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 L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn

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Robin Hammond
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Message#Sujet: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeDim 4 Juil - 18:01

❝Rafael & Robin feat. Hawthorn ❞L'autre côté du miroirL’été 1948 est probablement un des meilleurs que Robin ait passé. Son retour en Angleterre lui a permis à la fois de renouer avec sa famille et ses amis. Quoique ce ne soit pas exactement le travail dont elle rêvait la jeune femme est ravie d’être enfin dans la vie active et de sentir qu’il y a un but bien précis à ses journées. Ajoutons à ça le retour de Rafael dans sa vie et les choses sont parfaites du point de vue de la jeune femme.

Bien entendu, tout n’est pas réellement rose. Il reste cette histoire de Sorcière Hebdo et l’affreuse soirée au restaurant qui a suivi. Du comportement de Thorn, comme celui de Rudolf - elle n’attendait rien de Gwen - elle n’a pas manqué d’être horrifiée. Sagement, parce que la soirée lui a laissé un goût amer, la jeune femme a préféré mettre l’évènement de côté. Elle y pensera plus tard, se dit-elle, quand les choses se seront tassées et qu’elle sera plus à même de dépêtrer ce qu’elle ressent.

En attendant, elle va rejoindre Rafa au Ministère qui sort d’un nouveau cours de transplanage. Robbie sait à quel point le jeune homme déteste ces leçons, mais les choses semblent avancer doucement, quoique probablement pas assez rapidement aux yeux de l’ancien poursuiveur. Arrivée en avant, elle descend au second étage, profitant de l’occasion pour dire bonjour à son oncle. Quoique occupé - il l’est toujours - il la reçoit avec le sourire et elle passe une vingtaine de minutes dans son bureau avant de prendre congé sous prétexte qu’elle rejoint des amis. Ce n’est pas tout à fait faux, mais la jeune femme préfère employer le pluriel plutôt que le singulier. Son oncle ne travaille pas à la Police Magique pour rien et nul doute qu’il serait capable de la faire suivre s’il pensait qu’elle voyait quelqu’un.

Une fois sortie du bureau de l’oncle Nobby, elle prend de nouveau l'ascenseur direction le département des transports magiques. Arrivée au sixième étage, elle est juste à temps pour voir O’Riordan sortir de la pièce où il a cours. Elle lui offre un sourire radieux, de bonne humeur juste en le voyant, mais s’abstient de l’embrasser ou de lui prendre la main. Ils ont convenu que pour éviter à Robin des ennuis inutiles, ils seraient discrets dans les lieux publics les plus connus du monde sorcier.

Un sacrifice qui n’en est pas vraiment un puisque, jusqu’à présent, la jeune femme a toujours accepté d’aller explorer le monde moldu plutôt que de rester de son côté de la barrière. Quelque chose qu’elle aimerait changer aujourd’hui. Alors qu’ils entreprennent de sortir du bâtiment, elle explique sa présence :

- Je suis arrivée en avance, j’ai été dire bonjour à mon oncle. Je t’avais dis qu’il travaillait ici ? C’est le directeur de la Police Magique. Il est né-moldu, comme toi, ajoute-t-elle avec une certaine fierté dans la voix sachant à quel point il a été compliqué pour son oncle d’obtenir un poste aussi prestigieux.

Une fois sur le Chemin de Traverse, c’est un peu timidement que la jeune femme se tourne vers son compagnon.

- Est-ce que tu m’en voudrais terriblement si je te proposais de rester de ce côté-ci pour aujourd’hui ? A la base, on aurait déjà dû le faire il y a quelques semaines, ajoute-t-elle avec un sourire mutin. Un peu plus sérieuse, elle continue : Je sais que tu n’aimes pas trop le monde sorcier, mais j'aimerais bien te montrer qu’il n’y a pas que du négatif. Il y a moi déjà. Mais si ça te met mal à l’aise, on ne reste pas, promet-t-elle.
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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeJeu 8 Juil - 13:39

L'autre côté du miroirRobin & Rafa (ft. Hawthorn)

-Vous ne vous en rendez pas compte, monsieur O’Riordan, mais vous avez fait de gros progrès.

Fin de la sixième leçon. L’instructeur, voyant la mine déconfite de Rafa, s’emploie, avant de le quitter, à lui remonter le moral. Il n’obtient en retour qu’une moue dubitative, tandis que son élève remet sa veste, pressé de partir.

-Je vous revois mardi prochain, d’accord ? Et n’oubliez pas, Destination, Détermination, Décision !

Ouais, ouais. Et puis aussi Décontraction, pendant qu’on y est, Décompression, Damnation, Divination, et aussi Décoction. Rafa garde pour lui cette réplique, promet qu’il se remémorera les fameux 3D aussi souvent que possible, et file. Enfin. Cette heure de leçon lui a paru interminable - comme à chaque fois, d’ailleurs. Peut-être parce qu’apprendre le transplanage le gonfle assez prodigieusement. Ou alors parce qu’à l’issue de ce cours, il a rendez-vous, comme après chaque leçon, avec Robin Hammond. Lorsqu’il quitte le Cohan pour se rendre à ses cours, Callahan lui adresse toujours un encouragement du style “vas-y petit, t’es le meilleur, ça va le faire”, sans que Rafa sache s’il fait allusion au transplanage ou à son idylle avec la jeune femme. Le fait est qu’en six leçons et plusieurs rendez-vous, il n’a encore ni réussi à transplaner d’un seul centimètre, ni conclu avec Robin ; le patron doit trouver que ça tarde, sur les deux plans. Pour autant, Rafa n’est même pas pressé de franchir ce pas avec Robin. Pour la première fois de sa vie, il se retrouve à draguer une fille dans un autre but qu’une simple partie de jambes en l’air. Ça lui fait un peu peur, d’ailleurs, quand il analyse le truc. Alors il s’efforce de ne pas trop analyser, et de laisser les choses se faire.

Elle est là quand il sort de la salle où il a pris sa leçon, et rien qu’à voir son sourire, il oublie l’heure frustrante qu’il vient de passer. Aucune fille ne lui avait jamais fait cet effet. Il la salue très poliment, sans qu’aucun indice dans leur comportement puisse laisser croire qu’ils sont davantage que de simples amis, et les voilà partis. Il a un rire quand elle dit qu’elle est arrivée en avance - ça ne lui ressemble tellement pas - mais la plaisanterie un peu vache qu’il allait lui servir en réponse lui reste en travers de la gorge. Alors comme ça, elle est la nièce du chef de la police magique. Tous les voyants d’alerte du mafieux qu’il est passent au rouge, d’un coup. Résistant à l’envie de décamper sans laisser d’adresse, il tente, sans succès, de se réjouir de ce qu’il vient d’apprendre :


-Oh, vraiment ? c’est bien, c’est très bien. Ça n’a pas dû être facile pour lui.

L’arrivée devant les cheminées de l’Atrium le dispense d’en dire plus. Les deux jeunes gens prennent la direction du Chaudron Baveur, comme toujours, mais une fois dans le pub, Robin prend résolument la direction du côté sorcier. Rafa hésite un instant, puis se raisonne ; après tout, il ne risque pas grand-chose à la suivre. Son flic d’oncle est au travail, et quant à lui, plus personne ne le connaît côté sorcier.

-Pas de problème, je suppose que puisque tu m’as suivi côté moldu, je ne peux pas te refuser de te suivre ici. Normalement, je devrais faire un peu moins de découvertes que toi, mais ça fait tellement longtemps que je ne suis pas venu…

Il a bien refait quelques incursions, toujours brèves, dans le quartier sorcier, mais sans prendre le temps de prêter attention à quoi que ce soit. Son credo a toujours été : le moins de contacts possible avec le monde magique. Tout ça pour s’amouracher d’une sorcière, il fallait le faire. Callahan hurle de rire dès que le sujet est abordé, d’ailleurs - alors qu’il ferait bien de balayer devant sa porte à ce sujet, mais c’est un autre débat. Avec un grand sourire et un accent californien un peu outré, Rafa reprend :

-J’imagine que nous ne sommes que de simples amis, n’est-ce pas ? Alors pour tout le monde je suis un ami rencontré à Los Angeles, en visite en Angleterre pour la première fois et ignorant tout de ce pays. Je te suis, ma guide.

Pour coller à son personnage d’américain forcément un peu extravagant, il ôte sa cravate qu’il fourre dans sa poche, et enfile ses lunettes de soleil. C’est vraiment là-bas qu’il a pris l’habitude d’en porter, et en Angleterre, ce n’est pas encore entré dans les mœurs - encore moins chez les sorciers. À bien y regarder, ils semblent n’avoir pas changé d’un iota depuis qu’il a fait sa première visite sur le Chemin de Traverse, quinze ans auparavant. Toujours les mêmes robes, les mêmes chapeaux. Rien que de les voir, il a envie de se barrer. Faut-il qu’il aime Robin pour accepter de la suivre dans ce bled à la con.


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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeJeu 8 Juil - 23:47

❝Rafael & Robin feat. Hawthorn ❞L'autre côté du miroirIl n’en faut pas beaucoup pour donner le sourire à Robin, mais voir Rafa est assurément un des moyens qui marchent le plus efficacement en ce moment. Sachant à quel point il déteste ses cours de transplanage, elle est toute prête à distraire son compagnon et le mettre de bonne humeur. Il ne lui a pas fallu longtemps pour comprendre que Rafael est un râleur né et que pour lui ça fait à la fois office de sport, mais également de style de vie. Evidemment, parce qu’il est toujours dans un bon jour lorsqu’il est en sa compagnie, elle n’a jamais vu l'étendue de son talent en ce domaine, si bien qu’elle se contente de trouver ça adorable.

Sa présence dans les couloirs du Ministère ne doit pas manquer de l’étonner. Après tout, la jeune femme est célèbre pour son absence de ponctualité et c’est probablement le premier rendez-vous où elle arrive enfin à l’heure. Un exploit qu’elle n’est pas certaine de pouvoir réitérer aussi espère-t-elle que l’irlandais ne compte pas trop dessus.

