L'épouse est faite pour aimer, c'est sa vocation {Geoffrey}

L'épouse est faite pour aimer, c'est sa vocation

M

elissa était assise dans le salon, sur le canapé, faisant plusieurs choses en même temps, capacité qu’elle avait affuté en devenant femme au foyer –ce qui était beaucoup plus prenant que ce que les hommes pensaient, elle pouvait en attester. Elle faisait la liste des courses tout en travaillant sur un croquis d’une prochaine tenue…

C’est en feuilletant certain de ses vieux croquis qu’elle tombe sur celui de la splendide robe dos-nue très élégante et de belle facture qu’elle avait réussi vendre au prix fort il y avait quelques temps. Ils en avaient vendus plusieurs, bien sûr, mais la première avait été pour la sulfureuse Agrippine Tuft. Qui, heureusement, n’était pas revenue chez Madame Guipure depuis (Melissa avait la satisfaction d’avoir vidé la bourse de la sorcière, petite victoire mesquine).

Elle sourit donc admirant le croquis, un collage de tissus gris-argent irisé, le même que le modèle qui avait été vendu à Agrippine. Une source de fierté certaine pour elle. L’envie soudaine de faire reconnaître son succès à son mari, elle le montre à Geoffrey, qui était assis face à elle dans son fauteuil préféré… Même si elle doutait que cela l’intéresse, mais sait-on jamais. « J’ai réussi à vendre une de mes créations il y a quelques semaines. Une robe dos-nue, une vraie beauté. Je pense que Madame Guipure va bientôt m’accorder une augmentation de salaire. »

Geoffrey et elle communiquaient peu, mais elle essayait tout de même de lancer des conversations régulièrement, du mieux qu'elle pouvait. Des conversations qui ne duraient jamais longtemps… Melissa en venait a à peine oser parler, de peur que ce qu’elle dise déplaise ou ennuie. Elle savait pourtant que ce n’était pas comme cela qu’elle réanimerait la flamme…

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L'épouse est faite pour aimer, c'est sa vocation

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Il n’était pas rare que Geoffrey ramène du travail chez lui, c’était même très fréquent. Il faut dire aussi qu’il était directeur d’un service, et non pas simple employé, il ne pouvait donc pas se permettre de relâcher ses efforts, surtout s’il avait envie d’évoluer rapidement. Ce qui était le cas. Et puis, en ce moment, ce n’était pas le travail qui manquait, loin de là.

Déjà, il y avait le registre qui lui prenait énormément de temps, en partie parce que Norbert était aussi bien un atout qu’un poids, mais aussi parce qu’à cause de toutes les fausses informations qui circulaient, les loups-garous se montraient très peu coopératifs pour certains. Et cela avait tendance à agacer Geoffrey qui serait presque d’avis de ne pas leur demander leur avis et de les inscrire d’office, mais tous n’étaient pas d’accord sur ce point. Mais dans tous les cas, cela l’ennuyait grandement cette histoire, et il avait envie que ça avance.

Geoffrey était donc concentré sur son rapport, et il ne faisait pas vraiment attention à la présence de son épouse, il était totalement dans sa bulle, et il ne se rendit d’ailleurs pas tout de suite compte qu’elle s’adressait à lui. Il ne le remarqua vraiment que quand elle lui montra son dessin.

« J’ai réussi à vendre une de mes créations il y a quelques semaines. Une robe dos-nue, une vraie beauté. Je pense que Madame Guipure va bientôt m’accorder une augmentation de salaire. »

Geoffrey leva les yeux de son travail avant de regarder ce qu’elle lui tendait. La mode, les froufrous, cela ne l’intéressait pas… mais disons que là, il reconnaissait le modèle, étant donné qu’il avait vu Agrippine le porter. Ce qui l’avait d’ailleurs mise en valeur. Vraiment, il l’avait trouvée parfaite dans cette robe, mais il n’aurait jamais douté que ce fut Melissa qui l’avait dessiné, ni même que les deux femmes se connaissaient. Mais cela ne changeait rien, ni ne garantissait que Melissa savait pour leur liaison.

