On se surprend souvent soi-même dans la manière dont nous parvenons à dépasser nos propres appréhensions et à faire de ce que nous ne pensions être un changement une habitude et une évidence. Cela ne fait pas si longtemps que Minerva a accepté le rôle de professeur que Dumbledore lui a confié avec cette confiance qui la pousse à ne faire aucune erreur. En premier lieu, cela l'a déstabilisée. Elle pensait qu'elle ne s'habituerait pas au fait de vivre entre les murs de l'école de magie, au fait de se placer en position d'enseignante, à passer de l'autre côté de la barrière. Elle pensait qu'elle garderait la nostalgie de son ancien travail...

Elle pensait des tas de choses, qui à ce jour ont déserté son esprit face à la force de l'habitude et de la routine. Une habitude et une routine qui lui font du bien, car tant qu'elle s'y conforme, elle ne pense pas, elle ne pense plus à Dougal et à son épouse. La métamorphose est son domaine, elle le prouve, passée de secrétaire à professeur, elle a réussi sa mue sans aucun problème, avec une facilité qui la déconcerterait presque elle-même, mais qui au fond la réconforte.

Minerva apprécie son nouveau quotidien, oui, elle aime le rôle qu'elle tient auprès de ses élèves, et d'ailleurs elle le prend très à cœur. Elle doute un peu que ses élèves pensent la même chose de leur côté, car elle s'est très vite découverte très stricte, sévère (mais juste, estime-t-elle) à l'adresse de ceux à qui elle enseigne. C'est sa méthode. Elle s'inspire de ce qui a toujours fonctionné sur elle, et par ailleurs, elle pourrait difficilement faire entorse à son caractère, bien ancré. Et ça a l'air de fonctionner.

Un nouveau cours vient de s'achever, et elle est fière du progrès de la majorité de ses élèves. Quand la cloche qui annonce la fin du cours sonne et retentit dans toute la pièce, les élèves ne se font pas prier pour filer le plus vite possible hors de leur salle de classe. Minerva range tranquillement ses affaires sur son bureau tandis que dans un joyeux vacarme, les élèves quittent la pièce. Mais pas tous, alors qu'elle est très appliquée à mettre de l'ordre dans ses affaires, elle constate qu'une élève n'est pas encore partie. Il s'agit de Poppy Pomfresh, une élève de Poufsouffle qui transpire l'enthousiasme et la bonne volonté.

-Je peux t'aider ? demande Minerva en délaissant un instant son ouvrage pour s'intéresser à sa jeune élève.

Minerva est en partie surprise d'entendre sa jeune interlocutrice lui demander des conseils pour s'améliorer. Sans être la meilleure de ses élèves, Poppy s'en sort tout de même très bien dans sa matière. Ses notes ne le reflètent peut-être pas toujours, parce que Minerva vise l'excellence et note très sévèrement ses élèves, sans doute plus sévèrement que son prédecesseur, si bien que certains élèves avaient vu leur moyenne dégringoler de façon remarquable depuis qu'elle était en poste. Minerva ne s'en excuse pas ni n'a le sentiment d'abuser. Au contraire, elle considère que c'est la meilleure façon de motiver les troupes. Il faut montrer à ses élèves qu'ils peuvent toujours faire mieux.

Alors Poppy Pomfresh n'est pas forcément celle qui a le plus besoin de son aide et de ses conseils. Mais quelque part, elle aurait pu s'y attendre. Parce que la jaune et noir est justement une jeune femme consciencieuse et appliquée. Il ne serait pas dans sa nature que de laisser quoi que ce soit en suspens. Elle doit vouloir donner le meilleure d'elle-même, peut-être dans l'optique de poursuivre des études en particuliers, car elle est à un âge charnière quand il est question de prendre ce genre de décisions.

-Je vois... En ce qui concerne ton travail, tu es loin d'être mauvaise élève, Poppy. D'un point de vue théorique, je n'ai rien à redire, tu sais exploiter les connaissances que tu accumules et tu prends même la peine de te renseigner par toi-même en dehors de ce que je vous demande. Peut-être que tu pâtis en revanche d'une démarche un peu trop... scolaire.

"Scolaire", c'est un terme qui semble illogique. Ils sont à l'école, logique qu'elle soit scolaire. Mais quand on veut sortir des cadres établis, il faut s'échapper d'un cadre trop rigoureux... tout en restant rigoureux malgré tout. Autant dire que ce n'était pas donné à tout le monde.

-L'échec d'un sortilège peut dépendre d'une difficulté de visualisation ou de concentration, mais je ne pense pas que la concentration soit un problème pour toi. Le meilleur conseil que je peux te donner, c'est de t'entraîner encore davantage, essayer encore et encore jusqu'à obtenir un résultat vraiment parfait.

Minerva hoche la tête. En effet, entre la théorie et la pratique, il y a tout un monde, et certaines personnes auront bon avoir assimilé dans le moindre détail les subtilités proprement formelles de l'art magique qu'elles tentaient de maîtriser, ce n'était pas pour autant que, une fois armés de leur baguette, ils parviendraient au résultat qu'ils escomptaient. Minerva estime que la théorie est un indispensable. Si elle pousse ses élèves à étudier un maximum, en leur attribuant notamment des dissertations à rallonge sur des sujets qui peuvent sembler de prime abord plutôt rébarbatifs, c'est parce qu'elle estime que quand on parvient à toucher du doigt la substantifique moelle de ce que l'on veut atteindre, alors il devient plus simple de passer à la pratique.