Bavarde - comme souvent - elle lui explique le détour qu’elle n’a pas manqué de faire par le deuxième étage pour dire bonjour à son oncle et approuve lorsqu’il souligne que ça n’a pas dû être facile pour celui-ci.

- Oh non, pas du tout. Tu sais comment peuvent être les sang pur, déclare-t-elle tout en essayant de garder un minimum de nuance pour ne pas tous les mettre dans le même panier. L’idée même qu’un homme comme mon oncle puisse diriger leur force de police les met hors d’eux. Enfin, ça ne l’empêche pas de faire de l’excellent travail. Il s’occupe de l’affaire Yaxley, je ne sais pas si tu en avais entendu parler. Probablement pas quand j’y pense. C’est une mondaine qui a été enlevée il y a un mois, je crois. Quoiqu’il en soit, je sais qu’il essaie de trouver les coupables, mais sans trop de succès pour le moment alors je ne le vois pas beaucoup.

En général, elle fait toujours attention à l’expression de Rafa. Robin aime son visage et le sourire qu’il a quand il la regarde. Elle se sent chanceuse de pouvoir se promener à ses côtés, consciente qu’elle est jeune et qu’il pourrait avoir mieux qu’elle. Pourtant, cette fois-ci, elle ne remarque pas son changement d’expression quand elle évoque Nobby. Il faut dire qu’elle a un plan derrière la tête et que celui-ci consiste à les faire rester dans le monde sorcier.

Quoiqu’ils n’en aient pas parlé en détail, Robbie imagine sans peine le calvaire qu’à dû être Poudlard pour le jeune homme. Le monde sorcier n’a pas le même attrait pour lui que pour elle. Quand ellle repense à cet échange qu’ils ont eu dans les cuisines de Poudlard après son saut dans le lac, elle se dit que son choix de carrière était moins motivé par la passion que par la nécessité de quitter un monde dans lequel il ne trouvait pas sa place.

De son côté, la juriste ne prétend pas pouvoir effacer les mauvais souvenirs ou même changer la vision de son monde, mais elle aimerait au moins pouvoir en partager les bons côtés et créer un lien. Aller dans le monde moldu ne la dérange pas, bien au contraire, elle le trouve tellement grand, diversifié, les gens y ont l’air si libres qu’elle ne peut pas s’empêcher de ressentir un petit sentiment d’envie quand elle y va. Dans le fond, ne veut-elle pas montrer les bons côtés des sorciers à Rafa pour effacer ce sentiment un peu dérangeant qu’elle ressent ?

Peu habituée à faire ce genre d’introspection, la jeune femme se contente de témoigner son vif plaisir à l’idée de rester de son côté. Un rire lui échappe en voyant Rafa mettre ses lunettes de soleil et prendre un horrible accent de L.A. Elle préfère largement l’accent irlandais à couper au couteau qu’elle l’entend parfois prendre quand il s’enthousiasme pour quelque chose.

Elle se met sur la pointe des pieds et pique les lunettes au vol pour les poser sur son nez, tirant discrètement la langue au jeune homme. A les voir, même s’ils n’ont aucun gestes déplacés l’un envers l’autre, on ne peut pas douter que quelque chose se passe entre eux et il n’y a bien que les deux amoureux pour ne pas voir à quel point c’est visible pour qui leur prête attention.

- Comment ça me va ?, demande-t-elle. Il faudrait que j’en achète la prochaine fois. C’est tellement pratique !

Ils passent devant Eeylops, Wiseacres, Fleury & Bott, Pirouette et Badin pour arriver près du magasin d'accessoires de Quidditch. Robin s’arrête devant la boutique et désigne un balai d’un signe de main avant de commenter :

- Ils ont reçu notre dernier modèle. C’est un ami qui l’a dessiné ! Ça te dirait de remonter sur un balai, ? demande-t-elle. D’un air taquin, elle ajoute : Enfin, je me demande si tu sais encore voler. Je te battrais sûrement, je suis devenue plutôt bonne, tu sais.

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeMar 20 Juil - 15:57

L'autre côté du miroirRobin & Rafa (ft. Hawthorn)


Et hop, comme par magie : les lunettes de soleil n’ont pas passé plus de trois secondes sur le nez de Rafa qu’elles ont disparu, chipées par une Robin plutôt fière de son coup. Le jeune homme renonce à récupérer son bien, et il commente avec un sourire - et plus aucune trace d’accent californien :

-C’est pas mal, mais elles sont un peu grandes. Il te faudrait un modèle pour femme. La prochaine fois qu’on va de l’autre côté, si tu veux, on essaiera de t’en trouver.

Elle garde les lunettes quelques secondes, puis finit par les rendre à Rafa qui les remise dans la poche de sa veste ; inutile de se faire remarquer alors qu’il a déjà l’impression qu’on ne regarde qu’eux. Il ne se rend pas compte que si lui est un parfait anonyme, la jeune miss Hammond est connue dans le quartier, et que ses faits et gestes doivent intéresser certaines personnes. La voir se promener, et se comporter si familièrement, avec un jeune homme doit constituer une sorte d’événement. Bien sûr, ils tâchent de n’avoir l’air que d’une simple paire d’amis, mais des détails les trahissent, comme l’épisode des lunettes, ou certains regards un peu trop appuyés.

Doucement, ils se mettent à remonter la rue ; contraint et forcé de prendre son temps, Rafa observe les vitrines, sans parvenir à renouer avec l’émerveillement de ses onze ans. Il s’est passé trop de choses depuis cette époque. Comment admirer les hiboux, les chaudrons, les robes de sorciers, en sachant que ce monde ne veut pas de lui ? Lorsqu’il est venu dans cette rue pour la première fois, il ignorait cela. L’école avait dépêché un professeur pour le chaperonner, et la sollicitude de l’enseignant lui avait presque donné l’impression que sa venue dans le monde magique était attendue. L’illusion n’avait guère duré. Dès le voyage en train, le premier septembre suivant, des réflexions sans appel sur “les enfants de moldus” avaient entamé l’enthousiasme du gamin. Et la suite n’avait fait que confirmer cette désagréable impression : il y a eux, et les autres, et moi je suis un des autres.

C’est un sourire un peu amer qu’il adresse à Robin lorsqu’ils s’arrêtent devant le magasin d’accessoires de Quidditch. Ses réflexions l’ont mené loin, dans des secteurs pas franchement gais. Poliment, il jette un coup d’oeil au balai, tout en songeant qu’il est loin de pouvoir en apprécier les qualités techniques, et répond :


-Oh, je suis sûr que je devrais y arriver. C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas…

Elle le regarde d’un drôle d’air, et il finit par comprendre ce qui cloche.

-Tu sais, les vélos. On en a vu dans la rue. Eh bien on dit qu’une fois que tu sais en faire, tu ne peux plus jamais oublier. Même si tu passes cinquante ans sans monter sur un vélo. Ça revient tout seul.

Tout en parlant, il se dit que ça pourrait être drôle de dégoter un biclou et d’emmener Robin en balade. Un tandem, tiens. Il doit y avoir des loueurs à Hyde Park, et puis… Son sourire se fait moins triste en pensant à ce qu’ils pourront faire la prochaine fois qu’ils iront côté moldu. On y est tout de même plus libre, et personne ne vous juge. Pas comme sur ce Chemin de Traverse où tout le monde connaît tout le monde. Sans y penser, Rafa effleure du bout des doigts la main de la jeune femme, tout en reprenant :

-Pourquoi tu me demandes ça, d’ailleurs ? Tu veux m’emmener en balade pour m’éblouir de tes talents ? Ou tu veux voir si je suis toujours ce super joueur sans lequel l’équipe de Poufsouffle était vouée à disparaître ?

C’est ce que la petite Robin avait essayé de lui faire croire, lorsqu’il lui avait appris qu’il quittait l’équipe. Et puis l’équipe s’était fort bien remise de son départ, preuve supplémentaire que sa présence était totalement dispensable. C’était tout de même gentil à elle d’avoir essayé, se dit-il en souriant à ce souvenir. Il n’avait pas tellement d’occasions de se sentir soutenu et même apprécié, à l’époque, mais il n’avait pas - il s’en rend compte maintenant - apprécié à sa juste valeur cette preuve d’amitié. Tout son esprit à ce moment-là était tendu vers le jour où il quitterait enfin Poudlard, de sorte qu’il n’y avait pas de place pour autre chose. Sentant la mélancolie revenir, il secoue la tête comme pour la chasser, et suggère :

-Tu veux qu’on aille prendre un verre ?

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeMer 21 Juil - 19:00

❝Rafael & Robin feat. Hawthorn ❞L'autre côté du miroirQuoiqu’elle ne voudrait pour rien au monde le laisser paraître, Robin est un peu déçue de la façon dont leur visite sur le Chemin de Traverse tourne. C’est probablement égoïste, elle en a conscience, mais elle ne peut s’empêcher de ressentir cette petite pointe de déception qui ne la quitte pas depuis tantôt. Dans le regard de son compagnon, elle aurait voulu voir la même joie que celle qui l’anime quand elle découvre son monde. Un vœu pieu puisque Rafa et le monde sorcier ont un passif qu’elle ne saurait effacer. De son monde, il n’a vu que les pires côtés et finalement est-il indispensable qu’elle en change sa vision ? En un sens, pour elle, c’est important parce que quoique leur rendez-vous soient très agréable, elle sait que s’ils doivent continuer à se voir, viendra un moment où le temps de la découverte ne suffira plus à les émerveiller et qu’il faudra s'apprécier pour ce qu’ils sont. Or, si Rafa déteste à ce point le monde sorcier, comment pourra-t-il l’apprécier elle lorsqu’elle aura perdu sa nouveauté et sa candeur face au monde moldu.

