❝ Rafa & Robin❞Seconde chance- Je n’ai rien à me mettre.
Voilà le constat que fait Robin devant sa garde-robe. Sa chambre ressemble désormais à un champ de bataille. Depuis qu’elle a reçu la lettre de Rafael, elle est sur le pied de guerre. Aller du côté moldu, oui, mais que mettre ? Elle a beau retourner l’ensemble de ses vêtements dans l’espoir de trouver quelque chose qui fasse un tant soit peu moldu, mais rien n’y fait. Elle l’a bien vu, lorsqu’elle a suivi Finn à Charing Cross, elle fait tâche. Pire, elle fait sorcière. Or, non seulement elle ne peut pas briser le secret magique pour une simple histoire de vêtement, mais en plus elle n’a pas envie qu’on la regarde de travers parce que ses vêtements ne ressemblent pas à ceux des moldus.
Ce sentiment d’insécurité, ce n’est pas son genre. En temps normal, elle ne se soucie pas de ce que les gens pensent d’elle, mais aujourd’hui, c’est particulier. Aujourd’hui, elle voit enfin Rafa autrement qu’entre deux portes et il lui semble impératif que tout soit parfait. Les vêtements ? Bien sûr que c’est important. Inconsciemment, elle ne veut pas lui rappeler qu’elle est une sorcière et que c’est précisément une des raison pour lesquelles ils se sont quittés en si mauvais termes.
Alors il faut qu’elle trouve une solution. Dans ses placards, elle a toujours la robe, le sac et les chaussures qu’il lui a offerts cet été. Un bel ensemble, mais qui ne convient plus aux températures de début novembre. S’il ne pleut pas, il fait tout de même frisquet. La voilà qui hésite, réfléchit encore un instant et puis cède. Dans un de ses tiroirs, il y a les gallions qu’elle a changés en argent moldu la dernière fois qu’ils se sont vus. Elle ne les a jamais utilisés, mais n’a jamais pris la peine de les changer à nouveau pour autant.
Voilà donc l’occasion parfaite de les utiliser. Une petite heure avant son rendez-vous avec Rafa, emmitouflée dans la cape et la robe la plus standard qu’elle a pu trouver dans sa garde-robe, la jeune femme se dirige vers un magasin de vêtement, non loin de Charing Cross, dont les vêtements lui avaient fait envie lors de son dernier passage dans le monde moldu. A ses parents, elle a prétexté une soirée entre amies à Pré au Lard et la voilà donc partie le cœur léger et la bourse remplie.
Une fois dans la boutique, elle a un moment d’hésitation. Que porter ? Qu’est-ce qui est à la mode ? Qu’est-ce qui plaira. Robin n’en a aucune idée. Les vêtements d’hiver ont beau être moins dénudés que ceux d’été, tout lui semble scandaleusement court et révélateur. Elle parcourt la boutique pendant un moment, examinant les vêtements les uns après les autres sans vraiment savoir quoi choisir quand une vendeuse vient à son secours.
- Besoin d’aide ? - Merlin oui !
Elle rougit, furieuse de son lapsus et embraye pour le faire oublier :
- Je cherche une tenue pour un dîner ce soir. Quelque chose de décontracté et passe partout, mais avec une petite touche en plus. Ma valise s’est perdue entre la gare et l’hôtel et je n’ai absolument rien à me mettre.
Robin n’est pas très fière de son mensonge et elle a passé un moment à le répéter dans sa tête pour être certaine qu’il soit crédible. En réalité, elle aurait pu s’épargner cette peine. La vendeuse, certes bien sympathique, se soucie fort peu de savoir pourquoi il lui faut des vêtements, tant qu’elle a de quoi les payer. Les deux femmes font le tour du magasin ensemble, la vendeuse lui montre plusieurs robes dont une d’un joli bleu marine avec un charmant col en V, cintrée à la taille avec une ceinture et joliment plissée jusqu’à mi-mollet. Néanmoins, c’est le pantalon qui retient son attention. Robin n’en a jamais mis et ça lui semble résolument moderne. Elle n’a pas tort puisque la guerre a popularisé l’habit chez les femmes, au point d’en retrouver en magasin et dans les défilés de mode. Enthousiasme, elle fait l’acquisition de la robe, du pantalon d’un joli ton beige accompagné d’un pull noir et d’un manteau de mi-saison de la même couleur. Au moment de payer, elle voit bien dans les yeux de la vendeuse qu’il n’est pas commun d’avoir autant d’argent avec soi. En particulier pour payer des vêtements. Estimant ne pas s’être trop mal débrouillée avec l’argent, la jeune femme est plutôt fière d’elle. Il ne reste plus qu’à se changer, ce qu’elle demande poliment et qui lui est accordé sans faire d’histoire. Avec l’argent qu’elle vient de dépenser, on lui déroulerait le tapis rouge si elle le demandait.
Dans la cabine, elle s’examine avec plaisir. Les boucles d’oreille en or qu’elle a prises avec elle s’accordent assez bien avec le reste de la tenue et celle-ci a l’air assez chaude pour affronter les rigueurs du mois de novembre. De sorcier, ils ne restent plus que ses bottines, cachées en bonne partie par son pantalon ainsi que son petit sac extensible qu’elle prend partout avec elle. Ravie, elle quitte le magasin et regarde sa montre à gousset qu’elle a accrochée à la ceinture de son pantalon. Il reste une dizaine de minutes avant que Rafa n’arrive, tout juste le temps de flâner devant les boutiques de livres de Charing Cross. Elle a à peine le temps d’en examiner une qu’elle est accaparée par un vendeur particulièrement bavard et importun. Ne sachant pas comment couper court à la discussion sans être grossière, elle cherche Rafa désespérément du regard. Enfin, elle l’aperçoit et sa simple vue lui fait tout oublier. Avec un sourire éclatant, elle se tourne vers le vendeur qui ne la lâchait pas et se contente d’un :
- Désolé, mais la personne que j’attendais est arrivée. Elle agite le bras pour qu’il l’aperçoive parmi la foule et l’appelle : Rafa ! Par ici.
Une fois à sa hauteur, elle sourit, embarrassée, heureuse, ne sachant pas exactement quel geste faire. Comment est-ce qu’on salue quelqu’un dont on est amoureux quand on est en couple avec quelqu’un d’autre ? A la place, elle fait ce qu’elle fait de mieux et comble les silences.
- J’ai cru que ce vendeur n’en finirait jamais de me parler. Il voulait absolument que je rentre voir les livres à l’intérieur. Je suis contente que tu sois aussi ponctuel que d’habitude. Encore un peu et j’étais forcée de prendre le thé avec.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Jeu 18 Aoû - 22:28
Seconde chanceRobin & Rafa
-Eh, Rafa ! Tu sais que tu vas finir par être à la bourre, si tu te décides pas ?
Finn Callahan, avachi sur le canapé, observe d’un œil narquois les hésitations de son second, en vérifiant l’heure de temps à autre. Fait inédit, c’est chez Rafael, et pas au Cohan, que se tient la réunion de crise ; et pour cause, puisque ledit O’Riordan a requis le patron pour une mission de la plus haute importance, à savoir l’aider à choisir sa tenue pour son rendez-vous avec Robin. Callahan a eu beau lui expliquer qu’elle ne verrait probablement pas ses vêtements, que ce n’était pas un défilé de mode, et que de toute façon, noir ou gris, c’était plus ou moins pareil, il n’y a rien eu à faire. Après avoir recalé l’habituel costard-cravate (“trop strict”, dixit Finn), il repasse une tête dans le salon pour prendre l’avis du patron ; cette fois, il a enfilé un pull noir, un pantalon gris foncé, et lorsqu’il parachève sa tenue avec un blouson de cuir et une casquette en tweed, le patron soupire :
-Magnifique. Une vraie tenue de fête. On dirait que tu vas à un enterrement.
Et comme Rafa fait mine de repartir dans sa chambre pour se changer, il le rattrape par le dos de son blouson : s’ils ne démarrent pas tout de suite, il va être en retard, ce qui serait tout de même de mauvais augure pour un rendez-vous censé déboucher sur une réconciliation. Dans la Bentley, Finn, tout en conduisant, ne cesse de prodiguer conseils et encouragements à son second, qui pâlit à vue d’oeil à mesure qu’ils approchent de leur destination.
-T’en fais pas, ça va aller ! lance-t-il en le déposant à l’angle de Charing Cross Road, avant de filer vers chez lui.
Mouais. Peut-être. En attendant, Rafa a un trac pas croyable, tandis qu’il se dirige vers le Chaudron Baveur, les mains dans les poches, les épaules un peu voûtées sous le crachin de novembre. Depuis que Robin a confirmé l’heure du rendez-vous, il n’a cessé d’anticiper ce qui allait se passer, ce qu’ils allaient se dire, ce qui risquait de coincer. Tendu comme un arc, il se rend compte un peu trop tard qu’il n’a pas pris de cigarettes ; c’est dommage, mais un arrêt au bureau de tabac le mettrait en retard, alors il ravale son envie de fumer et poursuit sa route.
Une crinière blonde, pile sous l’enseigne lumineuse d’une boutique, attire immédiatement son regard. L’estomac de Rafa fait un triple saut périlleux en reconnaissant la jeune femme. C’est elle, et dans une tenue pour le moins inattendue. Elle s’est habillée non seulement en Moldue, mais surtout en Moldue à la pointe de la mode, avec ce pantalon qui lui va vraiment mieux que leurs robes trop larges. C’est indéniablement, songe Rafa, un pas vers lui ; elle a préparé ce rendez-vous, en allant vraisemblablement côté moldu pour acheter des vêtements. L’attention est touchante, même si elle n’a cherché qu’à passer inaperçue en s’habillant de la sorte. Il presse le pas pour la rejoindre, hésite un instant - et puis tant pis, il vient poser un chaste baiser sur sa joue, juste pour le plaisir du contact et de l’odeur de ses cheveux qui lui remplit les narines. Bordel, ce qu’il lui avait manqué, son parfum d’amande qui donne envie de la croquer tout entière !
-Bonsoir. J’ai failli ne pas te reconnaître, tu sais. Tu es… wow ! Incroyable comme ça te va bien, le pantalon.
Il doit réfréner une envie de chercher sa main, comme avant, ou même de la prendre par la taille, et enfonce les poings dans les poches de son blouson pour ne pas commettre d’impair.
-Tu as très faim ? Je pensais qu’on pourrait marcher un peu avant d’aller dîner, si tu n’es pas trop affamée. Je me disais que finalement, ce serait… euh… le plus discret pour parler. Mais si tu préfères qu’on aille s’asseoir quelque part, c’est comme tu veux.
C’est du Rafa nerveux, fébrile, bien loin du taiseux habituel. Il parle trop, il s’embrouille, il suggère une chose et son contraire, et il finit par répéter avec un sourire d’excuse, se rendant compte de sa gaucherie :
-Bref, c’est comme tu veux, tu l’auras compris.
Robin Hammond
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Jeu 18 Aoû - 23:13
❝ Rafa & Robin❞Seconde chanceEt voilà, il suffit de peu de chose pour lui retourner l’estomac. Un sourire, un baiser chaste, le bref contact de sa peau, l’odeur familière et la voilà perdue. Elle rougit furieusement à l’idée du jeu qui se joue mais qu’aucun n’avoue et sourit avec un plaisir évident. Certes, rien n’est dit, rien n’est fait et tout peut encore partir en fumée sous le coup d’un mauvais pas ou d’une parole malheureuse. Mais, il y a cette pointe d’espoir qui montre le bout de son nez. Les paroles de Finn, les lettres, l’impatience et le fait de n’avoir pas su attendre un jour de plus pour se voir. Tout ça la tracasse et lui donne le sourire à la fois.
Heureuse comme elle ne l’a pas été depuis un moment, les compliments de Rafa achèvent de la mettre d’excellente humeur. La joie illumine ses traits et elle tourne sur elle-même avec amusement, pour montrer l’ensemble de sa tenue à son compagnon, heureuse qu’il approuve son choix.
- Oh vraiment, répond-elle avec plaisir. Tant mieux alors, j’avais toujours la robe que tu m’avais offerte, mais il fait trop froid pour ça maintenant. Je ne savais pas quoi prendre alors j’ai bien dû passer une heure dans le magasin avant de me décider. J'ai aussi pris une robe, mais le pantalon, ça semblait tellement audacieux. Tu ne verras jamais une sorcière porter ça !
Elle dévisage à son tour de la tête au pied, sans la moindre gêne, et avec un sourire qui ne cache pas à quel point elle apprécie la vue, puis émet son verdict.
- Tu es plutôt à ton avantage aussi. J’aime beaucoup le blouson, ça change de tes costumes, je crois que je ne t’ai jamais vu sans. Je te trouve très beau comme ça.
Pour ne pas changer, il n’y a pas de filtre chez Robin. Même dans leur situation actuelle, elle ne peut pas s’empêcher de dire ce qu’elle pense. D’un côté pourquoi s’en priver ? Rafael doit bien savoir ce qu’elle éprouve pour lui. Robin ne s’en est jamais caché et ce n’est pas sa conversation avec Finn, ni les lettres qu’ils ont échangés qui pourraient lui faire penser le contraire.
En attendant, elle a du mal à se focaliser sur ce qu’il lui dit. Maintenant qu’il est là, devant elle, la jeune femme n’a qu’une envie : l’embrasser. Elle brûle de retrouver le contact de la personne qu’elle aime et d'effacer celui de Hawthorn. Soudain, le souvenir de leur escapade à la mer lui revient et lui semble odieuse. Elle perd légèrement son sourire, troublée par le souvenir de ce moment passé avec son ami de toujours. Robbie ne veut pas y penser, pas maintenant, pas quand il est là, à côté d’elle. Reprennant le fil de la conversation, elle retrouve le sourire.
- Non, je n’ai pas faim tout de suite. On peut marcher un peu. Est-ce qu’il n’y avait pas un parc pas trop loin d’ici ? On n’a qu’à aller jusque là. J’aime bien les parcs à cette époque ci de l’année, je trouve ça joli toutes ses couleurs et les feuilles qui tombent.
