Bon bah clairement… Septimus était juste en train de vivre la pire période de sa vie. Même s’il était loin d’être seul et heureusement sinon il n’était pas sûr qu’il ne se serait pas foutu en l’air en réalité, il ne parvenait pas vraiment à se sentir bien. En même temps, on ne l’aidait pas vraiment à se sentir bien non plus. Entre Cedrella qui le quittait, le fait qu’il venait de perdre son travail au ministère, Septimus ne savait pas du tout comment il fallait faire pour s’en sortir. Il ne savait même plus comment il allait pouvoir payer son loyer. Heureusement qu’il avait bossé comme un forcené pendant un long moment dans le but de payer le meilleur mariage à Cedrella et qu’il avait donc un peu d’économie de côté, sinon il ne pourrait pas y vivre. Mais ça n’allait pas durer longtemps, à un moment ou à un autre, il allait bien avoir besoin de travailler de nouveau.

Mais pour le moment, l’homme ne se sentait pas du tout de trouver un nouveau travail. Il n’avait aucune idée de ce qu’il allait bien pouvoir faire de sa vie en même temps, il ne savait pas du tout comment il allait pouvoir orienter sa carrière. Autant dire qu’il allait devoir sacrément se remettre en question, sauf qu’il ne se sentait pas du tout apte à se pencher là-dessus pour le moment. Il était beaucoup trop déprimé pour tout ça.

Alors au lieu de tenter de reprendre sa vie en main, au final, le jeune homme se contenter de glander allègrement dans son appartement. Il arrivait par moment qu’il sorte parce qu’on l’avait un peu poussé à sortir, mais en dehors de cela il ne sortait pas beaucoup. Il y avait donc énormément de chance de pouvoir le trouver chez lui. Ce qui était une chance pour la personne qui frappait présentement à sa porte. Le jeune homme n’était pas complètement présentable, son appartement était loin de l’être aussi. Il hésita un peu avant d’aller ouvrir la porte, il n’était pas vraiment sûr d’avoir envie de recevoir de la visite. Mais quand il l’ouvrit, il ne regretta pas de l’avoir fait.

« Salut Dosia. » Répondit-il en affichant un sourire à la jeune femme qui avait tenté de lui dire qu’elle passait dans le coin avant de se raviser et de lui dire tout net qu’elle avait juste eu envie de voir comment il allait. « Bien sûr, entre je t’en prie. Ne fais juste… pas attention au désordre. » Il ne regrettait pas une seule seconde d’avoir ouvert la porte, il était vraiment heureux de pouvoir passer un peu de temps avec son amie. Ils se connaissaient depuis tellement longtemps maintenant, elle faisait parti de ces gens qui l’avait soutenu dans sa relation avec Cedrella et en fait elle faisait parti de ces personnes qui avaient changé un peu sa vision du monde au fil des années. « Et… je vais bien, c’est gentil de t’inquiéter pour moi. »

Bon, il mentait un peu quand même.

Ce qui qualifiait Theodosia parfaitement, c’était son franc parlait. La jeune femme n’avait jamais eu sa langue dans sa poche, elle avait toujours été la première à foncer tête baissée pour dire ce qu’il y avait à dire. Quelque chose que le jeune homme appréciait énormément, en temps normal. Là… disons que c’était un peu particulier. Le rouquin fut un peu pris de court quand elle affirma qu’il devait arrêter ses conneries et qu’elle voyait bien qu’il allait mal. En même temps, le rouquin avait bien envie d’affirmer qu’il était normal que ça se voyait puisqu’il n’allait pas bien… mais justement, il venait de dire que ça allait. Il ne disait pas ça dans le but de mentir frontalement à son amie et à cacher ce qu’il ressentait vraiment, c’était juste une habitude parce qu’il n’avait pas envie d’être constamment celui qui déprimait et pleurait sur son sort. Il devait se battre, il devait être fort pour arranger la situation, pour espérer de retrouver un jour celle qu’il aimait à ce point… donc ce n’était pas en se plaignant à longueur de temps qu’il allait y arriver.