Ce genre d’insécurité ne lui ressemble pas. Depuis son enfance, elle a toujours montré une grande confiance en elle, mais force est de constater que ses craintes ont peut-être plus de fondement qu’elle ne le voudrait. Alors qu’ils passent devant la célèbre boutique de Quidditch du Chemin de Traverse, elle voit bien que, même ça, peine à intéresser l’ancien joueur. Il s’intéresse poliment à la vitrine, mais Robin, rompue à l’exercice, sait quand un homme est intéressé par la marchandise et ce n’est pas son cas.

Un instant, elle reste interdite, comme souvent lorsqu’il fait référence à des appareils qu’ils n’utilisent que dans son monde. Si Robin apprend, et vite, il lui faudra encore longtemps pour pouvoir prétendre maîtriser les subtilités d’un monde qu’elle n’a jamais fréquenté. De son côté, Rafa semble définitivement avoir mis son existence de sorcier sur le côté et la jeune femme se demande à quel point il utilise encore la magie.

Revenant au quidditch, la honte lui colore les joues quand il évoque la façon dont, les larmes aux yeux, elle a tenté de le dissuader de quitter l’équipe de leur maison. Elle se tord les mains et tente un petit rire, mais gênée, n’ose pas le regarder tant elle se rappelle la scène avec acuité.

- Tu n'es pas charitable, lui fait-elle remarquer. On ne devrait jamais se moquer des chagrins d’une enfant. Chagrin d’amour plutôt, mais même elle n’est pas assez franche pour l’avouer à haute voix quoiqu’il l’ait probablement percé à jour depuis longtemps. A cet âge là, tout te paraît dramatique, mais je maintiens que tu étais un très bon joueur. C’était ridicule d’arrêter en plein milieu de l’année comme ça.

A présent, Robin se doute bien qu’il avait ses raisons Elles étaient légitimes et en un sens n’est-ce pas elles qui lui ont permis de partager ce moment privilégié en sa compagnie ? Probablement, mais la jeune femme n’est pas assez mesquine pour s’en réjouir et dans le fond, peut-être aurait-elle préféré qu’ils n’aient pas été victime de ce qu’elle suppose être des brimades assez fréquentes durant sa scolarité.

Le sujet reste en suspend un moment, Robin ne sachant pas trop quoi ajouter. Parce qu’elle ne veut pas que sa déception ne la rende amère, elle préfère laisser tomber le sujet. A quoi bon remuer le passé. Dans le fond, Rafael ne lui a jamais rien confié et elle ne fait que supposer ce qui a bien pu se passer. En attendant, autant profiter de l’après-midi comme ils le peuvent. Ce n’est pas souvent qu’ils ont l’occasion de se voir et la juriste est bien décidée à en profiter au maximum. Renonçant à la tentation de lui prendre la main, elle accepte avec enthousiasme sa proposition d’un verre. Les trois balais étant trop fréquentés à son goût; elle préfère aller se perdre dans les petites rues attenantes au Chemin de Traverse où elle les sait moins susceptibles de croiser une de ses connaissances. L’intérieur du Lion”s Lair est agréable, peu fréquenté et leur donne l’occasion de dénicher un coin tranquille où ils ne seront pas dérangés. C’est du moins ce que pense la jeune femme, quand, leurs boissons en main depuis une quinzaine de minute, elle lui vole un baiser. Il ne faut que quelques secondes pour la détromper quand elle sursaute en entendant une voix familière dire :

- Robin ?

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeJeu 22 Juil - 23:29



L'autre côté du miroir
Rafa, Robin & Hawthorn
Un franc succès pour le dernier prototype de balai présenté au banc d’essai pour le bureau des ingénieurs de chez H&A. Il n’en fallait pas plus au chef de service, John Birch, pour inviter toute son équipe à boire un verre avec lui au Lion’s Lair et à prendre leur après-midi. Voilà donc comment Hawthorn a atterri dans ce pub plutôt calme du chemin de Traverse, qu’il évite d’ordinaire parce qu’un des huissiers du Magenmagot qui le poursuit y a ses quartiers et y déjeune fréquemment. Mais c’est le cœur de l’après-midi et il n’y a pas grand monde, il peut se permettre de respirer et de faire une pause. Il a pour règle de ne jamais refuser un verre qu’on lui offre, et puis de toute façon, il est assez content de ce succès : le balai étant tout de même le sien à l’origine, du moins il vient de son idée, il espère que Birch, qui partira à la retraite bientôt, suggérera son nom pour le remplacer. Au fond, l’ingénieur ne désespère pas encore de réussir honnêtement à gravir les échelons – tu ne devrais pas avoir à faire ça, lui souffle une voix mauvaise - et à finir par récupérer le contrôle de H&A – ta propre société, lui souffle la même voix, allons, tu te temps compte ! - honnêtement. Que tout ce plan foireux avec les mangemorts soit un mauvais rêve. Hélas, il doit passer voir Rory Callahan, qui le terrifie, mais qui a accepté de lui prêter un peu d’argent juste parce qu’il est mangemort – tu vois que Reha avait raison – et ça ne fait que rappeler à Hawthorn que son cauchemar est bien réel.

C’est en se levant pour traverser le bar et se diriger vers ce rendez-vous peu agréable que Avery fait une autre rencontre qui ne lui en reste pas moins en travers de la gorge. Robin. Avec un type qu’il ne connait pas, mais qui porte décidément un drôle de costume, qui serait bien plus adapté au monde moldu. Ça, sur le moment, Thorn ne le remarque pas. Non, le mangemort ne voit qu’une chose à propos de Rafael O’Riordan : que cet inconnu embrasse présentement la fille qu’il espérait garder pour lui, sa bouée de sauvetage, son seul plan pour à la fois sortir de la misère et se faire apprécier des mangemorts. Parfois, Hawthorn regrette de ne pas simplement pouvoir fréquenter Robin pour ce qu’elle est, sans arrières pensées. Si les choses étaient différentes, ce serait possible ; si elles l’étaient, il aurait sans doute simplement redécouvert une gamine qu’il connaissait et qui est devenue une jolie jeune fille, et quelqu’un de bien. Sur le moment, cependant, il n’a pas ces scrupules, il ne pense vraiment pas à ça.

C’est qu’en réalité, le mangemort est mortifié. Au point de resté un instant figé sur place, articulant avec surprise un simple « Robin ? » un peu interdit. Il ne sait plus très bien quoi dire, à l’instant T, les bras ballant devant leur table.  Il faut décider quoi faire, quoi dire ; il ne sait pas, sur le moment. Alors, parce qu’il ne veut pas qu’elle voit que ça l’affecte : « Ça pour une surprise, je te pensais en congé ! » L’ingénieur voit bien qu’il est de trop, pourtant. Mais il ne veut pas paraitre déçu, ce qu’il est, pourtant, alors il essaye de paraitre beau-joueur. « Désolé, je suppose que je tombe encore au mauvais moment, comme la dernière fois…tu ne m’en veux pas trop, d’ailleurs, j’espère ? » Il sourit, toujours debout, réfléchissant à toute vitesse pendant qu’il parle. Son plan tombe à l’eau très brutalement. Il l’avait cru sensible à ses manœuvres et qu’elle n’était pas tout à fait indifférente à la cour qu’il lui faisait, au point de se prendre au jeu, car c’était plutôt amusant, ce qui ne gâchait rien, d’autant plus qu’il apprécie réellement Robin, ce qui lui facilite la tâche. S’est-il trompé à ce point ? Il faut croire. Il est aussi mortifié parce qu’elle lui a menti ; difficile d’ignorer, à la dégaine de ce type, qu’en fait d’ami né-moldus, c’était de lui qu’elle parlait. Et ça aussi, ça atteint Thorn d’un drôle de manière. Ce n’est pas seulement qu’elle ne veut pas de lui, c’est qu’il ne comprend pas pourquoi Robin ne lui a pas fait confiance. Se doutait-elle de ses plans ? A-t-elle compris et voulu éviter de l’éconduire pour qu’ils restent amis ? Ou est-ce tout simplement qu’elle se doute que ce genre de fréquentation ne plaira pas à son père ? « Je n’avais pas compris que quand tu parlais de tes amis nés-moldus, tu parlais d’un ami en particulier, tu te fais cachotière !  » Il faut en apprendre plus, décide Thorn en lui laissant le bénéfice du doute, mais en pariant pour la dernière option. Car le petit ami – puisqu’il faut l’appeler ainsi – de Robin, qu’il dévisage à présent sans vergogne, ne lui revient pas. D’abord, il lui semble le connaitre, mais il ne sait pas d’où. Quidditch, peut-être ? Il suit à l’occasion les matchs des équipes de Poudlard ; c’est comme ça qu’il a repéré Gwen. En tout cas, ce n’est certainement pas un joueur d’une équipe, il le reconnaitrait, et ça l’agace. Ensuite, ce n’est pas vraiment le fait qu’il soit né-moldu, ou que manifestement il passe du temps dans le monde moldu – quoique, c’est déjà quelque chose en soi : le monde moldu lui semble mystérieux et Hawthorn s’en méfie – vue la manière dont il s’habille. Non, c’est qu’il a quelque chose de tous ces types un peu louches qu’on trouve chez les prêteurs sur gage et qui sont prêts à vous rançonner l’argent que vous avez péniblement réussi à obtenir. Une population que Thorn connait bien, malgré lui, et qu’il n’apprécie guère. Si ce n’est peut-être qu’une impression, nul doute que ça ne plairait pas à Setor, qui n’apprécie guère le monde moldu. Comme ne rien dire plus longtemps serait perçu comme impoli, et que pour le moment, il n’a pas le choix que de composer et d’enterrer sa frustration au plus profond de lui-même, Avery reprend poliment la parole en adressant quelques mots à Rafa. « Mais je manque à toutes mes manières, excusez-moi. » Pas moyen de faire autrement que d’engager la conversation, même si clairement, il est échaudé et un peu sur la défensive sans même savoir s’il a vraiment envie d’aller ou non au conflit. Essayant de faire un bon mouvement, quitte à remettre en place une stratégie plus tard, pour au moins ne pas se fâcher avec Robin, il tend une main décidée à Rafael : « Hawthorn Avery, enchanté. J'étais un ami d'enfance du frère de Robbie. On se connait bien, elle a du vous parler de moi. » Manière de s’imposer aussi dans le paysage.
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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeVen 23 Juil - 0:42

❝Rafael & Robin feat. Hawthorn ❞L'autre côté du miroirOn irait difficilement traiter Robin Hammond de gourgandine, mais pourtant, même elle peut céder au péché de la chair. Elle le fait d’ailleurs avec une certaine délectation. Dans le fond, elle reste une jeune femme de vingt-deux ans qui découvre les affres de l’amour, mais également de l’attirance physique. Quoiqu’elle n’ait aucune notion - en bonne sorcière qu’elle est - de ce qu’est l’église, le péché et toute la litanie que l’église sert à ses brebis égarées, elle trouve tout de même que c’est faire pénitence que de passer une après-midi avec Rafael sans même pouvoir échanger ne serait-ce qu’un baiser. Puisqu’ils sont seuls, au diable la pudibonderie, elle initie le mouvement en toute innocence sans se soucier de pour qui elle pourrait passer. Son compagnon est loin d’être farouche et il est probablement aussi heureux qu’elle de se retournement de situation.

