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#Sujet: To be trapped in your own game + Rose Dim 8 Nov - 23:47
To be trapped in your game
Rose & Tibérius
« Hilda, vous envoyez ça au Xe ? C’est pour Miss Ashford-Selwyn. » Le mot de Tibérius, une réponse griffonnée sur les notes du ministère à l’attention de Rose, est devenu un grand classique dans leurs échanges, si bien que celles-ci sont finalement devenues autant une correspondance personnelle que professionnelle, qui rythme souvent la journée du juge lorsqu’ils ne se voient pas et dont il a pris l’habitude, de façon qu’il juge extrêmement satisfaisante. Voudrait-il plus ? Oui, à l’évidence, parce qu’il aime ces diner en tête avec Rose, ou les quelques après-midi qu’elle est venue passer au manoir lorsque personne n’était là. Il aime les longues conversations qu’ils ont à la bibliothèque et où personne ne les dérange, lorsqu’il peut se laisser aller à tomber un peu le masque du chef de famille, une occasion qui se fait trop rare en ce moment. Il faut dire que si les tensions se sont un peu apaisées avec la famille Selwyn, les Yaxley sont sous le feu roulant des critiques et sous l’œil constant des journaux, qui ne guettent qu’un faux pas dans l’affaire Joan Greene-Colton pour se jeter sur eux. Seule Rose, sans doute, a eu droit à l’aveu qu’il était fatigué, et l’a vu comme tel. S’il est constamment ce jeune chef de famille a l’air inquiet et sévère, et inquiet et réprobateur, Yaxley l’est particulièrement en ce moment, rares sont ceux avec qui il parle de cette inquiétude et encore plus rare ceux à qui il avoue des incertitudes. Sans doute n’a-t-il jamais réellement verbalisé les choses avec la jeune femme, mais du moins il écoute ses conseils, ce qui est déjà le signe de quelque chose, à savoir d’un dialogue, preuve de confiance. Si s’expliquer n’est pas et ne sera sans doute jamais dans la nature de Tibérius, et il a l’écoute difficile : Rose a donc franchi beaucoup de barrières en s’imposant ainsi dans son univers.
A la vérité, il n’y a pas que ça. Il ne mentait pas lorsqu’il lui a avoué qu’il était plus heureux lorsqu’elle était avec lui. Il ne sait pas réellement quoi faire de ce constat : aller plus loin lui semble difficile et il n’est pas sûr de vouloir s’y résoudre malgré ses belles promesses du Nouvel An. C’est que s’il a déjà été amoureux, Yaxley n’a jamais vraiment eu besoin de s’engager, et qu’il est devenu difficile pour lui d’envisager, même si ça serait parfaitement rationnel, de perdre le dernier ilot de liberté dont il bénéficie dans une vie corsetée par son rôle de chef de famille. Pourtant, c’est un fait. Il est plus heureux quand Rose est avec lui. Il prend de ses nouvelles lorsqu’elle n’écrit pas. Et il s’inquiète, lorsqu’il n’a pas de réponse à ses petits courriers, comme là. « Hilda, il n’y a pas eu de réponse, pour la note que j’ai envoyé ? » La voix de sa secrétaire lui parvient de son propre bureau : « Oh, si, mais vous auriez pu venir le prendre ! Je ne vais quand même pas vous donner votre courrier lettre par lettre. » Distrait un instant par le caractère admirable de constance et d’acariâtreté de sa secrétaire, Tibérius soupire : « Hilda, vous êtes censée m'apporter le courrier… » Vieille folle aux cheveux gris d’une cinquantaine d’année, celle-ci est issue d’une famille de sang pur mais n’a jamais jugé utile de se marier. A moins que personne n’ai jamais voulu d’elle, vu son caractère : « Je ne suis toujours pas votre mère ! Mon pauvre vieux père était l’égal du votre, que je sache ! » Le morigène-t-elle d’ailleurs. La laissant prendre son après-midi, le juge a enfin l’occasion de lire la réponse de Rose, qui lui indique qu’elle est à Azkaban pour la journée mais qu’il n’a qu’à passer la prendre chez elle le soir. Supposant qu’il s’agit d’un projet scientifique dont il n’aura pas le fin mot, Yaxley s’en retourne, satisfait, à ses dossiers.
A l’heure du rendez-vous, il tape à la porte de la jeune femme et lui décoche un sourire lorsqu’elle ouvre : « Bonsoir, ma chère. » Il l’embrasse en l’attirant contre lui. « Cette journée a été beaucoup trop longue. Ce diner va être une conclusion bienvenue. Où veux-tu que nous allions ? » Tout à sa joie de voir Rose, Tibérius n’a pas remarqué à quel point la jeune femme n’était pas un état normal. Ce n’est que lorsqu’il constate qu’elle semble trembler de tous ses membres et qu’elle n’a absolument pas bougé de ses bras, une main posée sur le col de sa veste et le front sur son épaule, qu’il réalise que quelque chose est anormal : « Mais…eh bien alors, que se passe-t-il ? » Il s’en veut soudainement de n’avoir rien vu avant. « Rosie, est-ce que tout va bien ? » Un peu maladroit – le fort de Tibérius n’est pas de consoler les gens, pas plus que la compassion, quand bien même il en ressent - il passe un bras autour de ses épaules et referme la porte sur eux : « Viens t’assoir avec moi et dis moi ce qui ne va pas. » Une fois dans l’appartement de Rose, ils ont au moins le loisir de s’assoir. Réfléchissant un instant, il finit par mettre le doigt sur la seule piste valable qu’il lui apparaisse. « Est-ce que…est-ce que quelque chose s’est mal passé à Azkaban ? » Demande-t-il enfin, préférant comme à son habitude, mettre un nom sur les choses franchement et pragmatiquement.
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#Sujet: Re: To be trapped in your own game + Rose Lun 9 Nov - 21:03
❝Tiberius & Rose❞To be trapped in your own gameInspire, expire. Inspire, expire. Inspire, expire.
Rose ne saurait pas dire depuis combien de temps, assise sur le sol de son salon, elle se répète ses deux mots comme un mantra. Ce n’était pas réel, songe-t-elle tandis qu’elle frissonne au souvenir de l’après-midi qu’elle vient de passer. C’était un cauchemar, une cristallisation de ses inquiétudes les plus profondes, celles qu’elle ne s’imaginaient même pas éprouver, mais rien de tout ça n’était réel.
La jeune femme a beau se le répèter, elle a tout de même du mal à réaliser que c’est le cas. Il faut dire que Azkaban est un lieu particulier et qu’elle est certaine que leur guide n’a rien fait pour rendre les choses plus simples pour elle comme pour Cassiopeia. En réalité, elle jurerait même qu’il prenait un certain plaisir à les voir mal à l’aise. Désormais, elle comprend mieux les témoignages des rares personnes n’ayant fait qu’un court séjour à Azkaban. Il n’y a besoin de nul autre chose que la prison pour maintenir un prisonnier, le lieu est tellement éloigné, malsain, remplis de magie noire qu’on ne peut que s’y sentir mal.
Il lui faut un peu de temps pour cesser de trembler et finalement se relever du sol où elle s’est laissée tomber sans ménagement en arrivant chez elle. Fatiguée comme elle l’a rarement été, la jeune femme se dirige vers sa chambre pour ôter ses habits qu’elle laisser tomber sur le sol en songeant qu’elle ne les portera probablement plus jamais. Après une douche, elle enfile une robe de jour et se prépare une tasse de thé, oubliant les engagements qu’elle avait pour la soirée. Dans le fauteuil, la tasse chaude dans ses mains lui semble réconfortante, mais une fois le liquide absorbé, elle recommence à trembler de façon incontrôlable.
