Il faut savoir se donner les moyens (Pollux)

Il faut savoir se donner les moyens.

L’affaire avec les jumeaux de son frère stagnait un peu. Charlus était persuadé qu’ils avaient toutes les chances de gagner, parce que les Potter avaient bien plus de poids que les Bennet. Ils étaient une famille avec beaucoup plus de ressource, ils avaient un sang pur comme il fallait, une réputation grâce à la famille de Dorea, autant dire qu’ils avaient tout afin d’offrir la meilleure des vies à Rhian et Cenlyn. Bon, bien sûr, les jumeaux étaient plus proches de leur tutrice que d’eux, mais Charlus restait persuadé – malgré le fait qu’à chaque fois qu’il voyait son neveu et sa nièce ça ne se passait pas très bien – qu’ils pouvaient très bien s’en sortir, qu’ils pouvaient très biynen apprendre à se connaître. Autant dire qu’il n’y avait donc aucune raison pour Charlus de baisser les bras. De toute façon, ce n’était pas son genre de le faire, quand il avait décidé quelque chose, c’était ainsi que ça devait se passer ou non.

Ces derniers temps, l’attention de Charlus était donc énormément concentrée sur cette histoire. Pas au moins de négliger son épouse non plus, il ne fallait pas exagérer. Ce n’était pas le but de la manœuvre, il n’avait aucune envie de perdre ce à quoi il tenait le plus pour autre chose, même s’il tenait vraiment à adopter les enfants de son frère. Ça allait être le cas, de toute façon, Charlus n’en démordait pas et il avait confiance en son poids dans cette affaire.

Cela dit, il avait beau avoir confiance en tout cela, Charlus avait quand même envie de mettre un peu plus de poids sur la balance en sa faveur. Il n’avait pas eu envie de demander un tel service à son beau-frère, parce qu’il pensait ne pas en avoir besoin. Mais puisque Caelan et Flynn Bennet s’obstinaient à vouloir adopter Rhian et Cenlyn (alors qu’il y avait quand même eu des circonstances bizarres pendant le mariage de ces deux personnes, qui en prime s’étaient mariés dans la précipitation justement pour cette histoire, Charlus n’était pas dupe), il allait devoir quand même utiliser d’autres moyens et pour cela, Charlus avait bien envie de discuter un peu avec son beau-frère. Le hasard faisait que l’un des frères de Dorea (celui qui était digne et que Charlus ne serait pas en colère de découvrir dans son salon, contrairement à l’autre) n’était autre que le patron du mari de Caelan, c’était bas mais pour avoir ce qu’il voulait, Charlus était prêt à tout. Sans doute que Angus n’aurait pas spécialement apprécié son attitude, mais il était persuadé de toute façon que c’était au mieux pour les jumeaux. Ils ne se rendaient pas encore compte, mais c’était auprès d’eux qu’ils auront la meilleure des vies. Charlus décida de se rendre directement dans les locaux de la Gazette des Sorciers, même s’il prenait le risque de croiser Bennet justement. Quand il arriva, il demanda à voir Pollux, ce qu’on lui permit assez rapidement.

« Bonjour Pollux. » Dit-il pour saluer son beau-frère. « Comment tu vas ? »

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U

ne nouvelle journée de travail de plus pour Pollux. Quand certains rechignaient à la tâche, ce n'était jamais le cas du rédacteur en chef de la Gazette, qui mettait toujours beaucoup de coeur à l'ouvrage. Il n'était pas arrivé dans ce bureau par défaut ou par dépit comme d'autres intégraient un département du ministère de la Magie faute de mieux, il avait choisi sa carrière. Il avait été attiré très tôt par le journalisme, et avec force et persévérance (et quelques pots-de-vin, certes), il était parvenu à obtenir ce qu'il voulait et davantage.

