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 Emotional motion sickness + Eve

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CRACMOL
Finn Callahan
Finn Callahan
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Message#Sujet: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeJeu 2 Sep - 0:22



Emotional motion sickness
Eve & Finn
« Une fête ? Ben, je ne sais pas trop si je pourrais. » Finn se pince le nez en entendant la voix de Christopher, à l’autre bout du fil, lui annoncer que Eve ne sera pas là, si c’est ce qui le dérange. Il y entendrait presque une intonation amusée si la simple mention du nom de la jeune femme ne lui faisait pas l’effet qu’un bloc de pierre lui est tombé au fond de l’estomac. Essayant de se reprendre, il répond d’une voix à peu près égale et détachée : « Non, non, ce n’est pas ça, et puis elle fait ce qu’elle veut. C’est juste que je suis en tournage toute la journée et qu’on sort de Londres, et puis après je vois James. On revoit mon contrat, comme j’arrive au bout des cinq films prévus avec la Hammer…Oui, bien sur, je reste ! » Le rire revient, sans trop d’arrières pensées. Non, il ne repartira pas aux USA, ni chez Warner. C’est fini, ça, Finn le sait. La dernière fois a été la source de tous ses malheurs, et il craint de recommencer en s’éloignant. Alors non, quoiqu’il en coûte, il reste dans les parages. Que Eve ne veuille plus le voir, c’est une chose, mais on ne sait jamais, elle pourrait avoir besoin de lui. Reprenant sa conversation avec Christopher, il continue de parler, attachant ses boutons de manchettes : « Mais en tout cas, je ne sais pas trop à quelle heure je vais sortir…Non, non, ne t’en fais pas, c’est moi…Oui, évidemment, la prochaine fois ! »

D’ordinaire, Finn aurait sans doute dit oui. Le cinéma l’occupe vraiment, ces derniers temps, ne serait-ce que par la lecture des scénarii qu’on lui propose, et n’importe quelle fête distrayante est bonne à prendre. Mais en l’occurrence, il ne peut vraiment pas rater la reprise des tournages, ni ce rendez-vous. Et il a sans doute un peu peur que Christopher se trompe et que Eve vienne quand même. A tout prendre, autant éviter les tentations. C’est que le mafieux se connait. Il a réussi à se convaincre qu’en restant en permanence occupé, la douleur passerait, et qu’il penserait moins à Eve. Ce n’est pas vrai, bien sûr. L'idée d’aller la voir, d’essayer de la retrouver, le prend toutes les dix minutes environ. Dès qu’il ne pense à rien, justement, ce sont ces réflexions là qui reviennent. Et il ne veut pas trahir sa promesse, ou plutôt cette fin qu’il a accepté.

A ce jeu là, Santina est une bonne occupation à elle toute seule. Finn s’étire et pousse un grognement en se levant. Quoiqu’il aille mieux, il est toujours un peu raide. Dans sa barbe, il grogne : « Où est-ce qu’elle est ? Tu sais, toi, Shane ? » La cuisinière de son oncle était encore dans son champ de vision, pliant du linge qu’il ne lui a pas demandé de ranger, quand Christopher a appelé. « Il a suffit que je tourne le dos cinq minutes… » Soupire-t-il en nouant sa cravate d’un élégant vert sombre (et seule trace de son habituelle extravagance vestimentaire, avec la discrète épingle en forme de harpe celtique qu'il ajoute, par fierté très irlandaise) par-dessus sa chemise blanche, sous le regard un peu apeuré de Shane. Le chien a vite compris que son endroit favori, les fourneaux, allait devenir inaccessible, à son grand désespoir. Passant la tête par la porte de la cuisine en enfilant sa veste, Finn a un sourire attendri en voyant la vieille dame s’activer, comme il l’avait prévu, à préparer un plat dont elle a le secret : « Grand-mère…tu sais que tu n’as pas besoin de me faire la cuisine, vraiment. Ce n’est pas pour ça que je t’ai faite venir. Tu n’as plus à travailler, maintenant… » C’est vrai : quand lui est parvenu le message de la mort de Antonio, le vieux jardinier de son oncle, l’évidence, pour Finn et Rafa, était de faire venir Santina en Angleterre pour ne pas qu’elle soit seule. Ça a été une occupation en soi, de payer son vol, de l’installer dans un appartement dans le même immeuble que lui, et surtout, de la convaincre qu’elle pouvait prendre une retraite bien méritée. Pour l’acteur, c’est d’ailleurs un échec. Désormais, elle navigue entre les deux étages, passant chez Callahan comme si elle était chez elle, rangeant, organisant, et faisant à manger. Il a beau lui expliquer mille fois par jour qu’il sait cuisiner ou qu’il faut qu’il sorte, comme là, elle finit toujours par le faire rester. Il n'a pas vraiment le coeur à lui dire non. Avec la mort de Ludovico, qu'il n'a pas expliqué, et celle de son mari, il sait bien qu'il n'y a plus que lui et Rafa, pour elle. Finn se résigne donc finalement à s’assoir pour manger et écouter sous la menaces de coups de louche tout un discours encore plus inquiet que d’habitude : « Vraiment, est-ce que c’est le moment ? Tous ces gens qui ne travaillent pas, alors que toi tu gères tout ce quartier ? et ta petite fiancée, tu as des nouvelles ? Tu ferais mieux d’essayer de te faire pardonner. Elle a bien du assez souffrir comme ça, non ? Et est-ce que ce sont mes lasagnes que tu donnes en douce à ce chien ? Tu as assez mangé ? Tu es encore trop maigre à mon goût… »

Le chien sur les talons, Callahan s’enfuit en riant, pris d’un élan d’affection sincère pour Santina. Le reste de la journée, passé à tourner un film d’espionnage visant à empêcher un complot nazi, où il joue un second rôle de flic qui lui plait bien, l’amuse. Ironiquement, c’est parce que ça lui fait penser à Eve. Le tournage est finalement écourté à cause d’une pluie d’été orageuse. Son rendez vous est du même coup avancé, et il est suffisamment tôt pour se rendre à la fête de Christopher lorsque les producteurs le libèrent, ce qu’il décide finalement sur un coup de tête. Puisque Eve n’est pas là, ça ne lui fera pas de mal et ça passera le temps.

Mal lui en prend. Car lorsqu’il sonne la porte de chez son ami et qu’on lui ouvre, Shane se jette instantanément sur une silhouette rousse qu’il ne connait que trop bien, faisant la fête à qui mieux mieux à ladite Eve, et entreprenant de lui lécher consciencieusement les mains. Son maître est trop tétanisé pour l’en empêcher. Un moment, il ne dit rien, se contentant de la regarder, incapable de prononcer le moindre mot, avant de réussir à articuler laborieusement : « Bonsoir. » L’arrivée de Christopher – qui les lorgne d’un air étrangement satisfait, ce que Finn ne remarque pas, trop occupé à scruter Eve de toutes ses forces, comme si ça pouvait faire passer tout ce qu’il voudrait lui dire et qu’il est incapable de formuler, comme pour s’assurer qu’elle va bien aussi – le dispense de répondre. Les autres invités l’assaillent de questions. Peter lui parle du chien qu’il traine, Mary lui dit que ça fait un moment qu’on ne l’a pas vu…et lui, un peu perdu, ne répond que vaguement, cherchant toujours malgré lui Eve du regard, et oubliant un peu trop facilement son rôle de Gallagher. Il n’avait pas prévu ça. Qu’est-ce qu’il doit faire, maintenant ?

Evidemment, ça ne s’arrange pas lorsqu’ils passent à table : il a fallu que le hasard, ou un hôte un peu trop prévenant, les place côte à côte alors que Shane se couche à leurs pieds. Et là, Callahan ne sait pas trop s’il est heureux ou juste monstrueusement nerveux. Le dîner commence dans un silence un peu gêné, et puis d’un coup, il finit par dire, n’y tenant plus, d’une voix qu’il essaye de maintenir calme et qui se perd dans le brouhaha ambiant : « On n’est pas tout à fait obligé de s’ignorer toute la soirée, tu sais. Je ne te cherche pas la guerre, je ne suis pas venu pour ça.  Je ne savais pas que tu serais là. Christopher m’a dit que tu ne viendrais sans doute pas, et je ne pensais pas venir non plus. J’ai simplement réussi à me libérer plus tôt de mon tournage... » Manière d’excuse, et d’invitation à converser, sur un terrain neutre, histoire de rendre les choses plus simples pour tout le monde. Remarquant qu'elle a l'air un peu moins moins fatiguée et fragile que la dernière fois qu'ils se sont vus - leur dernière rupture - l'acteur souffle ensuite avec un léger sourire :  « Tu as l’air mieux, un peu. Tu es retournée travailler ? J'ai croisé deux de nos connaissances, ils avaient l'air de s'inquiéter pour toi, alors je me suis posé la question aussi de savoir ce que tu devenais. Tu l'as su ? »  Plus facile à dire qu’à faire, la neutralité, les connaissant, eux et leur tendance à faire dégénérer les choses, en bien ou en mal. Même prendre des nouvelles, et Finn le fait pourtant de façon assez vague et neutre pour que la rousse soit la seule à  comprendre, est risqué. Eve n’a presque rien dit, mais il suffit qu’il croise son regard et tout peut recommencer – à commencer par son envie de lui dire qu’elle lui manque affreusement, mais ce serait définitivement hors de son rôle.
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Eve Talbot
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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeLun 6 Sep - 22:24

❝Finn & Eve ❞Emotional motion sicknessOn a beau le savoir, on ne se rend pas compte à quel point les habitudes se prennent vite. Dans le fond, ça fait peu de temps qu’Eve est revenue dans le monde sorcier. Pas encore tout à fait trois ans, pourtant, il n’a pas fallu grand-chose pour qu’elle reprenne des habitudes de vie qu’elle ne pensait pas avoir. La jeune femme a beau exécrer son côté sorcier, elle ne peut pas nier que ses pouvoirs font partie d’elle-même. Contrairement à Rafa, elle n’a jamais cessé de les utiliser, les trouvant utiles au plus fort de la guerre. Ca ne fait pas d’elle une mage talentueuse, loin de là, mais elle reste une sorcière, qu’elle le veuille ou non.

Après la mort de Ludovico, tout lui a semblé trop. Soudain, cette double vie qu’elle mène lui a semblé trop pesante. Eve a ressenti le besoin de fuir, couper les ponts avec tout et tout le monde pour se réfugier dans un certain anonymat. Contrairement à Finn, impossible de tout plaquer et de quitter le pays, si bien qu’elle a fini par choisir une solution moins drastique en se tournant vers un ami.

Christopher lui a semblé un choix évident. Comme elle, il a fait la guerre et quoiqu’ils ne l’évoquent jamais, ils ont tous les deux travaillé pour le SOE. Depuis, lui s’est reconvertis, et quoiqu’il n’ait jamais posé la question, Eve est persuadée qu’il se doute qu’elle-même n’a pas suivi la même voie. Quoiqu’il en soit, il comprend son état d’esprit et son besoin de tranquillité. Discret, il n’a pas vraiment posé de questions et s’est contenté de l’accueillir avec bienveillance, mettant son chez lui à sa disposition.

Dans ce plan, un seul risque, c’est qu’il est également un ami de Finn. Quelque chose quii aurait du la rebuter, mais la jeune femme est réaliste. Ils font en quelque sorte partie du même milieu, ont des amis en commun et ils sont amenés à se revoir qu’ils le veuillent ou non. Si bien que quand Christopher décide d’organiser une soirée chez lui, Eve songe à se porter pâle. Son ami a beau lui affirmer que Finn ne sera pas présent. Elle n’est pas stupide et même si elle fait mine de rien, elle se doute que les chances de voir Callahan sont plus grandes qu’il ne le laisse entendre.

Le soir même, la jeune femme hésite toujours. Par précaution, mais aussi par vanité - un sentiment qui fait rarement surface chez elle- elle est tout de même allée acheter une tenue de soirée. Une robe bleue nuit à la mode. Pas trop ostentatoire, mais élégante. Pendant qu’elle se prépare, elle met un soin particulier à arranger sa mise, consciente qu’elle en fait plus que d’habitude, mais ne voulant pas paraître à son désavantage. C’est sa première sortie depuis longtemps et elle ne veut pas donner l’impression qu’elle va moins bien que d’habitude. Moins elle suscite d’interrogation, mieux elle se porte. En particulier si Finn est présent. Leurs amis communs seront déjà bien assez occupés à se demander pourquoi ça n’a pas marché et à guetter des signes d’animosité de part et d’autre. L’idée d’être un spectacle aux yeux des autres ne l’enchante guère, mais c’est le jeu. Et puis qui sait ? Finn ne sera peut-être pas présent, même si elle en doute sérieusement.

Le soir venu, elle circule dans le salon de Christopher, un verre de champagne à la main. Une plaisanterie à l’un, une discussion politique avec un autre, des nouvelles des enfants d’un couple d’amis et c’est comme si de rien n’était. Entre deux gorgées, la jeune femme scanne la salle comme pour s’assurer que Finn n’est toujours pas là. Partagée entre soulagement et déception, elle continue ses discussions tout en songeant qu’elle s’échapperait bien sur le balcon pour fumer tranquillement. Son paquet de cigarette dans une main, son briquet dans l’autre, Eve est sur le point de mettre son plan à exécution quand elle est interrompue par un chien qu’elle ne connaît que trop bien.

Son cœur fait un bon dans sa poitrine et sans regarder l’entrée, elle s’accroupit pour caresser Shane. Finalement, elle est heureuse de la distraction que l’animal apporte. Grâce à lui, elle n’est pas obligée de regarder son maître arriver et tandis que leurs amis le pressent de questions, elle peut faire mine d’être occupée. Néanmoins, ça ne peut pas durer éternellement. Dans un froissement de tissus, Eve se relève pour croiser le regard de Callahan. L’air satisfait de Christopher et la détresse que Finn porte sur son visage la renseigne mieux que le reste sur la situation. Si elle-même se doutait de la présence de son ancien amant, lui ne pensait réellement pas la trouver ici. Bien décidé à ce qu’ils ne se donnent pas en spectacle plus que nécessaire, elle le salue avec la même courtoisie que les autres. Ajoutant même un charitable :

- Joli costume. Ça change de ta garde-robe habituelle.

L’irlandais ne tarde pas à être alpagué par Peter et quelques amis, si bien qu’Eve en profite pour s'échapper, proposant à Mary de venir fumer avec elle. En août, les nuits sont encore longues, et même si la soirée est déjà bien avancée, le soleil se retire seulement, laissant aux deux femmes l'opportunité de profiter en silence de la golden hour. Derrière, la soirée bat déjà à son plein et le son du gramophone et des rires tranchent avec le silence des deux femmes. Finalement, c’est Mary qui le brise en commentant :

- C’est dommage. Pour toi et Gallagher, je veux dire. Vous formiez un beau couple.
- Tu n’es pas la première à me le dire, répond-elle tranquillement, comme si ça ne l’affectait pas. Elle tire une bouffée de cigarette et continue : On n'avait simplement pas des caractères compatibles. C’est mieux comme ça.

Pas compatible. Ca veut dire tout et rien, mais selon Eve, ça appelle à une fin de discussion ou en tout cas, à embrayer sur un autre sujet. Néanmoins, Mary ne semble pas l’entendre de cette oreille si bien qu’elle finit par écouter les malheurs de celle-ci avec Peter, tout recevant une leçon bien inutile sur comment sauvegarder son couple malgré les tensions. Quoique cette discussion ait un caractère hautement prévisible, Eve ne la trouve pas agréable pour autant. L’annonce du souper la met en joie et même la présence de Finn, juste à ses côtés, ne parvient pas à tenir son soulagement.

Alors que le ballet des plats commence, elle reste silencieuse et son compagnon en fait tout autant. Peut-être que, comme elle, il ne sait pas trop quoi faire de cette situation. De son côté, c’est à la fois une torture et un soulagement. Un soulagement de le voir, puisque jusqu’à cet instant, elle ne se rendait pas compte à quel point elle en avait envie. Une envie qui la torture. Côte à côte, il suffirait de peu pour se toucher et simplement reprendre là où ils ont tout arrêté. Une décision stupide, Eve en a bien conscience, mais ça ne l’empêche pas, un peu honteusement, de la fantasmer. Un petit sursaut de surprise accompagne donc la prise de parole du mafieux, tant elle était perdue dans ses pensées. Laissant la surprise s’afficher sur son visage, elle reste un moment silencieuse avant de hocher la tête en signe d’assentiment.

- Je sais, s’entend-elle répondre à voix basse. Je veux dire, je me doute que tu ne savais pas que je serais là. Je l’ai vu à ta tête. Christopher m’avait dit que tu ne savais pas te libérer, mais je pensais que tu viendrais quand même donc je n’étais pas vraiment surprise de te voir. C’est juste que, sans te faire la guerre, je ne sais pas vraiment quoi dire.

Distraitement, elle pioche du bout de sa fourchette un aliment dans son assiette. Elle le mâche sans même déterminer ce que c’est. Absorbée par Finn, la nourriture semble avoir perdu tout goût. Puisqu’il semble déterminé à faire un effort, elle tente de faire de même.

- Non, pas encore. J’ai pris des vacances, répond-elle, sachant que c’est une façon très édulcorée de parler de sa fuite. Je voulais lever un peu le pied sur le travail, encore que je ne sois pas sûre que ça soit possible.

Eve a beau jouer à l’autruche pour le moment, elle sait que sa fuite n’est que momentanée. La couardise ne fait pas partie des attributs de sa maison et tôt ou tard, elle reprendra sa mission là où elle l’a laissé.

- Tu as l'air mieux aussi. Moins maigre. Beaucoup de travail j'imagine ?

Oui, il a l'air moins malade. Ca la rassure, même si elle se doute que Rafa lui aurait dis si quelque chose n'allait pas. Du reste, elle sait comment les choses se passent. Maintenant que Ludovico est mort, Finn est devenu roi et la passation de pouvoir demande toujours du temps et des ressources. Nul doute qu'ils ont eu quoi faire.

- Rafa et les autres vont bien ?

Ce n'est pas parce qu'elle a décidé d'en finir avec leur relation malsaine qu'elle oublie les gens auxquels elle est lié pour autant, mais tout le monde en conviendra, mieux vaut s'éloigner. C'est préférable pour tous le monde.

- Je n’ai eu de nouvelles de personne, fait-elle savoir. Un peu inquiète, elle demande : Deux connaissances communes ? C’est-à-dire ?

De mémoire, ils ont peu de connaissances communes et elle n’est pas certaine de vouloir connaître la réponse.
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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeMer 8 Sep - 1:10



Emotional motion sickness
Eve & Finn
Evidemment, que Finn est tétanisé et qu’il ne sait pas vraiment quoi faire. C’est qu’il est persuadé, au moment où il arrive, que Eve ne veut réellement plus le voir. Nul doute qu’il serait heureux s’il savait à quel point les choses sont en réalité plus nuancées qu’elles en ont l’air, et combien, finalement, elle se trouve point que lui. Il a essayé de se convaincre que c’était pour le mieux et que Eve méritait ça, mais l’acteur n’y a pas vraiment réussi : si on lui posait la question, il ne pourrait pas vraiment nier que ce n’est pas ce qu’il voulait. Peut-être parce que contrairement à la jeune femme, il se dit que si la fin de leur relation a été catastrophique, celle-ci, en elle-même, ne tenait pas si mal la route que ça, dans le chaos qui leur tenait lieu de couple et qu’ils répugnaient à appeler ainsi. Il ne peut pas nier non plus, que, de manière contradictoire, même s’il craint sa réaction, il espérait malgré tout la voir en venant chez Christopher. Et elle ? est-ce que c’est ce qu’elle voulait ? Même sans l’intervention de Warwick et de Billy, Callahan se serait posé la question. Combien de fois s’est-il demandé ce qu’elle avait fait, après qu’ils se soient vu dans ce café, où est-ce qu’elle était partie, si elle était aussi triste que lui ? Il ne sait même plus tant c’est le quotidien de ses pensées, comme le fait de redouter, ou d’espérer, la revoir.