Finalement, c’est parce qu’on toque à la porte qu’elle sort de sa torpeur pour aller ouvrir. La jeune femme est surprise de tomber sur Tibérius qui, heureux de la voir, ne prête pas vraiment attention à son état. Elle se laisse faire, toujours un peu déboussolée et lorsqu’il comprend que quelque chose ne va pas, elle le laisser entrer chez elle sans rien dire et s’assied sur le divan à ses côtés.
Ce n’est pas la première fois qu’il vient chez elle, mais c’est la première fois qu’il rentre depuis qu’ils ont décidés de se fréquenter. Etrangement, être en couple a comme instauré des barrières entre eux qui n’existaient pas avant. Il y a quelques mois, ils n’y auraient pas réfléchis à deux fois avant de se retrouver seuls dans l’appartement de la jeune femme alors que jusqu’à présent, son cousin a toujours décliné lorsqu’elle l’invitait à entrer en prenant n’importe quel prétexte pour partir. Une situation qui commence doucement à gêner Rose, mais dont elle n’a pas eu l’occasion de lui parler.
C’est ironique que ça soit aujourd’hui qu’il ait décidé de rompre avec son habitude puisque Rose est incapable d’avoir la discussion qu’il faudrait à ce sujet. Alors qu’il lui demande si quelque chose s’est passé à Azkaban, la jeune femme reprend un peu ses esprits et lui offre un pâle sourire.
- Non, rien, c’était juste affreux, Tibérius. Elle secoue la tête lentement comme pour chasser un mauvais souvenir. On y est aller pour étudier les détraqueurs, précise-t-elle donnant par la même occasion plus d’informations qu’elle ne le fait d’habitude sur ses activités. C’était … Je ne sais pas comment t’expliquer. Le bâtiment lui-même est remplis de magie noire, même un moldu serait obligé de le sentir tant elle est présente.
L’air de rien, la présence de son compagnon donne un coup de fouet à Rose. Tibérius est là, tout ce qu’elle a vu ou imaginé à Azkaban n’avait rien de réel. Elle ne peut pas céder à ses inquiétudes. Non, il faut oublier et les choses reprendront leur cours naturellement. Elle se lève, un peu nerveuse et dit :
- Je suis désolée, je me rends compte que je ne suis pas du tout apprêtée. Pour être honnête, j’étais tellement perturbée en arrivant d’Azkaban que j’avais oublié que l’on devait se voir. Laisse-moi cinq minutes, je reviens.
Elle sort de la pièce sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit et s'engouffre dans sa salle de bain où elle ôte sa robe et s'asperge le visage d’eau froide pour reprendre ses esprits. Dans le miroir, elle ne peut pas s’empêcher de se regarder sous toutes les coutures. Des doutes irrationnels qu’elle n’a plus eu depuis qu’elle a onze ans refont surface. Voit-on qu’elle n’est pas ce qu’elle prétend être ? Non, c’est impossible, personne ne peut savoir et personne ne saura jamais. Il faut une dizaine de minute à Rose pour se recoiffer et faire son maquillage, alors qu’elle ne porte qu’un fond de robe, elle entend que l’on toque à la porte de la salle de bain, elle l’entrouve légèrement, laissant apparaître la tête inquiète de Tibérius à qui elle offre un pâle sourire.
- Je vais bien, je sais, je n’en ai pas l’air, mais ça va passer. C’est juste que en théorie, on connait tous l’effet que les détraqueurs peuvent avoir sur nous, on sait tout faire un patronus, mais honnêtement, pendant un moment, c’est comme si je n’avais plus rien su faire. Une tonne de pensées affreuses me sont venues en tête et j’ai beau savoir que ça faisait appel à mes peurs profondes, je n’arrive pas à m’en débarrasser. Ni de ça, ni de cette vision du détraqueur pendant qu’il aspirait son âme, conclut-elle en frissonnant.
Pendant qu’elle lui parle, la porte s’est ouverte alors qu’elle continue de se préparer et distraite comme elle l’est par sa journée, Rose ne se rend absolument pas compte de tout ce qu’il y a d’inconvenant.
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#Sujet: Re: To be trapped in your own game + Rose Mar 10 Nov - 23:50
To be trapped in your game
Rose & Tibérius
Tibérius écoute doucement, sans rien dire de plus. Il voit bien que Rose essaie de faire bonne figure, alors il ne dit rien et il se contente d’écouter patiemment. Faut-il qu’elle ait été choqué pour oublier qu’il y a de bonnes chances pour qu’il sache comment est et fonctionne la prison d’Azkaban. Yaxley est pourtant bien placé pour le savoir. Il a perdu le compte des années où son père, Augustus, dirigeait Azkaban. Et comme juge, il a eu quelques occasions de passer du temps dans la prison. Jamais longtemps. Il l’évite s’il le peut, et il ne peut donc pas en vouloir à Rose. Au contraire, il comprend parfaitement ce qu’elle lui dit, mais ne rajoute rien, par politesse. S’il ne sait pas bien quoi dire ni quoi faire à part être présent, Yaxley a assez de décence pour ne rien dire, ne voulant pas faire croire à la jeune femme qu’il la trouve ridicule ou sotte d’avoir eu peur ainsi. Sans doute n’est-il pas tout à fait honnête avec elle – mais pour cela il faudrait commencer par être honnête avec lui-même et s’interroger sur ses propres sentiments et ce qu’il veut – mais il est sincèrement peiné et attristé de la voir dans cet état et il ne veut pas ajouter au choc et à l’angoisse l’humiliation ou l’absence de considération. Car à la vérité, il en a beaucoup pour Rose, sans qu’il ne le lui ait jamais vraiment dit, et il voudrait trouver les mots pour la rassurer. Mais il ne voit guère, alors il se contente de rester à côté d’elle, une main tenant la sienne et l’autre sur son genou. Peut-être craint-il aussi d’être un peu maladroit s’il remarquait quoique ce soit. Le tact et la finesse ne sont pas ce qui le caractérisent le plus, d’abord, et puis il sait aussi que parfois, il n’y a simplement rien à dire, juste à être là : n’était-ce pas ce dont il avait besoin lui, après la mort de son père ? De compagnie plus que de mots ?
Alors qu’il cherche encore quoi dire, c’est Rose elle-même qui le prend de court en lui disant qu’elle va se préparer. Surpris, il essaie de répondre : « Oh, ce n’est… » Mais trop tard, elle a déjà quitté le salon. « …pas grave. » Termine le juge d’un ton un peu boudeur. Le déroulé de la soirée le contrarie un peu, égoistement. Ce n’est pas le diner joyeux qu’il avait prévu, d’abord, lui qui se fait une joie de ces moments tranquilles, qu’il perçoit aussi comme ce qu’on attend de lui, ou peut-être comme ce que Rose attend de lui. Et puis, c’est qu’il n’avait pas prévu de s’éterniser ainsi. Rose n’est pas comme Eurydice, ou les filles qu’il a pu fréquenter – et qu’il fréquente encore s’il est tout à fait honnête. Il ne peut pas s’attarder ainsi sans que quelque chose ne le gêne.