Alors maintenant qu'il avait obtenu le poste qu'il espérait, il ne risquait pas de cracher dans la soupe. à la place, il était simplement satisfait de son travail, et ne demandait qu'à en accomplir davantage s'il le lui était permis. Travailler avec acharnement, ce n'était pas seulement une affaire de satisfaction à titre personnel, c'était également la meilleure manière de subvenir de façon pérenne à sa famille. Certes, ses enfants avaient tous grandi, et bientôt, ils n'auraient plus vraiment besoin de lui (enfin, il y avait tout de même encore un peu de temps dans le cas d'Alphard, surtout s'il devait escompter lui mettre du plomb dans l'aile, ce qui avait de bonnes chances de prendre un peu de temps, on ne va pas se le cacher), mais en attendant, et même si les Black bénéficiaient de rentes plus que profitables, il était toujours appréciables d'accumuler les richesses, et le travail en était une autre.

Affairé à sa tâche, attablé à son bureau, on lui annonça que Charlus, son beau-frère, demandait à le voir. Pollux était assez surpris. Si Charlus et Pollux s'entendaient très bien et si Pollux était tout à fait satisfait du fait que cet homme ait pris sa soeur pour épouse (elle aurait pu tomber sur largement pire), ce n'était pas pour autant que les deux hommes passaient tout leur temps ensemble non plus, et Charlus n'était jamais, jusqu'ici, venu le déranger sur son lieu de travail. Cela rendait Pollux mitigé, à la fois perplexe, légèrement inquiet, et en même temps intrigué. Il ne pouvait s'empêcher de penser à Dorea. Il espérait, surtout, qu'il ne lui soit rien arrivé. Dans le cas contraire, il est certain qu'il ne se le pardonnerait absolument pas. Il se sentait tout de même en partie rassuré en voyant Charlus. Visiblement, à considérer son visage et le ton de sa voix, il n'avait rien de dramatique à lui apprendre.

-Charlus. Je vais très bien, et toi ? Que me vaut le plaisir de ta visite ?

Il espérait que l'homme avait tout de même de bonnes raisons de le déranger. Car il était fort occupé, et s'il y avait une chose qu'il n'aimait pas, au-delà de toutes les autres, c'était qu'on lui fasse perdre son temps.

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Charlus apprécia d’entendre que son beau-frère se portait bien. Le jeune homme n’avait pas spécialement envie de déranger Pollux si en prime ce dernier n’allait pas bien, ou qu’il rencontrait un quelconque problème à son travail. Charlus et Pollux s’entendaient bien, autant que possible. Le jeune homme avait énormément de respect pour le frère de sa femme, il osait croire que ce dernier était satisfait de lui comme époux pour sa sœur. Mais au final, ils n’étaient pas non plus les meilleurs amis du monde, ils ne passaient pas du temps ensemble, ils ne se voyaient pas constamment. Il était évident qu’ils se voyaient quand ils se trouvaient à de grandes réceptions de famille, mais ils n’étaient clairement pas les meilleurs amis du monde.

Autant dire que Charlus n’avait pas spécialement de raison de se rendre dans le bureau de Pollux, en dehors d’affaire. D’ailleurs, son beau-frère ne manqua pas de lui demander très rapidement ce que lui valait sa visite. Charlus n’avait pas l’intention de tourner autour du pot, ce n’était pas son genre de faire ce genre de chose. Il était plutôt du genre à aller directement dans le vif du sujet, et ce n’était pas maintenant qu’il allait aller en dehors de ses habitudes.

« J’ai besoin de te parler d’une affaire bien précise. » Commença-t-il, donc. Avant de reprendre pour se montrer plus précis. « Comme tu es au courant, je souhaite adopter le fils et la fille de mon frère. » Ce n’était pas quelque chose que Pollux ignorait, ça faisait grand bruit quand même dans leur famille. Charlus n’avait pas l’intention de se justifier à ce sujet, tant que Dorea le suivait dans cette démarche c’était la seule chose qui comptait. Il espérait cependant que Pollux ne verrait pas de souci à ce qu’il l’intègre un peu dans cette histoire. « Je n’avais pas envie d’arriver à ce stade, je pensais ne pas avoir besoin de ton aide. Mais je pense qu’un soutien comme le tien nous sera d’une grande aide. » Il parlait au nom de son épouse aussi, parce qu’elle était évidemment concernée. Il aurait très bien pu demander à son épouse d’aller trouver elle-même son frère d’ailleurs, mais il avait envie de faire les choses par lui-même. « Je ne sais pas si tu es au courant… mais celui qui essaie d’adopter mon neveu et ma nièce travail pour toi. »

