Un verre à moitié plein ou à moitié vide ça fait toujours une bonne soirée. [pv Tarben]

Un verre à moitié plein ou à moitié vide ça fait toujours une bonne soirée.

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igel avait la fibre nostalgique, il pourrait difficilement s'en cacher. Sans doute était-ce là l'apanage de toutes celles et ceux qui se sentaient un tempérament artistique, difficile de se focaliser sur le présent, facile de se perdre dans le passé, d'inventer un avenir souvent inaccessible. En tout cas, il était certain que c'était bien cette sacrosainte nostalgie qui le poussait presque toujours Nigel à proposer de se retrouver au Chaudron baveur quand il était question de choisir l'endroit où ils allaient se retrouver, Tarben et lui.

C'était ainsi. Même si les années avaient passé, même si leurs vies avaient bien changé, Tarben serait toujours pour lui cet ami connu à Poudlard, plus âgé que lui et qui l'avait aidé à s'améliorer en potions, ou en tout cas à empêcher que ses chaudrons explosent à chaque cours. Nigel ne savait pas trop comment Tarben avait fait pour le supporter à l'époque, il ne savait toujours pas comment il faisait pour le supporter maintenant, mais il le supportait malgré tout, et leur amitié, loin de s'être déteriorée avec le temps, s'était bien au contraire renforcée. Et avait gagné ses petits rituels. Comme le fait, par exemple, de se retrouver aux Trois-Balais, comme du temps où ils passaient certaines de leur sortie à Pré-au-Lard ensemble. Pas forcément dans leur intégralité, mais clairement, leur amitié s'était construite autour de chopes bien généreuses de bièraubeurre.

D'ailleurs, Nigel avait commandé d'office leurs boissons. Il était un peu en avance. Sans raison particulière, il était rarement à l'heure, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Il ne laissait pas à Tarben le choix de la boisson, quand bien même lui-même lui trouvait bien moins d'attrait qu'à l'époque. Quand on avait goûté au whisky pur-feu, difficile de revenir en arrière. Mais qu'importe. La nostalgie avant tout, donc.

Finalement, Tarben arriva, parfaitement ponctuel, lui. Nigel l'accueillit avec un accolade enthousiaste, heureux comme toujours de retrouver son vieil ami et de pouvoir bavarder avec lui. De tout et de rien, peu importe, ils trouvaient toujours des choses à se dire, tous les deux.

-Content de te revoir, Tarben. Comment vas-tu ? Et ta petite famille ?

Il savait que l'épouse de Tarben était fragile, éprouvée par la perte de leur enfant... qui ne le serait pas après une telle tragédie. Comme Nigel se souciait de Tarben, il se souciait de sa famille.

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Tarben avait bien cru que sa journée ne terminerait jamais. Des journées aussi longues, il y en avait malheureusement bien trop dans sa vie, et pas qu’à cause de son travail. Certes, être directeur était chronophage, mais il y avait beaucoup d’autres choses qui étaient chronophages. A commencer par son épouse. Enfin, ce n’était pas vraiment elle, c’était surtout toutes les visites qu’elle avait à faire à Sainte Mangouste. Il l’y amenait quand elle avait rendez-vous, et quand elle n’allait pas bien, ce qui était malheureusement assez fréquent.

Et ce jour-là, il avait dû prendre son après-midi, parce que Euphemia avait fait une sorte de crise d’hystérie. C’était l’elfe de maison qui l’avait prévenu, et il était rentré pour s’occuper d’elle. Il avait tenté de la calmer comme il avait pu, puis il l’avait emmené à Sainte-Mangouste. Ça ne servait pas à grand-chose qu’elle aille là-bas, à chaque fois ils lui prescrivaient des calmants, et les médicomages redisaient à Tarben qu’elle irait mieux si elle se faisait interner, mais il répondait toujours la même chose, il était absolument hors de question qu’il la laisse là-bas. Ce serait comme l’abandonner, et il était incapable de faire une chose pareille. Enfin, quoiqu’il en soit, il l’avait ramenée à la maison, il avait veillé à ce qu’elle prenne ses « médicaments » puis elle s’était endormie, ce qui allait probablement durer pendant de longues heures.

Il aurait pu rester avec elle, mais il n’en avait pas vraiment l’envie. Ce n’était pas contre elle, mais il y avait tout de même mieux comme soirée. D’autant plus qu’il avait prévu de retrouver Nigel, et il n’avait aucune envie de décommander. Il laissa donc Euphemia sous la surveillance de l’elfe de maison, mais elle ne devrait pas se réveiller avant le lendemain, alors il ne s’inquiétait pas trop. Il rejoignit donc le Chaudron Baveur et répondit joyeusement et de bon cœur à l’accolade de son ami, bien heureux de pouvoir passer du temps avec ce dernier.

-Content de te revoir, Tarben. Comment vas-tu ? Et ta petite famille ?

Tarben ne parlait en général jamais d’Euphemia, pas dans les détails en tout cas. Il voulait avant tout protéger sa famille. Et même si tout le monde savait plus ou moins qu’elle s’était très mal remise de la mort de son dernier né, il faisait en sorte d’être assez évasif sur la question, mais avec Nigel, c’était différent, puisqu’il était son ami. Il avait donc plus de facilités à lui parler.

« Je suis heureux de te voir également, surtout que j’ai eu une sale journée, alors terminer sur une note positive, c’est plutôt agréable. Les enfants vont bien, en tout cas, ils allaient bien dans leur dernière lettre. Et Euphemia… bon, c’est jamais parfait. Elle a fait une petite crise cette après-midi mais… rien de très grave. Et toi alors ? »

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arben confia d'office à Nigel qu'il était loin d'avoir passé une journée idéale. Ce dernier regrettait de l'entendre, mais au fond, il se disait que leur soirée tombait d'autant plus à point nommé. Cela allait permettre à son ami de se changer les idées et de penser un peu à autre chose, peu importe ce qui l'avait éprouvé. Et même s'il voulait simplement passer sa soirée à se plaindre et à râler, cela irait tout autant à Nigel. Si les amis ne devaient être présents que quand tout allait bien dans le meilleur des mondes, alors à quoi serviraient-ils ? Nigel était aussi là pour ça, pour permettre à Tarben de se délester peut-être du poids qu'ils se traînait sur les épaules et qui devenait peut-être, qui sait, un peu trop lourd à porter.

Ses enfants, semble-t-il, allaient bien, en tout cas s'il se fiait à leurs courriers. Nigel songeait qu'à leurs âges, moins on avait de nouvelles, meilleures les nouvelles étaient... Et il le pensait d'autant plus que même s'il n'avait pas d'enfant, il pouvait prendre Clarice en exemple. Et il préférait, dans le fond, ne pas avoir de nouvelles d'elle que d'apprendre que sa condition physique s'était encore détérioré ou que l'un de ses rendez-vous médicaux avait révélé il ne savait quel problème supplémentaire. Même si en réalité, il n'était jamais longtemps sans nouvelles de sa nièce, puisque cette dernière écrivait plus que régulièrement à ses parents, et qu'Eurydice ne passait jamais à côté de l'occasion de lui transmettre les nouvelles qu'elle avait de sa fille quand elle en avait.

Concernant Euphemia... Nigel se doutait un peu que c'était un euphémisme (pour le coup, c'est le cas de le dire) quand il affirmait que rien n'était jamais parfait. Nigel n'était pas certain de pouvoir le croire complètement quand il évoquait cette "petite crise" qui n'était "pas très grave". Bon, si ça avait été vraiment grave, il ne serait pas venu ce soir et aurait décommandé mais, tout de même, il s'interrogeait... Il se doutait que c'était cette raison qui avait rendu cette journée si éprouvante pour lui, et il n'avait pas envie de passer à côté du sujet comme s'il était anodin. Surtout que Nigel se doutait du fait que Tarben ne devait pas avoir grand-monde avec qui partager ses craintes et ses angoisses au sujet de sa femme. Même avec lui, il prenait des pincettes, alors...

