Roy Williams a toujours été un homme d'origine modeste, qui s'est battu toute sa vie pour faire valoir ses droits dans un monde qui ne voulait pas de personnes comme lui. Fils d'un sorcier et d'une moldue, son enfance à Poudlard a été marqué par les railleries des haut-placés, lui qui n'était que la classe basse des sang-mêlés. C'était tout comme s'il était un né-moldu, pour certains. Oh bien entendu il avait des amis, mais son ambition l'envoya chez Serpentard, et pour un petit gars comme lui, au milieu de tous ces Sang-purs, sa scolarité fut bien pénible. C'est en sixième année qu'il rencontra Amelia Fern, une Sang-pur Serdaigle qui devait bien être une des seules de sa catégorie à ne pas montrer du dégoût en sa présence. Une solide amitié s’est vite construite entre les deux adolescents, et plus si affinité au fil du temps. Si cette relation fut une véritable bouffée d’air frais pour Roy, elle était extrêmement mal vue par la famille Fern. Amélia avait toujours eu un côté rebelle, et si elle souhaitait rendre sa famille fière, elle refusait le mariage imposé par ses parents. Ce n’était donc pas une surprise lorsque, quelques années plus tard, Amélia fut reniée par sa famille pour s’être mariée à Roy, perdant tout son héritage et son statut. Mais qu’à cela ne tienne, Amélia ne vivait que pour Roy, et ce petit enfant à naître.

Charlie naquit en hiver, au cœur d’un foyer aimant bien que modeste. Pourtant, deux ans plus tard, Amélia décéda suite à une maladie aussi grave que foudroyante, que personne n’avait vu venir. Roy, accablé par le chagrin, se retrouva à élever seul sa fille, avec ses maigres revenus d’artisan. Il travailla deux fois plus dur pour offrir à Charlie une vie digne de ce nom, celle-ci l’aidant dans son travail dès qu’elle fut en âge de le faire. Cette jeune fille, dont le visage d’ange rappelait les traits de sa mère, attirait de nombreux regards ; « Elle est bien belle votre fille », « un visage comme le sien, c’est du gâchis pour une Sang-mêlée ! », « Cette petite n’aura aucun mal à trouver un époux », et autres compliments plus ou moins appréciables, toujours valorisant son physique flatteur. Si Charlie remerciait toujours ces beaux parleurs avec une grande politesse, toutes ces louanges ne laissèrent pas Roy indifférent. S’il avait toujours trouvé sa fille magnifique, il se disait qu’il en allait de soit pour tous les pères, mais cette beauté lui semblait tout à coup opportune. Il commença à inscrire Charlie dans des concours de beauté pour jeunes filles, dont les gains semblaient intéressants à un homme modeste comme lui. Bien que mal à l’aise, Charlie ne voulait pas blesser son père en refusant, et s’embarqua dans ce monde sans scrupule. Rapidement reconnue pour ce qu’elle était, elle se fit une petite place, grimpant peu à peu les échelons du milieu d’année en année, autant pour sa beauté que par la force de sa volonté pour se faire une place parmi toutes ces midinettes hautaines.

Entre temps, Charlie avait fait sa rentrée à Poudlard, dans la douce maison Poufsouffle. Déjà connue par certains élèves pour ses bons résultats lors des concours, elle fut soit détestée soit aimée, soit admirée soit lynchée. Seuls quelques uns la connurent pour ce qu’elle était vraiment, et non pour la façade de la petite top modèle de l’école. Nombreux étaient les garçons à lui courir après, mais peu étaient vraiment sincères. Elle les rejeta les uns après les autres, récoltant des surnoms de fille coincée et autres sobriquets dévalorisants. En sixième année, l’agence de Mannequinat « Wizard’s Cheering » lui proposa un contrat en parallèle à ses études, ce qui enthousiasma son père au plus haut point. Enfin la célébrité, l’argent et le statut qu’il n’avait jamais eu leur tendait les bras. C’était ce qu’il souhaitait plus que tout au monde, que sa fille soit reconnue et aimée de tous. Charlie accepta donc, bien entendu, entra dans le monde de la mode et de la publicité sorcière âgée de seulement seize ans. Elle s’y consacra pleinement à la sortie de ses études, faisant les premières pages de certains magazines, devenant l’égérie de nombreuses marques très appréciée par la haute société. Elle s’était fait une place. Elle avait offert à son père la vie qu’il avait toujours souhaité, se vengeant de tous ceux qui s’étaient moqués de lui. Elle était invitée à de grandes soirées, reconnue dans la rue, l’une des Sang-mêlées les plus apprécies des hautes sphères, tant qu’elle savait quelle était sa place. Tout compte fait, sa vie n’était faite que de faux-semblants. Car que voulait-elle vraiment ?