C’était bas, clairement bas, mais Charlus savait que par moment il fallait utiliser toutes les possibilités qu’on avait. Charlus aurait bien aimé de ne pas avoir besoin d’en arriver là, de ne pas devoir compter sur l’aide de son beau-frère, mais en même temps il était hors de question qu’il prenne le risque que Caelan lui passe sous le nez et que Rhian et Cenlyn soit adopter par cette femme qui ne faisait même pas parti de leur famille. Charlus ne pouvait pas prendre de risque donc, et pour ça il décidait de demander bel et bien de l’aide à son beau-frère.

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C

harlus confirma à son beau-frère qu'il était présent ici, dans son bureau, pour une raison bien précise. Le directeur de la Gazette n'en avait pas réellement douté mais était ravi de découvrir que c'était bel et bien le cas. Ainsi avait-il la certitude qu'il ne perdrait pas son temps. Pas que la compagnie de Charlus lui déplaise non plus, mais il se trouvait présentement sur son lieu de travail, ce qui suggérait qu'il n'avait que peu de temps et d'énergie à consacrer à ce qui avait trait à sa vie personnelle... Même si, quand il était question de ses soeurs - et en l'occurrence, il était forcément question de Dorea - ou de ses enfants, il pouvait tout de même se permettre une légère exception.

Charlus évoqua donc les jumeaux Potter. En effet, Pollux était au courant de cette histoire, et pour cause, sa soeur l'en avait bien sûr informé dès l'instant où cette décision avait été prise. Il avait d'office approuvé cette initiative. Peu importe les motivations de Charlus, il était ravi à l'idée de voir la famille s'agrandir par ce biais.

Même s'il savait que tout venait à point à qui sait attendre et que tout le monde n'avait pas besoin d'être aussi... rapide que lui (quand bien même il ne l'avait pas décidé à l'époque - ce qui ne l'empêchait pas de ne surtout pas regretter la situation telle qu'elle était à présent, et pour cause, elle lui avait donné un fils exceptionnel), il déplorait de ne pas être encore tonton malgré les années qui passaient. Cassiopeia faisant la fine bouche, il comptait sur Dorea pour agrandir la famille. Certes, des jumeaux adoptés, et adolescents qui plus est, ne valaient pas des enfants de chair et de sang, mais cela finirait bien par venir, et en attendant, il comptait bien tout faire pour favoriser cette adoption, il n'y avait rien qu'il ne ferait pas pour sa soeur, en même temps.

Et apparemment, c'était ce que Charlus attendait de lui, en effet. Pollux, dans un premier temps, songea que son beau-frère voulait peut-être faire paraître un article à charge à l'encontre du couple opposé à l'adoption, afin de favoriser leur situation, mais il n'était pas question de cela. En revanche, il était question de l'un de ses employés. Flynn Bennett. Car en effet, le jeune homme travaillait pour la Gazette. Et il était loin de faire un mauvais travail, d'ailleurs... Mais était-il indispensable au journal pour autant ? Pas forcément... Pas si sa présence pouvait causer... problème.

-Je suis au courant, en effet. Il marqua une pause. Je crois savoir où tu veux en venir, dit-il alors simplement, sans dire d'office s'il approuvait ou pas. Mais dis-moi ce que tu attends de moi exactement ?

Si c'était pour Dorea, il accepterait de le faire d'office, mais ces manigances exigeaient un minimum de coordination.

