Hagrid avait de gros souci avec son parapluie rose, il y avait des morceaux de sa baguette à l'intérieur, une baguette magique qu'il n'avait plus le droit d'avoir. Mais qu'il avait tout de même gardé. Mais son parapluie avait été cassé lors d'une chute dans les bois. En effet, le demi-géant n'avait pas eu de chance et s'était emmêlé dans les toiles d'Aragog. L'araignée géante commençait à bien faire son nid dans la forêt interdite, et c'était sans doute une bonne chose, personne ne viendrait l'embêter dans le coin. Hagrid était tombé, et brisant son parapluie sous son poids. Et encore, il avait de la chance, l'objet n'était pas si cassé que ça. Mais il ne pouvait pas aller chez Ollivanders pour lui demander de le repérer, il se ferait tout de suite repéré, son parapluie serait confisqué, et qui sait ce qui lui arriverait d'autres pour avoir enfreint les règles du ministère. Il n'était alors resté qu'une seule solution au demi-géant, demander de l'aide. Il avait donc envoyé un courrier aux deux seules personnes à qui il faisait totalement confiance, Dora et Steve. La jeune femme avait répondu qu'elle ne pouvait pas venir l'aider et elle semblait vraiment le regretter. Mais il l'avait rassuré en lui disant que Steve serait là pour s'occuper de tout.

Hagrid attendait son ami devant la boutique de Derviche et Bang, c'était sans doute la seule boutique qui pouvait l'aider dans cette histoire. Ils réparaient les objets magiques, et ils poseraient peut-être moins de questions, si Steve et lui allaient leur demander de l'aide. Hagrid n'avait pas encore tout dit à son ami, juste qu'il avait besoin d'un coup de main et que c'était assez urgent. Hagrid faisait les cent pas, quand il vit Steve arrivait vers lui. Le jeune homme fit un grand sourire en avançant de son pas lourd vers son ami, content de le revoir.
"Salut" fit-il en donnant un tape amicale dans le dos du jeune homme.

Des amis, je l'avoue (votre honneur), j'en ai un petit paquet, des personnes avec qui j'aime traîner, passer du bon temps, m'amuser sans prise de tête, tout ça. Mais des meilleurs amis, je n'en ai que deux, Dora et Steve, et j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Il y a l'un des deux avec qui je me montre plus protecteur, ceci dit, et ce n'est pas forcément celui à qui l'on penserait. Dora est la preuve à elle-seule que l'image que l'on se fait des jeunes filles douces et fragiles, incapables de se débrouiller sans l'aide des hommes, est totalement fausse. Je ne connais personne de plus fort et de plus déterminé qu'elle. Elle n'a pas besoin qu'on la protège, ou en tout cas, elle n'en donne pas l'impression un seul instant. J'aurais plus le sentiment de devoir (et de pouvoir aussi) être protégé par elle et non l'inverse. Oui, c'est plutôt pour Hagrid, le demi-géant qui ressemble pourtant vraiment à une force de la nature, quand on le regarde juste et qu'on ne cherche pas davantage à le connaître. Mais moi je le connais bien, je le connais très bien, même, alors quand il me contacte pour me dire qu'il a besoin d'aide, je prends la chose très au sérieux et j'accours.

En même temps, je n'ai pas grand-chose d'autre à faire, honnêtement, hein, je peux facilement courir à la rescousse de mon ami, puisque contrairement à Dora, je ne suis plus à Poudlard. Et comme je n'ai toujours pas trouvé de boulot... (oui oui, je sais bien, il faut que je m'y mette sérieusement, d'accord). Je peux donc rejoindre Hagrid au plus vite à Pré-au-Lard, à la boutique Derviche & Bang, où il m'a donné rendez-vous. Pourquoi Derviche & Bang ? Je n'en ai pas la moindre idée, mais je ne me sens pas rassuré. Quand il est question de Rubeus, je me sens toujours surprotecteur. Il faut dire que la vie ne l'a pas ménagé, le pauvre... Et j'ai toujours peur de le voir se prendre une autre tuile sur le coin de la figure. Allez, allez. Il ne faut pas que je mette la charrue avant les hypogriffes. Avant de faire des plans sur la comète, je vais le voir et savoir de quoi il retourne. Quand j'arrive sur place, Hagrid est déjà là.

-Salut mon vieux, dis-je en lui rendant une tape amicale qui doit l'effleurer à peine et qui, faute d'atteindre ses épaules, touche le bas de son dos. Tu vas bien ? je demande aussitôt, sans savoir m'empêcher de me montrer soucieux. Qu'est-ce qui t'arrive ?

Hagrid vit son ami arrivait, il était soulagé de le voir avec lui. Il venait de lui donner une tape dans le dos et le jeune homme le lui rendit, Hagrid lui sourit pour le rassurer bien que le souci pouvait être un peu grave. Mais si ils ne pouvaient rien faire, Hagrid savait qu'il pourrait vivre sans sa baguette magique, d'ailleurs il était censé vivre sans. Steve lui demanda tout de suite si il allait bien, soucieux de son état, le demi-géant reconnaissait bien là un ami, son ami. Hagrid pouvait les compter sur les doigts d'une main.
"Je vais bien." répondit Hagrid, puis Steve lui demanda ce qui lui arrivait. Hagrid regarda autour de lui pour s'assurer qu'on entendrait pas ses paroles.
"Voilà, j'ai cassé... le parapluie rose." fit Hagrid en sortant son parapluie, dont le bout pendait sur le côté. Le jeune homme ne pouvait plus faire de magie avec cet instrument tout tordu.

"Je me voyais mal aller chez Ollivanders pour qu'il le repart, et j'ai pensé que Derviche et Bang pourraient peut-être faire quelque chose" expliqua Hagrid dans un maigre sourire. Il resta un moment silencieux pour regarder son ami et voir ce que le jeune homme pensait de son idée. Ce n'était peut-être pas la meilleure qu'il ait eu, et peut-être que Steve en aurait une plus bonne encore. Hagrid voulait surtout ne pas avoir d'ennuis et encore moins en causé à son ami. Alors il voulait simplement son avis et peut-être un peu de son aide, si cela ne le mettait pas en danger.
"Qu'est-ce que tu en penses?" demanda-t-il avec un air un peu plus soucieux sur le visage, inquiet pour la suite.

