Avec Cedrella, ils avaient convenu qu’ils n’allaient pas pouvoir s’en sortir sans avoir un peu d’aide. Parce qu’il était évident que les Black n’allaient pas les laisser se marier sans rien faire, que les sœurs de sa fiancée n’avaient pas l’intention de les lâcher. Ils s’en étaient doutés quand même, ils le savaient avant même de se lancer dans les préparatifs de leur mariage. Ils le savaient depuis le moment où Cedrella avait tout quitté pour lui, ça n’allait pas être évident. Mais quand même, à force de leurs efforts, ça commençait quand même à être difficile. Ils avaient déjà vu plusieurs églises leur refuser finalement de célébrer leur mariage, sans plus d’explication. Mais ils le savaient, les fiancés ne pouvaient pas ignorer de qui ça venait. Mais ce n’était pas pour autant qu’ils avaient l’intention de se retenir, de renoncer à leur mariage, ils savaient qu’ils allaient se marier puisqu’ils savaient qu’ils allaient avoir une famille… donc non, ils ne devaient pas baisser les bras. Ils n’allaient pas baisser les bras.

Sauf qu’ils devaient quand même trouver une solution pour qu’on ne leur mette pas encore plus de bâton dans les roues. Et il n’y avait pas trente-six mille solutions malheureusement. Septimus avait besoin d’aide et il avait l’intention de la demander auprès d’une personne de confiance. Carlotta était une personne de confiance – quand elle ne finissait pas en prison, bien évidemment – et donc forcément, le jeune homme avait envie de lui demander son aide. Il osait croire qu’elle était plus que bien placée pour les aider. D’ailleurs, Septimus lui avait envoyé un hibou pour l’inviter à déjeuner avec elle. Outre le fait qu’il avait quelque chose à lui demander, il avait surtout envie de prendre de ses nouvelles quand même. C’était la moindre des choses en tant qu’amis. Ils avaient donc rendez-vous dans un restaurant moldu – tant qu’à faire, le rouquin en profitait en prime pour se fondre dans la masse des moldus, il adorait tant ce que ce monde avait à apporter, et en prime il se disait qu’ils ne seraient pas découvert comme ça – pendant la pause déjeuner de Septimus. Il n’aurait peut-être pas beaucoup de temps, parce qu’il allait devoir retourner travailler ensuite, mais il espérait que ça allait être suffisant.

Après sa matinée, le jeune homme avait donc quitté le ministère de la magie pour se rendre dans le Londres moldus, il en profitant pour s’y rendre à pied… profitant de la présence des moldus. Il était légèrement en avance quand il arriva au restaurant, alors il s’installa et attendit simplement que Carlotta arrive. Quand ce fut le cas, le jeune homme se leva pour la saluer.

« Salut Carlotta ! » Bon, il ne pouvait pas s’empêcher de stresser un peu. Il savait bien que c’était idiot, vraiment, mais il avait quand même une sacrée demande à lui faire. Bon, il espérait qu’elle allait accepter, il se doutait qu’elle n’avait aucune raison de refuser, mais c’était important. « Tu vas bien ? »

Quand Carlotta arriva, elle ornait un large sourire sur le visage, avant d’affirmer qu’elle avait la grande forme. Concrètement, Septimus se disait que c’était un bon point pour lui, vu ce qu’il avait à lui demander. Bon, en un sens, le jeune homme se disait que ce n’était pas la croix et la bannière ce qu’il s’apprêtait à demander à son amie, mais forcément il n’était pas forcément à l’aise avec cette idée. Avec le fait de devoir justement demander de l’aide, il aimerait bien pouvoir se débrouiller tout seul. Enfin, bon, le jeune homme se disait donc que c’était une très bonne chose que son amie soit de bonne humeur et qu’elle soit en forme, ainsi ça sera sans doute plus facile de lui poser la question.

