Les jumeaux s’ouvrirent à la vie un soir de pleine lune, le 07 février 1930. Ce furent des bébés très semblables et surtout déjà très proches. Si d’aucuns parlent d’un lien particulier entre les jumeaux, les frères Monen en étaient un flagrant exemple.


Héléna Monen était une femme moldue rongée par le chagrin depuis qu'elle avait perdu son mari, un matin d'hivers 1935. Il avait réellement disparu. Une enquête eut lieu mais sans dénouement. La femme épeurée passa sa vie à penser qu'il n'était pas parti de son plein gré, il aimait trop sa famille selon elle, et clamait à qui voulait l'entendre, que quelque chose de terrible lui était arrivé.
Elle tenta de donner la meilleure éducation possible à ses enfants qui, très jeunes, s'étaient avérés être spéciaux. Elle leur parla de magie et de tout ce qu'elle en savait, mais surtout, elle tenta de leur donner de l'amour.

Victor était le plus calme des deux, son frère étant toujours très agité. Il prit donc soin de protéger Vincent que les autres élèves trouvaient bizarre. Et depuis leur jeune âge, il l'aidait à se concentrer sur ses devoirs. Les jumeaux étaient inséparables.

Un jour, un professeur de l'école Poudlard les accueillit comme il était la coutume pour des enfants nés de parents moldus, leur père ne pouvant pas les guider. Il leur permit une transition entre leur maison de campagne anglaise à la vie à Poudlard.

Victor entra progressivement dans la puberté et ce fut une dure épreuve pour lui. Le jeune garçon qui n'avait jamais vraiment souffert dans sa vie, étant trop jeune pour comprendre pleinement la disparition de son père, allait entamer les pires années de sa vie. il commença à ressentir de l'attirance pour d'autres garçons, alors qu'il n'avait aucune ardeur pour les filles.
Il avait souvent lu dans le journal ou entendu des cas d’homosexuels dits malades et qu’on devait soigner pour cette “tare” mais qu’on ne revoyait jamais ou qui devenaient seulement l’ombre d’eux même. Et il était impossible pour lui, d’imaginer être comme eux. Alors ce garçon passait son temps à refouler ses sentiments et tenter de se persuader d’autres artificiels.

Depuis cette période et plus encore par la suite, les rôles s'inversèrent entre les jumeaux et ce fut le tour de Vincent de le protéger. Victor ne lui avoua pas ses pulsions, mais leur connexion était telle que Vincent comprenait la moindre expression, aussi minime soit elle, chez son frère, et il comprit très vite la situation. Si le bad twin se sentait parfois étouffé par son frère, il en demeurait reconnaissant de ne jamais lui poser de questions.
Et puis, de toute manière, il n'y avait pas de questions à poser puisque Victor aimait les filles. Il se le répétait chaque jours. Non, il ne souffrait pas de cette "maladie mentale" qu'on appelle l'homosexualité.
"Ceux qui ont cette maladie finissent à l’hôpital, lobotomisés, ou sont frappés, persécutés ou même tués". C'est ce qu'il se répétait lorsqu'il croisait un bel homme. "Il ne faut pas regarder les garçons, non!"

Malheureusement, vint le jour où il succomba aux charmes d'un élève plus âgé. Lui qui avait 14 ans, rencontra Peter, 17 ans. Il se sentait en sécurité avec son amant. Ils se sont embrassés une fois...la fois de trop. Cachés dans une salle de classe, éclairés par les rayons de la lune, l'ambiance semblait parfaitement romantique. C'est alors que la porte s'ouvrit, les éblouissant par la lumière du couloir. Ils ne virent qu'une silhouette les surprenant enlacés.
Victor eut la réaction qui le rongea pour de nombreuses années. Il a repoussé Peter, affirmant ne pas être intéressé. Deux semaines plus tard, pendant les vacances, l'annonce de son suicide faisait écho dans le château.

Ce jour là, son espoir d'un avenir heureux disparut. Depuis Victor se força à sortir avec des filles. Il se sentait perdu, vide, seul. Il commença à se scarifier, cachant les dégâts avec de gros bracelets. il ne voulait pas peiner son frère. Et surtout, le jeune homme tenta à plusieurs reprise de mettre fin à ses jours, mais à chaque fois Vincent l'en empêchait.

Victor essayait tous les jours de calmer ses ardeurs, repoussant quiconque l'approchait, de peur d'être démasqué ou pire, de tomber amoureux, et cherchait à se satisfaire d'une telle vie.
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