-Quel genre de crise ? Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il alors. Libre à Tarben de répondre ou non, mais il ne se voyait pas ne pas poser la question. Pour moi tout va pour le mieux, la vie suit son cours... avec quelques petites surprises à la clé, décréta-t-il dans l'unique but d'entretenir le suspense.

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Tarben ne parlait pas souvent des problèmes de sa femme, parce qu’il estimait que la terre entière n’avait pas besoin d’être au courant. Cela faisait tout de même partie du domaine très privé, et il n’avait aucune envie d’embarrasser Euphemia, ou de donner l’occasion à certaines personnes mal intentionnées de nuire à sa famille. Elle en bavait déjà assez comme ça depuis la mort de leur dernier enfant, cela ne servait strictement à rien d’en rajouter. Mais avec Nigel, les choses étaient différentes. C’était un bon ami à lui, et il savait qu’il pouvait avoir confiance en lui, et en profiter pour se confier un peu, même s’il n’avait aucune intention d’instaurer une ambiance lourde et pesante.

Il se contentait simplement d’être honnête avec le jeune homme. Comme il l’avait toujours fait. Mais bon, cela n’allait pas les empêcher de passer une bonne soirée. D’autant plus qu’il était certain que de son côté, Nigel aurait des choses plus gaies à lui apprendre. Il comptait dessus en tout cas. Il n’avait aucune envie de passer sa soirée à déverser ses malheurs. Même s’ils étaient amis, Nigel n’avait probablement aucune envie d’entendre cela, et il le comprenait parfaitement.

-Quel genre de crise ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Tarben n’était pas spécialement surpris qu’il demande plus de détails. Après tout, la curiosité était légitime. Tarben n’allait pas rechigner à lui répondre, si vraiment il n’avait pas eu envie d’en parler, il n’avait qu’à simplement ne pas parler de son épouse. Il ne savait pas comment tout cela allait se finir, mais il s’inquiétait de plus en plus de ne pas la voir aller mieux. Cela faisait maintenant plusieurs années que leur fils était mort, elle aurait dû se relever.

« Le même genre que d’habitude. Elle le voit, elle l’entend, elle lui parle. Elle était dans tous ses états parce qu’apparemment, il s’était blessé. Elle voulait absolument l’emmener à l’hôpital. Mais elle a fini par reprendre ses esprits. »

Il l’avait retrouvée totalement chamboulée, en pleurs et presque hystérique. Elle voulait absolument l’emmener à Sainte-Mangouste et il avait eu un mal fou à la calmer. Quand elle perdait sa lucidité, dans ces moments-là, c’était toujours très dur. Il avait toujours peur qu’elle ne revienne jamais à elle, comme si elle avait atteint le point de non-retour. Il ne voulait pas qu’une telle chose se produise, mais n’avait aucune idée de ce qui était possible ou non, pour elle.

-Pour moi tout va pour le mieux, la vie suit son cours... avec quelques petites surprises à la clé.

Tarben haussa un sourcil, intrigué. Vu la façon dont Nigel disait les choses, il était persuadé que son ami avait quelque chose à lui révéler. Et il était curieux de savoir de quoi il s’agissait. Il espérait que c’était une bonne nouvelle pour Nigel, il ne souhaitait que le bien de son ami. Mais il était certain que c’était le cas, sinon, il n’aurait pas annoncé les choses de cette manière. Il avait hâte d’être dans la confidence, et de savoir ce qu’était ces petites surprises.

« Quel genre de surprises ? »

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igel était sincèrement attristé d'entendre que l'état d'Euphemia ne s'améliorait pas. Il avait espéré que ses crises ne seraient qu'un état passager, qu'elle parviendrait à surmonter. La mort d'un enfant ne peut que vous faire du mal et vous traumatiser. Nigel, sans être père, n'avait aucun mal à l'imaginer, lui qui s'inquiétait sans cesse de l'état de santé de Clarice. Si la maladie devait l'emporter - quand elle l'emporterait -, il n'était vraiment pas certain de comment il réagirait. Encore moins de comment Eurydice réagirait de son côté. Alors oui, il voulait bien comprendre l'instabilité d'Euphemia, mais le temps avait passé, et la situation ne changeait pas pour l'épouse de Tarben.

Nigel sentit son coeur se serrer tandis qu'il écoutait le récit que lui faisait son ami des récents événements. Il imaginait Euphemia en pleine hystérie, en train de pleurer un fils qu'elle avait déjà perdu. Tarben avait bien du courage de supporter cela. Oui, à chaque fois, sa femme finissait par reprendre ses esprits. Mais si cela devait ne pas suffire ?

Nigel avait envie de poser la question, il n'osa pas le faire. Il savait que Tarben refusait d'envoyer son épouse à Sainte-Mangouste, et il le comprenait. C'était une décision terrible à prendre, et qui exigeait un sacrifice de soi et de l'autre immense. Mais plus le temps passait, plus Nigel se disait que c'était sans doute la solution. Pour qu'Euphemia lui revienne ensuite guérie de ses démons, pour lui-même ne plus avoir à porter ce fardeau. Mais il s'estimait indiscret et surtout tout sauf à sa place avec ce genre de réflexe. C'était à Tarben de prendre ses décisions, de faire ses choix. L'éditeur espérait seulement que lui-même n'y perdrait pas sa santé mentale à force de chercher à tout prix à soutenir son épouse.

Bref, il se contenta d'un sourire contrit qu'il accompagna d'une tape amicale et compatissante sur l'épaule de son ami. Il avait son soutien, il fallait qu'il le retienne, c'est ce qui importait. Et pour le reste, la nouvelle qu'il avait à annoncer à Tarben pouvait avoir le mérite de détendre un peu l'atmosphère, même si c'était, bien sûr, une nouvelle complètement factice, et qui n'avait en fin de compte pas de valeur particulière.

-Eh bien, figure-toi que tu as un homme fiancé en face de toi.

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Tarben ne cherchait absolument pas à ce que l’on s’apitoie sur son sort. Mais il avait confiance en Nigel, c’était un ami proche à lui alors, il pouvait se permettre de ne pas se montrer trop évasif. Mais il ne voulait pas totalement plomber l’ambiance non plus. Parler d’Euphemia n’avait absolument rien de gai. Depuis la mort de leur dernier enfant il ne la reconnaissait plus, même quand elle était lucide, ce n’était pas vraiment elle. Toute la famille avait dû faire son deuil, chacun l’avait surmonté à sa manière, mais Euphemia était restée tout en bas. Il comprenait que ce ne soit pas facile, et il ne la blâmait pas, mais il aurait nettement préféré qu’elle ne devienne pas ce qu’elle était aujourd’hui.

Le plus simple ce serait que des professionnels se chargent d’elle, mais elle ne le supporterait pas, il le savait. S’il l’envoyait à Sainte-Mangouste, elle perdrait le peu de lucidité qu’elle avait. Elle sombrerait totalement dans la folie. Au moins, en étant chez eux, elle se raccrochait un peu à la réalité. Et puis, les enfants non plus, ne le supporteraient pas. Enfin, Loke du moins. Edda c’était autre chose, elle tentait de faire le moins possible face à sa mère, ce qu’il pouvait comprendre en un sens.