Agacé contre lui-même, il reste un moment assis dans le salon sans savoir quoi penser. Cette histoire le tracasse plus qu’elle ne devrait, et c’est un problème. Auquel il n’a pas vraiment de solution. S’apercevant qu’il n’entend guère de bruit, l’inquiétude reprend le dessus et relègue au second plan ces réflexions moins louables. C’est que Rose lui a vraiment paru affectée, et soudainement, Yaxley se dit qu’il n’aurait pas du la laisser toute seule. L’ombre de sourire qu’elle lui offre alors qu’il s’accoude à la porte de la salle de bain en dit plus long sur son état que ses paroles, qui finissent par tirer un froncement de sourcils au juge : « Vous avez assisté au Baiser ? » Loin de lui l’idée de remuer volontairement le couteau dans la plaie. Tibérius songe juste que s’il avait su, il aurait été cherché la jeune femme et qu’il ne l’aurait pas laissée rentrer toute seule. Maladroitement, il essaie de dire quelques mots, quelque chose qu’il voudrait réconfortant : « Ça va passer. C’est normal, Rosie, ce n’est pas ton métier, n’importe qui serait effrayé. Tout le monde l’est. C’est conçu pour ça. Je sais que ça ne change rien de le savoir, mais il n’y a pas de quoi avoir honte, vraiment. » Il fait un pas dans la salle d’eau pour poser une main sur son épaule et l’inciter à se tourner vers lui : « Viens, regarde moi un instant, tu veux ? » Il y a quelque chose de fiévreux, de hanté, dans le regard qu’elle lui adresse, qui dépasse un peu Tibérius également. Un peu perdu, il ne sait pas comment l’aider et finit par demander clairement les choses : « Qu’est-ce que tu as vu ? Qu’est-ce qui te fait peur à ce point là ? J’ai l’impression que ça te ronge et que tu n’es pas vraiment là. » Constat abrupt, mais qui traduit réellement ce qu’il pense et son inquiétude. Il a envie de prendre la jeune femme dans ses bras, n’ose guère faire plus que passer un bras autour de sa taille et poser une main réconfortante sur sa joue avant de l’embrasser furtivement : « C’est fini, Rosie, c’est fini. Tu n’es pas coincée là-bas, tu es ici, avec moi. »
Ce faisant, ils se sont considérablement rapprochés, et ce n’est qu’à ce moment qu’il s’aperçoit que Rose n’est finalement que peu vêtue. Comme s’il s’était brulé, Tibérius fait un pas en arrière : « Hem…pardon. C’est un peu gênant… » Pour ne pas dire inconvenant. Ne sachant plus où poser le regard ni même s’il peut la regarder, il baisse les yeux vers le sol pour grommeler : « Tu devrais t’habiller. » A la fois gêné et agacé sans comprendre pourquoi, le naturel revient au galop et c’est d’un ton bourru qu’il lance avant de tourner les talons : « Je suis navré, je n’aurais pas du rentrer comme ça. Je vais t’attendre dans le salon. » Un peu dépassé par ses propres pensées, le juge s’installe de nouveau au salon, méditatif, et allume une cigarette. Il ne lève finalement les yeux que pour adresser un sourire un peu contrit à Rose lorsqu’elle le rejoint, se rendant compte qu’il ne se montre pas sous son meilleur jour : « Tu sais, tu m’as l’air encore un peu en état de choc. Si tu veux, on n’est pas obligé de sortir ce soir et on peut remettre ça à une autre fois. »
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#Sujet: Re: To be trapped in your own game + Rose Mer 11 Nov - 19:04
❝Tiberius & Rose❞To be trapped in your own gameSeule dans la salle de bain, Rose essaie tant bien que mal de reprendre ses esprits. Sa tentative n’est pas tout à fait couronnée de succès, mais elle se sent déjà mieux qu’une heure auparavant quand elle est revenue d’Azkaban. La jeune femme avait beau avoir oublié qu’elle devait voir Tibérius, dans le fond, elle est heureuse de le savoir présent malgré son état déplorable. La présence d’une seconde personne dans son appartement casse une partie de l’angoisse et de la solitude qu’elle ressentait. C’est comme si un poids s'était ôté un peu de ses épaules, sans compter que Rose reste elle-même et sa fierté ne peut supporter que quelqu’un, même Tibérius, puisse la voir dans un état aussi lamentable.
Pourtant, elle peine à vraiment se sortir totalement de sa torpeur et l’arrivée dans la salle de bain de Tibérius la surprend, mais ne la gêne pas puisqu’elle est encore dans un état un peu second. Quand il lui demande si elle a assisté au Baiser, elle détourne le regard et frissonne au souvenir de la scène.
- C’était nécessaire, murmure-t-elle, il fallait qu’on comprenne. Qu’on puisse le voir et l’approcher.
Nécessaire pour quoi, elle ne le précise pas. Quoiqu’elle en dise plus qu’elle ne l’a jamais fait à Tibérius sur ses activitées, la jeune femme ne dit rien qu’il ne puisse pas savoir pour le moment. Néanmoins, même perturbée, elle sait qu’il y a des choses dont elle ne peut pas parler. La dissimulation est une seconde nature pour la jeune femme et on ne chasse pas le naturel si facilement.
Les paroles de son compagnon glisse sur elle comme de l’eau. Ce qu’il dit fait sens et elle le sait. Sa réaction est normale, nombre d’entre eux auraient eux la même, mais elle s’en veut de ne pas être plus forte, de ne pas être capable de faire face correctement. Rose ne pensait pas que les créatures et la prison l’affecteraient autant et elle sent humiliée par sa propre faiblesse.
Elle se laisse faire quand il la force à se tourner vers lui. Elle voudrait lui parler de ses peurs, expliquer ce qu’elle a vu, mais il y a des choses dont elle a honte et certaine qu’elle espère emporter dans sa tombe si bien que quand elle essaie de parler, c’est un échec :
- Je suis désolé, Tibérius, ça va passer, vraiment, répète-t-elle comme un mantra. Je voudrais bien t’en parler, mais je crois que même à toi, il y a des choses que je ne peux pas dire. Pas encore en tout cas, et probablement jamais songe-t-elle.
Comment lui expliquer qu’il est une des causes de son angoisse ? Le prendrait-il mal ? La jeune femme n’en sait rien et elle n’a pas envie de risquer de le découvrir. C’est que depuis qu’ils se sont rapprochés, elle se surprend à apprécier ce rapprochement bien plus qu’elle ne s’y attendait. Un peu comme si dans le fond, c’était la suite logique de le relation amicale qu’ils entretenaient. C’est donc sans surprise qu’elle s'aperçoit qu’elle tient bien plus à son cousin qu’elle ne le pensait et l’idée de perdre son estime encore maintenant lui fait peur. Un constat qui en lui-même est déjà bien assez effrayant pour la jeune femme.
Alors qu’il l’attire près de lui, elle l’embrasse à son tour et laisse sa tête reposer contre sa poitrine avec un soupir de soulagement. La chaleur qu’il dégage, son parfum, sa présence, sont des choses qui lui rappelle qu’elle est loin de l’île d’Azkaban et que le cauchemar qu’elle a vécu aujourd’hui est terminé. La jeune femme se sent donc particulièrement blessée quand Tibérius la repousse en lui disant de se rhabiller.
Mortifiée, elle comprend qu’elle est presque en sous-vêtement et ferme la porte précipitamment. Elle prend le temps de se rhabiller tout en songeant que la réaction de son cousin était vraiment étrange. Après tout, ils sont ensemble depuis un moment, se connaissent bien et il ne devrait pas être gêné de l’avoir vu ainsi. Dans le fond, ce qui est étonnant, c’est peut-être que ça ne soit pas arrivé avant.
Quand elle revient dans le salon, elle se dit qu’elle devrait peut-être essayer d’en parler avec lui à l’occasion. Néanmoins, ce soir, elle n’a pas envie de discuter de quoique ce soit qui puisse être sérieux. Rose préfère oublier sa journée et profiter de sa soirée avec Tibérius. Elle s’assied à ses côté, un sourire aux lèvres et s’apprête à lui voler sa cigarette quand il lui propose de remettre leur soirée à une autre fois. C’est donc l’étonnement, mais aussi la déception qui point le bout de leur nez sur son visage. Elle n’a pas assez d’énergie pour maintenir sa réserve habituelle, aussi son cousin peut-il clairement voir que quelque chose la contrarie.
- Non, non, je vais bien. Tu es vexé parce que j’ai oublié qu’on devait se voir ?, demande-t-elle un peu à côté de la plaque. Vraiment, je préférais passer la soirée avec toi. On peut rester ici si tu veux, je demanderai à mon elfe de faire quelque chose à manger. On a rarement l’occasion d’être tranquille, conclut-elle sans la moindre arrière pensée.