« Ça va aussi. » Répondit-il dans un sourire, parce que dans l’ensemble ça allait quand même. Bon, à choisir, il aimerait bien que sa belle-famille le laisse tranquille, mais en même temps ce n’était pas comme s’il ne s’y était pas attendu. « Enfin, j’ai eu un petit accident dernièrement, mais ça va. »

Est-ce qu’on pouvait vraiment dire que le jeune homme n’avait eu qu’un petit accident ? Non, sans doute pas, mais en même temps ce n’était pas comme s’il avait envie de s’attarder sur ce détail. Quand bien même, ça touchait forcément la raison qui l’avait poussé à inviter son amie à déjeuner avec lui. Quoi qu’il ne se doutait pas de l’implication de sa « belle-famille » dans son accident. Il ne pouvait pas nier que par moment, il se demandait si ce n’était pas plus qu’un accident justement, mais bon, il parvenait à se convaincre que ça ne pouvait pas être le cas. Dans tous les cas, il était remit et il avait d’autres choses en tête.

« Je passe pas mal de temps à préparer mon futur mariage. » Dit-il dans un sourire, histoire d’emmener un peu la conversation sur ce point. Il ne devrait peut-être pas aller si rapidement, mais en même temps Septimus savait bien qu’il ne serait pas si aussi à l’aise qu’il pouvait être s’il ne se débarrassait pas de ce détail tout de suite. Autant qu’ils abordent le sujet tout de suite. « Bon, Carlotta il faut que je t’avoue que je ne t’ai pas demandé de déjeuner avec moi sans raison… » Il espérait qu’elle n’allait pas lui en vouloir, encore moins quand il allait concrètement lui demander ce dont il avait besoin. « J’ai besoin d’un service. »

Et il s’arrêta là. D’accord, ça serait sans doute mieux que le rouquin lui dise directement ce dont il avait besoin, mais il préférait y aller par étape. D’abord, il lui avouait qu’il avait besoin de son aide et ensuite, il entrait dans les détails. Ça semblait quand même un peu moins brusque de cette manière. Même si ça n’allait pas changer le fondement de la demande dans tous les cas.

Peut-être que Septimus aurait pu prendre la peine de mettre un peu plus de forme, de ne pas encore aborder directement le sujet, mais en même temps ce n’était pas comme s’il avait l’intention de mentir à Carlotta. Il avait quelque chose à lui demander et il espérait pouvoir le lui demander rapidement, afin qu’ils puissent en discuter, afin qu’ils puissent mettre au point tout cela. Septimus espérait donc que Carlotta n’allait pas prendre mal le fait qu’il avait donc quelque chose à lui demander. Et même quand elle affirma que ce déjeuner était touche, qu’il ne pouvait pas vouloir passer du temps en sa compagnie juste pour le plaisir, Septimus savait bien qu’elle plaisantait. Cela se sentait au ton de sa voix et en réalité, les deux jeunes sorciers se connaissaient quand même suffisamment. Septimus osait croire qu’il le saurait si elle le prenait vraiment mal, surtout qu’ils avaient quand même l’habitude de se chercher tous les deux. Le rouquin ne manquait pas de rappeler à son amie par exemple qu’il était loin d’être d’accord avec ses choix de vie, ses décisions et son envie de détruire le secret magique. Mais ils ne prenaient pas mal ce qu’ils se disaient.

Donc, Septimus osait croire qu’elle plaisantait bel et bien, même s’il ne put s’empêcher de se justifier un peu.

« Tu sais bien que j’adore ta compagnie. »

Quand ils ne partaient pas sur des débats concernant ce qu’il fallait faire ou non. Quoi que même quand ils le faisaient, en fait, Septimus appréciait sa présence. Ce n’était pas pour rien que les deux amis continuaient de se voir, malgré le fait qu’ils ne pensaient pas de la même manière, qu’ils n’étaient clairement pas d’accord sur les « détails ». En attendant, le rouquin devait donc accoucher, se lancer et dire à Carlotta ce qu’elle devait savoir. Ça ne servait à rien de tourner autour du pot de toute façon.

