à décor psychédélique, ronflak inauthentique [pv Oly']

Luna adressa un immense sourire à Olive, le genre de sourire venu d'on ne sais où qui lui mangeait la moitié du visage et lui donnait un air complètement halluciné. Elle voulait bien faire quelque chose avec elle. Mine de rien, ce genre de chose était très rare pour la serdaigle. Faire quelque chose avec Luna, il fallait dire que c'était une entreprise vraiment risquée, cela se voyait qu'Olive ne la connaissait pas depuis longtemps. Parce que oui, durant sa première année, il y avait bien deux trois personnes qui avaient bien voulu la suivre dans ses expéditions foireuses, mais ça n'avait duré qu'une petite semaine, jusqu'à ce que tout le monde ait fini par considérer qu'elle était folle, irrécupérable, et que la compter parmi ses amis signifiait perdre toute chance d'acquérir une certaine popularité. Luna commençait à se demander si ce voyage dans le temps ne lui serait pas bénéfique, finalement. Elle s'était sentie isolée, un temps, mais plus le temps passait, plus elle faisait des rencontres inattendues, et parfois agréables,. Peut-être qu'elle ne l'avait pas fait pour rien, ce voyage temporel, peut-être que c'était l'occasion de faire ces nouvelles rencontres, de prendre un nouveau départ, d'enfin nouer des amitiés solides... Douce illusion.

"Mmmm..." Elle leva le menton au plafond, réfléchissant à la meilleure chose qu'elles pourraient faire.

Elle aurait pu emmener Olive aux cuisines, d'autant plus qu'elle commençait à avoir un petit creux, mais ce n'était pas franchement original, d'autant plus qu'Olive avait parlé de "tes" trucs, il fallait donc qu'elles s'adonnent à une activité complètement made in Luna... Eh bien dans ce cas, elles n'avaient plus qu'à partir à la chasse aux ronflaks cornus. Elle était certaine qu'il devait y en avoir dans la forêt interdite, mais elle ne s'y était pas encore rendu, sans doute parce qu'elle craignait quand même un tout petit peu d'y aller toute seule. Mais si Olive l'accompagnait, il n'y aurait pas de problèmes. Elle pouvait faire d'une pierre deux coups, comme ça!

"Je sais!" S'exclama-t-elle tout en attrapant le poignet d'Olive.

Décidée, elle tira la verte et argent hors du couloir et la fit dévaler les escaliers, il faisait beau, dehors, en plus, ce serait l'idéal pour partir à la "chasse"... Bon, bien sûr, l'ennui était qu'elle n'avait pas prévu cette expédition express, et que du coup, elle n'avait ni jumelles, ni boulettes de viandes, enfin bref, l'attirail standard pour une chasse aux ronflaks. Tant pis, elles feraient seulement du repérage pour le moment, ce serait déjà pas mal.
La serpentard, qui s'était laissée trainer par le poignet jusqu'au hall d'entrée s'arrêta net, tout à coup. Elle ne voulait pas sortir, mais cela n'avait pas l'air d'être le fruit d'un quelconque caprice, elle avait l'air de ne vraiment vraiment vraiment pas y tenir, comme si quelque chose la gênait profondément. Bizarre. Luna afficha une moue déçue, impossible d'aller chasser le ronflak en restant à l'intérieur. Elle qui était si impatiente! Elle poussa un soupir.[i]

"Dommage, tu aurais adoré la chasse aux ronflaks cornus."

[i]Jusqu'alors, elle n'avait mis aucun mot sur leur future activité, Luna avait voulu garder l'effet de surprise...Gâché. Quelle importance, de toute façon, si elles étaient contraintes de s'enfermer à l'intérieur? Les trucs à faire étaient dehors, pas ici! Il aurait fallu toute une forêt à l'intérieur du château pour qu'elles puissent faire des trucs inédits entre ces quatre murs (enfin, même si poudlard avait nettement plus que quatre murs), mais où trouver ne serait-ce qu'un semblant de ronflak à l'intérieur?
C'est alors qu'une idée vint à l'esprit de la serdaigle. Une idée brillante. Il y avait bien un endroit dans poudlard où ce qui ne pouvait logiquement pas être à l'intérieur de Poudlard pouvait tout de même être. Comment avait-elle fait pour ne pas y penser plutôt alors qu'elle avait passé tant de temps dans cet endroit l'année précédente? D'accord, même en y pensant, elle aurait d'abord instinctivement voulu traîner Olive dans la forêt, mais quand même!
A quoi pensait-elle? Mais à la salle sur demande, bien sûr, là où avaient eu lieu toutes leurs réunions de l'AD l'année précédente. On pouvait y faire apparaître tout ce qu'on voulait, nan? Alors pourquoi pas des ronflaks. En plus, ce serait peut-être une découverte pour la serpentard, la salle sur demande n'était pas connuE d'un grand nombre de personnes.

Récupérant le poignet d'Olive aussi vite qu'elle l'avait lâché, elle rebroussa chemin et fit monter la verte et argent sur plusieurs étages, puis la fit parcourir encore quelques couloirs, jusqu'à ce que toutes deux se retrouvent devant cette tapisserie horriblement laide qui représentait la tentative qualifiée par beaucoup de stupide (et qualifiée de très courageuse par Luna) d'essayer d'apprendre à des trolls à faire des pointes... Autant dire que ce fut infructueux, mais quelle tentative. Luna s'était arrêté un moment devant la tapisserie, serrant un peu plus fort le poignet d'Olive, comme si elle avait peur qu'elle s'échappe, silencieuse, dans une espèce de recueillement incompréhensible. Oui, elle avait beaucoup d'admiration pour Barnabas le Follet, c'était l'un de ses héros. Cette contemplation respectueuse achevée, Luna tourna les talons et se dirigea vers le mur qui faisait face à la tapisserie moche. Luna passa trois fois devant le mur, tout comme on lui avait appris, d'un pas sautillant. Au terme de son troisième passage, un porte d'un rose criard s'incrusta dans le mur. Bingo!