Pourtant la proposition semble le contrarier et il se lève, se dirigeant vers la cheminée comme pour partir. Cette fois-ci, Rose est définitivement blessée et contrariée, chose qui arrive peu souvent. Elle se lève à son tour et d’une voix sèche déclare :
- Tibérius Yaxley, si tu passes ce feu, il est hors de question que tu viennes de nouveau toquer à ma porte.
Elle le rejoint en quelques enjambées et demande d’un ton plus doux :
- Est-ce que tu veux bien m’expliquer ce qui ne va pas ? Soit tu es vraiment contrarier pour quelque chose que je ne comprends pas ou alors tu m’évites. A chaque fois qu’on se retrouve seul …. Elle rougit furieusement gênée de devoir aborder un sujet pareil aussi frontalement, mais elle est énervée et susceptible ce soir, ce qui lui permet une liberté de parole qu’elle n’aurait jamais en temps normal. Salazar, je ne pensais pas devoir avoir cette conversation un jour. J’ai l’impression, déclare-t-elle en essayant de contrôler sa gêne, que tu cherches à éviter toute situation intime avec moi.
Voilà, c’est dit, mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas affreusement gênant.
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#Sujet: Re: To be trapped in your own game + Rose Dim 15 Nov - 0:21
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Rose & Tibérius
« D’accord. Je ne pose plus de questions, alors. » Quoiqu’il soit bizarrement contrarié que Rose ne veuille pas lui en dire plus – n’est-il pas le mieux placé, lui, son compagnon, justement, pour écouter ? – Tibérius n’en dit rien. Un moment, il fait ce qu’il faut, à savoir être là pour Rose et c’est peut-être paradoxalement le seul moment de paix qu’ils auront vraiment dans la soirée.
Car Tibérius Yaxley ne sait pas ce qu’il veut. Rester ? Partir ? Lui qui d’habitude est le premier à rappeler que dans la vie, tout est question de choix et de volonté ne s’en trouve plus aucune et il est bien incapable de dire ce qu’il veut ou de penser, ce qui le contrarie d’ailleurs grandement. Il a toujours eu une vision claire des choses et avec Rose, ce n’est plus le cas. Il tient plus à elle que ce qu’il ne pensait et cela, dans un coin de son esprit, a déjà fait l’objet d’un constat clair. Cela étant, dans son esprit, cet amour sérieux et réel, quoique totalement rigide et sans aucune once d’un romantisme qu’il juge embarrassant et stérile, pourrait se satisfaire de la relation sérieuse qu’il a proposé à Rose, sans réaliser vers quoi elle le portait. Car les possibilités sont limitées, une fois ce constat fait. Dans leur monde, relation sérieuse signifie mariage, et du mariage, le juge ne sait pas vraiment s’il en veut. Pourtant, la laisser partir, elle ? Non, hors de question, cela lui serait insupportable. C’est qu’il tient réellement à Rose, et d’une façon fort égoïste puisque s’il ne compte a priori par partir, il ne compte pas non plus faire de pas en avant. Alors il se satisfait de cette relation bancale, plus sérieuse et honnête, pour lui, que celle des maitresses qu’il voit sur le côté : une preuve de respect, s’il en est, non ? Il ne vient pas la voir juste pour coucher avec elle, ce qu’il avait pourtant en tête au départ. C’est donc qu’il a évolué et plutôt en bien, non ?
Or, ce statu quo ne va nulle part et n’aide pas Tibérius à se décider, sachant lui-même, au fond de lui qu’il se voile la face et que ses arguments ne sont pas convaincants. C’est sans doute un peu lâche. Peut-être qu’il faudrait assumer qu’il s’est précipité, qu’il n’est pas prêt. Peut-être faudrait-il assumer ses doutes pour débloquer la situation : l’honnêteté fait partie du jeu. Mais la fidélité et la communication aussi, et pour l’instant, il n’est prêt à aucun des trois. D’autant moins alors que tout semblait fonctionner à merveille et que finalement, cette soirée contrarie ces plans, ce qu’il a de plus en plus de mal à cacher, au-delà d’un certain malaise. Il est plus facile de ne pas céder lorsqu’il n’est pas avec Rose. « Mais non, voyons. Ce n’est pas grave. » Balaie-t-il donc simplement, sans prendre réellement garde au fait qu’il l’a à son tour contrariée. Au stade où il en est, et psychorigide comme à son habitude, Tibérius ne voit pas à quel point il peut-être vexant pour la jeune femme. Et comme, de son point de vue, il ne sert à rien de s’attarder – ce n’est pas ce qu’ils avaient prévus, autant partir, un point c’est tout – il n’écoute pas vraiment non plus sa proposition. Pire, l’impasse dans lequel elle le mettrait, le gêne parce qu’il en vient à s’interroger sur ce qui pourrait se passer. Ça finirait forcément mal – il n’a pas envie que ça arrive. Alors, effrayé de lui-même, il fait machine arrière. Il écrase d’un coup sec sa cigarette sur la table devant lui et se lève pour partir :« Ce serait peut-être mieux si je te laissais te reposer, tu ne crois pas ? Et je reviendrais demain. »
A peine a-t-il fait un pas pour ce faire, cependant, que la voix de Rose le rattrape au vol. Suspendant son geste, Yaxley renonce à saisir son manteau et se retourne vers la jeune femme en clignant des yeux : « Je te demande pardon ? » Il n’a pas réalisé qu’elle était aussi en colère, et maintenant, le voilà surpris de la voir sortir de ses gonds, ce qui est rare, et qui force Tibérius à s’interroger, comme un enfant pris en faute par sa mère pour une bêtise qu’il n’aurait pas avoué de lui-même. Les questions qu’elle enchaine le surprennent tout autant, finalement. C’est que, peut-être imbu de de lui-même, il n’avait pas réalisé qu’elle avait pris conscience de ses hésitations et de son attitude, ni même qu’elle pourrait lui demander des comptes. Un peu perdu, il hésite sur l’attitude à tenir. D’un côté, il ne veut pas d’un conflit ouvert et son intention n’a jamais été de la vexer. D’un autre côté, c’est une porte de sortie comme une autre, même si l’honnêteté intellectuelle lui fait défaut sur la question de savoir pourquoi il a autant envie de la saisir.
De nouveau, donc, Tibérius ne sait pas quoi faire ? Hausser les épaules ? S’offusquer ? Nier ? Partir ? Pour les sentiments, il a toujours été mauvais, et dire le fond de sa pensée, à savoir qu’il ne s’est pas où il en est, qu’il s’excuse, mais qu’il n’y arrive pas, qu’il ne comprend pas bien ce qu’il veut et qu’il faut simplement lui laisser du temps pour réfléchir, mais que ça viendra, sans doute, il ne peut pas et ça ne lui semble même pas envisageable, peut-être justement parce qu’il n’a pas envie de s’investir plus, justement. Alors, finalement, il opte pour ce qu’il connait le mieux : le conflit, et la dureté. Avec un petit rire, sec et gêné, il demande : « Rose, mais…enfin, mais qu’est-ce que tu vas t’imaginer ? Est-ce que je peux savoir ce qui te prends ? » Après tout, ça, ça lui semble être une question légitime, dans la mesure où il n’a rien fait de désagréable, du moins ce soir. « Si tu veux que je reste, il suffit de me le demander clairement, mais je voudrais te signaler que je n’apprécie pas ce procédé. » La meilleure défense étant l’attaque, il a aussi ce réflexe plutôt masculin de se faire passer pour le type raisonnable et de pointer l’hystérie des autres : en général, Tibérius a tendance à juger tout le monde hystérique, et il n’échappe pas aux clichés de son époque concernant les femmes, qui plus est. Si bien qu’au final, il ne met pas très longtemps à se convaincre que Rose exagère et qu’elle surréagit. Après tout, il n’a rien fait de mal, comme il ne se prive pas de le faire remarquer : « C’est à cause de tout à l’heure ? Je ne crois pas avoir fait autre chose que de pointer la vérité du doigt. J’ai peut-être été dur, et si c’est le cas je m’en excuse, je ne voulais pas te blesser…Mais reconnais que ce genre de choses ne se fait pas. »
Sur ce plan, ses excuses sont un pas bien mince dans ce monologue sévère que Tibérius déroule. Secouant la tête, il ouvre les bras d’un air désolé, réellement convaincu de ce qu’il dit et triste que cela tourne ainsi, même s’il ne le dira pas. « Je ne comprends pas à quoi rime ce règlement de compte. » Il ne voulait pas en arriver là, c’est certain, mais dans les faits, est-ce que ça ne rend pas les choses plus faciles ? Si dire ce qu’il pense, à savoir qu’elle dramatise, sans macher ses mots parce qu’il n’a jamais eu l’habitude de taire ce qu’il pensait, lui donne une porte de sortie et que les choses se résolvent d’elles-mêmes, d’une façon ou d’une autre, ainsi, très bien. Jusqu’au bout, il n’aura décidé de rien, ignorant – volontairement sans doute – la part de responsabilité et le manque d’efforts qui lui sont attribuables.