En tout cas, il avait préféré diriger la conversation vers Nigel. S’apitoyer sur sa situation familiale n’était pas la solution, et le jeune homme semblait avoir des choses à dire. Tarben avait bien envie de les entendre. Il n’avait aucune idée de ce que cela allait être, mais il espérait en tout cas que Nigel allait lui apprendre une bonne nouvelle. Il en avait besoin, et surtout, Tarben voulait le bonheur de son ami, que tout aille pour le mieux pour lui.

-Eh bien, figure-toi que tu as un homme fiancé en face de toi.

Tarben haussa les sourcils, vraiment surpris. Il ne s’attendait pas à cela, de la manière dont Nigel le disait, cela avait l’air d’être une bonne chose. Même s’il n’était plus tout fraîchement sorti de Poudlard, les mariages arrangés pouvaient encore lui tomber dessus. Il ne savait pas si c’était le cas, mais comme il ne lui avait jamais parlé d’une femme qu’il fréquentait, le sorcier se posait tout de même quelques questions.

« Oh… tu me prends vraiment de cours là. Mais toutes mes félicitations. Qui est l’heureuse élue ? »

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arben semblait tomber des nues, et c'était bien normal. La nouvelle avait surpris tout le monde, et c'était une des choses que Nigel avait tendance à apprécier le plus dans leur décision commune, à Cassiopeia et lui.

Il aimait créer la surprise, il aimait jauger la réaction de ses interlocuteurs. Bon, d'accord, par la même, il mentait, y compris à ses amis proches, et ce n'était pas une chose dont il fallait être fière, mais puisque la situation était ce qu'elle était, il prenait le parti de s'en amuser.

Il se doutait bien que l'annonce de ses fiançailles tranchait avec la réputation infondée qu'il se façonnait avec soin depuis des années maintenant (ses mensonges ne dataient pas d'hier, au final, surtout quand ils concernaient sa présumée vie sentimentale) : celle d'un séducteur, d'un dandy qui passait d'une conquête à l'autre et finirait sans doute vieux garçon devant l'éternel.

Personne n'avait dû imaginer qu'il finirait par se caser, à juste titre. Mais en même temps, on savait qu'il était quelqu'un d'impulsif, et qui n'avait pas toujours le sens des réalités. Un mariage décidé sur un coup de tête, au final, ça pouvait bien lui ressembler. Il suffisait de tomber sur la... bonne personne.

-Heureuse on verra, je ne suis toujours pas convaincu qu'elle soit consciente de qui elle a accepté d'épouser. Il se satisfaisait souvent de ce genre de boutades, qui noyaient un peu le poisson et donnaient un peu plus de naturel à toute cette situation. Je pense que tu dois la connaître, Cassiopeia Black.

Etant donné que toutes les autres familles gravitaient plus ou moins autour de celle des Black, Nigel ne serait vraiment pas surpris que son interlocuteur connaisse sa fiancée pas si sortie de nulle part que ça, au final. En même temps, même si ce n'était pas un mariage arrangé, même si ce n'était pas un mariage tout court, Nigel n'aurait pas passé ce marché avec n'importe qui. Tout esprit libre qu'il était, il avait tout de même était éduqué dans la plus stricte idéologie du sang pur. Et ça avait de l'importance, pour lui.

-J'ai passé l'âge de papillonner. Tu imagines que ma nièce sera bientôt majeure ? Il était temps que je me range, que je fonde une famille. Il y avait un fond de vérité dans ses paroles. Fonder une famille, il le voudrait vraiment. Mais ça n'arriverait pas. Et je crois bien que Cassiopeia est l'épouse idéale, pour moi.

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Tarben ne s’était vraiment pas attendu à ce que Nigel lui annonce qu’il s’était fiancé. Ils n’étaient pas vieux, et Nigel encore moins que Tarben, mais ils avaient passé l’âge de mariages arrangés, alors évidemment, ce n’était pas le genre de nouvelles auxquelles il s’attendait.

Il n’avait aucune idée de si c’était arrangé, ou alors si c’était une vraie relation, mais il penchait plus pour la première solution, étant donné qu’il ne connaissait aucune relation sérieuse à Nigel. Ce dernier ne lui en aurait pas forcément parlé, c’est vrai, mais Tarben aimait à penser qu’il en aurait tout de même entendu parler, au moins un peu. Pour l’heure, il ignorait encore l’identité de la fiancée en question, mais il restait tout de même heureux pour Nigel.

Des fiançailles, c’était toujours une bonne nouvelle, quelle qu’en soit la nature. Alors Tarben ne pouvait que féliciter son ami. Il espérait que ce futur mariage saurait le ravir, et lui apportait une famille aimante, parce qu’il le méritait. Tarben était loin de se douter que ce mariage n’aurait jamais lieu, et que tout ceci était factice. En même temps, il n’avait jamais été très vif dans tout ce qui était combines, ce n’était pas du tout sa tasse de thé.

-Heureuse on verra, je ne suis toujours pas convaincu qu'elle soit consciente de qui elle a accepté d'épouser. Je pense que tu dois la connaître, Cassiopeia Black.

Tout le monde connaissait les Black, après, pour ce qui était de les connaître personnellement, c’était autre chose. Il y en avait tellement… et ils se ressemblaient tous par-dessus le marché. Mais il voyait au moins qui c’était. Ce n’était pas celle après laquelle son frère courrait après, c’était déjà ça, même si Tarben estimait que son frère ne faisait que se ridiculiser, mais bon, il ne comptait pas s’occuper de cette histoire. Il préférait le laisser gérer, il avait assez donné et n’avait strictement rien reçu en retour.

-J'ai passé l'âge de papillonner. Tu imagines que ma nièce sera bientôt majeure ? Il était temps que je me range, que je fonde une famille. Et je crois bien que Cassiopeia est l'épouse idéale, pour moi.

Il espérait que ce serait le cas, vraiment. Les mariages arrangés, c’était un peu la loterie, on ne savait jamais comme cela allait se passer, Nigel et Cassiopeia avaient la chance d’avoir appris à se connaître, à peut-être avoir développé une affection l’un pour l’autre, ils savaient déjà si les choses pouvaient marcher ou non donc. C’était donc une chance pour eux. Il n’y avait plus qu’à espérer que tout se passe comme ils l’avaient prévu, maintenant.

« Je suis content pour toi. A bien y réfléchir, vous pourriez former un beau couple. Vous avez déjà fixé une date pour le mariage ? »

black pumpkin

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igel accueillait toujours les félicitations de ceux qui apprenaient, sans savoir ce que tout ceci contenait de machinations, qu'il allait se marier, avec un sourire mais parfois aussi quelques scrupules. Nigel appréciait voir les réactions que provoquaient chez les autres ce genre de nouvelles, entre la surprise, l'indifférence ou encore la joie sincère. Dans le cas de Tarben, Nigel voulait croire que son ami était vraiment, sincèrement heureux pour lui, et forcément, ça avait le don de l'embarrasser légèrement. Mentir ne le dérangeait pas forcément, mais tout dépendait de son interlocuteur.

Ceci dit, en dépit de ses quelques scrupules, il persisterait dans le mensonge, il n'y avait qu'ainsi qu'il pourrait lui donner toute la densité nécessaire. Par ailleurs, il serait bien en mal, même s'il le voulait, d'expliquer concrètement et convenablement les raisons de son arrangement avec Cassiopeia. D'autant que lui-même ne connaissait pas réellement les raisons de sa "fiancée" comme il s'était épargné de lui détailler les siennes. Les secrets, quand ils vous arrangent, peuvent bien rester secrets aussi longtemps que nécessaire.