« La famille de Cedrella nous met vraiment des bâtons dans les roues pour nous empêcher de nous marier. » Dit-il alors, dans un soupir, reprenant donc un sérieux qu’il aurait bien eu envie de s’éviter. Simplement pace qu’il aurait aimé que ça soit bien plus simple pour lui d’épouser Cedrella. Non pas qu’il puisse croire qu’ils n’allaient pas y arriver, ils allaient forcément y arriver. Mais en même temps, le jeune homme avait hâte de pouvoir qualifier sa fiancée d’épouse. « À chaque fois qu’on trouve un endroit où se marier, le soir même ou le lendemain, bizarrement ils ne peuvent plus nous accepter. » Et on n’avait pas forcément besoin de se questionner plus longtemps sur qui faisait ça. « On a beau cherché, aller plus loin, se montrer discret, ils arrivent toujours à nous couper l’herbe sous le pied. Donc, on va se marier chez les moldus. » Parce qu’ils n’avaient définitivement pas le choix. En soit-ce n’était pas un souci de se marier chez les moldus, mais ça n’allait surtout pas forcément résoudre le souci. « Et on a besoin de quelqu’un pour… nous représenter afin qu’on ne nous trouve pas trop rapidement. »

Septimus n’était pas si surpris que cela de voir son amie sourire à l’évocation du fait qu’ils avaient l’intention de se marier chez les moldus avec Cedrella. La situation ne prêtait pas du tout à sourire, c’était évident, et le rouquin se doutait qu’elle ne se réjouissait pas pleinement de la situation. Mais elle devait se sentir satisfaite… parce que ça parlait des moldus et qu’elle adorait ça. Bon, c’était son cas aussi, Septimus adorait toujours parler des moldus, mais forcément il n’avait pas songé se marier du côté des moldus en grande partie à cause de sa fiancée. Mais à cause de la famille de cette dernière, ils n’allaient pas avoir le choix. Comme ils n’avaient pas le choix que de demander l’aide de Carlotta.

Et ce n’était pas rien, en effet. Septimus ne savait pas du tout comment Carlotta allait prendre sa demande. Ce n’était pas juste les aider à trouver un endroit, c’était se faire passer pour celle qui allait se marier, afin qu’ils puissent avoir une célébration sans qu’on ne se doute que c’était eux. Une façon comme une autre de mettre à mal les projets de la famille Black. Donc ce n’était pas grand-chose et il comprendrait bien qu’elle n’ait pas spécialement envie de l’aider. Il ne pourrait pas le lui reprocher, quand bien même il avait vraiment, vraiment, besoin de son aide. Il n’avait aucune idée de comment ils allaient pouvoir faire si jamais elle décidait de refuser cette proposition. Mais Carlotta affirma qu’elle allait voir ce qu’elle allait pouvoir faire et qu’ils allaient trouver une solution.

Septimus ne se retint pas d’afficher un grand sourire en entendant les propos de son amie. Il était soulagé de savoir qu’elle acceptait de les aider. D’ailleurs, il ne perdit pas une seconde pour reprendre la parole.

« Merci Carlotta, merci vraiment. »

Il ne savait pas vraiment comment remercier Carlotta à la hauteur de son geste. Il appréciait qu’elle l’aide, il aurait compris qu’elle ne l’accepte pas. Mais elle faisait ça pour lui. Il se doutait qu’elle ne le faisait pas vraiment pour sa fiancée. Quoi que l’idée de voir Cedrella se marier du côté moldu, ça devait grandement l’amuser.

« Il va falloir que tu trouves un fiancé aussi beau que moi. » Ajouta-t-il dans un sourire amusé, sans réellement être sérieux du tout. Parce qu’il était loin de se considérer vraiment beau de toute façon. C’était juste une manière comme une autre de détendre un peu la situation, alors qu’il demandait quand même à Carlotta de se faire passer pour une jeune mariée, avec quelqu’un. À moins qu’elle ait quelqu’un ?