Qu’importe qu’il soit dix-sept heures et que la nuit s’apprête à tomber, c’est simplement pour avoir un but. Ils pourraient bien marcher jusqu’à Pré-au-Lard et revenir dans la foulée que la jeune femme n’en aurait cure tant qu’ils peuvent rester ensemble. Et puisque c’est comme elle veut, elle le prend au mot, et va dans la direction qui lui semble bonne. Pendant un moment, ils marchent en silence, peut-être juste content d’être l’un à côté de l’autre et ne sachant pas comment entamer la discussion. De son côté, Robin triture la lanière de son sac, ne se décidant pas sur quoi faire de ses mains. Finalement, elle prend son courage à deux mains et demande de but en blanc :
- Est-ce que ça te dérange si je te prends le bras pour marcher ? Ça glisse un peu.
Il a plu un peu plus tôt, cet espèce de fin crachin londonien qui se manifeste généralement tout au long de la journée. Rien de vraiment dérangeant, mais c’est un prétexte comme un autre pour se rapprocher, avoir un contact. De toute façon, ce n’est que son bras, ce n’est pas comme si elle lui prenait la main.
- Ca c’est bien passé ton voyage ? Vous avez réussi à faire ce que vous vouliez ?
En réalité, la juriste est un peu curieuse. Qu’est-ce qui justifiait un voyage aux USA en compagnie de la copine de son patron ? Finn lui a dit qu’ils étaient allés pour affaires. Quelles affaires ? Il est acteur, lui a-t-il dit. Si c’est le cas, il un agent et à sa connaissance, ce n’est probablement ni son ami, ni sa copine. Il y a des choses qu’elle ne sait pas, des choses qu’il ne lui a pas dites, mais elle a l’impression qu’elle n’est pas en droit de lui demander tant qu’elle n’a pas fait elle-même ses confessions.
A force de marcher, ils sont maintenant à l’entrée du parc. Vu l’heure, il est plutôt désert et ça tombe bien, Robin ni envie d’être écoutée, ni d’être dérangée. Prenant son courage à deux mains, elle l’arrête, le forçant à se tourner vers elle pour la regarder.
- Je t’aime.
Il le sait probablement. Elle n’en a pas fait mystère, mais elle ressent le besoin de le dire, de le poser en évidence pour qu’il n’y ait plus de quiproquo.
- Je t’aime, mais je n’ai pas été honnête. Quand on s’est vu au Chaudron, je ne voulais pas te le dire parce que je ne voulais pas que tu me fermes la porte au nez, que tu refuses de me parler, mais je suis avec quelqu’un.
Son ventre se noue. Voilà, c'est dit. Elle l'a enfin dit. Tout ce qu'elle voudrait maintenant, c'est détourner le regard. S'enfouir sous terre tant elle a honte d'elle-même. Honte de ne pas avoir su attendre un peu. Mais surtout, elle redoute la réaction de Rafael, il a beau eu lui dire dans sa lettre qu'il ne partirait pas comme la dernière fois, elle n'en est pas certaine.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Ven 19 Aoû - 20:05
Seconde chanceRobin & Rafa
“De toute façon, elle ne fera même pas attention à tes fringues, c’est pas ça qui l’intéresse…”
Faux, monsieur Callahan, tout faux ! Le rouge est monté aux joues de Rafa en entendant Robin le complimenter sur sa tenue, et il baisse les yeux, furieusement gêné, pour marmonner un“merci” presque inaudible. C’est qu’il n’a pas l’habitude qu’on lui dise des choses comme ça, et de but en blanc par-dessus le marché. La seule qui lui dit parfois qu’il est “très beau”, c’est Florence, et c’est, en général, pour l’agacer. Mais avec Robin, il sait que l’intention n’est pas la même, et il devine, sans se l’avouer, qu’il faut avoir les yeux de l’amour pour le trouver si beau. Qu’est-ce qu’il peut faire chaud, tout à coup ! Il a même le temps de regretter sa tenue hivernale avant que la vague de chaleur reflue, et qu’il estime qu’il peut sans risque relever la tête. Allez, on revient sur terre. Elle propose de se promener un peu, jusqu’à un parc voisin ; Rafa acquiesce sans bien savoir de quel parc elle parle, et les voilà partis, marchant en silence quelques instants sans bien savoir comment briser la glace. La jeune femme, heureusement, est plus imaginative que lui ; c’est elle qui trouve un prétexte pour se rapprocher, et il lui offre son bras, trop heureux de pouvoir sentir sa chaleur contre lui :
-Bien sûr, avec plaisir, j’aurais dû y penser…
Ils ont l’air, vu de l’extérieur, d’un petit couple comme il y en a tant, mais un observateur serait étonné de les entendre parler. Aucun des deux ne parvient vraiment à se détendre et à amorcer une véritable conversation ; on croirait les voir marcher sur des oeufs, chacun très concentré sur les quelques paroles qu’il prononce comme s’il craignait de voir l’autre se mettre en rage.
-Oh, oui, c’était assez simple, finalement. On a pu rentrer assez vite, répond Rafa lorsque Robin l’interroge sur son voyage. Sentant la curiosité de la blonde, il donne quelques précisions : Mon patron, il avait un oncle en Amérique, à Los Angeles, et cet oncle lui a laissé quelques biens. Et du coup, de temps à autre, il a besoin d’aller sur place pour régler des choses. Sauf que là, il ne pouvait pas quitter Londres, il a un tournage, je suppose qu’il t’en a parlé…
Impossible, cependant, d’en dire plus, ou de s’approcher davantage de la vérité ; ce serait révéler des choses trop compromettantes, et pour le coup, Robin serait en droit de prendre ses jambes à son cou. Évidemment, un jour ou l’autre, Callahan a raison sur ce point, il faudra bien que Rafa trouve le courage de lui expliquer en détail la nature de ses activités professionnelles. Mais pas tout de suite. Il n’a aucune idée de la façon dont il peut annoncer ça, alors comme à chaque fois, il se cherche des excuses et retarde le moment de se jeter à l’eau. De toute façon, alors qu’ils entrent dans le parc, elle lui cloue le bec en lui balançant, sans préliminaire, qu’elle l’aime. Après le coup de chaud de tout à l’heure, c’est une sorte de contrecoup, un vertige bizarre. Il faudrait répondre “moi aussi”, mais les mots refusent de sortir de sa bouche et il ne parvient qu’à les murmurer. Mais dis-lui, bougre de crétin ! C’est le moment, là ! Dis-lui que tu l’aimes, embrasse-la, et demande-lui pardon à genoux d’avoir été si con… Il entend presque Finn (serait-il caché derrière un arbre ?) fulminer ces conseils, mais il reste les bras ballants, incapable de faire un geste ou de prononcer un mot. Robin reprend la parole, explique qu’elle n’a pas été honnête, et la nouvelle tombe : elle est en couple. Heureusement que le patron a passé la couche d’apprêt ; ça évite à Rafa de prendre le coup de poing en plein bide, et il parvient à répondre :
-Avec Avery ?
Elle semble intriguée qu’il le sache, alors il reprend :
-Je m’en doutais. Il me l’a fait comprendre quand je l’ai croisé.
Robin ouvre des yeux de plus en plus ronds ; comprenant qu’il doit être plus précis, Rafa se décide à raconter, en reprenant doucement la promenade :
-Je suis tombé sur lui juste avant de partir aux Etats-Unis, un jour que j’allais chez Eve. La copine de mon patron, tu sais, la rousse que tu as vue. Je le savais pas, mais ils sont voisins, alors... Bref, il a cru que je venais te voir toi, et il a pas aimé du tout.
Les lèvres pincées à l’évocation de ce mauvais souvenir, il hésite un instant à détailler sa rencontre avec Avery, avant d’y renoncer ; ce n’est pas très noble de jouer sur cette corde-là, estime-t-il. Cependant, maintenant qu’il a commencé à parler, il se sent un peu moins mal à l’aise. Le crépuscule qui tombe et les enveloppe d’une douce obscurité l’aide aussi à se laisser aller, et il reprend, sans regarder Robin :
-Je vais pas te dire que ça me fait plaisir d’en avoir confirmation, hein. Mais tu as bien le droit de faire ce que tu veux et d’être avec qui tu veux. T’as pas de comptes à me rendre. Je suis content que tu aies accepté de me parler quand même. Qu’on puisse au moins s’expliquer et pas rester sur des regrets.
Dernière édition par Rafael O'Riordan le Sam 20 Aoû - 19:48, édité 1 fois
Robin Hammond
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Ven 19 Aoû - 23:32
❝ Rafa & Robin❞Seconde chanceQuand il s’agit de draguer, Robin n’a strictement aucune expérience. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle n’a jamais dû faire le premier pas, mais disons qu’on lui a toujours rapidement fait comprendre si elle plaisait ou non. Elle peut dire, sans mentir, qu’en général, elle plaît. Ca ne veut pas dire qu’elle a énormément d’expérience pour autant. Plutôt l’inverse. Rapidement, à Poudlard, ses amies se sont mises à penser aux garçons, discutant, gloussant et analysant le panel sous leurs yeux. Pour Robin, pas grand chose à analyser, dès le premier match de Quidditch, elle est tombée amoureuse. C’est ridicule à dire, en particulier quand on parle d’une fillette de onze ans et peut-être amoureuse est-il un bien grand mot. Une chose est sûre, elle est d’abord tombée en admiration devant Rafael O’Riordan. Une admiration qui s’est changée en affection jusqu’à la fin de ses études à Poudlard, lorsqu’il a obtenu son diplôme. Loin des yeux, loin du cœur dira-t-on. Ce n’est pas tout à fait ça, mais Robbie a toujours été réaliste et il y avait peu de chance qu’elle revoit son amour d’enfance. Qu’est-ce qui l’a empêchée de se lancer dans un tas de relations, faire ses expériences, comme bon nombre de ses amies alors ? Pas Rafael, pas tout à fait. Plutôt le souvenir des sentiments qu’il lui inspirait. Jamais, par la suite, elle n’a ressenti quelque chose d’aussi fort pour quelqu’un d’autre. Alors même face à un garçon qui ne lui déplaisait pas, elle finit toujours par se sentir insatisfaite, un peu déçue. Est-ce vraiment ça le grand amour ? Est-ce que ça ne devrait pas être plus intense, plus stimulant ? En tout cas, ça devrait être plus que ce qu’elle a éprouvé à l’âge de treize ans. Voilà ce qu’elle a toujours pensé et ce dont elle est persuadée.
C’est d’ailleurs ce qu’elle éprouve à chaque fois qu’elle est en compagnie de Rafael. Elle est heureuse, inquiète, excitée, enthousiaste et tout un tas d’autres sentiments à la fois qu’elle serait bien en peine de décrypter. Pour la première fois, elle ressent à quel point il est satisfaisant de voir un homme embarrassé par ses compliments et de sentir le pouvoir que l’on peut avoir. Ravie, elle en joue tout en sachant qu’elle n’est pas en droit de le faire. Tout aussi innocent que ça ait l’air, ce petit jeu n’est honnête ni pour Rafa, ni pour Hawthorn qui, à sa connaissance, n’a rien fait de mal si ce n’est éprouver des sentiments pour une personne incapable de lui rendre. Pourtant, comment résister à la tentation de se rapprocher. Celle de s’accrocher à son bras, de faire semblant, pendant un bref instant, qu’ils sont encore ce qu’ils ont été ? Robin n’est pas une sainte et si rien ne doit ressortir de positif de cette entrevue, elle veut au moins profiter de ce dont elle peut.
A côté d’eux, le paysage défile sans qu’elle n’y prête attention. Les gens autour d’eux pourraient se promener nu qu’elle ne les verrait pas. Toute son attention est focalisée sur Rafael et le récit de son voyage aux Etats-Unis. S’il ne rentre pas dans les détails, le récit, lui, semble plausible. De son côté, Robin a encore du mal à croire ce que son parrain a insinué, ou plutôt ce qu’il lui a affirmé, lors de leur dernière discussion. Ça ne peut être que faux, a-t-elle songé sur le moment. Elle a nié avec force, mais maintenant qu’elle a eu un peu de temps pour y penser, elle n’en est plus aussi certaine. Qu’importe, ça ne change rien à ce qu’elle ressent. O’Riordan est toujours le même, ça au moins n’a pas changé.
- Il m’a parlé de son tournage. J’étais curieuse de savoir à quoi ça ressemblait chez les moldus. Il m’a parlé un peu de sa mère qui a fait la W.A.D.A chez les sorciers, j’imagine que ça l’a inspiré. Tu sais, je ne comprends pas pourquoi … Elle s’interrompt un instant avant de hausser les épaules et déclarer : Non, rien. Ce sera pour plus tard.
Elle voudrait lui demander pourquoi, si le métier de Finn était finalement si banal, il n’a jamais voulu lui en parler ou lui expliquer. Néanmoins, ça impliquerait lancer la discussion dans une direction dangereuse et parler de ce que son oncle lui a expliqué. Or, elle ne veut pas le faire maintenant. Pas avant d’avoir dit ce qu’elle avait à dire. Il lui faut tout le courage providentiel des Poufsouffle pour arrêter Rafael à l’orée du parc et lui faire sa déclaration. On a rarement vu une femme dire les choses aussi frontalement et elle est certaine que sa mère et sa sœur ne manqueraient pas de lui dire à quel point c’est peu "ladylike". Robin n’en a cure et tout ce qui compte, c’est d’arrêter de mentir et être honnête. Elle est tellement nerveuse qu’elle parle sans vraiment oser le regarder. C’est à peine si elle le voit murmurer, un peu comme s’il tentait de prendre la parole, mais ne savait pas quoi dire. Elle continue, préférant tout dire d’une seule traite, ne redoutant qu’une chose que Rafael lui tourne le dos, refusant de parler. Sans s’en rendre compte, quand elle l’a forcé à s’arrêter, elle a lâché son bras pour lui prendre la main. Elle la tient désormais fermement, un peu comme une assurance, au cas où il voudrait partir. A sa surprise, il reste. En réalité, il semble au courant d’une partie de l’histoire et les yeux ronds, elle se remet à marcher à ses côtés, sa main toujours dans la sienne tandis qu’il lui explique sa rencontre avec Hawthorn.