-Même sans y réfléchir, on forme un couple tout à fait harmonieux, je te le confirme, répondit Nigel, pas vexé pour un sou, mais juste pour le plaisir de reprendre son interlocuteur.

En vérité, oui, dans une autre vie et dans d'autres circonstances, Nigel aurait même pu considérer que son mariage avec Cassiopeia aurait pu couler de source... Leur amitié, ancienne et sincère, aurait pu être un terreau plus que favorable à un mariage de qualité, voire à des sentiments plus profonds, si Nigel s'en était vraiment senti capable. Bon, c'est vrai, Nigel était plus sociable, plus expansif peut-être, que ne l'était Cassiopeia, mais même sur ce point, ils auraient sans doute été plutôt compatibles, tout bien considéré.

-On a pas encore de date, rien que faire ma demande avec la perspective éventuelle d'être envoyé sur les roses m'a déjà demandé beaucoup d'efforts, plaisanta-t-il.

Même si c'était entièrement faux, surtout qu'en fin de compte, c'était Cassiopeia qui lui avait fait sa demande et non l'inverse, enfreinte de plus aux conventions qui amusait franchement Nigel.

-A vrai dire, je ne suis pas vraiment pressé d'entrer dans le vif du sujet, connaissant ma future belle-famille. J'ai l'intuition que Pollux, surtout, va vouloir mettre son grain de sel partout. Je l'apprécie beaucoup, mais disons qu'il est... bien plus psychorigide que je ne le suis. Et c'était rien de le dire. C'était d'ailleurs un risque d'accepter ce petit arrangement. Parce qu'il faudrait composer avec Pollux. Et sa réaction éventuelle quand ils ne pourraient plus jouer la comédie. Evidemment, quand une date aura été fixé, tu seras parmi les premiers avertis.

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Une fois la surprise passée, il est vrai que cette annonce tombait relativement bien. Cela n’aurait pas été si grave que cela, que Nigel ne se marie jamais, mais c’était tout de même mieux qu’il ait trouvé chaussure à son pied. Et cela l’était encore plus en ce qui concernait Cassiopeia. Finir vieille fille, ce n’était vraiment pas une sage idée, encore moins lorsqu’on était une Black. Ce ne serait pas la première, mais ça en mettait tout de même un coup à la réputation. Quoiqu’il en soit, Tarben était content pour les deux jeunes gens, et espérait que ce mariage serait prospère, et heureux, et qu’ils réussiront tous les deux à s’accorder de la meilleure des manières.

Evidemment, il ne se doutait pas une seconde que tout ceci était une supercherie, afin que la pression sociale se fasse moins ressentir pour Nigel et Cassiopeia. Tarben n’aurait jamais pensé à un tel plan, en même temps, cela faisait de nombreuses années qu’il était marié, ses enfants étaient grands, il était bien loin de tout cela. Alors même si l’annonce était soudaine, et qu’il ne s’y était pas attendu, il ne se méfiait pas du tout, et prenait la déclaration au sens premier.

-Même sans y réfléchir, on forme un couple tout à fait harmonieux, je te le confirme.

Tarben afficha un léger sourire. Il savait bien que Nigel n’était pas vexé, mais il n’empêche, que ce n’était pas un couple auquel il aurait pensé. Ils avaient quelques points communs, c’est vrai, même s’il fallait les chercher, mais ce n’était pas flagrant. Cassiopeia, Tarben ne la connaissait pas beaucoup, presque pas, mais il savait qu’elle était très solitaire, et pas très famille. Ce qui était tout de même l’inverse de Nigel. Mais bon, on racontait souvent que les opposés s’attiraient entre eux. Alors pourquoi pas. L’important, c’était qu’ils puissent s’y retrouver tous les deux, après tout.

-On a pas encore de date, rien que faire ma demande avec la perspective éventuelle d'être envoyé sur les roses m'a déjà demandé beaucoup d'efforts. A vrai dire, je ne suis pas vraiment pressé d'entrer dans le vif du sujet, connaissant ma future belle-famille. J'ai l'intuition que Pollux, surtout, va vouloir mettre son grain de sel partout. Je l'apprécie beaucoup, mais disons qu'il est... bien plus psychorigide que je ne le suis. Evidemment, quand une date aura été fixé, tu seras parmi les premiers avertis.

Certes, pour tous ceux qui connaissaient Pollux Black, même peu, tous savaient qu’il aimait avoir les choses en main, et s’occuper de tout, surtout lorsque cela concernait sa famille. Il n’y avait rien de mal à vouloir s’assurer que tout se passe au mieux, mais il ne fallait pas que cela tombe dans l’excès. Quoiqu’il en soit, il avait hâte d’assister à ce mariage, parce qu’il avait le sentiment que cela pourrait rendre son ami heureux, et c’est tout ce qu’il lui souhaitait, à dire vrai.

« Si c’est Pollux qui s’occupe de tout, tu vas te retrouver avec la bague au doigt en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Mais bon, puisque rien n’est encore planifié, il est inutile de trop se précipiter. Même si j’avoue que j’ai hâte de pouvoir faire la connaissance d’éventuels petits Greengrass. »

black pumpkin

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igel afficha un sourire détaché quand son ami lui fit remarquer que si Pollux devait décider de s'impliquer d'un peu trop près dans l'avenir marital de sa soeur, ils n'auraient pas le temps de dire "Quidditch" avant de se retrouver la bague au doigt. Il choisissait de prendre la chose avec légèreté et détachement, mais à la vérité, c'était bel et bien une chose à laquelle il avait songée, et qui ne l'avait pas particulièrement enchanté. Il n'y avait pas pensé sur le moment, quand il avait accepté la folle proposition de Cassiopeia, et qui devait assurer leur tranquillité d'esprit à tous les deux, mais il l'avait réalisé plus tard, notamment au cours des quelques entrevues qu'il avait eues avec Pollux depuis ce moment-là. Nigel était tout disposé à comprendre qu'il soit à ce point attaché à sa soeur et à ses intérêts, lui-même était bien trop attaché à Eurydice pour remettre ce genre de comportement en question, mais cela signifiait donc qu'au moment de lever la supercherie, la situation serait plus épineuse qu'il ne le voudrait.

Au point que Nigel finissait par se demander s'il ne serait pas juste plus simple d'épouser Cassiopeia et de jouer le jeu jusqu'au bout. Mais non, bien sûr, les arguments qui venaient rapidement contrebalancer cette possibilité avaient très vite raison d'une suggestion comme celle-ci, évidemment trop hâtive. Mais il allait définitivement devoir trouver un os à ronger à Pollux pour l'occuper le plus longtemps possible. Heureusement, pour l'heure, il avait déjà ses propres enfants à marier, et Nigel comptait un peu sur le fait que les mariages futurs de Walburga, puis d'Alphard (avec Clarice, d'ailleurs, parce que le monde des sangs purs était définitivement trop petit - et consanguin) l'accapareraient suffisamment pour qu'ils aient une petite marge de manœuvre devant eux tout de même.

-Tu me connais, ce n'est pas mon genre d'agir dans la précipitation, je n'ai pas l'intention de brûler les étapes, dit-il avec le sourire et un certain détachement, même si l'évocation d'éventuels enfants Greengrass lui serrait légèrement le cœur.

Rien que pour ça, au fond, peut-être qu'il devrait suggérer à Cassiopeia de pousser la comédie plus loin qu'ils ne le faisaient pour l'heure. L'idée de ne pas avoir d'enfant ne l'avait pas tant dérangé pendant longtemps, mais plus il avançait en âge, plus il lui devenait difficile de tirer un trait sur l'idée d'être un père un genre. La paternité semblait incompatible avec ce qu'il était, mais...