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Charlus n’était pas vraiment étonné d’entendre son interlocuteur affirmer qu’il était au courant que l’homme qui cherchait à adopter son neveu et sa nièce n’était autre qu’un de ses employés. Dès l’instant où il avait été décidé par le couple Potter d’adopter Cenlyn et Rhian, il savait que Charlus avait été mis au courant par son épouse. Et forcément, il avait dû comprendre toute l’histoire. Charlus ne pensait pas avoir eu besoin d’en arriver là, mais il savait quand même qu’il devait mettre toutes les chances de son côté et surtout que le frère de son épouse allait accepter de les aider. Il ne doutait pas de Pollux, il se doutait qu’il allait accepter de l’aider, parce que c’était dans l’intérêt de Dorea. Ce que Charlus avait compris en épousant Dorea, c’était que la famille Black était particulièrement proches et qu’ils étaient capables de tout pour s’aider, se protéger… pour assurer leurs intérêts. Même abandonner un cracmol qui n’avait évidemment pas sa place dans la famille. Mais il valait mieux ne pas trop songer à ce frère qui s’était retrouvé chez lui alors qu’il n’avait aucune raison de l’être, il ne souhaitait pas avoir Pollux sur son dos pour cette histoire alors qu’il était là pour lui quémander de l’aide.

« Ce que j’attends de toi ne devrait pas être trop difficile. » Reprit-il quand son beau-frère l’invita à lui dire ce qu’il attendait de lui. « Je veux que tu réduises sa carrière à néant. » Ça ne devrait pas être quelque chose difficile pour Pollux. Après tout, il était quand même le rédacteur en chef de la Gazette, il pouvait très bien faire en sorte de renvoyer un journaliste pour une raison ou une autre. Il ne pensait pas que cela poserait donc trop de souci à Pollux. « Avec Dorea, on a toute nos chances de parvenir à adopter mon neveu et ma nièce. Notre situation est bien plus stable, ils font partie de ma famille et on a de l’influence. Mais je veux assurer notre victoire, si Bennet n’a plus de carrière il ne pourra pas subvenir aux besoins de ces enfants. Le choix sera donc évident pour tout le monde. »

C’était aussi évident que cela. Charlus n’était pas certain d’avoir besoin de ça pour gagner, mais il ne voulait pas prendre de risque et mettre bien toutes les chances de son côté. En faisant en sorte d’écraser les Bennet, il savait qu’il allait obtenir la garde de son neveu et de sa nièce. Quand il avait décidé quelque chose, il n’acceptait pas l’échec. Et il savait que les Black approuvait cette envie qu’ils adoptent les enfants d’Angus, alors il pensait ne pas s’en faire et pouvoir compter sur l’aide de Pollux. Même si c’était quelque peu extrême… mais en même temps quand il était question des Black, Charlus savait que rien n’était vraiment extrême. Quand il fallait agir pour le bien de la famille, rien ne pouvait reculer un membre de cette dite famille.

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P

ollux écouta son beau-frère sans l'interrompre. A aucun moment il ne haussa un sourcil ni n'écarquilla les yeux. Et pour cause, il n'était ni choqué, ni étonné du discours de son interlocuteur. Bien au contraire, il avait été convaincu qu'ils en viendraient là, et Pollux appréciait que son interlocuteur se montre direct dans ses intentions. Même s'il les savait bien souvent indispensables, il ne supportait définitivement pas les personnes qui tournaient autour du pot. Ils étaient en famille, ils n'avaient aucun besoin de faire des manières. Autant prendre le taureau par les cornes, et présenter les choses comme elles étaient. Et dans les faits, Flynn Bennett représentait un véritable problème et devait perdre son influence par tous les moyens possibles. Et les moyens, Pollux les avait en nombre, et était prêt à tous les exploiter.

-Tu n'avais aucun besoin de me le demander, je l'aurais fait dans tous les cas. Je ne laisserai jamais personne faire obstacle à ma famille.

Il déposa une main sur l'épaule de Charlus. Ils n'étaient pas du même sang, mais Pollux avait appris à l'apprécier, et pour cause, il cochait toutes les cases attendues par le patron de la Gazette : Charlus était de sang pur, intelligent, agréable, mais aussi et surtout, il s'occupait bien de Dorea et lui offrait la vie qu'elle avait toujours méritée. Alors quand venait le moment de se positionner vis-à-vis de son beau-frère, sachant que c'était dans l'intérêt des siens, son choix était vite fait, et il était même irrévocable.

