L'amitié est la similitude des âmes.

Kennil avait de plus en plus de mal à trouver que ce qu’il écrivait était de qualité. Il n’avait jamais eu la prétention de trouver ce qu’il faisait génial, mais là, il avait un peu la sensation de régresser. Il ne savait pas si c’était réellement le cas, ou s’il se mettait simplement trop la pression, au fil des mois. Il fallait dire aussi qu’il était dans sa dernière année à Poudlard. Il avait ses examens, et il se devait de travailler si jamais son livre ne marchait pas, il aurait besoin d’un métier. Et pour cela, il ne pouvait pas se permettre de revenir avec des résultats minables. Et puis même, il serait dommage que sa scolarité n’ait servie à rien.

Quoiqu’il en soit, il avait bien du mal à être satisfait de ses derniers écrits, il doutait énormément de lui. Il avait reçu beaucoup d’avis positifs, de personnes à qui il tenait, qu’il estimait, mais cela ne le rassurait pas entièrement. Il craignait que son projet n’aboutisse à rien, et que tous ses rêves tombent à plat. Il avait toujours fait en sorte de ne pas trop s’emballer, pour ne pas être déçu si jamais les choses ne marchaient pas comme il le voulait, mais plus l’échéance approchait, et plus il trouvait cela concret, et donc, il se mettait la pression. C’était un cercle sans fin, un engrenage duquel il n’arrivait pas à s’extirper.

Heureusement, il avait le soutien de ses proches, et il se sentait moins seul. Cela ne l’aidait pas forcément à être bien plus satisfait de son travail, mais au moins, il avait des personnes à qui se confier, et qui pouvaient lui changer les idées surtout. Ce dont il avait parfois bien besoin, même s’il ne le comprenait pas forcément tout de suite. Mais dans tous les cas, ce n’était pour l’heure ni le moment d’écrire, ni de profiter de ses amis. Kennil avait décidé d’avancer un peu dans ses devoirs, histoire de ne pas être pris au dépourvu de devoir tout faire à la dernière minute et ainsi, rendre quelque chose de convenable.

Il n’était pas un élève particulièrement brillant, mais il avait tout de même toujours eu une moyenne convenable. Il tenait à ce que cela reste le cas. S’il pouvait s’en sortir avec un maximum d’efforts exceptionnels pour ses ASPICS, ce serait vraiment bien. Et pourquoi pas espérer un ou deux Optimal aussi. En tout cas, il potassait sur son devoir de métamorphoses, profitant du fait qu’il n’y ait pas foule dans la salle commune des Serdaigle. Il releva néanmoins la tête en sentant que quelqu’un était proche de lui et sourit sincèrement en remarquant qu’il s’agissait d’Adrian, un très bon ami à lui.

« Salut Adrian, tu vas bien ? »

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L'amitié est la similitude des âmes.

Kennil pouvait être un élève studieux, quand il le décidait mais il avait toujours un peu de mal à s’y mettre. Il préférait davantage se plonger dans l’écriture de son livre. Certains pourraient prétendre qu’à tout le temps être sur le même projet, il pourrait se lasser, mais pas du tout. Il avait envie d’être le plus perfectionniste possible, et pour cela il se devait de passer du temps dessus, et de tenter de faire les choses de la meilleure manière possible. Il n’avait pas vraiment de repères, il faisait tout à l’instinct, et au feeling. Au moins, il pouvait vraiment faire les choses à sa manière, sans qu’on lui dise quoi faire chaque seconde. Bien sûr, il prenait tous les conseils qu’il pouvait, il faisait lire ce qu’il écrivait à des personnes de confiance, mais il le faisait pour lui, pas pour quelqu’un d’autre.

Mais il savait que ses études étaient importantes, alors il levait un peu le pied sur son livre, il n’avait pas le choix. Et si jamais son projet n’aboutissait pas, il faudrait bien qu’il trouve un autre choix de carrière, et pour cela, de bons résultats étaient nécessaires, pour ne pas être pris au dépourvu. Mais il acceptait tout de même d’être distrait par ses amis. Cela l’arrangeait un peu aussi, c’est vrai. C’était toujours plus agréable de passer un moment en bonne compagnie, que de bûcher et de potasser durant des heures, même si pour réussir, il fallait s’en donner les moyens. Surtout qu’il s’agissait de sa dernière année, alors il devait faire des efforts.

