Un sang pur ne suffit pas toujours [pv Septimus :33]

Un sang pur ne suffit pas toujours

U

ne longue journée de travail. Quand Pollux travaillait pour la Gazette, il ne ménageait jamais ses efforts, et il ne comptait pas son temps, pas même un seul instant. De toute manière, rien de particulier ne l'attendait à son retour à la maison, rien qui justifie qu'il se précipite hors de son bureau. Même avant, quand Irma était encore de ce monde, cela ne justifiait pas forcément qu'il se montre plus présent à la maison, mais le retour au bercail était toujours plus chaleureux qu'à présent, surtout alors que Cygnus avait quitté la maison et qu'Alphard se trouvait à Poudlard.

Certes, il y avait Walburga, mais ce n'était pas comme si le père et la fille avaient pour habitude de s'organiser des tête à tête ou de discuter longuement ensemble. Bref, une fois n'est pas coutume, Pollux n'avait pas compté ses heures, et la nuit était tombée depuis un bon moment déjà quand il quitta son bureau. Il ne lui restait plus à présent qu'à rentrer chez lui. Il avait d'abord envisagé de rentrer directement, mais il prit finalement le parti, plutôt, de faire un détour à pied, histoire de faire quelques courses qu'il avait laissées de côté et dont il fallait qu'il se charge, le genre de tâche qu'il ne pouvait pas déléguer à l'elfe de maison de la famille.

Ce fut alors qu'il se mettait en route, engoncé dans son manteau qui n'était pas un luxe à porter sous le froid d'octobre, qu'il croisa le chemin d'une personne qu'il aurait préféré ne pas croiser. Les relations entre Septimus Weasley et Pollux Black n'avaient jamais été cordiales, pour des raisons évidentes : l'aptitude des Weasley à tout laisser passer à ceux qui n'étaient pas de leur caste l'horrifiaient, ils étaient très clairement la famille la plus indigne de leur sang qu'il connaisse, et Septimus Weasley était l'incarnation même de tout ce qu'il détestait... ce qui n'avait fait que se confirmer au moment où il avait conquis le coeur de sa cousine, Cedrella, la déshonnorant au passage. Aux dernière nouvelles, Cedrella, était revenue à la raison, mais ça ne changeait rien au fait que cet homme était tout ce qu'il détestait, et forcément, il ne pouvait s'empêcher de s'adresser à lui avec tout le mépris qu'il lui inspirait.

-Weasley, moi qui espérais m'épargner une occasion de te voir, il faut que je tombe sur toi.

En même temps, Septimus n'avait rien demandé à personne, et la rue était à tout le monde, mais c'était ainsi, Pollux ne pouvait tout simplement pas croiser la route de son interlocuteur sans vouloir l'attaquer d'office, pour le principe et parce qu'il ne méritait bien évidemment pas mieux, certainement pas avant, et encore moins maintenant, alors qu'il avait manqué corrompre sa famille.

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Septimus avait quitté son travail particulièrement tard. Il ne se rendait pas toujours au ministère, parce qu’il y avait des moments où il était tout simplement incapable de sortir de chez lui. Mais quand il s’y rendait, il avait conscience qu’il devait se donner beaucoup de mal pour compenser… surtout qu’au fond, il ne savait même pas pour combien de temps il allait encore pouvoir travailler au ministère. Clairement, il y avait tout qui était en train de lui tomber sur la figure, mais en même temps il savait que ce n’était pas pour rien, qu’on lui en voulait énormément d’avoir eu l’audace de croire qu’il pouvait épouser Cedrella Black, qu’il avait eu l’horrible intention de détourner une Black de sa famille. Et pour cela, il en payait le prix donc.

Cela dit, son poste n’était pas que menacé à cause de son histoire avec Cedrella, il y avait aussi sa complicité relative dans les actions de Carlotta. Une chose que le rouquin ne regrettait pas en réalité. Parce que quitte à perdre son travail, il préférait largement que ça soit pour une cause telle que celle-ci que pour autre chose. Dans tous les cas, ce n’était pas encore fait, mais le rouquin se doutait que ça pouvait arriver. Alors, il faisait en sorte de se montrer le plus… indispensable possible, en restant souvent tard au bureau, quand il prenait la peine de venir.