Bon, Rubeus me dit qu'il va bien. Déjà, ça me rassure. Moi qui m'inquiétait de son état, à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose de vraiment grave, je me sens déjà un peu réconfortée. Bien sûr, il reste une option à ne pas écarter, à savoir que mon ami me mente, mais je n'y crois pas vraiment, à cette option. Je connais bien Hagrid, et s'il a toutes les qualités du monde, il n'est clairement pas un bon menteur (en même temps, l'honnêteté, c'est aussi une qualité). Généralement, s'il me mène en bateau, même pour rien du tout, je remarque qu'il y a quelque chose qui cloche. Mais là, oui, je crois que s'il y a un problème, ça n'affecte pas vraiment le garde-chasse, ni physiquement, ni intellectuellement. C'est quelque chose que je trouve rassurant. Quand il reprit la parole, il s'exprima beaucoup plus bas, la preuve qu'il se passait quelque chose d'anormal. Et pour cause. Il s'agissait du parapluie rose.

Hagrid n'aurait même pas eu besoin de baisser la voix tant le propos du demi-géant reste énigmatique pour qui ne connaît pas toute l'histoire, et je ne sais pas vraiment si quelqu'un d'autre est au courant de cette histoire, à part Dora et moi, quoi. Car dans ce parapluie rose, il y a la baguette magique de mon ami, cette baguette qu'il n'est pas supposé pouvoir utilisé. Je considère du regard le parapluie, dont le bout fait la moue, ouais, il est pas en bon état, effectivement. Et c'est sûr, vu qu'il garde sa baguette dans la plus grande illégalité, il ne peut pas aller trouver Ollivander, la bouche en coeur, pour lui demander de réparer un objet qu'il n'est pas supposé avoir. Il a eu la bonne idée en pensait à Derviche & Bang. Cette boutique est spécialisée dans la réparation d'objets magiques alors... pourquoi pas ? D'accord, la baguette, c'est un cas à part, mais qui ne tente rien n'a rie, pas vrai ?

-J'en pense que ça vaut le coup d'essayer, j'affirme, surtout que je n'ai pas franchement d'idées meilleures que celle-ci. Avec un peu de chance, il suffira de ça. Mais il vaut mieux que ce soit moi qui leur montre le parapluie, juste au cas où.

On sait jamais, je préfère qu'on croit que cette baguette est à moi et que j'ai une passion incompréhensible pour les parapluies roses. Ce serait bête que Hagrid se fasse griller pour si peu. Je joins le geste à la parole et je prends le parapluie des mains de Rubeus, j'en profite pour le regarder plus en détails.

-Eh ben... Comment c'est arrivé ?

Hagrid hocha la tête, soulagé que son ami veuille bien l'aider, il avait pas vraiment peur, mais il appréhender de devoir entrer dans cette boutique tout seul pour demander son parapluie rouge, avec ses morceaux de baguettes à l'intérieur. Il s'en servait trés peu, mais c'était toujours utile à certains moments. Le jeune garçon ne devait pas le perdre, surtout que c'était un cadeau de ses ami, Steve et Dora. D'ailleurs son ancien camarade lui demanda comment s'était arrivé. Hagrid n'avait pas trés envie de raconter son aventure, aprés tout Aragog ne devrait pas se trouver dans la forêt interdite. Peut-être que c'était aprés tout le moment pour le demi-géant de dire toute la vérité à son ami. Il regarda autour de lui, pour être sûr de ne pas être entendu. Mais il n'y avait personne devant la boutique.

"Voilà... Je suis allé dans la forêt interdite, et j'ai trébuché, et le parapluie est tombé .... sous mon poids." fit le demi-géant avec un sourire gêné, puis il soupira et ajouta : c'était à cause de la toile d'Aragog".
Hagrid croisa le regard de son ami, sans savoir quoi dire de plus. Aprés tout, ce n'était pas Aragog qui avait ouvert la chambre des secrets, il pouvait donc toujours être ami avec lui, même si c'est sa rencontre avec l'arachnide qui avait causé son renvoi de Poudlard. Bien sûr, Hagrid avait été déçu, et vraiment triste de cette finalité. Mais au moins, grâce à Dumbledore, il n'était pas à Azkaban, il avait même une petite cabane dans le jardin de Poudlard, prés de la forêt interdite.

L'un des endroits qu'il avait préféré en arrivant à Poudlard. Même si il n'avait pas le droit d'y aller, aprés sa deuxième année, peu de professeurs lui faisait la remarque sur ses visites dans la forêt, peut-être à cause de sa taille, et de sa nature, ou qu'il semblait plus âgé que son âge. En tout cas, c'était devenu normal que le demi-géant aille dans la forêt interdite. Hagrid soupira et se demanda ce que son ami Steve allait pensé de son aventure, et du fait qu'il est gardé Aragog auprés de lui, malgré tout ce qui s'était déjà passé.

Rubeus est allé dans la forêt interdite. Jusqu'ici, tout va bien, rien à signaler. Je sais bien que déjà à ce stade de l'histoire, ça hurlerait dans les chaumières si c'était quelqu'un d'autre qui devait tenir un tel discours, mais on parle de Hagrid, là, donc ça fait une sérieuse différence. Même quand il était encore élève à Poudlard et que, techniquement, il n'avait pas le droit d'y mettre les pattes, il y passait déjà tout son temps, dans cette fichue forêt, donc bon... Et tant mieux, d'ailleurs, parce qu'on nous changerait notre Hagrid, s'il devait ne plus avoir cet attrait pour la forêt, et donc pour les créatures fantastiques aussi, au passage. Et maintenant, il est garde-chasse de l'école de magie, donc au final, il a d'autant plus de raisons, en fait de passer son temps dans la forêt (et puis, si ça lui fait plaisir, après tout, hein). Non, cette information ne m'apprend rien, le fait qu'il soit tombé non plus, ça peut arriver à tout le monde. Et vu qu'il pèse son poids, le bougre, forcément ça peut faire des dégâts sur sa pauvre baguette qui n'est jamais qu'un bête bout de bois, après tout. Ce qui m'étonne, par contre - et qui me fait direct grimacer, au passage - c'est qu'il me parle d'Aragog. Eh merde... je pensais qu'on en avait fini, avec lui.

Bien sûr que j'en ai entendu parler, d'Aragog, vous pensez bien. Hagrid a bien assez plaidé sa cause auprès de nous, moi et Dora, j'entends, à l'époque. Et je sais de source sûre que l'araignée géante n'a en effet pas été responsable de ce qui s'est passé il y a deux ans, de l'histoire de la chambre des secrets. Ce qui n'ôte rien au fait que cette bestiole ne m'inspire absolument pas confiance. J'étais soulagé de la savoir loin de nous... Et maintenant, j'apprends que Rubeus va la voir en douce... Ouais, j'ai bien envie de lui dire qu'il l'a cherché, de casser sa baguette, finalement. Mais je ne suis pas cruel à ce point-là (quand même... ou enfin presque). Je comprends, au fond, qu'il n'ait pas voulu abandonner sa pauvre créature, parce que c'est son tempérament... mais quand même... Je suis sûr que le ministère l'a encore dans le collimateur. Il ne manquerait plus qu'on apprenne qu'il allait encore voir Aragog.

