La famille c'est vraiment ce qu'il y a de plus important

C’était toujours un plaisir pour Belvina de garder son petit-fils. Elle aimait passer du temps avec lui. Surtout que personne ne savait combien de temps cela durerait. Orpheus se faisait du souci, mais il n’était pas le seul. Tout le monde était inquiet quand aux pouvoirs d’Amos qui ne se manifestaient toujours pas. Ses onze ans approchaient, et chaque jour était un peu plus angoissant. Belvina avait confiance en son fils, et elle espérait qu’il allait trouver une solution, mais pour le moment, ce n’était pas encore gagné. Pourtant, Merlin savait comme elle aimerait qu’il lui apprenne qu’Amos avait enfin fait de la magie. Ce serait un soulagement pour tout le monde.

Ses trois enfants avaient manifesté des signes magiques bien avant leurs onze ans. Même Aristide, qui avait du sang moldu dans les veines, contrairement à ce qu’il pouvait croire. Quoiqu’il en soit, elle craignait que tout cela finisse mal. Elle se souvenait encore du jour où son frère lui avait appris que son fils Marius était un cracmol, et elle n’avait aucune envie de revivre cela avec Amos. C’était un enfant adorable en plus de cela. Il était calme et obéissant, il ne faisait jamais de vagues. Evidemment, il n’était pas très heureux. Il restait silencieux sauf si on lui posait des questions, et il ne souriait presque jamais, mais elle savait que c’était parce qu’il s’inquiétait de son propre sort. En tout cas, elle espérait que cela allait aller. En attendant, elle profitait de la présence de son fils. Elle adorait chaque minute passée en compagnie de son aîné. Elle avait toujours eu un lien particulier avec Orpheus, et elle était ravie qu’il ne se soit pas émoussé avec le temps. Surtout qu’il était le dernier enfant qui lui restait, vu ses relations avec Aristide et Theodosia. Et d’ailleurs, Aristide avait choisi de faire son entrée maintenant.

« C'est une réunion de famille aujourd'hui ? On ne m'aurait pas prévenue ? Encore ? »

Et comme toujours, il en allait de ses petites réflexions. Belvina en avait l’habitude, mais ce n’est pas pour autant qu’elle les appréciait. Dès qu’Aristide était dans la même pièce qu’elle, elle se sentait mal à l’aise, et elle arrivait à peine à le regarder dans les yeux. Elle faisait face, quoiqu’il arrive cependant. Il est vrai qu’Aristide n’était pas souvent invité, pratiquement jamais. Mais on ne pouvait pas non plus appeler cela des réunions de famille. Parce que leur famille avait beaucoup souffert ces dernières années.

-Famille très restreinte, dans ce cas.

Belvina n’avait pas vraiment l’intention de rebondir sur tout cela. En général, quand Aristide faisait des remarques, elle les ignorait. Elle savait qu’Orpheus et lui s’entendaient bien, et même si ce constat n’était pas le plus agréable qui soit, elle n’en voulait pas à son fils aîné. Il faisait bien ce qu’il voulait. Pour le moment, elle devait plutôt s’occuper de la présence de son cadet. Elle savait qu’Herbert voulait le voir, mais elle ne s’attendait pas non plus à le voir débarquer ainsi.

« Bonjour Aristide, ton père n’est pas encore rentré. »

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La famille c'est vraiment ce qu'il y a de plus important

Belvina se doutait d’avance que son fils cadet n’allait se complaire qu’en provocations, elle avait l’habitude. Mais elle n’avait franchement pas l’énergie nécessaire pour tout ceci. Si Aristide voulait donc jouer son petit numéro habituel, libre à lui, mais elle n’avait aucune intention d’aller dans son sens. Elle ne lui jetait pas totalement la pierre. Au fond, elle pouvait comprendre son comportement, il avait toujours été élevé d’une manière différente de son frère et sa sœur, et d’Orpheus surtout. Pour une raison qu’il ignorait, mais Belvina n’avait pas été capable de plus. Elle avait pourtant tenté, de l’aimer comme elle aimait Orpheus, mais elle ne pouvait pas, c’était plus fort qu’elle. Cet enfant lui rappelait son pire cauchemar, et elle ne pouvait pas passer outre. Alors oui, ce n’était pas juste pour lui, qui n’était pas responsable, qui n’était qu’un résultat, mais c’était trop lui demander.

« Il m’a demandé de venir et il n’est pas encore rentré ? Il m’a oublié ? »

Encore une fois, Aristide ne pouvait s’empêcher d’aller dans la provocation. Du moins, Belvina le percevait ainsi. Il fallait toujours qu’il dise et redise qu’il était l’exclu de la famille. Même si ce n’était pas totalement faux, on ne pouvait pas dire qu’en ce moment, les Beurk ressemblaient réellement à une famille, et c’était un véritable crève-cœur, d’ailleurs. Mais ce n’était pas de leur ressort, tout ce qu’il se passait n’avait pas vraiment de moyen d’être arrangé.

