Le malheur de l’avoir perdu ne doit pas te faire oublier le bonheur de l’avoir connu [pv Lexie :333]

Le malheur de l’avoir perdu ne doit pas te faire oublier le bonheur de l’avoir connu

J

ames pourrait prétendre qu'il n'y avait eu aucun signe avant-coureur, mais ce serait mentir. Non, en réalité, cela faisait des semaines, des mois même, que le jeune homme s'inquiétait de voir ce jour arriver. Le jour où Ethan en aurait assez, où il n'accepterait plus d'accuser le poids de toutes les emmerdes que son amant avait apporté avec lui dans sa vie, et où il déciderait de s'en aller, purement et simplement. James ne pouvait même pas en vouloir à Ethan d'être parti, non, n'importe qui d'un tant soit peu sensé ne pouvait que prendre cette décision. Certes, il s'aimait, mais cet amour avait un prix, devenu trop lourd à porter, et que le libraire devrait à présent porter seul.

Est-ce qu'il avait juste craint que leur maitre chanteur passe à la vitesse supérieur ? Peut-être pas... James songeait à leur dernière vraie conversation, à tous les deux. Il lui avait affirmé qu'il renonçait à la garde de Gabriel, qu'il y renonçait pour ne pas le perdre lui. Forcément, difficile de ne pas croire que ça avait été l'élément déclencheur de tout le reste : Ethan était parti pour donner à James une chance supplémentaire de connaître son fils, au-delà du fait qu'il prenait sur lui... et il était parti sans mot dire pour ne pas laisser à James l'occasion de le convaincre de rester... ce qu'il aurait certainement fait.

Car oui, Ethan était parti sans prévenir. James était revenu du travail, un jour, et Ethan n'était plus là. L'appartement avait été vidé... Cet appartement qui appartenait à Ethan et où James ne se voyait certainement pas vivre sans lui. Finalement, c'était son patron qui lui avait donné le fin mot de l'histoire : Ethan avait quitté son travail. Parti sans laisser d'adresse... Dans un premier temps, James avait essayé, par tous les moyens possibles, de le retrouver... de pouvoir parler avec lui, au moins. Sans succès... Ethan s'était tout bonnement évaporé, ni plus ni moins. Laissant James seul, désoeuvré, profondément malheureux.

Plus rien ne lui semblait avoir de sens, à présent. Même son travail, où il avait toujours trouvé un certain réconfort lié à la routine, ne lui apportait plus aucune satisfaction : et pour cause, il ne pouvait s'empêcher, constamment, de chercher Ethan du regard, d'attendre qu'il revienne, qu'il lui apprenne qu'il ne s'agissait que d'une (très) mauvaise blague ou d'un malentendu. Mais rien... Jamais rien. Ce soir là, c'était seul qu'il faisait la fermeture de Fleury & Botts, le coeur vide et l'âme sombre. Il se sentait mal comme il ne l'avait jamais été. Continuer à vivre... il le devait... pour Gabriel au moins. Mais vivre sans Ethan ? Ca n'avait aucun sens... Alors qu'il s'apprêtait à fermer la porte, une invitée de dernière minute fit irruption.

-Oh Lexie. Tu vas bien ? J'allais fermer mais tu peux entrer si tu veux.

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Melody à Poudlard c’était… déprimant. L’été n’avait pas été agréable, bien au contraire, Lexie avait quand même eu beaucoup de mal à gérer le fait de vivre dans la maison où elle vivait jusqu’à présent avec ses parents, mais en même temps elle n’avait pas beaucoup de solution. Elle envisageait de plus en plus de ventre les lieux, mais elle ne savait pas exactement comment s’y prendre et elle n’était pas sûr non pus que ça soit entièrement bien vu. Elle ne savait donc pas réellement quoi faire et elle avait le sentiment d’errer de plus en plus sans réel but. La jeune femme devrait sans doute prendre la peine de prendre sa vie en main, trouver un but, faire quelque chose de sa vie. Mais elle ne savait réellement pas quoi faire, elle avait envie de faire quelque chose… mais elle ne savait vraiment pas quoi faire. Et le fait de ne pas pouvoir voir Melody, ça ne rendait pas tout ça facile du tout à gérer.

Elle s’ennuyait la plupart du temps, elle tournait en rond chez elle sans savoir quoi faire. Quand elle pouvait voir Melody, ça lui changeait un peu les idées, mais en même temps ça ne changeait rien à ce qui arrivait ensuite. Elle ne savait pas quoi faire, elle ne savait pas quoi devenir. Sans doute qu’il faudrait vraiment qu’elle décide de se lancer dans une carrière, mais pour ça il faudrait qu’elle ait envie de faire quelque chose. Pour le moment, la seule chose qu’elle faisait c’était de vivre de l’héritage de ses parents. Elle avait de quoi vivre aisément, même si elle avait conscience que ça n’allait pas durer éternellement. Une fille normale dans sa situation se trouverait un mari sans doute pour subvenir à ses besoins (ou plutôt, elle n’aurait pas lâché son fiancé), mais ce n’était pas dans son intention. Elle ne savait donc pas ce qu’elle allait faire, mais elle se disait qu’elle avait un peu de temps avant de se prendre réellement la tête avec ça, elle avait besoin de juste… se reposer un peu.