Comme là, d’ailleurs, où il s’attend à tout. Mais certainement pas un compliment. Il faut dire que même s’il a pensé à Eve en achetant ces nouveaux costumes, Finn ne savait pas s’il la reverrait, et encore moins si elle le remarquerait. Que ce soit le cas lui donne un vrai sourire, presque un peu idiot. Soudainement, parce que ces premiers mots sont aimables et que les compliments de Eve sont une vraie rareté en eux même, il se sent beaucoup plus léger. C’est bête, peut-être, comme l’amour globalement, mais ça le touche, alors que ce n’est pas grand-chose. « Merci. » Dire qu’il s’est rappelé qu’elle n’aimait pas les autres serait trop. Au lieu de quoi, restant à bonne distance, il se fend d’un compliment en retour : « J’aime beaucoup ta robe, moi. Elle te va très bien. » Rêve-t-il, ou la voit-il un instant rougir ? Il en sourit de plus belle – et sourirait encore plus s’il savait pourquoi Eve l’a choisie.

Bon, songe le mafieux. Elle est moins hostile que prévu. L’occasion d’amorcer un mouvement de réconciliation ? Il ne sait pas trop comment s’y prendre. Mais ce compliment lui donne l’audace de faire le premier pas et de briser la glace ; c’est déjà quelque chose. Il espère qu'elle comprendra. L'acteur ne veut pas d'une nouvelle dispute, aussi est il soulagé de voir que la jeune ne pense pas qu'il la poursuivait intentionnellement, et qu'elle ne sait juste pas trop quoi faire. Callahan aurait du mal à lui en vouloir, tant il n'était pas prêt à cette rencontre, ce qu'il partage avec honnêteté : « Je sais. Moi non plus. » Voilà autre chose qui le rassure, d’avoir la confirmation qu’ils sont aussi perdus l’un que l’autre. Peut-être que ça a toujours fonctionné comme ça entre eux : en amour, jusque dans la rupture, ils sont peut-être paumés, mais au moins ils sont ensemble et c’est mieux que rien. Décidé à faire un effort pour leur faciliter la vie, Finn ajoute donc amicalement, d’un ton qu’il espère léger : « Mais on n’est pas obligés de s’imposer une conversation difficile en parlant de nous non plus, c’est ça que je veux dire. » Il ne sait pas vraiment si c’est possible, de parler d'autre chose, de réinstaurer une relation amicale (qu’ils n’ont jamais vraiment eu) après avoir été amants (est-ce qu’on peut l’être, amis, dans ces conditions, de toute façon, surtout vu ce qui leur est arrivé ?), ni si Eve comprend ce qu’il essaie d’exprimer. Mais puisqu’elle n’est pas hostile, il veut bien s’essayer à tenter de maintenir une conversation normale. C'est mieux que rien. De toute façon, il prendrait n’importe quoi venant d’elle, même peut-être les cris, du moment qu’elle lui parle. Alors il s’informe, parce que son inquiétude est sincère, aussi. Hoche la tête lorsqu’elle lui parle de vacances. Il la voit mal connaitre le principe, comme elle l’avoue elle-même, mais le mafieux comprend le besoin de distance, peut-être parce qu’il a parfois envie, lui aussi, d’oublier, mais sans y parvenir. « Je comprends. Tu es restée de ce côté-ci ? » C’est moins une manière de la pister, même si savoir qu’elle habite chez Christopher ne lui plairait pas, que d’en savoir un peu plus sur comment elle va, ce qui est toujours plus difficile avec Eve. Finn soupçonne fortement qu’au-delà de la dénégation, elle ne sache pas très bien elle-même. Lui a des réponses plus directes. « Ça va, oui. Autant pour ma carrière d'épouvantail. » Il sourit. Oui, il va mieux, c’est vrai, même s’il songe avec amusement que Santina ne serait sans doute pas d’accord avec Eve sur le fait qu’il a l’air moins malade. Mentalement ? c’est une autre histoire, mais ce n’est pas pour rien que Callahan a besoin de l’aide d’un psy pour repérer son propre mal-être. Avoir un point de vue extérieur aide ; il n’a aucun recul sur lui-même. Haussant les épaules, il enfourne une bouchée de viande avant d’expliquer : « On fait aller. Un peu compliqué au début, mais ça commence à se normaliser, Rafa est en train de terminer le reste. » Finn reste volontairement un peu vague. Un peu moins lorsqu’elle lui demande des nouvelles du reste des gens du Cohan. « Hmm, les autres oui, mais pour Rafa... c'est compliqué. Devant le regard étonné de Eve, il hausse les épaules : « Il a rompu. Ça s'est mal terminé, je crois. Disons qu’on fait la paire, en quelque sorte. » Il n’a pas vraiment envie d’expliquer ou de s’attarder sur cette question-là, même s’il tente de le prendre avec un peu d’humour. Quant à Rafa, il sait que la jeune femme n’a pas besoin de lui pour le trouver et au choix, il se demande, vu l’humeur ingérable de son second, s’il ne vaut pas mieux qu’il raconte lui-même ce qui est arrivé.

Quant à leurs connaissances communes, comme il dit, il s’en amuse, au moins au début.« Oh, Grant et Stubbs. Ils ont été un peu pénibles. Mais ils s’en remettront. Je crois que je leur ai dit que je t’écrirais, mais j’ai oublié. C’était surtout pour m’en débarrasser. » Il s’amuse au souvenir de la conversation tendue qu’ils ont eu, mais son rire ne dure pas, cependant. Jusqu’à là, il avait réussi à éviter de parler vraiment d’eux, mais il ne peut pas vraiment y échapper. «  Ils m’ont posé tout un tas de questions un peu pénibles sur ce qu’il t’était arrivé. Je leur ai dis que tu leur raconterais si tu en avais envie. Moi ça ne me disait rien, je trouvais que ça ne les regardait pas, à partir du moment où tu n’étais pas en danger. Je me suis dit que ce serait pareil pour toi. » Il y a une certaine colère dans sa voix quand il décrit de ce qu’il considère comme une intrusion dans leur vie – quelque chose de proche, en termes de tension, du moment où il a démoli Ludovico lorsqu’il a parlé de cet enfant qu’ils ont perdu - assortie d'une vraie empathie et d'une volonté évidente de la protéger en la laissant décider de ce qu'elle veut, ou non, dire. Ils n’ont jamais vraiment reparlé de l’agression de Eve ou de cette perte. A l’évidence, ils en souffrent tous les deux. Et même en employant des termes aussi vagues que ceux qu’il emploie, ça fait encore mal à Finn, alors il finit par changer de sujet. Il y a une certaine pudeur et de la prévenance, aussi, indubitablement liées à la volonté de la préserver elle s’il le peut.

Le reste du diner se passe dans une ambiance plus tranquille, et, entre un peu moins tendue sans doute. S’il échange avec les autres invités – la conversation roule sur le cinéma, l’Irlande, le mur de Berlin, les Jeux Olympiques qui vont bientôt se terminer – le regard de Finn finit toujours revenir à Eve. A une occasion ou deux, il croise son regard, détourne les yeux à chaque fois, mais sourit de plus, sans pouvoir s’empêcher de recommencer ensuite. Il la perd ensuite de vue lorsqu’il s’installe au salon pour le digestif avec les autres invités de la table, pendant que les femmes se retirent sur le balcon de leur côté. Mais bien vite, il est alpagué, de nouveau, par Peter, qui lui balance un complice  : « Ça ne va si mal avec Eve, pas vrai ? Ce Gallagher, décidemment ! » Comme il n’a aucune envie d’expliquer quoique ce soit, et qu’il commence à se demander si Christopher n’avait pas une idée derrière la tête en manœuvrant ainsi, au point que les invités se pose des questions, il se décide à prétexter une envie de prendre l’air pour fumer une sèche en ayant la peine.

Il semble à l’acteur qu’il a besoin de réfléchir. Shane sur les talons, qui machonne consciencieusement un os que Christopher lui a donné, Callahan quitte donc le salon. Il cherche quoi faire, et sortir fumer lui parait la meilleure option. Alors qu’il décroche sa veste pour sortir, il se sent une paire d'yeux dans son dos, et se retourne pour découvrir Eve, qui l’observait manifestement et parait un peu gênée. A quoi a-t-elle la tête ? S’interroge-t-il pour la énième fois de la soirée. Elle paraissait aussi ailleurs lorsqu’il lui a dit qu’ils n’étaient pas obligé de s’ignorer. Maintenant qu’il la retrouve là, et se souvenant de leur échange de compliments, il se demande si ce n’était pas à lui. Peut-être, ou peut-être pas. Alors, intrigué, il lui lance avec curiosité, remettant sa veste : « Un problème ? Je sors juste faire un tour pour fumer. Il fait trop chaud ici. »
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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeDim 19 Sep - 0:54

❝Finn & Eve ❞Emotional motion sicknessAu milieu des conversations, l’arrivée de Finn ne passe pas inaperçue et quoiqu’elle s’y soit préparée, le choc reste tout de même conséquent. Sur son ancien compagnon, Eve a l’avantage de la préparation si bien que, contrairement à lui, elle arrive tout de même à garder une expression neutre à feindre que son arrivée ne l’émeut pas plus que celle de n’importe quel autre invité. C’est un mensonge flagrant évidemment et Christopher, qui les observe du coin de l'œil, un sourire satisfait sur le visage, ne s’y trompe pas. Il connaît son amie depuis longtemps et arrive à décrypter chez elle ce que d’autres ne verraient pas.

En attendant, entre les anciens amants, la conversation est civile. Ils s’en tiennent à des sujets banals, tâtant le terrain avec prudence entre deux compliments. Le visage de Finn s’éclaire et le cœur de la jeune femme se serre douloureusement tant son expression lui rappelle les moments de tranquillité qu’ils ont pu passer ensemble. Elle répond également d’un sourire à son propre compliment et heureusement quelqu’un vient lui parler, les séparant et la libérant à temps de ce qui ressemble à un regret.

Le temps passe sans qu’elle s’en aperçoive. Elle ne cherche pas à parler à l’irlandais, mais pendant qu’elle discute avec d’autres invités, elle ne cesse de le chercher du coin de l'œil, surveillant inconsciemment ses faits et gestes. De son côté, Shane a délaissé son maître et ne quitte pas Eve d’une semelle, quémandant à sa maîtresse de substitution caresses et canapés, pas nécessairement dans cet ordre.

Ce n’est que lorsqu’ils passent à table que le chien la quitte. Eve, accompagnée de Mary, se dirige vers la salle à manger et chacun prend place selon le plan de table établi. Il ne faut pas longtemps, pour que l’acteur la rejoigne. Entre eux, pas d’hostilité - pour une fois - mais une gêne bien naturelle et qu’il est difficile de supprimer. Finalement, c’est lui qui initie la conversation et elle lui en est reconnaissante tant ils seraient étrange qu’ils ne s’ignorent à table. A côté d’eux, les conversations vont de bon train et l’alcool fait son effet. On parle fort, on rit, on s’interpelle, si bien que personne ne fait vraiment attention aux deux anciens amants qui échangent prudemment. Entre deux phrases, on l’interpelle et Eve rit aux traits d’esprit puis tourne de nouveau son attention vers Finn.

- Je n’en avais pas l’intention, lui répond-elle lorsqu’il lui dit qu’ils ne sont pas obligés d’avoir une conversation difficile. Je pense qu’on a déjà dit tout ce qu’il était possible de dire.

Et même plus. Il y a des sujets qui sont encore trop douloureux pour la jeune femme. Leur rupture et ce qui s’est passé avant, elle ne souhaite pas vraiment l’aborder. Non, si elle est heureuse de voir Finn, ne serait que pour s’assurer qu’il est redevenu lui-même, elle n’a pas la force de faire un état des lieux de ce qu’ils étaient et ce qu’ils sont pour autant. Finn semble le comprendre et s’il lui pose des questions, les choses restent tout de même en surface pour ne pas qu’elle se sente acculée.

- Oui, j’ai toujours préféré cette partie-ci. De l’autre côté, j’ai toujours trouvé les choses, elle hésite sur le terme, oppressantes, je suppose. C’est trop petit. Un peu comme si l’anonymat n'existait pas.

Or au cours de ses dernières années et de par sa profession, Eve s’est habituée à un certain anonymat. Si pour les besoins du travail, elle infiltre des groupes qui ne sont pas les siens et se met parfois sur le devant de la scène, ce n’est pas par plaisir personnel, mais bien par pure nécessité, si bien que dans sa vie privée, elle n’aime rien tant que de retrouver les ombres.

- Je n’avais pas envie d’être seule, donc Christopher m’a proposé de rester avec lui un moment. Il n’est pas toujours là avec les tournages, mais finalement, ça me convenait bien.


La jalousie qu’elle perçoit chez Finn, elle en est sûre, n’est pas feinte. Etrangement, elle en éprouve une certaine satisfaction alors que ce n’était pas l’effet recherché. L’avantage d’être chez Christopher, c’est d’avoir une présence sans qu’elle soit trop pesante. Quoiqu’il aime les fêtes extravagantes, son ami reste un homme subtil et il a rapidement compris que Eve avait surtout besoin qu’on la laisse tranquille pour pouvoir respirer et retrouver un certain équilibre. D’ailleurs, Finn ne s’y trompe probablement pas, si tout est loin d’être parfait, la jeune femme va tout de même déjà un peu mieux. Tout comme lui. Il semble plus robuste, il a repris des couleurs, et ressemble à l’homme qu’il a connu.

Naturellement, elle prend des nouvelles des autres. Pour Rafa, elle a une certaine affection. Après tout, ils se ressemblent plus qu’ils n’aiment l’admettre et quoiqu’ils soient tout deux peu friands des démonstration d’affection, Eve tient tout de même à savoir si tout va bien.

- J’ai du mal à imaginer Rafa en plein tourment amoureux, mais je suppose que ce n’est pas charitable.

La même chose pourrait être dit d’eux tant ils font des candidats peu probable pour jouer le rôle principal dans une histoire d’amour qui tourne mal. Et pourtant ! Presque curieuse, elle se demande qui est la fille qui a bien pu faire tourner la tête au second de Callahan, mais nul doute que si la rupture est consommée, celle-ci ne doit pas être en odeur de sainteté et il ne sert donc à rien d’en parler.

Il y a de toute façon plus inquiétant puisque les noms qu’elle entend ne lui plaisent pas. Elle délaisse un moment son assiette pour froncer les sourcils d’un air préoccupé et commente entre ses dents :

- Les imbéciles, qu’est-ce qui leur a pris ?

La question est rhétorique. Elle connaît bien les deux hommes. Billy, plus prudent que Warwick n’aurait probablement jamais initié le mouvement, mais Grant, s’il avait été sorcier, aurait probablement fini à Gryffondor, ayant le profil du type qui fonce tête baissée dans le mur. Si, grâce à elle, il a eu droit à un sauf-conduit lors de sa première rencontre avec le mafieux, elle doute que la seconde ait été aussi chaleureuse et nul doute que l’accueil réservé au militaire et policier fut quelque peu frais. Soupçonneuse, elle commente :

- Je ne savais pas que tu connaissais Billy. Enfin, s’il en est sorti vivant, j’imagine que c’est parce que tu le connais.

Pas suicidaire, la jeune femme connaît peu de policier qui s’invitent au Cohan simplement pour une visite de courtoisie. Généralement, on passe Slim parce qu’on a été fermement invité à venir boire une pinte avec le patron et pas autrement.

- Non, en effet, ça ne les regarde pas, répond-elle fermement.

Elle est reconnaissante à Finn de son silence. En effet, cette histoire, dans le fond, ne regarde qu’eux et la jeune femme n’a aucune envie de la partager avec quelqu’un d’autre. Il y a déjà bien trop de personnes au courant à son goût.

- Je trouverai bien quelque chose à leur dire. Il va falloir que je m’occupe de ça, je suppose.

Elle pousse un soupir et sa mine s’assombrit pendant qu’elle mange distraitement. C’est comme si on venait de remettre un poids sur sa poitrine et tout le bienfait qu’elle a ressenti de sa coupure avec le monde sorcier disparaît. Non, elle ne peut pas éternellement fuir. Elle le sait. Vient un moment où le monde sorcier et ses responsabilités la rattrape. C’est trop tôt. Beaucoup trop tôt, mais ce n’est pas comme si elle avait vraiment le choix.

Le reste du dîner dans une relative tranquillité et Eve continue de converser avec Finn tout en forçant un peu plus que d’habitude sur le vin. Ce n’est pas tant qu’elle veut se saouler qu’elle tente, par l’alcool, de retrouver un certain degré d'insouciance qu’elle est bien loin d'éprouver. Néanmoins, le poison fait son effet, et la jeune femme se détend, si bien que quand les femmes se retirent de leur côté, elle est assez joyeuse que pour prendre part à la conversation sans montrer la moindre trace d’abattement.

Vient un moment où l’alcool ne fait plus autant d’effet et elle commence doucement à fatiguer. Les discussions sur les mariages et grossesses à venir l’irrite et elle cherche Finn du regard, lassée de faire mine de s’intéresser aux conversations. A la recherche de sa veste, il semble sur le point de partir, aussi quitte-t-elle le groupe de femme pour le rejoindre. Un peu mal à l’aise, elle a l’impression que les regards sont braqués sur eux alors que la pièce est remplie de gens dans un état d'ébriété avancé et de fumée de cigarette.

- Hmm ?  Non, rien. J’ai chaud aussi, se justifie-t-elle alors qu’elle était sur le balcon. Je vais sortir avec toi. Je crois qu’un peu d’air me fera du bien.

Elle le suit et passe la porte de l’appartement de Christopher. Ils descendent les escaliers en silence, Shane sur leur talon et arrivent en bas de l’immeuble. Dehors, la rue est calme, il doit être aux alentours de deux heures du matin et il n’y a plus grand monde à part les prostitués et les gens aux occupations douteuses. Deux catégories de personnes qui sont bien loin d’effrayer Finn comme Eve. Sans faire attention à sa robe, elle s’assied sur les marches du perron et invité l’irlandais à faire de même. Elle tend la main pour avoir une cigarette qu’elle allume avec son briquet. Sa baguette n’est pas loin, mais elle n’a jamais éprouvé le besoin de frimer avec la magie, sans compter que le lieu de n’y prête pas.

- Ca me fatigue de voir autant de monde, commente-t-elle de but en blanc, tirant une bouffée de cigarette.

Elle expulse la fumée, regardant les voluptés de celle-ci avec une certaine fascination.

- Je suis contente de t’avoir vu. Je sais que ça ne mène à rien, mais je suis quand même contente.

Nul doute que demain, elle mettra ça sur le compte de l’alcool, puisque sobre, elle n’aurait jamais été aussi honnête.

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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeMer 22 Sep - 0:39



Emotional motion sickness
Eve & Finn
Oui, ils se sont sans doute tout dit et plus encore, Eve a raison. Il n’empêche que n’importe qui d’un peu avisé, au hasard leur hôte, qui les observe du coin de l’œil, verrait que sous couvert d’une conversation parfaitement banale, tous deux se soucient l’un de l’autre, et qu’en fait, rien n’est vraiment fini entre eux, et que c’était certainement plus profond que ce qu’ils se sont (trop bizarrement pour être honnêtes) accordés à raconter.

Sinon, Finn n’aurait pas tant de mal à ne pas lever la tête d’un air furieux, qu’il peine à dissimuler, pour le regarder, lorsqu’il réalise ce que Eve lui dit. « Ah oui. Je vois. » Maugréé-t-il, pas franchement ravi, et carrément jaloux. Il ne peut pas vraiment s’en empêcher, même si à l’évidence, Eve ne lui doit rien. C’est juste qu’elle lui manque. Qu’il se rappelle la période où tout allait bien, et où, naïvement, il croyait que ça allait durer. Ou peut-être qu’il déteste savoir que, malheureuse, ce n’est pas auprès de lui que la rousse a cherché de la compagnie. Pourtant, Callahan ne dit rien. Cela fait si longtemps qu’ils n’ont pas réussi à parler sans hurler, pleurer, manquer de se faire tuer, ou exécuter quelqu’un qu’il réalise qu’il ne gâcherait cette chance à aucun prix. Quitte à parler de tout et de rien, parce que justement, c’est mieux que rien, et plus que l’oubli. Peut-être le voulait-il, lui aussi, au début, épuisé comme il était pas sa blessure – juste avoir la paix et un peu de repos. Mais à vrai dire, ce que voulait surtout Finn, ce n’était pas oublier Eve. Il réalise de toute façon à présent qu’il n’en est pas capable tant il se prend à espérer une issue heureuse à ce diner de ce soir alors que ce n’est absolument pas raisonnable.  Non, ce qu’il voulait, c’était ne plus souffrir et cesser de se battre avec elle. Si c’est se contenter de cette conversation, qui roule un peu sur tout, et qui les ferait presque rire d’eux, car vraiment, ils sont effectivement mal placés pour se moquer de Rafa au vu de leur passif, alors ça va à Finn.

