Rose,

Ma mère souhaite que je te rappelle que tu es bien évidemment invitée à la fête qui suivra Noël et se tiendra le 15 janvier prochain. Ne souhaitant pas perturber outre mesure sa santé déjà fragile, je ne m'y oppose donc pas.

Je tiens cependant à ajouter que je ne fais ici que transmettre sa demande, et qu'il ne faut donc voir dans cette lettre aucun message personnel.

Meilleures salutations,

Tibérius Yaxley

Chère Rose,

Je suis ravi d’avoir de tes nouvelles, même si les circonstances ne sont pas les meilleurs que l’on puisse imaginer, en effet. Les choses se sont-elles un peu apaisées de ton côté ? Je n’ai pas eu l’occasion de croiser ton cousin, ni qui que ce soit de la famille Selwyn, si bien que je n’ai pas pu m’excuser en bonne et due forme. J’espère également ne pas t’avoir causé trop de soucis, ce qui était réellement, sois en sûre, la dernière chose que je voulais – ta compagnie nous manque à tous, moi le premier.

Au demeurant et pour te répondre, je suis navré d’apprendre l’attitude de Leach. Je m’attends à sa visite ici d’un moment à l’autre, mais je ne pensais pas qu’il viendrait importuner les amis de la famille. S’il ne tenait qu’à moi, j’irais lui dire deux mots à mon retour au Ministère. Sa manière de traiter les gens est révoltante, quoiqu’habituelle : il n’a jamais su rester à sa place. Qu’il puisse encore avoir de quelconques responsabilités au sein du Ministère m’est incompréhensible, et renvoie une image déplorable de celui-ci, en contradiction avec toutes les traditions.

J'attends donc ton récit de cet entretien, même si je devine, à te lire, quelle en a été la désagréable teneur, et je suis de nouveau navré que tu te trouves mêlée à ces histoires ridicules, qu'elles concernent les Beurk ou plus encore Octavia.

Dans tous les cas, si Leach veut la guerre en s’en prenant à la famille et surtout à toi, soit. Je t’envoie l’adresse de notre avocat, écris lui de ma part. Pour le reste, je ne peux que t’assurer de notre soutien dans toutes ces démarches, et du mien à titre personnel. Notre porte t’est bien entendue grande ouverte quand tu le souhaite pour évoquer ces évenements de vive voix, et encore plus si jamais tu avais besoin d’aide ou de soutien.

Affectueusement,

Tibérius

Chère Rose,

J'allais justement t'écrire quand j'ai reçu ton hibou, tu m'as devancé (mais c'est tout aussi bien ainsi).

Laisse moi encore t'assurer que cela n'était rien et que c'était la chose normale à faire face à l'attitude de ma soeur. Je crains par ailleurs que son silence ne soit durable et que sa colère ne s'étende à présent également à moi. J'en suis attristé, et je ne pensais pas devoir gérer un second conflit familial en si peu de temps, mais je ne crois que nous n'en sommes ni l'un ni l'autre responsables. Je suggère donc de laisser ma soeur se remettre seule de ses émotions et descendre de ses grands chevaux lorsqu'elle le souhaitera, ce qui finira bien par arriver un jour.

En attendant, tu as eu raison de m'écrire : si tu veux, cela peut-être à la fin de la semaine ? J'ai quelques rendez-vous, mais te voir me semble, à l'instant où je t'écris, bien plus important et plaisant, si tu es disponible et si cela te convient. Je crois que ce diner nous fera du bien à tous les deux, au vu des circonstances, et je me réjouis d'avance à l'idée de te voir.

Affectueusement,

Tib '

Chère Rose,

Je te remercie encore : je doute qu'il y ait quelque chose à faire de toute façon, mais il est bon d'avoir quelqu'un sur qui compter.

Dix-neuf heures sera parfait, disons vendredi à l'Edgehog's House ? Je t'y attendrai.

Affectueusement,

Tib '

Chère Rose,

J'ignore si tu voudras lire cette lettre ou si tu y répondras, deux options que je pourrais comprendre l'une comme l'autre : j'ai bien conscience de t'avoir blessé. Ce n'était pas ce que je voulais, malgré tout les torts que je pourrais avoir et les reproches que tu pourrais me faire, et même si je ne l'ai réalisé que trop tard.

Je ne peux cependant me résoudre à laisser les choses ainsi ou à ce qu'elles se finissent de cette manière.

Je crois qu'une rencontre et une discussion de vive voix seraient nécessaires. Aucune lettre, quelque en soit le ton, ne pourrait être appropriée dans ces circonstances, et je sais qu'elle vient trop tard -  et je le regrette, mais ne pourrions nous pas au moins essayer ?