Cela dit, au lieu de trainer inutilement ce soir, la jeune femme décida de sortir quand même un peu et de se rendre à la librairie de James. Elle aimait quand ils se retrouvaient, quand ils parlaient. La vie n’était pas tendre pour eux deux, mais au moins ils se soutenaient un peu. Lexie était encore vraiment étonné de s’entendre si bien avec le libraire, parce qu’ils ne venaient pas du même monde, parce qu’ils ne se ressemblaient pas du tout. Mais elle ne se posait plus de question, elle appréciait juste sa présence et elle avait bien envie d’en profiter. Sauf que quand elle arriva sur place, le jeune homme était en train de fermer.

« Ça va. » Répondit-elle, quand il lui demanda si elle allait bien. « Désolée je ne voulais pas te déranger. » Elle n’avait aucune envie de s’imposer, mais en même temps elle n’avait pas spécialement envie de partir. « Tu vas bien ? »

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ames esquissa un fin sourire en entendant Lexie lui apprendre qu'elle allait bien. Il espérait qu'elle était sincère. Il se doutait qu'elle ne devait pas être au meilleur de sa forme, parce que le décès de ses parents était encore récent et qu'elle en était forcément encore affectée et fragilisée. Mais elle semblait aller mieux et réussir à remonter la pente malgré tout, et c'était ce qui importait. De la part de Lexie, cela ne surprenait pas vraiment le libraire, en réalité. Lexie était forte, c'était une battante. Il n'était pas vraiment étonnée qu'elle sache garder la tête hors de l'eau quoi qu'il advienne. Il espérait pouvoir continuer à la soutenir quoi qu'il advienne... Même s'il avait du mal, lui, de son côté, à ne pas se laisser submerger.

-Tu ne me déranges pas du tout, répondit le jeune homme avec sincérité.

Non, elle ne le dérangeait définitivement pas, au contraire, il était heureux de la voir. Il avait besoin de parler, de se confier, et la jeune femme tombait à point nommé. Bon, il n'avait pas envie de l'accabler non plus, mais le fait est qu'il ne pouvait pas garder ce qu'il traversait pour lui, il allait devenir fou, sinon. Il avait besoin de vider son sac... pas dans l'optique d'appitoyer son interlocutrice, juste parce qu'elle était à même d'entendre ce qu'il avait à dire... quand bien même il savait que ce n'était pas forcément lui rendre service que de partager avec elle l'histoire de sa rupture. Il avait donné à Lexie son histoire avec Ethan en exemple dans l'espoir de l'encourager à vivre son amour en dépit de toutes les difficultés. Et voilà que son amour à lui n'avait pas survécu à toutes ces difficultés, justement. Enfin... Si, son amour avait survécu... mais James lui n'en était pas ressorti indemne. Et il doutait fort de s'en remettre... ou pas avant bien longtemps, en tout cas.

-Je vais... Il poussa un léger soupir en refermant la porte derrière eux et en baissant les rideaux d'un coup de baguette afin qu'il ne vienne à l'idée de personne de les déranger encore. En fait, ça ne va pas très bien..., admit-il, doux euphémisme pour exprimer le fait qu'il avait le sentiment d'être au fond du goufre à l'heure actuelle. Il sentait que rien que l'évoquer pourrait le faire fondre en larmes mais il prenait sur lui afin qu'il n'en soit rien. Ethan est parti...

Et voilà, rien qu'en prononçant ces mots, sa voix tremblait. Et pour cause, le dire à voix haute rendait ce constat immuable, indiscutable. Il ne pouvait y échapper, c'était ainsi : l'homme qu'il aimait était parti, et aux dernières nouvelles, il ne reviendrait pas.

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Lexie était heureuse de ne pas déranger James, parce qu’elle appréciait sincèrement la présence du jeune homme. La jeune femme n’y aurait pas vraiment cru à la base, mais au final ils partageaient quand même énormément de chose. Et ça lui faisait du bien, parce qu’en ce moment elle avait juste besoin de soutien, de partager des choses avec des gens, de ne pas avoir besoin de se cacher. C’était ça qui était agréable, ils pouvaient parler de tout et de rien, Lexie pouvait parler de Melody sans avoir honte et ça lui faisait vraiment du bien. Surtout qu’elle avait le sentiment d’avoir une épée de Damoclès sur la tête depuis la mort de ses parents. Elle craignait les conséquences, des conséquences qui pouvaient être particulièrement graves.