Ce fut pour cette raison qu’il fut assez tard dans la rue. Il avait hésité à rentrer de suite chez lui, mais à chaque fois qu’il rentrait et qu’il passait la porte de l’appartement, c’était comme s’il enfonçait de nouveau un couteau dans son cœur puisqu’il devait encore et toujours constater de l’absence de sa fiancée (qui n’était plus sa fiancée évidemment). C’était toujours une épreuve, un moment douloureux qui ne manquait pas de lui rappeler encore et encore qu’il était seul, qu’elle ne sera plus jamais dans sa vie et qu’ils ne se marieraient jamais. C’était difficile, c’était juste… horrible. Alors pour retarder un peu le moment où il allait devoir affronter cet instant, il décidait de se promener un peu dans la rue. Mais on ne manquera pas de lui faire remarquer que ce n’était pas une bonne idée.

« Parce que tu penses que c’est quelque chose que je désirais Black ? » Demanda-t-il, à Pollux Black qui ne manqua pas de le saluer comme il avait l’habitude de le faire. Le jeune homme sous ses yeux était typiquement le genre de personne qu’il ne pouvait pas supporter et qui ne le supportait pas, pour la simple raison qu’il était un Weasley. En prime de ça, il était le cousin de Cedrella, ça ne risquait pas de s’arrangeait. « Et je vais t’inviter à te passer de ma présence. » Rétorqua-t-il.

Il n’avait aucune envie que cette conversation continue, qu’elle commence même. Pollux avait lancé son venin, il pouvait passer sa route maintenant, ça arrangera forcément les affaires de tout le monde.

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N

on, bien évidemment, Pollux se doutait que Septimus n'avait pas voulu plus que lui s'embarrasser de sa présence, et c'était compréhensible, bien sûr. Ils se détestaient, très cordialement, et ne se le cachaient absolument pas tous les deux. La moindre occasion qu'ils avaient de se croiser était prétexte à des conversations telles que celles-ci, qui devraient plutôt être qualifiées de joutes verbales. Elles ne menaient absolument nulle part, ne pouvaient mener que nulle part, mais avaient au moins le mérite de les défouler.

Ou de défouler Pollux en tout cas. Rien de mieux que de mettre un Weasley plus bas que terre pour se rappeler sa propre supériorité... Pas qu'il ait vraiment besoin d'un rappel, ceci dit, mais Pollux n'avait jamais réellement eu besoin de prétexte pour brosser son ego dans le sens du poil. C'était une chose qu'il faisait de manière naturelle, presque instinctive. Non, Pollux n'avait pas voulu s'embarrasser de la présence de Septimus... mais puisqu'il était là, eh bien, il allait au moins rendre cette situation divertissante... et pour la peine, il n'allait pas laisser partir le rouquin si rapidement, encore moins à présent que le jeune homme voulait de façon si évidente se soustraire à sa compagnie.

-Difficile de résister à une telle invitation, je le reconnais, répondit Pollux sans pour autant avoir l'intention de s'arrêter là. Pourtant, ce pourrait bien mettre un terme à leur conversation, après quoi l'un et l'autre retourneraient à leurs occupations sans plus se poser de questions. Tu as l'air bien pressé de t'en aller, observa ensuite Pollux d'un ton posé, en prenant grand soin de toiser son interlocuteur de toute sa suffisance (et de suffisance, l'homme ne manquait définitivement pas). Pourtant, il me semble qu'il n'y a rien ni personne pour t'attendre chez toi. C'était si facile d'appuyer sur ce point sensible que Pollux se voyait difficilement y résister, pour tout dire. C'est déjà miraculeux qu'on n'ait pas encore décidé de s'épargner ta présence ici, ajouta-t-il. Il ne savait pas grand-chose, mais de ce qu'il avait entendu, Septimus Weasley n'était pas en odeur de sainteté au sein du ministère, ces derniers temps. J'ai revu Cedrella, dernièrement, à ce propos. Elle m'a paru... rayonnante. Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas vue comme ça.