Bien à toi,

Tibérius

Rose,

Tu te méprends sur les intentions qui étaient les miennes, mais qu'importe, cela n'a sans doute plus d'importance. A tout prendre, les choses sont peut-être mieux ainsi et je ne sais pourquoi je me suis entêté que ce soit concernant cette histoire ou ces excuses.

Au vu de l'incompréhension qui régne entre nous, tout ceci n'était à l'évidence qu'une impasse. Je veux donc bien te reconnaitre et te prêter plus de lucidité que moi sur ce point.

Puisque je peux convenir avec toi qu'il nous faut arrêter de perdre notre temps, j'accuse bonne réception de ta volonté et m'en tiendrais désormais aux relations d'usages.

Meilleures salutations,  

Tibérius

Rose,

Je ne sais pas si la nouvelle est parvenue jusqu’à toi, mais Octavia sera interrogée à la fin de la semaine par Nobby Leach. Je doute qu’il t’interroge, mais sait-on jamais ce qui pourrait lui passer par la tête, surtout vu son caractère vindicatif et la manie de mener des enquêtes à charges afin de montrer qu’il dispose du pouvoir.

Dans un tout autre registre, quoique je pense que tu ne sois pas réellement au courant non plus, sauf s’il s’est fait le plaisir de me tourner en dérision, aurais-tu l’amabilité de signaler à Archibald de se mêler de ses affaires ? Je suppose que tu lui as raconté notre rupture : il a jugé bon de faire un scandale à ce propos et en menaçant. Je crois avoir fait preuve de beaucoup d’indulgence en me contentant de le faire mettre dehors, mais je n’apprécie guère son attitude, qui est proprement scandaleuse, ni ses insultes, ni sa manière d’essayer de m’interdire de te parler ou de te voir, et encore moins sa tentative de tabassage en règle, qui est tout à fait intolérable.

Quoique je doute que tu me l’ais envoyé, il semble cependant vouloir te défendre et t’écouter. Je te prierais donc de le raisonner et de l’empêcher de revenir ou d’essayer de parler pour toi. Je te l’ai dit la dernière fois, et je ne vais pas en disconvenir, tu as de bonnes raisons de m’en vouloir, mais je pense que toi et moi sommes assez adultes pour régler cette question sans l’aide de personne.

Avec, malgré tout, mes meilleurs sentiments,

Tibérius  

Tibérius

Rose,

Je te prie de pardonner ma lettre précédente. Elle était inappropriée et ma colère, excessive. Pour ma défense, on est rarement rationnel alors qu’on vient de se prendre un coup de poing en plein visage. En ces circonstances, cependant, ce n’est pas réellement un motif que je peux me permettre d’invoquer : si tu veux bien considérer qu’à ce sujet l’incident est clos, je ne le mentionnerai plus et m’en tiendrais là, en te renouvelant une nouvelle fois mes excuses.

Quoiqu’il en soit, je voulais à l’origine t’écrire pour mentionner une affaire importante, mais ces évènements et l’annonce de l’interrogatoire d’Octavia m’ont distrait. Au sujet de Leach, et tant que j’y pense, j’ai également appris aujourd’hui qu’il avait été chargé de l’enquête concernant les dysfonctionnements qui ont conduit à l’évasion d’Azkaban. Je crois également avoir compris qu’il avait, ou s’apprêtait à, interroger la famille Beurk. Je n’ai pas encore pu contacter Orpheus pour savoir comment ils vont, mais dans tous les cas, cette fois, il est possible qu’il souhaite t’interroger de nouveau. Si jamais tu en avais besoin, dans ce cas, cela n’a pas changé, sens-toi libre d’avoir recours à notre avocat.

Pour en revenir à cette affaire dont je parlais, j’ai quelques inquiétudes à propos d’échos, qui sont peut-être infondés mais qui me sont revenus, et qu’ils sont réels, m’inquiètent, comme ils m’inquiéteraient pour tous les autres membres de ma famille et tous mes proches, au sujet d’une éventuelle proposition qu’on t’aurait faite. Je suis navré de rester aussi vague, mais ce sont des choses si graves – plus graves que l’affaire concernant Octavia elle-même – que je préfère ne pas m’étendre par écrit. Cela risquerait de nous faire du tort à tous les deux et ce n’est pas mon but.