Elle espérait donc bien pouvoir passer un moment agréable avec James, où ils allaient pouvoir parler. James commença à répondre à sa question, quand elle lui demanda s’il allait bien, mais rapidement Lexie comprit que ça n’allait pas si bien que cela. Elle le sentait, ça se voyait dans la manière dont il commença sa phrase et forcément, la jeune femme ne put s’empêcher de s’inquiéter. C’était bien la preuve qu’elle l’appréciait, elle s’inquiétait pour son interlocuteur. James reprit donc, lui affirmant qu’il n’allait pas très bien. Et le couperet tomba. Ethan était parti.

« Comment ça parti ? » Demanda–t-elle, ne pouvant pas cacher sa surprise. Ça n’avait pas de sens. Bon, Lexie ne connaissait pas le fameux Ethan, mais il en avait évidemment entendu énormément parler. James lui parlait tout le temps de sa relation, comme Lexie parlait de celle qu’elle vivait avec sa petite amie. Elle n’avait donc jamais rencontré cet Ethan, mais elle avait comme l’impression de le connaître. Sauf que visiblement, ce n’était pas le cas, parce que la jeune femme ne s’était pas du tout attendue à entendre le libraire lui affirmer que son petit ami était parti. Ça n’avait pas de sens… « Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Il y avait forcément une raison… une bonne raison, quelque chose qui expliquait vraiment le fait que Ethan soit parti. Il entendait quoi par là en prime ? Lexie avait un milliard de questions en tout cas, mais elle voulait surtout comprendre ce qui avait bien pu arriver. Elle se sentait mal pour James en cet instant précis, parce qu’elle savait à quel point il tenait à Ethan. Évidemment que ça n’allait pas très bien… Lexie se doutait même que c’était un peu minimisé comme réaction. Non pas qu’elle soit capable de se mettre à la place du libraire, mais elle se disait que si Melody devait être parti, il était évident qu’elle serait au fond du gouffre. Même si elle était bien jeune et qu’elle ne pouvait sans doute pas affirmer à ce point que Melody était la femme de sa vie, elle avait conscience que si jamais elle devait la perdre, la jeune femme ne serait tout simplement pas capable de le supporter.

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a surprise de Lexie était évidente, et James ne pouvait que le comprendre, lui-même était tombé des nues au moment de se retrouver mis devant le fait accompli. Même si, dans son cas, on pouvait davantage parler de naïveté que de véritable ignorance. Il y avait eu des signes, il s'était simplement obstiné à ne pas les considérer comme tels, pour ne découvrir que trop tard qu'il aurait peut-être pu empêcher cette rupture concernant laquelle il n'avait pas eu son mot à dire. James se repassait en boucle le film de ces derniers mois, et à chaque fois, il songeait à ce qu'il aurait pu dire ou faire à un moment T, qui aurait éventuellement pu tout changer... mais c'était trop tard, et on ne refaisait pas le monde avec des si.

Oui, Lexie était visiblement sonnée par la nouvelle, et il regrettait d'avoir à la lui apprendre. Il avait voulu se placer en modèle positif pour elle, il avait voulu lui prouver qu'en dépit des difficultés, les amours différentes pouvaient exister et s'épanouir. Ca avait certainement été beaucoup trop prétentieux de sa part, il le comprenait à rebours, mais il avait espéré inspirer la jeune femme et sa petite amie... et maintenant, tout ce qu'il avait à montrer à la jeune femme, c'était l'exemple manifeste de son échec cuisant. Oui, il n'en menait vraiment pas large... et surtout, il se sentait vraiment au bout du rouleau, il faut bien le dire.

-Je suis rentré du travail, un soir, et il n'était plus là... Il m'a juste laissé un mot pour me dire qu'il quittait le pays, qu'il avait posé sa démission... Autant de choses qu'Ethan avait forcément planifiées à l'avance. Et là encore, s'enfonçant dans son aveuglement, James n'avait rien voulu voir. Pas longtemps avant ça, je lui ai dit que je renonçais à la garde de mon fils pour nous protéger...

Il n'en dit pas plus, parce qu'il pensait que résidait là la réponse à nombre de ses interrogations. Ethan était parti afin de donner à James une chance de récupérer son fils... Le pire, c'est que les faits prouveraient que son départ était bel et bien susceptible d'y changer quelque chose. Mais en attendant, son coeur était morcelé, et il avait le sentiment qu'on le privait d'oxygène.

-Je n'ai aucune idée d'où il est maintenant..., remarqua-t-il, la voix saisie de tremblements.

Et c'était pire que tout. Incapable de savoir s'il allait bien, ce qu'il faisait, comment il supportait la situation. Impossible d'avoir cette ultime conversation dont il avait le sentiment d'avoir tant besoin... même s'il devinait pourquoi Ethan ne la lui avait pas accordée... afin d'éviter qu'il parvienne à le retenir. Ce qu'il aurait forcément cherché à faire.