Essayant, de son point de vue, de calmer le jeu, il lui tend une main apaisante : « Écoute, je pense que tu es choquée, fatiguée, et que tu te fais des idées en dramatisant et t’inventant des choses. Je veux bien rester, mais je pense que ça ne change rien et que tu devrais te reposer. » Encore une fois, il ne sait guère ce qu’il veut, car il ajoute instantanément, toujours du même ton affreusement calme et patient : « Demain matin, tu verras que j’ai eu raison. D’ailleurs, je pense que ce serait mieux si je ne suis pas là. Comme ça tu pourras y réfléchir tranquillement. » Et revoilà la porte de sortie.
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#Sujet: Re: To be trapped in your own game + Rose Dim 15 Nov - 1:15
❝Tiberius & Rose❞To be trapped in your own gameIl semblerait que c’était trop beau pour durer. Beaucoup diraient, Tibérius le premier, que ça vient de la journée affreuse qu’elle vient de passer, mais Rose ne peut s’empêcher de ressentir que les choses ont changé. C’est comme si, en quelques semaines, la parfaite entente qu’ils ont depuis des années, s’était doucement dégradée à mesure qu’ils sont devenus intimes. Encore qu’intime soit un mot qu’il faut employer avec prudence dans leur cas. Dans le fond, que font-ils vraiment de plus comparé à ce qu’ils faisaient auparavant. Certes, leurs gestes sont plus intimes, ils s’embrassent ouvertement, mais à côté de ça, c’est comme si au lieu d’être plus naturel, leurs gestes avaient gagné en raideur, quitte à être codifiés. Il manque cet abandon naturel que la jeune femme a éprouvé dans toutes ses autres relations, même les plus tordues.
Cette impression désagréable, Rose l’éprouve particulièrement depuis une semaine ou deux. Peu sûre d’elle, sachant qu’elle n’est pas toujours la plus fine quand il s’agit de lire les signaux dans une relation, la jeune femme a préféré se dire qu’elle se trompait. Mettre ses impressions sur le compte de fausses impressions. Pourtant, ce soir, toute sonnée qu’elle est par sa journée à Azkaban, elle doit bien se rendre à l’évidence, quelque chose cloche.
En bonne disciple de Salazar Serpentard, Rose n’aime pas aller au conflit. Elle l’évite autant que possible. Néanmoins, l’incident dans la salle de bain lui fait penser que ça risque de ne plus être le cas. Là encore, elle lui cherche des excuses. C’est qu’elle connaît Tibérius de longue date et qu’elle le sait abrupt et parfois indélicat non pas par plaisir, mais parce qu’il ne sait pas dire les choses autrement. Peut-être était-il simplement soucieux de sa réputation. Pourtant, même à ses yeux d’aristocrate, cette excuse semble quelque peu ridicule. Il est chez elle et personne à part eux ne le sait, qui se soucie encore de sa réputation dans ce genre de moment. Si elle est précautionneuse, elle n’est pas prude pour autant.
Sa patience, pourtant presque inépuisable, semble arriver à son terme quand elle le voit partir. C’est qu’il n’y a rien d’agréable quand on constate que ses intuitions étaient justes. Alors d’un ton sec et avec une autorité dont elle fait rarement usage, Rose pose un ultimatum. Si elle met du temps à sortir de ses gonds, elle n’en met aucun à prendre des décisions une fois que c’est le cas. Dans sa tête, les choses sont claires, si Tibérius s’en va maintenant, c’est que cette histoire ne rime à rien et qu’il vaut mieux arrêter les frais maintenant. Nul doute que c’est une option qu’elle risque de regretter si les choses se dessinent réellement comme telles, mais elle est trop en colère que pour y penser maintenant.
Surpris, il l’est peut-être, mais pas autant qu’elle lorsqu’elle l’entend retourner la situation. Elle n’est pas claire ? Il lui a pourtant semblé l’être autant qu’elle le pouvait. Puisque c’est de la clarté qu’il veut, il en aura et quoiqu’une rougeur se forme sur ses joues, forcée qu’elle est d'énoncer des choses qui lui semble pourtant aller de soi, elle déclare :
- Ce qu’il me prend ?, elle hausse les yeux au ciel, mais décide de ne pas se lancer dans une dispute directement. Disons que je n’ai pas été claire, je vais l’être maintenant. Je veux que tu restes.
Elle ne voudrait pas qu’il reste, elle veut qu’il reste. La nuance est là. Rose n’est pas habituée à exiger quelque chose, elle a d’ailleurs rarement besoin de le faire, mais si Tibérius n’apprécie pas son procédé comme il le dit si bien, la jeune femme n’apprécie pas le sien. Elle a vu assez d’homme condescendant au cours de sa carrière que pour en reconnaître un dans sa vie privée. Faire passer les femmes pour des hystériques est un classique et Rose ne tolère pas que son cousin fasse de même avec elle.
- Salazar, Tibérius, je croirais entendre tante Margaret et elle a l’excuse d’être née le siècle passé, ce qui n’est pas ton cas. Qu’est-ce qui ne se fait pas exactement ? Être en déshabillé devant toi ? Il faudrait savoir, tu es mon compagnon ou mon cousin ? Dans le premier cas, je ne suis pas certaine de saisir où est le problème, dans le second, tu n’as en effet rien à faire dans cet appartement à cette heure-ci de la soirée.
Est-ce que ce sont seulement des excuses qu’il lui fait ? Peut-être que ça passerait pour d'autres, mais malgré son caractère facile et peu vindicatif, Rose est exigeante. Peut-être est-ce bon pour sa fratrie, parce que du haut de son statut de chef de famille, Tibérius n’a pas à s’excuser, mais Rose ne se contentera pas de ces quelques paroles ambiguës agrémentée d’un reproche mal déguisé.
- Je ne règle pas mes comptes avec toi, je me contente de dialoguer et autant dire que pour l’instant ce n’est pas un franc succès.
Pourtant, elle ne veut pas se disputer avec lui, pas si une autre option est possible. Dans le fond, fatiguée par sa journée, elle pense encore, avec une certaine utopie, qu’elle peut sauver la soirée. Après tout, le problème n’est pas compliqué, il suffit d’en parler. Avec un sourire un peu désolé, elle prend la main qu’il lui tend et l’embrasse affectueusement.
- La journée a été éprouvante, je ne le nie pas et donc j’ai d’autant plus envie de t’avoir à mes côtés ce soir. Ta compagnie est reposante quand tu ne tentes pas de contrarier mes plans, ajoute-t-elle presque taquine dans l’espoir de le dérider un peu lui aussi.