-Flynn est un bon journaliste, mais il n'a rien d'indispensable. Et la Gazette ne manque jamais de sang neuf, répondit Pollux pour lui faire comprendre que l'affaire était décidée, et qu'en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, la carrière de Flynn ne serait plus qu'un lointain souvenir. Je m'arrangerai pour qu'aucun journal concurrent ne veuille jamais l'engager. Je suis un expert quand il est question de faire courir l'une ou l'autre rumeur sur des éléments gênants. Il marqua une pause. Tu n'as aucun souci à se faire, vraiment. Tout ça ne sera bientôt qu'un lointain souvenir. Il marqua une pause. Et bien sûr, si je peux faire quoi que ce soit d'autre... que ça ait un rapport ou non avec la Gazette, d'ailleurs, je serai ravi de rendre service.

Pollux se sentait clairement investi dans cette affaire, et pour cause, il n'attendait que de voir ses soeurs lui donner des neveux et nièces. Que Rhian et Cenlyn Potter soient seulement des enfants adoptifs, bien sûr, ce n'était pas vraiment ce que Pollux avait désiré, mais disons que ce revers de fortune le ferait patienter d'ici-là. Et quoi qu'il en soit, les intérêts de Dorea seraient toujours également les siens, quoi qu'il puisse advenir.

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En soit, Charlus avait parfaitement conscience que sa démarche était bonne et qu’il n’avait pas à craindre de faire une telle demande à son beau-frère. Cela dit, c’était une chose de le savoir et de se retrouver réellement confronté à la situation. Charlus devait être confiant, mais il ne l’était pas tant que cela et il craignait que Pollux n’ait pas spécialement envie de s’intéresser à cette affaire. Mais ce ne serait pas Pollux à ce niveau-là, s’il ne s’intéressait pas aux affaires de sa sœur, il ne serait plus lui-même. La réponse fut sans appel, Pollux confirma bien à Charlus qu’il allait l’aider. Si l’homme avait dû défendre sa cause auprès de son beau-frère, il l’aurait fait sans hésiter. Mais il n’avait pas eu besoin d’en arriver là.

En soit ce n’était pas spécialement étonnant, parce que Pollux veillait toujours au bien être de sa famille. C’était ainsi, il avait pris ce rôle même avec ses sœurs. Et forcément, Charlus savait bien que s’il devait arriver quoi que ce soit à Dorea, il en paierait les conséquences. Ce qui ne devrait pas arriver, il aimait beaucoup trop son épouse pour ne pas tout faire afin qu’elle soit heureuse. L’adoption de ces enfants était particulière et ce n’était pas forcément dans le sens de Dorea, mais puisque sa femme le soutenait et quelle désirait autant que lui de gagner ce procès, Charlus pouvait évidement compter sur son beau-frère.

« Je n’en attendais pas moins de ta part. » Répondit-il, quand Pollux lui affirma sans aucune honte qu’il allait briser la carrière de Bennet et que plus aucun journal n’allait avoir envie de lui. Tant que Pollux ne se mettait pas dans une position délicate – en enlevant un très bon élément de son journal par exemple –, c’était parfait dans le meilleur des mondes. « Je ne manquerais pas de te demander ton aide pour tout autre chose, même si je pense que nous avons gagné d’avance. »

Charlus était sûr de lui sur ce coup, parce que tous les éléments étaient en leur faveur. Charlus était bien placé pour connaître la justice des sorciers, il ne voyait pas où les choses allaient pécher dans cette situation. Ils avaient de meilleurs vies, Flynn Bennet allait perdre en prime sa possibilité d’offrir une vie à ces enfants. C’était parfait, il n’y avait rien qui pouvait les empêcher d’arriver à leurs fins. Même pas finalement le désir de Rhian et Cenlyn, puisque ce qu’ils avaient envie n’était pas vraiment pris en compte dans cette histoire. Cela dit, Charlus avait bon espoir de parvenir à leur faire changer d’avis à force.