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Lexie ne s’était clairement pas attendue à entendre James lui affirmer que Ethan était parti. Elle ne connaissait pas l’homme, mais elle en avait tant et tant entendu parler, James et Ethan étaient des modèles pour elle. Des modèles d’une réussite possible, des modèles d’un amour possible. James avait quitté sa femme pour Ethan, c’était beau, c’était puissant, et ça donnait foi en l’avenir à Lexie. Mais visiblement, ce n’était pas suffisant. Forcément, la jeune femme était choquée et elle avait surtout besoin de comprendre, le fait que Ethan soit parti ça voulait tout dire et rien dire en même temps.

James se montra plus explicite, en affirmant qu’il était rentré du travail, un soir, et que Ethan était parti en se contentant de laisser un mot pour dire qu’il quittait le pays et qu’il avait déposé sa démission. Lexie ne parvenait même pas à imaginer ce que James avait pu ressentir en voyant le mot, elle ne savait pas comment elle serait capable de réagir en lisant une telle lettre de la part de Melody. Elle deviendrait folle sans doute. Mais il semblait y avoir une explication « logique » au départ de Ethan, puisque quelques jours avant, James lui avait affirmé qu’il renonçait à la garde de son fils dans le but de les protéger. Lexie savait pour les menaces et elle comprenait la décision de James, même si ça avait été un crève-cœur sans aucun doute (mais elle n’était pas capable de savoir réellement ce que ça faisait d’avoir une progéniture). Malheureusement, ce choix qu’il avait fait – ces sacrifices qu’ils avaient déjà mentionnés, affirmant qu’ils étaient nécessaires dans leur condition –, avait conduit à la rupture. Ce n’était peut-être qu’une coïncidence, mais Lexie n’y croyait pas, comme James ne devait pas y croire. Et maintenant, James n’avait aucune idée d’où se trouvait Ethan maintenant.

Lexie n’était pas ce qu’on pouvait réellement appeler une fille empathique, elle se montrait bien souvent égoïste. Mais cette histoire qu’ils avaient en commun les avait rapprochés, Lexie ressentait vraiment de l’affection pour James sans qu’elle ne l’aurait imaginé au début. Et maintenant, elle le voyait en pleine détresse. Alors elle s’approcha du libraire et vint le prendre dans ses bras, peut-être un maladroitement, mais son geste était sincère.

« Je suis tellement désolée… » Elle l’était, vraiment, elle cherchait à le montrer à quel point elle l’était. Qu’elle le soit ou non n’allait rien changer à la situation de James sans doute, mais en même temps… eh bien, elle l’était quand même et elle avait envie de le soutenir d’une certaine façon, même si ça ne resolderait pas son souci. « Tu as essayé de le retrouver ? Il n’y a pas de moyen de le ramener ? De lui faire changer d’avis ? »

C’était peut-être idiot de sa part de remuer le couteau comme ça, mais elle n’avait pas envie de croire que c’était vraiment fini. Si James et Ethan n’arrivaient pas à vivre heureux, qui pourraient y arriver ?

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uand Lexie vint le prendre dans ses bras, James dut bien reconnaître qu'il ne s'y était absolument pas attendu... mais cette étreinte lui fit néanmoins le plus grand bien. A force de conversation, James et Lexie s'étaient beaucoup rapprochés, ils s'étaient confié leurs craintes et leurs incertitudes, ils ne s'étaient rien cachés de ce qu'ils devaient sans cesse dissimuler aux autres... Forcément, ces confidences communes les avaient rapprochés. Pour autant, jamais avant ce jour James et Lexie ne s'étaient prouvés si directement que leur amitié était entière, sincère, même si improbable pour des centaines de raisons. James était heureux de pouvoir compter sur elle dans ce moment difficile, et surtout de pouvoir parler à coeur ouvert de ce qu'il endurait tandis que, malheureusement, les personnes à qui ils pouvaient se confier se faisaient particulièrement rares voire absentes.

Il s'en voulait seulement de faire étalage de sa misère et de son désarroi alors qu'il savait pertinemment que ces émotions étaient à contre-emploi de tout ce qu'il avait toujours voulu communiquer à Lexie. Il avait voulu lui donner de l'espoir, lui prouver que des relations hors normes telles que les leurs étaient tout de même susceptibles de fleurir et de s'épanouir, même si ce devait être dans l'ombre, en cachette de tous ceux qui pourraient vouloir leur causer du tort. Et à ce sujet, il craignait fort de devoir casser encore davantage les espoirs de Lexie tandis que cette dernière, de toute évidence, cherchait à donner du sens à une situation qui n'en avait malheureusement pas le moindre. Il aimerait pouvoir lui dire qu'en se battant, en se raccrochant à ceux qu'on aimait, on finissait par obtenir gain de cause, mais c'était un mensonge. Il s'était battu, mais se battre ne lui avait rendu ni Gabriel (pour le moment, mais c'est finalement le fait de cesser de se battre qui le lui rendrait - tu parles d'une morale à la con), ni Ethan. A cette heure, il était convaincu de les avoir perdus tous les deux, et définitivement qui plus est. Dans un cas en particulier, c'était malheureusement bien le cas, et il n'y avait rien qu'il puisse y faire.