- Je … Elle reste bouche bée parce que Thorn n’a jamais songé lui dire qu’il avait vu Rafael. Mais il ne m’a rien dit. Il n’a jamais mentionné qu’il t’avait vu. Il ne m’en a jamais touché un mot.
Inconsciemment, elle lui en veut pour ça. Hawthorn savait à quel point elle se sentait mal à l’idée de ne jamais avoir pu mettre les choses au clair avec Rafael. Il aurait pu lui dire ! Une pensée ridicule, aucun homme amoureux n’ira dire à sa compagne qu’il a vu son ex et ne fait d’effort pour la remettre en contact avec lui. Sans compter que Thorn, elle s’en est aperçue est d’un naturel jaloux. Nul doute que la rencontre n’a pas dû être plaisante et au mieux froidement courtoise. La pauvre, si elle savait, mais non, elle ne se doute de rien et n’imagine pas à quel point Avery a été loin.
De son côté, O’Riordan a beau lui dire qu’elle n’a pas de compte à lui rendre et qu’elle fait ce qu’elle veut, il y a quelque chose qui la blesse dans ses paroles. Evidemment, il a raison, elle le sait tout comme lui n’a pas de compte à lui rendre, mais elle refuse de l’imaginer avec une autre et la pensée la met de mauvaise humeur. La jeune femme voudrait lui demander : as-tu vu quelqu’un d’autres pendant qu’on était séparé ? De la curiosité malsaine. Il est probablement préférable qu’elle ne sache pas la réponse, sans compter qu’il serait finalement mal venu de poser la question quand c’est elle qui annonce qu’elle est dans une relation.
- Evidemment que je voulais te parler. Je ne demandais que ça, explique-t-elle avec chaleur.
La juriste se trompe peut-être mais il lui semble entendre un certain défaitisme dans les paroles de son ancien camarade. Comme si, dans le fond, il avait baissé les bras. Comme si tout ce qui comptait, c’était de se quitter en bon terme. Or, c’est bien la dernière chose que veut Robin. Elle refuse que ce soit leur dernière recontre. Un simple moyen de ne pas avoir de regret. Ses pensées se tournent un instant vers Finn et la discussion qu’ils ont eue. Pendant un moment, la jeune femme se demande s’il n’a pas exagéré, n’a pas eu un peu trop de foi dans les sentiments présumés de son ami envers elle ? Robin a un moment de découragement, mais elle refuse d’être celle qui abandonne. Peut-être que ça ne mènera à rien, mais elle n’a pas envie d’avoir de regrets. Pas ceux-là.
- Tu as dit que c’était comme je voulais pas vrai ?, demande-t-elle d’un air de défi. Moi, je ne veux pas qu’on se quitte ce soir en se disant qu’on a passé une bonne soirée, un peu aigre-douce, mais que ça fait tout de même un au revoir plus satisfaisant que la dispute du Chaudron Baveur. Je ne veux pas qu’on se recroise au petit bonheur la chance dans six mois en échangeant un bonjour embarrassé. Ce n’est pas ça que je veux.
Elle lève les yeux, se décidant enfin à le regarder, mais elle est bien incapable d’interpréter ce qu’elle lit.
- Je ne sais pas ce que tu veux toi, mais moi, c’est toi que je veux. Je sais, il y a Thorn et ce que je fais, ce n’est pas correct, ni vis à vis de toi, ni vis à vis de lui. C’est ma faute, je n’aurais pas dû dire oui. C’est un ami et il était là quand ça n’allait pas et je pense que j’ai confondu l’affection que j’avais pour lui pour autre chose ou j’ai cru que ça le deviendrait.
Elle secoue la tête d’un air triste et se tait, un peu perdue dans ses pensées. Oui, elle a vraiment cru qu’elle pourrait l’aimer. L’aimer comme il semblait l’aimer elle. Pourtant, depuis ce week-end à Brighton, elle se rend bien compte que c’est impossible. Pire, elle se demande s’il l’aime vraiment. Plus elle y repense, plus cette nuit la tourmente. Inquiète, elle n’ose pas le revoir autrement que dans un environnement où ils ne sont pas seuls. Elle se rend compte qu’elle ne veut pas recommencer et la pensée lui noue le ventre. Son expression a changé, s’est faite un peu plus sombre, mais elle ne tarde pas à reprendre le fil de ce qu'elle disait.
- Même si ce n’est pas ce que toi tu veux. Ça ne change rien à ce que je vais faire. J’ai rendez-vous avec lui demain. Je lui dirais que c’est fini. Il ne le prendra pas bien, mais c'est mieux que de continuer à mentir.Ce n’est pas juste pour lui et ce n’est pas correct de ma part de continuer comme ça. Quand tu es parti, je n’avais pas de nouvelle et je pensais vraiment ne jamais te revoir. Je ne savais pas comment te contacter, je n’avais même pas ton adresse ou une vague idée de où tu vis. Je ne me cherche pas des excuses, mais j’ai vraiment cru pouvoir oublier et puis je t’ai revu au Chaudron Baveur et je me suis rendue compte que c’était stupide et que je me voilais la face.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Sam 20 Aoû - 19:50
Seconde chanceRobin & Rafa
D’habitude, avec les filles, c’est plus facile, pour Rafael. Tant qu’on ne parle que de baratiner dans le vide, il s’en sort comme un chef. Il a été à bonne école, avec Finn, dès l’âge de vingt ans, quand ils se faisaient passer pour des frères en goguette. Il a observé ce grand bavard de Callahan, en a fait son profit, et l’a imité. Il en a débité, de la promesse, du je t’aime, du compliment. C’est la règle du jeu, non ? Tout le monde, les filles les premières, savaient qu’il n’y avait rien de sincère dans tout ça. De simples formalités pour pouvoir se retrouver à l’horizontale avec elles, et se quitter bons amis le lendemain matin, parfois avec l’assurance de se revoir. Des filles dont il oubliait le prénom, le visage, en quelques heures, le temps d’aller draguer ailleurs. C’est plus facile, quand on n’est pas amoureux. Les je t’aime peuvent défiler comme autant de billets d’un dollar ; ça va, ça vient, ce genre de chose. Rien à voir avec un vrai je t’aime, celui qu’il faudrait dire à cet instant, et qui pèse tout le poids d’un lingot d’or. Ce sont pourtant les mêmes mots, mais ils sont devenus terrifiants, presque étrangers.
Les paroles de Rafa - qui représentaient déjà un effort considérable pour ce taiseux - ne semblent pas être à la hauteur des espérances de Robin. Lui a pourtant l’impression de s’être confié comme jamais, et d’avoir atteint les limites de l’indécence, mais la mine déçue de la blonde lui fait comprendre qu’il va falloir en faire un peu plus. Sors tes tripes, putain ! comme le lui gueulait le patron, derrière les cordes, lors de combats de boxe difficiles. Va le chercher ! C’est un peu pareil, finalement ; Robin ne demande que ça, qu’il vienne la chercher, pas à coups de poing mais avec des mots. Ce n’est pas plus difficile que de prendre des pains dans la tronche en essayant de passer sous la garde d’un adversaire, si ? Il ne faut pas un courage plus surhumain pour parler à une jolie blonde que pour tenter d’inverser un combat perdu d’avance, ou si c’est le cas, c’est qu’il y a un sacré problème. Curieusement, c’est en pensant au patron, et à sa tête lorsqu’il devra raconter par le menu sa discussion avec Robin, que Rafa retrouve un peu de conviction. Si tu laisses encore passer ta chance, avec cette fille-là, c’est que t’es vraiment le roi des cons, lui a dit Callahan, sans ambages. Alors il se redresse un peu, il serre la main de Robin entre les siennes, et il essaie de lui répondre :
-Moi non plus, ce n’est pas ça que je veux…
Mais elle n’a pas terminé, et ce qu’elle dit ensuite lui coupe les jambes, à tous les sens du terme. En silence, il attire la jeune femme vers un banc, sur lequel il s’assoit prudemment, comme s’il craignait de tomber, sans lâcher sa main. Elle t’aime, petit con, tu vas finir par le comprendre ?
-Eh ben, si je m’attendais à ça, commence-t-il maladroitement.
Il y a quelques instants de silence, durant lesquels Rafa se mord les lèvres, cherchant quoi dire. Qu’est-ce qu’on peut répondre à une telle déclaration ? Et puis, sans avoir trouvé, il se lance, avec l’impression de se noyer :
-Tu sais… je me suis jamais dit qu’on allait juste se voir là et puis essayer de se quitter en meilleurs termes… c’est pas ça que je veux. J’ai eu le temps de réfléchir, après notre dispute, et je me suis rendu compte que tu me manquais comme personne m’a jamais manqué. C’était comme si j’arrivais plus vraiment à respirer, tu vois ? Et puis j’ai fini par me dire que c’était sans doute mieux comme ça, parce que je méritais pas qu’une fille comme toi s’intéresse à moi. Mais là, tu reviens, et puis tu me dis ça, et c’est…
Incapable d’en dire davantage, il serre encore la main de Robin entre les siennes, et puis il la porte à ses lèvres, avec passion. Évidemment, il y aurait encore des tas de choses à dire, à commencer par quelques précisions sur les activités du clan Callahan, mais là, il a besoin de recharger un peu ses batteries. Il a l’impression d’avoir tout donné, juste pour dire ces quelques mots, et ce n'est pas fini. Fixant le gravier à ses pieds, il reprend enfin, en choisissant ses tournures de phrases avec un soin inhabituel :
-Je ne te demande aucune explication. Je me suis comporté comme un connard et tu as fait comme tu as pu, tu as cherché le réconfort auprès d’Avery et tu avais parfaitement le droit. Je ne te le reproche pas et je ne te le reprocherai jamais. Si quelqu’un est en droit de faire des reproches, c’est plutôt toi. Je me suis rendu compte que j’avais été odieux avec toi et j’ai jamais eu le courage de te demander pardon. Pardon, Robin,conclut-il dans un murmure en la regardant enfin.
Robin Hammond
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Sam 20 Aoû - 21:58
❝ Rafa & Robin❞Seconde chance- Mais qu’est-ce que tu veux alors ?
Voilà ce que Robin ne peut s’empêcher de demander. Ce n’est pas méchant mais en cet instant, elle n’a pas la patience pour le handicap affectif de Rafael. Bien entendu, elle ne se rend pas compte que c’est ça, sans quoi elle serait probablement plus attentive et compatissante. Il faut dire que pendant la brève période où ils se sont fréquentés, ils ont évité toutes discussions relatives à leurs sentiments respectifs. Les raisons ne sont pas les mêmes, si Rafa n’en voyait pas l’utilité, Robin ne voulait pas paraître trop hâtive, ni prendre le risque de se rendre compte que ses sentiments n’étaient pas réciproques. Maintenant ? Elle n’a pas la patience d’attendre et refuse de rester dans le flou. Il lui faut des réponses. Bien décidée à ne rien laisser au hasard, elle est donc le plus claire possible et, comme d’habitude avec Robin, ça se manifeste sous la forme d’une franchise sans filtre.
Aussitôt les derniers mots prononcés et la promesse faite d’en finir avec le simulacre de relation amoureuse qu’elle partage avec Hawthorn, Robin se sent mieux. Comme si on avait retiré un poids de ses épaules. Ce n’est pas parfait, il faut encore qu’elle parle avec Thorn demain, mais c’est un début. Désormais, on peut dire qu’elle a été honnête. Elle s’est mise à nu, pas tant par plaisir que parce qu’elle ne veut plus de quiproquo, parce qu’elle ne veut rien regretter et qu’elle préfère tenter le tout pour le tout plutôt que de laisser passer sa chance. Ca ne veut pas dire qu’elle est sûre d’elle pour autant. La main de Rafa toujours dans la sienne, elle tremble intérieurement. Et s’il ne veut pas continuer ? Et s’il juge ça trop compliqué ? Et s’il estime que ça n’en vaut pas la peine. Et s’il ne l’aime pas ? Elle lui plaît, il lui a déjà dit mais n’est-ce pas différent d’aimer ? Dans la tête de la jeune femme, ce sont deux choses qui n’ont rien en commun si bien qu’elle ne peut pas s’empêcher de se demander s’il trouve qu’elle vaut vraiment tout ces efforts.
Etrangement, ses craintes ne se réalisent pas. Il ne lâche pas sa main. A la place, il semble la tenir plus fermement. Le suivant sur le banc, les voilà assis. Le silence les enveloppe, Robin n’ose pas le briser de peur de ce qui viendra ensuite. De son côté, Rafael ne semble pas vraiment savoir quoi dire et ses premiers mots ne la rassurent pas réellement.
- A quoi tu t’attendais, murmure-t-elle plus pour elle-même que pour lui. Ce n’est pas comme si j’en avais fait un mystère.
En réalité, c’est la seule chose qu’elle ne comprend pas : comment Rafa peut-il douter d’elle ? Vous ne vous connaissez pas depuis si longtemps que ça, lui rappelle la petite voix de la raison au fond de sa tête. Robbie n’a aucune envie de l’écouter. Le temps ? C’est relatif. Il devrait savoir. Il devrait avoir plus confiance en elle. Il n’en faudrait pas beaucoup plus pour qu’elle reparte dans un laïus mais heureusement, il se met à parler et soudain tous ses doutes fondent comme la glace au soleil. Le soulagement se peint sur son visage et s’il levait les yeux pour la regarder il pourrait voir un sourire illuminer ses traits.
- Comment ça, une fille comme moi ? C’est ridicule, Rafael.
De son point de vue, elle n’a rien de plus que n’importe quelle autre fille de sa connaissance. Elle est jolie, intelligente, aura probablement une jolie dot mais rien d’extraordinaire. Rien qui ne mérite d’être vraiment souligné. Et surtout, rien qui inclurait qu’elle puisse valoir plus que Rafa lui-même.
- C’est encore à cause de ses histoires de sang pur, sang mêlé et né-moldu ? , demande à voix basse. Je t’ai déjà dit que ça ne valait rien pour moi.Tu pourrais être un cracmol ou un moldu que ça ne changerait rien. Par Merlin, même si tu étais un loup-garou ça n'aurait rien changé.