-A vrai dire, moi aussi, je serais plutôt curieux de voir à quoi ressembleraient de petits Greengrass. A coup sûr, ils seraient particulièrement intenables. En revanche, je ne doute pas qu'ils seraient absolument charmants, avec des gènes pareils.

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Un verre à moitié plein ou à moitié vide ça fait toujours une bonne soirée

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Tarben était content pour Nigel, puisque ce dernier semblait vraiment en accord avec la situation, et heureux de cette dernière. Il ne l’avait vraiment pas vu venir, n’avait même pas suspecter une relation entre Nigel et Cassiopeia, mais ces derniers temps, Tarben ne portait pas grande attention à ce qui se passait autour de lui. Il avait tendance à s’enfermer dans son bureau, ne prêtant pas trop attention à l’heure, et il n’écoutait donc pas ce qu’il se disait, ce qu’il se passait. Si on ne lui apportait pas directement les nouvelles, il n’en avait pas réellement connaissance. Mais cela n’enlevait rien à l’enthousiasme qu’il avait concernant le tournant que la vie de Nigel prenait. Un mariage, ce n’était pas rien. Même si beaucoup d’entre eux étaient mariés de manière arrangée, ce n’était pas non plus un évènement anodin. C’était un lien créé, et normalement indéfectible entre un homme et une femme, dont on attendait qu’ils fondent une famille, qu’ils perpétuent les lignées. C’était dans l’ordre des choses. Il aurait pensé que Nigel n’entrerait pas dans ce schéma, après tout ce temps, mais de toute évidence, il s’était trompé. Et il n’en était pas agacé.

-Tu me connais, ce n'est pas mon genre d'agir dans la précipitation, je n'ai pas l'intention de brûler les étapes.

Peut-être bien, mais une grossesse était vite arrivée. Et d’ailleurs, Pollux en était la preuve vivante. Puisqu’Irma était tombée enceinte alors qu’ils étaient encore tous les deux à Poudlard. Un scandale qui avait réussi à être étouffé, par toute la magnanime des Black. Mais comme quoi, il ne fallait jamais se dire que ça n’arrivait qu’aux autres. Mais bon, il est vrai qu’il ne voyait pas Nigel et Cassiopeia se précipiter. Mais Cassiopeia, sans être âgée, n’avait plus vingt ans non plus. Alors il ne faudrait pas qu’ils prennent trop leur temps, s’ils espéraient avoir des enfants. Ce qui était sans doute le cas.

-A vrai dire, moi aussi, je serais plutôt curieux de voir à quoi ressembleraient de petits Greengrass. A coup sûr, ils seraient particulièrement intenables. En revanche, je ne doute pas qu'ils seraient absolument charmants, avec des gènes pareils.

C’était naturel, de se demander à quoi ressembleraient nos enfants. Même si en réalité, on était toujours très loin de la réalité. Même si les gènes parlaient beaucoup, en plus de l’éducation, il y avait énormément de variables. Les enfants avaient également leurs propres caractères, et on ne pouvait pas grand-chose à cela. Mais on espérait toujours que l’enfant ressemble plus à l’un, ou à l’autre des parents, qu’il prenne ce trait-ci, pas celui-là, et plus encore.

« Tu as l’air de t’être déjà fait une idée là-dessus. J’admets que c’est une description assez logique… mais tu auras l’occasion bien assez tôt de vérifier ou non tes propos. Même si ce ne sera sûrement pas la chose à laquelle tu penseras en premier. Un enfant change radicalement tout, bien plus qu’on ne peut le penser. »

black pumpkin

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igel se contenta, comme bien souvent quand on lui faisait des remarques sur des sujets qu'il prétendait maîtriser et avec lesquels il faisait mine d'être parfaitement à son aise (alors qu'il n'en était rien), d'afficher son plus charmant sourire, comme si de rien n'était. L'air de rien, les sujets de conversation qui exigeaient de lui qu'il joue la carte du détachement magnanime (et forcément hypocrite) étaient assez nombreux, à son corps défendant. Ce n'était pas une chose qu'il voulait particulièrement, mais c'était néanmoins une chose que les circonstances paraissaient exiger de lui.

Il ne pouvait ainsi pas sincèrement parler de sa relation avec Cassiopeia, car tout ceci n'était qu'un leur. Il ne pouvait pas sincèrement parler de ses présumées conquêtes féminines, car celles-ci n'existaient pas réellement. Et il ne pouvait pas sincèrement parler de sa future progéniture, car il y avait de très fortes chances qu'il n'en ait jamais... Encore que, bien sûr, on ne savait jamais, il pourrait bien décider de... passer à la casserole (quelle expression stupide), qu'importe son aversion totale pour la chose, si cela pouvait lui permettre de s'assurer une descendance, mais... non, il n'avait pas le sentiment que ce serait une manière très juste de faire, et cela ressemblerait forcément à un caprice. Surtout que quitte à faire des enfants, Nigel voudrait que ce ne soit pas avec n'importe qui... Alors, certes, Cassiopeia Black n'était effectivement pas n'importe qui, loin s'en faut, mais vous m'avez compris.

-Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre, confirma Nigel quand son interlocuteur lui fit remarquer qu'un enfant avait le don de changer radicalement votre vie.

Et c'était une chose dont il n'avait jamais douté, faute de l'avoir expérimenté. Quand on avait un enfant, l'on devait oublier d'être égoïste, tout à coup, une autre vie comptait plus que la vôtre et il n'était plus question de se montrer impatient ou égoïste. Il fallait consacrer tout son temps, toute son attention, toute son énergie à sa progéniture...

L'exemple de Clarice était assez flagrant en ce sens. Pas que cela ait changé grand-chose à la dynamique du couple Carrow qui dans tous les cas était absolument désastreuse, mais Clarice, à plus forte raison au vu de son état de santé, avait exigé une attention constante et une inquiétude tout aussi tenace. Il savait ça, il savait à quel point cela exigeait de mettre sa vie entre parenthèses pour un autre être humain. Mais d'un autre côté... vu l'état de sa vie, en l'occurrence, est-ce que c'était vraiment si dramatique ? Sans doute pas, non. Même pas du tout, en vérité.

-Dis comme ça on pourrait presque croire que tu me dissuades de devenir père. Mais j'en doute, n'est-ce pas ? Tes enfants sont ce qui t'est arrivé de plus beau dans la vie, pas vrai ?

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Certains diront que Nigel s’y prenait un peu tard, pour se préoccuper de sa vie sociale. Après tout, les hommes de leur classe étaient mariés peu de temps après la sortie de Poudlard, en général. Et cela faisait bien longtemps que Nigel était sorti de Poudlard, mais mieux valait tard que jamais. Et Tarben était content pour son ami. Tout ceci semblait être voulu, et désiré, et c’était une chance que peu avants. Les mariages arrangés étaient monnaie courante, et tout le monde n’était pas toujours gagnant, mais cela semblait bien s’annoncer pour Nigel, et c’était tant mieux.

Puisqu’il y allait avoir un mariage, il était donc évident qu’il y allait avoir des enfants. Ils n’allaient pas devoir trop traîner non plus, parce qu’ils n’avaient plus vingt ans, mais ils restaient en âge de procréer. Et puis, au-delà de ça, avoir des enfants demandait d’avoir de l’énergie, et ils l’apprendraient bien assez tôt. C’était dans l’ordre des choses. Tarben ne regrettait pas ses enfants, loin de là. Même s’il en avait perdu un, cela restait la plus belle des expériences qu’il avait vécues, mais il était bien de reconnaître que ce n’était jamais de tout repos. D’autant qu’on ne cessait jamais d’être parent, cela restait jusqu’à la mort. Il n’y avait pas de pause possible.

-Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre.

Il est vrai que Nigel avait de nombreux exemples autour de lui. Il restait peu de célibataires de leur génération, et quasiment tout le monde avait eu au moins un enfant. A commencer par la sœur de Nigel. Même si les rapports des enfants étaient différents de leur mère et leur père, Nigel avait pu avoir un aperçu de ce qu’était la vie de parent. Mais Tarben ne se faisait pas trop de soucis, il ne doutait pas que Nigel s’en sortirait très bien. Et Cassiopeia aussi d’ailleurs. Les Black était au point en terme de famille nombreuses, c’est bien qu’ils savaient y faire un tant soit peu.

-Dis comme ça on pourrait presque croire que tu me dissuades de devenir père. Mais j'en doute, n'est-ce pas ? Tes enfants sont ce qui t'est arrivé de plus beau dans la vie, pas vrai ?

Ce n’était pas du tout le cas, Tarben n’essayait pas d le dissuader de quoique ce soit, mais simplement lui faire prendre conscience de la réalité. Mais oui, ses enfants étaient ce qui lui était arrivé de plus beau, même si en un sens, cela avait aussi été la plus grande tragédie de sa vie. On n’était jamais préparé à perdre un enfant, parce que ce n’était pas dans la logique des choses. Et on ne s’en remettait jamais réellement non plus.

« Je suis désolé si mes paroles t’ont fait penser à une quelconque dissuasion. Ce n’était pas du tout ce que je voulais. Oui, c’est ce qui m’est arrivé de plus beau, sans aucun doute, mais rien n’était jamais tout blanc ou tout noir. »

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igel réalisait que ses conversations avec ses proches gravitaient de plus en plus autour de la paternité. Il ne l'avait pas vraiment cherché, mais c'était pourtant le cas. Il soupçonnait que c'était de son âge, sans compter que la plupart de ses proches et amis étaient tous parents, ou presque, et pour la plupart, de longue date. Nigel était travaillé par le sujet, il faut croire, et pourtant, il n'était pas totalement certain de vouloir être bel et bien père. C'était plus compliqué que ça, il ne savait pas si c'était une lubie encouragée par l'horloge tournante et ses propres préférences, ou s'il était question d'autre chose.

Non, Tarben ne l'avait pas découragé, pas le moins du monde, pas plus qu'il ne l'encourageait : Nigel en restait au même point, ce n'était pas vraiment pour ça qu'il avait posé la question, mais davantage afin de questionner son interlocuteur au sujet de sa propre situation familiale, parce qu'il se demandait si cette réflexion était prononcée avec ou sans arrière-pensée, mais il roulait sa bosse dans le monde littéraire depuis suffisamment longtemps pour savoir que tout avait un sens, un sens plus ou moins clair, un sens plus ou moins évident, mais un sens tout de même. Alors oui, il se posait des questions, et sans vouloir se montrer indiscret, il espérait que son ami accepterait bel et bien d'y répondre.

-Tu auras du mal à me dissuader d'une décision que je n'ai de toute façon pas prise, le rassura tout de même l'éditeur afin que son interlocuteur n'ait pas le sentiment d'avoir commis une quelconque maladresse alors que ce n'était définitivement pas le cas.

Il confirma tout de même, et "sans aucun doute", que ses enfants étaient ce qui lui était arrivé de plus beau : malgré tout, il y avait un mais, et l'information, tout naturellement, n'échappait pas à Nigel qui, par conséquent, voulait en savoir davantage.

-Tu en as dit beaucoup trop et pas assez en même temps. Si tout n'est pas tout blanc ou tout noir, parle-moi de ces zones de gris, ça m'intéresse.

Parce que l'histoire de son ami, et ses préoccupations, l'intéressaient tout naturellement et qu'il estimait normal et logique d'y prêter, autant que possible, une oreille attentive. A ses yeux, c'était clairement la moindre des choses, et il n'en démordrait pas.

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Il était normal pour des hommes de leurs âges de parler des enfants. Tarben était un peu plus âgé que Nigel, mais ils étaient tout de même de la même génération. Et puis, étant donné que Nigel allait prochainement se marier, (il était temps), il allait rapidement avoir des enfants avec Cassiopeia, sans doute, parce que c’était dans l’ordre des choses. Alors aborder le sujet avait quelque chose de parfaitement logique. Et si Tarben pouvait partager un peu de son expérience, il ne voyait pas pourquoi il s’en priverait. Surtout si cela pouvait conforter un peu son ami sur le sujet, même si ce dernier affirmait que ce n’était pas pour tout de suite, les choses allaient souvent plus vite que ce qu’on pouvait prévoir.

Avoir des enfants était une expérience merveilleuse, même s’il arrivait qu’il puisse y avoir des drames. Tarben en savait quelque chose pour avoir perdu un fils, mais il lui restait Ida et Loke, et ils étaient ses plus beaux cadeaux. Il espérait sincèrement que Nigel pourrait connaître les joies de la paternité, parce qu’il le méritait. Il était un homme bien, et il n’avait pas de doutes sur le fait qu’il ferait un excellent père. Mais bon, même si les choses pouvaient aller très vite, il ne fallait tout de même pas mettre la calèche avant les hippogriffes.

-Tu auras du mal à me dissuader d'une décision que je n'ai de toute façon pas prise.

Peut-être, mais Nigel ne pourrait pas attendre indéfiniment non plus. Sans vouloir offenser quiconque, Cassiopeia n’avait plus vingt ans, et sur ce point, la nature était moins clémente avec les femmes que les hommes, et elles arrêtaient assez tôt d’être capable d’enfanter. Alors Nigel ferait bien de se décider assez rapidement, mais ce n’était pas nécessaire de lui faire part de cette remarque.

-Tu en as dit beaucoup trop et pas assez en même temps. Si tout n'est pas tout blanc ou tout noir, parle-moi de ces zones de gris, ça m'intéresse.

Tarben haussa les épaules, tant c’était logique. Elever des enfants, ce n’était pas qu’une partie de plaisir, il y avait beaucoup de contraintes, et certains enfants étaient vraiment très durs à gérer. Nigel n’en avait peut-être pas conscience, mais il avait une nièce, alors il devrait tout de même savoir qu’aucun enfant n’était parfait.

« Il y a certaines contraintes à être parent. Surtout les premiers mois, où le sommeil devient rapidement une option. Et puis, on ne choisit par le caractère de son enfant, on peut avoir de la chance, et avoir un enfant qui est relativement calme et obéissant, mais certains sont de vrais démons. Mais sur ce point, j’estime avoir eu de la chance. »

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igel s'engageait sur un terrain compliqué, et peut-être que Tarben n'avait pas envie de parler de tout cela, tout compte fait, mais c'était trop tard, sa curiosité avait pris le dessus, et il ressentait, quelque part, que c'était forcément une pente glissante que celle sur lquelle ils s'engageaient. Seulement, Nigel n'avait jamais su faire dans la demi-mesure, et pour la peine, il avait toujours tendance à faire en sorte que tout ceci prenne une tournure complètement différente. Alors il attendait d'en apprendre plus, ne serait-ce que pour lever certains de ses doutes, qui en l'occurrence étaient ce qu'il y a de plus personnels.