Sa contrariété est donc évidente quand ils sont interrompus par une voix familière que Robin ne s'attendait pas à trouver ici. Elle a un mouvement de surprise, sa main dans celle de Rafa, elle s’écarte un peu de son compagnon, mais sans le lâcher pour autant. Si Thorn sait jouer la comédie, ce n’est pas le cas de la jeune femme et la surprise se lit sans peine sur son visage quand elle salue son ami et collègue.

- Thorn, je ne m’attendais pas à te voir ici. Je ne savais pas que tu fréquentais le Lion’s Lair.

Nul doute qu’elle aurait changé de destination si elle l’avait su. Quoiqu’elle n’ait pas envie de l’admettre, la juriste est en train de regretter d’avoir insisté pour rester dans le monde sorcier. Il y a décidément moins de contrariété du côté moldu. Du reste, elle n’a pas vu Hawthorn depuis l’affreux dîner qu’ils ont partagé avec Gwen, Glynnis et Rudolf. Une expérience on ne peut plus désagréable que Robin n’a aucune envie de recommencer. De cette histoire, elle n’en a pas parlé à Rafa. Elle s’est dit que c’était inutile, mais puis que son ami l’évoque, Robbie se demande si elle n’aurait pas mieux fait de lui raconter.

En réalité plus contrariée qu’elle ne veut bien l’admettre, la jeune femme décide que ce n’est pas le lieu ni le moment d’en parler. Pour dire quoi après tout ? C’était un combat de coq qui ne la concernait pas - du moins le croit-elle - et elle n’était qu'un prétexte pour évoquer cette pomme de discorde qu’est Gwendolyn.

- Oublions cette histoire veux tu ? Cette soirée était ridicule et je préfère qu’on n’en parle plus et oublier le rôle que tu as joué par égard pour notre amitié. D’un ton qui se veut plus aimable, elle reprend : j’espère que Gwen va bien, elle devait être contrariée de voir votre soirée en amoureux se transformer en pugilat. J’espère qu’elle ne t’en a pas trop tenu rigueur.

Ce qui serait particulièrement grossier de sa part compte tenu que la jeune femme a une bonne part, elle aussi, de responsabilité dans le fiasco que fut cette soirée. Si elle reste aimable devant Thorn, sa main serre celle de Rafa un peu plus fort. Robin peut oublier une soirée désagréable, mais elle ne peut pas pardonner à Gwen de s’en être prise à Glynnis comme ça. Loyale envers ses amis, elle déteste les pique gratuites et son amie ne méritait pas ça.

Du reste, ça l’ennuie de devoir rendre des comptes à l’ingénieur qui semble s’intéresser d’un peu trop près à sa relation avec O’Riordan. Dans le fond, Rafa, c’est son secret et ça lui va très bien comme ça. Elle sait que les nés-moldus, encore plus ceux qui ont renoncé au monde sorcier - ne sont pas bien vus par les sorciers. Son père trouverait sûrement à y redire ce qui ne manquerait pas de peiner la jeune femme. Elle déteste être en conflit avec ses parents et même si elle n’est pas cachotière, elle se dit que ce qu’ils ne savent pas ne peut pas leur faire de mal.

Robbie s’apprête à lui dire qu’elle ne veut pas le retenir, espérant par là l’inciter à partir, mais la remarque du fils de Jeremy lui monte la moutarde au nez. Vraiment, une cachotière, elle ? Ça la ferait presque rire. C’est culotté, songe-t-elle en fronçant les sourcils, contrariée par la remarque.

- J’ai appris du meilleur, me semble-t-il, s’entend-elle répondre un peu fraîchement. Avec un sourire, elle continue : tu sais comment c’est. Les jeunes filles aiment avoir leur jardin secret.

Un jardin secret dans lequel on la laisserait tranquille si possible. Néanmoins, ça semble trop demander et avec un soupir, elle comprend rapidement que son après-midi ne se déroulera pas comme elle le souhaite quand Thorn se présente.

- C’était le meilleur ami de mon frère, précise-t-elle à Rafa pour expliquer leur proximité. Tu l’as peut-être déjà vu joué quand tu étais à Poudlard, je crois qu’il était encore là pendant ta première année. Il jouait avec, elle bute un moment sur le nom de la joueuse avant de retomber dessus, Shafiq à la batte. Une brute d’après Ashton.

Elle a un bref sourire attendri en repensant à son frère, mais se reconcentre vite sur la conversation. Dans le fond, il faudrait qu’elle présente Rafa, mais elle ne sait pas très bien quoi dire. Voilà mon petit ami ? L’est-il seulement ? Ils n’en ont jamais parlé et elle n’ose pas vraiment lui donner le titre sans son accord. Un embarras probablement bien inutile, mais ne sachant pas quoi faire, elle finit par dire :

- Je te présente Rafa, on était à Poufsouffle ensemble, ça fait un moment qu’on a renoué contact.

Une façon comme une autre de contourner son problème.

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeVen 23 Juil - 23:37

L'autre côté du miroirRobin & Rafa (ft. Hawthorn)


Parler de sentiments, pour Rafa, ne va pas de soi. L’homme est un taiseux, peu enclin aux épanchements qu’il a toujours trouvés un peu indécents. Comme le Modeste de Georges Brassens, en somme : “selon lui, mettre en plein soleil son coeur ou son cul c’est pareil”. S’il ne le dit pas de manière aussi catégorique, il le pense avec autant de conviction. Pour lui, on ne parle pas de ces choses-là. On peut démontrer ses sentiments, mais jamais, surtout, quoi qu’il advienne, les exprimer. La preuve avec Callahan : il pourrait lui dire qu’il a besoin de lui, mais il se sentirait complètement pomme à lui tenir ce genre de discours. Il le lui a déjà prouvé, et récemment encore, lorsque le patron a été poignardé. Pas la peine de mettre des mots sur des évidences. Lorsqu’il doit vraiment parler à coeur ouvert, O’Riordan se retranche généralement derrière une vacherie, histoire de ne pas avoir l’air trop guimauve. L’étalage de sentiments, ce n’est pas pour lui - en ce qui concerne, en tout cas, les bons sentiments ; curieusement, exprimer la haine lui pose beaucoup moins de problèmes.

Pourtant, avec Robin, il se rend bien compte qu’à un moment, il va bien falloir se décider à mettre des mots sur ce qu’ils vivent. Pour lui, les choses sont évidentes ; quand on en est à se balader main dans la main et à se bécoter à la première occasion, c’est qu’on fricote, en un mot comme en cent. Il le sait et cela lui suffit. Mais elle ? Est-ce qu’elle aimerait qu’il lui dise des niaiseries du genre “je t’aime” ? Mais c’est évident, qu’il l’aime. S’il ne l’aimait pas, il ne passerait pas du temps avec elle, pas vrai ? Et pourtant. Pourtant. Il paraît que ça se fait. Être heureux en silence, ça ne marche pas. Alors, manière de se forcer un peu, Rafael s’essaie à l’exercice de la franchise :


-Je me moque pas, tu sais. C’était sans doute un peu exagéré, mais ça reste un des trucs les plus gentils qu’on m’ait jamais dits.

Il ne tient pas longtemps sur ce registre sentimental, et reprend avec un sourire qui se veut philosophe, mais qui se teinte d’amertume :

-Je suis d’accord, c’était idiot d’arrêter comme ça. Mais que veux-tu, on fait pas toujours ce qu’on veut, dans la vie.

Et s’il avait refusé d’obéir à cette bande de crétins ? S’il avait décidé qu’il n’avait pas à subir les diktats de quelques petits nazis en herbe ? On ne l’aurait pas tué, après tout. Il se reproche une énième fois d’avoir cédé à la peur, et essaie de ne plus y penser. Mais tout, sur le Chemin de Traverse, le ramène à ces souvenirs qu’il a réussi à étouffer des années durant dans le monde moldu. Il y a quelque chose d’un peu oppressant dans le quartier sorcier, comme s’il était soudain entouré d’ennemis. C’est idiot, essaie-t-il de se raisonner en suivant Robin dans un pub. Personne ne me connaît, ici.

En touriste qu’il est, il laisse la jeune femme choisir leur destination. Le Lion’s Lair, un pub tranquille aux banquettes cosy, propice aux confidences et aux démonstrations d’affection. Un baiser, le premier de la journée. Rafa tourne toujours dans sa tête le problème du “je t’aime” tabou, bien conscient que l’endroit, avec ses lumières tamisées, serait parfait pour se jeter à l’eau. Mais ces quelques syllabes lui semblent impossibles à prononcer. En réalité, il ne les a jamais dites à personne - du moins, jamais en les pensant. Il a bien dû baratiner quelques innocentes et leur promettre un amour éternel, mais ça n’a duré que le temps de les caramboler, et puis ensuite, bonsoir m’sieurs-dames ! Là, c’est une autre paire de manches. Avec Robin, c’est tout l’inverse. Il l’aime vraiment, et il ne fait rien pour précipiter le moment où ils finiront par échanger autre chose que des baisers, parce que ça lui semble indigne d’elle.