« Je sais que ce ne sont pas des… neveux et nièces idéaux. » Reprit-il. Des neveux et nièces pour Pollux, puisqu’en les adoptant ils deviendraient officiellement des membres de cette famille Black à laquelle Charlus était attachée par son mariage avec Dorea. « Mais je tiens vraiment à offrir à ma famille la meilleure des situations. »

Ces enfants devaient vivre avec eux, tout simplement. Mais bien sûr, un jour, Dorea et lui auraient leurs propres enfants.

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P

ollux confirma les propos de son interlocuteur d'un hochement de tête quand ce dernier observa qu'au fond, cette affaire était gagnée d'avance et que donc il n'aurait sans doute pas besoin de son aide pour autre chose, en ce qui concernait l'adoption des jumeaux, en tout cas. Pollux était entièrement d'accord avec ça. Il ne pensait même pas d'ailleurs que ruiner la réputation de Flynn (et le ruiner tout court, d'ailleurs) en le virant de la Gazette soit une nécessité, c'était bien davantage une sorte de garantie, l'assurance que tout se passerait exactement ainsi qu'ils l'avaient décidé. Il serait stupide de se passer d'armes dont ils pouvaient faire usage si facilement, même si ce ne devait être que superficiel. Oui, bien sûr que l'affaire était dans le sac. Les Potter avaient tout, absolument tout pour eux. Les Bennet n'avaient rien. C'était un constat, fondé sur des faits inaliénables. Le seul problème qu'ils rencontraient était que ce genre de procédures juridiques prenaient du temps, et que tant que les jumeaux n'auraient pas été officiellement adoptés, il demeurerait cette déplaisante part d'incertitude contre laquelle ils ne pourraient tout simplement pas lutter.

-Charlus... Pollux chercha ses mots, il n'aimait pas que son beau-frère daigne se justifier d'une démarche qu'il estimait honorable.

Surtout que ce n'était pas de cette attitude qu'il fallait qu'il fasse montre pour obtenir la garde, ce n'était pas en les qualifiant d'enfants non idéaux, même si le rédacteur en chef de la Gazette voyait très bien ce qu'il voulait dire et entendait par là, à savoir que Pollux aurait préféré qu'ils soient de son sang, qu'il saurait convaincre ceux qui prendraient la décision finale à ce sujet.

-Dès l'instant où tu as épousé Dorea, tu as fait partie de notre famille, et ta famille est devenue la nôtre. Je n'ai pas l'intention de considérer Rhian et Cenlyn autrement que comme vos enfants à tous les deux, et comme mes neveu et nièce, tu n'as pas à t'inquiéter de cela. Il marqua une pause. Je sais qu'un jour ou l'autre, ils auront des frères et soeurs, mais en attendant, je suis déjà ravi que la famille s'agrandisse.

Il ne le disait pas par complaisance. Quand quelque chose ne lui plaisait pas, il avait tendance à le dire, et il ne passait pas par quatre chemins, ce n'était pas sa manière de faire, tout simplement. Alors il voulait que les choses soient très claires pour Charlus. Si Pollux soutenait si fermement ces procédures d'adoption, c'est qu'il les estimait tout à fait légitimes. Après tout, le sang de Charlus était aussi pur que le sien, et ceux de Rhian et Cenlyn tout autant.

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Charlus prenait peut-être un risque à se confier de la sorte à son beau-frère, mais il tenait tout de même à mettre certaines choses au clair. Quand cela ne concernait que lui et Dorea ça allait, mais il avait quand même l’intention d’entrainer le rester de la famille de Dorea dans son désir d’adopter les enfants de son frère, et il le faisait très clairement avec Pollux en lui demandant si directement de mettre un terme à la carrière de son « rival ». Alors forcément, Charlus se sentait un peu gêné quand même d’entrainer tout le monde de cette façon, même si cela devait sembler naturel.