-Tu sais déjà ce que je vais te dire, non ? je lui dis dans un sourire complice qui dissimule quand même un peu de mon inquiétude. Tu devrais pas aller encore le voir. Je pousse un léger soupir. Mais je suppose que même ça, ça te servira pas de leçon, pas vrai ?

C'est pas vraiment un reproche, c'est plus un constat.

Comme Hagrid l'avait supposé, Steve ne fut pas ravi de savoir que son ami allait encore voir Aragog au milieu de la forêt interdite. Mais comme il avait ajouté, si un renvoi de Poudlard ne l'avait pas empêcher d'aller le voir, ce n'est surement pas un parapluie cassé, qui changerait quoique ce soit, et ce même si c'était un parapluie magique, où se trouvait des morceaux de sa baguette. Hagrid sourit à son mai en retour, il n'y avait aucun reproche dans sa voie, et ce que le jeune homme appréciait de son ami. Le demi-géant était trés grand, et on oubliait facilement qu'il était tout juste majeur, et qu'il pouvait encore avoir peu de certaines choses, comme d'entrer dans une boutique pour demander de l'aide. Mais quand on sait la finalité de l'histoire, on peu comprendre pourquoi. De même que le demi-géant avait peur d'entrer dans le hall de Poudlard, il était inquiet de ce que les élèves pourraient dire, et aussi de retourner dans les murs du château sans être un élève, ou même un professeur.

"Merci de venir à mon aide" dit le jeune Hagrid en donnant les morceaux de son parapluie cassé à son ami. Le jeune garçon alla se mettre contre le mur de la boutique, pour qu'on ne le voit pas de l'extérieur, au cas où les responsables de la boutique jetteraient un coup d’œil par la fenêtre. Il observa son ami entrait dans la boutique, et croisa les doigts en espérant qu'il saurait quoi leur dire, et que les employés des lieux puissent réparer son parapluie magique et que tout aille bien pour lui. Il se pencha pour voir son ami par la vitrine de la boutique, puis se cacha à nouveau, il n'y avait plus qu'à attendre que Steve sortait des lieux pour savoir ce qui allait se passer..

-Ouais, j'espère bien que tu as conscience de ta chance, je réplique d'un ton amusé quand Hagrid me remercie de venir à son aide.

Il n'a pas à me remercier, en vrai, c'est parfaitement normal, que je le soutienne quand il en a besoin comme c'est le cas maintenant. Je sais que ce n'est pas facile, au quotidien, de vivre sa vie, de supporter le regard des autres... qu'il est plus fragile que ses allures de force de la nature en donnent l'air, alors je l'aiderai toujours, tant que ce sera dans mes cordes. Alors bon, c'était logique que je l'aide encore une fois, même si ce qu'il me dit ne me rassure absolument pas. Je n'aime pas l'idée qu'il voit encore cette satanée araignée géante, pas seulement parce qu'il pourrait avoir des ennuis si quelqu'un apprenait les choses, mais parce que de manière générale, les araignées géantes, ça m'inspire pas confiance. Mais bon... C'est comme ça, je le changerai pas, si je peux au moins être là pour lui afin de limiter la casse, alors je le ferai... mais bon. Je préfère ne rien ajouter, et à la place, avec ce qu'il reste du parapluie rose de Hagrid, je me rends dans la boutique.

Je bafouille une excuse débile pour expliquer l'état de l'objet, on me regarde de travers en regardant les fragments de baguette brisée. Je sais bien e tout ça ne doit pas spécialement donner le sentiment que les choses se sont passées de manière bien naturelles, surtout que je n'ai pas vraiment eu le temps de bidouiller une excuse pour expliquer les choses. Mais bon. On finit par me dire qu'on peut faire quelque chose, mais que ça prendra quelques jours, et surtout que ça va coûter un prix exorbitant. Je dis rien, je serre les dents et pose mes quelques gallions d'économie sur la table. Je sais que Rubeus va me dire qu'il ne voulait pas que je paye, mais je sais aussi qu'il ne roule pas sur l'or. Moi aussi, je ne suis pas bien riche, mais puisque c'est pour lui rendre service, quelle importance. L'essentiel, c'est de régler tout ça au plus vite. Je sors donc finalement, les mains et les poches vides.

-Tu sais que t'en bien trop grand pour te planquer, je lui dis avec humour, conscient qu'il a fait tout son possible pour ne pas être remarquer des gens dans la boutique. Et ça a fonctionné. Un exploit pour quelqu'un qui passe si peu inaperçu. Ils doivent le garder quelques jours, j'explique alors, mais ils vont réussir à le réparer. Par contre, tu feras gaffe, la prochaine fois, hein ?

Hagrid se trouvait le long du mur pour rester caché, il ne voulait pas que les vendeurs puissent le voir depuis leur boutique. Heureusement ce ne fut pas le cas et au bout d'un petit moment, son ami ressortit de la boutique. Il lui annonça que les vendeurs pouvaient réparer sa baguette, enfin son parapluie rose. Mais il leur faudrait quelques jours, il faudra sans doute que Steve revienne pour la récupérer. Le demi-géant était content que son ami est bien voulu l'aider, autant que de savoir qu'ils pouvaient lui réparer sa baguette. Steve était à nouveau dehors en compagnie d'Hagrid, il lui dit de faire attention dorénavant. Rubeus se dit qu'il ne prendrait sans doute plus son parapluie rose lors de ses promenades en forêt, il en avait pas besoin, parce contre il sera peut-être plus utile quand il se trouve parmi les sorciers. Le demi-géant regarda autour de lui, et sourit, il était soulagé que les choses s'arrangent au mieux. Il fit un sourire à son ami.

"Tu veux venir, je t'invite aux trois Balais" proposa Hagrid, en remerciement de l'aide que son ami lui avait apporté. Et puis aussi pour passer un bon moment avec lui. Dommage que Dora ne puisse pas se joindre à eux, mais se serait sans doute pour une prochaine fois. Hagrid donna une tape viril dans le dos de son ami et avec le sourire, il avança en direction du pub. Il était soulagé de pouvoir récupérer son parapluie, c'était plus pour le symbole de leur amitié, que pour la magie que l'objet pouvait lui apporter. Car ce parapluie, c'était un cadeau de Dora et Steve, et il y tenait beaucoup. Rubeus attendit son ami au coin de la rue, pour savoir si il venait ou non avec lui pour boire un verre.