Tout occupé qu’il est à ce débat avec lui-même, il ne remarque d’abord pas le type qui s’arrête devant leur table et interpelle Robin d’un air surpris. Très vite, cependant, son naturel méfiant reprend le dessus et il se rend compte que quelque chose cloche ; soudain très attentif, il écoute leur échange sans tout en comprendre, mais en se tenant prêt à intervenir si le besoin s’en fait sentir. La main de Robin accentue sa pression sur la sienne, preuve de la nervosité de la jeune femme ; il répond de la même façon, sans intervenir encore, jusqu’au moment où l’homme se décide à lui adresser la parole pour se présenter. Rafael se lève, serre la main qu’on lui tend, et répond avec décontraction :


-Non, ça ne me dit rien. Un oubli, je suppose. Rafael O’Riordan, enchanté.

Il a un sourire presque amical en prononçant ces quelques mots, mais le fait est qu’il biche en silence. Robin a oublié de lui parler de cet Avery, mais elle a mentionné - à demi-mots, certes - son existence à lui à cet ami. Un à zéro, mec.

-Je ne jouais pas encore quand j’étais en première année, on n’a pas pu se croiser sur le terrain, reprend-il sur le ton de la plus franche camaraderie. Vous étiez dans quelle maison ? Moi, comme vous l’a dit Robin, j’étais à Poufsouffle. Poursuiveur, comme elle, conclut-il en déposant un baiser sans équivoque sur la main de la jeune femme.

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeDim 25 Juil - 17:52



L'autre côté du miroir
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De trop : voilà ce que Thorn a l’impression d’être. C’est un sentiment commun, chez lui, de ne pas être le bienvenu, mais voilà, d’ordinaire, avec Robin, ce n’était jamais le cas. Le moins qu’on puisse dire, c’est que sa réaction, qui trahit clairement le fait qu’il dérange, lui reste en travers de la gorge et ça lui fait plus mal qu’il ne le pensait. S’il avait du temps pour y songer, peut-être l’ingénieur s’interrogerait-il plus avant pour cela, mais il faut faire bonne figure : le reste, on verra après. Inconsciemment, il ne veut donner à personne, surtout pas à Robin, surtout pas non plus en présence de ce type dont la tête ne lui revient pas, l’impression que ça l’atteint. Il secoue donc simplement la tête en répondant aimablement : « Non, pas d’ordinaire. Le directeur Birch nous a invité pour fêter le succès d’un prototype. Mais je m’en allais, j’ai un rendez-vous. »Heureusement, ou pas, selon, le point de vue, en matière d’avaler les couleuvres, Avery possède une certaine expérience, et ses paroles sont comme une manière de dire qu’il a compris la leçon et qu’il ne reproduira pas la même chose que la dernière fois – qu’il ne dérangera pas, en somme.

Voilà ce qu’il déteste, l’impression de déranger, et peut-être encore plus le fait, de ce qu’il comprend du discours de Robin, qu’en réalité, il ne peut que s’en prendre à lui-même. Oh bien sûr, elle n’est pas méchante, Robin n’est jamais méchante, mais il n’empêche, il la connait bien et il sait voir qu’il est passé pour un idiot. La conversation a beau être légère, il sent un léger jugement de sa part. « Non, non, elle ne m’en veut pas. » Bien au contraire, puisque c’était son idée et qu’on pourrait même dire que ça a mieux marché concernant Rudolf que Robin. Avec soulagement, il accepte la proposition de la jeune femme d’un hochement de tête : « Mais c’était idiot de ma part, j’aurais du savoir que ça ne pouvait pas bien se passer. Mais peu importe, oui, n’en parlons plus. »  Définitivement, c’était contreproductif. Comme souvent concernant les plans de Hawthorn, rien ne se passe comme prévu et ils échouent toujours au bout du compte et il n’est pas plus avancé. Quoique, en réalité, il faudrait peut-être nuancer, parce que définitivement, Robin semble bien avoir été vexée de ne pas avoir été dans la confidence pour Gwen. Sur le moment, Thorn a cependant juste l’impression qu’elle l’invite encore une fois à se mêler de ses affaires et d’enchainer les maladresses, même, si encore une fois, sa capacité, seule chose vraiment typique des sang pure qu’il ait, à masquer ce qui lui déplait le sert : « Certainement, message reçu. »

Tout ça, ce ne serait pas grave, se dit-il, s’il n’y avait pas ce type, qu’il ne connait pas, et dont, même s’il ne le reconnaitrait parce qu’après tout, il n’y a aucun droit, à l’évidence, il est jaloux. Le reste, il pourrait s’en débrouiller avec Robin, expliquer, voir finalement le côté positif des choses. Mais lui, qui joue les trouble-fêtes, comment s’en débrouiller ? Non, lui souffle une voix amère, le trouble-fête, c’est toi, encore une fois, mon vieux, elle te la fait comprendre. Et il n’y a rien à y faire, à part partir. Et c’est vrai que de frustration et de rage, Thorn quitterait bien le pub, puisqu’après tout, comme il l’a dit, il est attendu, et qu’il vient justement de dire à Robin qu’il ne s’en mêlerait pas. Mais partir comme ça, la queue entre les jambes, alors que l’autre lui fait un sourire aimable et sûr de son bon droit ? Non, certainement pas. Après tout, quoi, ce qu’il y a entre Robin et lui n’est justement qu’entre Robin et lui, et puisqu’elle ne l’a pas chassé et qu’ils sont toujours amis, il n’a aucune raison de partir. Et puis une curiosité malsaine le pousse à vouloir en apprendre plus sur ce type qu’elle fréquente, à savoir comment elle le présentera, et un instinct de jalousie tout aussi malsain le pousse à s’imposer et à faire comprendre que malgré tout, il faudra compter sur lui dans la vie de la blonde. Surtout, l’ingénieur se détend un peu lorsqu’elle hésite sur la manière qu’elle a de présenter Rafa. Pour un petit ami officiel, songe-t-il en glissant avec un sourire : « Un ancien camarade, voyez-vous ça. Mais oui, j’étais un camarade de Ashton, et effectivement, de Reha Shafiq, c’est à elle que tu pensais. Qui avait vraiment une définition assez personnelle de ce que devait être une bonne batteuse. », elle ne parait pas bien certaine de la manière de le présenter, et ce n’est peut-être pas si solide que ça, comme relation. Du moins aimerait-il bien le croire ; peut-être est-ce simplement la nouveauté de la chose qui fait hésiter Robin, ce qui l’ennuie. Au moins autant que l’attitude de O’Riordan. Thorn lui trouve un côté salement sûr de lui, et sa tête ne lui revient pas, simplement. Bien sûr, ce n’est pas très objectif, mais il parierait ses dernières économies – bon, disons, la moitié – que Rafa se paye sa fiole avec son ton badin. « Certainement, ce sont des choses qui arrivent, d’oublier. Après tout, jusqu’à aujourd’hui, je ne savais pas même pas que vous vous connaissiez, comme quoi…» Réplique Thorn tranquillement, histoire de ne pas être en reste. Il n’est certainement pas le bienvenu, mais hors de question de ne rien dire, et de partir sans avoir répliqué et sans lui avoir fait comprendre qu’il ne faut pas le chercher sur ce terrain là. Rafa n’a peut-être pas entendu parler de lui, mais la réciproque est vraie, et la circonstance que la relation qu’il entretient avec Robin était peut-être moins proche que ce qu’il pensait, O’Riordan n’a pas besoin d’en avoir connaissance s’il peut lui faire remarquer que la jeune femme ne le considère pas comme suffisamment important pour le mentionner à ses amis.

C’est qu’il ne l’aime vraiment pas, et ce n’est pas simplement le fait qu’il coupe court à tous ces plans. Il y a quelque chose qui lui déplait souverainement dans sa manière d’être si possessif avec Robin, comme s’il marquait son territoire en l’embrassant et qu’il cherchait à lui prouver quelque chose à lui, Thorn, par une provocation qui manque de le faire hurler. Pour qui se prend-il, à se croire arrivé ainsi, avec son drôle de costume et sa tête à travailler pour Rory Callahan ? Ce n’est même pas le fait que c’est un né-moldu (quoique, d’où sort-il et pourquoi ne vit-il pas parmi eux comme tout le monde ? car Avery en est sûr : c’est la première fois qu’il le croise sur le Chemin de Traverse. Ça aussi, c’est louche). Non, c’est simplement que sa tête ne lui revient pas. Et être obligé de faire bonne figure, voire la conversation, c’est encore pire. « Ah un autre ennemi de Serpentard, voilà qui me parle. Mais votre nom ne me dit rien, alors que je suis venu quelques fois assister aux matchs. Quand j’étais dans les Flèches d’Appleby, je jouais un peu le rôle de chasseur de tête. Vous n’êtes pas resté longtemps dans l’équipe, si ? » La question est étonnée et la curiosité sincère. Thorn n’a jamais été proche des autres sangs purs à Poudlard et il n’a jamais adhéré aux méthodes de Serpentard. Il n’a donc aucune idée de ce qui est vraiment arrivé à Rafael, même s’il ne regretterait pas de le vexer pour autant, bien au contraire. Simplement, s’il s’était fait renvoyer de l’équipe, ça en dirait long sur O’Riordan, du point de vue de Avery.