C'était faux. Enfin si, il avait revu sa cousine dernièrement, puisque cette dernière était venue vivre chez Charis et Caspar et qu'ils fréquentaient donc de nouveau les mêmes sphères, mais elle n'avait rien eu de rayonnante. Seulement, il ne voyait vraiment pas pourquoi il s'embarrasserait de la vérité en présence de son interlocuteur. Ce n'est pas comme s'il méritait véritablement de l'entendre dans tous les cas. Un mensonge, s'il était divertissant, avait autant de valeur qu'une vérité impactante. En tant que directeur de la Gazette du sorcier, il était bien placé pour le savoir.

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Si c’était difficile de résister à l’invitation de se passer de sa présence, Septimus espérait bien que c’était ce que Black allait faire, qu’il n’allait pas s’attarder à ses côtés et surtout qu’il allait pouvoir rapidement ignorer l’homme sous ses yeux. Mais le rouquin se doutait que ça n’allait pas être si facile que ça, qu’il allait justement passer un moment particulièrement difficile. Quand il lui affirma qu’il avait l’air pressé de s’en aller, le jeune homme ne pouvait pas douter du fait qu’il allait vraiment passer un moment difficile. Et cela commença avec la phrase qu’il lança ensuite… personne ne l’attendait chez lui. Septimus sentit son cœur se serrer à cette remarque qui était particulièrement vraie en effet. C’était pour cela qu’elle était particulièrement difficile à entendre, parce qu’elle était vraie et douloureuse donc. Personne ne l’attendait chez lui depuis que Cedrella était partie.

Entendre que personne ne l’attendait chez lui était plus difficile que le fait que Pollux Black sous entende que bientôt, on ne voudra plus de lui au ministère de la magie. Évidemment, Septimus avait besoin de son travail, mais après avoir perdu sa fiancée, on ne pouvait pas réellement dire qu’il pouvait tomber plus bas. C’était le cas si, mais ça ne lui ferait pas une si grande différence non plus. Septimus aurait bien aimé que Black se contente simplement de lui dire ça… parce qu’il ne manqua pas d’affirmer qu’il avait vu Cedrella. Le simple fait d’entendre le nom de son ex fiancée lui brisait littéralement le cœur dans la poitrine, encore plus à chaque fois. Septimus se disait qu’il ne pouvait pas avoir plus mal et pourtant, c’était à chaque fois plus douloureux. Mais évidemment, Black ne se contenta pas simplement de dire qu’il avait Cedrella, il affirma en prime qu’il l’avait trouvé plus rayonnante que jamais.

Septimus savait bien qu’il ne pouvait pas vraiment se fier aux propos de l’homme, qu’il devait se méfier de ce qu’il lui disait parce qu’il était tout simplement un Black. Sauf que ça ne l’empêchait de souffrir en entendant l’homme affirmer tout ça.

« Et bien, tant mieux pour toi. » Répondit-il en tentant de se montrer détaché, ce qui n’était clairement pas évident. Sa voix trahissait même son manque d’assurance. Il n’était pas forcément le plus doué dans ce genre de situation de base et en ce moment, c’était encore pire. « Toi et toute ta famille de cinglé devait être aux anges. » Pollux n’était pas comme les sœurs de Cedrella, mais les Black étaient les Black tout simplement. Ils formaient une sorte de clan unis. Unis tant qu’on était sur la bon chemin, puisque beaucoup d’entre eux avaient tourné le dos à Cedrella, quand elle était encore avec lui. « Ça fait quoi de retrouver quelqu’un que tu avais renié bêtement hein ? »

Après tout, Cedrella était une pestiférée jusqu’à ce qu’elle revienne après leur séparation. En soit, c’était une bonne chose qu’elle ne soit pas complètement seule non plus, ce n’était vraiment pas ce que Septimus lui souhaitait. Mais les Black étaient vraiment contradictoire.

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ollux afficha un sourire en coin en entendant Septimus répondre ce "Tant mieux pour toi" qui à ses yeux était révélateur. Oh, le patron de la Gazette devait reconnaître qu'il était meilleur acteur qu'il ne l'aurait soupçonné, et il savait garder la face. Mais les mots, selon lui, ne trompaient pas. Tant mieux pour lui, vraiment ? Sauf que dans le cas de Pollux, la vie de Cedrella n'avait aucune importance. Certes, elle était sa cousine, et fut un temps où il l'appréciait, mais il faisait partie de ceux - assez nombreux - qui ne l'avaient pas accueillie à bras ouverts à son retour. En ce qui la concernait, le mal était fait, et il n'avait pas l'intention de lui pardonner son écart de conduite.