Maintenant que Carlotta avait accepté de l’aider pour préparer son mariage, Septimus se permettait de se sentir quand même plus léger. Il n’avait pas pu s’empêcher de stresser à l’idée que son amie puisse refuser de l’aider, même s’il savait parfaitement qu’il pouvait compter sur la jeune femme. Ce n’était pas pour rien qu’ils s’entendaient bien malgré leurs divergences d’opinion, c’était qu’ils tenaient l’un sur l’autre, qu’ils se soutenaient donc. Même si Carlotta n’adorait pas sa fiancée, elle faisait quand même énormément d’effort – ce qui ne manquait pas de faire plaisir à Septimus d’ailleurs – au point d’accepter de venir, et de les aider maintenant. Bref, il n’aurait pas dû stresser, mais il n’avait pas pu s’empêcher de le faire. Et maintenant, il pouvait clairement se contenter de se détendre et donc de plaisanter.

Parce qu’il était évident que le rouquin plaisantait en demandant à son amie de trouver un fiancé aussi beau que lui. Septimus n’était clairement pas le genre de jeune homme à se considérer comme beau gosse. Alors, bon, il se doutait qu’il n’était pas laid non plus, sinon Cedrella ne se serait jamais retourné vers lui (bon, clairement, elle ne l’avait pas aimé tout de suite mais voilà). Cela dit, il ne se considérait vraiment pas comme un « beau gosse », quand bien même Carlotta joua à son jeu quand même.

« Non, je comprends que ça soit compliqué. Tu feras du mieux que tu peux. » Affirma-t-il en souriant.

Dans tous les cas, c’était déjà une bonne chose qu’elle accepte de l’aider, Septimus n’allait pas lui en demander trop non plus. Il n’avait aucune raison d’être exigeant, juste qu’elle parvienne à ses fins, quand bien même il ne lui reprocherait évidemment rien si elle ne parvenait pas à l’aider, si leur plan ne marchait pas. Après tout, Cedrella et Septimus devaient simplement assumer le fait qu’ils s’aimaient et que ça allait à l’encontre des pensées des sorciers de sang pur du rang de Cedrella. Ils n’avaient pas beaucoup le choix, ils comptaient énormément sur Carlotta, mais évidemment ils ne pourraient pas lui en vouloir si jamais elle n’y arrivait pas. Si ça devait ne pas marcher. Parce que c’était quand même sacrément compliqué.

« Mais du coup… tu as quelqu’un en tête ? » Demanda-t-il finalement, dans le but, subtilement, de faire venir un peu le sujet sur le tapis. Non parce que bon, Carlotta avait l’occasion de suivre sa relation avec Cedrella, mais de son côté la jeune femme ne lui parlait de personne. Elle n’en avait pas l’obligation non plus, évidemment, surtout si elle n’avait personne. Mais si jamais elle avait quelqu’un, au moins le sujet était lancé.

Septimus n’avait évidemment pas l’intention de cuisiner de trop Carlotta, mais en même temps son amie était tellement discrète sur sa vie sentimentale en temps normal, que le jeune homme se permettait de se montrer un peu curieux. Est-ce qu’elle ne disait rien parce qu’il n’y avait rien ? C’était fort possible et le rouquin n’avait clairement aucune envie de la mettre mal à l’aise. Au fond, le jeune homme n’était même pas sûr au final qu’elle cherche quelqu’un, qu’elle s’intéresse à tout cela. Parce qu’elle avait des combats à mener de son côté, parce que ses convictions lui prenaient quand même déjà énormément de temps. Et il en savait quelque chose, c’était rare qu’ils se voient sans en parler, alors qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde à ce niveau. Aujourd’hui était un peu une exception, mais ça c’était simplement parce que Septimus avait eu ce grand service à demander à son amie.

Et d’ailleurs, Septimus ne savait pas exactement comment il allait pouvoir réellement remercier son amie d’accepter de faire tout ce qu’elle faisait, parce que mine de rien ce n’était pas rien justement. Elle précisa que pour jouer les faux fiancés, elle n’avait personne en tête, mais qu’elle connaissait quelques personnes qui lui devaient des services. Septimus savait bien qu’elle avait conscience que ce n’était pas ça sa question de base. Même si en soit, ça répondait peut-être ? Si elle avait quelqu’un dans sa vie, peut-être qu’elle aurait pu envisager de lui demander ce service ? Ou pas, ce n’était pas rien quand même comme requête. En tout cas, Septimus se permettait vraiment de faire confiance à Carlotta, il savait que si elle lui donnait sa parole, si elle affirmait qu’elle voulait l’aider, c’était qu’elle le ferait, il pouvait compter sur elle. Il avait toujours pu compter sur elle en même temps. Cela dit, ça n’enlevait pas ses autres interrogations.