La réparation du parapluie (qui était quand même plus qu'un parapluie, on ne se serait quand même pas donné tant de mal si ça devait juste être un objet insignifiant. Mais ce n'était pas le cas. C'était grâce à cela que Rubeus pouvait encore, avec plus ou moins de discrétion, utiliser la magie, et c'était aussi un symbole fort pour nous, c'était le meilleur service que nous ayons su rendre au demi-géant, Dora et moi, quand son expulsion de Poudlard a été décrétée, sans aucune possibilité de révision de jugement) m'avait coûté une petite fortune, mais ça ne me dérangeait pas du tout. Il y avait certaines choses qui valaient tout l'or du monde. Voir un sourire sincère sur les lèvres de mon meilleur ami, comme celui qu'il affichait alors qu'il me remerciait, visiblement soulagé de savoir que ce qui était arrivé à sa baguette (parce qu'on joue avec les mots mais c'est quand même ce dont il s'agir au final) n'était pas irréversible et qu'il allait pouvoir la récupérer. C'était une chance, parce que dans la situation actuelle, Hagrid ne pouvait pas spécialement se pointer chez Ollivander et réclamer une nouvelle baguette. Ce serait beaucoup trop risqué. Bref, le soulagement de Hagrid était visible, et à moi ça suffisait pour être content de ma bonne action. Je regrette souvent de n'avoir pas pu faire plus pour mon ami à l'époque où le "scandale" (dont il n'était pas du tout responsable) avait éclaté. Maintenant, je me rattrapais comme je pouvais : en rejoignant la résistance, et en l'aidant à ma mesure tant que c'était possible. Pas suffisamment souvent, malheureusement. Pour me remercier, Hagrid me propose d'aller boire un verre avec lui. Je ne risque évidemment pas de refuser. Au contraire, ça me fait très plaisir.

- Je te l'aurais proposé si tu ne l'avais pas fait.

C'était le cas, effectivement. Même si j'étais là pour venir en aide à mon ami, j'avais bien envie d'en profiter pour bavarder un peu avec lui. D'autant que ce n'était pas aussi simple de se croiser, quand on était à Poudlard et de prendre vraiment le temps de parler ensemble. Entre les cours et tout ce qui s'ensuivait et les obligations de Hagrid en tant que garde-chasse, on pouvait parfois passé des jours sans se voir. Ce qui n'était pas dans nos habitudes. Je voulais que ça change. Nous nous rendîmes donc aux Trois Balais, et trouvâmes une place assise où l'on devrait être raisonnablement tranquilles, en tout cas je pense.

-Alors, à part tes incidents de parapluie, qu'est-ce que tu racontes de beau ? lui demandai-je une fois confortablement installé, paré à commander ma bièraubeurre.

Hagrid avait un côté naïf, et ne pensait même pas que son ami puisse avoir déjà payer pour les réparations, ou même que cela ait couté si cher. Il n'avait aucun sens de la finance, pour lui, l'argent même ne devrait pas exister dans le monde. Il vivait plus dans la forêt interdite avec les créatures, ou à Poudlard, où l'argent n'avait que peu d'importance dans l'école. Et ce n'était pas le genre de choses que les créatures se souciaient vraiment, mise à part les Gobelins, mais le demi-géant, ne les côtoyaient pas vraiment. Hagrid et son ami Steve se dirigèrent donc tout sourire, et le porte-monnaie de l'un, un peu plus vide vers le pub des Trois Balais.

Les deux jeunes gens s'installèrent à une table dans le fond de la salle, relativement tranquille, c'était un endroit agréable, peut-être un peu sombre, mais intimiste. Steve lui demanda ce qu'il racontait de beau, en dehors de cette histoire de parapluie. Hagrid sourit encore à cette histoire, mais soulagé que la boutique puisse le réparer et que Steve ait pu l'aider. Il ne sait pas ce qu'il aurait sans lui, sans doute aurait-il abandonné l'idée de se servir de magie pour le reste de sa vie. Mais heureusement ce n'était pas le cas.
"Hier, j'ai croisé un couple de licorne. la femelle a eu dû mal à mettre bas, j'ai dû batailler contre le mâle pour aider son petit à venir au monde. Mais tout le monde était sain et sauf" fit Hagrid, en repensant à ce qui s'était passé. Il avait trouvé la jeune femelle sur le sol, blessé, et elle était .... mal en point. Heureusement qu'il avait pu l'aider. Bien qu'ils auraient peut-être réussir à s'en sortir tous les deux.
"C'est une petite licorne, une femelle, trés mignonne. Elle avait une toute petite bosse sur le front." continua le demi-géant à raconter son histoire, ce n'était pas tous les jours qu'on peut assister à la naissance d'une licorne.

Quand on demande aux gens ce qu'ils ont de beau et de neuf à vous raconter, généralement, ils vous parlent de leur boulot, de leur patron tyrannique ou de leurs profs exigeants (s'ils sont encore élèves), ils vous parlent de leurs conquêtes ou de leurs déboires amoureux, ils évoquent leur dernière sortie, leurs dernières vacances, ou leurs quelques soucis (souvent de famille et d'argent). En bref, rien de nouveau sous le soleil. Mais ce n'est jamais le cas avec Rubeus, et je crois que c'est là l'une des choses qui ont fait que je me suis attaché à lui pour commencer. Il n'est pas comme tout le monde. Le fait qu'il soit un demi-géant aidant, bien sûr, mais il n'y a pas que ça. Il y a chez lui une sorte d'aptitude à l'émerveillement, au positivisme, que beaucoup prennent pour de la naïveté mais que moi je vois sincèrement comme de l'intelligence d'esprit. Il a une belle âme, tout simplement, bien plus que moi qui de ce point de vue-là ne lui arrive pas à la cheville et a tout à apprendre de lui. Vraiment tout, et je ne désespère pas de tirer quelques enseignements de ce caractère aussi agréable qu'hors-normes. Dans tous les cas, une conversation avec Rubeus, c'est toujours une véritable bouffée d'air frais pour moi, et cette fois ne fait pas exception. Oui, quand d'autres parle boulot, vie de couple et routine barbante, Hagrid, lui, évoque la famille de licorne dont il s'est occupé dans la forêt interdite. Alors bon, d'accord, quelque part c'est son boulot. Mais est-ce qu'on peut vraiment parler de boulot quand on voit comme il est passionné par ce qu'il fait ? C'est la chance qu'il a eu dans son malheur. Son renvoi a été injuste et il me restera toujours en travers de la gorge, mais la tâche de garde-chasse qui lui incombe à présent lui va comme un gant, vraiment.

-Elle doit être adorable, fais-je, en parlant bien évidemment du bébé licorne qui a pu naître grâce aux bons soins de mon meilleur ami. Quand même, assister à la naissance d'une licorne, c'est loin d'être rien ! Pour ma part, j'avoue, les créatures magiques, c'est pas exactement mon truc (mais moi-même je ne sais pas vraiment ce qui est mon truc, au final. Le quidditch mis à part), mais ça reste impressionnant. Il faudra que tu la montres à Dora, elle va devenir dingue, j'affirme alors, sûr que la surprise ne pourrait que lui plaire.