Malheureusement, les choses difficiles et douloureuses ne peuvent rester enterrées longtemps et c’est comme si elles s’imposaient à eux pour revenir les tourmenter. L’acteur indique vaguement que Kilburn est le secteur de Stubbs, Eve comprendra. Mais pour le reste, ils partagent la même souffrance, dont ils sont incapables de parler, dont ils ne veulent pas parler non plus. La simple perspective de devoir affronter de nouveau sa fausse-couche, simplement pour la raconter, semble trop douloureuse pour la jeune femme. Ça cause une peine immense au mafieux, de la voir ainsi, alors que quelques secondes avant, il avait presque retrouvé la Eve qu’il connait. Gérer sa propre tristesse, comme à l’instant, il y arrive, plus ou moins. Mais il regrette d’avoir évoqué Warwick et Billy et de l’avoir fait replongée ainsi. Alors, trop brièvement pour qu’on le remarque, le mafieux pose une main réconfortante dans son dos pour lui assurer : « Je crois que si tu leur confirmes que tu es vivante, ça suffira. Ils ne veulent pas d’explication, ils avaient seulement des doutes à propos du fait que je sache ou non ce que je disais et ils se voyaient déjà devoir te sauver de l’autre côté. »

Ils ne s’attardent pas sur ce sujet, et se séparent finalement à la fin du diner. C’est un peu trop pour Finn, même s’il donne le change. Un peu éméché, comme tout le monde d’ailleurs, il a l’impression de plus pouvoir penser et de se perdre. Incapable de s’expliquer à lui-même ce qu’il espère – ou disons, de se l’avouer – de cette soirée, à savoir une réconciliation avec pourtant quasi-impossible et tenant manifestement du registre de la mauvaise idée, de celles où ils se referont du mal, il l’est encore plus par rapport aux autres. Il a chaud et la musique l’agace un peu, autant que les remarques graveleuses de Peter, alors l’acteur s’en va. Mal (ou bien ?) lui en prend puisqu’il tombe sur Eve. « Oh. D’accord. Allons-y, alors. » Souffle-t-il lorsqu’elle lui dit qu’elle l’accompagne. Ce n’était pas ce à quoi il s’attendait, mais c’est mieux que le reste. A vrai dire, Finn doit bien l’avouer, il n’en espérait pas tant et il ne sait pas quoi faire. Connaissant son monde, il se demande si ce n’est une manière de venir lui parler sans en avoir l’air. Ça le rend un peu nerveux, et joyeux à la fois. Comme toujours, dès qu’il s’agit d’Eve, d’ailleurs, c’est comme s’il était pris dans une sorte de mal des transports émotionnels.

Alors Finn se contente de descendre à ses côtés, silencieux. Il laisse venir et attend de voir. Après tout, que peut-il faire d’autre, sinon espérer ? Pas grand-chose. Si, faire ce qu’elle lui dit. Mais c’est presque douloureux de s’assoir à côté d’elle ainsi. Il y a une complicité et une proximité étonnante à rester à fumer sur ce perron, assis côte à côte sur les marches, Shane couché en contrebas. La musique de l’appartement de Christopher lui parvient depuis les étages, et son regard se perd dans la nuit, familière et rassurante – un gout qu’il partage avec Eve. Il lui tend la cigarette qu’elle demande. Essaye de ne pas trop penser à leurs doigts qui se frôlent lorsqu’elle passe de main en main. Allume la sienne. Hoche la tête sans répondre. Oui, lui aussi est fatigué des gens, et la seule qui ne le fatigue pas, à l’instant T, c’est Eve, justement. Et moi, je ne te fatigue pas, donc, pour que tu montes une contre-soirée avec moi ?, pourrait-il ajouter, un brin provocateur. Mais Finn s’abstient, fumant lentement. Ça ne sert à rien. Autant en profiter.

Et puis il y a l’aveu de la jeune femme, qui tranche dans la nuit avec le reste. Avec tout le reste. Callahan la regarde quelques secondes sans rien dire, tout bonnement incapable de prononcer la moindre parole. Il n’est pas certain d’avoir bien entendu, en réalité. Son cœur lui bat aux temps, si vite qu’il se demande inconsciemment s’il est possible qu’il batte si vite. Et puis si, c’est vrai. Alors un sourire émerge sur son visage. Un sourire joyeux, rieur, un vrai sourire, comme il lui semble ne pas en avoir connu depuis des lustres, et pour la première fois depuis longtemps, un rire sincère, aussi émerveillé qu’incrédule, passe ses lèvres : « Oh bon Dieu, Eve, c’est pas possible… » Il ne sait pas quoi faire à part rire. Parmi les choses auxquelles il ne s’attendait, il y avait une confession comme celle-là. « Oh viens là, tiens, viens. » Callahan passe un bras autour des épaules de son ancienne amante, incapable de réagir autrement que par cet élan d’affection si spontané, et l’attire contre lui avant de déclarer : « Et je suis censé t’oublier et passer à autre chose, c’est ça ? Tu ne me facilites pas la tâche, dis. Comment je suis censé faire, quand tu me dis des trucs pareils ? » On ne fait pas de telles confessions au hasard. Eve encore moins que le reste du monde : c’est forcément un signe, un premier pas. Il se souvient de la fois chez Nikolai, où elle lui avait pardonné s’en avoir l’air, comme si elle parlait de Pepi Russo et de Ludovico. Il n’avait pas su, alors, le voir ou l’apprécier à sa juste valeur. Mais à présent il connait Eve, et pour Finn, il est hors de question de laisser passer ça, même s’il est évident qu’il ne retient que ce qui l’intéresse, occultant la partie contrariante de ce qu’elle lui dit.  

Il y a un moment de silence, où ils restent comme ça ainsi, ensuite. Parce qu’ils sont bien, finalement, ainsi.  Finn ne pense plus à grand-chose, d’ailleurs, oubliant la nuit, sa cigarette, jusqu’à Shane qui les regarde avec des yeux ronds, et un peu outré qu’on ne s’occupe pas de lui. Son maitre s’enivre, lui, du parfum familier de la jeune femme. Il essaye de se préparer pour un autre aveu, qui déchire de nouveau la nuit. « Moi aussi, je suis content de te voir. Tu me manques, tu sais. » Il dépose furtivement un baiser sur la joue de Eve, presque sans y penser. Cela lui parait, un instant, presque de nouveau naturel. Il y a un nouveau temps, un peu moins long, où il recommence à tirer sur sa cigarette. Et puis, avec un petit rire très Callahan, très lui, il souffle : « Tu as de drôles de manières de lancer des contre-soirées, quand même, avoue. » Mais c’est moins, ici encore, de la provocation qu’une joie qu’il ne pensait pas pouvoir ressentir de nouveau un jour, et plus il la regarde, un peu de côté, plus Finn se dit qu'il ne faudrait pas grand chose et qu'il pourrait bien l'embrasser.
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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeJeu 23 Sep - 21:46

❝Finn & Eve ❞Emotional motion sicknessLorsque la porte se referme derrière les deux anciens amants, on peut voir l’hôte de la soirée afficher un sourire particulièrement satisfait. A qui lui demandera ce qui vaut une mine si réjouie, il ne dira rien, mais nul doute qu’il est particulièrement fier de son œuvre. Eve est une amie de longue date et il ne demande pas mieux que de lui rendre service, en particulier si elle vit une période difficile. Néanmoins, il est persuadé que la solution à ses problèmes et sa torpeur ne se trouve pas chez lui. Il suffit de voir son regard lorsqu’il évoque son ancien amant. Elle ne dit rien, Eve n’a jamais été bavarde, mais la lueur d’intérêt que le nom de Finn Gallagher réussit à provoquer chez elle a rapidement persuadé Christopher que l’irlandais était autant le problème que la solution. Nul doute que la soirée lui donne raison puisque depuis l’arrivée de l’acteur, il a vu son amie s’animer. Il doute qu’elle en soit consciente, mais il y a un peu de l’ancienne Eve lorsqu’il la voit sortir avec Finn. Alors quand on lui demande quand est l’un ou l’autre, il se contente de répondre qu’il les a vu il y a cinq minutes sans rien préciser, content qu’on n’aille pas les déranger.

A l’extérieur, la nuit est tombée, les escaliers ne sont illuminés que par la lueur des lampadaires dans la rue. C’est une belle soirée d’août et malgré l’heure tardive, il fait encore bon. Le quartier où habite Christopher est relativement calme si bien qu’il n’y a qu’eux dans la rue hormis quelques rares passants. Habituée à l’agitation du Cohan lorsqu’elle voit Finn, Eve est presque étonnée par le calme qui règne entre eux lorsqu’ils prennent place sur les marches de l’immeuble.

Le silence qui règne entre eux est rassurant et reposant. Dans le fond, il y quelque chose d’agréable dans ce moment partagé à fumer en silence. Un peu comme si soudainement tout se remettait en place. Pourtant, ils le savent tous les deux, rien n’a changé depuis leur dernière rencontre. Les semaines ont passé, mais les blessures sont toujours là, telles des plaies béantes qui refusent de se refermer.

Peut-être est-ce le côté inhabituel de la situation ou la fatigue de devoir toujours prétendre, mais toujours est-il qu’elle est réellement heureuse de voir Finn. On sous-estime le bien que peut procurer la présence d’une personne qui vous connaît et vous comprend. Avec l’acteur, pas besoin de prétendre. Habituée à compartimenté sa vie, il n’y a finalement personne à part lui qui connaît vraiment tout d’elle. Ca rend les choses faciles - pour autant qu’elles puissent l’être entre eux - et c’est ce qui facilite l’aveu de la jeune femme.

La réaction de Finn la surprend, mais la dérange aussi. Tel un chat sauvage, elle quémande des caresses, mais refuse qu’un autre prenne l’initiative. Connaissant Callahan, elle sait que sa réaction est aussi mesurée que possible, si tant est qu’on puisse dire de Finn qu’il est mesuré en quoique ce soit. Néanmoins, il y a une évolution puisqu’elle ne le repousse pas, se laissant attirer contre lui, respirant son odeur familière, profitant de ce vague moment d’intimité. Difficile de nier que le contact physique et la proximité du mafieux lui ont manqué, mais elle ne le dirait pas tout haut pour autant.

- Je n’ai jamais dit que c’était facile, murmure-t-elle plus pour elle-même que pour lui.

Elle connaît Finn, de ce qu’elle a dit, il n’a retenu que ce qui l’intéressait, délaissant tout ce qu’il peut y avoir de problématique. Il a beau jouer les hommes raisonnables - quelque chose qui ne lui ressemble pas - il n’en est pas moins convaincu qu’ils peuvent surmonter et que ce qui les sépare n’a que peu d’importance. Son second, plus raisonnable, ne serait pas du même avis et se rangerait sûrement à celui d’Eve, mais Callahan n’a pas envie d’écouter un autre avis que le sien.

Un peu raide, elle reste néanmoins contre lui, manquant de volonté pour s’écarter. Ce n’est qu’une soirée, se dit-elle. La faiblesse d’un moment. Ça ne se reproduira pas, pas si elle peut l’en empêcher. Il l’a surprend en l’embrassant. Sa déclaration la gêne puisqu’elle sait tout ce qu’il y a derrière. Elle baisse les yeux sur Shane qui semble outré du peu d’attention qu’on lui porte. Elle lui gratte les oreilles et écrase sa cigarette sur le pavé avant de lancer le mégot dans l’égout d’un geste précis.

- Ne fais pas ça Finn, déclare-t-elle en s’écartant gentiment.

Elle relève la tête pour le regarder dans les yeux. Il n’y a pas d’agressivité chez elle, mais un peu de lassitude.

- Tu sais qu’il ne faudrait pas grand chose pour que je cède. Tu ne demandes que ça et si tu n’étais pas persuadé que ça m’irriterait, tu aurais déjà essayé. On reprend là où on a tout laissé et puis quoi ? Je travaille toujours pour le gouvernement et toi dans l’illégalité. Il y a d’autres choses en jeu que le fait que tu me manques.

Elle connaît bien Finn si bien qu’elle ne doute pas qu’il va se renfrogner et trouver des arguments pour contrer les siens. Néanmoins, Eve sait qu’elle a raison. Tant que maintenant, rien de bon ne peut sortir de tout ça. Peu importe à quel point elle voudrait que ça soit le cas.

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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeSam 25 Sep - 22:55



Emotional motion sickness
Eve & Finn
Combien de temps ça dure, ce moment où il tient Eve dans ses bras ? Cinq, peut-être dix minutes ? Finn ne saurait pas le dire. Il a un peu perdu la notion du temps. C’est peut-être l’alcool, ou l’ambiance de la soirée. C’est surtout le fait que pour un moment où il s’avance un peu trop, il lui semble que tout est possible, qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que leur vie reprenne le cours qu’elle avait avant, lorsqu’ils étaient ensemble. Pour la première fois, ça lui semble possible, accessible. Lui qui se disait qu’il attendrait un signe, qu’il ne ferait rien si ça ne venait pas de Eve, songe que c’est peut-être le moment qu’il attendait. Mais ça ne dure pas. Tout son esprit proteste lorsque ce contact confortable et intime cesse, mais Callahan ne dit rien, cependant. Pour qui les connait tous les deux, eux et leur propension à se battre littéralement comme chien et chat, c’est sans doute un peu surprenant. Mais Finn se sent plus triste qu’en colère, peut-être parce qu’il n’est pas vraiment surpris et qu’il savait que ça ne pouvait pas vraiment durer. « Faire quoi ? » Se contente-t-il donc de demander avec un sourire. « Être honnête, tu veux dire ? » Ce n’est pas vraiment de la provocation, du moins pas plus qu’il n’en a l’habitude au naturel.

A vrai dire, la question est sincère, parce qu’il ne parvient pas trop à comprendre ce que Eve veut. S’il comprenait moins bien ce qui se joue en elle, peut-être lui dirait-il qu’elle ne peut que s’en prendre qu’à elle-même, qu’il ne peut pas faire autrement que tenter sa chance lorsqu’elle lui dit des choses comme ça. Il y aurait de quoi se mettre en colère et lui faire des reproches. De quoi lui en vouloir de le laisser espérer des choses qu’elle ne veut pas lui donner. Mais il n’y parvient pas. Au contraire, sa détresse, manifeste, ne lui inspire que de la compassion. Ce n’est pas facile, a-t-elle dit, et l’acteur veut bien la croire, parce qu’il sait quel dilemme c’est. Il voit bien que Eve est perdue, coincée entre ce qu’elle veut, qu’elle a du mal à assumer parce que c’est aussi dans son caractère, le fait que lutter l’épuise manifestement, et ce qu’elle pense pouvoir faire, et Finn lui-même ne peut pas lui donner tort, même s’il aimerait lui aussi que ça soit autrement. Le positif, à présent, c’est qu’elle admet que elle aussi, même si se l’entendre dire ne lui fait pas forcément de bien, au contraire. Il écrase à son tour sa cigarette, en écoutant son petit discours, sans rien dire, caressant machinalement la tête de son chien, Shane ayant décidé de pousser son avantage puisqu’on lui porte un peu d’attention. En fait, il doit lutter pour faire bonne figure. Au fond, ce que dit Eve est rationnel, c’est même ce à quoi il s’attendait, et en fait, ce pour quoi il s’est dit que c’était sans doute mieux de ne pas venir, au tout départ.

Il a un sourire las, et puis il écarte les bras, manière de dire « maintenant que tu as dit ça, qu’est-ce que je suis censé dire, moi ? » Le mafieux ne dit rien, ne fait pas de reproches. S’il était parfaitement honnête, il avouerait qu’il n’aime pas trop la manière dont Eve le juge, ni qu’elle le considère si prévisible et incapable d’être raisonnable. Finalement, il se pique d’un rire : « Tu as de drôles de manières de dire ça aussi, tu sais ? » Il ne lui en veut pas vraiment, sans doute parce qu’il commence à bien comprendre comment elle fonctionne et qu’il y est habitué. Il y a indubitablement, même s’il lui est difficile d’expliquer pourquoi, une partie de lui qui aime ce côté chat sauvage et qui la trouve attendrissante. Quant à lui, peut-être a-t-il enfin muri, du moins appris à ne pas pousser son avantage trop loin. La situation ne tient réellement qu’à un fil. Pourtant, Callahan finit par hausser les épaules, même si le sourire ne disparait pas vraiment. « Laisse, pas besoin de répondre. J’ai entendu le reste aussi. Même si je ne suis pas vraiment sûr que je peux te croire quand tu dis que ça t’irriterait. » Non, ça, il n’en est vraiment pas sûr. Encore une fois, elle ne s’y prendrait pas autrement si elle voulait qu’il passe outre. Ça n’est pas vraiment de la provocation, simplement un constat. Pourtant, il ne saisit pas sa chance. Soupire simplement : « Je sais bien qu’on ne peut pas. » Ça n’est pas facile à admettre pour lui, qui a toujours vécu en dehors des règles et des codes. Encore moins mêlé à de tels aveux de Eve. Ça ne rend pas les choses plus facile à accepter pour autant, bien au contraire, parce toute dangereuse que soit sa hiérarchie, ça lui semble très accessoire et très surmontable lorsqu’il la voit. « Je devrais y aller. Viens, Shane, on y va. » Il siffle le chien, qui relève la tête d’un air intrigué alors qu’il s’essayait à lécher les mains de Eve, mais qui ne bouge pas pour autant. Pas plus que son maitre, d’ailleurs. « Peut-être que je n’aurais pas du venir. C’était plus simple de me dire qu’on ne pouvait pas recommencer quand tu n’es pas juste à côté de moi. Je ne saurais pas faire autrement qu’essayer de te convaincre, maintenant, mais je sais que ça ne mène nulle part et qu’on va juste recommencer éternellement la même discussion en y laissant des plumes. » Il y a de la fatigue dans sa voix, plus qu’une volonté de provoquer ou de lui faire avouer qu’elle voudrait qu’elle le retienne. Le regard qu’il lui lance est réellement malheureux, et l’acteur avoue doucement :  « Je veux être avec toi, pas qu’on s’engueule en permanence. Pas me battre avec toi pour l’être. Et comme ce n’est pas possible, mieux vaut que j’y aille avant de l’oublier et de faire le contraire. Ce sera mieux pour nous deux. » C’est un drôle de mélange d’émotions qui se joue en lui. Il essaye à la fois d’être vraiment raisonnable et de prouver qu’il peut l’être, tout en étant réellement épuisé de ces disputes qui tournent en rond. Il ne veut pas non plus convaincre Eve, il veut qu’elle revienne d’elle-même. Pourtant, ce n’est pas vraiment de la provocation. Il n’essaye pas consciemment non plus de la forcer à avouer, en ne se comportant pas comme elle l’imagine, ce qu’elle veut vraiment – ce qui ne serait au final qu’une manière de la convaincre. Mais peut-être, quand même, qu’il espère - tout aussi inconsciemment – qu’elle le retiendra.

Un instant, il serre sa main dans la sienne, et puis joignant le geste à la parole, Callahan se redresse et descend les quelques marches du perron, qui les séparent de la rue. « Tu diras au revoir aux autres de ma part, d’accord ? » Il a du mal à bouger, il faut l’avouer. Du mal à quitter ce cocon qu’ils s’étaient recréés. Car c’en était un, même si ça n’a duré que quelques minutes où il s’est leurré sur la possibilité d’avoir un espoir. Ou peut-être qu’il y en a vraiment un. Il sait qu’elle pense ce qu’elle dit et qu’elle n’est pas plus heureuse que lui. C’est pour ça, précisément, que tout ceci ressemble pour le mafieux à une mauvaise blague, et que la fin lui semble si âcre et amère. Et s’il trouve la force de sourire, c’est avec un peu de tristesse : « Je suis vraiment content de t’avoir revue. » Une occasion manquée, voilà. C’est ce que c’est. Est-ce qu’il fait bien ? Le mafieux ne peut s’empêcher de s’interroger. Il n’y a pas cinq minutes, il la tenait dans ses bras. Il croyait qu’il pourrait l’embrasser. Quel abruti il fait. Il lui semble qu’il vient de tout gâcher et qu’il n’aurait justement pas fallu grand-chose. Non, lui souffle la part raisonnable de son esprit – ou peut-être la plus tactique – tu fais bien : il faut que ça vienne d’elle. Mais quand même…c’est dur. Le remord le prend d’un coup, et il doit se forcer à tourner les talons au lieu de remonter les escaliers pour revenir s’assoir à côté d’elle. Son « Au revoir, Eve. » sonne bizarrement, surtout sans qu'il ne dise qu'elle sait où le trouvé. Un peu étranglé, précipité, nerveux. Un peu comme une fuite. Comme si tout était trop - c'est le nœud du problème, chez eux, comme toujours.