Ça l’était en tout cas pour Pollux qui ne manqua pas de le confirmer à Charlus, en affirmant que dès le moment où il était devenu l’époux de Dorea, il avait fait parti de la famille Black, tout comme le reste de sa propre famille. Pollux avait l’intention de considérer Rhian et Cenlyn comme son neveu et sa nièce, peu importe le fait qu’il ne soit pas les enfants de sa sœur. C’était l’une des forces incroyables de la famille Black, ils avaient un sens de la famille très fort et c’était d’ailleurs pour cela que Charlus se retrouvait à ce point dans ces valeurs. Lui qui avait malheureusement décidé de beaucoup trop négliger sa famille, et qui cherchait à présent à se rattraper. Quand bien même, ce sens de la famille pouvait pousser les Black à faire des choix radicaux, comme… supprimer de cette dite famille la moindre personnes qui ne conviendrait pas à leur valeur. Mais ce n’était pas quelque chose que Charlus leur reprocherait, au contraire.

« Tu n’imagines pas à quel point cela compte pour moi que tu nous soutiennes dans cette démarche. » Se permit-il de dire. Pollux avait raison, un jour ou l’autre (et plus vite qu’il ne se l’imaginait), ils auraient leur propre enfant avec Dorea, mais cela ne reposait pas réellement sur lui pour le moment. Mais en attendant, Charlus se concentrait sur Rhian et Cenlyn qui allaient devenir ses enfants au regard de la loi, et il avait l’intention de leur offrir tout ce que ses enfants méritaient. « Il y a de forte chance que tu sois amené à témoigner en notre faveur dans cette affaire, il nous faudra tous les témoignages possibles pour prouver que ces enfants doivent vivre avec nous. Mais je ne pense pas me tromper en pensant que toute la famille saura se prêter à l’exercice. »

Charlus considérait que tout était gagné d’avance parce qu’en soit, ils avaient beaucoup plus de poids que les Bennet. Même s’ils se mariaient pour peser plus lourd, ils ne faisaient pas le poids, c’était impensable. Ils allaient forcément gagner, mais cela ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient pas maximiser leurs chances tout de même. Il ne faudrait pas laisser quoi que ce soit au hasard tout de même.

« Le poids de… notre famille dans la société sera forcément un plus. »

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ollux n'était pas de nature à faire des gestes ou des faveurs. Il n'agissait jamais par altruisme et par bonté d'âme, mais toujours en fonction d'un dessein bien instauré, conforme à une moralité de laquelle, quoi qu'il puisse advenir, il ne déviait absolument jamais. Ce n'était pas faire preuve de largesse que d'affirmer à son interlocuteur que les jumeaux Potter feraient partie intégrante de leur famille, c'était faire preuve de pur pragmatisme. Si l'affaire l'avait incommodé, s'il avait décidé d'y contrevenir, il aurait été tout à fait à même d'y mettre les moyens et de faire en sorte que Cenlyn et Rhian Potter ne soient jamais adoptés. Mais voilà, Pollux avait choisi son camp, et comme toujours, son camp était celui de sa famille, une bien vaste famille qui faisait qu'on pourrait très vite avoir le sentiment de s'y perdre, sa famille malgré tout.

-J'espère que tu n'as jamais douté du fait que vous obtiendriez mon soutien le plus absolu, répondit Pollux pour bien souligner le fait que des remerciements n'avaient absolument rien de nécessaires dans une situation qui n'aurait quoi qu'il en soit pas pu le pousser à agir d'une autre manière que celle-ci.

Il faisait en son âme et conscience, conformément à ses principes, et de principes (pour la plupart éculés), Pollux en débordait, il en défendait plus d'une, et il faisait ce qu'il devait faire, et ça allait bien au-delà du sentiment personnel qu'il pouvait avoir pour son beau-frère, même s'il est vrai qu'il le considérait en ami.

-Et bien sûr, c'est avec grand plaisir que je témoignerai en votre faveur, tu n'avais pas besoin d'en formuler la requête d'ailleurs, ça a toujours été dans mes intentions, lui assura-t-il. Mieux que cela d'ailleurs, je vais faire paraître un article à charge contre Flynn Bennet qui lui épargnera pour toujours de retrouver du travail auprès de qui que ce soit et entachera pour de bon sa réputation, et éclaboussera celle de Caelan au passage. Ce ne sera pas bien difficile. Ce devrait même être d'une facilité enfantine.