L’instant d’après, il croit voir une moue de déplaisir chez la jeune femme. Encore. « Enfin, je ne vais pas vous retenir plus longtemps, il faut que j’y aille, vraiment. » Définitivement, il est temps de s’en aller, que ce soit pour ne pas aggraver les choses avec Robin, ou parce que si ça continue, il va demander à Rafael O’Riordan ce qu’il cherche et que ça va mal finir – ce qui reviendrait au même. « Ravi de vous avoir rencontré, Rafael. Je suppose qu’on se reverra à l’occasion. » Il peut presque voir l’autre songer « dans tes rêves », et lui pense « si tu ne disparais pas de sa vie avant »  « A demain Robin, tu n’auras qu’à me dire quand est-ce que tu veux qu’on déjeune ensemble la prochaine fois. » Mais il le dit surtout pour Rafa et pour lui montrer que lui aussi, s’il veut, peut la voir en tête à tête. Car en réalité, habitué à surinterpréter les propos des gens et à subir leurs moqueries, Avery s’est déjà persuadé qu’elle ne veut plus de lui. Autant, dans ce cas, partir de lui-même, non ? Cette tendance à se replier sur lui-même existe déjà chez lui naturellement, fierté mal placée qui lui fait éviter le triste constat qu’on le chasse en croyant décider de s’isoler de lui-même. Mais sa relation à Robin l’aggrave : on dit que l’éloignement créé le manque, et puis ça lui laissera le temps de trouver comment gérer le cas O’Riordan, alors…L’espoir fait vivre, et puis de toute façon, il n’a pas de meilleur plan. Pas de plan du tout, en fait,  sinon celui d’aller crier sa rage en des lieux plus amicaux, et c’est peut-être ça le pire.
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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeMer 28 Juil - 16:40

L'autre côté du miroirRobin & Rafa (ft. Hawthorn)

Il est regrettable, vraiment, que Rafa ne puisse pas lire dans les pensées de Hawthorn Avery et savoir ce qu’il pense de lui. Oh, bien sûr, il se doute bien que l’autre a une opinion négative de lui, et, pour être honnête, c’est réciproque ; ils sont dans une situation où sans se connaître (et surtout sans vouloir se connaître) ils sont enclins à se détester cordialement, tout en se faisant des risettes pour ménager Robin. Mais si Rafa savait qu’Avery lui trouve “une tête à bosser pour Rory Callahan”... Nul doute qu’il se ferait un plaisir de lui servir la spécialité maison, la salade de phalanges, soigneusement assaisonnée comme on sait la faire chez Callahan - le vrai Callahan, pas le facho. Être assimilé à ce taré serait l’offense suprême pour O’Riordan ; Rory Callahan, qu’il a aperçu à quelques reprises, c’est tout ce qu’il déteste, à ce que lui a raconté le patron. Un voyou patenté, admettons, ça arrive à d’autres, mais surtout un de ces putains de sorciers convaincus de leur supériorité. Le genre à balancer un sang-de-bourbe dans un lac gelé juste pour rire, tiens.

Et Avery, dans tout ça ? Est-ce qu’il est de ce genre-là, lui aussi ? Rafa doit reconnaître qu’il ne semble pas appartenir aux milieux les plus extrêmes. Il n’a eu aucun accent de dédain en mentionnant les amis nés-moldus de Robin ; c’est à porter à son crédit. Il y a tellement peu de choses en sa faveur qu’on ne va pas les lui contester, songe Rafa en souriant. Avery lui renvoie sa vacherie en soulignant qu’il ne connaissait pas son existence jusqu’à l’instant où il est venu trébucher sur lui ; certes. C’est de bonne guerre. Ils sont à se tourner autour comme deux chiens qui jaugent leurs forces avant de se sauter dessus, tous crocs dehors. L’Irlandais ne se formalise pas d’apprendre que Robin n’a pas mentionné son existence à Avery ; cela n’a rien de surprenant, vu l’attitude défensive que le sorcier a immédiatement adoptée en rencontrant un potentiel rival. Sans doute a-t-elle voulu préserver sa tranquillité, et peut-être aussi l’ego de celui qu’elle ne doit considérer que comme un ami.


-J’ai joué environ trois ans dans l’équipe de Poufsouffle, répond Rafa, très détendu, comme s’il bavardait avec un vieux copain. J’ai été contraint de démissionner au début de ma septième année, et c’est Robin qui a pris ma place. Vous m’avez peut-être vu jouer, mais je ne devais pas avoir les qualités nécessaires pour attirer le regard d’un chasseur de tête.

Il ponctue cette phrase d’un regard velouté en direction de Robin ; après tout, il a réussi à attirer celui d’une jeune poursuiveuse, et c’est bien l’essentiel. De toute façon, même si les Flèches d’Appleby l’avaient approché, il aurait refusé une carrière de joueur professionnel ; à cette époque, il n’avait pour seul but que de quitter le monde sorcier au plus vite. Maintenant, il n’est plus si sûr de détester à ce point l’autre côté. Évidemment, il y a toujours les fous furieux, les Rory Callahan, ceux qui vous jettent à la flotte et vous forcent à baisser les yeux, mais il y a aussi Robin, et Robin le rend plus heureux qu’il ne l’a jamais été. Ça vaut le coup de faire l’effort, non ?

Mais Hawthorn Avery, comprenant qu’il est de trop, coupe court à ces réflexions en annonçant son départ. Rafa se lève pour le saluer, et il lui serre la main en lançant avec un sourire :

-J’imagine, oui. J’ai été très content de faire votre connaissance, Hawthorn. Au plaisir de vous revoir.

Le regard qu’il plante dans celui du sorcier dit clairement qu’il ne pense pas un mot de tout ce qu’il vient de dire, mais devant Robin, il faut sauver les apparences. Il se rassoit, indifférent, en apparence, au dernier coup de pied porté par cette mule d’Avery qui parle avec délices de son futur déjeuner avec Robin, et attend que l’intrus se soit éloigné pour commenter la rencontre :

-Il est très gentil, ce Hawthorn Avery. Et il a l’air de tenir à toi.

Rien de négatif, rien d’hostile dans ces quelques mots. On pourrait croire que Rafa n’a rien saisi des enjeux de sa confrontation avec ce type, et qu’il n’a pas conscience d’avoir fait la connaissance d’un rival. Fréquenter un acteur a dû finir par lui apprendre certaines techniques, et il constate avec satisfaction qu’il arrive à parler sur un ton vraiment dégagé :

-Tes amis sorciers ne doivent pas comprendre que tu fréquentes un type comme moi. Je sais que c’est un monde assez… fermé. Je dois faire tache dans le paysage.

Hawthorn Avery est loin, à présent. L’occasion est trop belle pour voler un baiser à Robin, en murmurant :

-C’est encore plus gentil à toi de me faire venir de ce côté, du coup.

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeMer 28 Juil - 23:58

❝Rafael & Robin feat. Hawthorn ❞L'autre côté du miroirAvec sa décoration datant du début du siècle, ses recoins sombres et sa clientèle principalement composée d’habitués, le Lion’s Lair a tout de l’endroit parfait pour un rendez-vous amoureux en toute tranquillité. Quoique Robin elle-même ne soit pas apte à reconnaître les symptômes, il est évident qu’elle est bleue de l’homme à ses côtés. Il suffit de voir le sourire qu’elle affiche lorsqu’elle le voit et la façon dont elle le dévore des yeux. Au travail, on l’a d’ailleurs trouvée un peu distraite, comme si elle avait la tête ailleurs. C’était le cas puisqu’elle pensait à Rafa, décomptant les heures qui les séparaient de leur prochain rendez-vous, hésitant à lui envoyer un hibou, mais ne sachant pas trop comment la chose serait prise. C’est qu’ici, Robin nage un peu en terrain inconnu et dans le fond, ses relations ont toujours été très brève et sans consistance. Si elle a toujours apprécié ses compagnons, elle n’a jamais éprouvé pour eux un dixième de ce qu’elle éprouve pour Rafa. Inquiète d’être peut-être plus attachée à lui que l’inverse, la jeune femme essaie de ne pas paraître trop insistante et l’idée du hibou à vite été oubliée. Après tout, il utilise un téléphone, si tant est qu’elle ait bien retenu le nom, et nul doute que son patron trouverait ça étrange si une chouette arrivait en plus au milieu de son lieu de travail.

Comment ne pas être contrariée en voyant arriver une connaissance ? Pas n’importe laquelle en plus de ça : Thorn, accompagné de plusieurs collègues. De quoi embarrasser la jeune femme qui trouve un certain confort à sa relation secrète. Honte de Rafael ? Certainement pas. Loin de là même, mais toute idéaliste qu’elle soit, Robbie n’est pas irréaliste pour autant. Ses parents ont des plans pour elle. Elle le voit dans la façon qu’ils ont de la traîner avec eux à chaque soirée pour la présenter à des amis qui ont, étrangement, des fils à marier. C’est le jeu, elle le sait. L’ancienne Poufsouffle ne serait pas la seule fille de Londres à qui l’on tente de faire faire un beau mariage. Sachant cela, elle se doute que sa relation avec O’Riordan ne serait pas vue d’un très bon œil. Courageuse, mais pas téméraire, elle préfère profiter du moment présent en toute discression.

Néanmoins, Hawthorn est là et il est impossible de nier la situation. Tant pis. Qu’à cela ne tienne. Robin, un peu naïve, se dit que Thorn gardera son secret, elle lui en parlera à l’occasion. C’est probablement pour ça qu’elle fait preuve d’indulgence et n’insiste pas trop sur le fiasco que fut le dîner en compagnie de Rudolf, Glynnis et Gwen. Elle va même jusqu’à être aimable avec cette dernière :

- Tant mieux. Je m’en serais voulue de voir votre relation prendre l’eau pour une malheureuse soirée. Cherchant des excuses, elle ajoute : Je suppose que l’on était tout un peu sur les nerfs. Gwen et Glynnis ont un match important dans peu de temps je pense.

Ces banalités échangées, il ne reste plus qu’à présenter Rafa. Hésitante, elle ne le nomme pas vraiment, mais l’attitude de son compagnon en dit assez. Robin rougit de plaisir et écoute l’échange entre les deux anciens joueurs, soulagée de voir que les choses semblent se dérouler sans animositées. De la réaction de Rafa, elle ne s’inquiétait pas, mais Thorn s’est fait tellement étrange depuis cette histoire avec Rudolf qu’elle ne peut s’empêcher de faire attention au moindre signe d’animosité au sein de leur échange.