S’il se retourne, songe Finn, il sait très bien qu’il ne repartira pas. Alors il allume une cigarette et continue sa route. Il ne veut pas craquer, en tout cas, pas être le premier à l’être. Si Eve ne dit rien, décide-t-il, il faut considérer que c’est foutu. Mais, à la manière dont il s’est dit ça bien des fois, et qu’il n’a jamais été capable d’aller au bout de son idée, il n’est, comme il l’a lui-même avoué, pas capable de ne pas essayer de la convaincre. C’est peut-être parce qu’il se dit que c’est sa dernière chance et qu’ils ne peuvent pas se quitter ainsi. Peut-être parce qu’inconsciemment, il espère tout de même qu’elle le retienne. Qui sait ? On pourrait tout aussi bien mettre ça sur le compte de la nature lunatique de Finn et ses sautes d’humeur. Toujours est-il qu’il finit cependant par se retourner et par déclarer, presque rieur : « Tu sais que rien n’est illégal si personne n’est au courant, pas vrai ? » Même s’il ne l’avouerait pas, en dernier lieu, il se retourne peut-être simplement en espérant la faire rire une dernière fois. Pour conserver un autre souvenir de Eve que celui que leurs disputes et les douleurs cumulées de ces derniers temps ont fini par imprimer dans son esprit. Un dernier remord en somme.

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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeDim 26 Sep - 0:40

❝Finn & Eve ❞Emotional motion sicknessFinn a beau jouer les innocents, il sait très bien ce qu’il fait et Eve également. C’est le jeu, songe-t-elle. L’acteur est obstiné et a toujours été incapable d’abandonner. Il suffit de lui laisser une petite lueur d’espoir et il fonce tête baissée sans faire attention aux coups qu’il pourrait prendre. On pourrait le qualifier de tête brûlée et, dans le fond, il l’est probablement. Elle se souvient d’une discussion entre son oncle et son second, Vasily, à propos du jeune homme. Si Nikolaï apprécie l’esprit d'entreprise et le culot de Finn, le bras droit de Chouvalov est plus sceptique face au caractère parfois lunatique de l’irlandais. Tout ce qui fait un Gryffondor, pense Eve. Elle ne l’a jamais dit à Callahan, elle sait à quel point -malgré son dédain affiché des sorciers - il regrette d’être différent de son frère. Plus d’une fois il a dû songer à la maison qui aurait été la sienne s’il avait pu développer ses pouvoirs. En attendant, il n’en est rien, mais ça ne change pas le fait qu’il a tout du caractère des rouge et or à la fois dans les qualités comme dans les défauts aussi Eve sait-elle parfaitement ce qu’il tente de faire. Elle le fusille du regard comme elle sait si bien le faire quand il fait l’idiot et grommelle :

- Tu es honnête quand ça t’arrange. Tu cherches à me faire dire ce que tu as envie d’entendre. Comme si soudainement ça allait tout arranger.

Elle soupire.

- Si ce n’était qu’une question de mots, ça ferait longtemps que les choses seraient réglées. Crois-le ou non, mais je ne te rends pas malheureux uniquement par plaisir. Je suis juste réaliste quand tu tentes de maintenir une illusion.


Ses paroles sont probablement dures mais, pour une fois, Eve tente de mettre de la douceur dans sa voix. Elle ne veut pas se fâcher avec lui, ni être méchante. Leurs disputes homériques ne lui manquent pas, mais les choses doivent être dites et c’est finalement impossible de le faire sans être blessante.

Il faut reconnaître à Finn qu’il fait des efforts. Il l’écoute sans l’interrompre et sans chercher à la contredire. La journaliste n’est pas certaine qu’il soit convaincu par ce qu’elle dit, mais il a la délicatesse de ne pas essayer de la contredire trop frontalement.

- C’est toi qui voulais de l'honnêteté, lui répond-elle quand il souligne qu’elle a tout de même une drôle de façon de dire les choses. Tu te plains toujours que je ne dialogue pas et que je ne suis pas assez claire. Si je ne parle pas, des fois, c’est parce que ça ne changera rien que je le fasse. Dans le fond, est-ce que ce n’est pas plus douloureux de savoir que tu me manques aussi quand rien ne peut changer ? Est-ce que ça ne serait pas préférable pour toi comme pour moi de penser qu’on est chacun passé à autre chose ? Qu’on a pu tourner la page ? Ça serait douloureux, je ne peux pas le nier, mais est-ce que ce n’est pas justement ce qui doit arriver ? Une douleur intense, mais qui n’est que temporaire ?

Difficile de dire si Eve croit vraiment à ce qu’elle est en train de dire. Une chose est sûre, elle voudrait y croire. Fatiguée de lutter de toujours avancer pour mieux reculer, elle voudrait simplement revenir à quelque chose de simple et sans douleur. Si pour ça il faut souffrir un peu qu’à cela ne tienne, mais tout plutôt que ce déchirement permanent qui les agitent depuis des semaines.
Quand il fait mine de se lever, appelant Shane pour qu’il le suive, se range-t-il vraiment à ses arguments ? Eve ne saurait pas vraiment le dire. Probablement pas, c’est la lassitude qui joue chez l’acteur aussi. Nul doute que si elle cédait - et il faudrait peu pour qu’elle le fasse - il ne se poserait pas de questions et plongerait la tête la première. C’est aussi flatteur que c’est inquiétant. La jeune femme se fait violence pour ne rien laisser paraître quand il lui lance un regard malheureux. Difficile pour elle de résister, la dernière chose qu’elle veut, c’est le voir comme ça. Dans le fond, si elle part, c’est bien pour qu’à défaut d’être heureux, ils ne soient pas malheureux en permanence, coincés dans une situation sur laquelle ils n’ont aucune prise.

- On ne peut pas s’éviter éternellement. On a des amis en commun, c’était inévitable qu’on se revoie. La première fois est douloureuse, il fallait s’y attendre, ça ira mieux la prochaine fois, mais ne fuit pas à cause de moi. C’est inutile.

Ses phrases semblent creuses, probablement parce qu’elles le sont. Ce n’est pas ce que Finn veut entendre, ce n’est pas ce qu’elle voudrait dire, mais Eve refuse de céder. Elle pense vraiment faire ce qu’il faut pour le bien de tous et tant pis si Finn refuse de le voir. Ça ne l’empêche pas d’avoir le cœur qui se serre quand il lui faut qu’il parte. Elle voudrait lui dire de rester, elle n’a pas envie d’être seule, mais c’est impossible, elle sait, alors à la place, elle se contente de hocher la tête en signe d’approbation comme si elle le pensait vraiment.

Sans bouger, elle lâche sa main. Il hésite, descend lentement les marches, ne sachant pas s’il doit vraiment avancer ou non. Il suffirait d’un mot de sa part et c’est justement ce qui lui fait peur. En un mot, tout redeviendrait comme avant, comme si plus rien n’avait de conséquence.

- Ne t’inquiète pas, je passerai le message, répond-elle d’une petite voix. Elle tente un sourire et approuve : Ca m’a fait plaisir de te voir aussi, je suis contente de voir que tu vas mieux.

Elle le regarde partir, plus sa silhouette s’éloigne plus le sourire qu’elle affiche s’efface. A-t-elle fait le bon choix ? Est-ce vraiment la seule solution ou impossible comme elle le prétend ? Le doute l’assaille. Le voir partir et baisser les bras de façon presque définitive le fait hésiter. Et si c’était encore possible ? Il en faut peu pour qu’elle prononce son nom, mais il se retourne avant qu’elle ne le fasse, lui remettant les idées en place. Elle sourit tristement et se lève, lançant une dernière réplique avant de rentrer vers l’appartement de Christopher :

- Je sais, mais ça ne veut pas dire que c’est la bonne solution pour autant.


Elle presse le pas pour rejoindre l'appartement de son ami, mettant le plus de distance possible entre elle et l’irlandais. Pour une fois, la jeune ne se fait pas confiance et il lui semble qu’il en faudrait peu pour qu’elle cède. A l’étage, la soirée tire vers sa fin et elle voit des mines fatiguées ou particulièrement éméchées. On lui demande si elle a vu Gallagher et elle a arrive à composer un visage assez neutre pour prétendre qu’elle l’a croisé en allant fumer une cigarette et qu’il est parti parce qu’il tourne tôt le lendemain. Un mensonge qui n’en est peut-être pas, elle n’en sait rien et de toute façon personne ne cherche vraiment à savoir si c’est vrai ou non.
A partir de ce moment-là, la soirée n’a plus grand intérêt pour elle et elle finit par se retirer dans sa chambre; attendant que le reste des invités tirent leur révérence. La nuit est bien avancée et pourtant le sommeil ne vient pas. Les livres qu’elles ouvrent ne l’intéressent pas et elle tourne en rond dans sa robe et chambre, incapable d’aller à la rencontre de Morphée. Finalement, elle prend un pantalon et un chemisier qu’elle enfile et noue ses cheveux dans une tresse lâche avant d’ouvrir discrètement la porte de sa chambre. Elle traverse la salle à manger et le salon où il ne reste plus rien si ce n’est les vestiges de la soirée qu’ils viennent de passer. Elle ne sait pas où est Christopher, mais elle sait qu’il ne s'inquiètera pas de la voir partir.

Elle sort de l’immeuble et se dirige vers une ruelle discrète, elle pourrait prendre un taxi, mais vu l’heure, elle n’est pas certaine d’en trouver un dans le quartier et le transplanage est plus sûr et surtout plus rapide. Arrivé dans Soho, le quartier est calme. Il ne doit pas être loin de trois heures du matin si bien que les rares personnes qu’elles croisent n’ont rien de très recommandable. Finalement, elle se retrouve devant l’immeuble de Finn sans trop savoir si elle fait vraiment ce qu’il faut. Eve hésite, mais finalement se décide. Préférant ne pas sonner, elle déverrouille la grande porte d’entrée de l’immeuble à l’aide d’un Alohomora et monte la volée d’escalier d’un pas léger et rapide. Une fois devant la porte de Finn, elle lève la main pour toquer avant de suspendre son geste. Et s’il n’était pas là ? Un bref instant, la jeune femme à songer aller au Cohan, mais elle s’y est refusé. Elle n’a pas envie que les hommes du mafieux soit encore témoin de leur vie privée et elle se dit qu’à cette heure, il y a des chances qu’il soit chez lui. Devrait-elle déverrouiller la porte elle-même ? Elle n’a jamais vraiment eu besoin d’une clé pour rentrer chez lui, mais elle ne s’est jamais permise de le faire pour autant. Finalement, elle décide qu’il est plus prudent de tenter la manière traditionnelle aussi actionne-t-elle la sonnette en espérant ne pas réveiller les voisins. Elle doit s’y reprendre plusieurs fois, mais finalement, elle entend Shane aboyer. Il ne faut pas longtemps pour qu’un bruit de pas irrité se succède aux aboiements et la lumière qui fuite sous la porte prouve que le mafieux est bien chez lui. Elle se recule, consciente que son ancien compagnon est aussi méfiant qu’elle et qu’il se demande probablement qui vient sonner chez lui à cette heure. La porte s'entrouvre, laissant la passé la tête de Finn et Eve lève les deux mains en signe de paix :

- Je suis venue te parler. Je n’arrive pas à dormir, ajoute-t-elle comme si ça justifiait tout. Tu me laisses rentrer ?

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Dernière édition par Eve Talbot le Lun 27 Sep - 0:17, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeLun 27 Sep - 0:05



Emotional motion sickness
Eve & Finn
Finn a longtemps cru à ce que dit Eve. Il était même le premier à le dire, il y a quelques temps. Il n’y a rien qui ne soit temporaire, rien qui ne change à un moment ou un autre. La douleur passe, comme le reste, et tout, absolument tout, parait plus drôle, plus charmant, plus facile, avec le recul. Pour la première, ou peut-être la seconde fois de sa vie, alors qu’il avance le long du trottoir pour rejoindre sa Bentley, il n’en croit pas un mot. Il sait que elle non plus. Ça fait mal maintenant, et il sait que ça ne partira pas : s’il en était capable, il aurait déjà oublié. Il le sait, c’est sa technique favorite. Il se rend odieux, se fait détester, et ça passe, et il oublie. Il aurait peut-être du faire ça avec Eve : peut-être qu’alors les choses auraient été plus faciles au moins pour elle, mais là est la clef, il ne veut pas qu’elle le déteste, ni se battre avec elle. Il voudrait croire à ce qu’elle dit, qu’ils oublieront, mais il sait maintenant que ce n’est pas possible. Et si Eve dit qu’il s’illusionne, sur ce plan là, Callahan est peut-être plus réaliste : ça ne cessera pas de les déchirer, du moins pas de sitôt. Ce n’est pas parce que c’est la chose à faire qu’elle en deviendra moins douloureuse.

Quelle drôle de chose, se dit-il en montant dans la Bentley, que l’amour. Il y a des gens qui ne se remettent jamais d’une rupture amoureuse, parait-il. Avant, il s’en moquait et disait que c’était bon pour le théâtre et les films. Maintenant, l’acteur commence à se dire qu’il comprend ce qui a pu inspirer Shakespeare, même si ça le désespère de rentrer dans la même catégorie que les héros du dramaturge. Il est encore temps d’agir, tu sais, lui souffle sa confiance. Il suffirait de descendre de la voiture et de retourner chercher Eve. Pourquoi ne le fait-il pas ? Bonne question. La fatigue, la lassitude, et peut-être simplement, le dernier sourire qu’elle lui adressé quand il s’est retourné une dernière fois. Ça ne fera pas moins mal, songe-t-il en démarrant, lorsqu’il la reverra. Peut-être aurait-il du accepter la proposition de la Warner et de repartir : c’est lâche, de fuir, mais au moins, là-bas, il n’aurait plus le choix que de réussir à l’oublier. Ici, même s’il y aspire – simplement parce que ce serait plus simple – il n’y arrivera pas. Mais non : là bas aussi ce serait impossible. Il le sait, il n’aurait qu’une seule envie, dormir. Ça ira mieux demain matin, décide-t-il en reprenant la route. Il faut juste qu’il dorme. S’il y arrive.

Londres est quasiment déserte alors qu’il traverse la ville, et son immeuble, plongé dans le noir. Même Santina, qui a pris l’habitude de guetter son retour depuis qu’elle s’est installée dans l’appartement en dessous du sien, doit dormir. Une fois la porte fermée, Finn tourne un moment dans l’appartement. Il a songé à retourner au Cohan, et puis s’est aperçu de l’heure : Liam a déjà du fermer. Oh, bien sûr, il pourrait le faire rouvrir, il le ferait sans aucun doute pour lui, mais il n’a pas tellement envie de voir des gens. Le problème, c’est qu’il n’a pas tellement envie de dormir non plus. Distraitement, il retire sa cravate et sa veste, qu’il abandonne sur un fauteuil et se verse un verre de whisky, se demandant ce qu’a bien pu faire Eve après qu’il soit parti. Cigarette aux lèvres, il s’allonge sur le sofa, Shane à ses pieds, continuant à ruminer et à fumer dans le noir, descendant lentement son verre. Il aurait du rester, ou faire demi-tour. Maintenant, comment pourrait-il revenir ? et elle, qu’est-ce qu’elle va faire, et qu’est-ce qu’ils feront, tous les deux, à être malheureux comme les pierres, dès qu’ils se reverront ? Le bal des questions continue, sans que l’irlandais ne trouve de réponse satisfaisante.

Un bruit de sonnette, qu’il croit d’abord avoir rêvé, ou venir de chez les voisins, le sort de la torpeur maussade où il a plongé, environ une heure plus tard. Le visiteur insiste, et finalement, il se redresse pour aller voir. « Shane, couché, ça suffit ! Qui est-ce qui débarque à cette heure… » Méfiant, Finn vérifie tout de même qu’il a son cran d’arrêt à porté de main avant d’aller ouvrir. Un assassin ou un agresseur ne s’annoncerait pas sans doute pas ainsi, mais on n’est jamais trop prudent. Mais en fait, il s’agit simplement de la personne qu’il s’attendait le moins au monde à (re)voir ce soir, en la personne de Eve. Callahan cligne des yeux, bouche bée, trop surpris pour savoir quoi dire, encore moins lorsqu’elle la prend la parole. Il lui faut du temps pour comprendre et assimiler le fait qu’elle est bien là, devant sa porte. Qu’elle est revenue. Un sourire se fait jour sur son visage sans qu’il ne s’en aperçoive et illumine ses yeux. Et maintenant ? Maintenant il croit comprendre qu’elle a changé d’avis et que si elle est là, c’est précisément pour cela. Le mafieux ne comprend pas pourquoi ni par quel miracle, en revanche, il est encore assez lucide pour ne pas laisser passer sa chance. Pas cette fois. « Moi non plus. » Souffle-t-il avant d’ouvrir la porte en grand pour la laisser passer. « Entre. » Il s’efface devant elle, lui indiquant le hall d’un signe de tête. « Il doit me rester un peu de thé, si tu veux le faire réchauffer. J’ai du whisky, aussi. Shane, ça suffit, laisse Eve tranquille. » Pourtant, aucun d’entre eux ne prend le pli de se diriger vers la cuisine, sauf ledit Shane, qui lui sait très bien y trouver son compte, pour y préparer quoique ce soit. Non, ils restent dans l’entrée, à se faire face, à quelques centimètres l’un de l’autre. Il suffirait d’un rien pour combler l’espace qui les sépare, et ils le savent tous les deux. Dans la pénombre, Finn ne peut s’empêcher de la dévorer des yeux. Fébrilement, il passe une main incertaine dans sa barbe, un peu nerveusement, avant d’essayer de meubler, pour se renseigner mine de rien : « Tu veux rester pour la nuit ? Ça va aller ? » Il tend la main pour la toucher, parce que malgré tout, il y a peut-être un peu d’inquiétude chez lui tant il la sait fragile par moment, mais c’est là que tout dérive, ou tout commence, selon les points de vue. L’attirant contre lui, ses lèvres s’écrasent contre les siennes de façon un peu sauvage. Il est difficile de décrire le soulagement et la plénitude qui envahissent Finn à ce moment là. Lui-même ne le pourrait pas : c’est trop, tout simplement, presque un manque physique qu’il aurait réussi à combler. Ses mains s’égarent en caresses de plus en plus audacieuses, et il est presque étonné du naturel avec lequel ça se passe. Il ne faudrait pas grand-chose pour que cette chemise légère qu’elle porte vole - il l'a toujours bien aimée ainsi, garçonne en diable. C’est presque douloureux tant il en a envie, à part égale avec l’émerveillement qu’il ressent parce qu’elle ne se dérobe pas, du moins pas encore, et qu’il y a ses mains posées sur son torse pour lui rappeler qu’il ne rêve pas. Il s’écarte un peu, haletant, sans la relâcher pour autant. L’embrasse encore, furtivement, et puis la serre un peu plus dans ses bras, la laissant poser la tête sur son torse au moins pour un instant. Puis il lève une main pour caresser sa joue, demandant avec un sourire : « De quoi tu voulais me parler, exactement, dis ? Je ne suis pas sûr d’avoir compris. »


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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeLun 27 Sep - 1:18

❝Finn & Eve ❞Emotional motion sicknessEve n’attend pas que Finn soit parti pour rentrer chez Christopher. C’est probablement pour un mieux, le regarder s’éloigner à quelque chose de douloureux et au fond d’elle-même, elle voudrait croire qu’il va, comme à son habitude, se retourner pour tenter de la convaincre une dernière fois. Somme toute, elle espère, sans se l’avouer que si elle baisse les bras, lui ne le fait pas. Savoir qu’il garde espoir est rassurant et c’est peut-être ce qui lui permet d’avancer. L’idée que finalement, lui aussi, jette l’éponge l'assomme plus qu’elle ne le pensait. Une fois dans l’appartement, elle esquive facilement les questions à propos de l’acteur. Parmi leur amis, ils sont plusieurs à se demander si le couple ne s’est pas rabibocher, mais à cette heure, chacun est trop fatigué ou éméché pour se soucier d’autre chose que de lui-même et quarante-cinq minutes plus tard, l’ensemble des invités est soit dans une chambre d’ami ou parti se reposer chez lui.