"Allez, viens!"

Luna poussa la poignée de la porte rose et poussa une exclamation ravie. La pièce était exactement telle qu'elle l'avait voulu, s'y côtoyaient des plantes au couleurs fluorescentes, du rose, du jaune, du rouge, qui faisaient deux fois leurs tailles. Toutes ces couleurs profondément criardes avaient de quoi tuer le regard de n'importe qui, mais Luna se contentait d'observer son oeuvre avec ébahissement.
Contre le mur le plus proche, deux filets à papillon, de la même couleur que la porte d'entrée, ainsi que deux seaux assortis. Sur un porte-manteau, juste à côté de l'entrée, les attendaient deux chapeaux de cowboys, et deux paires de jumelles ultra sophistiquées. Le rêve! Pourquoi n'avait-elle jamais songé à s'entraîner à la chasse aux ronflaks ici auparavant?

"Alors, t'en dis quoi?" demanda Luna en enfilant son équipement de super exploratrice.

Music: Utopia – Within Temptation

Visiblement, Aulne semblait heureuse. Et rien que ce fait rendait Olive un peu plus heureuse que d’habitude. Cette serdaigle la changeait. Elle qui s’amusait à embêter les autres d’habitude, à les torturer mentalement s’apercevait que faire sourire ses amis lui apportait une joie douce, sereine… Ses amis… Ainsi, elle considérait Aulne comme telle ? Un air légèrement triste passa sur le visage d’Olive, qu’elle s’empressa d’effacer. Elle ne devait pas se laisser aller. Elle avait une figure à tenir. Une réputation. Elle s’était forgée une image. Et cela lui convenait. Car pour ne pas être blessée, Olive avait prit le parti de blesser les autres. Sans vergogne. Et sans pitié. Le parti de se faire craindre des autres. Et être crainte à un tel point que personne n’oserait fouiner de son côté, de peur d’en subir les conséquences… Seule Mary Diggory faisait exception à la règle.

Mais maintenant qu’elle y réfléchissait, Olive pensait qu’elle aurait pu facilement être une autre. Etre heureuse, entourées d’amis qui l’appréciaient pour ce qu’elle était vraiment. Oui… Mais cela n’aurait été possible que si le facteur déclenchant de son isolation ne s’était pas manifesté. Au final, c’était bien sa maladie qui détruisait sa vie, morceau par morceau, toujours plus.

- Mmmm...

La réflexion d’Aulne la sortie de ses pensées sombres. Oui. Il fallait qu’elle se ressaisisse. Le passé, elle ne pouvait rien y changer. La Cinquième Année avait levé les yeux au plafond, comme si elle pensait y trouver la réponse à ses interrogations, gravée quelque part sur le marbre…

- Je sais!

Elle ne faisait pas dans la discrétion, et certains visages se tournèrent vers elles. N’y prêtant pas attention, Olive adressa un sourire complice à son interlocutrice. Son interlocutrice qui n’eut peut être pas le temps de le voir d’ailleurs. Sitôt après avoir parlé, la Bleu et Cuivre lui attrapa le poignet et l’entraîna à sa suite. Les marches défilaient, les unes après les autres. Et agrippée par la main, Olive faisait surtout à ne pas rater l’une de ses marches, histoire de ne pas s’affaler sur la serdaigle, ou de ne pas se faire traîner par elle le nez dans les marches dures… Et puis, les escaliers de Poudlard avaient toujours leur nombre de marches truquées, qui s’enfonçaient sous votre poids. Et la suite interminable de marches pris soudainement fin. Soulagée de n’être pas tombée une seule fois, Olive poussa un soupir de soulagement, elle leva enfin les yeux du sol…Pour découvrir qu’elle se trouvait dans le Hall d’Entrée. Et que Aulne avait l’air décidée à la traîner à l’extérieur. Fiente de Hibou !

Les jambes de la miss se raidirent d’un coup sec, freinant Aulne brusquement dans son élan. Les yeux pétrifiés de la Serpentard fixèrent la porte de sortie en secouant la tête négativement. Oh que non… Elle ne sortirait pas dehors. Inutile de se mettre en danger pour ça…Visiblement, Aulne comprit et n’insista pas. Cependant, à sa tête, Olive comprit rapidement qu’elle était déçue. Elle poussa un soupir, puis déclara :

- Dommage, tu aurais adoré la chasse aux ronflaks cornus.

Ouf. Vu que Aulne avait visiblement renoncé à le faire sortir, Olive se détendit un peu. Aulne semblait surtout déçue. Plus déçue que triste en tout cas. Mais surtout, plus déçue que rancunière. Si ça avait été Olive à la place d’Aulne, nul doute n’était permit. Elle en aurait sûrement profité. Il n’y avait qu’à voir ce qu’elle avait fait subir à Miyria lorsqu’elle avait découvert sa peur… D’ailleurs, les Serpentards ne parlaient presque plus que d’elle. Enfin… De Miyria, mais aussi d’Inès, d’Elle Rose et de Daniel. Car tous les quatre s’étaient présentés. Quoique… Vu que Miyria avait déclenché la surprise générale, c’était le plus souvent sur son sujet que les conversations de la Salle Commune portait. On espérait qu’elle se montre digne des Serpents. Olive, de son côté, s’en fichait un peu. Qu’elle perdre lui irait tout aussi bien. Et si chute il y avait, ce serait follement amusant.