Moi, j'aimerais bien faire de même, mais bon, je suis coincé dans le monde des adultes, à présent. Et en cet instant, je regrette vraiment de ne plus pouvoir passer tout mon temps à Poudlard en compagnie de mes deux meilleurs amis.

Hagrid et Steve se trouvaient à une table des Trois Balais, un lieu qu'Hagrid ne fréquentait pas beaucoup, mais peut-être qu'il y reviendrait pour voir un peu de monde, et puis sortir des murs de Poudlard de temps en temps, enfin en dehors de ses visites dans la forêt interdite. Steve lui dit de monter la petite licorne à Dora, sans doute qu'il le ferait, si le pouvait. Pas sure que sa mère accepte qu'on s'approche aussi prés de son petit bébé. Hagrid était maintenant curieux d'en savoir plus sur ce que vivait Steve, son ami, en dehors de Poudlard. Ils n'avaient pas eu l'occasion de beaucoup se parler, même si ils échangeaient des lettres, mais ce n'était pas la même chose.

"Alors qu'est-ce que tu fais?" demanda-t-il en buvant une gorgée de sa boisson, il était content de passer un peu de temps avec Steve. Il aimerait bien qu'ils puissent se retrouver comme avant tous les trois. Et il ne faudrait pas attendre qu'il y ait une catastrophe, comme un parapluie rose cassé, pour qu'ils puissent se retrouver. Hagrid se promit de les inviter tous les deux à prendre un thé ou autre chose dans sa cabane, dans les prochains jours.

Hagrid regarda autour de lui, et repéra quelques visages connus, et leur fit juste un signe de la tête pour les saluer. Heureusement c'était un jour de semaine, et donc aucun élève de Poudlard ne se trouvait dans le pub. Le demi-géant avait hâte de pouvoir récupérer son parapluie rose, non pas qu'il n'en ait particulièrement besoin, mais le savoir ailleurs que chez lui, le rendait un peu nerveux, et si quelqu'un faisait le lien entre le parapluie, Steve, et lui.... Ils auraient tous de gros ennuis, et il ne voulait pas en causer à son ami.

L’épisode « parapluie » étant passé (même s’il va encore falloir attendre qu’il soit réparé, ce qui peut prendre quand même un peu de temps), nous pouvons maintenant nous retrouver et discuter un peu sans plus se focaliser sur ce problème. J’imagine que ça doit travailler encore un peu Hagrid, je le sens assez nerveux, mais je pense qu’il a autant à cœur que moi de rattraper le temps perdu, alors il vaut mieux laisser nos préoccupations de côté. On n’a pas eu l’occasion de se revoir depuis que j’ai quitté Poudlard, pareil pour Dora (si je l’ai revu un peu plus souvent, c’était seulement dans le cadre de la résistance, et je ne considère pas que ce soit la même chose), et ça me fait quand même bizarre. Je tiens à mes deux meilleurs amis, j’ai pris l’habitude de passer beaucoup de temps avec eux, et ça fait très vide, ma vie loin d’eux, et c’est frustrant de penser qu’ils sont encore tous les deux à Poudlard quand moi j’ai fini ma scolarité. Je me dis quelquefois que j’aurais dû imiter Clyde et redoubler ma septième année… mais bon, c’était exclu. Donc tant pis. Je vais donc me contenter d’occasions comme celle-ci de passer du temps avec mon ami, et ça me va très bien, en fait. C’est pas l’idéal, et il faudrait peut-être qu’on s’organise plus d’occasions comme celle-ci, ceci dit, d’autant plus que pour le moment, hormis la résistance justement, on peut pas forcément dire que j’ai un emploi du temps très chargé, pour tout dire. Et à ce sujet, Hagrid me demande ce que je fais. Ce que je fais dans la vie, j’imagine. J’ai bien envie de lui donner une réponse un peu nulle de type : Je parle avec toi, ça se voit pas ? Mais bon, là, on a l’occasion de se donner des nouvelles, alors autant faire ça bien. Même si je n’ai vraiment pas grand-chose à dire à mon interlocuteur sur ce qu’est ma vie en ce moment.

-Bah… J’ai comme qui dirait pas encore trouvé de boulot, tu vois, je finis par avouer avec un fin sourire, qui disparaîtrait bien vite si mes parents étaient à proximité. Ils s’exaspéraient un peu de me voir traîner dans leurs pattes. Et moi aussi j’en ai marre de rester dans leurs pattes… mais d’un autre côté, je peux pas non plus dire que je me donne tout le mal possible pour me tirer de là. J’ai la fâcheuse tendance à procrastiner, de manière très intensive. Mais bon, ça va venir, dis-je ensuite en faisant semblant d’être confiant alors que pas du tout.

La seule chose qui me donne un peu le sentiment d’être utile en ce moment, c’est la résistance, mais je ne me vois pas en parler à Hagrid, en tout cas pas comme ça. Après l’épisode Azkaban, avec tout ce qu’il a vécu, je préfère qu’il reste à l’écart de tout ça.

Hagrid fronça les sourcils, il pensait que les choses étaient plus facile pour son ami. C'est vrai, il n'avait aprés tout pas de problème de ... taille, et pas non plus de souci de casier judiciaire pu reluisant, même si il n'y était pour rien dans l'histoire. Cela n'en restait pas moins écrit sur son dossier. Et les rumeurs vont trés vites, il savait que certains parents étaient venus se plaindre que Hagrid fasse toujours partit des murs de l'école. Il n'aurait pas de travail, ni de toit sur la tête, si Dumbledore ne lui en avait pas offert un. Il serait peut-être dans la forêt ....  à vivre comme un ermite.

Mais bon Steve avait sans doute d'autres problèmes pour se trouver un travail. Sauf que le demi-géant ne voyait pas lesquels. Son ami était plutôt doué en classe, il avait eu son diplôme des Aspics avec quelques bonnes notes. Il pouvait sans doute bien trouvé un boulot au Ministère ou même à Ste Mangouste ou d'autres lieux qui emploient les sorciers. Il semblait confiant pour trouver, et Hagrid lui répondit par un sourire et un hochement de tête, lui aussi était confiant pour que Steve se trouve un travail. Il avait tout les atouts en mains pour réussir. Hagrid but une gorgée de sa boisson, et posa son regard sur son ami.