Le silence a envahi l’appartement, seule dans sa chambre, Eve est allongée sur son lit, incapable de s’endormir. Elle a pris un verre de Whisky avec elle, l’avalant d’une traite, faisant confiance à l’alcool pour l'assommer une bonne fois pour tout, mais rien n’y fait. Pour une fois, elle regrette presque de ne pas être dans l’espèce de petit appartement qui lui sert de couverture sur l’Allée des Embrumes. Un quartier fort peu recommandable, certes, mais où elle aurait été certaine de trouver une potion de sommeil sans rêve. Un luxe qu’elle donnerait tout pour pouvoir se l’accorder ce soir.

A la place, elle n’a d’autres solutions que de se lever et faire les cent pas dans sa chambre. Finalement, n’y tenant plus, elle s’habille, passant vêtements pratiques. Elle saisit sa baguette et une arme à feu, sans laquelle elle se sentirait nue, et se faufile discrètement or de l'appartement pour rejoindre Soho en transplanant.

Sur le trajet qui la mène à l'appartement de Callahan, Eve tente de ne pas trop penser à ce qu’elle est en train de faire. En réalité, si elle y pense, elle sait qu’elle fera marche arrière parce que rien de tout ça n’est raisonnable. Au diable la raison, songe-t-elle un peu échauffée par la frustration comme par l’alcool. Elle n’a pas envie d’écouter sa raison, voilà des mois qu’elle prêche ce que sa raison lui dit et rien n’a changé, rien ne s’est amélioré. Alors autant céder à l’inéluctable.

Entrer dans l’immeuble de Finn ne lui pose aucun problème. Il ne lui faut pas longtemps pour monter la volée d’escalier qui mène à son étage et si elle met un moment à se faire entendre par son propriétaire, elle finit par entendre l’aboiement caractéristique de Shane. La surprise qui s’affiche sur le visage de l’irlandais tire un sourire à Eve, voire un presque rire qu’elle dissimule du mieux qu’elle peut. C’est un peu comme si on ôtait un poids de son estomac et soudainement, elle se sent plus légère. La jeune femme ne se fait pas désirer et entre quand il libère le passage, fermant la porte derrière elle. Il n’y a plus qu’eux dans l'intimité de ce hall trop familier. Shane, que l’on vient pourtant de réveiller, semble plus en forme que jamais et jappe entre ses jambes avant de se diriger vers la cuisine, attendant qu’un de ses maîtres vienne le nourrir.

- Un whisky sera très bien, répond-elle sans bouger.

En réalité, Eve n’a pas vraiment envie de boire et maintenant qu’elle est ici, elle ne sait pas vraiment quoi dire. Comment commencer et surtout, comment admettre qu’elle a passé des semaines à prêcher un discours tout en s'apprêtant à faire tout l’inverse. Au vu de la tête que tire l’acteur, nul doute qu’il se contrefiche de ses justifications, seul le résultat compte. Par réflexe, elle veut protester quand il lui demande si elle veut passer la nuit ici. Non, ce n’est pas pour ça qu’elle est venue, mais elle n’a pas le temps d’en dire plus. Sans qu’elle sache vraiment comment, la distance qui les séparait est comblée et c’est des semaines de tensions, de désirs et de frustrations qui se libèrent en un seul baiser. Plaquée contre le mur, elle répond avec autant d’enthousiasme à ses baisers et ses caresses prenant tout de même garde à ce que rien de tout ça n’aille trop loin. Quand enfin, ils se calment, elle se blottit dans ses bras, poussant un espèce de soupir de soulagement et de contentement avant de le gronder gentiment :

- Tu es juste incorrigible. J’ai dis que je voulais discuter, pas coucher, Finn.

Néanmoins, elle est en réalité trop heureuse de le retrouver - contre tout bon sens et toute logique - que pour vraiment l’engueuler comme il le mérite. Pour la première fois, le sourire d’Eve est sincère et pendant ce bref instant où elle est dans ses bras, la douleur et les peines de ces derniers mois sont oubliées. Se dégageant doucement, elle prend sa main et dit :

- Tu m’as dit qu’il y avait du whisky, non ?

L’appartement de Finn est familier. Sans attendre, elle se dirige vers le salon où elle trouve une bouteille et un verre déjà entamé. Elle verse le liquide ambré dans le verre avant d’en boire une gorgée et de reposer le verre sur la table. Elle s’installe, de façon délibérée, sur le sofa plutôt dans le fauteuil en face du feu.

- Je t’ai dis que tu me manquais ?

L’alcool l’a un peu détendu et maintenant qu’elle est là, elle se sent étrangement plus sereine que lorsqu’ils étaient chez Christopher. Pourtant, la jeune femme est consciente qu’elle devrait être effrayée. Elle est sur le point de faire une grosse erreur et pourtant elle ne s’est jamais senti aussi bien que maintenant. Le tout est simplement de pouvoir mettre des mots sur ce qu’elle veut et ça, Eve n’a jamais su le faire.

- Ne te moque pas, prévient-elle consciente qu’elle doit paraître inconsistante comme jamais. Je …

Elle hésite, passe une main frustrée dans ses cheveux et finalement soupire :

- Je ne sais juste pas comment le dire. Ce n’est pas moi les grands discours. Tu me manques et je n’arrive pas à rester loin de toi. C’est pénible et même si je sais que c’est la pire idée au monde, je voudrais bien recommencer, mais pas comme avant Finn. Ça ne peut pas être comme avant.

A défaut d’être clair, elle a au moins réussi à parler et juste ça, c’est déjà un exploit.

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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeMar 28 Sep - 0:34



Emotional motion sickness
Eve & Finn
La surprise passée, Finn est heureux. Juste heureux. Comment pouvait-il imaginer ça ? Sa dernière tentative s’est soldée par un cuisant échec, et paradoxalement, ce sourire triste qu’il a emporté comme ce qu’il pensait être un dernier souvenir ne l’aidait en rien. Il y a encore une heure, lorsqu’il est rentré chez lui, il pensait ne plus la revoir, ou du moins plus jamais de la même manière, et sûrement pas d’une manière heureuse. Et maintenant, voilà qu’il la tient dans ses bras. Elle est revenue, et il ne peut pas se défaire du sentiment d’émerveillement, mêlé d’un soulagement inextinguible, le prend. Elle est là. Elle ne s’en ira pas. Quelque soit la raison pour laquelle elle est revenue, maintenant, Callahan le sait, elle est là pour rester. Alors rien, absolument rien, ne peut entamer le bonheur qu’il ressent, pas même comme elle le dispute à la manière d’un enfant. Pire, il en rirait presque, presque attendri de la retrouver ainsi, égale à elle-même. C’est comme si rien n’avait rien changé. Alors, amusé, il la berce encore tendrement en déposant un baiser sur son front, répliquant d’un ton rieur et innocent, si tant est que Finn Callahan soit capable de près ou de loin de ce qu’on appelle l’innocence : « Est-ce que tu es en train de me gronder pour mon insolence ? C’est adorable. Même si tu t’imagines des choses. Ce n’est pas mon genre d’essayer de te tenter comme ça. Je suis simplement content de te retrouver. » Il serait faux de dire qu’il n’est pas déçu, ou qu’il n’y a pas songé. Mais il n’a pas le cœur à être vexé, ni à la dispute, pas alors que Eve persiste à se réfugier dans ses bras. Alors Callahan verrouille tout ce qu’il y a de désir chez lui au plus profond de son âme. De toute façon, il est sincère. Sa compagnie lui suffit. Il sait d’où ils reviennent et pour le moment, il est prêt à renoncer à tout, chose assez rare pour être notée, du moment qu’elle le reste, le plus longtemps possible. Pour le reste, ils ont le temps, à présent. Oui, le temps, songe l’irlandais, quelque chose qui leur manquait ces derniers temps. En attendant, il voudrait bien entendre ses explications, puisque Eve veut lui parler.

Acquiesçant gentiment à sa question, il la suit au salon sans plus protester. Malgré lui, il ne peut s’empêcher d’appréhender un peu. S’installant à ses côtés sur le sofa, Finn décide cependant de laisser la jeune femme en paix. Elle semble un peu chercher ses mots, alors, avec une patience qui ne lui ressemble guère, il attend qu’elle se décide. Il attrape à son tour le verre pour se donner une contenance, mais manque de s’étouffer en attendant l’aveu de la rousse. « Pas assez pour que je m’y habitue, comme tu vois. » Réussit-il à dire entre deux quintes de toux. Pas assez tout court. Il rêverait qu’elle lui répète encore et encore, et il se demande si son cœur ne va pas exploser de bonheur si ça continue. Est-ce que c’est vraiment possible, tout ça ? Le sort s’est tellement acharné sur eux, ces derniers temps, que Finn se surprend à trouver ça suspect et à chercher le piège. Est-ce qu’il hallucine à cause du whisky ? Non, il le sait, il y a un instant, il l’avait encore dans ses bras. Elle est bien là, à une dizaine de centimètres de lui. Il peut la toucher. Reste que Eve n’est pas familière des ce genre d’aveu, encore moins envers lui, alors ça aussi, ça s’apparente à un petit miracle.

Ça ne dure pas, cependant, et bientôt, il retrouve la Eve qu’il connait, un peu hésitante, farouche, incertaine. Ça ne l’aide certainement pas à comprendre pourquoi elle a changé d’avis : il savait qu’elle était malheureuse, ils l’étaient tous les deux, mais il ne pensait pas qu’elle changerait d’avis. Non qu’il s’en plaigne, mais Finn aimerait comprendre. Il secoue gentiment la tête alors qu’elle lui demande de ne pas se moquer d’elle : « Jamais. » Son regard est soudainement redevenu sérieux lorsqu’il se penche un instant pour serrer sa main dans la sienne, comme pour lui donner du courage. Quoiqu’il se passe entre eux et quoiqu’elle dise, il ne peut pas la juger. Déjà parce qu’il est bien trop lunatique pour cela. Ensuite parce que jamais il ne se montrerait cruel de cette façon alors qu’il la voit si hésitante et si perdue. Il a beau gentiment la charrier, ça n’est jamais que pour la dérider ou vérifier qu’il ne s’imagine pas un sens caché derrière ses messages, ou peut-être simplement lui faire comprendre que ce n’est pas si grave, justement, de parler. Et puis, il n’apprécierait pas non plus l’inverse. Alors il prend son mal en patience et écoute.

Le petit discours de Eve le laisse pantois, et il ne parvient pas à décider s’il est plus heureux que perdu ou l’inverse. Elle veut revenir. Recommencer. Ça fait du bien de l’entendre, et sans qu’il ne s’en aperçoive, ça met un du baume au cœur à Finn, presque autant que ces baisers qu’ils ont échangé. « Eh bien…» Elle-même le regarde avec une forme d’appréhension, comme si elle était gênée de son propre aveu. Manifestement, il lui a couté, et il passe gentiment un bras autour de ses épaules, répliquant avec un sourire : « Je ne sais pas de quoi je devrais me moquer, tu sais. Il n’y a pas de quoi. » En fait, il la trouve courageuse de prendre ainsi sur elle, et il est touché qu’elle le fasse pour lui. Néanmoins, ça n’est pas une réponse en soi, et cela en appelle une. Reprenant le verre sur la table, Callahan en avale une nouvelle gorgée avant de le reposer avec un léger tintement sur le bois. « D’accord. Je ne suis pas sûr de tout comprendre, mais d’accord. » Finit-il par dire. C’est une preuve de confiance aveugle, littéralement. Car Callahan ne sait pas ce qu’il accepte ni dans quoi il s’engage : « Tu sais que je ne peux pas dire non. J’ai passé trop de temps à espérer ça. Tu me manques trop. » Avoue-t-il à son tour avec un sourire un peu penaud. Il voudrait lui dire qu’il l’aime, mais ça lui semble déplacé dans cette conversation si sérieuse : en fait, il ne sait pas comment le tourner. Plus tard, peut-être, parce qu’il a au moins compris que tout ce qu’ils ont est fragile et que tout est facilement balayé, et qu'il faut dire les choses, lorsqu'on le peut. « Je sais bien qu’on ne peut pas recommencer comme avant, mais… mais qu’est-ce que tu veux qu’on fasse, alors ? » En fait, le mot est juste, Finn essaye de comprendre, mais à la vérité, il est complétement perdu. Si par « pas comme avant », Eve entend qu’ils ne peuvent plus passer leurs temps à se hurler dessus, il est d’accord. Il l’a même déjà dit. Mais il n’a pas oublié la hiérarchie de la jeune femme, non plus, et quoiqu’il n’ait aucune solution par rapport à ça, il songe soudain qu’elle pourrait vouloir rendre les choses officielles et morales, ou quelque chose comme ça. Face à ce qu’il imagine (et il est sans doute loin du compte), il écarquille les yeux de panique :  « Tu veux que je t’épouse, ou un truc comme ça ? » Le ferait-il ? Si vraiment elle le lui demandait ? Voilà que Finn se surprend à réfléchir, et il se dit que c'est vraiment un drôle de pouvoir qu'elle a sur lui, de lui faire envisager les choses les plus folles alors qu'il y a une heure encore, il pensait que c'était fini.


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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeMar 28 Sep - 23:26

❝Finn & Eve ❞Emotional motion sicknessC’est étonnant de voir comme, en peu de temps, Eve a appris à connaître Finn si bien que ses mensonges et sa mauvaise foi n’ont aucun secret pour elle. Quand il proteste, avec bonne humeur que, non, il n’était pas en train d’essayer de la déshabiller, la journaliste ne le croit pas un seul instant. Elle sait reconnaître l’envie chez son compagnon et nul doute qu’il en montre tous les signes. Si elle le lui reproche, elle le fait avec le sourire et une certaine indulgence. Elle comprend la faim qui l’anime. Ce n’est pas uniquement du sexe, c’est aussi un besoin viscéral, après autant de temps à part, de se retrouver et de profiter que l’intimité que procure deux corps qui s’aiment. Tout ça, elle le conçoit, mais elle y met un terme parce que justement, ce n’est pas encore le moment. Si tant est qu’il vienne.

- Je ne peux même plus parler d’insolence à ce stade-ci … mais bon, au moins tu en es conscient, s’entend-elle grogner d’un air faussement mécontent.

Du reste, elle cache un sourire, simplement heureuse de retrouver le contact du corps de son amant pressé contre le sien. La tête posée sur son torse, elle respire son odeur familière de Cologne mêlé au savon de luxe qu’il a l’habitude de commander. Elle pourrait lui dire qu’elle aussi est contente de le retrouver, mais Eve n’est pas une femme de mots et finalement son attitude comme sa présence en disent assez sans qu’elle ait besoin d’en rajouter.

Aux conséquences de sa venue chez Finn, on ne peut pas dire qu’elle y ait pensé. Sa présence en ces lieux est surtout le résultat d’une frustration et d’un manque devenu trop grand. Une impulsion qu’elle a peur de regretter si elle devait vraiment y songer si bien que Eve est dans une sorte de flou. Rien n’a plus vraiment de logique ce n’est que, pour une fois, elle est enfin là où elle a envie d’être. Si elle est ici contre toute raison, elle reste consciente que les choses ne peuvent pas simplement recommencer tel un train qu’on prendrait en marche. Il faut parler et tenter d’être honnête. Deux choses qui ne sont pas, il faut l’admettre, le point fort de la jeune femme.

Pour se donner un peu de temps, mais surtout pour ne pas simplement être tentée par la solution de facilité qui serait d’oublier tout ça et se laisser aller à de plus bas instincts, elle entraîne son compagnon dans le salon pour se servir un verre d’alcool. Shane, qui comprend qu’on ne viendra pas satisfaire son estomac revient de la cuisine pour les accompagner et, sagement, se couche à leur pied, la truffe malheureuse, persuadé qu’il réussira à attendrir l’un ou l’autre.

Pour une fois, ni Finn, ni Eve ne font attention à lui. C’est l’heure des confidences, ou presque. Du mieux qu’elle peut, elle tente d’être honnête, de communiquer. A voir la tête de Callahan, c’est quelque chose dont il n’a pas l’habitude. Difficile de lui reprocher sa surprise, après tout, Eve n’a jamais su lui dire qu’elle tenait à lui pour la simple et bonne raison qu’elle ne voulait pas que ça soit le cas. Il ne faut pas être un génie pour savoir que cette relation n’a rien de raisonnable si bien que pendant longtemps, la jeune femme a espéré que son attachement pour Finn était inexistant. Sa main dans la sienne, il lui faut bien l’assurance qu’il ne se moquera pas de sa tentative pour se lancer.

La confiance qu’il place en elle la flatte et l'émeut. Entre eux, il devrait y avoir tout sauf ça. Ils viennent de deux mondes parfaitement opposés et si Eve frise autant que Finn avec l’illégalité, elle le fait pour une raison d’état. Il y a des différends politiques, des vérités dérangeantes qu’ils se doivent d’aborder sans quoi, ils ne seront jamais tranquille, mais étrangement, ce n’est pas à ça que la jeune femme pense en premier. De toute évidence, ce n’est pas non plus ce qui frappe Finn et sa question provoque un sentiment d’horreur chez Eve si bien qu’elle ne parvient pas à contrôler l’expression de son visage. Se succède panique et dégoût, rien qui ne soit flatteur pour Finn quand bien même il n’est pas plus enthousiaste qu’elle a l’idée.

- Mon dieu, non ! Ce n’est pas du tout ça que j’entendais, s’entend-elle répondre avec vivacité.

Sans s’en apercevoir, elle retire sa main et signe de nervosité, elle croise les bras, baissant le regard sur Shane qu’elle caresse distraitement.

- Ce n’est pas ça que je voulais dire. A quoi ça sert le mariage ? Et puis, ce n’est pas comme si se jurer de s’aimer pour l’éternité devant un prêtre ça voulait dire quoique ce soit. Ce sont des promesses creuses et je peux largement m’en dispenser. Je n’ai pas besoin qu’on me passe une corde au cou ou une bague au doigts merci bien.

Ca peut sembler cru, peut-être un peu blessant, mais Eve est honnête. Le mariage ne veut rien dire pour elle. Tout le monde peut faire des promesses creuses. Ça n'empêche pas les gens de se tromper et de se quitter. Alors pourquoi se forcer ? Elle préfère les actes aux mots et Finn le sait.

- Je ne parlais vraiment pas de ça, répète-t-elle encore une fois. Je pensais à quelque chose de plus pragmatique.

Elle s’interrompt, ne sachant pas vraiment comment formuler ce qu’elle veut dire. C’est délicat, non seulement parce que c’est une blessure encore ouverte, mais également parce que c’est quelque chose qu’elle a finalement réalisé il y a peu. Comme un désir inavoué qu’elle ne sait pas comment assumer et qui pourrait bien ne pas être partagé.

- Et si je tombais de nouveau enceinte, Finn ? Qu’est-ce qu’on ferait ? Moi, je ne peux pas repasser par ça. Pas une seconde fois. Je veux pas avorter.

Sa main cherche le verre de whisky dont elle boit une gorgée et se corrige :

- Non, ce n’est pas exactement ce que je veux dire. Elle s’éclaircit la voix, mais presque gênée, finit finalement par murmurer : je crois que je voudrais le garder. Si on avait le choix.

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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeMer 29 Sep - 23:38



Emotional motion sickness
Eve & Finn
Finn a un léger rire, pas du tout vexé par les propos de la jeune femme, et il lève les mains comme pour lui dire « n’en jetez plus » : « J’ai compris, je crois, Eve. Ça va, je ne t’épouserai pas. » Il n’a pas plus d’affection que elle pour l’institution qu’est le mariage, qui lui semble plus une prison qu’une preuve d’amour, et au mieux une convention sociale sans guère de valeur. Quoiqu’il l’aime indubitablement, de toute façon, il ne se voit simplement pas là-dedans. Il a presque envie de lui faire une blague, en s’imaginant elle et lui dans quinze ans, trois mômes, une maison et une kyrielle de chien, lui rangé et puis elle femme au foyer. Il n’a que l’exemple des femmes de sa famille pour lui servir de modèle, et ça n’a pas été une expérience heureuse. Lui voudrait éviter de ressembler à son père, et Eve…non, Eve, ça ne lui irait tout simplement pas. Ce qu’il aime chez elle – autant que ça l’agace, sans doute – est justement sa tendance à l’indépendance et à prendre la tangente. Elle serait malheureuse si on l’enfermait dans un tel cadre, et Callahan ne se voit pas être celui qui le fera. Sans doute parce qu’il comprend ce sentiment. Il n’aime pas tant que ça la solitude, lui, de son côté, mais il ne voudrait pas perdre non plus l’indépendance et la liberté de faire, comme toujours, avec la part d’échec et de succès que cela comprend, ce qu’il lui plait. De toute façon, ils n’ont pas besoin de ça. Ils ne se sont sans doute jamais dit qu’ils s’aiment, sauf si l’on compte la lettre d’adieu de Finn, mais c’est de l’écrit et ça ne compte pas vraiment, du moins il ne s’en rappelle pas, mais au fond, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir, et même eux ne sont pas atteint de cécité à ce point, si bien qu’ils n’ont certainement pas besoin d’un mariage pour le savoir, ni d’aucune convention de leur temps, d’ailleurs.

