tous les adolescents du monde qui suivaient son exemple. Autant d’interrogations qu’il valait sans doute mieux laisser de côté pour le moment. Il n’en apprendrait de toute manière pas davantage.

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