Robin,

Je ne sais pas trop comment faire ça, alors je te prie par avance d’accepter mes excuses si c’est maladroit, malvenu, ou trop tôt : tu n’auras qu’à me le dire, et je me le tiendrais pour dit. Ce n’est pas mon intention en tout cas. Pour tout dire, je crois que je voudrais juste réussir à te proposer qu’on se voit de la manière la plus simple possible et que je ne sais pas trop comment m’y prendre.  

Bref, je vais essayer de faire simple, justement, et de dire les choses sans trop de détours. J’ai réalisé l’autre jour que tu n’étais jamais venue chez moi, et je crois que cette fois, c’est plus que mon tour de t’inviter. Si l’allée des Embrumes et la boite à chaussure qui me sert d’appartement ne te font pas trop peur, est-ce que ça te plairait de venir diner un soir ?

A bientôt j'espère,

Thorn

Robin,

A vrai dire je me demande si je ne suis pas plus surpris par la teneur de ta réponse plutôt que par le délai en lui même, et je ne sais pas trop bien si je sais quoi dire. Je me demande si je n'ai pas plus de questions que de réponses, maintenant. Au demeurant, il y avait et il y a toujours de ça dans ma proposition. Peut-être que j'ai eu peur aussi que tu vois, justement, à quel point la situation avait changé, ou ce que j'avais pu devenir. Peut-être que je ne voulais pas non plus perdre l'amitié qu'on avait, et je ne le veux toujours pas dans tous les cas.

Bref, je suis content que tu acceptes, je ne crois pas que nous pourrions aller bien loin par lettre de toute façon. Vendredi soir t'irait ? Quant à l'adresse, c'est au 7 allée des Embrumes (je te raccompagnerai si tu ne veux pas repasser par les cheminées au retour : le cout avantageux du loyer  est, je l'admets, un peu contrebalancé par la localisation).

J'attendrai ton hibou pour confirmer,

A bientôt,

Thorn

Ce message, dicté par téléphone à Finn et transmis à Robin par son intermédiaire, se trouve être assez différent du brouillon préparé par Rafa.

Robin,

Je regrette de ne pas pouvoir être présent à notre rendez-vous mais je tenais à te dire que je suis vraiment content de t’avoir croisée l’autre jour. Je ne pensais pas que nous aurions une conversation et encore moins que tu me proposerais de nous revoir et ça a été une très bonne surprise pour moi. Je sais que je me suis comporté comme un salaud et j’aurais compris que tu ne veuilles plus entendre parler de moi. Je ne vais pas essayer d’expliquer à distance pourquoi j’ai réagi comme ça, mieux vaut que je le fasse de vive voix lorsque je rentrerai, si ça t’intéresse.
J’espère que tu ne m’en veux pas trop de ne pas être rentré à temps et que mon patron ne te posera pas dix mille questions (il est curieux comme un pot de chambre, tu verras).
Je pense être de retour en Angleterre d’ici quelques jours. Si tu es disponible mercredi prochain, j’espère être revenu, nous pourrions peut-être prendre un verre ?
Je t’enverrai un hibou quand je serai rentré en Angleterre.
(à cet endroit, la dictée a été plus difficile, l’auteur de la lettre hésitant entre plusieurs formules affectueuses ou plus formelles avant d’y renoncer)

Rafael

Robin,

Me voici de retour à Londres, et je ne perds pas de temps pour t’envoyer ce message. Je ne suis pas très doué pour écrire et surtout pour écrire ce genre de chose, mais je voudrais que tu saches que je suis vraiment impatient de te revoir. J’étais surpris de te croiser l’autre jour au Chaudron Baveur et j’ai dû avoir l’air d’un idiot incapable d’aligner deux mots, mais le fait est que j’ai vraiment envie de te parler. De toute façon, tu as des choses à me dire et moi aussi, je dois t’expliquer certaines choses. Ce n'était pas facile l’autre jour, entre deux portes, mais il faut qu’on discute (et je te promets de ne pas prendre la mouche comme l’autre fois)

Dis-moi quand tu peux te libérer et je viendrai t’attendre sur Charing Cross Road ; de mon côté, je peux être disponible facilement car mon patron m’a dit qu’il m’accordait tout le temps nécessaire pour ce rendez-vous, n’importe quel jour. Je crois que lui aussi a été content de faire ta connaissance, et que maintenant il se prend un peu pour une bonne fée…

J’espère te lire bientôt.

Bien à toi.

Rafael

Ce soir à sept heures ? Je t'attends devant le Chaudron Baveur, de mon côté. On peut aller dîner quelque part si tu veux.

Confirme-moi que l'horaire te convient.

A ce soir !

Rafael