Et puis, sans prévenir, Aulne lui reprit le poignet, fermement. Olive eut juste le temps de voir une lueur malicieuse dans les prunelles bleutées d’Aulne que cette dernière faisait demi tour et l’entraînait de nouveau dans les étages… Apparemment, la demoiselle avait trouvé une nouvelle idée. Dommage. Même si elle ne le pouvait pas, Olive aurait aimé aller dehors. L’odeur de l’herbe, le vent qui fouettait son visage… Oui, elle aurait aimé sentir toutes ses sensations. Beaucoup même. Et cela, même si elle ignorait complètement ce qu’Aulne voulait qu’elles chassent ensemble.

Et soudain, la course effrénée prit fin. Aulne stoppa net, et Olive faillit lui rentrer dedans, ne s’arrêtant qu’à quelques centimètres de la Serdaigle. Un court instant, elle se demanda pourquoi Aulne s’était arrêtée. Et soudain, elle comprit sans comprendre. Son regard passa de la tapisserie moche à Aulne, et vice versa. Que trouvait-elle donc à ces trolls hideux en tutus ? Mais la question s’envola lorsque la statue d’Aulne se remit en mouvement. Aulne entreprit de faire plusieurs aller retours, à tel point qu’Olive se demanda si elle était devenue folle pour de vrai. Mais non. Il devait s’agir d’un rituel spécial, puisqu’une porte apparu. Et les yeux d’Olive s’écarquillèrent. Rose ? La porte était rose ?!

- Allez, viens!

Déboussolée, Olive pénétra dans la salle sans un mot, et sans une expression non plus. On l’aurait dit sonnée. Mis la porte rose vif qui l’avait plus surprise qu’une autre n’était rien comparée à l’intérieur… Aulne ne pu se retenir de laisser échapper une joyeuse exclamation, alors qu’Olive se contentait de regarder suspicieusement toutes ces couleurs et ces plantes trop bizarres pour être réelles. Trop grandes, jaunes, roses et oranges vives. Il n’en manquait plus qu’une rose à pois vert fluo. Aulne se retourna et enfila une paire de jumelle autours de son cou avant de poser une espèce de chapeau de cow-boy sur sa tête et d’attraper un filet à papillon.

- Alors, t'en dis quoi?

Retrouvant enfin l’usage de la parole, Olive demanda d’une voix ébahie :

- Comment t’as fait ça ? On est où là ? °°

Puis, s’apercevant qu’il ne s’agissait pas de ça, Olive répondit à la question de la Serdaigle sur sa tenue. Après tout, mieux valait rester en bon rapport avec elle… Si jamais elle ne pouvait sortir d’ici sans Aulne, autant rester dans ses bonnes grâces.

- Euh… t’es… rose. Mais ça te va bien, hein !

Olive poussa un léger soupir puis enfila à son tour l’équipement rose à souhait. Et en souriant, elle pensa qu’au milieu de ce décors, il ne faisait pas si flashy que ça. Décidément, Aulne était pleine de ressources… Et aussi pleine d’imagination. Elle agita le filet à papillon sous le nez d’Aulne avec un air amusé.

- Alors, on est censées attraper quoi déjà ? Et… Ca ressemble à quoi ? A des papillons ?

Le sourire de Luna s’était encore élargi quand elle avait pu voir l’expression sur le visage d’Olive. Elle avait l’air surprise... et de façon agréable. Tant mieux! Luna n’y avait pas vraiment pensé, pour elle, il était devenu naturel de venir dans cette pièce du château, ils y étaient allé si souvent au cours de l’année précédente. Mais pour Olive, de toute évidence, c’était une première... D’ailleurs, et Luna s’en rendait compte maintenant, il n’était peut-être pas si judicieux que cela d’avoir conduit Olive ici, c’était comme si elle connaissait les lieux mieux qu’elle, alors qu’elle était supposée être là depuis moins d’un mois, et que cela faisait plus de six ans que la serpentard arpentait le château. Mais bon, la salle sur demande, généralement, on la découvrait un peu par hasard. Peu importe qu’elle n’ait pas été là depuis longtemps, non? Oh et puis zut, peu importe, Luna savourait le moment présent, et elle avait le sentiment que la jeune fille qui lui tenait compagnie n’était pas mécontente non plus d’être ici... Comme quoi... Mais dans ce cas, pourquoi n’avait-elle pas voulu aller dehors? Alors qu’un dehors intérieur, ça la dérangeait pas. Bizarre, bizarre... Mais elle n’allait pas s’attarder là-dessus... Tout comme elle ne s’attarda pas sur la remarque qu’Olive fit au sujet de sa tenue, ne sachant pas si c’était ironique, ou si c’était un compliment bizarrement formulé. Elle avait pas envie de savoir. L’essentiel, c’était qu’Olive jouait le jeu, et à son tour, elle enfila la tenue de super exploratrice que la salle sur demande avait fait apparaître rien que pour elles. t même si ça pouvait ne pas signifier grand chose pour beaucoup, ce simple geste fit s’élargir encore le sourire de la jeune fille. C’était rare, que quelqu’un se prête ainsi au jeu, enfin... à ses activités, parce que pour Luna, ce n’était pas un jeu, c’était quelque chose de tout ce qu’il y a de plus sérieux. Généralement, les gens qui l’entouraient la laissaient seule dans ses délires, même ceux qui l’aimaient bien, sans doute parce qu’ils cherchaient à préserver leur santé mentale... Tant pis pour celle d’Olive, c’était trop tardn, maintenant, elle avait aggripé son filet à papillon, plus personne ne pouvait rien pour elle, et ce n’était certainement pas Luna qui allait l’aider. Au contraire, elle était même prête à l’enfoncer.