« Il ne t’a pas oublié. Il a probablement été retenu. »

Elle savait bien qu’elle ne devrait pas répondre, mais bon. Elle n’avait pas non plus envie de l’entendre se plaindre d’Herbert durant un long moment. Rien ne lui disait que c’était ce qu’il ferait, mais avec Aristide, elle préférait se préparer à toute éventualité. Le temps l’avait rendu de plus en plus imprévisible, et pas forcément de la meilleure des façons.

« Tu sais pourquoi il voulait me parler ? »

Puisqu’il avait choisi de s’adresser à Orpheus, elle n’allait pas prendre la peine de lui répondre. En soit, elle ne savait pas ce qu’Herbert lui voulait, il lui avait simplement dit qu’il voulait avoir une conversation avec lui, mais elle ne savait pas de quoi il en retournait. Mais puisqu’il avait envie de parler à son frère, qu’il le fasse, elle n’avait pas spécialement envie de s’en mêler.

-Je n'en sais rien, je te l'ai dit, je ne savais même pas que tu devais venir. On était en train de prendre le thé, je te sers une tasse ? Peut-être que papa ne va pas tarder.

Belvina savait très bien qu’Orpheus allait sûrement tenter de jouer les médiateurs, et de tenter de faire comme s’ils étaient une jolie famille unie. Après toutes ces années, elle se demandait toujours pourquoi il continuait sur cette voie. Il est vrai qu’elle savait à quel point il était obstiné, mais de croire que les choses puissent s’arranger maintenant, cela relevait presque du miracle. Mais bon, s’il voulait continuer de les rapprocher, il pouvait toujours tenter, même si Belvina savait que ce n’était pas possible. Quoiqu’il en soit, elle préférait encore une fois ne rien dire, il n’y avait rien à dire, dans tous les cas.

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La famille c'est vraiment ce qu'il y a de plus important

Aristide était égal à lui-même, c’est-à-dire insupportable. Belvina avait très peu de patience quand il s’agissait d’Aristide, et elle détestait la manie qu’il avait prise à se montrer insolent et pédant. Et au fait qu’il se victimisait sans cesse. Ses propos n’étaient peut-être pas dénués de vérité, Belvina n’avait pas élevé ses enfants de la même façon, et n’avait pas la même relation avec eux, mais Aristide en rajoutait beaucoup à ses yeux. Elle avait fait son maximum pour mettre ce qu’il représentait de côté, mais elle avait des limites concernant ce fait. Quoiqu’il en soit, elle n’était pas bien étonnée par son attitude et son discours, qu’il servait quasiment à chaque fois.

Mais bon, elle n’avait pas envie de se confronter à lui, déjà parce qu’il n’attendait sûrement que cela, et ensuite parce qu’elle n’avait pas envie de s’énerver. Orpheus tentait de faire le tampon entre eux, comme souvent, mais cela ne fonctionnait pas vraiment. Belvina n’arrivait pas à surmonter le traumatisme de la conception d’Aristide, et son caractère n’aidait pas. En même temps, Aristide avait aussi développé cette attitude parce qu’il s’était sans doute senti un peu mis à l’écart par ses parents. C’était une sorte de cercle vicieux, mais Belvina ne voyait pas comment il serait possible d’en sortir. Et lui dire la vérité ne l’aiderait probablement pas. Dans tous les cas, ils s’étaient mis d’accord avec Herbert, pour que personne ne soit mis au courant de ce qu’il s’était passé. Seul Orpheus savait, parce qu’il était présent lors de l’agression.

« D’accord, va pour une tasse de thé. Bon alors, quoi de neuf ? Quels sont les nouvelles ? »

Belvina ne comptait pas spécialement participer à la conversation. Parce qu’elle se doutait dans tous les cas que ce qu’elle pourrait dire n’intéresserait pas Aristide, et qu’elle pouvait parler avec Orpheus à un autre moment, si elle avait besoin, ou envie de lui parler. Qu’ils parlent entre eux. Elle ne s’était jamais réellement mêlée de leur relation. Elle ne reprochait pas à Orpheus d’aimer son frère, c’était ses affaires, elle ne s’en était donc jamais mêlée.

-Tu les connais déjà, en ce qui me concerne. Sinon, mon nouveau travail est intéressant, je ne m'attendais pas à me retrouver si nostalgique au moment de revenir à Poudlard, mais c'est pourtant le cas. Bon, il y aurait évidemment de très nombreuses choses à redire quant à la manière dont Dumbledore gère cette école, mais quoi qu'il en soit, j'admets que ça me plaît vraiment... j'ai l'impression de faire un travail utile, de forger les jeunes esprits à une réalité sociale qu'ils négligent trop souvent...

Belvina était très fière du poste qu’occupait Orpheus. Même si la matière qu’il enseignait laissait à désirer, elle ne doutait pas du fait que son fils saurait tourner cela de la bonne manière. Son père avait été directeur de Poudlard, et elle était heureuse de retrouver un peu de cela en son fils, quand bien même elle n’était pas surprise du laxisme dont faisait preuve Dumbledore.

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