En revanche, si Septimus prononçait ces mots, c'est que ce "tant mieux pour toi" signifiait en vérité "tant pis pour moi", et cette possibilité - dont il n'avait pas la confirmation, ceci dit, avait le don de l'amuser beaucoup. S'il pouvait contrarier, même un peu, son interlocuteur, alors il en serait ravi, même si cela ne lui apportait pas grand-chose, si ce n'est pourrir quelques instants de la vie d'une personne qu'il n'aimait pas franchement - ce qui n'était pas si mal, tout bien considéré.

Pollux afficha un léger sourire quand Septimus affirma que lui et sa famille de cinglés devez être aux anges. A titre personnel, Septimus et Cedrella étaient le cadet de ses soucis. C'était tant mieux, évidemment, que sa cousine ait retrouvé la raison, mais pour lui, ça restait minime. Il était bien plus concerné par son propre noyau familial, Dorea, Cassiopeia, et bien évidemment ses trois enfants. Pour ce qui était de l'adjectif "cinglé", il n'aimait définitivement pas que l'on insulte sa famille. Mais rien de la part de Septimus Weasley ne pouvait ressembler à une insulte. Tout simplement parce que la parole ou l'opinion d'un amoureux des Moldus n'avait pas de valeur et ne devrait jamais en avoir.

-Honnêtement, c'est le cadet de mes soucis, répondit simplement Pollux. Ma cousine s'est rendu coupable d'une infinie stupidité, je ne vais pas le nier. Qu'elle ait repris ses esprits n'excuse en rien son erreur. Si les choses n'avaient dépendu que de moi, je ne l'aurais pas autorisée à revenir.

Son nom était effacé de l'arbre généalogique du square Grimmaurd, et Pollux n'avait certainement pas envisagé de corriger le tir à présent qu'elle était de retour. Il ne pardonnait pas si facilement. Mais Charis et Callidora avaient leur manière à elle de défendre l'honneur familial, et il n'interférerait pas.

-Elle aurait sans doute fini sans ressource et à jamais marquée par la honte... ce que j'estime ceci dit plus enviable pour elle que de passer le reste de ses jours avec toi.

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Septimus connaissait les Black à force, mais il ne manquait pas d’être à chaque fois surpris d’entendre la manière dont ils pouvaient considérer sa relation avec Cedrella. Pollux affirma que sa cousine s’était rendue coupable d’une profonde stupidité, simplement parce qu’ils s’aimaient et se fréquentaient. Bon, maintenant il n’y avait plus rien bien sûr, mais cela n’enlevait pas le fait que s’ils avaient été ensemble, c’était parce qu’ils s’aimaient. Et Septimus par moment aimerait bien être capable de se dire que les sentiments forts d’amour pouvaient tout vaincre, mais il en doutait de plus en plus. Enfin, dans tous les cas, le rouquin ne pouvait pas s’empêcher de se sentir toujours surpris en entendant la manière dont ils pouvaient considérer leur relation… tous autant qu’ils étaient ces membres de cette famille.

Visiblement, Pollux n’aurait pas été aussi clément que les sœurs de Cedrella, puisqu’il lui affirma que si ça n’avait tenu qu’à lui, il ne l’aurait pas autorisé à revenir dans la famille. En soit, ça ne changeait pas grand-chose pour Septimus. Cela dit, c’était impressionnant toujours de voir à quel point les Black pouvaient être dur. Pollux aurait été prêt à la laisser seule, sans ressource, simplement parce qu’elle avait eu le malheur d’aimer une personne qu’ils ne jugeaient pas digne de son sang. Et encore, Septimus Weasley avait le seul tort d’aimer un peu trop les moldus et de ne pas considérer le sang comme une valeur pour l’amour… et d’aimer cette femme plus que tout. Il n’avait aucune envie de rentrer dans ce débat stérile, il savait bien que quoi qu’il allait dire, Pollux aurait le dernier mot. Parce qu’il avait cette fierté des Black particulièrement agaçant. Soit, l’homme considérait que Cedrella aurait eu un sort mieux en étant sans ressource qu’en finissant ses jours avec lui. Quelle vision bien triste. Pollux Black devait être bien malheureux dans sa vie. Ou pas, en fait c’était le pire, sa vision de la vie, sa façon de voir la famille, ça lui suffisait et le rendait heureux.