“Des papillons? Pas du tout.”

Luna avait l’air quelque peu affligée par l’apparente ignorance d’Olive... Mais bon, tant pis, elle allait faire preuve de patience. ce genre d’attitude, c’était déjà mieux qu’un simple et catégorique : “les ronflaks, ça existe pas”.

“ça ressemble plus à un petit marcassin. Mais avec des cornes. En spirale.”

Elle agita ses deux indexes autour de ses oreilles afin d’illustrer son propos.

Ceci dit, elle invita Olive à s’engouffrer quelque peu dans la jungle artificielle qu’elle avait créé de toute pièce. Ne cherchez pas la raison qui faisait que pour elle, il était logique d’aller chasser le macassin à cornes avec un filet à papillon, vous perdriez votre temps pour rien. Après avoir écarté quelques feuilles orangeâtres, elle se tourna vers Olive, qui lui emboîtait le pas.

“J’ai découvert cette salle il y a deux semaines. J’ai pas compris tout de suite, je voulais aller aux toilette et puis... bref”

(merci Dumby pour le tuyeau).

“Cette pièce matérialise tout ce que tu souhaites y trouver. Enfin presque tout. Je pense, je crois.”

Gros silence. Puis...

“En vrai les ronflaks, il habitent plutôt en suède. Y’a pas de jungle en suède. Mais j’ai toujours voulu explorer dans la jungle”

Ne pas chercher, ne pas chercher...

Elle continua d’avancer, concentrée sur le moindre mouvement qu’elle pouvait observer. Quand elle adressa une nouvelle fois la parole à Olive, elle avait baissé le ton, c’était presque un chuchotement. ll ne faut pas réveiller le ronflak endormi...

“Mon père et moi, on va chercher des ronflaks, des vrais, l’été prochain.”

S’ils rentraient un jour. Elle secoua sa tête sans discretion afin de laisser cette pensée s’envoler loin de son crâne. C’est vrai, ils avaient planifié ce voyage pour la Suède l’été prochain... Enfin... L’été 96, pas 45... ça allait faire bizarre, quand ils rentreraient... si ils rentraient. S’ils revenaient exactement là où ils étaint partis. Ils auraient gagné des années de vie, en plus. Mettons, elle restait trois ans ici, Elle partirait à l’âge de 18 ans, et reviendrait à celui de 15 ans... bizarre, bizarre. Bref non, ny pensons plus...

Music: Silent Night - Hugh Laurie

Visiblement, Luna semblait heureuse… Et au final, Olive se sentait agréablement surprise à l’idée que cette simple pensée la réjouissait… Aulne était bizarre, mais elle lui semblait… Plus pure que tous les autres élèves du collège Poudlard. Autours d’Olive, ce n’était que complots et machinations… Sans doute le désavantage d’avoir été répartie à Serpentard… Mais on n’y peut pas grand-chose. Entre les plans tordus que Tom ne manquerait pas d’inventer, les idées saugrenues de la demoiselle Clarton et tout ça ajouté aux rumeurs que lançaient Inès, et bien… On avait tendance à penser que le monde ne comportait pas ou peu de personnes comme Aulne. Mais bon… On ne peut pas vraiment en vouloir au Choixpeau magique… Car Olive est assez loin d’être blanche comme neige. Mais… Sans doute aurait-elle pu être différente si certaines choses n’étaient pas arrivées. Et si d’autres étaient survenues. Mais le Destin a des choix dont on ne peut comprendre la raison. Si tant soit peu qu’il y en ai une…

Aulne ne répondit rien à sa remarque hésitante sur les nuances rosées de leurs tenues respectives… Tant mieux dans un sens. Et puis, ce n’était pas vraiment important, non ? Aulne semblait tenir à ce qu’aucun sujet ne vienne perturber l’espèce d’amitié qui s’était emparée d’elles. Mais si Aulne ignora une remarque qu’elle aurait peut être pu mal prendre, elle eut l’air accablée par la question innocente que lui posa Olive. Bah quoi ? C’est qu’elle n’avait jamais rien étudié de tel la miss auparavant… Mais il s’agissait peut être d’une bestiole rare qu’Aulne avait étudié dans son ancien collège de magie après tout… Quoiqu’Olive en doutait quelque peu sur les bords.

- Des papillons? Pas du tout. Ça ressemble plus à un petit marcassin. Mais avec des cornes. En spirale.