Oui, il y avait des contraintes à être parent, Nigel n'était pas né de la dernière pluie, et il le savait pertinemment, il le savait d'autant mieux qu'il avait vu Clarice naître et grandir. Et Clarice du fait de sa maladie avait tout naturellement et très rapidement exigé plus d'attention qu'en temps normal, et c'était quelque chose de naturellement compliqué. Nigel ne se faisait aucune illusion quant aux difficultés dans le fait d'élever un enfant, mais il avait eu le sentiment que le discours de Tarben dissimulait quelque chose de bien plus profond en vérité.

-Tu ne m'apprends que des lieux communs, je suis à peu près certain que tes paroles dissimulaient autre chose, reprit Nigel. Je n'ai pas d'enfants mais j'ai une nièce. Et si je l'aime de tout mon coeur, on ne peut pas dire qu'elle ait un caractère facile, alors crois bien que ces choses-là, je les sais pertinemment... Mais je ne crois pas que ce soit vraiment cela que tu avais à l'esprit, si ?

Peut-être que si. Ou peut-être que non et qu'il n'avait tout simplement pas envie de lui en dire plus, ce qui était une chose que Nigel devait tout naturellement respecter. Mais il l'avait toujours su, un jour sa curiosité maladive le perdrait : il ne pouvait s'empêcher de s'interroger, et quand cela concernait ses proches, il n'était plus capable de se taire et de faire preuve de la réserve que l'on attendait de lui en temps normal : en bref, c'était plus fort que lui, vraiment.

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Un enfant changeait radicalement la vie de ses parents. Parfois pour le mieux, parfois pour le pire. C’était triste à dire, mais certains enfants étaient de véritables démons, et même si les parents avaient tout de même de l’amour pour ces enfants, ils restaient très difficiles à gérer, et devenaient des sources d’épuisement, et de crises de nerfs. Tarben avait eu la chance d’avoir des enfants avec des caractères assez dociles, et facilement malléables, mais il avait perdu le dernier, et la perte d’un enfant était sans aucun doute la pire douleur qui soit. Parce qu’on ne mettait pas au monde des enfants pour les voir mourir, et ils devaient naturellement survivre à leurs parents, c’était dans l’ordre des choses.

Il ne souhaitait d’ailleurs à personne de vivre cela, mais il constatait qu’ils étaient plusieurs à en faire l’expérience dernièrement. La paternité, comme la maternité, pouvaient réserver de sombres moments, toutefois, il n’avait pas non plus envie de dissuader Nigel d’avoir des enfants, même s’il se doutait que son simple témoignage ne suffirait pas à l’influencer d’une quelconque manière. Mais heureusement, cela pouvait aussi être un magnifique parcours de vie.

-Tu ne m'apprends que des lieux communs, je suis à peu près certain que tes paroles dissimulaient autre chose. Je n'ai pas d'enfants mais j'ai une nièce. Et si je l'aime de tout mon coeur, on ne peut pas dire qu'elle ait un caractère facile, alors crois bien que ces choses-là, je les sais pertinemment... Mais je ne crois pas que ce soit vraiment cela que tu avais à l'esprit, si ?

Oui, Nigel avait une nièce, et étant donné qu’il était très proche de sa jumelle, il avait dû être très présent pour elle. Mais avoir des neveux et des nièces, et avoir des enfants, ce n’était pas la même chose. Ce n’était pas la même responsabilité, et le même lien. Même s’il ne doutait pas de l’amour qu’il portait à Clarice. Il ne connaissait pas vraiment la jeune fille, alors il le croyait sans mal, quand il disait qu’elle avait un caractère difficile. En même temps, tous les adolescents de son âge en avaient plus ou moins un, n’est-ce pas ?

« On ne sait jamais vraiment ce que la vie de parents peut nous réserver. Et parfois, cela peut se transformer en véritable cauchemar, mais heureusement, ce n’est pas ce qui est le plus fréquent. Mais quand cela arrive, il n’y a pas d’échappatoire possible, et pas vraiment de moyen d’arranger les choses, ou d’aller de l’avant. »

black pumpkin

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on, en effet, personne ne pouvait présumer à l'avance de ce qu'une vie de parent pouvait être susceptible ou non de vous apporter. Nigel était à peu près convaincu du fait que sa propre soeur ne s'attendait à rien de ce qu'a été sa vie de mère avant la naissance de Clarice, et lui-même n'en savait pas grand-chose avant de tenir pour la première fois sa nièce au creux de ses bras, et pourtant, il avait évidemment le meilleur rôle, celui de tonton gâteau. Alors oui, la parole de son ami avait de l'importance, au sens où il était passé par là plusieurs fois, il savait très exactement de quoi il parlait.

-Peut-être que c'est le plus fréquent mais que la plupart des parents n'osent pas le dire, suggéra Nigel avec une certaine légèreté.

Il ne le disait pas spécialement parce qu'il le pensait, mais parce qu'il avait fait, de longue date, de ce genre de traits d'esprit sa spécialité, et ce n'était pas demain la veille que cela allait changer... c'était, que voulez-vous, plus fort que lui, et en l'occurrence, il y avait peut-être un fond de vérité là-derrière. Difficile à dire, au fond, mais il écoutait tout de même la chose avec beaucoup d'intérêt quand elle lui venait de son interlocuteur, qui avait tout de même une certaine bouteille dans ce domaine.

-D'accord, tu m'as convaincu, je n'aurais jamais d'enfant, ça a l'air d'être la chose la plus terrifiante du monde, remarqua-t-il avec humour.

Il n'empêche qu'il y avait du vrai là-dedans. Devenir parent, c'était engager sa responsabilité auprès d'une autre vie humaine... c'était quelque chose de fort, c'était quelque chose de franchement désarçonnant pour lui.

-Je ne sais plus trop si tu parles d'expérience ou non, je dois avouer, ajouta-t-il tout de même en observant Tarben plus attentivement et en lui attachant un regard tout de même un rien soucieux. Cette situation avait de quoi l'interroger et l'intriguer à plus d'un égard, il faut bien le dire.

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Le but de Tarben n’était pas du tout de décourager le jeune homme à avoir des enfants, au contraire, c’était la plus belle expérience que pouvait donner la vie, mais il fallait aussi être conscient que ce n’était pas tout beau tout rose, que cela pouvait même être très compliqué, et qu’on pouvait en venir à regretter d’être devenu parent, mais cela ne durait jamais. Parce que l’amour qu’un enfant pouvait porter à ses parents valait tous les sacrifices, et toutes les difficultés. Et même si chaque expérience était différente selon les familles, c’était tout de même quelque chose qui revenait tout le temps.

-Peut-être que c'est le plus fréquent mais que la plupart des parents n'osent pas le dire.

Aucun parent n’aimait dire qu’il traversait une période compliquée avec son enfant, ou que cela n’allait pas. Ce n’était pas le genre d’un parent d’avouer ses faiblesses, ça ne faisait pas bon genre après tout. Alors que c’était quelque chose que tous les parents vivaient, il n’y avait pas de parent parfait, et il n’y avait pas d’enfant parfait, c’était ainsi. Mais personne ne le reconnaissait, et l’avouait encore moins.

« C’est même une certitude, on ne montre jamais ses faiblesses en tant que parents. »
-D'accord, tu m'as convaincu, je n'aurais jamais d'enfant, ça a l'air d'être la chose la plus terrifiante du monde. Je ne sais plus trop si tu parles d'expérience ou non, je dois avouer.

Tarben afficha un léger sourire. Avoir un enfant, c’était terrifiant effectivement, mais Tarben considérait que c’était aussi la plus belle chose qui soit, et que rien n’était comparable à cela. Il entendait cependant que son discours d’avant avait pu sembler assez sombre, mais ça n’avait pas spécialement été son intention. C’est juste qu’il n’était pas du genre à embellir une situation, juste pour faire plaisir aux autres, ou parce que c’était ce qu’il fallait faire.