« Elle a de la chance que tu n’ais pas à te préoccuper de son sort alors. » Ne répondit-il en ayant pas envie de laisser le dernier mot au jeune homme pour autant. « Enfin, je suppose que tu as suffisamment à faire avec ta propre branche de ta famille. C’est dommage que tu ne ressembles pas plus à ton beau-frère. Potter nous a toujours soutenu, ça faisait de lui quelqu’un de bien plus… accessible. »

Pourquoi il disait ça tout d’un coup ? Honnêtement, Septimus se posait beaucoup de question sur le comportement de Charlus Potter. Lui et son épouse les avait soutenus, mais depuis cette histoire… et le fait que Caelan avait des soucis avec eux justement, il se demandait s’ils ne s’étaient pas tout simplement servi d’eux pour arriver à leur fin. Une belle manipulation. Alors s’il fallait jouer comme ça, Septimus avait bien envie de mettre son grain de sel. Ce n’était pas comme s’il avait quelque chose à perdre à présent.

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ollux ne répondit rien quand Septimus affirma que Cedrella était donc chanceuse de ne pas appartenir à sa branche de l'arbre généalogique. Il ne serait pas aussi catégorique à ce sujet. Il estimait que si on se montrait trop laxiste avec autrui, on ne leur rendait pas service. C'était à chacun, individuellement, de faire preuve de la probité morale nécessaire pour se rendre digne d'accéder à la vie qu'elle méritait. Si encore, Cedrella avait cherché par ses propres moyens à regagner l'estime des Black, Pollux aurait pu se montrer plus coulant avec elle, voire même la réintégrer au sein de l'arbre généalogique, mais ce n'était pas ce qui s'était passé. Il avait fallu à la place que Charis vienne la récupérer, prenant pitié du train de vie lamentable qu'elle menait et dont elle n'avait pas cherché à se soustraire par ses propres moyens. En bref, Cedrella mérité son sort précédemment, et ne méritait pas vraiment la seconde chance qu'on lui accordait, d'autant plus qu'elle n'avait pas l'air de montrer autant de gratitude à ce sujet qu'elle ne le devrait. Mais inutile d'en débattre, encore moins avec Septimus, ce serait peine perdue.

Pour ce qui était de la propre branche de sa famille, Pollux estimait être inattaquable. Du moins si l'on oubliait Marius, mais ce dernier avait été rayé de la carte, il n'était aujourd'hui plus qu'un lointain souvenir, et il ne méritait pas réellement que l'on s'y attarde. Il n'avait plus d'existence au sein de la famille. Mais pour le reste, il estimait, en tant que chef de famille autoproclamé, pouvoir être fier de ce qui se bâtissait dans son cercle. Cassiopeia était une potioniste reconnue et serait bientôt fiancée, Dorea avait fait un beau mariage et s'apprêtait à adopter deux enfants de sang pur, Cygnus marchait sur les pas de son père avec dignité, Walburga était le portrait craché de sa mère à son âge, et même Alphard n'était finalement pas une cause perdue puisqu'un très beau mariage lui était promis à la fin de ses études à Poudlard. Non, vraiment, il s'estimait inattaquable. Et pourtant, Septimus parvint tout de même à semer un léger doute en son esprit en évoquant une quelconque connivence avec Charlus.

-Tu n'as rien trouvé de plus lamentable pour te donner une contenance ? Quand bien même Charlus t'aurait adressé ne serait-ce que deux mots, ils ne pouvaient être qu'hypocrites,répondit tout de même froidement Pollux qui, sans savoir la version des faits de son beau-frère, n'avait aucune intention de croire son interlocuteur sur parole. Ta petite amourette avec Cedrella t'a permis d'exister un temps trop long et maintenant tu es désespéré d'attirer encore notre attention - ou la sienne, peut-être -, je le vois bien, mais tu perds ton temps. Retourne dans l'anonymat duquel aucun des nôtres n'aurait jamais dû t'extirper, tu veux bien ? ça nous épargnera bien des conversations futiles.