Oui, d'une spécialité enfantine, mais pas spécialement fair-play, ça il devait bien le reconnaître. Mais quand on en arrivait à ce genre de considérations juridiques, il ne s'agissait pas spécialement de faire des cadeaux ou d'avoir pitié, il fallait agir, au delà de son âme et de sa conscience en fonction de ce qui serait susceptible de bel et bien leur rendre servir sur le long terme.

-Tout ceci, Charlus, n'est qu'une formalité. Il n'y a pas à redouter l'échec de votre démarche, elle aboutira quoi qu'il en soit. Tu n'as vraiment pas à t'inquiéter. Il marqua une pause. Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour toi ?

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Charlus ne ferait pas l’affront à Pollux d’affirmer qu’il avait pu douter de l’obtention de son aide, mais il semblait quand même évident pour le sorcier d’entendre son beau-frère affirmer verbalement qu’il allait les aider. En soit, ça semblait logique : Pollux avait un sens de la famille très important, il savait qu’il fera passer toujours sa famille avant tout le reste. En épousant Dorea, Charlus était devenu un membre de sa famille et s’il pouvait faire quelque chose pour lui, il allait évidemment le faire. Mais Charlus n’avait pas réellement eu le même sens de la famille de son côté, alors il avait juste besoin de la confirmation de son beau-frère qu’ils étaient bien sur la même longueur d’onde. Même si cela semblait évident à Pollux.

L’homme lui confirma qu’il allait témoigner en leur faveur, avec grand plaisir même. Ce dernier précisa qu’il n’avait pas besoin de lui faire une telle demande, ça avait été toujours dans son intention. Encore une fois, Charlus avait quand même besoin de cette confirmation. Même si à force il commençait à bien connaître Pollux, il ne pouvait pas prétendre être dans la tête de son beau-frère. En tout cas, ça lui faisait un bien fou de pouvoir compter sur le frère de son épouse. Il aimait profondément Dorea, elle était la prunelle de sa vie, mais forcément, il ne pouvait pas nier que son statut lui apportait énormément de chose. Charlus avait conscience de la chance qu’il avait de pouvoir faire parti de la grande famille des Black, d’être lié à cette famille qui avait énormément de pouvoir. Au point d’être dans la capacité de jouer très peu fairplay dans cette affaire qui l’opposait à Caelan. Charlus appréciait évidemment l’aide de Pollux et l’entendre parler de l’article qu’il allait écrire sur le mari de Caelan, c’était bien évidemment parfait. Ce n’était pas très beau, sans doute, ça ne donnait aucun mérite aux Potter, mais tant pis. Charlus n’avait clairement pas l’intention de se retenir de profiter pleinement d’une aide comme celle que Pollux lui apportait.

Charlus se contenta de prime abord d’hocher de la tête, cela n’était sans doute pas utile qu’il remercie son beau-frère encore une fois, l’homme allait simplement lui répondre que c’était la moindre des choses et qu’il n’avait pas besoin de le remercier. Il ne lui ferait pas l’affront – encore une fois – de donner le sentiment de douter de lui. En tout cas, Pollux était persuadé qu’ils allaient gagner. Charlus avait envie de penser ainsi aussi, mais tant que le jugement ne sera pas rendu, il préfèrerait quand même mettre toutes les chances de son côté sans se reposer sur ses lauriers.

« Rien que ne fais déjà. » Répondit Charlus quand Pollux lui demanda s’il y avait autre chose qu’il puisse faire pour lui. À un moment donné, peut-être que son beau-frère pourra encore faire quelque chose pour lui, mais pour l’heure, il ne voyait rien d’autre, c’était déjà énorme ce qu’il acceptait de faire pour son affaire. Avec ça, ils avaient encore plus de chance de gagner. « Je ne vais pas te prendre plus de temps, Dorea doit m’attendre qui plus est. » Il fut tenté de le remercier de nouveau, mais se ravisa. « On se revoit très vite. »

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