Et finalement, la jeune femme se montra un peu plus bavarde en revenant sur le fait qu’elle puisse avoir quelqu’un en tête d’une manière générale. Elle marqua une pause avant de finalement lui avouer que c’était le cas. Un léger sourire vint décorer le visage de Septimus, il ne savait pas si en soit c’était une bonne nouvelle ou pas, parce qu’il avait quand même un peu de mal à décrypter la jeune femme sous ses yeux. Autant concernant son combat envers le secret magique, Septimus parvenait sans soucis à la décrypter, pour tout le reste c’était un peu plus compliqué. Elle affirma donc qu’elle avait bien quelqu’un en tête, mais qu’il ne se passait rien.

« Et… tu m’en veux si j’ai envie de me montrer plus curieux ? » Demanda-t-il, un sourire en coin sur le visage. Il n’avait aucune envie de forcer Carlotta à se dévoiler un peu plus. Lui, il lui imposait un peu sa relation avec Cedrella, elle n’avait pas forcément envie d’en faire de même. Et il ne lui reprocherait pas une seule seconde en fait. « Comment ça se fait qu’il ne se passe rien ? » Demanda-t-il alors, quelque peu maladroitement.

En réalité, il avait surtout envie de savoir qui était cette personne, mais c’était peut-être trop direct de le demander comme ça.

Bon, la réponse de Carlotta semblait effectivement logique… s’il ne se passait rien avec le garçon qu’elle avait en tête, c’était parce qu’elle n’était pas sûre qu’il soit intéressé. Le jeune homme pouvait comprendre, même s’il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’en savoir plus sur ce jeune homme quand même. Évidemment Carlotta n’avait aucun compte à lui rendre, mais le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher d’être curieux. Le fait qu’ils parlent assez souvent de la relation du rouquin avec Cedrella, ça ne pouvait que lui donner envie qu’ils échangent leur rôle de temps en temps. En tout cas, Carlotta n’avait aucune raison de se retenir si jamais elle avait besoin de parler, parce que mine de rien… Septimus prenait quand même souvent bien trop le temps de Carlotta pour lui parler de sa relation avec sa fiancée. Et il lui demandait même maintenant de se faire passer pour une fiancée afin de lui permettre de réserver une église. Il avait envie d’être autant là pour elle qu’elle ne l’était pour lui.

Mais il n’avait pas spécialement envie de la forcer à dire quoi que ce soit non plus. Si elle ne voulait pas en dire plus, elle n’avait aucune raison d’en dire plus. Elle ajouta tout de même qu’elle avait le sentiment de réagir comme une adolescente, que c’était stupide. Les mots de la jeune femme tirèrent un sourire au rouquin, il devait bien avouer qu’il était un peu amusé par les propos de son ami. Non pas qu’il se moquait d’elle… mais il ne pensait pas l’entendre parler de cette manière.

« Eh bien, je ne dirais pas vraiment que tu réagis comme une adolescente. » Répondit-il, sincèrement. Il ne pensait pas que c’était le cas, même si elle n’allait peut-être pas le croire. « Je dirais surtout que… tu tiens beaucoup à lui. »

Bon, Septimus n’était clairement pas le mieux placé pour jouer les psychologues de bas étage en amour. Il n’était pas non plus le mieux placé pour donner des conseils, au vu de sa propre situation. Même si forcément, il pouvait quand même juger le fait qu’elle tenait à cette personne apparemment… puisqu’elle lui en parlait et que le jeune homme n’avait jamais entendu parler de quiconque avant aujourd’hui. Si elle lui en parlait, c’était bien qu’il y avait quelque chose de différent et s’il y avait quelque chose de différent, c’était qu’elle devait vraiment tenir à lui.