Pour autant, le mafieux s’abstient de plaisanter : l’heure n’est pas vraiment à la légèreté. Lui voudrait comprendre, et la rousse, de son côté, parait vraiment en difficulté. Ce qui suit surprend l’irlandais. Il s’attendait à tout, vraiment, mais pas à ça. Il y aurait tant de choses à dire et à mettre au clair, Finn le sait. Son passé dans l’IRA, ses activités illégales, la mission de Eve, ce qui pourrait se passer si tout se télescopait d’un coup, et comment rendre ça compatible et faire en sorte que personne ne finisse arrêté et/ou sur l’échafaud. Autant dire qu’il est loin du compte : mais c’est l’instinct de survie, très poussé chez lui, contrairement à ce laissent supposer les apparences, qui parle. Et elle a beau être là et lui se dire qu’ils trouveront une solution, justement pour en trouver une, il faut en parler, et ça n’en prend pas le chemin. Il cligne des yeux, surpris. Il est vrai, cependant, que c’est une question qui mérite d’être traitée : comment faire si elle retombe enceinte ? Callahan mentirait en disant qu’il y a pensé. Sans doute y aurait-il songé si les vêtements étaient tombés, s’ils s’étaient abandonné l’un à l’autre, après coup. Une attitude typiquement masculine, sans doute trop répandue dans la société de cette fin des 40s, qu’il prétend pourtant mépriser. Simple spectateur et dans l’expectative de ce qu’allait lui dire Eve, Finn a encore moins de réponses et de solutions à proposer.

Cependant, il a de la compassion pour Eve. La peine et l’angoisse qu’il a ressenti lorsqu’elle s’est faite agressée étaient sans doute terribles et du point de vue du deuil, ils partagent le même, mais il ne peut certainement pas se prononcer ni comparer son propre état d’esprit à la terreur qu’a du ressentir la jeune femme pendant son agression, ni à la douleur physique, ni même, de près ou de loin, à ce qu’elle a pu subir. Le visage soudainement fermé, il tend la main pour reprendre la sienne d’une façon un peu bourrue, presque brusque. C’est qu’il ne peut s’empêcher de l’imaginer seule, après qu’il l’ait laissée tomber, s’imaginant passer sans aucun soutien sur le billard, et il n’arrive pas plus à lui en vouloir d’être effrayée que ça recommence qu’à ne pas culpabiliser. Le mafieux va pour lui dire que s’il n’en sait rien, mais qu’ils trouveront une solution, que ça n’arrivera plus, et surtout, surtout qu’elle ne sera pas seule et que cette fois, il ne la laissera pas tomber – plus jamais, a-t-il envie d’ajouter.

Mais Finn n’en a pas le temps. Eve a déjà continué, d’une voix si basse qu’il pense d’abord avoir rêvé.  « Excuse-moi ? » Il ne se voit pas, et heureusement. Il ne pensait pas que « je ne veux pas avorter » pouvait être compris autrement que comme le refus, dicté par la peur,  de passer sur le billard. Il ne pensait pas que cela pouvait vouloir dire ce qu’elle lui dit à présent : qu’elle veut garder l’enfant. Leur enfant. Blanc comme un linge, il retire sa main, sans s’en rendre compte, par réflexe, presque comme pour se protéger. Chez lui aussi, la blessure est à vif, concentrée sur le deuil et la perte. C’est trop tôt, en fait, tout simplement. Callahan se sent simplement en train de perdre pied. « Est-ce que…est-ce que j’ai bien compris ? Tu es en train de me dire que tu veux un enfant ? Avec moi ? » D'un geste stupéfait, il pointe un doigt hésitant vers sa poitrine, se désignant lui-même. C’est surréaliste. Ça n’a aucun sens, alors qu’ils peinent encore à se remettre de tout ce qui leur est arrivé et qu’ils se retrouvent à peine. Pourquoi est-ce que Eve voudrait un enfant avec lui ? N’ont-ils pas assez souffert comme ça, tant physiquement que moralement ? « Tu blagues, hein ? » Il la dévisage d’un air stupéfait, incapable de croire ce qu’il vient d’entendre. Mais elle est très sérieuse. Et alors que le silence s’installe et devient gênant, car Eve attend manifestement une réaction de sa part, panique envahit le mafieux, sensation étouffante dont il ne parvient pas à se débarrasser : « Oh, merde, non, tu ne blagues pas. » Il a un petit rire, sidéré, incrédule, et il a soudainement envie d’enfouir son visage dans ses mains, tant il se sent dépassé.  Conscient de l’effet qu’il doit donner, il tente de s’expliquer fébrilement :  « Pardon, ce n’est pas pour me moquer. C’est juste…enfin, il y a une heure encore, je pensais que je ne te reverrais plus jamais, ou quelque chose comme ça ! Et maintenant…et maintenant, tu me dis que tu veux qu’on ait un enfant. »

Brusquement, il se lève, s’attirant un coup d’œil intéressé de Shane, qui semble penser qu’il va enfin s’occuper de choses importantes, comme le nourrir. Comprenant que son maitre se révèle une fois de plus décevant, le chien se décide à se relever pour piquer sa place et s’installe en boule sur le canapé à côté de la rousse. Quant à Finnegan, son esprit mouline à toute vitesse sous l’effet de la panique et de la conscience que Eve attend une réponse. Nerveusement, il fait les cent pas, à une vitesse qui donnerait le vertige à n’importe qui. Il ne veut pas la vexer. Ni lui faire du mal, parce qu’il voit bien à la manière dont elle le regarde, qu’elle est sérieuse et que c’est important pour elle, plus que tout le reste. Il ne veut pas la perdre, non plus, car ce qu’il s’apprête à dire n’est pas facile et pourrait bien lui valoir une nouvelle engueulade. Et Finn n’a non plus le cœur à ça. A la fois parce qu’il vient de retrouver Eve et parce qu’au fond, c’est plutôt flatteur. Une preuve d’amour, en somme, s’il en doutait encore. Mais il ne faut pas, ils ne peuvent pas. Il le sait très bien, et ça ne fait, soudainement, qu’augmenter sa panique. Continuant à marcher, il frotte nerveusement sa barbe, cherchant ses mots. Ouvre la bouche plusieurs fois, sans parvenir à prononcer un mot. Finit par s’arrêter devant elle. « Écoute, ce n’est pas que je ne veux pas… » Maintenant qu’il est lancé, il le sait, il ne peut plus s’arrêter. Ce n’est pas qu’il ne veut pas, mais quoi ? Et d’abord, qu’est-ce qu’il veut ? Un moment, Finn hésite. Il découvre avec terreur qu’il pourrait dire oui, que ce serait finalement très simple. Et cela, plus que le reste, lui fait peur, renvoyant à des angoisses encore plus profondes que ce qu’il n’imagine.

Non, se rabroue l’acteur. Il faut qu’il soit rationnel pour deux, cette fois. Qu’il soit rationnel tout court. S’agenouillant aux pieds de la jeune femme, il s’installe par terre du mieux qu’il peut, et il prend ses mains dans les siennes, affirmant fermement, mais le plus de douceur qu’il peut y mettre :  « On ne peut pas, Eve. » Il y a de la tristesse dans le regard qu’il lui lance. Parce qu’il n’a pas le choix, et qu’au fond, ce n’est ni ce que Finn veut, ni ce qu’il a envie de dire à Eve. Mais ils ne peuvent pas, c’est tout. Ça lui fera mal de l’entendre et il déteste ça par avance, mais l’acteur se dit qu’il vaut sans doute mieux ne pas la laisser se bercer d’illusion. « Je sais pourquoi tu en parles, ne me regardes pas comme ça. Je sais que tu en as souffert, je sais que tu as peur. Je ne veux pas que tu crois que je m’en fiche et que je le fais juste par lâcheté ou juste pour te contrarier. Ça n’est pas ça. Moi aussi, je regrette. » Insiste-t-il, et Dieu sait que l'aveu lui coute tant il fait mal. Avant, aussi, de chercher à comprendre : « C’est parce que tu as…c’est parce que tu l’as perdu ? Tu sais que ce n’est pas ta faute, pas vrai ? Tu n’as pas à culpabiliser ou à vouloir réparer quoique ce soit, tu le sais, n’est-ce pas ? » Il maudit de nouveau Ludovico, peu importe où son cousin soit. Ça aussi, c’est de sa faute. Il en viendrait presque à vouloir lui faire payer de nouveau.

Eve va pour dire quelque chose, mais Callahan l’interrompt de nouveau : « Écoute…non, s’il te plait.  En d’autres circonstances, ce serait différent…mais on ne peut pas. » Un instant, il pose son front sur ses genoux. Comme il a envie de céder, de dire oui – ce qu’il a déjà fait quelques minutes avant, sans savoir à quoi il s’engageait, ce qu’il ne parvient d’ailleurs pas à regretter. Ce serait plus facile. Non. C’est faux, se corrige-t-il. Il lui suffit d’imaginer de nouveau Eve enceinte et la panique augmente. Lui, père ? La blague. Et pourtant… Se forçant à relever la tête et affronter la déception de son amante, Callahan reprend : « On trouvera une solution, on se débrouillera pour le reste, mais ça, ça…on ne peut juste pas. » Il faut qu’elle l’écoute, qu’elle le croit. Perdu, il finit par se relever et se passer une main sur le visage, fébrile et stressée : « Il y a tellement de raisons pour laquelle c'est une mauvaise idée que je sais même pas par où commencer. Tu préfères un ordre alphabétique ou thématique ? » Comment est-ce qu’elle peut ne pas le voir, elle qui avait si peur de revenir, comment ?



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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeJeu 30 Sep - 21:30

❝Finn & Eve ❞Emotional motion sicknessEve et Finn sont rarement sur la même longueur d’onde. C’est un peu comme si, pour eux, il n’y avait rien de plus essentiel que d’être en opposition constante si bien que lorsque l’un dit “noir” on peut raisonnablement s’attendre à ce que l’autre dise “blanc”. Habitué aux rapports de force déséquilibrés où ils ont finalement toujours le dessus, ils ne sont, l’un comme l’autre, que très peu habitués à faire des compromis. Pourtant, pour une fois, ils sont totalement en accord. Ni lui, ni elle n’ont une grande estime pour cette institution qu’est le mariage même si leurs raisons sont différentes. La journaliste sait que le mariage des parents de Finn est loin d’avoir été heureux. Elle se souvient que son père a plusieurs fois dû intervenir après une séance de correction un peu trop vigoureuse de la part du père Callahan. Les cicatrices qui parcourent le dos de l’acteur ne sont pas toutes récentes et certaines ont grandi avec lui si bien qu’il n’est pas difficile de s’imaginer tout le soin que mettait son père à s’occuper de son éducation.

Du côté de la jeune femme, les choses sont différentes. Elle vient d’une famille heureuse et aimante, mais il lui semble que celle-ci fait plutôt office d’exception. Combien de mariages malheureux n’a-t-elle pas vu au cours de sa courte carrière ? Des femmes enfermées par un statut juridique dont elles ne pouvaient se défaire que par la mort de leur mari ? Un cauchemar aussi dramatique que la guerre elle-même pour certaines. Eve est bien trop éprise de liberté et fière de son indépendance pour se laisser aller à ce genre d’asservissement si bien que l’idée même du mariage lui hérisse le poil. Que Finn soit, pour une fois, de son avis ne peut que lui faire plaisir.

- Je ne t’aurais pas laissé faire, répond-elle d’un sourire sincère.

Elle ne s’attarde pas plus sur le sujet puisque ce n’est pas de ça dont elle voulait lui parler. Le silence s’installe de nouveau parce que si la jeune femme manifeste une volonté évidente de communiquer, ce n’est pas pour autant que les choses se font naturellement. A sa décharge, il faut dire que ce qu’elle s’apprête à lui dire est loin d’être quelque chose qu’elle a mûrement réfléchi. Si c’était le cas, elle ne le proposerait probablement pas tant les objections sont grandes. Plus qu’on décision, on peut plutôt parler d’une impulsion, une envie impérieuse quand elle s’est rendue compte que ce qui lui manquait c’était Finn, le chaos, mais aussi l’espèce de sérénité qu’il lui apporte puisqu’il la comprend. Il y a le deuil, mais aussi le besoin de passer outre et de finalement concrétiser ce qui aurait pu être.

Au milieu de ce tourbillon d’émotions, Eve sait que son envie n’est pas rationnelle, mais parce qu’elle l’admet, elle ressent un espèce d'apaisement qui l’incite à penser que c’est la bonne décision. Si elle-même est convaincue, ça ne veut pas dire que son compagnon l’est pour autant et la jeune femme ne s’attend pas réellement à une réaction positive de sa part. L’étonnement marque le visage de l’irlandais et un moment, il semble - pour une fois - à court de mots. Eve, presque timidement, hoche la tête sans rien dire quand il demande une confirmation. A-t-il bien compris ? Est-ce vraiment avec lui qu’elle envisage d’avoir un enfant. Même elle peut comprendre ses doutes, après tout, quelques semaines plus tôt, ils se quittent avec perte et fracas, se menaçant presque devant le risque qu’ils représentent l’un pour l’autre.

Sagement, même si ça la démange, elle le laisse accuser le coup. Il faut le temps que l’information arrive au cerveau et surtout qu’il comprenne que, non, elle ne blague pas. Oui, elle se doute qu’il n’y avait pas pensé. Elle-même avait à peine, jusqu’à aujourd’hui, osé songer à cette éventualité tant elle trouve ça terrifiant, mais la réaction de Finn finit par la vexer et elle se renfrogne. Les bras croisés, elle s’enfonce dans le fauteuil, le fusillant presque du regard.

- Non, je ne blague pas. Je suis sérieuse.

Parce que finalement, le sujet lui tient à cœur, bien plus qu’elle n’a voulu l’admettre, elle est tentée d’être agressive. Eve se sent repoussée et ce n’est pas quelque chose qu’elle vit bien. Néanmoins, une partie d’elle, celle qui est encore rationnelle sait que ce n’est pas le genre de nouvelles que l’on prend avec légèreté. Alors, elle essaie de contrôler l’agressivité qui fait surface.

- Je n’ai pas dit que j’en voulais un dans la minute, Finn. Je dis juste que, à terme, si ça devait arriver, je ne voudrais pas m’en débarrasser. Je ne veux pas.

Pour peu qu’on connaisse un peu Eve, on s'aperçoit facilement du changement dans son ton. Elle sa tête des mauvais jours, celle qui indique qu’elle ne changera pas de position et en réalité, plus Finn semble protester, plus elle semble déterminée, comme convaincue par sa décision.

Dans le fond, c’est son refus qui fait mal. Blessée, Eve se renfrogne et finit par ôter la main que Finn a posé sur son genoux. Elle se lève, les bras toujours croisés et fait les cent pas dans le salon de l’acteur. Refusant de croiser son regard, elle mordille son pouce tout en tenant de faire refluer sa colère. Elle ne veut pas voir son regard plein de compassion, cet espèce d'apitoiement et de pitié qu’elle lit chez lui l’insupporte.

- Evidemment que j’ai souffert. Qu’est-ce que tu crois ? Que j’ai fini à l’hôpital parce que c’était une partie de plaisir ? Tu veux mon dossier médical peut-être ? Et puis, c’est gonflé de ta part de dire qu’on ne peut pas. On parle bien de l’homme à qui je dis depuis le début que nous deux, c’est la pire idée au monde pour des raisons parfaitement évidentes comme, au hasard, le fait que tu es un ancien de l’IRA et que moi, je fais partie du MI5. Malgré ça, tu veux tout recommencer et quand je cède, soudainement, ça devient un obstacle insurmontable ? Si on peut se débrouiller pour ça, on peut se débrouiller pour le reste justement. Ou alors, on se trompe tous les deux et ça ne vaut même pas la peine de commencer quoi que ce soit. Je peux tout aussi bien repartir chez moi.

Le ton monte et elle s’emballe, mais les remarques de Callahan sonne comme quelque chose de désobligeant à ses yeux et soudainement, elle a l’impression que la confiance qu’elle mettait en lui n’était peut-être pas si justifiée que ça.

- Et puis quoi, si je retombe enceinte, tu me demanderas de passer sur la table ? Parce que de toute façon, les risques comme les conséquences sont pour moi et pas pour toi ? Non, je ne crois pas. Une chose est sûre, si c’est pour que ça soit comme ça, tu ne me toucheras pas.

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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeSam 2 Oct - 14:09



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Eve & Finn
La bouteille de whisky qui traine sur la table semble soudain très tentante à Finn. Se prendre la cuite de sa vie ne l’aiderait peut-être pas à répondre à Eve, mais permettrait peut-être de faire passer la pilule. De diminuer la panique qu’il sent monter en lui et qui enfle, comme une bulle qui ne cesserait de grossir et qui ne serait pas loin d’exploser. Ça ne va pas en s’arrangeant lorsqu’elle le repousse et qu’elle se lève. Il ferme les yeux un instant, comme si ça pouvait empêcher l’orage à venir. Il s’en doutait sans pouvoir rien y faire, alors qu’il voyait Eve se renfrogner au fur et à mesure qu’il parlait. Et dans le fond, Finn se déteste de la contrarier. C’est la dernière chose qu’il voudrait, en réalité. Le simple fait que Eve puisse envisager un truc aussi fou, aussi dingue, aussi dangereux, qu’avoir un enfant avec lui, au final, le touche bien plus qu’il ne saurait le dire, surtout lorsqu’il voit à quel point cela semble lui tenir à cœur, bien plus qu’elle ne le dit vraiment, mais impossible de l’ignorer à la manière dont elle se referme sur elle-même : à force, il la connait bien, et il sait ce qu’il voit.

Pourtant, Finn ne dit rien, il reste là, les bras ballants, se relevant péniblement pour lui faire face alors qu’elle évite son regard. Il ne peut même pas réduire la distance entre eux, ça n’est pas que physique, et pourtant le fait qu’ils se soient de nouveau et si rapidement éloignés n’est pas tout à fait étranger à sa panique. Il voudrait protester que si, malgré ce qu’elle dit, ce sera plus facile de trouver des solutions pour qu’ils puissent rester ensemble s’ils n’ont pas d’enfant. Il voudrait pouvoir s’excuser d’avoir réveillé le souvenir de son agression, parce que c’était définitivement maladroit. Pourrait paniquer lorsqu’il entend la mention de l’IRA, l’interroger, lui demander comment et pourquoi elle l’a appris. Il ne le fait pas, pourtant. Le fait qu’il ne cesse pas dicter ses actes par sa paranoïa est à mettre à son crédit, car en termes de confiance, c’est indubitablement un progrès. Mais le mafieux se contente de protester, d’une voix qui a un peu perdu de sa fermeté habituelle, cependant : « Non, non, ce n’est pas juste que tu fasses ça ! Tu sais très bien que je ne veux pas que tu partes et tu t’en sers ! » La vérité, c’est qu’il est partagé entre la terreur, justement, de la perdre à nouveau – qui sait s’il la reverra si elle s’en va ? - et une forme de colère envers Eve, parce qu’elle sait qu’il en a peur et qu’elle en joue. Soudainement, il lui en veut un peu de le faire, car il a l’impression qu’elle lui tord le bras pour qu’il cède, et il n’y a rien de pire, pour Callahan, que de se sentir acculé et ne pas pouvoir décider par lui-même.