-J'ai essayé, oui, répondit James, désemparé, que la seule évocation d'Ethan donnait envie de fondre en larmes de nouveau. Je suis allé dans tous les endroits où il aurait pu se rendre, j'ai parlé à ses amis, j'ai même essayé d'approcher sa famille... Je n'ai pas la moindre idée d'où il peut être.

Comment le convaincre de revenir s'il ne savait pas où il avait disparu ? Si James n'avait pas eu de sa part un courrier sans équivoque pour signifier leur rupture, il songerait que quelque chose de grave lui était arrivé.

-Je ne sais pas quoi faire...

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Lexie se sentait clairement désemparée, elle n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait faire pour l’homme sous ses yeux, l’homme qu’elle prenait dans ses bras. Déjà, elle le prenait dans ses bras ce qui était une chose qu’elle se permettait de faire, parce qu’elle compatissait réellement avec le sort de James. Elle n’avait aucune idée de comment il devait souffrir, de ce qu’il vivait. James et Ethan lui avaient semblé heureux, même si bien sûr Lexie n’avait pas eu la possibilité de rencontrer le petit ami de James, mais au vu de tout ce qu’elle avait appris à son sujet, elle ne doutait pas une seule seconde du fait qu’ils avaient été heureux. Sauf que c’était du coup à se demander s’il était possible d’être heureux dans leur condition.

En tout cas Lexie ne pouvait pas s’empêcher de questionner l’homme sur ce qu’il avait fait. C’était peut-être idiot de sa part, parce qu’elle se doutait qu’il avait quand même fait tout ce qu’il fallait dans le but de retrouver Ethan, mais en même temps elle ne savait pas vraiment quoi dire d’autre alors… elle tentait comme elle pouvait. James avait donc essayé de le retrouver, il lui affirma qu’il avait essayé de se rendre dans tous les endroits où il aurait pu se rendre, de parler à ses amis et même d’approcher sa famille. Sans résultat. Lexie se sentit mal, parce qu’elle voyait bien à quel point il souffrait et de son côté, la jeune femme n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait faire pour lui. Elle aimerait bien avoir une solution, sauf que ce n’était pas le cas. La jeune femme eut encore en vie de dire qu’elle était désolée, mais en même temps elle l’avait déjà dit et le redire n’allait pas changer quelque chose.

« Je ne… je ne sais pas non plus. » Il ne savait pas ce qu’il pouvait faire, et de son côté, Lexie ne l’aidait pas du tout parce qu’elle n’avait aucune idée de quoi lui dire, qu’elle ne savait pas ce qu’il pourrait faire pour retrouver Ethan. S’il y avait la possibilité de le retrouver bien sûr. Autant dire qu’il y avait quand même peu de chance au final. Au vu de la situation, c’était quand même bien clair qu’il n’y avait pas grand-chose à faire… « J’aimerais pouvoir faire quelque chose pour toi. »

C’était bateau, très clairement, mais en même temps elle était sincère. Lexie ne s’attachait pas réellement à beaucoup de monde. Et elle tenait sincèrement à James. Pas seulement parce qu’il lui donnait le sentiment qu’elle pouvait avoir espoir sur le futur. Après tout, il vivait avec l’homme qu’il aimait, ils avaient une relation de couple même s’ils se cachaient sérieuse. Forcément, Lexie n’avait pas pu s’empêcher de se projeter quand même. Sauf que du coup… c’était complexe, mais en cet instant précis elle ne pensait même pas tant à tout cela qu’au fait que James devait vivre la pire souffrance du monde.

« Tu veux que je t'aide à le chercher ? » Ça ne servait sans doute pas à quelque chose, mais elle avait envie de faire quelque chose.

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ames esquissa un fin sourire en entendant la réponse de Lexie. Il la savait complètement sincère quand elle lui assurait qu'elle voulait faire quelque chose pour lui. Elle était la mieux placée pour le comprendre, pour deviner ce qu'il endurait, et même si leur complicité n'allait pas de soi, n'aurait sans doute jamais vu le jour si leurs inclinations respectives n l'y avaient pas invité, ils s'étendaient néanmoins très bien tous les deux, et le souci qu'ils se faisaient l'un de l'autre et l'un pour l'autre était tout à fait sincère. Lexie ne prétendait pas le moins du tout s'intéresser à son sort, elle s'intéressait vraiment. James le savait et ça le touchait. Il commençait à se faire une raison, rien ni personne ne lui rendrait jamais Ethan, mais au moins, dans cette épreuve, il n'était pas tout seul, il était bien entouré, et c'était déjà, en soi, une très bonne chose.