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Septimus se doutait que ça ne servait sans doute à rien pour lui de dire ce qu’il disait, de mettre les Potter dans une situation délicate. Ou pas au final, puisque pour cela il faudrait déjà que ses paroles soient prises au sérieuse. Le rouquin ne devrait sans doute pas tenter de semer la zizanie dans la famille des Black, il n’avait aucune envie de se rabaisser à ce genre de chose. Mais il avait juste besoin de cracher une sorte de venin dans le but de se défendre, de… eh bien, il ne savait pas trop, de se donner un peu de contenance aussi. Il ne savait plus réellement comment se positionner vis-à-vis des Potter, il ne savait pas s’ils avaient quelque chose à voir avec ce qui était arrivé, mais puisque cette histoire avait des avantages également pour eux puisque ça avait touché Caelan, il doutait. Il se disait que ces personnes s’étaient peut-être contentées de les manipuler.

Comme Pollux ne manqua pas de lui renvoyer, en affirmant qu’il était lamentable d’inventer quelque chose comme ça, et que si Charlus s’était adressé à lui, ça n’aurait été que d’une manière parfaitement hypocrite. Peut-être que c’était le cas en effet… à force, Septimus se disait que peut-être les Potter s’étaient contentés de les manipuler pour obtenir quelque chose. Et si ce n’était pas le cas, visiblement de toute façon Pollux n’avait pas l’intention de le croire une seule seconde. Septimus ne savait pas s’il était soulagé, ou agaçait qu’il ne le croie pas. Ça ne lui ressemblait pas réellement, mais il devait bien avouer qu’il avait presque eu envie de créer une explosion dans la famille, de briser tout ça, comme ils savaient si bien briser des personnes.

« Oh je ne demande que ça que vous me foutiez enfin tous la paix. » Répondit-il sèchement. Pollux n’avait pas tort, son histoire avec Cedrella l’avait mis sur le devant de la scène concernant les Black, ils avaient eu l’attention de cette famille toute entière qui avait pris un malin plaisir à tout faire pour les séparer et les empêcher d’être ensemble. Alors que virer Cedrella de la famille était largement suffisant, ils auraient pu vivre leur vie de leur côté, sans rien demander à personne. Mais évidemment, c’était beaucoup trop demandé pour une telle famille, qui ne pouvait pas s’empêcher de constamment se mêler aux affaires des autres. « Ce n’est pas moi qui ait eu envie d’attirer vos attentions, vous êtes juste incapable de ne pas vous occuper des affaires des autres. Et… » Septimus serra des dents. « Vous m’avez déjà tout pris, laissez-moi tranquille. »

Il avait perdu Cedrella, mais ça n’avait pas été suffisant visiblement. Maintenant il n’avait plus rien, plus de travail, plus de fiancée. Il ne voyait pas ce qu’on pouvait lui prendre de plus. Il n’avait plus rien à perdre, ils pouvaient juste l’abandonner et le faire retourner dans son anonymat. Mais quelque chose lui disait que ce n’était pas aussi simple, qu’ils n’allaient pas le laisser tranquille.

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ollux voulait bien croire, en réalité, que son interlocuteur voulait qu'on le laisse tranquille, ceci dit, il estimait que si, à ce stade, Septimus Weasley continuait de se sentir persécuté par eux, c'est qu'il était paranoïaque. Ils s'étaient employés à le saper, de toutes les manières possibles, ils l'avaient séparé de sa fiancée, ils l'avaient fait renvoyer de son travail. Il s'étaient arrangés pour réduire sa situation à moins que rien, mais à présent que c'était chose faite, ils n'avaient plus de raisons de s'intéresser à son sort, et il avait vraiment fallu que le hasard fasse que leurs chemins se croisent pour qu'ils se soucient de cela.