Elle s'aperçoit que c’est peine perdue vu qu’il revient sur son idée de base. La chose est dite avec bien plus de délicatesse que la première fois, mais Rose ne s’y trompe pas. Tibérius estime avoir raison et la voix comme une jeune femme déraisonnable qui se rangera à son avis une fois qu’elle aura eu le temps d’y réfléchir. L’ancienne Serpentard n’apprécie que fort peu ce retournement de situation. Elle a l’habitude que son cousin estime son opinion et non pas qu’il écarte celle-ci d’un geste de la main comme si elle n’était qu’une enfant incapable de réflexion. Elle lâche donc la main de son compagnon et décide d’être encore plus claire puisqu’il lui reproche de ne pas l’être.
- Tibérius, puisque tu n’aimes pas les ronds de jambe, je vais être aussi directe que possible avec toi. Qu’est-ce que tu attends de cette relation exactement ? Qu’elle reste identique à celle que nous avions auparavant si ce n’est que l’on dîne ensemble de temps à autre et que l’on s’embrasse pour se dire bonjour ? Ne t’y trompe pas, ça n’a rien à voir avec le fait que personne ne soit au courant, l’attention des autres ne m'intéresse pas. Par contre, je n’ai plus quinze ans et clairement, ce n’est pas ce que j’attends moi d’une relation. J’ai l’impression que l’on ne veut pas les mêmes choses. Dis-moi si je me trompe, reste avec moi ce soir au lieu d’essayer de me convaincre que c’est une mauvaise idée.
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#Sujet: Re: To be trapped in your own game + Rose Lun 16 Nov - 0:02
To be trapped in your game
Rose & Tibérius
Je ne suis pas sûr de voir quel est le problème. Autant Tibérius pouvait gérer les exigences de Rose, du moins les entendre, autant il devient difficile de nier, comme il persiste à le faire, qu’ils ont effectivement un problème, et la réalité de ce qu’elle dit lorsqu’elle l’interroge en ce sens. Peut-être sait-il au fond de lui-même, que le problème c’est lui, mais l’avouer ? Hors de question. Question d’égo et d’éducation, sans doute. Le bon vieux « Never complain, never explain » a de beaux jours devant lui avec une attitude comme celle là. Mais comment faire ? D’un côté, expliquer qu’il a peur de l’engagement, car ce n’est finalement que ça le problème, lui fait honte – personne ne lui a jamais expliqué qu’il pouvait avoir des doutes. Et puis d’un autre côté, l’avouer lui semble faire preuve de considération pour Rose, parce que c’est lui, Tibérius, qui a poussé à la roue pour que cette relation advienne et qu’il lui semble malvenu de finalement dire qu’il n’est plus très sûr – sans pour autant être certain non plus de vouloir faire machine arrière. Problème, tant qu’il ne se penche pas sur la question, le statu quo peut durer, mais les remarques cinglantes de sa cousine l’atteignent aussi sûrement qu’une gifle. Gêné, comme s’il était brulé, Yaxley recule d’un pas en arrière et lui renvoie la balle d’un ton boudeur : « Ce n’est pas juste de le présenter de cette façon, et tu le sais. » Pas juste en quoi exactement ? Il ne le sait pas, son argumentaire restant plutôt de (très) mauvaise foi et volontairement vague. Sait-il seulement à quel point il a été vexant ? Pas vraiment. Si d’ordinaire Tibérius se fiche plutôt d’être considéré comme le méchant de l’histoire – on pourrait même dire qu’il se complait dans ce rôle – les choses sont différentes ici. Peut-être parce que si l’engagement lui parait difficile, avancer dans cette relation a pu lui paraitre tentant, tout comme le fait d’abattre ses barrières. Mais c’est plus facile de se donner le beau rôle, de la personne qui tient ses promesses et engagements, comme il le fait remarquer à Rose, toujours aussi boudeur. « Ce n’est pas toi qui voulais quelque chose de sérieux ? Tu ne peux pas me reprocher d’essayer de l’être, si ? »
C’est qu’il commence à ne plus savoir où il en est. Rose parviendrait presque à le convaincre, et le voilà qui se retrouve à avoir d’autant plus peur qu’il ne sait pas s’il pourra faire machine arrière s’il cède, alors même qu’il en a envie. Alors Tibérius joue la montre, une attitude qui ne lui ressemble guère, tout comme le fait de fuir le dialogue. Il n’a pas, d’ordinaire, un caractère fuyant. Mais reconnaitre ses torts, il ne sait pas faire, d’autant qu’ici, ce serait la fin de leur relation, il en est à peu près sur, et malgré tout, la perspective lui fait peur. « Je t’assure pourtant que je fais le maximum, mais que ce serait plus facile si ça ne ressemblait pas à des accusations qui ne disent pas leur nom. » Il secoue la tête, un peu peiné de cette dispute. Malgré tout, il l’est. Ils ont tout pour eux, non ? Peu lucide sur lui-même et refusant catégoriquement de voir la vérité en face, à savoir qu’il a perdu le contrôle des choses et de ses propres sentiments, ce qui est embarrassant, Tibérius nierait jusqu’au bout le problème si on lui en laissait l’occasion, comme le traduit tout son argumentaire visant à rejeter la faute sur sa compagne.
Problème, il n’a jamais su très bien dire non à Rose, et un moment, bref, il manque de basculer. C’est qu’un sourire se formerait presque sur son visage lorsqu’il a le droit à un geste d’affection qu’il voudrait soudainement bien lui rendre, et au diable les conséquences. « Oh, Rose, voyons…» Tibérius se débat encore une fois avec lui-même : il a l’impression cruelle de s’être enferré dans un piège qu’il aurait lui-même dressé sans le vouloir et sans voir où il le menait, c’est-à-dire dans une impasse. Un moment, il hésite, donc, mais c’est la peur qui gagne, et elle ne fait pas ressortir le meilleur de lui-même. A ce stade, plutôt que d’affronter le problème, il préfère partir, et n’importe quel prétexte sera le bon. Cela le mène inévitablement à une mauvaise foi de plus en plus crasse et à un comportement qu’il aura tout le loisir de regretter, mais plus tard.
Ainsi, de nouveau, il est plus facile de rejeter la faute sur Rose, qui a se rendre haïssable au passage et à saisir au vol un sous entendu qui n’est pas vraiment un : « Oh, c’est donc ça ? Et tous ces beaux discours auxquels j’ai eu droit, puisque tu m’as bien fait comprendre que tu n’étais pas ce genre de fille, que valaient-ils ? Pas grand-chose, manifestement ? » Est-il réellement choqué ? Non. Quoique traditionnaliste envers ses sœurs, Tibérius sait bien que toutes les femmes n’attendent pas le mariage pour passer le pas – il suffit de ne pas parler de ce qui se passe au lit avant. Certes, mais l’argument est facile, alors même qu’il est le premier à savoir que c’est faux, sans quoi jamais il ne se serait passé quoique ce soit avec Reha, tout comme il sait que mariage ne vaut pas fidélité, sinon il n’y aurait rien entre lui et Eurydice. Sa colère est-elle feinte pour autant ? Non. Yaxley l’est réellement. Autant qu’il est paniqué, parce que Rose l’oblige à choisir, à réfléchir, et affronter le problème. C’est qu’il pensait avoir fait des efforts et bien fait les choses, sans voir ou vouloir voir que c’est son indécision qui l’a fait agir si prudemment et pas le prétexte qu’il utilise, celui du respect qu’il a pour Rose. S’il était plus honnête, Tibérius admettrait qu’une relation sérieuse suppose communication, honnêteté et intimité, mais ce serait s’engager. Cycliquement, on revient au cœur du problème, qu’il n’arrive pas à comprendre et identifier, sans même admettre qu’il a peut-être simplement peur.