"Qu'est-ce que tu veux faire?" demanda-t-il, peut-être que c'était ça le souci, peut-être qu'il ne trouvait pas, parce qu'il ne savait pas ce qu'il voulait faire. Rubeus se demandait comment il pouvait aider son ami, dans un domaine qui le dépassait totalement. Hagrid n'aurait pas de souci à se faire pour trouver du travail, car il en avait déjà un, enfin presque, et de toute façon en dehors de Poudlard, il n'aurait aucune chance d'en trouver, même si il était la personne la plus douée au monde, tout ça à cause de ce qu'il était, et de ce qu'il était sensé avoir fait.

Voir un sourire confiant sur le visage de mon meilleur ami quand je lui avoue que je n’ai toujours pas trouvé de boulot et donc que pour le moment, très concrètement, je n’en fous pas une, ça me rassure assez, j’ai au moins le sentiment qu’il y a une seule personne croit en moi. Enfin, je sais que Dora croit en moi aussi, mais elle c’est pas pareil, elle est plus du genre à me bousculer dans l’espoir d’en tirer quelque chose. Les mots gentils et la compassion, c’est pas son truc, et tant mieux en même temps, parce que je suis le premier à reconnaître que j’ai grand besoin qu’on me pousse au train, là, en ce moment. Mes parents, eux, se contentent de pousser des soupirs exaspérés. Et les autres ? Dans mon dos, je pense qu’ils se plaignent que je ne fais pas spécialement d’efforts. Et c’est pas comme si je pouvais prétendre le contraire. Non, c’est un fait, je n’en fous pas une, c’est normal qu’on me remette régulièrement en place, mais bon, en même temps, comment trouver sa voie quand on est complètement indécis. Et puis, avec ce que j’apprends tous les jours, avec la résistance, je me demande même si tout ça a vraiment du sens ou si je fais pas juste absolument n’importe quoi. Je vous donne un indice, la bonne réponse est la réponse deux. Mais bon, on ne se refait pas. Quand Rubeus me demande ce que je veux faire, sous-entendu ce que je veux faire comme métier, j’ai vraiment un mal fou à répondre à cette question. J’imagine que ça devrait couler de source, mais c’est pas du tout le cas. Qu’est-ce que je veux faire ? C’est la grande question. Je. Sais. Pas. Du tout. Même petit, je crois que j’ai jamais eu ce genre de rêves de gosses, à me demander ce que je ferai quand je serai grand. Mais bon, là grand, je le suis, alors.

-J’en sais rien, je lui réponds bêtement tout en haussant lourdement les épaules, comme si elles pesaient tout à coup dix tonnes (peut-être le poids de la culpabilité. Je sais que je devrais mieux faire, mais j’ai du mal). Un truc pas trop prise tête. Je m’en fiche de gagner des mille et des cents, tu vois, et même si mon boulot est pas passionnant, ça me serait assez égal. Ce serait juste histoire de pouvoir partir de chez mes parents et gagner ma vie, quoi.

Donc tous les métiers rendraient dans cette catégorie et aucun en même temps. Oui, je suis mal barré, oui.

Hagrid ne savait pas trés bien quoi faire pour aider son ami, il n'aurait jamais ce problème devant lui, il n'avait même pas besoin de chercher, le demi-géant avait déjà trouver sa voie, et puis la force des choses, faisaient qu'il ne serait jamais embauché ailleurs que Poudlard. Heureusement que Dumbledore était là. Il ferait tout pour que Poudlard soit un chouette endroit pour les élèves, les jeunes sorciers. Hagrid avait demandé ce qu'il voulait faire pour l'aider à chercher les boulots qui pourraient correspondre, mais Steve ne semblait pas avoir d'idées, et Hagrid pouvait le comprendre.

"Tu devrais prendre le problème à l'envers, si tu ne sais pas ce que tu veux faire, fait la liste de ce que tu ne veux surtout pas faire. Je pense que ça peut aussi t'aider à trouver un boulot. Est-ce que tu veux aider les autres? Travailler avec les créatures magiques? Enseigner? Te battre contre les méchants?" proposa Hagrid en haussant les épaules à son tour également, il y avait tellement de choses à faire dans une vie, que c'était sans doute difficile de pouvoir choisir une seule chose.

Hagrid savait que son ami avait été trés présent au moins de l'attaque sur la jeune Mimie, et devant l'injustice qui avait frappé la vie de Hagrid, alors il pourrait sans nul doute travailler dans le domaine de la justice. Il était intelligent, et avait de grande dispositions pour apprendre et faire ce qu'il voulait de sa vie.
"Le plus dur, je pense, c'est de faire le premier pas, de se lancer dans une direction. " fit Hagrid, le demi-géant n'était pas toujours trés philosophique, mais il pensait au moins où il se trouve à un croisement dans la forêt interdite, est-ce qu'il devait prendre à gauche ou à droite, au risque de se perdre, autant que de découvrir des choses fabuleuses. Faire le premier pas dans une direction, est toujours le plus difficile. Steve se trouvait à la croisée des chemins, et malheureusement Hagrid ne pouvait pas choisir pour lui.

On peut dire tout le mal qu'on veut de Rubeus (enfin non, on ne peut pas, je le défendrai bec et ongles contre n'importe qui, c'est mon meilleur ami après tout et il le mérite largement), mais je maintiendrai toujours fermement le fait qu'il est plus malin et plus intelligent que n'importe qui de mon entourage (enfin, Dora et lui se tiennent bien, tous les deux, et moi je suis le cancre de la bande). La preuve, alors que je patauge complètement dans la farine en cherchant de quelle manière me dépatouiller dans la vie (et il serait grand temps que je me trouve de vraies ambitions, j'en ai pertinemment conscience), lui essaye de trouver un moyen de me sortir de ce marasme, alors qu'il pourrait tout simplement me laisser dans ma mouise. Et en plus de ça, il se montre d'une gentillesse et d'une finesse d'analyse qui vont grandement me servir. Il a raison, il faut que je réussisse à prendre le problème à rebours, d'une manière ou d'une autre, que je me concentre sur ce qui m'intéresse vraiment, et que j'exclue ce qui m'ennuie.

-Je crois bien que t'as raison, je réplique dans un léger sourire, sans pouvoir nier la grande philosophie dont mon interlocuteur avait su faire preuve à l'instant, et pour la peine, je daigne me concentrer sur les issues qu'il me suggère. Les créatures magiques, c'est ton truc, pas le mien, j'aurais trop peur de me faire mordre. Et moi je ne me vois pas devenir le meilleur ami d'une araignée géante -enfin, j'espère compter quand même un peu plus qu'Aragog pour Hagrid - mais je m'abstiens de lui dire ça à voix haute. Je n'ai pas envie de le vexer, pas du tout, même. Mais en même temps, je le pense un peu quand même, et je ne crois pas franchement qu'il soit dupe. Je pourrais pas enseigner, les gosses me rendent chèvre. Et vu comme j'en ai fait baver à mes propres professeurs, je ne pense pas que je serais franchement légitime dans ce domaine. En plus, ils me prendraient pas au sérieux, j'ajoute dans un sourire. Et puis, battre les méchants...