Le libraire fit doucement non de la tête. quand Lexie suggéra de l'aider à chercher Ethan. Il appréciait l'attention, mais il se voyait difficilement faire plus que ce qu'il avait déjà fait, et il n'avait pas envie de la mêler inutilement à tout ça. Il devait se faire une raison, même si c'était difficile, même si ça lui faisait du mal. Si Ethan avait pris tant de soin à ne pas pouvoir être retrouvé, c'était sans doute qu'il ne voulait pas l'être. Même si James restait convaincu qu'il avait pris cette décision pour lui, et surtout que ce n'était pas du tout une bonne décision, loin de là, il ne pouvait pas y contrevenir. Il devait... Le laisser lui échapper, tout simplement. C'était difficile, terriblement difficile. Ce semblait même impossible, en réalité. Mais il fallait faire face à la réalité, accepter la situation, même si elle semblait parfaitement innommable, positivement insupportable.

C'était ainsi, ils devaient accepter la réalité telle qu'elle était. Alors non, même si ça lui ferait peut-être du bien de s'illusionner encore un peu et de chercher encore Ethan, même s'il ne résisterait peut-être pas à l'envie de le faire de temps à autre... Il valait mieux qu'il accepte. Et qu'il aille de l'avant ? Peut-être, même s'il était loin de s'en sentir capable. Il avait le coeur arraché en deux, et il était convaincu que jamais rien ni personne ne recollerait ces morceaux complètement brisés.

-Je crois que c'est inutile, répondit James d'une voix blanche. Prononcer ces mots lui faisaient réellement du mal, mais il fallait tout de même qu'il voit la réalité en face. S'illusionner lui ferait d'autant plus de mal, en vérité. Il faut que j'accepte... que je l'ai perdu, c'est comme ça.

Certaines histoires d'amour finissaient mal, c'était ainsi.

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Lexie ne savait pas réellement ce qu’elle pourrait faire dans le but d’aider James à trouver Éthan, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir quand même envie de faire quelque chose. La jeune femme ne pouvait pas accepter le fait qu’il soit juste impossible qu’ils ne se retrouvent pas, que ça soit simplement fini. Lexie ne devrait peut être pas prendre toute cette histoire trop à cœur, mais en même temps elle ne pouvait que se faire du soucis pour son interlocuteur (parce que contre toute attente ce simple point commun avait eu le don de les rapprocher tous les deux), mais aussi parce que sans que cela ne soit vraiment une bonne chose, elle ne pouvait pas s’empêcher de transposer cette histoire sur la sienne.

Se dire que c’était fini entre ces deux hommes, qui se donnaient du mal pour être ensemble, qui bravaient quand même leurs proches, la société dans le but d’être ensemble, c’était en quelque sorte comme si au final il n’y avait pas d’espoir possible. Comme si cela ne servait à rien de se battre, parce qu’on perdait dans tous les cas la bataille. Lexie ne devrait pas voir les choses ainsi, mais elle ne pouvait pas réellement s’en empêcher. Comme elle avait beaucoup de mal à se satisfaire de la réponse de James quand il lui affirma qu’il devait simplement accepter qu’il l’avait perdu. Lexie senti son cœur se serrer en entendant ces propos, elle ne pouvait pas juste accepter que c’était fini, ça n’était pas possible.

« Mais… ça ne peut pas être juste comme ça ! »Lexie ne devrait sans doute pas insister, elle n’avait aucune envie de retourner encore plus le couteau dans la plaie de son ami et ce qu’elle ne voulait pas c’était bien sûr qu’il souffre. Mais se dire que c’était juste comme ça, qu’il n’y avait plus aucun espoir, elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était trop injuste après tous ce qu’ils devaient faire pour être avec ceux qu’ils aimaient. « Tu ne peux pas juste abandonner comme ça, ce n’est pas possible. Tu dois te battre pour le retrouver, pour le récupérer. Ça ne peut pas se terminer comme ça. »

La jeune femme savait bien qu’elle prenait beaucoup trop à cœur les choses. Elle ne devrait pas faire autant de comparaison entre histoire et celle de James, elles n’avaient rien à voir toutes les deux en dehors du fait qu’ils aimaient des personnes du même sexe qu’eux. Mais se dire que ça marchait avec Ethan, qu’ils étaient heureux, qu’ils pouvaient tout surmonter ensemble ça lui donnait de l’espoir pour que ça soit la même chose avec Melody, que rien ne soit capable de se mettre en travers de leur route. Si ça ne marchait pas entre les deux hommes, ça ne voulait pas dire que ça ne marcherait pas entre elles, mais elle n’aimait pas ça du tout. En plus évidemment d’avoir envie que James soit heureux. Même si elle comprenait les raisons de Ethan, elle ne pouvait vraiment pas s’empêcher de lui en vouloir. Il n’avait pas le droit de l’abandonner comme ça.