« Et du coup… c’est qui qui te fait réagir comme une ado ? » Demanda-t-il, sans perdre son sourire, ne pouvant pas s’empêcher de poser la question. Après, elle n’était pas obligée de lui répondre, mais en même temps il avait quand même bien envie d’en savoir plus. Il ne pouvait pas s’empêcher d’être curieux.

Septimus ne pouvait pas s’empêcher d’être curieux de connaître le nom de l’homme qui tournait la tête de Carlotta. Non, parce qu’en prime, il était quand même un peu surpris. Ce n’était pas qu’il soit impossible pour la jeune femme de s’intéresser à quelqu’un, mais elle semblait tellement tourné vers sa cause, vers son désir de briser le secret magique. Donc, forcément, il avait un peu le sentiment que personne ne serait capable de l’en détourner. Septimus n’était pas non plus en train de s’imaginer Carlotta abandonnant toutes ses convictions parce qu’elle était tombée sous le charme d’il ne savait qui, il la connaissait bien trop pour ça. Mais au moins, cette personne avait quand même eu le mérite de l’intéresser, ce n’était pas rien et lui il avait envie de savoir qui avait fait un tel exploit.

Ce n’était que partie remise, après tout, parce que Carlotta avait eu l’occasion de le suivre beaucoup dans sa relation. Le jeune homme avait conscience qu’il en demandait énormément à son amie. Après tout, elle l’aidait beaucoup dans sa relation, elle lui donnait un coup de main pour qu’il puisse enfin épouser Cedrella. Alors qu’elle ne portait même pas sa fiancée dans son cœur, mais elle lui rendait se service. Cela dit, il savait aussi que la jeune femme avait un malin plaisir à s’occuper de ses histoires de cœur. Enfin, de son histoire de cœur, parce qu’il n’y en avait pas plusieurs, malgré ce qu’on allait penser prochainement de lui. Elle était donc au courant de toute sa vie sentimental – dans la bienséance tout de même –, et il espérait bien qu’elle n’allait pas lui faire des cachotteries. Ce qu’elle ne lui fit pas, puisqu’elle répondit à sa question.

Ignatius donc, Septimus en connaissait plusieurs, ça ne suffirait pas. Mais quand elle prononça le nom de ce dernier, le rouquin ne pouvait évidemment que voir de qui elle parlait.

« Tuft ? » Demanda-t-il, sans pouvoir cacher sa surprise. Non parce qu’il était surpris quand même. « Comme le fils de la ministre ? » Il savait parfaitement qui était ce Ignatius Tuft, il avait déjà eu l’occasion de le croiser au ministère de la magie et forcément depuis que Wilhelmina Tuft était devenue ministre de la magie, ce nom était quand même de plus en plus connu. Autant dire que le rouquin ne pouvait pas du tout ignorer qui était le jeune homme qui faisait tourner la tête de son amie et il était plus que surpris. « Je ne savais qu’il était ton genre. » Ajouta-t-il, dans un fin sourire.

Il était un peu surpris oui, Tuft ne lui donnait pas le sentiment d’être le genre de personne qui pouvait vraiment correspondre à la jeune femme. Ça ne voulait rien dire, en soit, la preuve était que Cedrella et Septimus ne semblaient pas fait pour être ensemble non plus. Mais ça n’enlevait pas le fait qu’il était étonné et il se permettait de l’être.

Septimus ne put évidemment qu’afficher un sourire quand son amie lui affirma qu’il savait bien ce qu’on disait : les opposés s’attirent. Le rouquin avait le sentiment qu’ils avaient la même conversation qu’avant, quand il apprenait à Carlotta qu’il était fou amoureux de Cedrella Black, qu’il voulait l’épouser, qu’ils allaient vivre ensemble et qu’elle abandonnait quand même un mariage de « confort » – si on pouvait qualifier un quelconque mariage avec Croupton de confort – pour lui. C’était la même conversation qu’ils avaient en quelque sorte. Clairement, Ignatius Tuft… Septimus avait un peu de mal à comprendre, mais il n’allait pas juger la relation de son amie. S’il y avait une relation. Et dans tous les cas, il ne jugerait pas les sentiments de son amie, il serait quand même particulièrement mal placé de le faire. Parce que le rouquin était l’exemple parfait du fait qu’on pouvait tomber amoureux de la personne qui n’était pas à l’origine fait pour soi, que deux personnes venant d’un monde bien différent, pouvaient très bien s’aimer et donc être heureux ensemble. Il en était la preuve et il serait bien mal avisé de sa part de juger les sentiments d’autrui.