Ça ne peut être que ça après tout. En tout cas, ça semble la seule explication raisonnable à Robin. De son côté, Rafael ne répond pas tout de suite. Elle commence à le voir, il semble finalement, tout aussi chamboulé qu’elle, mais d’une autre façon alors elle se tait, lui laisse le temps. Après tout, maintenant, elle a l’impression qu’ils ont le temps du monde. Il ne reste qu’à profiter des petites choses, la sensation de ses lèvres sur sa main, la chaleur de ses doigts, sa présence et juste cet espèce de sentiment de bonheur et de soulagement qu’elle éprouve à l’instant.
- Je ne veux pas te faire de reproches. Je n’ai pas envie de revenir sur le passé. Je pense que je t’ai pardonné dès le moment où je t’ai vu. Je veux juste … elle hésite, pas certaine de comment formuler les choses. Je veux juste comprendre en fait. Je crois que c’était le plus frustrant. Ne pas comprendre pourquoi tu es parti comme ça.
C’est à son tour de se taire, mais contrairement à lui, elle ne baisse pas les yeux. Elle se contente de le fixer avec un sourire heureux et de sa main libre, timidement, elle caresse son visage avant de déposer un baiser chaste sur ses lèvres.
- J’ai vraiment envie de t’embrasser.
Son sourire se fait un peu mutin puis elle ajoute avec une pointe de culpabilité :
- Mais je préférais le faire quand ça sera fini avec Hawthorn.
Elle angoisse un peu en y pensant et pousse un soupir.
- J’espère qu’il ne le prendra pas trop mal, mais j’ai un doute.
C’est un problème de demain. Pour le moment, elle a Rafa avec elle, alors elle en profite pour mettre les choses au clair.
- Après ça, tu voudrais bien recommencer. Comme avant ? Enfin, se corrige-t-elle, pas tout à fait comme avant. Je voudrais bien que l’on évite les cachoteries. Je ne prétendrais plus jamais que tu es juste un ami devant mon père. Je te présenterai même si tu veux, mais de ton côté, sa voix faiblit un peu, je voudrais juste que tu arrêtes de me mentir. Quoique tu ais à me dire, je ne partirais pas. Je te le jure. Je veux juste que tu me dises la vérité.
Parce que même si son parrain a tort, une chose est sûre, Rafa ne lui a pas tout dit et Robin n’aime pas les mensonges.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Dim 21 Aoû - 11:43
Seconde chanceRobin & Rafa
Lorsqu’il se tait, Rafael ne sait s’il doit être soulagé d’avoir réussi à parler, ou gêné de s’être mis à nu - et pourtant, c’est Robin, lui souffle une voix dans sa tête. Ce n’est pas n’importe qui et se dévoiler face à elle, ce n’est pas pareil que se confier à un inconnu. Et puis elle, elle t’a parlé, et elle ne cherche pas pour autant à s’enfoncer dans le sol. Regarde-la sourire, et viens dire que tu regrettes d’avoir réussi à les prononcer, ces quelques mots. Elle ne t’en veut même pas d’être un gros con, et elle dit qu’elle t’a pardonné. Qu’est-ce que tu veux de plus ? Quelque chose, malgré tout, ternit le bonheur de Rafa. Lorsque Robin lui demande si c’est à cause de son statut du sang qu’il se juge indigne d’elle, il a une moue et marmonne un vague “pas seulement”qu’il explicitera plus tard.
Plus tard, toujours plus tard, c’est ta devise, Rafael O’Riordan. Comme si les choses allaient devenir plus faciles par miracle, plus tard, comme si tu allais trouver les mots d’un claquement de doigts, plus tard. Lucide malgré tout, il sait qu’il ne fait que reculer pour mieux sauter, mais remettre à plus tard est devenu une sorte de réflexe, avec Robin. Après tout, n’est-ce pas ce qu’il fait depuis le premier jour ? Il ne la mérite pas, vraiment pas, songe-t-il alors qu’elle dépose un fugace baiser sur ses lèvres. La chaleur remonte immédiatement, et il s’attelle, avec un peu plus de conviction, à expliquer sa réaction à la rencontre avec le père de la jeune femme :
-Ecoute, c’était tout dans ma tête… Je sais que c’était pas ton intention, et mon patron m’a dit que tu le lui avais assuré, mais… Le mépris des sorciers, je sais ce que c’est et j’en ai soupé. Alors quand tu as dit à ton père je n’étais qu’un ami, j’ai cru que ça recommençait, que tu avais honte de moi parce que je suis un sang-de-bourbe. J’en ai tellement entendu que ça m’a fait voir rouge.
À nouveau, il baisse les yeux, comme honteux de cette réaction. Ce n’est pourtant que le réveil de l’adolescent meurtri, et c’est probablement plus triste que coupable. Mais il a fait souffrir Robin, ce gamin-là, alors il ne mérite aucune clémence. Machinalement, Rafa fouille ses poches à la recherche de son paquet de cigarettes, avant de se rappeler qu’il n’en a pas pris, et il se retrouve les bras ballants, à écouter la blonde, et à se sentir de plus en plus mal à mesure qu’elle parle. Recommencer comme avant, il ne demande pas mieux, mais la suite le crucifie. Un bref silence suit les paroles de Robin, avant que Rafa, les yeux toujours baissés, réponde d’une voix étrangement dure :
-Mais c’est trop tard, pas vrai ? La vérité, c’est le premier jour que j’aurais dû te la dire. Parce que moi, dès le premier jour, je savais que c’était pas possible et que c’est pas une vie, ce que j’ai à t’offrir. Mais au lieu de ça, je me suis dit… non, en réalité, je me suis rien dit du tout, j’étais juste bien avec toi et je voulais que ça continue, même si je savais que c’était une impasse. Et maintenant, je suis coincé, parce que je t’aime, mais que je suis un enfoiré et que tu mérites vraiment mieux.
Tout à son ressentiment, il ne se rend même pas compte qu’il a fini par le cracher, son je t’aime, ces fatidiques petits mots. Les lèvres pincées, il réfléchit à la façon de conclure son explication, et il finit par murmurer :
-Tu mérites mieux qu’un voyou, t’es pas d’accord ?
Ce ne sont probablement pas les prétendants qui manquent, et elle se trouvera un gentil garçon, pas un connard comme Avery et pas un menteur comme Rafael lui-même. Elle l’oubliera, elle sera heureuse et c’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter. Il s’apprête à le lui dire, mais un vieux gardien en uniforme s’approche d’eux avec un sourire :
-Vous demande pardon, m’sieur-dame, mais le parc va fermer.
Rafael se lève pour quitter les lieux, et c’est alors seulement qu’il se rend compte qu’elle n’a pas lâché sa main. D’un sourire, il la remercie d’avoir tenu parole et de ne pas s’être enfuie en entendant la vérité - Dieu sait pourtant si elle aurait été en droit de le faire.
Robin Hammond
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Dim 21 Aoû - 23:58
❝ Rafa & Robin❞Seconde chanceQuand elle était plus jeune, il lui a toujours semblé que Rafael O’Riordan avait confiance en lui. Il avait l’aura qu’on ces gens plus âgés et que l’on regarde avec une certaine admiration. A l’adolescence, quatre ans semble un fossé insurmontable alors que, à l’âge adulte, on y prête attention. Peut-être était-ce cette façon qu’il avait de dédaigner un peu les autres, comme si ça seule compagnie lui suffisait. De son côté, dès l’enfance, Robin a eu besoin de plaire. En réalité, elle aimait plaire, être entourée de gens. Aussi, l’assurance qu’il semblait placer en lui-même et la satisfaction qu’il semblait avoir de sa propre compagnie transportait l’adolescente d’admiration. Des années après, Robin se rend compte que finalement, ce n’était que la traduction de la solitude d’un adolescent pas franchement à l’aise dans le monde dans lequel il devait évoluer.
Pour la juriste, les choses sont claires : elle vient d’une famille de sorciers, elle est une sorcière et l’a toujours été. La magie fait partie d’elle-même. C’est aussi indispensable pour elle que respirer et elle ne saurait pas quoi faire si elle lui était retirée. Dans le fond, elle n’a jamais pris la peine de se mettre à la place des enfants qui débarquaient à Poudlard sans jamais avoir entendu parler de leur monde. Placé dans un pensionnat au milieu de l’Ecosse avec de nouvelles coutumes, de nouveaux pouvoirs, déraciné finalement, il n’est pas étonnant que ça puisse être effrayant, voire rebuttant pour certains. Si Robin, elle, n’a jamais vu que la beauté de la magie et de son monde, elle songe qu’elle n’aurait peut-être pas bien vécu sa transition dans le monde moldu si elle avait été obligée de le faire.
Du reste, on ne peut pas nier que la communauté sorcière n’est pas la plus tolérante. C’est un petit monde qui a ses propres règles et qui tient à ce que tous ses membres les respectent. Gare à ceux qui, finalement, prétendent faire partie des deux mondes. Ici, on est un sorcier ou ne l’est pas, mais l’entre deux est loin d’être acceptable. De son côté, Rafa n’est pas le genre d’homme à qui on peut imposer des choses contre son gré. Robin le voit bien, il n’aime pas qu’on lui force la main et nul doute qu’entre l’arrivée forcée à Poudlard et l’attitude d’une certaine catégorie de personne, la transition n’a pas dû se faire sans peine. Sa vision des choses n’est donc pas la même que la sienne et ce qu’elle n’avait pas compris à douze ans, elle le saisit maintenant. Néanmoins, ça ne veut pas dire qu’elle l’accepte. Protestant avec force, la voilà qui le corrige :
- Non, non ! Je refuse que tu parles comme ça. Ça ne veut rien dire sang de bourbe. Tu es aussi sorcier que moi et leur histoire sur la pureté du sang, c’est juste un moyen de s’accrocher à leurs pouvoirs et leurs privilèges qu’ils ont peur de perdre. Je refuse que tu te définisses par rapport aux valeurs d’un groupe de personnes qui ne valent même pas le temps qu’on perd à parler d’eux.
Elle peut accepter beaucoup de choses mais elle n’aime pas le voir se dénigrer comme ça. Etre mise sur un piédestal de la sorte, comme si elle valait vraiment mieux que lui à cause de ses origines, ça la met mal à l’aise et surtout ce n’est pas vrai. Non tout ce qu’elle veut, pour eux, c’est avoir une relation. Une relation saine si possible, comme celle que partagent ses parents. Robin veut pouvoir discuter de tout, être honnête et c’est d’ailleurs le cœur de leur conversation actuelle. Elle veut qu’il soit honnête avec elle, quoiqu’il ait à lui dire parce qu’elle ne supporte plus le mensonge et encore moins d’être laissée dans le flou.
Quelques instants plus tard, le couperet tombe et toutes ses inquiétudes sont confirmées. Tu voulais ta réponse ? Tu l’as eue. Satisfaites maintenant ?, lui souffle une petite voix mesquine au fond de sa tête. Qu’est-ce que tu vas faire ? Le coup est rude à encaisser et pourtant, ce n’est pas comme si elle n’avait pas eu le temps de se préparer. Nobby lui avait dit, mais elle refusait de le croire. Pas tant que Rafael ne le lui avait pas dit lui-même. Or le voilà en train de confirmer ses pires craintes. Elle ressent un grand froid qui s’abat sur elle, son sourire vacille un peu mais, comme promis, elle ne lâche pas sa main pour autant. A court de mot, elle ne sait pas vraiment quoi dire alors elle se contente de souffler :
- Parrain avait raison alors.
Or, pour une fois, ça ne lui fait pas plaisir. Pas du tout. Elle n’a pas le temps d’éllaborer ou même d’essayer de trouver quoi dire qu’ils sont interrompus par le gardien. Gentiment, il leur fait savoir que l’on va fermer le parc. En effet, autour d’eux, la nuit est tombée et on commence à allumer les lumières. Elle se lève en même temps que Rafa, sa main toujours dans la sienne mais elle a l’impression fugace qu’il pourrait de nouveau partir si elle lui en laissait l’occasion alors un peu de but en blanc, elle annonce avec un sourire un peu faible :
- Emmène moi manger. J’ai faim et puis tu me dois bien un dîner.
Une manière comme une autre de le faire rester. De l’obliger à ne pas s’enfuir. Elle sent, sans pouvoir se l’expliquer, que les mots qu’elle va prononcer, la façon dont elle va orienter la discussion risque d’être déterminante pour la suite.
- Je ne sais pas vraiment quoi dire, tu sais. Je n’ai pas voulu le croire quand on me l’a dit. Ca me semblait improbable, mais ça expliquait beaucoup de choses comme ta réaction quand on parlait de ton travail et quand j’ai proposé de te rejoindre après le boulot. Tu avais l’air tellement fâché.
Elle le suit, sans trop savoir où ils vont et continue :
- J’aurais préféré que tu me le dises plus tôt mais je suppose que je comprends pourquoi tu ne l’as pas fait. Ce n’est pas très vendeur, il faut l’admettre. Elle le regarde et rougit, un peu mal à l’aise de ce qu’elle a à dire : Après, tu t’avances un peu peut-être quand tu parles d’une vie à m’offrir. Ce n’est pas comme si on avait prévu de se marier et d’avoir des enfants, non ? Enfin je veux dire … elle déglutit. Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas comme si je te demandais quoique ce soit …
Merlin, elle a l’impression de s’emmêler les pinceaux. Ce serait comique si la situation n’avait pas quelque chose d’aussi dramatique. Curieuse, elle tente de poser sa question avec tact.
- Je me demandais …, elle hésite. Pourquoi cette voie-là ? C’est par goût ou bien … Enfin, je ne sais pas. Je suppose que je me demande comment on choisit de faire ce genre de carrière.
Difficile de poser la question sans avoir l’air d’être insultante. Ou, en tout cas, c’est l’impression qu’elle a. Alors, elle prend des pincettes, tente de faire les choses avec délicatesse. Une épreuve pour elle qui n’a pas l’habitude de le faire.
- Ce n’est pas que je te juge, c’est juste … Je suppose que c’est difficile de le comprendre de mon point de vue.