Et devant l’air incrédule de la Serpentard, la bleu et or fit effectuer des spirales imaginaires à ses index, histoire d’aider Olive à saisir ce qu’elle voulait dire. Des marcassins avec des cornes ? Mais… Les cornes des sangliers ne poussaient-elles pas qu’une fois que ces bestioles avaient atteint l’âge adulte ? Et puis, Aulne interrompit la réflexion peu poussée de la verte et argent, l’entraînant à sa suite dans l’espèce de flore bigarrée. Un court instant, Olive eut peur qu’elles se perdrent, qu’elles ne retrouvent plus la sortie, et qu’elles meurent seules, au milieu de toutes ses feuilles oranges vif. Beurk. Cruel destin. Car après tout, olive s’était résignée à mourir de sa maladie ! Pas d’un manque de nourriture ! Car il y avait vraiment peu de chance qu’on envoie quelqu’un à leur secours dans cette pièce… Quoique… Une porte rose fluo, ça attire l’œil. Surtout dans un couloir où toutes les portes sont censées se ressembler. Très légèrement rassurée par cette pensée, elle suivit la trace de la serdaigle, jusqu’à ce que cette dernière se retourne.

- J’ai découvert cette salle il y a deux semaines. J’ai pas compris tout de suite, je voulais aller aux toilettes et puis... bref. Cette pièce matérialise tout ce que tu souhaites y trouver. Enfin presque tout. Je pense, je crois.

Un silence pesant s’installa, au cours duquel Olive digéra l’information. Tout ce qu’elle souhaitait ? Elle aurait bien demandé confirmation à Aulne, mais cette dernière ne semblait pas tellement sûre de ce qu’elle avançait… Boaf. Après tout, elle pourrait toujours faire des expérimentations sur cette salle bizarre par la suite. Etait-il possible qu’elle puisse contenir autre chose que des plantes bizarres ? Ce serait chouette… et puis, si ses expériences foiraient lamentablement, elle pourrait toujours proposer une autre partie de chasse à Aulne… Car la Cinquième Année semblait s’amuser énormément…

- En vrai les ronflaks, ils habitent plutôt en suède. Y’a pas de jungle en suède. Mais j’ai toujours voulu explorer dans la jungle.

Euh, si tu le dis… Olive nota tout de même que les Ronflacks vivaient peut être en Suède. Après tout, qui sait si ses ASPICS ne porteraient pas sur le sujet ? Les examinateurs sont des êtres vicieux, fourbes et perfides à souhait… A chercher tout de même si l’existence des bestioles était avérée ou non. Attentive à un peu tout, la Serdaigle semblait passionnée par ce qu’elle faisait. Sans trop comprendre l’intérêt de la chose, Olive se contenta de suivre aulne en faisant le moins de bruit possible. Les Ronflacks étaient-ils si impressionnants ?

- Mon père et moi, on va chercher des ronflaks, des vrais, l’été prochain.

Un sourire éclaira le visage d’Olive. Le père serait-il de la même trempe que sa fille ? Les relations familiale promettaient chez les Quibber… Et lorsque le blonde secoua la tête, Olive ne comprit pas. A l’évidence, aulne avait envie de partir faire cette chasse puisqu’elle s’entrainait ici. Alors pourquoi semblait-elle tout à coup… Bizarre ?

- Dis… T’es proche de ton père ? Ca doit être cool de pouvoir partir à l’aventure comme ça, avec ses parents…

Le tout à peine murmuré. Il ne fallait pas qu’Aulne mette l’absence de bestioles sur son compte, après tout.

Evidemment, Olive avait remarqué que l'expression de Luna avait bizarrement changé à l'évocation de son père. C'était malin, même elle savait que ce genre d'attitude n'était pas vraiment le genre à adopter quand on voulait préserver sa couverture, mais en même temps, Luna avait jamais dit qu'elle savait faire un truc pareil. Généralement, elle ne cachait jamais rien de ses pensées à personne, c'était un exercice tout nouveau pour elle que de mentir à tout va, de faire semblant à longueur de temps... Bien sûr, Luna avait conservé sa bizarrerie habituelle, mais si elle se laissait aller à être trop... Luna, elle allait se trahir d'une manière ou d'une autre. Et même si la situation restait assez obscure pour le moment à ses yeux, elle ne voulait tout de même pas être celle qui ferait tout capoter, elle n'avait pas la moindre intention de trahir la confiance (si on pouvait appeler ça comme ça, Harry et les autres étaient plus ou moins obligés de lui faire confiance, puisque de toute manière, il n'y avait pas d'autre solution) de ses compagnons de mésaventure. Bref, Luna était résignée à faire comme si son attitude de toute à l'heure n'avait rien de remarquable. Après tout, c'était Luna, elle agissait toujours d'une manière étrange sans forcément de raison valable... Cela dit, elle aurait préféré qu'Olive ne mentionne pas son père, elle préférait ne pas parler de lui à cette époque, elle évitait déjà de penser à lui, même si c'était pas évident, et qu'elle ressentait une étrange culpabilité quand elle le faisait. D'une certaine manière, l'univers de Luna avait toujours tourné autour de son père, et ce depuis la mort de sa mère, c'était son père qui s'était chargé de parachever son éducation avant qu'elle n'aille à Poudlard, introduisant dans sa tête un tas d'idées loufoques, c'était son père qui avait demandé à sa fille de relire chaque parution du chicaneur pour avoir son avis, c'était son père qui avait planifié les quelques voyages qu'ils avaient fait, et c'était encore lui qui s'était peu à peu coupé de ses quelques rares amis après la mort de sa femme pour ne se consacrer qu'à sa fille une fille qui, faute de réussir à avoir beaucoup d'amis elle non plus, ne se consacrait presque qu'à son père. Le nombre de lettres qu'ils s'envoyaient dans le temps où elle était à Poudlard était à peine dénombrable. La rupture entre cette relation fusionnelle et la situation actuelle avait été nette et brutale, du coup, elle réagissait souvent de manière excessive, quand le sujet de son paternel entrait en compte. Cela dit, elle parvint à répondre d'un ton à peu près convaincant à Olive, bien qu'elle évitait soigneusement le regard de son interlocutrice, faisant mine de regarder entre les feuillages (et elle regardait en effet à travers les feuillages, ils étaient là pour chasser le ronflak, pardi!).