J'aime bien sa façon de le dire, les "méchants", cette façon manichéenne (mais justifiée de s'exprimer) rend n'importe quel combat plus épique. Je me retiens donc de dire à Hagrid que combattre les méchants, je m'y emploie déjà quotidiennement avec la Résistance. Gratis, malheureusement pour moi. Je ne me vois pas lui dire ça, surtout que si j'ai rejoint la résistance, c'est en partie pour lui.

-En fait, je devrais travailler dans le commerce, je suis un baratineur-né.

Et en plus, je le pense.

Hagrid sourit à son ami, et boit une gorgée de sa boisson, il était entrain de faire la liste des boulots qu'il ne voudrait pas faire, et peu à peu, ils trouveraient sans doute ce qu'il veut faire vraiment dans la vie. Finalement, il proposa commerçant, parce qu'il savait baratiner. Le demi-géant ne savait pas du tout comment s'organiser la vie d'un commerçant, il fallait sans doute être à l'aise avec les gens, ce que Hagrid n'aurait certainement pas pu faire, mais qui pouvait tout à fait correspondre au caractère de Steve. Il tait à l'aise avec le monde, et pouvait aisé baratiner, comme il disait pour vendre un truc ou un autre. Pourtant, il aurait bien aussi vu Steve dans le rôle de battre les méchants, il avait tellement était en colère devant l'injustice que Hagrid avait vécu, que le demi-géant avait bien cru qu'il prendrait cette voie pour son avenir. Sans doute avait-il d'autres plans pour son futur, c'était aprés tout sa vie, et il pouvait en faire ce qu'il voulait. Même si Hagrid en ressentait une certaine déception, il resterait malgré tout ami avec lui. Peut-être qu'il avait ressentit cette injustice parce que c'était Hagrid, son ami, et qu'il ne ressentait pas la même chose pour quelqu'un d'autre.

"Je pense que ça peut te correspondre, tu es assez sociable." fit Hagrid, qui était content d'avoir pu aider son ami à prendre une direction dans sa vie. Maintenant, il lui restait encore du chemin, il devait choisir ce qu'il voulait vendre, et puis trouver le magasin qui correspond. Aprés Hagrid n'avait pas la moindre idée de ce que c'était de chercher un travail, mais Steve était un sorcier intelligent, et plein de charme, il suffit de le voir avec les filles, il n'aurait sans doute aucun mal à trouver quelque chose qui puisse lui correspondre, pour qu'il s'épanouisse dans la vie.
"Tu as une idée où chercher?" demanda Steve, les seuls magasins qu'Hagrid connaissait, c'était ceux de Pré-au-Lard et du chemin de traverse, mais il devait bien en avoir d'autres arrières.

Hagrid m'assure qu'être commerçant m'irait très bien, m'irait d'autant mieux que je suis quelqu'un de sociable. Ah je l'aime bien, Hagrid, il trouve les mots pour changer mes défauts en qualités. Je suis une pipelette, je suis un bavard incommensurable et, comme je l'ai dit plus tôt, un véritable baratineur, mais lui, il décide de trouver un mot qui me met en valeur pour condenser le tout. C'est vrai, je suis sociable (enfin, "assez" sociable, il ne faut pas abuser non plus). Alors oui, vendeur, pourquoi pas. Je suis sûre que je serais capable de vendre une vessie d'hyppogriffe au manant et faire passer ça pour le Graal. Est-ce que ça me plairait ? ça, j'en sais trop rien. J'ai bien envie de penser que oui. C'est la meilleure piste que j'ai trouvé depuis longtemps. Je dois une fière chandelle à mon ami, il m'a aidé à y voir plus clair dans mon avenir en quelques mots seulement. C'est bien la preuve qu'il me connaît bien. J'ai pas beaucoup d'amis qui me connaissent aussi bien. Lui et Dora, et c'est tout.

-Pas la moindre idée, je lui réponds dans un haussement d'épaules quand il me demande si je sais déjà où j'irais chercher du boulot. Vendeur, je peux faire ça un peu n'importe où, c'est ça qui est bien. Peut-être même que je pourrais exercer ce métier chez les moldus. Mes parents en sauteraient de joie. Mais bon, j'en sais rien du tout. Ça vient à peine de me traverser l'esprit, alors j'ai pas encore cherché aussi loin.

Et je donne une nouvelle preuve de la nonchalance dont je suis capable, je sais que trouver un boulot est important, mais je suis pas quelqu'un d'organisé, encore moins du genre à planifier. Moi, j'ai tendance à laisser les choses couler. Je sais bien que ça peut me porter préjudice, à plus d'un titre. Je sais pas du tout, mais alors pas du tout dans quelle branche j'arriverais à m'épanouir. Je suis du genre à me lasser très vite, alors ça pourrait bien poser problème, mais il faut bien commencer quelque part, ça ne fait aucun doute.

-Tu me verrais bien dans quelle branche, toi ?

Je lui pose la question. Il est de bon conseil, alors il a le droit de continuer sur cette lignée, pour le moment.

Hagrid était content de partager un moment avec son ami, et même de lui donner des conseils sur le métier qu'il devrait faire, ce n'est pas tous les jours que Hagrid fait preuve d'une telle sagesse. Il réfléchit un moment, Steve était doué pour la vente, il avait le sens du commerce, et avec son humour, il ferait sans doute ravage, mais dans quel domaine plus précisément pourrait-il évoluer. Qu'est-ce qu'il aimait assez pour savoir le vendre aux autres. Le demi-géant se mit à penser à toutes les boutiques qu'il pouvait voir sur le chemin de traverse. Fleury et Botts, non Steve n'aimait pas assez les livres pour les vendre à d'autres personnes. Aprés il y avait l’Apothicaire, mais ce n'était pas pour le jeune homme, de même que la vente de robes de sorciers. Il le voyait trés mal faire de la couture, même avec de la magie. La ménagerie magique, ce ne serait pas pour lui non plus, comme il l'avait dit, les animaux et créatures ce n'était pas pour lui.

"Il y a le magasin de Quidditch?" proposa le jeune homme avec un sourire, c'était le sport des sorciers, tout le monde s'y connaissait un peu, et Steve y avait joué. Sinon je pense aussi à Zonko, la boutique de farce et attrapes, toi qui est un grand sens de l'humour, tu pourrais sans doute y trouver ta place." continua Hagrid, en voyant la devanture de la boutique par la fenêtre du pub des trois Balais, où ils étaient entrain de partager un bon moment tous les deux. Je ne te propose pas Honeydukes, je pense que tu mangerais plus de bonbons que tu n'en vendrais" fit Hagrid d'un ton taquin, et partit dans un grand rire, qui fit sursauter leur voisin de tables. Pardon" fit Hagrid un peu confus.