« Enfin, en même temps, il est juste lâche. »

Lexie allait trop loin dans ses propos, mais c’était ce qu’elle pensait. Et elle avait un peu de mal à se retenir de dire ce qu’elle avait sur le cœur.

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a réaction de Lexie décocha à James un sourire presque attendri. Le sentiment d'indignation qui l'animait, il était bien placé pour le comprendre, il avait éprouvé le même, puis il en était revenu. Et au fond, ce qui l'attristait, au-delà de l'absence d'Ethan, qui pesait comme un poids irréversible sur son coeur, c'est de ne pas avoir su insuffler à Lexie l'espoir qu'il avait tant espéré lui prodiguer. Il avait tenu, très sincèrement, à lui donner foi en sa relation avec sa petite amie, il avait voulu qu'elle s'accroche à son histoire en lui donnant la preuve que des histoires comme les leurs pouvaient marcher. Sauf qu'au bout du compte, ça n'avait pas fonctionné.

Non, ça ne voulait pas dire que Lexie, de son côté, ne serait pas capable de vraiment vivre heureuse bien que dans le secret, mais elle ne pourra manifestement pas s'appuyer sur lui pour donner corps à ses espoirs. Il avait le sentiment, quelque part, de l'avoir laissée tomber, de l'avoir trahie : et il détestait ça. Non, il faudrait que ce ne soit pas juste comme ça, mais ça l'est. Et il n'y a rien qu'ils puissent y faire. Rien du tout. Essayer à tout prix d'inverser le cours des choses ou de procéder différemment, c'est trahir la volonté de l'homme qu'il aime, ce n'est pas résoudre convenablement le problème.

-Non, répondit doucement James, incapable de ne pas prendre la défense d'Ethan en dépit des circonstances. De toute évidence, il le devrait, il devrait passer ses nerfs sur lui, lui en vouloir d'être parti comme un voleur, mais ce serait ignorer les raisons qui l'ont poussé à agir de la sorte, et ses raisons, James les connaissait pertinemment : il n'a voulu lui donner aucune occasion de l'inciter à rebrousser chemin. Même s'il en avait sans doute l'envie, au fond. A vrai dire, il faut du courage pour faire ce qu'il a fait. Il a fait le choix que je refusais de faire, il l'a fait pour moi. J'imagine que ça a été difficile pour lui aussi.

C'était une chose que James voulait croire, espérait du moins : Ethan ne l'avait pas quitté parce qu'il ne l'aimait plus, il l'avait quitté parce qu'il l'aimait trop, et qu'il ne voulait pas le voir malheureux sans son fils.

-Je ne pouvais pas avoir et Ethan et Gabriel.

Et ça, ça le rendait dingue parce qu'il se sentait aussi incapable de vivre sans l'un que sans l'autre. Ethan avait résolu ce dilemme pour lui, et James se sentait en partie... vide, démuni, privé d'une part essentielle de lui-même. Il continuait de croire qu'Ethan était son âme soeur, mais maintenant, c'était trop tard.

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Le malheur de l’avoir perdu ne doit pas te faire oublier le bonheur de l’avoir connu

LLexie ne pouvait pas s’empêcher de se sentir en colère contre Ethan. Ça ne la concernait pas réellement, elle n’avait pas de raison d’en vouloir à l’homme, mais elle le faisait. Parce qu’elle ne comprenait pas qu’il puisse juste décider de tout quitter, alors qu’ils étaient si bien avec James. La jeune femme ne connaissait pas beaucoup de personne comme elle, quand elle avait commencé à parler à cœur ouvert avec James, elle s’était rendu compte que d’autres vivaient réellement la même chose qu’elle et Melody et que c’était possible. James avait quitté sa femme pour vivre avec l’homme qu’il aimait, ça avait été juste un espoir de réussite pour les personnes comme eux. Alors, elle ne pouvait pas juste accepter que ça ne marchait pas. Et après quoi ? On allait lui dire qu’elle devait renoncer à Melody ? Elle avait tué ses parents pour pouvoir justement ne pas avoir besoin de renoncer à celle qu’elle aimait, il était hors de question que quelque chose remette en question tout ça.

Mais visiblement ce n’était pas aussi facile, même quand on pensait que tout se déroulait comme il le fallait, on pouvait voir tout changer. Elle ne devait sans doute pas transposer la relation de James avec la sienne, mais si ça n’avait pas marché pour lui, comment pouvait-elle être sûre que rien ne la sépare de Melody un jour ? Et puis mince, elle trouvait ça nul que Ethan ne se soit pas battu plus, qu’il ait juste abandonné l’affaire.