Il est vrai qu'ils avaient tendance à s'occuper des affaires d'autrui, mais uniquement quand ces affaires avaient des répercussions sur eux... Et encore, dans le cas de Septimus, Pollux n'avait joué aucun rôle, au bout du compte, il avait laissé les soeurs de Cedrella se charger de l'affaire, et elles avaient fait cela brillamment. Si lui-même avait été plus avisé, plus intelligent, il serait certainement parvenu à un meilleur résultat. Oui, les circonstances n'avaient pas arrangé ses affaires, mais il aurait pu anticiper, prendre les devants. On ne pouvait entièrement accuser les autres d'être les artisans de notre malheur, on avait toujours sa propre part de responsabilité pour ne pas avoir su faire ce qu'il fallait, en fin de compte.

-Pour une fois, nous allons tomber d'accord, répondit Pollux en croisant les bras. Crois-moi, je n'ai aucune intention de m'intéresser à ton sort plus que nécessaire. Il marqua une pause. Tiens-toi tranquille dans ton coin, fais-toi oublier pour de bon, et nous t'oublierons en retour, assura-t-il, et pour le coup très sincèrement.

Il n'était pas nécessaire d'en rajouter. Septimus avait été rayé de la carte, pas radicalement, certes, mais suffisamment, en toute logique, pour qu'il ne puisse plus poser problème en quoi que ce soit. En revanche, que le rouquin ne s'imagine pas qu'il pourra profiter de leur ignorance pour revenir à pas de loup dans le sillage de Cedrella. La famille veillerait toujours au grain. Les Black étaient là pour veiller les uns sur les autres, ils seraient toujours là pour veiller les uns pour les autres. Et ça ne changerait jamais.

-Mais si tu devais t'aviser de revenir, sache que ce n'est pas seulement tes fiançailles, ta vie sentimentale ou ta carrière, qui seront brisés. Si tu penses qu'il ne te reste déjà plus rien, tu n'as pas idée de ce que nous serions capables de te prendre si tu t'avisais de faire à nouveau parler de toi ou de t'approcher de Cedrella. Mais puisque tu veux son bonheur, tu admettras que ce n'est pas la chose à faire.

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Septimus n’appréciait pas spécialement d’entendre Black affirmer qu’ils étaient d’accord sur un point, ce n’était jamais une bonne chose… Le rouquin ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il ne se trouvait pas dans une bonne position, s’il s’avérait être sur la même longueur d’onde qu’un Black. Pollux confirma donc que s’il prenait la peine de se tenir tranquille de son côté, qu’il ne faisait pas de vague en somme et qu’il parvenait à se faire oublier, ils n’allaient pas manquer de l’oublier tout simplement. Septimus espérait que ça puisse être aussi facile en effet, le jeune homme ne pouvait pas nier qu’il attendait avec impatience que toutes ces personnes décident d’enfin l’oublier.

Parce qu’ils ne s’étaient pas contentés de lui prendre la femme qu’il aimait, de gâcher son mariage avec Cedrella parce qu’ils considéraient qu’il n’était pas assez digne d’elle. C’était déjà beaucoup, c’était vraiment trop, mais en soit ils auraient vraiment pu se contenter de ça et ne pas en plus enfoncer le clou ensuite en lui prenant aussi son travail. C’était sûr que sans plus rien, il pourrait difficilement pouvoir prétendre de… revenir vers Cedrella. Septimus écouta les mises en garde de Pollux, qui lui faisait bien comprendre qu’il n’avait pas intérêt à envisager de s’approcher de nouveau de Cedrella, puisque ce qu’il avait perdu n’était pas grand-chose contre ce qu’il pourrait perdre. Septimus serra des dents, le pire était qu’il avait parfaitement conscience qu’ils pouvaient faire pire. S’ils devaient l’éliminer pour se débarrasser une bonne fois de lui, ils en seraient parfaitement capables.

« Je pense que je suis capable d’imaginer, puisque je n’ai globalement plus rien. » Répondit-il, ne pouvant pas s’empêcher de faire preuve d’ironie.