Heureusement ou malheureusement pour elle, ces messieurs sont civilisés et les piques sont dissimulées sous le couvert d’une conversation lisse et banale. Si elle sent à un moment une petite rivalité, elle met ça sur le dos de la fierté masculine. Un espèce de combat de coq qu’elle n’a jamais trop compris. Loin de penser que Thorn ne peut pas souffrir Rafa et que la réciproque est vue, elle ne peut pas s’empêcher de se dire que l’entrevue ne s’est pas trop mal passée alors que son ami est sur le départ.

- Je passerai à ton bureau lundi. On aura qu’à manger ensemble si tu n’as pas de réunion.

Cette proposition est le signe que tout est pardonné et la jeune femme le regarde partir avec une certaine satisfaction. Une fois hors de vue, son attention est de nouveau portée sur Rafa. Rassurée de voir qu’il ne semble pas trop contrarié par l’interruption, elle approuve avec bonhomie.

- C’est un vieil ami, explique-t-elle. Son père était l’associé de mon père, ils ont créé H&A ensemble. Il devait épouser ma sœur puis il a fait un accident de Quidditch et ça ne s’est pas fait. On se connaît depuis que je suis née. C’est un peu comme un second frère, ajoute-t-elle sans se douter du déplaisir que procurerait cette déclaration auprès de l’intéressé. Il a parfois tendance à se prendre pour mon père. Il a fait scandale il n’y a pas longtemps. Je dinais avec deux amis dont Rudolf Brand, c’est le capitaine des Busards et il y a eu des rumeurs comme quoi on avait une relation. Il n’a pas hésité à être insultant à table, c’était vraiment gênant.

Comme d’habitude, Robin parle et ne sait pas dire les choses simplements si bien qu’elle finit par raconter toute l’histoire à Rafael. L’empoigne entre Rudolf et Thorn compris. Elle en rirait presque, tant, avec du recul, c’était risible. Son sourire par contre disparaît à l’idée que Rafa puisse faire tâche dans le paysage à cause de ses origines.

- C’est grotesque, s’exclame-t-elle avec feu. Si mes amis ne comprennent pas et bien c'est qu'on ne devait pas être amis au départ. Je ne tolérerai pas qu’on discrimine quelqu’un pour une histoire de sang. C’est ridicule, je ne vois rien d’autre à dire sur le sujet.

Il y a de toute façon plus intéressant à faire et Robin s’y souscrit sans protester, bien heureuse de reprendre l’activité qui les occupait avant que Thorn ne les interrompt. D’un rire, elle répond à Rafa :

- Menteur, je vois bien que tu n’es pas à l’aise.

Curieuse, elle caresse la main du jeune homme et demande avec douceur :

- C’était si terrible que ça quand tu étais ici ?

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeVen 30 Juil - 22:44

L'autre côté du miroirRobin & Rafa (ft. Hawthorn)

Des années durant, Rafael a pu se flatter de ne pas savoir ce que c’est que la jalousie. C’est facile, quand on n’est pas amoureux, de ne pas être jaloux ; et O’Riordan, jusqu’alors, n’a jamais vraiment aimé aucune femme. De fait, le jeune homme était sincèrement étonné devant ces types qu’un simple compliment à leur compagne suffit à faire sortir de leurs gonds. Il a pris quelques leçons de rattrapage avec le patron, bien sûr ; il lui suffit de se rappeler cette lamentable soirée où Callahan a cassé la gueule de Colton, coupable, à ses yeux, d’avoir flirté avec Eve, pour avoir une définition claire de la jalousie.

Mais il aura fallu cette rencontre avec Hawthorn Avery, ces quelques minutes insignifiantes, pour que Rafa éprouve lui-même l’aiguillon de la jalousie. Tout, chez ce type, lui donne des fourmis dans les poings. Cette façon de s’imposer, et puis ces petites piques à peine voilées… et ce regard, surtout, ce regard visqueux posé sur Robin, comme si elle lui appartenait. Avec une mauvaise foi consommée, Rafa rejette l’idée qu’il surinterprète peut-être ce qu’il vient de vivre, ou l’hypothèse que lui-même a pu être un peu rébarbatif avec Avery. Impossible ; tout est de la faute de ce mec, tout. D’ailleurs, rien que d’y repenser, il regrette de ne pas lui avoir collé une paire de tartes - alors qu’objectivement, l’autre n’a rien fait pour mériter ça. Et c’est sans doute le plus difficile à admettre ; il a été parfaitement courtois, bien qu’un peu fielleux, et Robin est bien assez grande pour se défendre toute seule. Si Eve a réussi à apprendre quelque chose à Callahan et, par ricochet, à son second, c’est bien que les femmes n’ont aucun besoin des hommes pour prendre leur défense - alors que leur orgueil masculin leur fait croire qu’ils sont indispensables. S’il est honnête, Rafael doit reconnaître qu’il n’a aucun droit de regard sur les fréquentations de Robin, et qu’elle-même n’a pas besoin de sa protection. Alors pourquoi cet intermède avec Avery a-t-il été si désagréable ?

En entendant parler la jeune femme, Rafa se dit (avec un soulagement mauvais) que sa naïveté justifie tout de même de garder un oeil sur elle. Elle n’a, apparemment, rien perçu de l’hostilité qui s’est nouée entre les deux hommes. Une telle innocence fait d’elle une proie facile pour des types sans vergogne, comme cet Avery de malheur. Sans connaître l’intéressé, Rafael a déjà tout un dossier sur lui ; menteur, coureur, pervers, tous les défauts lui vont comme un gant.

Heureusement, Robin ne s’attarde pas sur le sujet. Elle donne quelques détails, puis les deux tourtereaux reprennent leur activité première, à savoir s’embrasser. La main de Rafael s’égare sur la cuisse de la jeune femme, sans insistance particulière, mais se crispe quand Robin remarque qu’il n’est pas à l’aise. À la question qu’elle lui pose, Rafa se renfrogne instantanément. Il n’a pas l’habitude de parler de ses années dans le monde sorcier, le moins possible. Il faut le contact léger des doigts de Robin sur sa main pour qu’il tourne la tête vers elle et murmure, un peu déconcerté lui-même d’aborder le sujet :


-Suffisamment pour que je me sois juré de redevenir un moldu. Sans mon patron, je serais jamais revenu de ce côté, tu sais.

Parler de Callahan est plus facile que d’expliquer son contentieux avec les sorciers, alors il poursuit :

-C’est un Cracmol, je ne sais pas si je te l’ai déjà dit, mais c’est pour ça qu’il connaît certaines choses. Il a beaucoup fait pour moi, alors quand il m’a demandé de passer mon permis de transplanage, je ne me suis pas senti de lui dire non. Tout ça pour dire que s’il n’avait pas insisté, je n’aurais jamais remis un pied côté sorcier.

Il boit une gorgée de Bièraubeurre, songeur, et ajoute d’une voix sourde en regardant le contenu de son verre :

-D’un côté, c’est une bonne chose, puisque ça m’a permis de te retrouver. Mais ça me rappelle quand même de mauvais souvenirs, d’être là.

Puis, se rendant compte de ce qu’il est en train de faire - se confier, quelle horreur ! - il tâche de se reprendre et adresse un pâle sourire à Robin :

-Mais je sais que tu veux me montrer que ça vaut le coup ici aussi, pas la peine de remuer de vieux trucs.

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeDim 1 Aoû - 20:22

❝Rafael & Robin feat. Hawthorn ❞L'autre côté du miroirImpossible de le nier, embrasser Rafael est un plaisir. En témoigne l’enthousiasme avec lequel la jeune femme répond à son contact et le léger gémissement de contentement qui lui échappe. Assez discret pour n’être entendu que d’eux, mais tout de même gênant à ses yeux tant elle a l’impression de se laisser aller. Rougissante, elle songe qu’elle ne voudrait pas que son compagnon la prenne pour une fille facile ; ne se doutant pas un seul instant qu’il en a vu d’autres. Consciente de sa main qui s’égare, elle sent les battements de son cœur s’accélérer. Panique et désir se mêlent sans qu’elle sache vraiment lequel l’emporte sur l’autre. Sa question est donc à la fois pleine d’intérêt, mais aussi un moyen de couper court à ses propres hésitations.

La crispation qu’elle sent chez son compagnon lui ferait presque regretter de l’avoir posée. Pourtant, Robin est réellement curieuse. Elle sait que le sujet est sensible - impossible de ne pas l’avoir remarqué - mais ça lui semble important. Dans le fond, le Rafael dont elle était amoureuse à Poudlard n’est pas tout à fait le même que celui qu’elle côtoie à présent, quoi de plus naturel que d’apprendre à le connaître ?

Sa propre bière à la main, Robin écoute le jeune homme parler en silence. Ce n’est pas la première fois qu’il mentionne son patron, signe que celui-ci a une place plus importante que son titre ne laisserait penser dans la vie de O'Riordan. D’une voix douce, elle commente :

- Il a l’air vraiment important pour toi ton patron. Je suppose que je dois lui être reconnaissante qu’il ait tant insisté pour que tu apprennes à transplaner. Je suppose que c’est un peu égoïste de ma part, mais même si c’est un peu difficile, je suis vraiment contente que tu sois ici avec moi. Enfin, je n’en fais pas un mystère de toute façon, ajoute-t-elle avec un rire discret.

Contrairement à Rafa, exprimer ses sentiments n’est pas un problème pour Robin. Au contraire, on peut lire sur son visage comme dans un livre ouvert. Elle-même est consciente que ce n’est pas une bonne chose. Si elle consent à faire des efforts en société et sur son lieu de travail, elle ne voit pas l’intérêt de prétendre lorsqu’elle est en compagnie de gens en qui elle a confiance. L’idée que l’on puisse profiter d’elle lui passe au-dessus de la tête.