« Ne dis pas cela, même si cela fait peur par bien des aspects, surtout la première fois, je te souhaite vraiment de vivre cette expérience. Etant donné que j’ai perdu un enfant, ma conception de tout ça est un peu différente, mais ça n’en reste pas moins quelque chose de merveilleux que d’avoir des enfants. »

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L

es parents ne montraient jamais leur faiblesse en tant que parents, que ce soit vis-à-vis des autres pères et des autres mères, ou vis-à-vis de leurs propres enfants... C'était une chose que Nigel savait pour ne jamais avoir si souvent vu ses parents afficher leurs émotions. Avec lui et avec Eurydice, ils s'étaient toujours montrés assez peu expressifs... Mais il avait aussi des contre-exemples... Notamment dans la manière dont Trevor et Eurydice se comportaient avec Clarice. Mais la condition particulière de cette dernière justifiait probablement que leur comportement ne soit pas, à proprement parler, le même.

-Peut-être que les parents devraient le faire davantage... On oublierait pas qu'ils sont des humains, ainsi, observa Nigel avec un fin sourire.

Oui, les parents devraient probablement afficher davantage leurs émotions, mais le guide du parent idéal n'existait pas. Le guide du parent idéal n'existerait probablement jamais, quoi qu'il advienne. Ce n'était probablement pas si important, en fin de compte.

Bien sûr, quand il affirmait presque catégoriquement ne pas vouloir d'enfants, ce n'était pas tout à fait vrai, même s'il se voyait davantage ne jamais en avoir que l'inverse, au regard de ses convictions et de ses aspirations, mais il appréciait l'effort de Tarben, malgré tout, dans l'espoir de le faire peut-être changer d'avis. Ce n'était pas si important, au fond, c'était davantage un sujet... complexe, et qui trouverait éventuellement une résolution le moment venu... si la résolution en question devait vraiment advenir.

-Un jour, peut-être... Ou peut-être pas, fit-il avec un fin sourire. Je retiens la liste des pour et des contre, mais ne t'en fais pas, Eurydice avait pris une sérieuse avance sur toi pour ce qui est de faire la promotion de la vie parentale, affirma-t-il avec un grand sourire. Au moins, j'ai déjà la chance d'être un super tonton, et c'est probablement le rôle le plus facile et le plus gratifiant qu'on puisse imaginer, assura-t-il alors pour désamorcer les choses, comme il avait sans doute un peu trop tendance à le faire dès que l'on touchait à un sujet qu'il considérait comme un tant soit peu sérieux.

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En soit, Nigel était un grand garçon, et Tarben n’était pas vraiment dans une optique de le convaincre de faire des enfants. Il faisait bien ce qu’il voulait, et d’autres déjà devaient se charger de lui rappeler que c’était son devoir. C’était ce qui était attendu des hommes et des femmes, de fonder un foyer, perpétuer la lignée, à différentes échelles, et Nigel était bien sûr au courant de tout cela. Mais si ses fiançailles tardives avec Cassiopeia Black avaient de quoi interroger et surprendre, nul doute que certains ne perdaient pas le nord, et attendaient d’eux que des petits Greengrass apparaissent assez rapidement. D’autant que Cassiopeia n’était pas des plus jeunes.

-Peut-être que les parents devraient le faire davantage... On oublierait pas qu'ils sont des humains, ainsi.

Les parents étaient plus qu’humains, ça c’était une certitude. Elever des enfants ce n’était pas une tâche aisée. Bien sûr, on idéalisait toujours les enfants que l’on voulait, avant qu’ils soient là, puis, il fallait faire avec leur caractère, qu’une éducation ne corrigeait pas toujours pour certains. Tarben estimait tout de même avoir de la chance, ils n’avaient pas des enfants difficiles, et il n’allait pas faire le difficile. Mais justement, puisque tous les parents savaient que c’était tumultueux d’élever des enfants, chacun voulait montrer qu’il s’en sortait mieux que les autres.

-Un jour, peut-être... Ou peut-être pas. Je retiens la liste des pour et des contre, mais ne t'en fais pas, Eurydice avait pris une sérieuse avance sur toi pour ce qui est de faire la promotion de la vie parentale. Au moins, j'ai déjà la chance d'être un super tonton, et c'est probablement le rôle le plus facile et le plus gratifiant qu'on puisse imaginer.

Être oncle et être père étaient deux choses très différentes. Son frère n’avait pas d’enfants, pas encore, mais si cela devait se produire, Tarben savait très bien qu’il occuperait un rôle différent de celui qu’il tenait auprès de son fils et de sa fille, ce qui était totalement logique. Mais cela pouvait aussi être une première approche de ce qu’était la parentalité, même si on restait très extérieur au domaine des responsabilités, de l’éducation, des punitions… ce genre de choses.

« Oui je n’en doute pas. Enfin, je n’ai ni neveux ni nièces, enfin pas de sang, mais Euphemia en a plusieurs et il est vrai que c’est une tout autre expérience. »

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igel ne serait probablement jamais que cela, tonton, mais il devait sans doute l'accepter pour ce que c'était, c'est à dire une chose qui n'était peut-être pas si grave ou problématique en soi... Peut-être bien qu'il aurait des regrets tôt ou tard, mais dans l'autre sens, la chose était possible également, comment savoir ? Nigel n'avait pas le droit de laisser dépendre la vie d'un enfant innocent de ses propres caprices. Il était naturellement important qu'il y réfléchisse et le plus sérieusement possible avant de prendre quelque décision que l'on ne saurait que qualifier de douteuse.

Bien sûr qu'une part de lui aurait toujours envie malgré tout de ne pas être que l'oncle ou le parrain de, mais il y avait de la dignité dans le fait d'accepter ce qui pouvait être et ce qui ne serait jamais... Cela ne dépendait pas que de lui-même... Et puisque l'adoption était une option qui lui paraissait seulement hasardeuse, les choses ne devaient probablement s'achever que de cette manière et aucune autre.

Tarben le confirmait lui-même de son côté, puisque même s'il n'avait pas de neveu ni de nièce à proprement parler, sa fratrie était bien assez grande pour pouvoir se reconnaître dans ce cas de figure. Quand on expérimentait les deux situations, on portait peut-être un autre regard sur la situation, va savoir, toujours est-il, en ce qui concernait Tarben, qu'il ne pouvait que lui donner son humble point de vue, et Nigel, de son côté, pouvait bien en faire ce qu'il voulait. Il appréciait beaucoup, d'ailleurs, que son interlocuteur ne cherche pas à influencer son jugement. Il écoutait et conseillait dans la maigre mesure de ses moyens, il ne cherchait pas à en faire davantage, il se contentait de sa vue objective des choses, et c'était, de toute évidence, une excellente chose.

-Le seul souci avec les neveux et nièces, c'est qu'ils grandissent trop vite. Clarice est déjà une adulte miniature. Il rit doucement. Tu me diras, c'est la même chose quand ce sont nos enfants... dans tous les cas, le temps passe beaucoup trop vite, constata-t-il avec un léger sourire attendri.

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» Qu'est-ce que je vous sers ? [pv Ethan]
» Quand mon verre est vide, je le plains ; quand mon verre est plein, je le vide. [Geoffrey]
» Un petit verre ne fait jamais de mal. (Leta)
» La première impression n'est pas toujours la bonne [pv Sept]
» [intrigue SV]Sortir n'est pas toujours une bonne chose [Ron]

Un verre à moitié plein ou à moitié vide ça fait toujours une bonne soirée. [pv Tarben]

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