Serais-tu d’accord pour que nous nous rencontrions pour évoquer ce sujet ? Je sais que la proposition ne rencontrera pas ton enthousiasme, mais je te promets qu’il ne faut y voir aucune manœuvre de ma part et que si je disposais d’une autre solution, je ne procéderais pas ainsi. L’urgence et les circonstances ne me laissent cependant pas d’autres options.

Si cela te convient, dis moi le jour et le lieu (à l’abri des oreilles indiscrètes) qui te conviendront le mieux, je serais là.

Avec, malgré tout, mes meilleurs sentiments,

Tibérius

Rose,

Je pense que Orpheus et Aristide sont déjà au courant, ne t'en fais pas pour cela. J'irai prendre de ses nouvelles par la même occasion, j'ai quelques questions à lui poser sur un autre sujet, mais j'ai crainte, comme toi, que l'attitude de Leach ne l'aide ni lui, ni son fils...

Je te remercie par ailleurs d'accepter ; il s'agit véritablement de choses importantes. Disons Pré-au-Lard, devant les Trois-Balais, lundi à 18h, si cela te convient ?

Avec mes meilleurs sentiments,

Tibérius

Rose,

J'ai pu arranger un rendez-vous : es-tu disponible en début de semaine prochaine, disons lundi ? Si tu viens au manoir, nous partirons de là.

Je voudrais aussi m'excuser pour cette histoire de bague. Je ne pensais pas, et je ne voulais pas, te faire de peine en te l'offrant ou en te proposant de la garder. Je l'ai acheté pour toi, je ne pourrais pas la donner à qui que ce soit. D'ailleurs, pour être tout à fait honnête, il n'y a personne d'autre à qui je souhaite en faire le cadeau. Si jamais tu changes d'avis et que tu la veux, fais moi signe ; je la garde en attendant.

Bien à toi,

Tibérius

Rose,

J'espère que tu auras plaisir à savoir que ton cousin, Archibald Ollivander, et moi-même avons réellement sympathisé, en dépit de ton absence. Il est assez incroyable que nous n'ayons jamais eu l'occasion de parler vraiment, alors qu'il est venu si souvent au manoir.
Quoi qu'il en soit, notre conversation a pris un tour très intéressant ; j'ignorais qu'Archibald était artiste, et il m'a d'ailleurs convié à aller voir ses oeuvres. Tu sais que je suis à la recherche d'un illustrateur pour une future série de livres pour enfants, et qui sait si Archibald ne sera pas la perle rare que je recherche ? Je dois donc me rendre chez lui vendredi, après le travail (certains de ses dessins sont trop grands pour être transportés, nous avons donc jugé qu'il était plus simple que je me déplace). Bien entendu, je te tiendrai au courant des développements que pourrait connaître cette rencontre.
Il ne me reste qu'à te remercier d'avoir été à l'origine de cette rencontre qui promet de déboucher sur une fructueuse collaboration. J'espère néanmoins que la prochaine fois, tu pourras être là. Mais sois rassurée, j'ai parfaitement accédé à ta demande et j'ai tenu compagnie à ton cousin du mieux qu'il m'a été possible.

Avec toute mon amitié,

Thaddeus

Rose,
Le temps file et je me rends compte que cela fait plusieurs semaines que nous n’avons pas pris le temps de passer un moment ensemble. Que dirais-tu de partager notre pause déjeuner un de ces jours, vendredi par exemple ? Tu peux passer à mon bureau, je demanderai à notre elfe de me préparer un bon repas. Je suppose que nous avons bien des choses à nous raconter et que nous pourrons parler plus librement dans un espace privé que dans un restaurant.
Fais-moi savoir si ma proposition te convient, que je puisse m’organiser.

Bien à toi,

Thaddeus

Rose,

Je pensais que j’aurais de tes nouvelles, mais puisque ce n’est pas le cas, je prends l’initiative d’en prendre. J’ai bien compris le message lui-même et que tu désapprouves l’attitude que j’ai eu avec Thaddeus, c’est parfaitement clair. Je voudrai tout de même te parler. je ne veux pas de ce silence entre toi et moi ; à tout prendre, je crois que je préférerais encore si tu me faisais un sermon.

De toute manière, je pense qu’une discussion est nécessaire, j’ai aussi des choses à te dire, et on ne va pas rester à se regarder en niffleur de faïence toute notre vie. Si tu veux bien, je te prie de venir diner avec moi mardi soir au manoir. Je crois savoir par un de tes collègues que tu es libre, mais fais moi savoir si je me trompe et le cas échéant, quel jour te conviendrait le mieux. Je me libérerai.

Réponds au moins à cette lettre, s'il te plait.

Affectueusement,

Tib'