Après tout, nul besoin de rappeler qu’elle-même est juriste, que son ambition est de faire carrière au département de la justice et que son oncle est justement à sa tête. Distraitement, elle commente avec sa candeur habituelle :
- Comme quoi l’habit ne fait vraiment pas le moine. En voyant Finn, je n’aurais jamais cru …
Elle ne finit pas sa phrase et arrête de marcher d’un seul coup, sa bouche fait un O étonné et elle jure :
- Oh par Helga, je n’en reviens pas. Merlin, Rafa, je crois que j’ai gaffé. Quand mon parrain m’a parlé de ça, il a mentionné le fait que Finn était mort et moi, sans y penser, je lui ai assuré que ce n’était pas le cas et que j’avais pris un café la semaine passée avec lui.
Elle blanchit et demande :
- J’ai fait une bourde pas vrai ?
Oh oui, très certainement et même temps, elle ne se sent pas spécialement coupable. Comment aurait-elle pu le d'avoir ? Pour ça, il arrêta fallu qu'elle sache la vérité et comme ce n'était pas le cas, ils ne peuvent finement s'en prendre qu'à eux-mêmes. Et dans trop savoir comment, c'est la que le franc tombe. Soudainement, sa bourde passe au second plan et tout ce a quoi elle peut penser ce sont ses petits mots dont elle n'a pas tout de suite compris la portée tant le choc de la déclaration qui les a précédé a pris le pas sur le reste.
- Rafa, commence-t-elle d'une voix hésitante, tu m'aimes ? Vraiment ?
Parce que si c'est le cas, le reste a-t-il vraiment de l'importance ?
Rafael O'Riordan
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-Parrain ?répète Rafa, interdit, sans comprendre, tout d’abord, de qui elle veut parler.
Les souvenirs lui reviennent assez vite, cependant ; elle a mentionné son oncle, Nobby Leach, chef de la police magique, et il lui semble qu’elle a précisé qu’elle était aussi sa filleule. En tout cas, ça collerait assez bien que ce soit lui, même si ce n’est pas spécialement rassurant d’être dans le viseur du premier flic sorcier du pays. Callahan avait raison ; ce mec risque d’être une source d’emmerdements bien plus redoutable que n’importe qui d’autre. Se rappelant que Robin déborde d’affection pour son oncle, il reprend, en prenant bien soin de ne rien dire d’offensant sur ce bâton merdeux qu’est le chef de la police magique :
-Tu veux dire Mr Leach ? Il t’a parlé de moi ?
En réalité, il n’est pas certain de vouloir connaître la réponse. Si Leach a abordé le sujet avec sa nièce, ce n’est probablement pas pour rien. Sans avoir jamais parlé au bonhomme, Rafa se l’imagine volontiers rigide, revêche, soupçonneux, un vrai portrait de poulet avec tous les attributs. Mais quoi qu’il ait pu dire, songe tout de même O’Riordan avec une pointe de soulagement, ça n’a pas été suffisant pour que Robin prenne ses jambes à son cou. La voilà même qui parle d’aller dîner, à la grande surprise de Rafa. Il s’attendait plutôt à ce qu’elle prenne congé assez vite, pas forcément définitivement, mais au moins pour aller digérer la révélation au calme. Se remémorant les sages paroles de Santina, selon laquelle il n’y a aucun problème que des lasagnes ne peuvent résoudre, il se décide pour un restaurant italien de Soho, qui leur a longtemps servi de cantine, avec le patron, avant que Santina vienne vivre à Londres. Ils ne sont pas très loin, et ils peuvent continuer de parler en marchant, avant que le cadre plus contraint du restaurant ne les force à plus de discrétion.
Elle le prend plutôt bien, tout de même. Un peu déçue qu’il ne le lui ait pas dit plus tôt, mais il explique avec un sourire d’excuse :
-C’est que… c’est pas vraiment ce qu’on fait de mieux, comme carte de visite. J’en suis conscient. Et puis je savais pas comment te le dire. J’en ai jamais parlé à personne, tu sais, alors…
Les vitrines lui semblent soudain passionnantes, alors que Robin parle de mariage et d’enfants. Mais ils se sont passé le mot, avec le patron, ou quoi ? Le rouge aux joues, Rafa se hâte de confirmer :
-Non, je sais bien qu’on n’a pas de grands plans pour l’avenir, mais quand même. Même sans ça, c’était pas correct de te le cacher. Et puis qui sait, les grands projets, ça peut venir, non ?
Là, tu pousses peut-être ta chance un peu loin, garçon. Même si elle a bien pris la nouvelle, c’est quand même prématuré de parler de vivre ensemble, non ? Et pourtant. Elle est toujours là à te tenir la main, et elle pose des questions, comme si tu lui avais dit que tu étais soldat, chirurgien ou explorateur.
-Comment j’ai choisi cette voie ? Oh, c’est simple, j’ai pas vraiment choisi. C’est le hasard. Quand j’ai rencontré mon patron, à Los Angeles, il travaillait pour son oncle, qui avait tout un business là-bas. Il faisait déjà l’acteur, mais il servait aussi de bras droit à son oncle, il gérait pas mal de ses affaires. Alors forcément, je suis entré dans la maison, en quelque sorte.
Rien de plus, rien de moins. Finn Callahan aurait été fermier que Rafa aurait fini les fesses sur un cheval à rassembler des vaches, mais Finn Callahan était dans le clan Montenza. Avec un sourire doux, Rafa reprend :
-Je ne vois pas comment tu aurais pu te douter…
Mais elle l’interrompt, pour lui raconter qu’elle a commis une bourde en démentant auprès de Leach la mort de Callahan. Rafa hausse les épaules :
-Oh, il aurait fini par le savoir de toute façon, non ? T’en fais pas, il faut bien que ça se sache, même chez les sorciers.
Et puis qui s’en soucie, alors qu’elle lui demande s’il l’aime vraiment, comme ça, de but en blanc ? Soudain pâle, il s’arrête net - devant la vitrine d’une boutique de vaisselle - et répond fermement :
-Oui.
Il lâche sa main pour venir enserrer tendrement son visage, et confesse :
-Je vais pas te mentir, la première fois qu’on s’est vu, et que tu as proposé de prendre un verre, j’ai accepté juste parce que je pensais que ce serait pas mal de coucher avec toi. Mais j’ai vite compris qu’il y avait autre chose. J’ai très vite cessé de te voir comme une fille que j’aurais juste pu mettre dans mon lit et merci au revoir. Je suis vraiment bien avec toi, et oui, je crois que… que je t’aime.
Il faut deviner les derniers mots plus que les entendre vraiment, mais il est assez près d’elle pour qu’elle puisse saisir le murmure. L’instant d’après, il est plus près encore, et il pose un baiser sur ses lèvres, comme aux beaux jours - avant de s’excuser :
-Pardon. Je sais que tu tiens à faire les choses dans l’ordre, mais...
Robin Hammond
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QUI SUIS-JE? Baguette: Camp: Neutre Avatar: Florence Pugh
❝ Rafa & Robin❞Seconde chanceBien entendu, parrain, ça ne doit pas dire grand-chose pour Rafael. Il lui semble avoir mentionné Nobby, mais peut-être n’a-t-elle pas réellement précisé leur lien de parenté. Néanmoins, elle se sent obligée de réexpliquer, se rendant compte que le métier de O’Riordan, celui de son oncle et le sien ne sont pas vraiment une configuration idéale. C’est avec une voix un peu tendue qu’elle lui répond :
- Lui-même. Je t’en avais vaguement parlé, je pense. C’est le mari de la sœur de mon père. Il est Chef de la Police Magique au Ministère de la Magie …
Elle se taît un moment puis ajoute :
- Je ne sais pas trop comment il a su qu’on se fréquentait enfin en tout cas qu’on s’était fréquenté. Je n’en ai pas parlé à ma sœur et papa ne t’a vu qu’une fois, mais il le savait et disons que selon lui tu n’étais pas dans le top dix des gendres potentiels …
C’est une façon délicate de dire les choses. Le récit de Nobby est en réalité beaucoup plus noir que ça mais Robin a du mal à l’associer à Rafa. En réalité, alors qu’ils marchent désormais ensemble, main dans la main, et alors même que Rafa lui a confirmé lui-même, Robin n’arrive toujours pas à le croire. Agression, organisation mafieuse et tout ce qui va avec … Non, réellement, elle n’y arrive pas. Ca ne peut pas être Rafael. Pas cet homme qui se tient à côté d’elle et avec qui elle s’apprête à aller manger au restaurant. Ca serait tellement plus confortable de se tromper, elle n’aurait pas à remettre en question ses notions de bien et de mal. Pourtant, il ne la détrompe pas. Tout l’inverse et puisqu’elle voulait la vérité, la voilà obligée d’essayer de comprendre et de rationaliser.
Elle le suit dans Soho et preuve qu’elle est préoccupée, les théâtres, les bars, la partie asiatique et tout ce qui fait le sel du quartier lui passe sous le nez. Preuve qu’elle est préoccupée, les vitrines colorées, les objets étranges, tout lui passe sous le nez alors que, en temps normal, elle aurait arrêté Rafa tous les dix pas pour s’émerveiller ou qu’il lui fournisse des explications. Il faut dire qu’elle a d’autres choses en tête et ça se manifeste par un tas de questions embarrassées et des réflexions qui le sont encore plus.
Ils font un jolie duo, Rafa et elle, à rougir à tour de rôle à chaque remarque qui pourrait indiquer que, à un moment, leur relation pourrait prendre un tour plus sérieux. Pour des gens qui avaient soigneusement évité d’en parler jusqu’à maintenant (n’était-ce pas un peu prématuré ?), ils rattrapent le temps perdu à grande vitesse. Avec tout ça, il n’en faut pas plus pour que Robin ait une vision un peu tronquée d’elle et Rafa vivant ensemble avec des enfants. Ca lui semble improbable et elle n’en rougit que plus furieusement. Ça ne l’empêche pas, les yeux qui regardent partout sauf Rafa lui-même de répliquer l’air de rien : Vraiment, tu voudrais ?, quand il lui dit que les grands projets, ça peut venir.
Il faut dire que c’est étonnant. Ce genre de réflexion, ça ne ressemble pas à O’Riordan. Néanmoins, la juriste se fait la réflexion qu’elle ne sait finalement peut-être pas ce qui lui ressemble ou non. Après tout, s’il est embarrassé de lui expliquer son choix de carrière, il semble aussi soulagé de pouvoir en parler librement. Finalement, Nobby n’avait pas vraiment tort. Ce n’est pas réellement par choix qu’il est tombé la dedans. En un sens, ça rassure la jeune femme. Ca veut dire qu’il ne l’aurait probablement pas choisi de lui-même. Tu te voiles la face, lui murmure une petite voix en voyant son soulagement. Il est resté, c’est le bras droit. S’il n’en avait pas le goût, il ne serait plus là. Elle préfère l’ignorer et de toute façon penser à Finn lui rappelle qu’elle a gaffé. Effarée, elle l’annonce à Rafa qui ne semble pas plus perturbé que ça par la nouvelle.
- Je ne sais pas … Pourquoi est-ce qu’il se faisait passer pour mort déjà ?
Ça la dépasse et elle est un peu perdue. Qui peut bien avoir la nécessité de se faire passer pour mort ? Et surtout à quelle fin ? Elle en aurait des questions à poser, mais tout ça passe à la trappe quand elle s’aperçoit qu’elle a loupé une information essentielle. En réalité, elle se demande comment elle a fait et si elle ne l’a pas rêvé. C’est donc mal assurée et pleine d’espoir qu’elle finit par lui demander confirmation. Celle-ci ne tarde pas à tomber et le monde se met à tourner autour d’elle. Sans savoir pourquoi, les larmes lui montent aux yeux, son ventre danse la rumba, l’atmosphère devient électrique et son monde est chamboullé. Comment la situation peut-elle être aussi dramatique et aussi heureuse ? Elle n’en a aucune idée mais tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle ne s’est pas sentie aussi bien depuis des mois.
- Tu as dû être bien déçu si c’est ce que tu attendais de moi, commente-t-elle à voix basse, moitié sérieuse, moitié rieuse.
Elle est trop heureuse pour s’indigner de quoique ce soit en cet instant, elle passe ses bras autour de son cou et se laisse embrasser avec plaisir.
- Je ne veux juste pas que tu penses que tu es un second choix. Je ne veux pas que tu penses que je profite de toi alors que j’ai encore quelqu’un d’autre sur le côté.
Et du reste, elle se sent déjà assez coupable vis à vis de Thorn comme ça. Demain, elle ne sait vraiment pas comment elle va lui annoncer les choses. Alors, tant qu’à faire, elle voudrait bien ne pas devoir lui dire qu’elle l’a trompé dans la foulée, même si, si on est honnête, c’est exactement ce qu’elle est en train de faire.
De nouveau main dans la main, ils parcourent ensemble le reste du chemin et ne tarde pas à arriver au petit restaurant italien dans lequel Rafa voulait l’emmener. Une fois débarrassée de son manteau, saluée par le patron et installée à une des meilleures tables, Robin regarde distraitement le menu, sa seconde main posée sur celle de Rafa qu’elle carrasse distraitement. Le nom des plats lui est inconnu et, en temps normal, d’un naturel gourmand, elle demanderait conseil et n’hésiterait pas à s’arranger avec Rafael pour pouvoir piquer dans son plat, mais désormais autre chose la préoccupe.
- Ca va te sembler stupide mais qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On vit des vies diamétralement opposées, je le sais bien mais … je veux vraiment que ça marche. Le souci, tu vois, c’est que j’ai demandé à mon oncle de voir s’il pense que je peux postuler au Ministère. Elle s’éclaircit la voix et ajoute, à la Justice Magique, je pensais commencer dans le service des sorts abusifs …
Elle s’interrompt alors qu’on leur apporte une carafe d’eau et elle sert deux verres en attendant qu’on prenne leur commande puis elle continue, à voix basse, pas très sûre d’elle.
- Quand il parlait de Finn, il m’a raconté des choses un peu effrayantes sur ses occupations. Elle passe une main nerveuse dans ses cheveux et continue : Je ne sais pas à quel point tu en fais partie ou non et je suis vraiment désolée mais je dois quand même te poser la question. Comme d’habitude, plus elle est mal à l’aise, plus elle parle. Tu ne me ferais jamais de mal, pas vrai ?