Que pouvaient-ils bien lui prendre, s’il n’avait plus rien. La réponse était évidente. Le rouquin ne devrait sans doute pas se montrer à ce point défaitiste, mais c’était vraiment difficile pour lui de ne pas l’être. Par moment, il arrivait à se dire qu’il allait pouvoir remonter la pente, que Cedrella allait accepter de lui parler et qu’ils allaient pouvoir enfin repartir sur de bonnes bases, mais bien souvent… le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de se dire que la famille de la jeune femme avait tout gagné.

« Son bonheur ? » Septimus pouffa d’ironie encore une fois. Que risquait-il de toute façon à contredire Pollux Black ? À se le mettre à dos ? C’était déjà le cas, l’homme n’avait pas une bonne opinion de lui, de toute façon. « Si tu penses une seule seconde qu’elle est heureuse, c’est que tu ne la connais pas du tout. » Même si la jeune femme devait à présent le détester, c’était impossible à ses yeux qu’elle se sente plus heureuse de retour chez sa famille. Oh, elle devait apprécier de retrouver certaines marques, certaines personnes, mais Septimus savait bien que les Black devaient lui faire vivre un enfer. « Mais bon, vous ne voyez le bonheur que dans le sang et l’argent, alors je ne suis pas réellement étonné que tu puisses croire qu’elle puisse être heureuse. »

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ollux afficha un sourire en coin, peu convaincu, quand Septimus ne manqua pas de contredire ses arguments en affirmant qu'il n'avait déjà plus rien. Pollux en doutait sérieusement. Oh, certes, le jeune homme était au plus bas, et c'était un constat qu'il était facile de faire, mais il tenait encore debout, il avait encore l'énergie de lui tenir tête, et ce simple état de fait prouver bien qu'il restait encore des choses à lui prendre. Des amis, de la famille, des passions, de rêves, des ambitions...

Tout ceci pouvait sembler infime à ses yeux en comparaison de ce qu'il avait déjà perdu, ce n'était pas pour autant que les perdre, les uns après les autres, ne tiendrait pas de l'épreuve la plus insurmontable à ses yeux, et le directeur de la Gazette du sorcier y comptait, bien évidemment. Il taillerait en pièce jusqu'au moindre fragment de subsistance pour s'assurer que cet abruti de Weasley ne soit plus une menace pour sa famille... Il n'y avait définitivement plus grand-chose à faire, et les quelques paroles de provocation de son interlocuteur étaient perçus par Pollux comme de véritables marques de faiblesse. Oui, Pollux ne s'inquiétait pas tant de la déchéance de son interlocuteur tant elle semblait inévitable, mais bizarrement, son interlocuteur semblait avoir encore un vague espoir. C'était cet espoir qu'il allait falloir étouffer dans l'oeuf jusqu'à ce qu'il ne subsiste absolument plus rien.

-Si tu la connaissais mieux, elle serait toujours à tes côtés, il me semble que ce n'est pas le cas, pourtant, mmm ? répliqua tranquillement Pollux quand Septimus lui fit remarquer que s'il s'imaginait vraiment que Cedrella était heureuse, c'est qu'il ne la connaissait pas du tout.

Peut-être n'avait-il pas complètement tort, en fin de compte, mais Pollux n'entendait pas les choses de cette oreille, ne serait-ce que parce que Pollux ne donnait à l'évidence pas au bonheur la même définition que celle que Septimus avait l'air d'y accorder. Il y avait longtemps qu'il avait cessé de percevoir le bonheur tel qu'on le présente dans les contes de fées. Non, quand on acceptait de revoir à la baisse ses attentes concernant ce que devait être une vie heureuse, et que l'on admettait surtout que l'intérêt commun était plus important que sa petite satisfaction individuelle, alors ça changeait tout, et à plus d'un titre évidemment.

-Tu n'as plus quatre ans, Septimus, ta vision du bonheur est complètement absurde. Grandis un peu ! Ce n'est pas étonnant que ta vie te file à ce point entre les doigts quant on constate à quel point tu es incapable de te prendre en mains.

Le sang et l'argent étaient ce qui contrôlait le monde, et il fallait, aux yeux de Pollux, être singulièrement stupide pour ne pas s'en rendre compte.

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» Dans un couple, il ne suffit pas de se parler, encore faut-il s'entendre (Norbert)
» RP de Septimus

Un sang pur ne suffit pas toujours [pv Septimus :33]

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