Mais en même temps, il avait conscience que ce n’était pas en faisant semblant qu’il allait aller mieux non plus… Septimus afficha un fin sourire amusé en entendant Dosia lui affirmer qu’elle n’était pas là pour l’entendre lui raconter des salades. Ce n’était pas grave de craquer et d’admettre que ça n’allait pas…

« Oui bien sûr, c’est pas… » Septimus poussa un soupire. « C’est pas que je veuille te raconter des salades ou pas, c’est juste… je sais pas, je veux… j’en sais rien en fait. » Finit-il par conclure, à bout de course parce qu’en fait il n’avait aucune idée de ce qu’il était en train d’essayer de raconter. Le rouquin poussa un nouveau soupire. « Je suis… je sais pas… à bout, ok. Je n’ai aucune idée de comment je vais faire pour m’en sortir. » Ajouta-t-il, ne pouvant retenir ses yeux de s’humidifier.

Bon, il n’avait eu aucune envie de réagir de cette façon et de craquer devant Dosia, mais au vu de la situation et de sa façon de foncer tête dans les sujets délicats, il ne pouvait pas réellement s’en empêcher. Il n’avait vraiment aucune idée d’où il allait aller, de ce qu’il allait devenir, de comment il allait pouvoir retrouver la femme qu’il aimait. Même s’il avait du soutien, même si certaines personnes l’aidaient pour trouver des preuves à montrer à Cedrella, il n’avait aucune idée de comment les choses allaient se passer.

« Je… je crois que je l’ai définitivement perdue. »

Il ne devait pas baisser les bras, il le savait bien. Mais comment ne pas le faire ? Alors qu’il semblait de plus en plus clair qu’elle était entièrement revenue dans son monde, qu’elle allait devenir l’épouse d’un homme digne de sa famille de dégénéré et que lui était juste là incapable de se défendre et de faire le poids. Il n’avait même plus de travail.

Septimus ne devait pas baisser les bras, il en avait bien conscience, mais ce n’était vraiment pas évident. Plus le temps passait, plus il peinait à se dire que les choses allaient revenir à la normal, qu’il allait pouvoir retrouver Cedrella. Au fond, peut-être que tout avait changé, que leur histoire avait changé. Au vu de ce qu’ils avaient découverts, ils parvenaient à leur but à un moment donné, mais avec le fait que justement des personnes du futurs venaient semer le trouble dans leur histoire… ça avait peut-être tout changé. Ou alors les choses se passaient vraiment comme ça et quelque chose allait leur permettre de se retrouver ? Septimus n’en savait rien, la seule chose qu’il savait c’était qu’il était empli de ses questionnements à longueur de temps, et de sa déprime surtout.

Il n’avait aucune envie de passer son temps à se plaindre avec ses amis, mais en même temps ce n’était pas non plus comme s’il pouvait faire comme si de rien n’était. Dosia n’était pas dupe. La jeune femme qui le soutenait quoi qu’il arrive. Elle avait raison en affirmant que la décision de Cedrella de revenir ou non ne pouvait pas être forcé, qu’il ne pouvait pas faire quelque chose pour ça au fond.

Septimus baissa son regard quand Dosia affirma qu’il devait juste arrêter de l’attendre et accepter de faire sa vie sans elle… ces mots avaient le don de lui briser le cœur. Le rouquin savait bien que son amie disait ça pour lui, parce qu’il ne devait pas se bloquer dans quelque chose qui n’existait plus. Elle aurait peut-être un discours légèrement différent si elle connaissait l’existence de Ginny, ou pas. Parce que même en se rattachant à cette idée, Septimus avait du mal à ne pas perdre espoir.

« Peut-être arrêter de l’attendre mais… je ne pourrais jamais faire ma vie sans elle. » Il devrait peut-être juste tourner la page, penser à lui avant tout le reste, arrêter de se raccrocher à leur histoire. Parce que de son côté, Cedrella vivait sans doute une vie bien différente à présent, ne se préoccupant plus une seule seconde de lui. Elle avait retrouvé sa famille, ses privilèges d’autrefois… « Je sais que c’est elle et absolument personne d’autre. Tu as sans doute raison, je ne dois pas l’attendre, elle vit sa vie comme elle l’entend maintenant. Mais je sais très bien que jamais je ne pourrais… tu sais, envisager quoi que ce soit. »

Se dire que c’était fini avec Cedrella et avoir quelqu’un d’autres dans sa vie ? C’était tout bonnement impossible. Alors, il pouvait faire sa vie sans elle dans le sens où il pouvait toujours vivre sans attendre quoi que ce soit d’elle (et de personne d’autre), mais c’était difficile. Ça lui semblait juste impossible.