C’est stupide. N’importe quel homme violent assurera toujours à une femme qu’il ne lui fera jamais de mal. Pourtant, avec Rafa, c’est différent. Il a peut-être des défauts mais elle sait que s’il lui dit que non, c’est qu’il ne le fera pas.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Mar 23 Aoû - 21:57
Seconde chanceRobin & Rafa
Vraiment, tu voudrais ?
La question de Robin ne trouve aucun écho, comme si Rafael ne l’avait tout bonnement pas entendue, mais ce n’est pas le cas. Au contraire, c’est comme si la blonde l’avait criée tant il se sent soudain submergé de pensées. Oui, s’il faut être honnête, il voudrait pouvoir faire des projets avec elle - pas forcément parler mariage ou enfants (quelle horreur) mais peut-être essayer de continuer à faire un bout de route ensemble, lui montrer un peu plus le monde moldu, et redécouvrir avec elle le côté sorcier… Oui, ce serait chouette, lui souffle une petite voix un peu trop enthousiaste.
Chouette ? La voix de la raison, cette rabat-joie, ne l’entend pas de cette oreille. Quels projets veux-tu faire, toi, avec une sorcière, une juriste, une Anglaise ? Tout vous oppose. Tu l’aimes, la belle affaire ! Si tu l’aimes, le meilleur service que tu puisses lui rendre, c’est de disparaître du paysage. Elle ne mérite pas de souffrir à cause de toi, et elle souffrira forcément, tu le sais. Un jour, tu te feras connement dégommer au coin d’une rue, ou alors tu finiras en taule, et qu’est-ce qu’elle deviendra, elle ? Si tu l’aimes, épargne-lui ça. Il serait sans doute passablement contrarié de savoir que c’est exactement ce que pense Nobby Leach, le fameux parrain flic. Il faut bien qu’ils soient d’accord sur quelque chose, après tout, et quel meilleur terrain d’entente que la nécessité de protéger Robin ?
Le débat intérieur durerait des heures, si la blonde n’avait pas l’heureuse idée de reprendre la parole. Pourquoi Finn se faisait passer pour mort ? Rafa lui lance un regard perplexe ; entre eux, c’était évident, mais comment l’expliquer à une personne extérieure ?
-Oh, c’était une sale histoire. Comme toutes les histoires de trahison. Il a failli être assassiné, en fait, il s’en est sorti par miracle, mais ça nous a donné l’idée de laisser croire au salaud qui l’avait poignardé qu’il avait réussi son coup, pour le pousser à la faute, tu vois… ça nous donnait un coup d’avance, en quelque sorte.
En bon joueur d’échecs, Rafa avait longuement planifié le scénario, en étudiant les probables réactions de Montenza. Inutile de détailler trop, de mentionner que le salopard en question était le propre cousin de Finn, et comment ça s’est terminé… L’idée essentielle est que la mise en scène n’avait pas qu’un but esthétique, même si Callahan a manifestement adoré son rôle de revenant.
De toute façon, ils ne tardent pas à changer de sujet, et Rafa oublie totalement le patron alors que Robin accepte et même rend son baiser. Elle m’aime, c’est donc vrai, se répète-t-il émerveillé. Ça l’épate toujours un peu, qu’on puisse l’aimer. D’autres ont fait semblant, parce que ça se fait, mais avec Robin, c’est différent et il le sait. Elle ne fait pas semblant, elle. On ne mange pas de ce pain-là, à Poufsouffle.
-Tu penses bien que c’est encore ce que j’attends de toi, ne peut-il s’empêcher de plaisanter à son oreille, juste pour le plaisir de la voir rougir.
L’instant d’après, il plante un baiser rapide sur le bout de son nez, comme pour lui faire comprendre qu’il n’a pas du tout la crainte d’être un second choix - ou plus du tout - et ils reprennent leur marche, lentement. Sans s’en rendre compte, il la tient désormais par la taille, tout contre lui. Un sourire rêveur aux lèvres, il lance, un peu en-dehors de tout contexte :
-Au fait, Robin, tu as remarqué ? Tu m’appelles Rafa, maintenant.
Ça n’a l’air de rien, mais c’est révélateur, estime-t-il. C’est ainsi qu’on l’appelle chez les moldus, dans le clan, c’est le diminutif choisi par le patron. Peut-être que ça veut dire qu’elle l’accepte pour ce qu’il est, espère une partie de lui. Elle semble d’ailleurs le confirmer, une fois qu’ils sont installés au restaurant, en lui demandant de but en blanc ce qu’ils font à présent. Le serveur parti, Rafael fronce les sourcils :
-Attends un peu. Je veux être sûr de bien comprendre. Tu sais qui je suis et tu veux quand même…
C’est inattendu, presque irréel. Il secoue la tête et reprend :
-Ecoute, moi, je ne veux pas te prendre en traître. Je ne laisserai pas tomber mon patron. Oh, il comprendrait sans doute que je veuille me ranger, mais moi, je ne pourrais plus me regarder dans la glace. Je lui ai promis de me tenir à ses côtés, je ne peux pas revenir sur ma parole.
Elle comprendra. Elle est, comme lui, et peut-être même plus que lui, une Poufsouffle, avec la droiture que cela suppose.
-A toi de décider si tu penses que c’est incompatible ou pas.
On leur apporte la bouteille de vin commandée par Rafael pour accompagner les lasagnes, et il sert deux verres pour trinquer - mais il suspend son geste lorsqu’elle pose son ultime question.
-Mais Robin,répond-il enfin lentement en reposant son verre sans avoir bu. Comment tu peux penser ça ? Je t’en ai déjà fait, du mal, sans le vouloir, et je peux t’assurer que j’ai détesté ça. Je m’en suis salement voulu. Pour rien au monde je ne recommencerais, et surtout pas volontairement. Je suis peut-être loin d’être le gendre idéal, mais je ne suis pas un salaud, conclut-il en esquissant un sourire timide.
Robin Hammond
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Mer 24 Aoû - 12:18
❝ Rafa & Robin❞Seconde chanceSe faire assassiner ? Tout un programme ! Robin a beau désormais savoir que Rafa fait bien partie d’une bande criminelle, elle n’arrive pas à l’intégrer. C’est comme si on lui parlait dans une langue étrangère et qu’elle ne pouvait pas convertir les mots. Pourtant, quand il lui parle de meurtre avec un détachement à faire pâlir d’envie, son cœur se serre et elle sent un poids peser sur son estomac. Comment ne pas être chamboulée ? Ce ne sont pas des choses qui arrivent dans la vie de tous les jours. Pas dans la sienne en tout cas. Évidemment, le monde sorcier n’est pas exempt de violence ; il y a des crimes qui s’y passent tous les jours sans quoi la présence de son oncle à la tête de la Police Magique n’aurait pas de sens. Il n’empêche qu’ils ne concernent pas Robin. Quant aux morts, elles existent, parfois même lors de duels qui n’avaient rien de mortel mais ce n’est pas pareil, songe-t-elle. Ici, l’idée que si on peut tenter d’assassiner Finn, on peut également tenter de faire du mal à Rafa, lui retourne l’estomac. C’est un grand garçon pourtant, tout à fait capable de se débrouiller, il n’empêche que ça donne à réfléchir.
A ça, elle ne sait pas trop bien quoi répondre. Tu voulais savoir ? Ta curiosité a été servie. Voilà, qu’est-ce que tu fais de ça maintenant ? Aucune réponse ne lui vient à l’esprit si bien qu’elle est particulièrement heureuse quand la conversation prend un tour plus léger et qu’ils se retrouvent à badiner comme le jeune couple qu’ils sont. A présent, il est évident pour n’importe qui qui prendraient la peine de les regarder qu’ils sont follement amoureux et si, officiellement, rien n’est encore fait, ça ne saurait tarder. Il n’y a qu’à écouter la teneur de leur discussion, regarder le visage de Robin qui rougit de phrase en phrase pour s’en persuader. Il faut dire que si le visage de la jeune femme se pare d’une charmante teinte cramoisie, c’est à la fois à cause de la gêne et de l’anticipation. Moins naïve et certainement moins innocente qu’il y a quelques semaines, elle sait que c’est l’ordre naturel des choses dans une relation. Pourtant, jamais ils n’en ont parlé aussi frontalement et jamais les choses ne lui ont semblé aussi concrètes. Ça provoque chez elle un sentiment d’anticipation, d’excitation mais également un peu d’angoisse.
Merlin soit loué, les choses n’en sont pas encore là et ils ne feront que badiner et se nourrir ce soir. C’est plus facile pour elle, qui a encore du mal à assimiler tout ce qui s’est passé aujourd’hui. Dans le fond, ce moment, elle l’a tellement espéré sans se l’avouer qu’elle a encore du mal à réaliser. Evidemment, les choses sont un peu différente puisqu’il y a des éléments auxquels elle ne s’attendait et qui ne tarderont pas à poser des problèmes mais pour le moment, la jeune femme est sur un petit nuage.
- Oh vraiment, s’étonne-t-elle quand il lui fait remarquer qu’elle a commencé à utiliser son diminutif. Je crois que c’est parce que j’ai entendu Finn t’appeler comme ça toute la journée. Tu préfères ça ou Rafael ? Avec un sourire amusé, elle demande : A propos, c’est vrai qu’il s’appelle Finnegan ? C’est mon parrain qui l’appelle comme ça. Finn, c’est définitivement mieux.
A table, la conversation prend un tour plus sérieux. Robin a beau avoir parfois la tête dans les nuages, elle voudrait faire preuve de pragmatisme ce soir. Des certitudes, voilà ce qu’elle souhaiterait. Un peu plus de clarté en tout cas. Ils s’aiment et elle ressent un soulagement et un bonheur difficile à décrire rien qu’à cette idée, mais ça ne veut pas dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Bien au contraire. De son côté, Rafa semble tomber un peu des nues si bien que Robin ne peut pas s’empêcher d’être un peu perplexe :
- A quoi tu t’attendais ?
Une question qu’elle semble ne pas cesser de pouvoir lui poser aujourd’hui.
- Qu’on partage un dîner et puis que l’on parte chacun de notre côté, sachant qu’on s’aime, mais en se voilant la face et en décidant de se voir au petit bonheur la chance sans jamais prendre la peine de vraiment en parler ? Non, ce n’est pas pour moi. Enfin, je trouve ça ridicule de faire semblant.
D’un autre côté, la réponse de son compagnon ne l’aide pas vraiment. Elle comprend la loyauté, vraiment, c’est un concept très Poufsouffle après tout, il n’empêche que ça ne l’arrange pas vraiment. Impossible de le lui reprocher pourtant, après tout, elle a demandé une réponse mais on n’a jamais dit que celle-ci devait plaire pour autant.
- Ce n’est pas très juste. Tu fais peser le poids de la décision uniquement sur moi. Ça devrait se décider à deux pourtant. Je ne vais pas te mentir et te dire que je suis enchantée par ce que mon oncle m’a appris. Honnêtement, c’est difficile quand j’y pense parce que ce n’est pas vraiment compatible avec mes valeurs. Je n’ai pas l’impression en tout cas, mais ça doit être pareil pour toi, non ? La Justice Magique, tu n’as pas dû être enchanté. J’imagine que si vous opériez du côté sorcier, vous seriez typiquement le genre de personne qui serait dans le collimateur d’un juge ou d’un avocat, non ? Ça ne te pose pas de problème toi ?
Elle pousse un sourire accompagné d’un petit sourire triste, pourtant, elle ne lâche pas pour autant la main dont elle s’est encore une fois saisie.
- La seule chance qu’on a je dirais, c’est qu’on ne travaille pas du même côté de la barrière.
Un peu comme si elle n’était pas vraiment obligée d’en savoir trop. Un moyen comme un autre de se voiler la face, Robin en est consciente. Ce n’est pas très confortable, mais elle a défaut d’une meilleure solution pour le moment. Les plats et le vin arrivent, coupant la conversation et distrayant momentanément la jeune femme. Elle a toujours adoré mangé, c’est une bonne fourchette qui prend plaisir dans la chose simple comme découvrir de nouvelles recettes. Or, la cuisine moldue comporte tant d'inconnues pour elle que c’est un plaisir permanent. En attendant, pour qu’elle puisse manger l’esprit tranquille, il y a des questions qu’elle se doit de poser et ce même si elles sont gênantes.
- Je ne sais pas. Je crois que j’ai besoin de te l'entendre dire tout haut. Je ne veux pas me baser sur ce que je pense savoir. C’est ouvrir la porte à des quiproquos et je n’ai pas envie d’avoir une mauvaise surprise plus tard. Je crois que, au fond de moi, je le sais mais j’ai besoin de le savoir. Il y a une différence entre être en dehors de la loi et être le genre de personne qui fait intentionnellement du mal et qui est cruel sans raison. On a pas besoin d’être un criminel pour ça, c’est simplement que trouver ce type de profil est plus fréquent dans le monde criminel qu’autre part. Je ne dis pas que c’est là qu’ils sont exclusivement mais …
Elle lui offre un pauvre sourire embarrassé :
- Je m’emmêle les pinceaux mais tu comprends où je veux en venir. Je crois que ce qui est important pour moi c’est que tu sois le genre de personne qui peut encore aider son prochain, faire ce qui est juste, qui n’aime pas la cruauté gratuite même si tu opères en dehors de la loi. Je détesterai penser que tu puisses t’approcher de près ou de loin des imbéciles qu’on pouvait trouver à Serpentard quand on était à Poudlard ou que tu prennes plaisir à fréquenter ce genre de personne. C’est parce que je crois sincèrement que tu n’es pas comme ça que je suis là. Ca et le fait que je suis folle de toi, mais ce n’est un secret pour personne je crois, conclut-elle en rougissant. Désireuse d’alléger un peu l’atmosphère, elle regarde son plat avec envie de souffle : Ca ne te dérange pas si je récupère ma main pour manger ? Ça a l’air délicieux et ça serait bête que tu ais commandé pour rien.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Mer 24 Aoû - 22:16
Seconde chanceRobin & Rafa
-Je ne sais pas trop,marmonne Rafa, en contemplant son verre de vin.Je me disais que tu allais peut-être vouloir prendre un peu de temps pour repenser à tout ça...