« Salut. Je vais bien et toi ? Tu travailles sur quoi ? »

Kennil n’était pas aussi proche d’Adrian que Cassiopée pouvait l’être, mais il s’entendait tout de même très bien avec le bleu et bronze. Adrian était quelqu’un de bien, et de gentil, alors ce serait difficile de ne pas s’entendre avec lui, et Kennil était plutôt content de le compter parmi ses amis. Même s’il savait Cassiopée et Adrian très proches, il ne s’imaginait pas que le jeune homme puisse être au courant de ce que Kennil avait dit à la jeune femme durant les vacances d’été. Même s’il était le meilleur ami de Cassiopée, elle ne voyait pas pourquoi elle lui en aurait parlé, étant donné qu’elle n’avait pas vraiment répondu favorablement à sa déclaration. Alors en parler ne servait à rien, sauf pour le tourner en ridicule, mais ce n’était pas du tout le genre de la jeune femme, alors pour Kennil, Adrian ne savait rien, et c’était bien ainsi, personne n’avait besoin de savoir, c’était assez douloureux et gênant comme ça.

« Ça va. Sur la métamorphose, mais je suis pas particulièrement productif de toute évidence. »

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Kennil n’était pas en grande forme ces derniers temps, mais il n’était pas non plus à plaindre. Ce qui était réellement ennuyant, c’était que cela avait tendance à avoir des répercussions sur ce qu’il faisait, ou plutôt essayait de faire. Que ce soit ses devoirs, ou ses projets personnels, il avançait très lentement et ne trouvait pas l’inspiration. Bon, de base, la métamorphose ne lui inspirait pas une inspiration infinie, mais là, les choses ne s’arrangeaient pas. Enfin, cela finirait bien par passer, du moins, il l’espérait. Ce n’était pas quelque chose de peu banal ce qu’il avait, beaucoup de jeunes gens, et de moins jeunes, passaient par là, et quasiment tout le monde finissait par tourner la page, alors il n’avait qu’à patienter, et les choses redeviendraient comme avant.

En tout cas, il ne voyait pas l’intérêt d’ennuyer de trop Adrian avec tout cela. Même s’ils étaient amis, Kennil n’était pas le genre de personne qui se plaignait à tout va. D’autant qu’il ne voulait pas rentrer dans les détails et commencer à lui parler de Cassiopée. Etant donné que c’était la meilleure amie d’Adrian, il ne voulait pas le mettre dans une position inconfortable. Kennil ne savait pas si la jeune femme lui avait dit quoique ce soit à ce sujet, mais en réalité, il n’avait pas envie de savoir. Cela avait été déjà assez humiliant à vivre, il ne voulait pas savoir si d’autres personnes étaient au courant de cette histoire.

« Il se passe quelque chose ? Pour que tu ne sois pas productif ? »

Kennil ne savait pas trop quoi lui répondre. Il n’avait pas envie d’inventer un prétexte bidon, mais en même temps, dire la vérité ne le tentait pas plus que ça non plus. D’autant qu’Adrian avait beau être gentil et avoir un certain potentiel empathique, il n’avait sans doute pas envie d’entendre les déboires amoureux de Kennil, qui n’avaient rien de glorieux. Plus il repensait au moment où il avait avoué ses sentiments à Cassiopée, et plus il trouvait ça ridicule. Il avait fait ça de manière spontanée, et cela avait été un vrai désastre. Alors le revivre en le racontant… en même temps, il n’était pas forcément forcé d’entrer dans les détails.

« Oh non, rien de grave. Juste, une petite baisse de moral, ça finira bien par passer, ce sont des choses qui arrivent. C’est juste un peu pénible que cela empiète sur ce que je fais. »

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