"Sûr qu'on s'entend bien. Mes parents adorent voyager, du coup, dès qu'on a assez d'économies, on choisit une nouvelle destination."

C'était assez amusant... et bizarre en même temps d'employer le mot "parent" au pluriel. Elle n'y avait pas vraiment réfléchi, le mot était venu tout seul au pluriel mais après tout, ce n'était pas parce que Luna n'avait plus de maman qu'il devait en être de même pour Aulne. Elle eut un moment dans l'esprit l'image fugitive de ses parents, eux aussi armés de filets à papillons, occupés tout comme elle à chasser le ronflak. Le caractère de sa mère n'était pas très éloigné de celui de son père ou du sien, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne et elle aurait été la première à vouloir transplaner dans tous les lieux exotiques où les créatures coqueluches du chicaneur avaient pour habitude de se cacher... Pourquoi pas une maman pour Aulne, après tout, puisque Luna était privé de ses deux parents, il fallait bien qu'Aulne compense le tout (mais naan elle est pas skyzophrène).

Elle était ainsi plongée dans ses pensées, ne prêtant presque plus attention à sa camarade quand elle entendit un craquement à quelques mètres de là.

"Je crois qu'il y en a un là-bas!"

fit-elle en sautillant comme une puce.

Bien sûr, sautiller comme ça était le meilleur moyen de montrer leur position à l'animal et de l'effrayer mais bon, Luna est quelqu'un de... hum... impulsif... Enfin, c'est quelqu'un, en tous cas.

Music : Founded – Epelectric

L’expression étrange qu’avait adoptée la jeune serdaigle disparu de la vue de notre Olive lorsqu’Aulne tourna la tête vers les feuillages. Regardant à qui mieux mieux au dessus, en dessous à gauche et à droite des horribles feuilles beaucoup trop orangées au goût de notre serpentard… Mais le pire dans tout ça, c’était que les couleurs fluo de cette jungle étranges diminuaient en quelque sorte d’intensité aux yeux d’Olive. Elle… s’habituait à cette accentuation de coloris dérangeante. Pour en revenir à Aulne, Olive se demanda si elle l’avait gênée avec sa question… Et à cette pensée, elle ressentit presque du remord. Peut être que la jeune fille avait des problèmes de famille, ou bien que ses parents Moldus avaient eu des problèmes avec la guerre, comme ceux du petit Applegate de sa maison… Qui savait… ?

Se contentant du regarder le dos de la serdaigle qui cherchait vainement une créature qui, au final, ne devait pas véritablement existé, Olive se demanda rapidement si elle devait laissait échapper des propos du genre « Baah, oublie, c’pa grave, c’était pas très important de toute manière, hein ?! » Mais avant qu’elle n’ait cherché une réponse à cette question un peu stupide, Aulne était en train de lui répondre, toujours penchée sur des feuilles, qui étaient maintenant d’une jolie couleur turquoise…

- Sûr qu'on s'entend bien. Mes parents adorent voyager, du coup, dès qu'on a assez d'économies, on choisit une nouvelle destination.

Un vaste sourire éclaira le visage d’Olive… Au final, elle n’avait pas commis de bourdes. Et c’était étrange qu’elle s’en préoccupe. Elle avait l’impression de devenir… plus humaine en quelque sorte aux côtés de la serdaigle dérangée du ciboulot.

- Ah, okey… Ca doit être amusant.

Il faut aussi avouer que les problèmes financiers ne touchaient que peu la famille Hornby… Et s’il n’y avait pas eu Olive et sa maladie, nul doute qu’ils seraient partis à l’étranger beaucoup plus souvent… Mais bon, leur fille malade n’était pas vraiment un problème en soit… Depuis qu’elle avait l’âge de rester seule à la maison, il l’abandonnait en quelque sorte dans le grand manoir, et partaient en vacances, prétextant à qui voulait l’entendre que leur fille n’aimait pas les voyages, et préférait largement rester étudier à la maison… Le seul voyage auquel Olive avait participé avait marqué l’apparition d’un lien étrange entre Violette Bustrand, une Gryffondor désagréable, et elle. Rien de très réjouissant…

- Je crois qu'il y en a un là-bas !

Visiblement surexcitée, Aulne agitait son filet sans visiblement s’en rendre compte… Et à cette vision, Olive se sentie un peu coupable… Son filet à elle traînait lamentablement derrière elle, et la jeune fille ne s’en préoccupait guère plus que la vieille chaussette trouée qu’elle avait laissée dans sa chambre avant de partir à Poudlard cette année…Le relevant pour lui éviter la poussière, elle s’avança prudemment vers l’endroit qu’Aulne avait désigné, et d’où était survenu un craquement…

S’accroupissant lentement, elle déposa sans bruit son filet à terre, avant de s’avancer pas à pas vers l’endroit désigné… De grandes et épaisses feuilles bleutées et opaque cachait la vue, etsur chaque tige menant à ces feuilles, des plus petites, violacées, ressemblaient fortement à la texture des ailes des libellules… Etrange. Sans prendre la peine de s’en formaliser, Olive se redressa peu à peu, étendit ses mains vers les feuilles, et appuya légèrement sur elle pour les affaisser et dégager la vue. Une petite pensée en priant pour que les feuilles ne soient pas vénéneuses…

Et l’étrange animal apparut.
Et les yeux d’Olive s’écarquillèrent de surprise, avant qu’une moue de dégoût n’apparaisse.