Quand James le défendit, elle eut envie de lui dire qu’il avait tort. Sauf que ce serait faire preuve d’une très grande mauvaise foi – ce qu’elle était capable, mais pas là non – que de dire à James qu’il se trompait et que Ethan était bel et bien un lâche. Surtout quand il affirmait qu’il fallait du courage pour prendre la décision que James ne parvenait pas à prendre. Ethan avait décidé d’abandonner James, certes, mais c’était pour que ce dernier n’ait pas à abandonner son fils. Après tout, l’enfant ne méritait pas non plus de vivre sans père. D’accord, elle pouvait reconnaître ça, mais ça n’enlevait pas le fait que c’était nul, et qu’elle se sentait en colère. Pas juste contre Ethan, mais contre la situation en elle-même.

« Eh bien, c’est injuste ! » Répliqua-t-elle. Elle savait bien que ça n’allait surement pas aider James qu’elle parle comme ça, mais elle disait juste ce qu’elle pensait. Ce n’était pas juste que James ne puisse pas avoir Gabriel et Ethan en même temps. C’était injuste que Ethan se retrouve à abandonner James pour qu’il puisse envisager d’avoir son fils dans sa vie. C’était ce qu’elle pensait, mais ce n’était évidemment pas juste en l’affirmant comme ça que les choses allaient changer. En fait, il y avait même de forte chance que les choses ne changent jamais pour les personnes comme eux. « Au moins… » Elle hésita une seconde. « Au moins Gabriel va avoir de la chance d’avoir son père. »

Un père qui l’aimait, qui le soutiendrait quoi qu’il arrive. Cet enfant avait de la chance.

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Le malheur de l’avoir perdu ne doit pas te faire oublier le bonheur de l’avoir connu

O

ui, c'était injuste, terriblement injuste, même. Mais, quitte à faire le défaitiste de base, la vie était injuste. Il y avait des injustices qui, peut-être, pouvaient être réparées, grâce à des combats menés de haute lutte, mais de manière générale, James aurait plutôt tendance à croire que certaines injustices étaient malheureusement trop naturelles, trop ancrées, et personne au monde ne serait capable de faire quoi que ce soit pour y remédier. Aussi, et même si c'était difficile, positivement douloureux, il fallait savoir faire avec et l'accepter, quoi qu'il arrive, peu importe les circonstances... Et donc, même s'il ne supportait pas cette situation, même s'il la trouvait horrible, il avait cessé de s'indigner. A la place, il se contentait de l'accepter. Cela ne rendait pas les choses plus simples d'un seul coup, certes, mais accepter la situation était très sûrement une première étape, et une étape indispensable, qui plus est. Et donc, il fallait essayer de voir le verre à moitié plein, même si ça ne l'empêchait pas, par la même occasion d'être aussi à moitié vide.

-C'est ce que je me dis aussi, répondit James d'un ton mesuré, d'une voix si blanche qu'il était assez difficile de deviner ses émotions.

La vérité, c'est qu'il faisait au mieux pour les contenir autant que possible. Il savait que Lexie, contrairement à beaucoup d'autres, était capable de la comprendre, mais malgré tout, il n'avait pas envie de présenter sa situation sous un jour à ce point négatif, surtout parce qu'il devinait qu'elle s'identifiait à lui du faire de leurs préférences, et parce que sa situation à lui avait pris une tournure dramatique, il ne voulait pas qu'elle s'imagine que sa situation à elle serait exactement la même. Elle méritait mieux que ça, et elle pouvait avoir mieux que ça. Elle avait échappé au mariage, elle n'avait pas d'enfant, c'était sa chance.

-Et Gabriel m'avait tellement manqué. J'ai l'impression d'avoir manqué déjà tant de choses le concernant.

Et il faisait maintenant de son mieux pour se rattraper, dans le temps qui lui était imparti, quand Lindsay daignait bien accepter qu'il s'occupe de leur enfant. Pour lui, chaque moment passé avec Gabriel était précieux, mais il se disait aussi que tout pourrait s'arrêter net, et beaucoup trop rapidement, et mettre à mal absolument tout ce qu'ils avaient construit.

-Enfin... ça c'est si Lindsay ne finit pas par changer subitement d'avis, observa-t-il alors avec un semblant de pessimisme.

Ce n'était peut-être pas très juste pour Lindsay, mais il gardait malgré tout cette possibilité à l'esprit, et il savait bien qu'elle n'était pas totalement incohérente... Un seul "faux pas" de sa part, et il pourrait tout perdre. Et lui se sentait piégé.

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» On peut avoir des choses à se faire pardonner... [Mel' <3]
» Dans une famille on est tous tributaire les uns des autres. Le malheur de l'un fait le malheur de tous. (Henry)
» Le malheur ne peut se consoler... (James)
» La famille qu'on voudrait oublier
» Une soirée pour oublier ? (pv Daniel) -16

Le malheur de l’avoir perdu ne doit pas te faire oublier le bonheur de l’avoir connu [pv Lexie :333]

Le malheur de l’avoir perdu ne doit pas te faire oublier le bonheur de l’avoir connu [pv Lexie :333]

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