Alors, acculé, ses mots finissent par dépasser sa pensée et toute porte de sortie, même les plus haïssables, deviennent sérieusement envisageables. Le ton se fait féroce et la décision est prise en un éclair de seconde : « Puisqu’on n’a pas manifestement pas la même conception de ce qu’est une relation sérieuse, effectivement, je crois qu’on ne peut pas dire qu’on veuille la même chose. Je ne vais pas te jeter la pierre, je croyais qu’on était d’accord. » Furieux et cherchant à sortir de l’impasse, il finit par donner un argument, qui, dans le feu de l’action, lui semble logique, mais qui ne peut qu’envenimer les choses. « Grand bien te fasse, Rose, tu entretiens les relations que tu veux, comme tu veux, mais ce n’est pas ce que j’attends de toi, j’ai déjà des maitresses pour ça. D’autant plus que je croyais que tu ne voulais pas l’être. » Le dire aussi crument était sans aucun doute une erreur, que Tibérius regrette instantanément : elle lui fait franchir le point de non-retour dans l’autre sens, celui où rien ne peut plus subsister de leur relation, qui à présent ressemble à un champ de ruine. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas ce qu’il avait imaginé pour cette soirée. Il se doute que Rose ne lui pardonnera pas, et c’est amer qu’il conclut, crachant le venin qu’il lui reste : « Voilà, maintenant ça ne sert à rien que je reste, j’avais raison depuis le début. Je crois qu’il ne nous reste pas grand-chose à se dire, après ça, de toute façon. » Déjà il s’apprête à tourner les talons en reprenant son chapeau et manteau. Curieusement, le constat ne lui tire aucune joie, alors paradoxalement que c’était pourtant ce qu’il cherchait.
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#Sujet: Re: To be trapped in your own game + Rose Lun 16 Nov - 1:03
❝Tiberius & Rose❞To be trapped in your own gameAucune dispute n’est plaisante. C’est d’ailleurs pour ça que Rose tant à les éviter autant qu’elle le peut. Néanmoins, celle qu’elle est en train d’avoir avec Tibérius lui semble plus désagréable qu’à l’accoutumée. Il faut dire qu’elle met fin à des années d’entente presque parfaite et à côté de ça, l’altercation qu’ils ont eu à propos de sa présence dans la bibliothèque avec Thaddeus n’est rien. On pourrait s’y tromper. Après tout, cette dispute ressemble presque à une conversation, il n’y a pas de cris, pas de larmes. On ne peut même pas dire qu’ils haussent la voix. Pourtant, ça n’empêche pas le fond d’être violent.
Il faut dire que sans le savoir, Rose s’est illusionnée. Parce qu’ils ont toujours été d’accord sur tout, la jeune femme a naïvement pensé qu’ils l’étaient également sur les termes de leur relation. Or, plus la conversation avance, plus elle se rend compte que ce n’est pas le cas. Ce ne serait pas dramatique si le dialogue menait quelque part. Or, c’est loin d’être le cas. Plus ils discutent, moins elle comprend ce que son cousin attend de leur relation. Tel que la jeune femme le comprend, il souhaite simplement que leur amitié se prolonge dans quelque chose d’encore moins formel, leur permettant de se voir de façon plus libre qu’un cousin et une cousine ne pourrait le faire. Ajoutons à ça quelques gestes d’affections qui seraient déplacés en public et il semble que c’est tout ce que Tibérius semble attendre de leur relation.
Quoique rationnelle, la Botaniste n’arrive pas à comprendre comment il a pu penser que ça serait suffisant. Bien entendu, elle souhaitait une relation sérieuse. Rose ne se voyait pas être le coup d’un soir, une histoire sans lendemain dont n’oserait pas parler aux dîners de famille. La jeune femme estime valoir mieux que ça et il lui semblait que Tibérius l’avait bien compris. Peut-être trop bien puisqu’il retourne l’argument en sa propre faveur, tentant par la même occasion de faire comme si c’était elle qui ne savait pas ce qu’elle voulait.
- Tu joues avec les mots, mais je refuse de tomber dans le panneau, Tibérius. Bien entendu, je voulais quelque chose de sérieux. J’estime que je vaux mieux qu’une relation sans lendemain, ne peut-elle pas s’empêcher de dire avec une certaine hauteur. Je te rappellerai simplement que j’ai freiné fermement toute tentative de relation entre nous et que tu m’as persuadée de céder. Or, je ne suis pas sûre de voir en quoi avoir une relation plus intime que celle que l’on avait avant n’est pas sérieux. Réellement, il faut que tu me donnes une définition, je ne perçois pas le problème quoique tu en dises.
Rose pourrait tout aussi bien parler à un mur. Avec l’air très raisonnable que son cousin affiche d’habitude quand il doit réprimander ses cadets parce qu’il est déçu par leur attitude, Tibérius évite ses questions et lui donne des réponses qui n’en sont pas. La jeune femme ne peut pas s’empêcher de se sentir blessée par cette attitude. Il faut dire que, pour une fois, ils ont échangé les rôles, Tibérius copiant son attitude tandis qu’elle refuse de lâcher l’affaire tant qu’elle n’aura pas obtenu ce qu’elle désire. Seul problème : elle est de moins en moins sûre que les réponses vont lui plaire.
Pendant un bref instant, il lui semble que son compagnon va céder, qu’ils peuvent encore régler leurs problèmes et passer une bonne soirée ensemble, puis le moment passe et c’est la colère de Tibérius qui prend le dessus entraînant celle de Rose dans la foulée. Il faut dire qu’elle n'apprécie pas les sous-entendus qu’il fait et elle ne se prive pas pour lui signaler.
- Tibérius, tout l’agacement du monde se ressent dans son ton, j'espère sincèrement que tu n’es pas en train de sous-entendre ce que je pense que tu sous-entends et surtout que tu ne te permets pas de juger la vie que je mène. Si ta position de chef de famille t’a donné l’habitude de pouvoir porter ton jugement sur tout ce que fait ta fratrie, essaie de ne pas oublier que tu n’as aucune autorité sur moi, dit-elle en appuyant le dernier mot. Fini sa réserve, les bras croisés sur sa poitrine, elle le fusille du regard tandis qu’elle continue. Je n’en reviens pas de devoir me justifier devant toi. Je ne veux pas d’une relation sans lendemain, mais je veux une relation. Pour le moment, ce qu’on partage y ressemble de moins en moins. En particulier si tu te permets de juger ma vertu à l’aune des relations que je pourrais avoir eu par le passé. Qu’en est-il de toi exactement ? Ta réputation te précède après tout, ajoute-t-elle un peu méchante.
Blessée, elle l’est définitivement. Tellement qu’elle ne parvient pas à s’exprimer comme elle le voudrait. C’est qu’évoquer aussi frontalement les relations sexuelles qu’elle a pu avoir par le passé avec ses précédents n’est pas quelque chose qu’elle fait avec aisance. En réalité, elle n’a jamais ressenti le besoin d’en parler et elle estime que dans une relation saine, les choses doivent se dérouler naturellement. De toute évidence, elle est loin de partager ça avec son cousin puisque c’est précisément leur point de friction. Elle hausse les yeux au ciel quand le juge lui signale qu’il ne lui jettera pas la pierre et elle se contente de grommeler un dédaigneux : “Trop aimable”
La suite de la conversation lui coupe le souffle. Le sang déserte son visage et elle devient soudainement très pâle tandis qu’elle porte une main à sa bouche, surprise, ne sachant que dire. Finalement, c’est presque les larmes qui lui viennent aux yeux, mais elle a assez de fierté pour les retenir. Elle tremble de colère, mais reste étrangement silencieuse tandis qu’il parle. Elle voudrait bien dire quelque chose, mais elle se sent trop choquée que pour arriver à prononcer la moindre parole. Il faut dire qu’elle ne s’y attendait pas. Désormais, tout prend plus de sens. Lorsqu’elle a accepté de fréquenter Tibérius, il lui semblait parfaitement logique que l’objectif de cette relation était l’exclusivité. Tellement logique en réalité que la jeune femme n’a pas vu l’intérêt de le préciser. Or, elle se demande maintenant ce qu’il entend par relation sérieuse puisque de toute évidence il semble avoir gardé ses maîtresses. Alors qu’il tourne les talons, décidant que la discussion est définitivement terminée, Rose retrouve la parole et il n’y a plus rien de doux ou de conciliant dans son ton comme dans ses manières.