Car sous les yeux de notre condiment préféré venait d’apparaître ce qui aurait pu être l’évolution de la limace commune et orangée des Moldus. Rouge vif, mesurant une vingtaine de centimètre de largeur, et plus d’un mètre de longueur, elle venait d’enfourner un branche morte dans son orifice buccal et avait entreprit de se nourrir en déversant une bave acide sur le pauvre bout de bois qui n’avait rien fait pour mériter ça. Deux tentacules s’agitaient en tout sens, cherchant à capter odeurs et autres choses, tandis que les deux autres, pourvus d’yeux jaunes et globuleux se dirigeaient lentement vers Olive et Aulne… Quittant les yeux rondouillards, Olive s’intéressa à la partie encore inexplorée de l’animal…

Et si l’ « animal » était en quelque sorte « entier » dans sa partie haute, il se divisait dans sa partie basse possédant environ six queues, qui avaient chacune laissé derrière elle un chemin de bave qui commençait à dessécher l’herbe… Un liquide gluant et acide ? C’était trop pour notre Olivette, qui laissa son poste d’observation à une Aulne surexcitée, murmurant un unique mot :

- Beurk…

Le sujet était clos. Apparemment Olive était convaincue par le jolie mensonge de Luna, qui elle-même, si elle s’était laissé prendre ne serait-ce qu’un tout petit peu plus au jeu (et elle n’en était pas si loin que cela) aurait pu y croire. Est-ce que c’était si faux? Puisque oui, elle reverrait son père et oui, son père l’emmènerait chasser les ronflaks, juste comme ils l’avaient prévu. Oui, Luna n’éprouvait pas de grandes difficultés à avaler ses propres salades, et c’était peut-être en cela qu’elle était si étrange. Peu importe, le sujet était clos, donc, et de toute manière, Olive venait d’embrayer sur une remarque bien plus intéressante et beaucoup moins personnelle. Elle avait vu quelque chose!! Elle avait vu quelque chose!! Un large sourire vint s’étaler de part et d’autre de son visage. Un ronflak, elle allait en voir un vrai... Enfin un faux... Mais un faux vrai ronflak? C’était déjà mieux que ne pas voir de ronflaks du tout, nan? A la remarque d’Olive, Luna dut donc se retenir (et elle eut beaucoup de difficultés) de ne pas sauter de joie dans tous les sens... Il ne fallait pas, le ronflak risquait d’être effrayé, et ce n’était absolument pas ce qu’elle recherchait. Prudemment, comme une experte (Olive était vraiment douée pour la chasse aux ronflaks, elle devrait l’amener en Suède, tiens... Ou pas... Si elle partait en Suède avec son père, ça voudrait dire qu’elle ne verrait plus jamais Olive, ou qu’elle la verrait en grand-mère tremblottante, appuyée sur sa canne (oui bon... 70 ans c’est pas vieux pour un sorcier, mais j’avais juste envie d’imaginer une vieille Oly - même si elle vieillira pas -l’intermède inutile est terminée)). Mais à ce moment là.... Ce n’étaient pas un ronflak, que les deux jeunes filles avaient sous les yeux (ou bien un ronflak qui aurait évolué d’une façon vraiment inquiétante)... c’était... une espèce de limace géante. En plus dégueulasse. A l’inverse d’Olive, le premier réflexe de Luna ne fut pas d’être dégoûtée. Bien au contraire, en fait, elle était plutôt déçue, ce n’était pas un ronflak... Puis cette reflexion faite à elle-même, elle réalisa qu’elle était stupide. Ce n’était certes pas un ronflak... mais waaw. Elle avait jamais vu un truc pareil.

« Waaaaw . »

Elle se rapprocha à petits pas de la bestiole, histoire de ne pas l’effrayer (même si c’était plutôt elle qui aurait dû être effrayée. Lentement, elle approcha sa main de la créature jusqu’à rentrer en contact avec sa peau visqueuse. Une large coulée de bave orangée vint lui recouvrir tout le bras. C’était certainement assez ignoble, mais cela fit seulement sourire la jeune fille, qui continuait d’observer la créature avec des yeux émerveillés. Après un moment, la blondinette la tête en direction d’Olive, elle n’avait pas peur de baisser sa garde. Logiquement, cette créature ne pouvait pas lui faire de mal. N’est-ce pas? A moins qu’Olive ait voulu trouver un moyen original d’assassiner Luna?

« Tu as une sacrée imagination, tu sais ça? »

Elle se tourna à nouveau vers la créature, dont elle continuait de caresser machinalement la surface gluante.

« ça doit être hermaphrodite, comme les escargots, nan? »

Elle pencha la tête de côté, semblant réfléchir un moment. Dommage qu’elle n’ait pas d’appareil photo sur elle, elle n’aurait sans doute plus jamais l’occasion de revoir une créature de ce genre dans toute son existence. Elle ignorait que les possibilités de la salle sur demande étaient aussi nombreuses, ça l’aurait presque ému. Il faudrait qu’elle y retourne seule. Mais la grande limace ne serait sans doute pas au rendez-vous.