Et quand Carlotta se mit à parler un peu plus de Tuft, en affirmant qu’il n’était pas son genre à la base, mais… qu’il le touchait, qu’elle pouvait parler des heures avec lui sans temps mort, que cet homme était intelligent, attentif, super intéressant. Quand elle parlait, Septimus ne put s’empêcher d’afficher un sourire tendre. Clairement, le jeune homme ne pouvait que voir que son amie était sous le charme de cette personne. Il trouvait ça… agréable de la voir parler de cette façon. C’était bien la première fois que le jeune homme voyait Carlotta dans cet état, c’était étrange en un sens, mais clairement Septimus ne pouvait pas s’empêcher de trouver ça bien. Non pas que Carlotta ait forcément besoin d’avoir un homme dans sa vie non plus, mais il trouvait qu’elle rayonnait d’une certaine façon quand elle parlait de cette personne. Ce qui ne pouvait que lui faire encore plus comprendre que même s’il ne s’était pas dit que la jeune femme aurait pout « type » le fils de la ministre de la magie, elle était quand même proche de lui.

« Pas question. » Répondit-il sans perdre son sourire. Il n’avait aucune envie d’arrêter Carlotta quand elle parlait de cette façon. « Je trouve même que tu devrais continuer, je n’ai pas bien tout cerné de… qui il est cet Ignatius. » Bon, il en rajoutait peut-être un peu au final, il n’avait aucune envie de pousser le bouchon trop loin au point d’agacer son amie. Mais il était sérieux quand même, il trouvait vraiment qu’elle devrait continuer. « Ça te va plutôt bien. » Ajouta-t-il toujours le même sourire sur le visage.

C’était le cas, il trouvait vraiment que ça lui allait. Même si elle lui avait dit qu’elle ne savait pas si le dit jeune homme était intéressé ou non, ça n’enlevait pas que ça lui allait bien.

Septimus afficha un sourire quand son amie se qualifia de niaise et stupide. Ce n’était pas exactement ça bien sûr que le jeune homme avait en tête, mais ça pouvait en parti résumer ce qu’il en était. Carlotta était amoureuse, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Peut-être qu’elle ne s’en rendait pas entièrement compte, qu’elle avait encore besoin de temps pour cerner entièrement ses sentiments, mais pour le rouquin ça ne faisait pas de doute. Alors, il était aussi possible que ça soit parce que de son côté, il ne manquait pas d’être niais aussi et il croyait profondément à l’Amour, celui avec un grand A. Donc, en un sens, peut-être que c’était ça aussi. L’amour avait tendance à rendre un peu niais et stupide, donc ça ne manquait pas d’être un bon résumé de ce que pouvait être Carlotta.

Clairement, Septimus était heureux pour Carlotta. Bon, rien n’était fait, parce que cet homme était simplement un homme qui lui plaisait (et que Septimus ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle était follement amoureuse aussi, mais il interprétait beaucoup les choses), et donc qu’il n’y avait pas d’histoire entre eux. Autant dire qu’en soit, le jeune homme n’avait pas forcément de raison de se réjouir, mais il était quand même vraiment heureux pour Carlotta. Ça lui allait définitivement bien.