Il est vrai que Robin ne fait pas vraiment l’effet d’une jeune femme écervelée, se lançant dans n’importe quelle aventure sans réfléchir. C’est d’autant plus étonnant de la voir aussi affirmative, alors qu’elle vient juste d’apprendre la nature des activités professionnelles de Rafa. Ne va-t-elle pas un peu vite en besogne ? Peu coutumier des scrupules, O’Riordan se demande s’il ne devrait pas imposer ce délai de réflexion. Passé l’enthousiasme de la soirée, des retrouvailles, elle se rendra peut-être compte… Les lèvres pincées, il lève son verre dans un toast silencieux, avant de la contredire gentiment :
-Alors non, je ne fais rien peser sur toi. J’ai mon opinion, mais je ne veux pas t’influencer. Réfléchis, donne-moi ta position et je te donnerai la mienne. De toute façon…
Une gorgée de vin, le temps de réfléchir à ce qu’il va dire.
-Je crois que le problème se pose surtout pour toi. C’est toi qui parles de valeurs et de ce genre de choses. Pour moi, s’il doit y avoir un obstacle, disons que ce sera plus un contretemps d’organisation, pas un débat moral.
Parce que sa morale n’est pas celle de monsieur Tout le monde, et qu’il sait s’accommoder des circonstances du moment que cela n’empêche pas la terre, et les affaires, de tourner. Il y a finalement assez peu de principes sur lesquels il est intransigeant, contrairement à Robin qui semble animée d’un sens moral à toute épreuve.
Le serveur vient déposer devant eux de généreuses assiettes de lasagnes, mais aucun des deux ne prend ses couverts pour commencer à manger. La conversation est sérieuse et mérite de se poursuivre. La mine grave, Rafa tente d’expliquer, en oubliant au passage de faire attention à son langage :
-Je ne sais pas ce que ton oncle a pu te raconter à mon sujet, mais je ne voudrais pas que tu t’imagines qu’on est des brutes assoiffées de sang, le patron et moi. On se lève pas tous les matins en se demandant qui on va bien pouvoir descendre. Nous, tout ce qu’on veut, c’est faire tourner les affaires, et j’aime autant te dire que pour ça, y a rien de mieux que le calme et la discrétion. C’est pas en mettant Londres à feu et à sang qu’on va faire le moindre bénéfice.
Évidemment, de temps en temps, il faut montrer un peu les dents, remettre en place certains emmerdeurs, mais Rafa est convaincu que ce n’est pas forcément plus brillant dans le monde des affaires légales. Les grands patrons, les businessmen aussi ont des concurrents à éliminer, et même s’ils ne le font pas à coups de Beretta, ce sont des requins aussi redoutables que n’importe quel gangster. Mais comme ils vendent de l’huile, de l’or ou des vélos, et pas de l’alcool de contrebande ou de la drogue, ils sont respectables. C’est injuste, finalement. Rafa est un partisan convaincu de l’opinion d’Al Capone, selon laquelle les gangsters ne font que répondre à la demande, comme n’importe quel autre capitaliste. Ce n’est pas le moment d’expliquer ça à Robin, cependant. Elle a besoin d’être rassurée sur lui, d’entendre qu’il n’est pas un fou furieux, alors il sourit :
-Ecoute, je vais pas te mentir. Je suis loin d’être un saint, mais franchement, je pense que je suis loin de ces gens-là. J’ai eu plus que mon quota, avec eux, et ça m’a suffi pour ne pas vouloir leur ressembler.
Un jour, peut-être, il lui parlera des insultes, des maléfices, et puis du lac dont le souvenir est encore vif. Sans être un grand pratiquant de l’empathie ou de la charité chrétienne, il a au moins toujours veillé à ne jamais s’en prendre gratuitement à quiconque. Lorsqu’il cogne, lorsqu’il sanctionne, c’est qu’on l’a cherché. Humilier pour le plaisir, très peu pour lui. On est loin de ce que Robin doit appeler “aider son prochain”, mais ne pas mettre son prochain plus bas que terre, c’est déjà pas mal, non ? De toute façon, il ne peut développer, puisque Robin lâche une petite phrase qui le prive momentanément de la parole. D’un geste très mécanique, il libère la main de la blonde, puis il reste immobile un instant, sa main à lui toujours au même endroit, avant de croasser :
-Eh, faut pas me sortir des trucs comme ça, hein, sinon je vais finir par faire une attaque, moi…
Retrouvant ses facultés, il fait mine de se masser le cœur, en songeant qu’il aimerait bien, lui aussi, pouvoir balancer des bombes comme ça sans la moindre gêne. Mais en réponse à cette déclaration, tout ce qu’il trouve à dire est un bête“bon appétit” à peine murmuré, qui ne peut évidemment pas rivaliser avec les mots de Robin.
Robin Hammond
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Ven 26 Aoû - 15:42
❝ Rafa & Robin❞Seconde chanceMaintenant qu’ils sont assis, Robin s’en rend compte, elle est un peu fébrile. Il faut dire que son début de soirée a été riche en émotion. Entre ses déclarations et celles de Rafael, elle ne sait plus trop où donner de la tête. Rationnelle ? Non, pas pour le moment. Il y a trop d’informations à traiter. Certaines qui lui donnent l’impression qu’elle pourrait voler, d’autres, plus inquiétantes, rejoignent ce que son parrain lui avait annoncé. D’ailleurs, même Rafa semble surpris de la certitude avec laquelle elle lui affirme qu’elle veut tout de même une relation. Un peu comme s’il s’attendait, lorsqu’elle aura pris le temps de se poser et d’y penser, à ce qu’elle change d’avis.
Ça lui a traversé l’esprit, elle ne peut pas le nier. Peu importe à quel point elle refusait de croire son oncle, Robin n’est pas idiote et il a bien fallu envisager la possibilité que tout ça soit vrai. Maintenant qu’elle en a la confirmation, que faire ? La logique voudrait qu’ils se séparent bons amis. On ne fréquente pas les malfrats. C’est un principe de base avec lequel elle a été éduquée et qu’elle a suivi scrupuleusement, marchant dans les traces de son oncle en choisissant de travailler à la Justice Magique.
Tout est-il blanc ou noir pour autant ? Non, ça serait trop simple. Rafa n’a rien d’un monstre, elle en est certaine. Robin a beau lui demander confirmation de façon claire, parce qu’elle ne veut rien laisser au hasard, elle n’a en réalité aucun doute sur la réponse. De son côté, les scrupules ne semblent pas présents. Etrange alors qu’elle s’était figurée que son éventuelle présence à la Justice Magique et le métier de son oncle rendrait les choses difficiles pour lui.
- Un contretemps d’organisation, demande-t-elle avec un certain étonnement dans la voix. Qu’est-ce que tu entends par là ?
Perplexe, elle ne voit pas réellement de quoi il veut parler. Le seul souci d’organisation qu’elle voit vient plutôt de leurs lieux de résidence respectifs. Rafael déteste le monde sorcier et Robin ne fréquente pas réellement le monde moldu. Sa vie est du côté sorcier et il semble qu’il y aura des concessions à faire s’ils veulent avoir quelque chose qui marche. Néanmoins, elle soupçonne qu’il ne parle pas vraiment de ça.
Du reste, il prend le soin de rationaliser et expliquer ce qu’il fait dans des termes qui permettent à Robin, si pas d’être en accord avec elle, de trouver un peu de marge de manœuvre pour voir comment accepter la profession si particulière de l’homme qu’elle aime. La jeune femme lui lance un regard d’excuse avant d’expliquer :
- Je ne t’ai jamais imaginé comme une brute, tu sais. C’est juste que je préfère poser les questions gênantes d’emblée. Je n’ai pas envie qu’il y ait un malentendu.
Elle se tait un moment, ses doigts jouant distraitement avec ceux de Rafa. Elle prend une gorgée de vin puis continue :
- Je suppose que ça suffit. Je ne vais pas te mentir et prétendre que je suis parfaitement à l’aise. On m’a élevée avec l’idée que ton choix de carrière ne faisait pas vraiment partie de ceux qu’on conseillait et qu’on ne fréquentait pas les gens qui l’empruntaient. Je ne serais pas honnête si je t’assurais que je n’ai pas de doute et que je suis parfaitement sûre de moi. Cela dit, je reste persuadée que tu es quelqu’un de bien ou alors tu es juste meilleur quand tu es avec moi, s’amuse-t-elle. Quoiqu’il en soit, je ne pense pas que même si j’y réfléchissais une semaine je laisserai passer la chance que ça marche entre nous deux.
On pourrait s’étonner de la facilité qu’elle a à expliquer et étaler ses émotions. Une façon de fonctionner qui n’est pas courante chez ses contemporaines. Il faut dire que Robin a été élevée dans une famille où exprimer de l’affection n’est pas un tabou. Etant la petite dernière, on a toujours eu avec elle des gestes plus tendres qu’avec les aînés et elle a donc développé une certaine facilité à montrer son affection. Probablement un peu trop, Rafa, lui semble ne plus savoir où se mettre et Robin, tout en récupérant sa main, en rit volontiers.
- Habitue-toi. J’ai tendance à dire les choses, sinon, comment veux-tu savoir ce que je pense ? A moins que tu n’aies une affinité avec la divination mais vu ton amour de la magie, je dirais non.
Heureusement, le restaurant est bruyant, en tout cas assez pour que leur conversation reste intime. Personne ne songe à écouter les deux amoureux qui se font les yeux doux par-dessus leur plat de lasagne. Un plat que la jeune femme se décide enfin à attaquer. La discussion a beau être sérieuse, il ne sert à rien de se laisser mourir de faim. Sans compter que toutes ces émotions ont aiguisé son apétit. Elle coupe un bout et le met en bouche. Ses yeux papillonnent de plaisir et après avoir avalé la première bouchée, elle se tourne vers Rafael, pleine d’enthousiasme.
- C’est tellement bon ! Excellent choix !
Une autre gorgée de vin et quelques bouchées plus tard, elle reprend la discussion là où ils l’avaient laissée :
- Et donc, maintenant tu peux me dire ce que toi tu en penses, non ?
Sans y penser, elle le coupe avant même qu’il ne puisse parler, une pensée lui traversant l’esprit :
- Est-ce que toi aussi tu pourrais être gravement blessé ? Je veux dire, ça doit être relativement dangereux si ton patron a dû se faire passer pour mort.
Il n’y a plus de sourire sur son visage, ni d’amusement dans sa voix. Sur le moment, ça ne l’a pas frappée ; ce n’est pas tous les jours que l’on vous annonce que des gens se font passer pour mort, mais maintenant qu’elle y pense, elle trouve cette donnée particulièrement inquiétante. L’idée que Rafa puisse être blessé lui semble insupportable.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Mer 31 Aoû - 21:05
Seconde chanceRobin & Rafa
-Oh, je…
Rafael s’arrête net en se rendant compte qu’il a plus de mal que prévu à formuler clairement les choses. Un contretemps d’organisation. Ça lui semblait évident lorsqu’il l’a dit, mais maintenant que Robin demande des précisions, ça l’est beaucoup moins. Ennuyé, il se frotte les yeux à la recherche d’une meilleure formulation, et de quelque chose d’assez diplomatique. Car ce qu’il veut dire, essentiellement, c’est que lui n’a aucun conflit de valeurs, contrairement à la jeune femme, prise entre deux feux. Évidemment, une petite amie qui travaille à la Justice Magique, ce n’est pas l’idéal (a fortiori avec un oncle chef de la police) mais rien qui touche aux principes les plus fondamentaux qui guident la vie de Rafa - parce qu’il faut être honnête : ces principes-là ne l’encombrent guère. Non qu’il n’ait aucune boussole morale ; respecter sa parole, être loyal, aller jusqu’au bout de ses engagements quoi qu’il lui en coûte sont des maximes sacrées pour lui. Mais il ne reconnaît que les règles qu’il s’est lui-même fixées, et demeurer dans le cadre de la loi n’en fait pas partie. On est des pirates, comme dit le patron. Des hommes libres. La loi, c’est pour les gens normaux. Eux ont leur code d’honneur et préfèrent être des parias que de suivre une route qu’ils n’auraient pas tracée. Bien entendu, leur route à eux sera probablement plus courte, plus cahoteuse que celle des autres, mais ce sera la leur. Comment faire comprendre cela à Robin ? Ils sont totalement opposés, sur ce plan. Elle parle du respect de la loi comme de quelque chose de sacro-saint. Pis encore, elle espère entrer au Ministère pour contribuer elle-même à l’application de la loi. Tu ne voleras point. Tu ne convoiteras point le bien de ton prochain. Et mon cul, ouais. Un peu tendu, Rafa se force à essayer de préciser sa pensée :
-Je voulais juste dire que pour moi… euh… c’est pas un problème moral. C’est pas l’idéal, je vais pas te mentir, mais je me dis qu’avec de la prudence et un peu de jugeote… écoute, mon patron n’a jamais opéré côté sorcier et je pense qu’il n’a aucune intention de s’y mettre, et moi non plus. Il n’y a aucune raison pour qu’on soit amené à se retrouver face à face. C’est ça que je voulais dire, mais je suis pas très doué pour parler.
Ça dépend pour parler de quoi, se récriraient certains esprits chagrins. Lorsqu’il s’agit de monter un turbin, les mots viennent beaucoup plus facilement - et que dire des mille petites occasions quotidiennes de charrier son prochain ! Là, il n’a aucun mal à faire des phrases claires et percutantes, le Rafa. Question de contexte, sans doute. Baissant les yeux sur ses lasagnes - de magnifiques lasagnes, qui méritent assurément qu’on les contemple de la sorte - il reprend :
-Moi non plus, j’ai pas envie de laisser passer ma chance avec toi. Même si c’est compliqué. Mais si c’était simple, on n’aurait aucun mérite, pas vrai ? Il a un sourire un peu triste pour lancer cette phrase en forme de plaisanterie, et puis il poursuit :Je sais que tes parents, et ton oncle, ont dû te dire que tu devais faire attention aux mauvais garçons, et que tu devais te trouver un bon gars, honnête et travailleur et tout le saint-frusquin. Je sais que je suis pas du tout le gendre idéal. Je ne suis pas sûr d'être un mec bien ou d’être meilleur en ta compagnie, mais je peux essayer. C’est tout ce que je peux te promettre. Ça, et de jamais te faire de mal. C’est pas beaucoup mais c’est tout ce que je suis sûr de tenir.