Elle ne part pourtant pas, ce qui devrait le rassurer, mais impossible alors que les reproches pleuvent. Au comble du désespoir, Finn a envie de s’arracher les cheveux et il y a une vraie tristesse, doublée d’une indignation réelle, lorsqu’il proteste de nouveau : « Mais…ce n’est pas ce que j’ai dit ! Tu crois vraiment que je me fous de ce qui t’arrives et que j’ai envie de te demander ça ? C’est ça que tu penses de moi ? » Qu’elle le perçoive comme tel lui fait bien plus mal qu’il ne veut l’avouer. Callahan ne veut pas être comme ces autres types qui abandonnent les femmes, surtout enceintes, à leur sort, il aime trop Eve pour ça. L’idée qu’elle passe sur le billard l’effraie tout autant qu’elle, si il est honnête. Mais il faut bien avouer cependant qu’il n’a pas de solution autre, à l’instant, et qu’il n’y a pas réfléchi. Il ne peut pas vraiment en vouloir à la jeune femme de lui reprocher ça, puisqu’il a tendu le bâton pour se faire battre. Mais il faut dire que pour Finn, ce n’était vraiment pas la priorité, et pas quelque chose qu’il envisageait vraiment. Et s’il voit bien l’effet que ça peut donner, il ne supporte tout de même pas de s’entendre dire que c’est parce qu’il se moque des conséquences pour la jeune femme. Il n’en a pas souffert de la même manière, il s’est sans doute comporté comme un con en la laissant toute seule, ça il veut bien l’admettre, mais il n’a jamais cessé de se soucier d’elle, même contre toute logique et toute rationalité. Alors, voyant qu’elle le fusille déjà du regard et semble partie pour lui remettre dans le dents qu’il se comporte en égoïste, il gronde : « Non, c’est bon, ça va, ne me reproches pas de ne pas avoir de solutions, comment tu veux que je réfléchisse à ce genre de trucs ? Je t’ai dit qu’il y a une heure, je ne pensais même pas te revoir, qu’est-ce que tu veux que je sache des moyens qu’on n’ait pas de gamins ? » La vérité, c’est qu’il est dépassé. Et vexé de n’être considéré que comme un salaud libidineux alors que ce qu’ils ont et ce qu’il ressent pour Eve, c’est tout autre chose, et qu’elle le sait. Simplement, elle s’en sert pour l’acculer et elle a beau jeu de le faire en l’accusant aussi rapidement, alors forcément, Callahan se sent incapable de réfléchir. Son cerveau mouline à toute allure, mais dans le vide, sans trouver de solution – alors que le fait qu’elle soit une sorcière en fournirait une facilement. Aussi amèrement qu’elle, il ajoute, verbalisant enfin les reproches qu’il a à son encontre  : « Tu ne me laisses même pas le temps d’y penser, forcément, ça devient binaire. Et c’est dégueulasse d’essayer de me faire passer pour le salaud de service. Ça ne marche pas, de toute façon. » Bon, ça, ce n’est pas tout à fait vrai. En fait, ça marche même plutôt bien. Alors qu’il s’était rapproché, tendu, comme prêt à l’affrontement, l’acteur a baissé d’un ton, et il finit par hausser les épaules, boudeur, se retrouvant à se justifier par une drôle d’inversion des rôles : « Je dis juste que ça sera beaucoup plus difficile de ne pas rendre de compte à qui que ce soit, surtout de ta hiérarchie, avec un enfant dans l’équation. Sans, ça ne regarde personne, avec…»

Un moment, il la regarde sans rien dire, oubliant le salon, Shane, et le fait qu’il soit plus de trois heures du matin. Il aimerait bien qu’elle comprenne qu’il ne peut pas changer d’avis et que ce n’est pas raisonnable. En aucun cas. Mais Finn voudrait aussi, et c’est peut-être le plus important, que ce n’est pas à cause d’elle, ni contre elle, bien au contraire. Il sait bien que ça a l’air de ça – lui aussi a eu mal, quand elle a refusé de l’accompagner en Amérique et de garder l’enfant. Ça doit être quelque chose comme ça, qu’elle doit ressentir. Et c’est un peu étrange que les rôles soient inversés. Au point qu’il se demande s’il a raison : il n’a pas l’habitude d’être le type rationnel, il faut bien le dire. Pourtant il sait que c’est la chose à faire, qu’ils n’ont pas le choix que de trouver une autre solution. Ça ne rend pas les choses plus faciles, pourtant. Les mains dans les poches, il fait un pas vers elle, lui lançant un regard où la panique est très loin d’avoir disparue, mais qui laisse transparaitre un peu moins de colère : « Viens t’assoir avec moi. Je ne veux pas qu’on s’engueule, surtout pas pour un truc comme ça. Ni que tu partes. Et je sais que toi non plus, au fond. » Sinon, elle serait déjà partie, non ? Il se penche vers elle pour déposer un baiser sur son front, espérant la convaincre d’au moins le laisser s’expliquer, mais que ce n’est en aucun cas parce qu’il ne veut pas prendre de responsabilité. Bien au contraire, c’est ce qu’il essaye de faire : « Eve. S’il te plait. »

Un peu las, il se rassoit, la laissant décider de ce qu’elle veut faire. Se sert un verre de whisky, comme pour se donner une contenance. « Je ne sais pas quoi te dire. » Finit-il par avouer, et c’est en soi un changement, parce que ce n’est déjà plus tout à fait non. Essayant d’être constructif, l’irlandais relève la tête vers elle et avance, hésitant : « Je veux dire. Allez, imaginons que ni Rory, ni ta hiérarchie, ni ton oncle, ni les gens dans le monde sorcier, surtout ceux que tu combats…que personne ne l’apprenne, et ça tiendrait du miracle. On fait comment ? On n’arrive déjà pas à s’occuper de nous, il faut être réaliste, Eve, alors quelle vie on donnerait à un gamin ? » Ils étaient pourtant d’accord, ils sont loin d’être un modèle d’éducation. Et Finn ne sait absolument pas comment ils pourraient s’en occuper. Même si tout le monde s’accordait pour les laisser le faire en paix, ce dont il doute. « Et si c’est un sorcier ? Ou s’il ne l’est pas ? » Cette question là, il n’est même pas sûr d’y vouloir une réponse, tant elle soulève d’inconnu. A la place, il se décide à en aborder une autre, tout aussi, voire plus douloureuse encore. « Ou si ça se passe mal, pour toi ? La grossesse, je veux dire ? Si on le perd encore ? Je crois pas qu’on veuille revivre ça, toi et moi. Pour l’instant, on a peut-être assez souffert comme ça… » La question est franche, et la douleur qui transparait de chaque mot, réelle. Il ne sait pas comment il ferait s’il perdait Eve. Ou même s’ils survivraient à la nouvelle perte d’un bébé. Silencieusement, il pense un moment à cet autre enfant, qui n’a pas eu de tombe, et il sent pris d’une tristesse insondable. La gorgée de whisky qu’il avale pour faire disparaitre la boule qui se forme dans sa gorge finit par être le verre entier, et ne lui fait pas vraiment de bien.

Il faut qu’elle l’entende, se dit-il, il faut au moins qu’il le dise. Car il y a d’autres raisons, plus intimes, plus personnelles, qu’il n’arrive pas à verbaliser. Benson dirait que c’est ça le plus important – c’est pour cela, en réalité, que vous refusez, n’est-ce pas ? A cause de ce dont vous ne parlez pas, lui souffle avec une certaine lucidité la voix du psychanalyste  – et c’est vrai. Mais les mots restent coincés au fond de sa gorge. Il voudrait parler, mais n’y arrive pas, et l'effort de prononcer les quelques mots qui suivent lui coute véritablement : « Je voudrais…je voudrais au moins comprendre pourquoi tu veux un enfant avec moi. Être irlandais, ici, c’est toujours être considéré comme un terroriste ou un gitan. Et moi, je suis les deux. Y a des tas de types qui feraient de meilleurs pères que moi. Avec qui ce serait plus simple. » Il suffit de se souvenir de ces panneaux qu’ils ont vu une fois ou deux – pas de noirs, pas de chiens, pas d’irlandais – pour comprendre ce que Finn veut dire et pourquoi il doute de faire un bon père. Et ce n’est que la partie la plus superficielles d’angoisses plus profondes qui ne font que passer dans le regard perdu qu’il lui lance. Comme la terreur de finir comme Rory, et le sien, de père, alors que c’est la dernière chose qu’il veut être. Ça le travaille tellement, sans qu’il ne s’en rende compte, cette peur de lui-même,  qu’il ne parvient pas à comprendre pourquoi Eve ne la voit, qu’il ne se rend pas compte qu’elle l’aime assez pour avoir une autre vision de lui et vouloir de cet enfant avec lui, et quelle preuve d’amour et de confiance cette demande peut-être, venant d’elle.

Il y a un nouveau silence. Et puis il souffle, honnêtement : « Tu sais que je dirais oui, si je pouvais, mais je… » Il détourne le regard, et murmure encore plus bas : « Peut-être que j’ai peur. » L’aveu lui coute, alors qu’il n’a même pas effleuré, ou évoqué, justement, les vraies raisons de cette peur. Mais c’est peut-être plus honnête et plus compréhensible pour Eve, au moins, de dire ça.

« J’ai pas vraiment d’idées et de solutions à te proposer maintenant. » Avoue-il ensuite. C’est vrai que ça n’est pas une réponse en soi. Il y a un nouveau silence, et puis, plantant son regard dans le sien, Finn finit par dire : « On fait un marché. » Et c’est peut-être ce qui le perd, le commencement du début de la fin, où il commence à céder. « Je ne te dis pas non, mais j’ai besoin de temps pour réfléchir. Tu as dit que ce n’était pas à la minute. Tu veux bien me laisser y penser ? Et essayer de réfléchir aux questions que je t’ai posé moi ? Peut-être qu’on y verra un peu plus clair quand on en reparlera, comme ça. » Il semble au mafieux que c’est une proposition équilibrée, parce que de toute façon, vu l’état où ils sont, ils ne décideront rien ce soir. Mais l’idée que Eve s’en aille le rend nerveux, ne sachant pas si elle reviendra – parce qu’elle est là, malgré, et que c’est un progrès auquel il ne veut pas renoncer. Alors, pour éviter que ce qu’il dit ne soit pris comme la conclusion de la soirée, il serre sa main dans la sienne, croisant son regard avec un peu d’angoisse : « Reste encore un peu. Je veux pas que tu partes pour autant, tu sais. »

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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeDim 3 Oct - 16:42

❝Finn & Eve ❞Emotional motion sicknessS’il y a bien une chose que Eve sait, c’est qu’elle est profondément irrationnelle. En étant honnête, on pourrait dire que ça ne date pas de maintenant. Sa décision de rentrer dans la résistance après la mort de ses parents n'avait rien de rationnel, pas plus que celle d’accepter d’être un agent infiltré dans le monde sorcier pour la couronne. Sa rencontre avec Finn et la relation qui en a découlé n’est finalement qu’un exemple parmi d’autres si bien que l’on pourrait conclure que la vie d’Eve n’est qu’une succession de décisions douteuses, n'améliorant en rien son espérance de vie. Quoi de moins étonnant que son envie d’un enfant ?

On pourrait s’en étonner, mais peut-être est-ce, finalement, la décision la moins surprenante de sa part. Avant sa grossesse, l’idée d’avoir une descendance ne l’a jamais intéressée. Elle ne l’a d’ailleurs jamais envisagé et ne pensait pas ça possible. Il faut dire qu’elle a appris ce qu’était les relations entre un homme et une femme à la dure pendant la guerre. Si elle a eu des rapports bien plus nombreux qu’elle ne le désirait, il n’en est jamais rien ressorti. La malnutrition, le stress et bien d’autres choses avaient mis naturellement son système reproductif en veille. Comme beaucoup de femmes sur le terrain, il a fallu un moment pour que la nature reprenne ses droits et Eve, n’ayant finalement que peu de connaissance sur le fonctionnement de la chose, s'est retrouvée la première surprise une fois devant le fait accompli.

L’expérience ne fut pas agréable, loin de là. Le stress, l’angoisse, la peine qui ont suivi font partie des pires expériences de sa vie. Pourtant, cette chose qu’elle n’avait jamais imaginée est devenue possible. A la perte de l’enfant n’a succédé aucun soulagement, juste de la tristesse et finalement cette conviction un peu floue qu’elle en regrettait l’issue. Dans son état, difficile de dire si c’est le fait de ne pas avoir le choix qu’elle regrette ou la grossesse elle-même. En conflit avec son esprit, la jeune femme a préféré tenté d’oublier jusqu’à ce soir.

Voir Finn, être avec lui a finalement suffi à lui faire admettre ce qu’elle refusait de voir : elle veut un enfant avec lui. L’énormité de cette révélation et son caractère fou n’échappe pas à la jeune femme et c’est pour ça qu’elle refuse d’y songer de façon rationnelle. Elle sait que Finn a raison quand il refuse d’accéder à sa demande, mais c’est un refus qu’elle ne peut pas accepter. Pas de sa part alors que, depuis des mois, contre toute raison, il s'obstine à lui dire qu’entre eux, même si rien n’est possible, les choses peuvent marcher.

- Je ne fais pas de chantage, j’énonce des faits. Ce n’est pas la même chose.

Dans sa tête, on est loin du chantage. En effet, Eve ne peut pas forcer Finn à faire ce qu’il ne veut pas et ce n’est pas quelque chose qu’elle souhaiterait, même si elle en avait la possibilité. Ca ne veut pas dire qu’elle apprécie le refus qu’il lui oppose pour autant. Pour elle, il y a quelque chose de vexant à ce que son premier réflexe soit de refuser sans même proposer d’y réfléchir en premier. A fleur de peau tant le sujet est sensible, elle ne perçoit pas la panique qui anime l’acteur et soudainement, il lui semble qu’il ne veut de cette relation que ce qui l’arrange. Un peu amère, elle répond à sa question :

- Ce n’est pas ce que j’ai dis, mais il faut admettre que si ce n’est pas ce que tu penses, tu le montres vraiment mal. C’est facile à dire, on verra sans penser au reste.

Acculé à son tour, Finn montre les dents, mais Eve - pour une fois - n’élève pas le ton pour autant. Quoique la discussion soit tendue, elle se déroule ( les concernant) de la façon la plus civile qu’il soit. Si le ton avait dû monter, ils n’auraient pas attendu pour le faire, ni pour en venir aux mains si le besoin s’était fait sentir.

- Oh, c’est parce que c’est moi que tu daignes y penser peut-être ? Je devrais me sentir flattée j’imagine. Dis-moi Finn, est-ce que tu as des enfants dont je n’ai pas entendu parler ou est-ce qu’il y en a d’autres qui ont dû passer chez le médecin avant moi ? Et ne me regarde pas comme ça, je suppose qu’il n’y a pas que Florence qui te connaît intimement au Cohan.

Sans qu’elle le veuille, un fond de jalousie refait surface mêlé à de l’indignation. Eve n’est pas du genre à se soucier des autres, mais l’idée que d’autres avant elle ont du également passer par la même épreuve qu’elle par égoïsme de l’autre partie la révulse et soudainement, elle déteste l'insouciance des hommes qui n’ont jamais que le beau rôle dans ce genre d’histoire.

- Je n’ai jamais dit que ça devait être binaire, s’exclame-t-elle avec exaspération. C’est toi qui a refusé directement. Est-ce que je t’ai proposé de me déshabiller et de faire ça dans la seconde ? Non. Eh bien alors !

Les bras croisés, elle ricane :

- Te faire passer par le salaud de service ? Mais je n’essaie pas, Finn, tu fais ça très bien tout seul. De toute façon, si tu te sens visé, c’est que tu as quelque chose à te reprocher, je te laisse juger tout seul.

Quoiqu’elle en dise, le départ de Callahan pour les Etats-Unis alors qu’elle l’a supplié de rester, Eve ne l’a pas encore tout à fait digéré et comment le pourrait-elle ? Il faudrait être une sainte pour que ça soit le cas. Elle comprend pourquoi il est parti, mais ça ne veut pas dire qu’elle l’accepte tout comme lui ne doit pas être encore tout à fait en phase avec le fait qu’elle travaille pour le gouvernement.

- Ne rêve pas, Finn. Rien de tout ça n’est secret. C’est une illusion. Là où je travaille, il y a des espions pour espionner les espions. La seule raison pour laquelle je n’ai de compte à rendre qu’à la plus haute instance, c’est parce que je suis la seule à avoir les compétences pour faire ce que je fais c’est tout.

Le monde qu’ils fréquentent est petit et l’apparition d’Eve, la nièce de Chouvalov, au côté de Finn, n’a pas manqué de marquer certains esprits. L’idée même que leur histoire puisse être un secret est ridicule. La seule raison pour laquelle on ne lui a pas demandé des comptes, c’est parce qu’on lui a laissé la plus grande latitude dans sa traque contre Voldemort et puisque Finn fournit des armes à la résistance sa relation peut encore passer pour une partie de son plan.

- Enfant ou non, ne pense pas un seul instant qu’on peut entretenir une relation sans devoir sacrifier des choses, toi comme moi. Vient un moment où il faut faire des choix. Je ne m’étonne pas que tu t’illusionnes puisque tu penses que, à terme, tu arriveras à rester un acteur et le chef d’une association criminelle, mais au fond de toi tu dois savoir que ce n’est pas possible et Rafa serait de mon avis s’il était là.

C’est bas, mais il n’empêche qu’elle a raison et que Eve est, ici, bien plus réaliste que Finn lui-même. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre sans sacrifier quelque chose pour ça. Le monde leur a appris très tôt que tout à un coup, le tout étant de savoir lequel ils sont prêts à payer pour obtenir ce qu’ils veulent.

Toujours debout, les bras croisés sur la poitrine, elle se laisse embrasser sans rien dire et si elle ne semble pas changer d’expression, elle se détend pourtant imperceptiblement. Dans un soupir, elle accepte de s’asseoir à côté de lui dans le fauteuil, ignorant les gémissements du chien qui souhaite que l’on s’occupe de son problème à lui, c’est-à-dire son estomac. De son côté, Eve joue avec un coussin, la mine sombre pendant que l’irlandais se sert à boire.

- Tu penses réellement que ça ne se sait pas Finn ? Je ne suis pas la seule agent de toute l’Angleterre à la sécurité de l’Etat. Tu crois vraiment qu’aucun groupe criminel n’est infiltré ? Allons, tu es plus intelligent que ça. Ça se sait et tu n’as pas été inquiété, c’est parce que tu n’es pas une cible et que pour des raisons pratiques, j’ai toujours prétendu que tu faisais partie du plan. Tu penses vraiment que quand ils m’ont recruté, ils ne savaient pas de qui j’étais la nièce ?

Elle ne s’étend pas sur le sujet. Que Finn sache qu’elle est un agent c’est une chose, mais parler de son travail avec lui en est une autre. Au même titre qu’elle n’a jamais voulu des détails sur ses activités, Eve préfère ne pas en donner sur les siennes quand bien même elle se doute que ce statu quo ne pourra pas durer éternellement.

- Sois honnête, quand je suis tombée enceinte et que tu m’as dit que la décision me revenait, qu’est-ce que tu aurais fait si j’avais dis que j'allais le garder ? Tu serais parti ou tu aurais trouvé des solutions avec moi ?


C’est une question rhétorique puisque malgré sa colère, elle reste persuadée qu’il aurait tenté de trouver des solutions plutôt que de partir. Du reste, l’ascendance de l’enfant ne l’inquiète pas et elle n’y avait en réalité pas pensé jusqu’ici :

- Qu’importe ce qu’il est, répond-elle en haussant les épaules. Ça restera un enfant. Si c’est un sorcier et bien il apprendra à contrôler sa magie et puis il intégrera le monde qu’il voudra. S’il ne développe pas de pouvoir quelle importance ? C’est même probablement mieux comme ça. On serait tous les deux moldus que le risque serait le même, Finn. Il y aurait quand même un pourcentage de risque d’avoir un sorcier. Les moldus ne sont probablement que des cracmols qui s’ignorent, ce n’est pas un drame.

Sa seconde question la laisse silencieuse un moment et finalement, d’une voix mal assurée, elle répond :

- Il y a toujours une part de risque dans tout, mais au moins, ça serait mon choix. Le nôtre, conclut-elle en lui prenant la main et en le regardant dans les yeux.

Il est moins agressif et elle sent sa colère retombée. A son tour, elle se calme un peu et lâche sa main pour s’enfoncer un peu plus dans le sofa, signe qu’elle ne compte pas partir tout de suite et que si les choses sont toujours tendues, la volonté de discuter est pourtant toujours présente.

- Je ne me soucie pas de ça. Tu le sais bien. Les choses changent et les gens trouveront toujours un moyen d’avoir des préjudices. Ce n’est pas une nouveauté, mais le monde évolue et je pense qu’il sera meilleur que celui de demain quoiqu’on en dise. Et puis, je m’en fous des autres. Ça serait toi ou rien, ne me demande pas pourquoi. C’est juste comme ça.

Eve pourtant si impassible voit le rouge lui monter aux joues et en réalité, l’aveu lui coûte puisque entre dire ça et avouer qu’elle l’aime, il n’y a en réalité qu’un pas, mais c’est pourtant une évidence, il n’y a qu’avec lui qu’elle peut envisager la chose sinon ça n’aurait pas de sens.