« Techniquement. » Répéta-t-il, quand son amie lui affirma qu’elle n’avait pas le temps pour ces choses-là. En soit, le rouquin n’avait pas besoin de dire grand-chose de son côté pour la convaincre qu’elle n’était déjà pas spécialement convaincue par le fait de ne pas avoir le temps. Oui, elle avait plein de projet en tête (et il en savait quelque chose clairement), mais en même temps à quoi bon ces projets si elle ne profitait pas de la vie. Et au fond, Septimus se disait aussi que peut-être que si elle prenait le temps pour une relation (parce qu’il était quand même de cela dont il était question), elle déciderait de moins… prendre de risque. Septimus savait bien qu’il n’avait pas son mot à dire et même s’il tentait de dire un mot de toute façon, elle ne manquerait pas de lui faire comprendre qu’elle faisait les choses comme elle le voulait. « C’est pas comme si on choisissait vraiment quand ça nous tombe dessus. Et crois mon expérience, tu peux essayer de t’en défaire, ça ne marche pas. »

Cedrella et lui avaient tenté de vivre chacun de leur côté après leurs études, parce que ce n’était pas comme s’ils pouvaient envisager quoi que ce soit. Et puis ils s’étaient retrouvés, alors qu’il avait une histoire avec Caelan. C’était… juste comme ça, ça nous tombait dessus et on n’y pouvait rien. Et il y avait des évidences qu’il fallait saisir.

« Moi je dis, que tu devrais lui parler. » De ce qu’elle venait de lui dire, de ses sentiments même si elle les appellerait sans doute pas ainsi.

Septimus n’avait pas du tout envie de prendre la moindre décision à la place de Carlotta, il n’était pas là pour décider pour elle, il n’était pas là pour lui dire concrètement ce qu’elle devait faire. Cependant il se permettait quand même de considérer qu’il pouvait donner son avis, il pensait pouvoir lui donner des conseils et c’était très clairement ce qu’il avait l’intention de le faire. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, Carlotta était amoureuse de cet Ignatius, c’était juste évident. Alors, Septimus ne pouvait pas s’empêcher de la pousser dans les bras de ce dernier. Bon, il n’avait aucune idée de comment était cet homme, ce n’était peut-être pas une bonne chose.

Mais quand il voyait la réaction de la jeune femme, il ne pouvait que se dire qu’elle devait bel et bien lui parler. Même si, comme elle le disait, elle ne savait pas quoi lui dire. C’était bête sans doute, Septimus ne pouvait pas s’empêcher de trouver touchant le fait que son interlocutrice soit tombée amoureuse. Non pas que les jeunes femmes doivent impérativement être un jour amoureuse, ou qui que ce soit d’autre, mais Septimus était un romantique dans l’âme, il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que le monde sans amour n’était pas beau. Mais ça c’était parce que Septimus était tout simplement un romantique dans l’âme et qu’il ne pouvait pas envisager de voir sa vie autrement que dans un amour constant. Sans se rendre compte que très prochainement, il allait vraiment souffrir à cause de l’amour.

« Eh bien, tu n’as qu’à me dire tout ce que tu viens de me dire ça serait un bon commencement je pense non ? » Affirma-t-il en affichant un sourire en coin amusé. Il devait bien avouer qu’il s’amusait un peu de la situation, mais en même temps il avait conscience que la jeune femme ne se trouvait pas dans la meilleure des positions. Et il en jouait un peu. Il n’était pas du tout assuré lui non plus quand il avait été question d’assumer ses sentiments pour Cedrella, il n’avait clairement pas fait le malin. Mais il ne fallait pas se laisser envahir par le stress ou l’angoisse dans ce genre de moment, il fallait être capable de surmonter tout ça pour pouvoir ensuite vivre la meilleure des expériences. Et il parlait vraiment d’expérience. « Des fois, il n’y a pas besoin de grand-chose non plus, juste de laisser son cœur parler. »

Septimus n’avait pas la science infuse, il avait conscience qu’il n’avait peut-être pas toujours les bons conseils. Mais il tenait vraiment à aider Carlotta à aller de l’avant. Ça se voyait vraiment qu’elle tenait à cet homme et Septimus n’avait aucune envie que la jeune femme passe à quelque chose de bien sous prétexte qu’elle jugeait qu’elle n’avait pas le temps, ou que ça ne mènerait nulle part.