« C’est très joli, en effet. Je suis content pour toi, et que ton travail soit reconnu. »

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M

elissa attend avec une sorte d'appréhension la réponse de Geoffrey, et sourit lorsqu'il la complimente. La moindre attention de son époux était importante à ses yeux... Même si c'était forcé, même si elle savait qu'il désapprouvait qu'elle travaille.

Melissa range la feuille parmi les yeux et étudie le visage de Geoffrey. Il travaillait, alors elle savait qu'elle ne devait pas le déranger trop longtemps mais.. Tant que la conversation était lancée.

« Cela fait longtemps que nous ne sommes pas sortis... » fait-elle remarquer avec douceur, sans reproches. Ils ne sortaient plus, sauf pour les occasions professionnelles de Geoffrey, s'étaient enfermés dans une routine ennuyeuse et familière. C'était rassurant, et plus facile... Mais doucement, Melissa se posait des questions... Et si elle se sentait un peu coupable de ne pas parler de ses projets professionnels avec le Ministère, de le laisser dans l'ombre, elle préférait attendre le bon moment. Elle ne savait pas quand cela serait... Elle le redoutait. Melissa n'était pas une femme courageuse, quoi qu'elle aime faire croire.

Elle aurait aimé que parler avec lui soit plus facile, plus naturel... Elle aurait aimé tant de choses, mais aujourd'hui Melissa était une femme, mature, accomplie -ou tout du moins plus que quand elle était tout juste sortie de Poudlard- et ses rêves de petite fille étaient tombés sous le flux des oubliettes... Melissa ne savait pas si Geoffrey prendrait l'opportunité qu'elle lui présentait, de sortir de leur quotidien figé... Ce n'était pas à elle, la femme, de prendre l'initiative. Alors elle n'avait plus qu'à espérer qu'il lui fasse une proposition...

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Geoffrey avait conscience qu’il n’était pas le mari le plus attentionné, et le plus attentif. Pas le plus disponible non plus. Ce n’était pas la faute de Melissa, son caractère jouait beaucoup. Certes, il n’avait pas toujours été aussi distant, il s’était refermé sur lui-même au fil des années. Après toutes ces tentatives de grossesses ratées, il s’était quelque peu éloigné de Melissa. Non pas que ce soit vraiment de sa faute, mais cela avait été plus un mécanisme de défense, et de protection qu’autre chose.

« Cela fait longtemps que nous ne sommes pas sortis... »

C’était une réalité. Geoffrey travaillait beaucoup. Quand il ne travaillait pas, soit il restait chez lui, soit il sortait, mais pas avec Melissa. Avant ils allaient plus souvent au restaurant, boire un verre, ou tout simplement se promener. Mais cela faisait une éternité que ce n’était pas arrivé. Il ne saurait pas dire si cela lui manquait, tant il avait l’impression que tout cela appartenait à une ancienne vie. Le temps passait à une vitesse folle, et il ne cessait de s’en rendre compte.

Cependant, il n’avait pas forcément envie de faire toutes ces choses avec Melissa, parce qu’il ne voulait pas qu’ils se mettent à parler de certaines choses trop sérieuses, et en vérité, il ne savait plus de quoi lui parler. Mis à part des banalités, des choses futiles et sans importances, il ne saurait pas quel sujet aborder. Il ne lui confiait rien de particulier, il ne parlait pas de son travail, et il ne parlait pas non plus de ce qu’il ressentait. Il s’enfermait dans sa pièce imaginaire, et il ne la laissait pas entrer. Il n’avait pas envie qu’elle rentre, parce qu’il ne savait plus vraiment quelle place elle occupait dans sa vie. Mis à part qu’elle était son épouse, elle n’était plus vraiment son amie. Et si elle était encore parfois son amante, ce n’était plus comme avant non plus. Mais il n’avait pas non plus envie de lui faire payer quelque chose pour laquelle elle n’était pas responsable.

« Tu veux sortir ? »

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