L'air de rien, Rubeus a quand même de sacrément bonnes idées. J'étais dans l'indécision la plus totale sur mes choix de carrière (et je ne faisais pas grand-chose non plus pour y changer quoi que ce soit, je le reconnais), et voilà que mon ami de quasi-toujours m'accorde toutes les opportunités possibles et imaginables... Ce ne sont que des horizons, bien sûr, c'est à moi de les franchir, mais c'est encourageant quand même, surtout que le jeune homme a de la suite dans les idées et ces idées sont vraiment loin d'être mauvaises, je dirais même plus qu'elles sont particulièrement bonnes. Moi dans un magasin de Quidditch ? Je serais dans mon élément, c'est sûr. J'adore ce sport. Ce n'est pas pour rien que j'ai fait partie de l'équipe des rouge et or. Je m'imagine très bien vanter les mérites du dernier brossdur ou refourguer des vifs d'or hors de prix. Je note cette première idée dans un coin de mon cerveau. C'est que ça pourrait effectivement beaucoup me servir. Zonko aussi, ça ne me déplairait pas. Encore faut-il que ces boutiques aient besoin de vendeurs. C'est sûr que le choix reste restreint, mais si je ne démarche pas, si je ne vais pas me vendre en personne, je ne vais pas changer grand-chose à l'affaire. Alors je vais prendre l'hyppogriffe par les plumes et faire des efforts.

Je ris de bon cœur quand Rubeus me défend d'aller postuler chez Honeydukes de crainte de faire diminuer drastiquement leurs réserves. Je pourrais me vexer, mais il a carrément raison. Il suffit de me voir au quotidien, je mange pour dix, à se demander où toutes ces sucreries disparaissent. Je vais sûrement accuser le contrecoup de tout ça plus tard, à mon avis, mais j'en profite tant que mon organisme me laisse en pleine et entière santé. Rubeus rit aussi et son rire fait sursauter nos voisins de table, ce qui augmente mon hilarité. Je passe vraiment un super moment. Ces moments de complicité avec Hagrid m'avaient beaucoup manqué, on devrait vraiment se voir plus souvent que ça, franchement.

-Honeydukes fermerait ses portes en moins de deux, mais le reste... je vais peut-être tenter ma chance. J'adresse un grand sourire à son interlocuteur. Merci ! Tu devrais devenir conseiller d'orientation, toi, t'as un truc.

Je le dis en plaisantant, mais je le pense quand même, sincèrement.

Hagrid était content d'aider son ami, pour une fois que c'est lui venait en aide aux autres et non le contraire, c'était plutôt agréable. Le demi-géant, fit un sourire à ses voisins et se tourna vers Steve qui continuait de rire, il ne savait pas qi il devait s'en vexer ou bien continuer de rire, mais Hagrid choisit la seconde option, car il savait que son mai n'était du genre à se moquer de lui, bien au contraire, il serait plutôt ce qui allait le défendre si on se moquait du demi-géant. Il fit un sourire à son tour, et secoua la tête devant le comportement de son ami. Ces moments passés avec lui, lui avait beaucoup manqué, et il manquait encore Dora pour que tout soit parfait, mais la jeune fille devait se trouvait en classe pour un cours quelconque.
"La prochaine fois, il faut qu'on invite Dora à venir avec nous" fit Hagrid.

Hagrid n'était pas sûre d'avoir un truc pour l'orientation aprés l'école, il s'était contenter de poser des questions, et de voir ce que son ami pourrait faire de sa vie. Maintenant, cela ne dépendait que de lui, parce qu'il devait aller se présenter dans les boutiques, et proposer ses services.
"En tout cas bon courage" fit Hagrid en hochant la tête, car la prochaine étape ne serait sans doute pas facile. En tout cas, Hagrid en serait bien incapable, heureusement qu'Albus avait réglé ce souci pour lui, et bien d'autres. Le demi-géant n'avait pas de travail à chercher aux quatre coins de la Grande Bretagne.
"Et puis bonne chance aussi" ajouta Rubeus, bien qu'au fond son ami n'avait pas besoin de chance il avait tout ce qu'il faut réussir, il s'agit juste de saisir l’opportunité, et d'avoir l'audace d'agir. Mais quand même, c'était toujours bien de lui souhaiter de la chance, ça pouvait aussi aider. Comme arriver au bon moment, au bon endroit.

Je hoche la tête en signe de totale approbation quand Rubeus propose que, la prochaine fois, Dora se joigne à nous. Je suis complètement d'accord avec lui, cela fait vraiment trop longtemps que nous ne nous sommes pas vus tous les trois, ce qui est d'autant plus dommage que je trouve vraiment que nous formons un trio de choc. On est très complémentaires, et on sait parfaitement se soutenir mutuellement. Je pense que cet épisode le prouve très bien, d'ailleurs. Je ne m'attendais pas à ce que ma conversation avec mon ami conditionne jusqu'à mes perspectives d'avenir, mais je suis très heureux que ce soit le cas, car cela m'ouvre à de nouvelles options que je n'étais peut-être pas capable de voir seul. Et puis, ça me motive, il faut bien le dire, et ça, ça n'a rien du tout de négligeable. J'ai traîné des pieds jusqu'ici, je ne vais pas faire semblant du contraire puisque c'est vrai, j'ai fourni un effort minimum. Quand je me mets à fond dans quelque chose, je ne le fais pas à moitié, mais faut quand même compter le temps que je me motive, et ne nous le cachons pas, il peut arriver que ce soit un peu long.

-Merci, je vais en avoir bien besoin, j'affirme quand Rubeus me souhaite bonne chance et bon courage.

Peut-être que si quelqu'un d'autre m'avait dit la même chose, je l'aurais mal pris. Pour rien, en plus, mais j'ai ma fierté, je peux pas dire le contraire, et admettre mes torts est un petit tour de force pour moi. Mais de Rubeus j'accepte toutes les remarques, surtout que je sais que ce qu'il veut, c'est m'encourager, rien d'autre, il n'a pas d'autres motivations, et j'accepte ses encouragements avec plaisir, d'autant plus que, oui, je pense que j'en aurais effectivement grand besoin. Mais je pars avec des perspectives et des objectifs différents, cette fois. Je jette un coup d'oeil à ma montre, le temps a filé à une vitesse folle, il va être temps que je prenne congé, malheureusement.

-Je vais devoir y aller, dis-je avec un sourire d'excuse. Je te tiens au courant et on se revoit vite, d'accord ? Plus vite que le temps qu'on a mis à se revoir cette fois-ci. Et tu emmèneras Do' avec toi !