- Est-ce que tu te fous de moi ? Tu as des maîtresses ? Tu oses me faire la morale sur mes relations précédentes, sous-entendre que je ne vaux pas mieux qu’une fille de joie parce que j’ai déjà couché avec d’autres hommes quand tu vois plusieurs femmes en même temps ? A quel moment est-ce que tu penses que c’est compatible avec la définition d’une relation sérieuse quand tu me cocufies avant même que nous ayons pu …, sa voix se casse et elle reprend, acide, Tu n’as aucun respect pour moi !, s’exclame-t-elle, sa voix montant dangereusement dans les aigus. Donc si je comprends bien, on peut rester ensemble, tu te soulages auprès de tes maîtresses, parce qu’en plus monsieur ne se satisfait pas d’une seule, et tu viens chercher quoi chez moi exactement ? Je suppose que tu ne verrais pas d’inconvénient à ce que je fasse de même ? Caelum ne demanderait probablement pas mieux après tout, lâche-t-elle parfaitement consciente qu’elle touche à une zone sensible.
Encore une fois, sa gorge se noue et elle sent qu’il n’en faudra pas beaucoup pour qu’elle fonde en larmes. Or, Rose refuse de le faire devant Tibérius, il ne lui reste plus grand chose de sa fierté, mais elle voudrait bien protéger ce qu’elle peut. Elle lui tourne le dos et lui dit d’un ton très calme :
Pars ! Je ne veux plus te voir. Je te libère de toute obligation envers moi. C’était une mauvaise idée dès le départ et j’aurais dû m'écouter. Je continuerai de communiquer avec toi pour ce qui est indispensable comme l’affaire d’Octavia, mais c’est tout. Pour le reste, on se reverra au prochain évènement familial. Ne mets pas de cendre en partant, mon elfe vient de nettoyer, conclut-elle avec une indifférence feinte.
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#Sujet: Re: To be trapped in your own game + Rose Mer 18 Nov - 0:44
To be trapped in your game
Rose & Tibérius
Connait-il les règles ? Sait-il ce que voulait Rose ? Bien sûr. Tibérius pourrait sans doute faire valoir le fait qu’il n’a jamais eu de véritable relation, exclusive et sur la durée, avec quiconque, sans réellement mentir puisqu’il ne peut pas vraiment compter ses fiançailles avec Reha comme une vraie relation : ils ont tout partagé ou presque, il apprécie fondamentalement la médicomage, mais ils ne s'étaient pas réellement choisis. Au moins, avec elle, il savait à quoi s’en tenir, et finalement, un instant, il se prend à regretter cette situation où il n’aurait pas fallu qu’il décide et où il suffisait de suivre le mouvement imposé par son père. Pour autant, le juge est loin d’être idiot, il connait les règles. La preuve, il vivrait sans doute mal que Rose fasse exactement la même chose que lui, ce qui demande une audace intellectuelle peu commune. Mais de son côté, il n’a pas su se décider. C’est que d’un côté, il aime sans doute réellement Rose et que la perde, ne pas l’avoir pour lui et avec lui, est devenue une idée insupportable. En revanche, rester et s’engager ne lui semble pas possible non plus. C’est qu’il s’est habitué à cette liberté confortable et que rien ne ne le presse, après tout : y renoncer lui coute. Yaxley, avec sa mentalité de célibataire endurci, trouve les choses difficiles, et penser aux autres avant lui-même n’est pas tout à fait un réflexe naturel : c’est que son point de vue est toujours le meilleur. Même quand il répugne à avoir un point de vue, comme le lui fait remarquer Rose, ce à quoi il évite de répliquer, parce que ça impliquerait de se justifier, ce qu’il n’est pas capable de faire à l’heure actuelle. Reste donc l’hypothèse de se rendre détestable et de laisser Rose décider à sa place, une solution plutôt lâche dans lequel tout observateur ne manquera pas de noter qu’il excelle. En un sens, estime-t-il en se voilant encore plus la face – si cela est humainement possible – peut-être leur rend-il service à tous les deux en leur facilitant la tâche.
Encore faudrait-il parvenir à assumer cela aussi, mais c’est là toute la difficulté de ne pas être décidé et tiraillé entre deux sentiments. Peut-être vaudrait-il mieux ne rien dire, sauf que dans une attitude assez masculine, Tibérius est enferré dans l’idée de pousser Rose à rompre en se rendant odieux, peu importe à quel point il est mortifié des jugements sévères mais totalement hypocrites qu’il profère, parce qu’il ne les pense pas et qu’au fond, il lui est plus difficile qu’il ne le pensait de se donner ce rôle là et de prendre les coups qui vont avec. Le ton monte de nouveau, alors qu’il se campe dans une attitude défensive, n’étant pas le moins décidé à céder. « Je ne sous entends rien du tout, Rose, je signale juste que ton refus était un peu hypocrite, même si tu ne veux pas l’entendre, dans ces conditions. Quant à ce que je suis, ou ce que j’étais, ou peu importe, ça n’avait pas l’air de te déranger non plus jusqu’à là. » C’est que maintenant qu’ils sont dans le conflits, il est plus à l’aise pour dire les choses : peut-être un peu trop. Il est de notoriété publique que Tibérius Yaxley n’aime ni ne s’embarrasse de mensonge et cela ne fait pas exception à la règle. Sauf que voilà, à être trop honnête, ce n’est pas une simple rupture qu’il a entrainé : après ça, il ne voit pas comment il pourrait revenir en arrière – ce qui est un risque pourtant évident lorsqu’on se rend odieux comme il le fait.
Il est donc trop tard pour corriger les choses et essayer de se justifier, comme il le fait, ne répondant d’ailleurs que partiellement et évitant le sujet principal en premier lieu, choisissant opportunément de répondre à ce qui l’arrange avec un brin de désespoir, sentant qu’il perd le contrôle des choses. « Non, ce n’est pas vrai. Si je ne te respectais pas je n’aurais pas essayé…essayé de… » Essayer quoi, précisement, d’ailleurs ? A part échouer, Yaxley n’a pas fait grand-chose et il était pourtant évident que la situation ne pouvait pas convenir – au fond, il n’a fait que retarder pour mieux sauté. Paniqué, affolé, il manque tout de même soudainement de mots, ce qui est rare chez lui, ce qui le conduit à s’exclamer avec colère : « Ah, je n’en sais rien, voilà, tu es contente ? Salazar sait que tu n’es pas comme elles. Mais je n’en sais rien. » C’est peut-être la chose la plus honnête qu’il dira de la soirée – trop tard, là encore. Et comme il ne veut pas en rester là, il ajoute froidement : « J’ai fait ce que j’ai pu. » Ça ne veut rien dire, ce n’est pas une excuse, et c’est assez détestable. Qu’importe. « Mais je suis sûr que Caelum fera mieux. »
Un instant, ils se défient du regard, avant que Rose ne lui tourne le dos définitivement. De son côté, il se contente d’un froid : « Je ne comptais pas rester de toute façon. » Sans un regard en arrière, il franchit le feu de la cheminée en indiquant le manoir Yaxley. Arrivé dans le grand hall, il se sent étrangement vide. Époussetant la suie sur les manches de sa veste méticuleusement, Yaxley reste un instant sur place, regardant le hall sans le voir. Une étrange tristesse l’envahit, et lentement, il se tourne vers la cheminée, envisageant un moment de la passer en sens contraire, comme s’il pouvait conjurer le sort. Mais il n’y a rien à faire, lui susurre une voix logique quoique désagréable au fond de son esprit. Il soupire doucement : « Ah, mais quel imbécile. » Puis, jetant un œil à sa montre, il constate qu’il n’est pas si tard que ça. C’est l’occasion rêvée de passer à l’Emerald’s. Il n’a pas beaucoup d’autres possibilités, de toute façon.