Et ils ont en commun de ne jamais trahir une promesse, quel qu’en soit le coût ; elle comprendra, ils ont été nourris tous deux aux idéaux de Poufsouffle. Un petit moment de silence suit les déclarations de Rafa ; il s’attaque à sa portion de lasagnes, soulagé que Robin ne fasse aucun commentaire, et préfère le complimenter sur le choix du plat. Il faudra qu’il raconte ça à Santina, songe-t-il en souriant à la blonde. Encore une confirmation du pouvoir miraculeux des lasagnes. Ou presque. Voilà Robin qui redevient sérieuse, et qui l’interroge sur ses risques de subir le même sort que Callahan.
-Moi ?
Il est étonné, sincèrement. Jamais il n’a imaginé qu’on puisse lui en vouloir au même titre qu’à Finn. Se faire dégommer à la surprise, ça fait partie des risques du métier, parce qu’il est le second de Callahan, presque son ombre. Mais tomber dans une embuscade, clairement dirigée contre lui, comme celle de Montenza ? C’est autre chose, ça. Ça donne une autre dimension au personnage, comme dirait un acteur de sa connaissance. Et s’il doit répondre franchement, son personnage a réellement cette dimension. C’est à lui que Montenza s’est attaqué, pour faire sortir Callahan de sa tanière. C’est lui qu’il prétendait liquider, sur la tombe du regretté Finn, parce qu’il était l’héritier.
-Je te mentirais si je te disais qu’il n’y a aucun risque,déclare-t-il enfin, la mine sérieuse.Je te mentirais et ce serait pas bien. T’as le droit de savoir dans quoi tu t’engages, et effectivement, je fais pas le boulot le plus peinard du monde. Ça fait partie du lot, comme qui dirait. Après, je suis pas sûr que les affaires légales soient plus sûres, soit dit sans vouloir minimiser. Dès qu’on a un brin de réussite, on attire les convoitises et la haine. Ça a toujours été comme ça.
Pas franchement optimiste sur le genre humain, il ne voit pas vraiment ce que le monde des truands a de pire que celui des honnêtes gens. Il suffit d’ouvrir un journal pour voir que le bon peuple ne vaut pas plus cher que les voyous. Voire : chez les voyous, on exécute souvent les gens plus proprement que de l’autre côté. Une balle dans la tronche, bonsoir m'sieurs-dames, c'est toujours plus humain que le poison dans le thé, cette arme de prédilection des gens honnêtes. Mais ce n’est pas le genre de chose à dire à Robin, ça.
Robin Hammond
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#Sujet: Re: Seconde Chance - Rafa Mer 7 Sep - 21:47
❝ Rafa & Robin❞Seconde chanceC’est agaçant le bonheur. Ou presque. Assise dans le restaurant aux côtés de Rafa, un plat de lasagne devant elle et une discussion sérieuse en cours, Robin ne peut pas s’empêcher de se sentir heureuse. Elle devrait être plus sérieuse, songe-t-elle. Elle tente de l’être autant qu’elle peut. Pourtant, malgré la gravité des propos qu’ils tiennent, il y a une petite voix déraisonnable au fond de sa tête qui lui souffle que tout ça n’a que très peu d’important. C’est faux, elle le sait. Ça a en réalité énormément d’importance. Si dans sa tête, O’Riordan n’ose pas songer à plus que faire un bout de chemin en sa compagnie, l’ancienne Poufsouffle, rêveuse, se dit qu’elle pourrait se mettre à rêver à des projets d’avenir. Un désir inavoué. Un fantasme un peu impossible. Qu’importe, une fille a bien le droit de rêver.
En attendant, le propos reste sérieux et bien loin des envies d’avenir de la jeune femme. En réalité, ils vont plutôt déterminer si cet avenir est possible et souhaitable. Il ne l’est pas, répondrait son parrain d’une voix ferme. Nul doute que son père, s’il avait vent de la situation, serait de l’avis de son beau-frère. Pour une fois, quelle ironie ! Réaliste, elle sait qu'au-delà de sa profession, c’est aussi le statut de sang et les perspectives d’avenir de Rafael que Setor désapprouveraient. Est-ce important ? Oui. Elle ne peut pas le nier. L’opinion de sa famille compte énormément pour elle. C’est un crève-cœur de songer qu’elle pourrait les décevoir. Sauf qu’à choisir, il lui semble que c’est son bonheur qui devrait passer avant celui des autres. Or, être en compagnie de Rafael la rend heureuse. Bien plus que le reste.
De son côté, il ne semble pas envahis par les mêmes scrupules qu’elle. Il lui semble presque qu’il n’en éprouve aucun. C’est à la fois rassurant, mais aussi un peu inquiétant. Est-elle donc la seule à s’inquiéter ou fait-il simplement preuve de plus de pragmatisme qu’elle ? Pour peu, elle est tentée de se ranger à ses arguments. Après tout, ils n’opèrent en effet pas du même côté de la barrière, il y a donc peu de chance que leurs intérêts se croisent. N’est-ce pas l’idéal ? L’envie d’écarter toutes difficultés la tente si bien qu’elle voudrait répondre oui. Pourtant, encore une fois, c’est la tête de Nobby, pleine de désapprobation qui lui revient et elle ne peut pas s’empêcher de pousser un petit soupir désolé.
- Tu as raison. Ce n’est pas idéal. Il faudra voir à l’usage, j’imagine.
Pas idéal mais ça fera l’affaire. Comme elle, Rafa n’a pas l’intention de baisser les bras et rien que ça, ça lui donne des ailes. Après tout, s’ils sont tous les deux, les choses ne peuvent que bien se passer. Optimiste, elle se dit que cette fois-ci au moins, ils partent sur des bases saines. La vérité a beau être désagréable, il n’empêche que cette fois-ci elle la connaît. Pas de mauvaise surprise au détour d’une conversation, pas de secrets embarrassants. Il lui a tout dit, elle en est persuadée puisque Rafa, une fois qu’il a donné sa parole, n'est pas du genre à la trahir. C’est pour ça qu’elle n’a aucune peine à le croire quand il lui fait des promesses. Le sourire revient rapidement sur ses lèvres, après tout Robin n’est pas faite pour aborder une autre expression, tandis qu’elle lui assure :
- Je ne t’en demande pas plus. Je t’aime pour ce que tu es. Je n’ai pas d’avoir une illusion de toi simplement parce que ça serait plus confortable.
Oui, ça serait plus confortable si Rafael ne travaillait pas en dehors de la loi. Il y aurait tout un tas de questions qu’elle n’aurait pas besoin de se poser mais Robin reste persuadée qu’on ne peut pas changer les gens. Ils changent d’eux-mêmes s’ils en ont le désir mais ça doit venir d’eux. Elle l’aime quel que soit son métier et elle est persuadée que ça ne changera pas. Amusée elle ajoute :
- Et puis, ils n’ont jamais précisé qu’il fallait qu’un d’honnête. C’est plutôt mon parrain, ça. Je pense que dans la tête de papa, il imaginait quelqu’un d’assez aisé pour que je n’ai jamais à travailler. Il déteste l’idée que je veuille aller au Ministère, il trouve que ses filles n’ont rien à faire dans le monde du travail. Il est très vieux jeu. Quelqu’un avec pas mal d’influences aussi. Il se dit sûrement que c’est bon pour les affaires et que mon mari pourra reprendre la direction de H&A quand il ne pourra plus le faire. Dans le fond, tu ne manques pas d’argent d’après ce que j’ai compris et j’imagine que tu as de l’influence, juste pas celle qu’il voudrait.
Le reste de la discussion est moins léger. Il y a des questions pratiques qu’on ne peut pas balayer d’un revers de la main simplement parce qu’on le souhaiterait. La soit disant mort de Finn, assez réaliste pour tromper son parrain, souleve des inquiétudes chez la jeune femme et la réponse de Rafa n’est pas en mesure de dissiper ses craintes.
- C’est la partie que j’aime le moins, avoue-t-elle d’un air triste. Je n’aime pas savoir que ça pourrait t’arriver aussi. Je sais que tu as raison, on peut facilement déchaîner les convoitises dans tous les milieux, ajoute-t-elle en pensant à Thorn et à son père, mais ça ne rend pas les choses plus plaisantes pour autant.
Le reste du dîner se passe agréablement. S’il y a mille inquiétudes, il y a aussi mille choses à partager et à échanger. Incapable de faire l’impasse sur le dessert, Robin commande avec un gourmandise un thé et un baba au limoncello tandis qu’elle laisse à Rafa un alcool plus fort.
- Tu veux une cuillère ?, le tente-t-elle en désignant son dessert.
Machinalement, elle regarde sa montre à gousset. Il est plus tard qu’elle ne le pensait et elle sait que la soirée touche bientôt à sa fin.
- Je n’ai pas envie de partir. C’est très lâche, je le sais, mais je n’ai pas envie de voir Hawthorn demain et j’ai encore moins envie de te quitter.
Rafael O'Riordan
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La vie est trop courte pour s’encombrer inutilement, songe Rafa, fidèle à sa vieille ligne de conduite. Les scrupules ou les regrets, c’est bon pour les gens normaux, pas pour lui qui risque à tout instant de se faire descendre sans avoir rien vu venir. Rien qu’en sortant de ce restaurant, tiens, Une rafale de mitraillette, et adios Rafa. Il a entendu parler d’assez d’exécutions de ce genre pour savoir qu’elles sont monnaie courante dans le milieu, et il est conscient d’être une cible de choix. Le second de Finn Callahan, ce n’est pas n’importe qui, en dépit de ce titre qui semble le placer au deuxième rang. Sûr qu’il doit y avoir des sales types que sa mort arrangerait, un peu partout dans Londres - mais il ne pense pas, étrangement, à Rory Callahan. Sa lucidité coutumière lui fait défaut, dans ce cas ; un peu trop optimiste, il juge que le sorcier ne s’intéressera guère à des affaires purement moldues.
-T’en fais pas, plaisante-t-il pour essayer de rassurer Robin,on a la peau dure, nous autres. Et puis on a une arme secrète, un avantage sur les autres… T’auras qu’à lancer un sort de protection sur moi, tiens.
Curieux qu’Eve n’ait jamais pensé à le faire pour Finn, quand on y pense. Ça aurait de la gueule, un bonhomme qui retourne à l’envoyeur les balles et les lames de couteaux. Ce doit être possible, techniquement, mais Eve n’est pas la sorcière la plus expérimentée, ou la plus confiante dans ses pouvoirs, ce qui explique sans doute qu’elle se soit abstenue. Du côté de Robin, en revanche, l’idée a toutes ses chances de faire son chemin. C’est qu’elle semble y tenir, à son Rafa tout juste retrouvé. Le patron n’a pas menti, ni même exagéré. Il suffit de voir comme la main de la blonde vient, de temps à autre, chercher celle de son compagnon, ou avec quelle avidité elle le regarde, par moments, entre deux bouchées de lasagne. Rafael ne se rend pas compte qu’il se comporte exactement de la même manière, qu’il ne cesse de l’observer, et qu’il a un petit sourire nigaud sur les lèvres juste parce qu’elle est là. Une chance que cette concierge de Finn ne soit pas là pour assister à la scène… il n’aurait pas fini de se marrer, ce chameau.
Les lasagnes ne résistent guère à l’enthousiasme de Robin - quelle bénédiction de ne pas être tombé sur une de ces filles qui minaudent devant un demi-pamplemousse et ont peur pour leur ligne ! Santina va l’adorer, se prend à songer Rafa, comme s’il était acquis qu’il la présente très bientôt à l’ensemble du clan. Lorsque vient le moment de commander un dessert, elle demande des précisions au serveur, et se laisse finalement tenter par un baba au limoncello ; Rafa, lui, se contente d’un verre de grappa, qu’il sirote tout doucement, toujours avec ce petit sourire.
-C’est bon ? Je peux goûter ? Oh, on ne va pas ennuyer le serveur pour avoir une autre cuillère, regarde… Et de prendre délicatement la cuillère des mains de Robin pour piocher une bouchée de son dessert.
-Il va falloir t’y faire, j’étais pas là quand ils ont distribué les bonnes manières, se marre-t-il en lui rendant son bien, sans penser à mal, sans penser que certains grincheux de l’entourage de Robin trouveraient justement à redire à ses manières de voyou.
Les reproches viendront bien assez tôt, et leur perspective ne saurait ternir la perfection de ce moment. Une fois sortis du restaurant, bien repus, les deux tourtereaux reprennent la direction de Charing Cross Road, à petits pas, l’un contre l’autre. La conversation se fait plus difficile, comme si chacun essayait de prolonger ce moment en évitant de parler pour rien. Robin finit cependant par se confier sur ce qui l’attend le lendemain, tirant à Rafa un sourire compatissant. Cet Avery est décidément une véritable purge, et il sait mieux que quiconque à quel point il peut être mauvais.
-Je ne peux même pas te proposer de t’accompagner, ce serait la meilleure façon que ça se passe mal, lance-t-il en caressant, machinalement, la récente cassure de son nez, avant de s’inquiéter soudain : Tu ne crois pas qu’il te ferait du mal ? Je peux peut-être me tenir à proximité, au cas où… s’il te touche, je l’empaille.
Mais elle ne veut pas, elle assure que tout se passera bien, qu’elle enverra un hibou dès que possible, et ils se retrouvent devant le Chaudron Baveur en un temps scandaleusement court.
-Moi non plus, j’ai pas envie de te quitter, murmure à l’oreille de la blonde un Rafa inhabituellement loquace. Ça fait longtemps que j’avais pas passé une aussi bonne soirée.
Mais il faut lâcher sa main, à contrecoeur, et la laisser regagner le côté sorcier, en la regardant jusqu’au dernier moment, et puis finalement retourner vers Kilburn, à pied, en flânant en chemin, comme un gosse, toujours avec ce petit sourire un peu bête sur le visage - même s’il cognerait probablement celui qui s’aviserait de se moquer.