« On pourrait l’appeler Dominique? C’est un nom de fille et un nom de garçon en même temps... »

Luna alla arracher une branche au hasard, afin de nourrir son/sa nouvel(le) ami(e), mais à peine eut-elle approché la branche de la limace que celle-ci poussa une espèce de cri aigu et fit volte face, balançant au passages ses tentacules sur le visage des deux jeunes filles avant de s’enfuir à une vitesse qu’une limace normale n’aurait raisonnablement pas le temps d’atteindre.

« Dommage. » soupira Luna en la voyant s’en aller. « Tu ne m’en veux pas? » ajouta-t-elle à l’adresse d’Olive, qui ne devait certainement pas regretter de savoir Dominique loin de sa vue.

En tous cas Luna, elle, s’en voulait. De dépit, elle jeta son filet à papillons par terre. ça avait l’air rapé pour les ronflaks, et elle venait de faire fuir une créature encore jamais identifiée par qui que ce soit...

Music: I Might Be Late - Deportivo

- Waaaaw.

L’exclamation admirative eut le don de faire sourire Olive, qui s’était prudemment éloignée de la « chose » pour ne pas avoir à supporter sa vue. Oh, non, ne croyez pas qu’elle a la phobie des limaces géantes gluantes… Sinon, elle n’aurait pu se retenir de crier confrontée à son cauchemar. Ou de se raidir brusquement avec un regard affolé comme Miyria Alliane l’avait fait face aux chouettes… Non… À vrai dire, ce n’était juste pas vraiment son animal préféré…

Et de son poste en retrait, la serpentard observa sa camarade exploratrice s’approcher de la bestiole et tendre la main… Pour toucher la bestiole visiblement. Olive n’eut même pas à détourner le regard. La raison ? Toute simple… De là où elle se trouvait, les larges feuilles turquoises cachaient à la fois l’animal et le bras d’Aulne jusqu’au coude. Pratique. Seul inconvénient ? Les feuilles ne faisaient pas rempart comme le bruit. Et quand le contact se fit entre la paume de la serdaigle et la limace visqueuse, un bruit gluant de succion résonna dans la pièce. Ou dans la jungle, si vous voulez… Une moue dégoûtée arriva sur le visage d’Olive et alors qu’elle commençait à disparaître, elle revint de plus belle. Une substance orangée et à l’aspect poisseux avait recouvert tout le bras d’Aulne, et ce jusqu’à son épaule… Kyaaarck ! Beurk Beurk Beurk…

Olive reprit sa respiration et peu à peu, le dégoût fit place à une méfiance prononcée vis-à-vis de la créature loufoque. Aulne était tout simplement inconsciente… Si ça se trouvait, la peau de la bestiole était urticante… Voire même que peut être, elle contenait du poison ! Mais ce fut tout sourire que la serdaigle se tourna vers elle avant de parler.

- Tu as une sacrée imagination, tu sais ça?

Hein ? Imagination ? Ah, oui. Il avait fallut un moment de réflexion à Olive pour se rappeler qu’elles se trouvaient dans une salle. Et une salle qui pouvait « exaucer » leurs désirs. Parce que franchement, c’était pas le souhait le plus précieux d’Olive que de voir débarquer une limage géante… Et gluante.

- Ça doit être hermaphrodite, comme les escargots, nan?

Haussant les épaules, Olive répondit machinalement.

- Euh, ouais, peut être… Sûrement même. Sauf si c’est une évolution des limaces moldues.

- On pourrait l’appeler Dominique? C’est un nom de fille et un nom de garçon en même temps...

Olive n’avait pas répondu, et avait focalisé son attention sur un papillon violet et jaune, à la trompe trop longue et aux antennes fluorescentes. Le cri de la limace la fit sursauter un bon coup, et se retournant elle reçut un coup de tentacule. Chouette. Que ça à dire. Passant sa manche sur son visage, elle ouvrit finalement les yeux pour découvrir une Aulne interdite, bâton à la main. Un peu plus et Olive aurait pu rigoler…

- Dommage. Tu ne m’en veux pas?

Avec un sourire, Olive répondit que non, bien sûr que non, elle ne lui en voulait pas. Aulne venait de jeter son filet par terre. Visiblement, elle s’en voulait d’avoir fait fuir la bête… Et elle aurait sans doute voulut passer plus de temps avec elle… Ou lui. Attends. Pause, Retour en Arrière. Du temps ? Soudainement affolée, Olive porta son poignet à hauteur de ses yeux, et ce qu’elle y découvrit lui fit froid dans le dos. 15h57. Crooooooooote !!!

Il lui restait exactement trois minuscules minutes pour être à l’heure en cours de DCFM !!! Et au vu de la tête du prof’, elle allait en baver (comme la limace) si elle arrivait en retard.

- Auuulne !!! La Défense contre les forces du mal !!! On va mourir !!! Grouille toi, faut absolument qu’on y soit dans trois minutes !!

Erreur. Deux minutes et approximativement quarante secondes.

- Viiite !!

Affolée, elle regarda à travers les couleurs et les formes, essayant avec peine de trouver la porte d’entrée. Et soudain, un écriteau apparut, leur indiquant la direction de… La Porte.
Parfait. Agrippant la serdaigle par la manche, elle l’entraîna à sa suite, vers la sortie et leur prochain cours.

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» L'envers du décor | Brax & June [+16]

à décor psychédélique, ronflak inauthentique [pv Oly']

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