Sa main quitte la sienne pour caresser sa joue avec tendresse, elle l’embrasse doucement avant de murmurer à son tour :

- Si ça ne te plaît pas, on est pas obligé de rester ici. Ce n’est pas grave. Moi je suis curieuse de ton monde. Qui sait, peut-être qu’un jour c’est moi qui viendrait te trouver à la sortie de ton travail.

Elle se veut enjouée, sans penser que c’est une proposition qui risque bien de ne pas plaire tant que ça à l’intéressé. Préférant parler de quelque chose qu’il apprécie, elle demande :

- Tu penses que tu pourras me montrer où tu travailles une fois ? Je suis curieuse, après tout, je ne sais toujours pas ce que tu fais exactement, mais j’imagine que c’est différent des métiers qu’on a ici.

En réalité, sans être suspicieuse, Robin se demande tout de même pourquoi il est aussi flou lorsque l’on parle de son travail. Elle doute qu’il en ait honte. Rafa n’est plus l’adolescent qu’elle a connu à Poudlard et nul doute qu’il a gagné en assurance depuis. Alors certes, elle insiste un peu, mais après tout, il n’y a pas besoin d’entretenir le secret, si ?

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeLun 2 Aoû - 23:39

L'autre côté du miroirRobin & Rafa (ft. Hawthorn)

Un instant, Rafael a un sourire, pour confirmer que oui, son boss est quelqu’un de très important dans sa vie. Évidemment, avec un titre aussi ronflant, Robin ne peut pas s’imaginer que Callahan est davantage un frère aîné qu’un véritable patron, avec redingote et chapeau melon. Sans doute faudrait-il utiliser un autre mot pour le désigner, mais Rafa ne s’est jamais posé la question. Callahan est, et a toujours été, le patron. “Pour toi, c’est monsieur, ou patron”, qu’il lui a dit lors de leur première rencontre. Les conditions ont été posées une fois pour toutes autour de ces cannelloni. Peu importe qu’ils soient, depuis, devenus des amis, peu importe qu’ils aient partagé les triomphes et les galères, peu importe que l’insolence de Rafa batte souvent en brèche l’image du chef intraitable ; certaines choses sont faites pour ne pas changer.

Il faudrait expliquer tout cela à Robin, lui faire comprendre que Finn Callahan est désormais l’unique famille sur laquelle O’Riordan puisse compter - évidemment, il a encore sa mère et ses frères, mais les relations se sont quelque peu distendues en presque sept ans. Rafa pourrait croiser l’un de ses frangins dans la rue sans même le reconnaître. C’est certainement un peu triste, mais il n’est pas assez sentimental pour se l’avouer. Il se convainc qu’il a choisi son sort, parce qu’il est parti de Dublin de son propre chef, et parce qu’il a toujours été trop fier, ou trop lâche, pour y retourner. Un jour, sans doute, il faudra que Robin sache tout ça. Rafael est sur le point de lui fournir quelques bribes d’explication, mais elle continue de parler, et ce qu’elle dit laisse le jeune homme sans voix. Venir l’attendre à la sortie du travail ? Qu’est-ce que c’est encore que cette idée ? Elle doit l’imaginer sortant à heures fixes d’un petit bureau, sa serviette sous le bras. La voilà d’ailleurs qui demande si elle pourra voir où il travaille.

Pauvre de toi, songe Rafa en prenant une longue gorgée de bière. Si tu voyais le Cohan, les hommes de main et les putes, si tu me voyais faire les comptes devant un cendrier débordant de mégots, si tu nous entendais délibérer, plus sereinement que dans n’importe quel conseil d’administration, de la meilleure façon de nous débarrasser d’un ennemi… Tu me trouverais moins charmant, tout de suite. Le jeune homme pose son verre, et, d’une voix qu’il tâche de rendre la plus douce possible, répond :


-Je suis désolé, Robin, mais ça risque de ne pas être possible. Le secret des affaires, tu comprends ? En plus, je circule pas mal. Je suis mon patron dans tous ses déplacements, en fait. C’est assez difficile de prévoir où je vais être et ce que je vais faire.

Il ne veut pas lui donner l’impression qu’il la rabroue, ou qu’il se défile, mais il doit être clair ; aller voir son lieu de travail, c’est non. Un moment de silence suit cet échange ; les mains sont toujours entrelacées, mais les deux jeunes gens semblent moins heureux d’être ensemble. Rafa termine en silence sa Bièraubeurre, en réfléchissant à ce rendez-vous. Entre la rencontre avec Avery et ce blanc gênant qui s’éternise, on ne peut pas dire que le moment ait été des plus agréables. Et puis ? à quoi tu t’attendais ? N’importe quelle fille voudra savoir ce que tu fais dans la vie, et où tu travailles. Il n’y a que les rombières du Cohan qui ne te poseront pas la question, parce qu’elles connaissent déjà la réponse. C’est l’impasse, songe Rafa, tristounet. Si je ne lui dis rien, on court à une dispute, mais si je lui parle, ce sera pire encore.

-Je… Il va falloir que j’y aille, finit-il par annoncer après un coup d'œil à sa montre. Tu me raccompagnes jusqu’au Chaudron Baveur ?

Un dernier baiser avant de quitter le Lion’s Lair, puis ils regagnent la rue où il faut garder ses distances. Ce n’est pas plus mal, du reste ; chacun semble plongé dans ses pensées, replié sur soi-même, et ils n’ont guère à se forcer pour ne pas avoir l’air amoureux.

-J’ai ma prochaine leçon mardi prochain, fait Rafa en arrivant en vue du Chaudron Baveur. Tu veux qu’on se retrouve après ? Jusque-là, je n’ai pas beaucoup de temps, malheureusement.

C’est que l’après-guerre des gangs, ça occupe drôlement - mais il n’est pas question de le dire, alors Rafael se contente d’adresser un sourire gentil à la jeune femme, comme pour s’excuser encore de lui avoir refusé quelque chose.

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Message#Sujet: Re: L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn   L'autre côté du miroir - Rafael, feat. Hawthorn Icon_minitimeMer 4 Aoû - 22:54

❝Rafael & Robin feat. Hawthorn ❞L'autre côté du miroirLe refus de Rafa fait l’effet d’une douche froide à Robin. Il faut dire qu’elle l’a proposé sans vraiment y penser, plutôt par curiosité, mais aussi pour lui prouver qu’elle est capable de se débrouiller seule dans son monde. Or, si son refus est fait avec gentillesse et une certaine délicatesse, la jeune femme ne s’y trompe pas, il n’y a pas de place pour la négociation dans cette discussion. Un constat qui l’agace un peu sans qu’elle sache pourquoi et qu’elle tente tant bien que mal de masquer à son compagnon. Un effort difficile pour elle chez qui les émotions se lisent facilement. La dissimulation ne fait pas partie de sa nature et son père avait l’habitude de dire qu’elle était un livre ouvert. Si Rafa est intelligent, il comprendra rapidement que son refus n’a pas été bien pris.

- Le secret des affaires, répète-t-elle d’un air concentré, pour se donner une contenance. Très bien, je vois. Ce n’est pas grave, je proposais juste comme ça.

En réalité, non, elle ne voit pas ce qu’il fait de si important que ses affaires doivent être secrètes à ce point. Quelles affaires d’ailleurs ? Il ne lui a jamais expliqué ce qu’il faisait, s’exprimant toujours en termes flous. Toute à la joie de leur relation, la jeune femme ne s’en est pas formalisée, mais maintenant, elle ne peut pas s’empêcher de se demander s’il n’y a pas une part de dissimulation volontaire dans tout ça. Dans le fond, Robin s’en veut de penser de la sorte. Elle déteste l’idée même de soupçonner Rafael et l’hypothèse qu’il puisse la tromper intentionnellement lui est odieuse, mais comment faire autrement dans ces circonstances ? Un nombre incalculable de pensées lui passent par la tête dont certaines qui lui sont odieuses. Aurait-il honte d'elle parce qu'elle est sorcière ? La trouve-t-il maladroite et peu débrouillarde à ce point ? Non, c'est ridicule et pourtant le doute s’est insinué entre eux, plus terrifiant que le mensonge lui-même. Il ne faudrait pas grand chose, simplement une discussion franche pour l’éliminer, mais malgré sa main toujours dans la sienne, Robin ne se sent pas à l’aise pour le faire.

Il y a un silence et de son côté, Rafa semble aussi songeur qu’elle et Robin se demande également si la situation le ronge comme elle. Les non-dits lui sont insupportables et dans sa tête, elle retourne mille et une phrases, destinée à crever l’abcès mais les mots restent coincés au fond de sa gorge, incapable qu’elle est d’articuler quoique ce soit. Finalement, c’est O’Riordan qui brise le silence et Robbie hoche distraitement la tête acceptant de le raccompagner jusqu’au Chaudron.

Le baiser échangé avant leur départ a un goût amer. Tandis qu’ils se dirigent vers le pub, la jeune femme n’arrive pas à se débarrasser de sa contrariété. Pourtant, est-ce si grave, songe-t-elle ? Peut-être fait-elle une histoire de rien. Elle tente de s’en convaincre en tout cas. Arrivée au Chaudron, elle s’est assez reprise pour approuver avec enthousiasme sa proposition de se voir la semaine qui suit. Peut-être que quelques jours à part ne leur feront pas de mal et d’ici là, tout sera oublié.

- Disons mardi prochain, approuve-t-elle d’une voix qu’elle veut enthousiaste. On ira du côté moldu, propose-t-elle en guise de réconciliation. J’ai été changé un peu d’argent chez Gringott, je voulais acheter une autre tenue histoire de ne pas mettre tout le temps la même chose quand je viens de ton côté.

Un prétexte comme un autre puisque la jeune femme pourrait probablement y aller sans lui, mais c’est une façon de se faire pardonner pour l’après-midi un peu chaotique qu’ils ont passés. Dans le fond, c’est elle qui voulait rester ici et finalement rien ne s’est passé comme elle l’avait envisagé. Peut-être vaut-il mieux mettre cette journée de côté et recommencer d’un bon pied ?


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