- Peur de quoi ?, s’entend-elle demander ? D’être mauvais ? Personne n’est bon. Il n’y a pas de guide.

Les silences s’enchaînent pendant que chacun réfléchit à ce qui se dit et finalement, un sourire ou presque se forme sur le visage d’Eve. Sa main retourne dans la sienne et elle finit par hocher la tête en signe d’assentiment. Finalement, elle se rapproche et se blottit dans les bras de Finn et murmure, se rendant compte qu’elle aura probablement gain de cause au final.

- Je ne t’en demande pas plus. Je n’ai jamais dit qu’une décision devait être prise aujourd’hui ou demain à ce propos. Je sais bien que c’est une énorme décision. Je te dis juste que à terme, d’ici quelques années, c’est ce que je voudrais. Je te demande juste d’y penser pas plus.

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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeLun 4 Oct - 0:48



Emotional motion sickness
Eve & Finn
Les mots sont plus durs que prévus, Finn le sait bien et ce n’est pas ce qu’il veut. Vraiment pas. Pourtant, il ne peut pas renoncer aussi facilement, alors qu’il a l’impression d’être acculé, même si – et il le reconnaitrait s’il paniquait moins – Eve est plus honnête qu’il ne le prétend en disant qu’il n’aime pas ce chantage. Elle pourrait tout aussi bien ne rien lui dire et le mettre devant le fait accompli, ce qui serait plus injuste, presque une trahison. Et sans doute est-il heureux, au fond, qu’elle place assez de confiance en lui pour lui demander ça, mais pour l’heure, il est incapable de voir autre chose que le fait que prendre d’eux-mêmes la décision d’avoir un enfant s’apparente à de la folie, ou au minimum à un coup de poker dans une stratégie mal maitrisée, car il y a réellement peu de chances que ça se passe bien. Certains arguments font mouche. Au fond il sait que ce qu’il a dit était maladroit, même s’il reste convaincu du fait que ce serait plus facile à gérer sans enfants, même si c’est plus facile à dire qu’à faire puisqu’il n’a aucune solution alternative. Et il est honnête en le disant, quoiqu’un peu honteux quand Eve lui met dans les dents les filles du Cohan. Car à vrai dire, à part Eve elle-même, aucune fille n’est jamais venu lui demander de compte ou de l’aider, ou d’avoir un enfant avec lui, ou de faire en sorte qu’ils n’en aient pas. Est-ce qu’il en a, du coup ? Personne ne s’est revendiqué de ça non plus, il le saurait. Peut-être qu’il faudrait qu’il demande à Santina si ce genre de choses est arrivé, par exemple à l’oncle Tony, ou à Ludovico. Pour son cousin, vu son attitude avant sa mort, il faudrait d’ailleurs vraiment qu’il se renseigne, mais il répugne à interroger la vieille dame alors qu’il n’a même pas osé lui dire pourquoi le petit garçon dont elle était la nourrice était devenu un connard fini et qu’ils ont du l’exécuter. La mort de Ludo a été un choc pour elle, comme pour celle de son mari, alors il n’ose pas. Pour d’autres arguments, il lui semble qu’il y a de la mauvaise foi, parce qu’elle est, quand elle veut, aussi têtue que lui, et une volonté, là encore de lui forcer la main. Pour d’autres, et quoique touché qu’elle ait essayé de le protéger,  Finn aimerait ne pas être au courant. Comme pour le fait qu’il puisse être surveillé, quoiqu’il s’en soit toujours douté : sinon il ne perdrait pas de temps à acheter la police. Il y aurait bien des choses à dire là-dessus et à lui opposer, mais la discussion monte dans les tours, alors, chose rare pour lui et plus largement pour eux, il s’arrête.

Ça ne mènera nulle part, ce n’est pas comme ça qu’il la convaincra, et Finn s’en rend compte. Surtout, cette discussion âcre – et le fait qu’elle soit juste ça montre déjà un progrès – ravive des plaies à vifs et la possibilité que Eve sorte de nouveau de sa vie, ce qu’il n’arrive pas à accepter. Essayant d’adopter une attitude un peu plus constructive, ou du moins d’essayer de lui expliquer pourquoi, sans lui dire non, ça lui semble une mauvaise idée, d’être simplement audible, en somme, il finit par se rassoir, soulagé qu’elle le fasse également et qu’elle accepte de lui répondre. Il voudrait redire que justement, toute son histoire sera moins crédible avec un enfant dans l’équation. On peut difficilement le faire passer pour une nécessité professionnelle, quelle que soit la mission, ou alors le MI5 est dirigé par des idiots. Un jour, il faudra qu’ils évoquent directement ce sujet, mais pour le moment, ce n’est même pas vraiment ce qui parait le plus compliqué à gérer pour Finn. Rien que le fait de savoir l’élever et s’en occuper lui procure des sueurs froides.

Pourtant, la question que Eve lui pose le prendre en traitre et il reste muet un instant, piégé. « Non, évidemment que non, tu sais bien. Mais ce n’est pas pareil… » Balbutie-t-il enfin, sans se trouver très convaincant, parce qu’il sait bien qu’il n’aurait pas pu la laisser tomber et qu’il croyait (et croit toujours) qu’elle avait le droit de décider. Il y a pourtant une différence entre assumer les conséquences de ses actes (ce que Finn aurait fait en restant avec Eve, si Ludovico ne l’avait pas manipulé, et tant pis pour la police magique) et vouloir consciemment se jeter dans la gueule du loup, mais il est incapable d’expliquer pourquoi en détail. Peut-être parce que l’exercice est rendu d’autant plus périlleux que, à un moment, il a voulu qu’elle garde l’enfant, et Eve est extrêmement charitable de ne pas le lui rappeler. Mais peut-être qu’ils ont assez évoqué comme ça leur dernière dispute.

Cependant, le fait de pouvoir ou de vouloir s’occuper de l’enfant n’est pas le seul questionnement qu’il a. Son esprit bouillonne d’angoisse diffuse et d'interrogations irrésolues, qui sortent au hasard, ou presque, les plus terrifiantes s’imposant à lui avec assez d’acuité pour qu’il les formule. Callahan aimerait bien avoir la confiance de la jeune femme, rien que par rapport au fait que ce ne soit pas grave, comme elle dit, si l’enfant est ou non sorcier. La vérité, c’est qu’il ne l’a pas et qu’il ne cessera pas d’angoisser parce que tout, absolument tout, le panique plus ou moins. « Je sais, mais...je ne veux pas te perdre non plus. Je sais pas…enfin, non, je sais que je ne m’en sortirai pas sans toi. » Complète-t-il, honnête et cohérent par rapport à sa dernière réponse. Curieux à dire, mais vrai. A son tour, le mafieux serre la main de la jeune femme. Oui, ce serait leur choix, mais c’est un risque quand même et s’il ne voulait pas lui faire peur ou l’inquiéter elle-même, il ne peut pas plus s’en débarrasser que la peur des quolibets ou des discriminations diverses. Tout lui semble insurmontable, angoissant, malgré toutes les réponses qu’elle lui donne, et ce même si, et il faut lui reconnaitre ça, elle ne fuit pas la conversation, maintenant qu’ils se sont calmés tous les deux.

Cependant, il la voit rougir lorsqu’elle lui lance qu’elle se moque éperdument du reste du monde et que c’est lui ou rien. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Finn est plus touché qu’il ne veut l’admettre. Il en perd même ses mots, parce qu’il comprend bien ce qu’elle essaye de lui dire, et c’est beaucoup, à vrai dire, vraiment beaucoup, quelque chose qui compte. Sans doute serait-il pris du même élan soudain d’affection pour elle, de l’envie de la couvrir de baisers, peut-être même de céder sur l’instant, si elle lui disait textuellement qu’elle l’aime, mais il comprend le message, et venant de la jeune femme et la connaissant bien, il le prend à sa juste valeur. « Tu…bon. » Bourru, il ne sait pas quoi dire d’autre. S’il était parfaitement honnête, Finn répliquerait que ce n’est pas Eve elle-même qui l’inquiète mais bien le reste du monde. Lui est blindé contre toute moqueries et discriminations, avec le temps, mais il refuse qu’un enfant, encore moins le sien, soit traité de cette manière, surtout à cause de lui. Mais il ne dit rien, trop heureux de ce qu’il entend, en sourdine, pour bien savoir réagir. Elle veut un enfant avec toi parce qu’elle t’aime, lui souffle une part de son esprit, celle qui aime partir à l’aventure, la plus sentimentale et la plus impulsive, la plus irrationnelle, aussi. Ça ira forcément, non ?

Et juste après arrive le doute, et la peur. Non, ça n’ira pas. Je fais quoi si je deviens un genre de Rory ? L’angoisse le tétanise. En dernier lieu, Eve a raison, c’est l’idée d’être un mauvais père qui le terrifie, mais il n’arrive pas à expliquer pourquoi. Même quand elle tente de le rassurer et de le prendre avec philosophie en lui disant que tout le monde fait ce qu’il peut. « Non, ce n’est pas ça. C’est… » Le mafieux secoue la tête et s’interrompt brutalement. La mémoire des coups et de l’indifférence de son père lui revient. Un regain de colère, de tristesse et de terreur mêlées, qui n’arrive pas à lui passer, le gagne. Un moment, il ouvre la bouche. Cherche ses mots et comment expliquer à Eve qu’elle met bien trop d’espoir en lui et qu’il est terrorisé, vraiment, à la fois à l’idée de la décevoir et de faire du mal à cet enfant qu’ils n’ont pas encore. Mais les explications restent coincées au fond de sa gorge, et l’irlandais finit par baisser les yeux.  « Non… je n'rriverai pas te l’expliquer maintenant. Je suis désolé…une autre fois. S’il te plait.  »Le ton est suppliant. Il a honte, parce qu’il a fini par comprendre, avec le patient travail de Benson, qu’il n’était pas fautif mais victime. Mais ce n’est pas pour autant qu’il en souffre moins. Le traumatisme reste vivace et difficile à exprimer, alors il préfère renoncer, et finir son verre en silence. Même avec toute la bonne volonté du monde, il n’y arrivera pas, alors même qu’au fond, il aimerait partager ces doutes avec Eve – parce qu’il a désespérément besoin d’être rassuré aussi – alors il renonce et espère qu’elle n’insistera pas, pour le moment.

Ça ne leur dit pas quoi faire pour autant, et le moins qu’on puisse dire tout de même, c’est que les arguments de la rousse ont poussé l’acteur à infléchir un peu sa position. Réfléchir de son côté, même s’il n’est pas très enthousiaste à l’idée de la laisser partir, lui fera peut-être du bien, et puis tout de même, peut-être qu’elle aura la réponse à d’autres de ses questions elle aussi.  Trop heureux que l’orage soit passé, il la laisse se blottir dans ses bras sans protester. Que peut-il faire d’autre de toute façon ? Rien, et Finn le sait. Comme Eve le dit, ce n’est pas ce soir qu’il prendra une décision. Alors il hoche la tête, heureux qu’elle comprenne au moins pourquoi il hésite et pourquoi il ne parvient pas à répondre immédiatement, et répète simplement : « Marché conclu. Je te promets que j’y réfléchirai. » Et Callahan fait si peu souvent de promesses que ça ne peut que être vrai.

Pour ce qui est de cet enfant, il n’a pas moins peur, mais il se dit qu’effectivement, il a peut-être besoin de temps pour réfléchir et qu’il y verra plus clair en prenant le temps d’y penser. Pour eux deux, comme couple, alors qu’ils sont passé si près de la dispute, c’est sans doute mieux que rien, et cela semble suffire à Eve pour retrouver un quasi sourire. Heureux de l’avoir dans ses bras, Callahan s’allonge dans le canapé entrainant la jeune femme avec lui dans un rire et chassant sans faire exprès un Shane qui se décide à marquer son indignation en disparaissant sous la table basse de son maitre. L’acteur, lui, ne s’en rend pas compte : curieusement, il est bien ainsi, affalé dans son sofa, enlacé avec Eve. Il se risque même à l’embrasser, distraitement, et à une blague : « Quelques années, tu dis ? Tu envisages vraiment de me supporter autant de temps ? Voire toute ta vie ? » Ce qui risque d’être le cas, s’ils ont un enfant, à bien y penser, alors qu’ils se connaissent depuis quoi ? Huit mois ? Et qu’ils sont ensemble depuis avril, période à laquelle il faut retirer cet été meurtrier qui leur est tombé dessus, et leurs ruptures. Ça ne fait qu’ajouter un argument contre cette idée, mais il ne lui vient pas à l’idée de relancer la discussion. C’est peut-être le calme après la tempête, ou l’étrange sérénité qui semble, par contraste avec sa panique, émaner de Eve, et le fait que cette fois, ça ressemble à une réconciliation, ou les paroles rassurantes de la jeune femme, mais le mafieux se sent bien, à l’instant où il parle. Ou alors, c’est le whisky qui commence à faire effet et qui l’enhardit, délie sa langue, et le pousse à rire encore et à dire : « Bon Dieu, on a vraiment de drôles de manière de se faire des déclarations d’amour, tous les deux. Je crois qu’il faudrait qu’on apprenne à faire plus simple. » Alors qu’elle relève la tête pour réagir, il pose un doigt sur ses lèvres pour l’interrompre. Si elle ne le laisse pas aller jusqu’au bout, il n’aura plus jamais l’audace de répéter ce qu’il s’apprête à dire : « Chut, espèce d’idiote. J’essaie de te dire que je t’aime, là. Comme ça, tu n’auras plus qu’à répéter quand tu reviendras. » A son tour, il se redresse un peu pour l’embrasser de nouveau, sans y mettre autre chose que toute la tendresse et l’amour qu’il a pour elle : « Je t’aime, Eve. » Voilà, c’est dit. Curieusement, songe Finn, ce n’était pas si difficile que ça en avait l’air, et s’il n’attendait pas anxieusement sa réaction, peut-être bien qu’il pourrait trouver facile de le répéter. Il faut dire qu’en comparaison de l’idée de répondre à Eve, tout parait étrangement simple : finalement, verbaliser le fait qu’il aime ne tenait que du registre de l’évidence.

(C) CANTARELLA.


Dernière édition par Finn Callahan le Mer 6 Oct - 1:32, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: Emotional motion sickness + Eve   Emotional motion sickness + Eve Icon_minitimeMer 6 Oct - 0:11

❝Finn & Eve ❞Emotional motion sicknessLa discussion est tendue. Personne ne pourrait le nier. Pourtant, en ce qui concerne Finn et Eve, on peut considérer que c’est tout ce qu’il y a de plus civilisé. Le sujet est délicat. Il leur tient à cœur parce qu’il touche à quelque chose qui les a profondément blessé au cours de ces derniers mois. Pourtant, il n’y a pas de cris, aucune assiette n’a été cassée et ils n’en sont pas encore venus aux mains. Un progrès certain quand on sait à quoi ont pu ressembler leurs disputes par le passé.

Ça ne veut pas dire que le dialogue se fait sans mal, ni que l’on évite de se lancer des piques pour autant. En réalité, c’est l’occasion de parler plus franchement et de crever les abcès qui ne l’ont pas encore été. Si les réalités énoncées sont souvent déplaisantes, elles n’en sont pas pour le moins vraies et méritent d’être dites. Eve, comme son compagnon, ne prend pas chaque remarque avec bienveillance et compréhension, mais malgré une certaine mauvaise foi de part et d’autre, on essaie de se comprendre et de dialoguer. Un pas en avant quand on sait comment fonctionnait leur couple. L’ancienne Serdaigle en particulier tente de sortir de sa réserve.

Communiquer n’a jamais été son fort, Finn le sait. C’est quelque chose de presque pathologique chez elle tant elle a l’habitude de cacher les choses les plus anodines. En général, le meilleur moyen de ne pas obtenir de réponse de sa part reste de la mettre dos au mur. Plus elle se sent acculée, moins elle risque de parler. Dans le cas de Callahan c’est pourtant ridicule. S’il avait voulu lui nuire, il aurait pu le faire depuis longtemps et l’inverse est vrai. Etrangement, Eve lui fait confiance, mais ça ne veut pas dire que les habitudes ne sont pas faciles à casser pour autant. Alors même si ce qu’elle lui dit est déplaisant, il y a une démarche positive qu’on ne peut nier.

Il faut reconnaître que lui aussi tente d’être plus honnête et nombre des subordonnés du mafieux s'étonneraient devant la façon dont il reconnaît ses torts, mais aussi sa patience face aux accusations de Eve. Dans le fond, même si ce sont des gens durs, ils s’aiment assez pour tenter de réprimer leurs premiers instincts et s’écouter, quelque chose d’assez rare pour être souligné. Ca ne veut pas dire qu’ils sont d’accord pour autant, en témoigne la dernière remarque de l’irlandais.

- Pour moi, c’est presque identique. C’est simplement une conséquence qu’on choisit. C’est l’enfant qui te fait peur ou parce que c’est moi ?

En réalité, la remarque est mesquine. Eve sait bien que ce n’est pas parce que c’est elle. Peu habituée à la notion même de couple, elle se rend tout de même compte que Callahan l’aime, quand bien même ils ont du mal à le verbaliser, mais elle est blessée par son refus immédiat et répond en conséquence. Pourtant, elle est vite attendrie parce que, comme elle, il laisse tomber la carapace. Qu’est-ce qu’il ferait sans elle ? Eve ne sait pas vraiment, mais elle-même se pose la question. Un monde sans Finn, tout aussi insupportable qu’il soit, lui semble bien vide et morose. Un bref instant, son front se pose contre le sien et elle ferme les yeux, touchée par ce qu’il dit.

Ça n'empêche pas la discussion de reprendre. S’il veut des réponses, Eve en veut aussi. De quoi a-t-il si peur ? D’être un mauvais père ? De ne pas être à la hauteur ? La jeune femme connaît sa famille, il lui en a parlé et son frère est une connaissance déplaisante qu’elle a du fréquenté pendant un moment, mais rien de tout ça n’a d’importance. Femme d’un monde nouveau, elle ne croit pas au déterminisme social. Pour elle, la seule chose qui compte, c’est eux et la façon dont ils envisagent le monde. Or Finn, tout mafieux et hors-la-loi qu’il soit, n'est pas un homme cruel. Il a des défauts et des vices, mais personne n’en est exempt et ceux-ci ne sont pas pires que ceux du commun des mortels. Elle voudrait pousser la discussion plus loin, le forcer à en dire plus, mais elle voit bien qu’il n’est pas prêt. La jeune femme connaît se sentiment, elle finit donc pas hocher la tête et conclure :

- Je n’insiste pas. On en parlera quand tu le sentiras.

Elle peut définitivement demander de la compréhension quand elle-même n’arrive pas à trouver les mots pour expliquer ce qu’elle ressent et ne pas faire de même pour lui. Ce n’est pas facile puisque la curiosité lui chatouille la gorge, mais elle préfère garder ses questions pour plus tard, en particulier parce qu’elle sent que Finn, relativement opposé à son idée, change progressivement.

Bien sûr, il est trop tôt pour qu’il l’admette, Eve sait qu’il faut le temps qu’il digère l’idée, mais elle le connaît et sait reconnaître les signes. Sagement, elle se contente d’un sourire tout en cachant toute satisfaction de son visage quand il annonce qu’il y réfléchira. De là, il n’y a finalement qu’un pas. Loin de l’éloigner de son objectif, cette conversation l’a étrangement confortée dans ses positions et les a rapprochées. Enlacé dans le canapé, elle ferme les yeux, la tête lovée contre sa poitrine, contente et sereine pour la première fois depuis des semaines, preuve que contre toute logique, sa décision de venir ce soir était la bonne.

- Pourquoi pas. Apparemment, impossible de me débarrasser de toi, peu importe combien j’essaie alors autant te garder. Ça te dérange ?

Evidemment, ce n’est pas le cas. Impossible de dire le contraire vu les efforts qu’il a fait pour la convaincre de se remettre avec lui. Elle relève la tête, finalement un peu surprise par sa déclaration, et le regarde avec étonnement, quoi qu'il l’empêche de parler. S’ils ont déjà sous-entendu qu’ils s’aimaient, ils ne l’ont jamais dit de façon aussi évidente. Affreusement gênée, elle ne sait pas bien quoi dire et se contente de répondre à son baiser avec fougue. Quand il le répète une seconde fois. Elle enfouit de nouveau sa tête dans son torse et conclus par un :

- Tais-toi, je n’arriverai jamais à le dire comme ça moi.

Et finalement, est-ce que ce n’est pas un peu la même chose ?

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