Cela dit, il y a des exceptions à tout, et Minerva a déjà pu constater (même si elle n'appartient pas du tout à cette catégorie d'individus) que certains, y compris parmi ses élèves, n'ont aucun besoin de s'embarrasser d'études théoriques pour être naturellement doués dans un domaine ou l'autre. C'est peut-être simpliste d'affirmer que certains ont des prédispositions dans une matière ou une autre, mais ça reste le cas. Pour certains, lancer un sortilège semble aussi simple que de respirer.

Pour d'autres, c'est un exercice de concentration et d'application constant. Ce qui n'empêche pas que, dans un cas comme dans l'autre, on ne réussit à s'améliorer qu'en s'entraînant encore et encore, jusqu'à ce que la pratique et le geste tiennent presque du réflexes tant ils se font naturels.

-Mais je ne m'en ferais vraiment pas si j'étais toi, je ne m'inquiète pas le moins du monde de tes compétences. Minerva marque une pause. Y a-t-il un sortilège en particulier qui te pose plus de difficultés ? Un cours sur lequel tu souhaiterais revenir ?

Revoir ses compétences en métamorphose, ça reste un sujet très vaste, et difficile par ailleurs de savoir précisément quoi lui proposer puisque la jeune femme est tout sauf une mauvaise élève. Ce sera sans doute plus simple de l'aider ou au moins d'essayer de l'aiguiller si elle sait un peu mieux sur quel sujet s'appuyer plus précisément. Elle pourra peut-être lui donner des conseils techniques un peu plus précis que les généralités qu'elle lui assène.

Poppy est une perfectionniste, cela se voit, et cela se constate dans la réponse qu'elle lui donne. D'autres auraient bien plus intérêt qu'elle à bénéficier de conseils. Poppy est une adolescente intelligente, et une bonne élève. On peut toujours faire mieux, bien sûr, et c'est une chose que Minerva tente de pousser chez ses élèves, en se montrant sévère - mais juste. La jeune femme estime que les compliments donnés à outrance ont tendance à résorber le potentiel des meilleurs des élèves quand ce potentiel devrait être, en fait, encouragé. Peut-être qu'elle a encouragé des insécurités chez Poppy ? Va savoir.

Poppy a au moins conscience de ce qu'il en est : elle a effectivement peu confiance en elle. C'est de son âge. Des adolescents vraiment bien dans leur peau et qui ont une confiance absolue en eux-mêmes, c'est rare, vraiment très rare. Même ceux qui donnent l'impression du contraire sont souvent ceux qui ont le moins confiance. Minerva hoche la tête, approbatrice. Elle ne peut qu'encourager le travail personnel de n'importe lequel de ses élèves, même si il ne faut pas non plus que l'adolescente se mette la rate au court-bouillon, ce serait dommage. L'excès de stress et de zèle est rarement ce qui permet d'obtenir de bons résultats. Il faut parvenir à une sorte d'entre-deux, en fait. Bien sûr, il est important de réussir à s'améliorer et à développer son potentiel, en prenant conscience de ses atouts.

-Veux-tu que je te donne des exercices complémentaires ? Penses-tu que cela t'aiderait à trouver confiance dans tes capacités ? demande Minerva très sincérement.

Décider de travailler davantage, de s'exercer plus, c'est une chose, mais si c'est sans aucune forme de guidance, on peut être sûr d'aller droit dans le mur, et ce serait regrettable.

Poppy est suffisamment indépendante pour parvenir à s'améliorer d'elle-même, certes, mais si elle est venue la trouver en premier lieu, c'est bien qu'elle estimait que son professeur pouvait lui apporter, d'une manière ou d'une autre, une résolution satisfaisante à ses angoisses, cela doit signifier qu'elle a besoin d'encouragements et de lignes directrices, et en tant que professeur, Minerva considère que c'est son devoir que d'apporter l'un et l'autre à ses élèves. Elle se cherche encore en tant qu'enseignante, elle ne sait pas toujours comment se situer vis-à-vis de ses élèves, mais elle apprend, pas à pas. L'essentiel est de toujours se rendre utile.

Dans le fond, Minerva ne pense pas que Poppy ait véritablement besoin d'exercices supplémentaires. Elle cède à sa requête car elle sent que cela pourra alimenter son assurance et aider sa confiance en elle, et de ce qu'elle en voit, Minerva est convaincue que c'est surtout cela qu'il est important que la jeune femme prenne l'habitude d'alimenter. Minerva ne distribue pas les compliments à la légère, ce n'est pas son genre, mais elle n'en est pas moins convaincue d'avoir affaire à une jeune fille brillante et qui pourra aller loin si elle accepte de croire en son plein potentiel.

Pour cela, parfois le mieux est encore de s'appuyer sur ces choses que l'on pourrait qualifier d'artifices, mais qui ont le mérite de produire un effet véritable ensuite. Il ne s'agit pas non plus de la surcharger de travail, mais si c'est en s'exerçant qu'elle peut avoir le sentiment de s'améliorer, eh bien soit, ça ne pourra pas vraiment faire de mal dans tous les cas, en tout cas pas du point de vue du professeur de métamorphose.

-Dans ce cas, je vais te préparer cela et je te donnerai de nouveaux exercices à la fin du prochain cours, affirme-t-elle, ne comptant pas lui en fournir de but en blanc tout de suite.

Non, ce serait prendre le risque de lui donner du surplus de travail qui serait inapproprié. Il ne faut pas que cela empiète sur le temps qu'elle pourra consacrer à d'autres travaux. Le but est de l'aider à s'améliorer, et pas du tout de la submerger de travail.

-Qu'est-ce que tu voudrais faire, après ? demande-t-elle avec une certaine curiosité.

La miss a l'air déjà très concernée par son futur, et c'est une très bonne chose. Il n'est jamais trop tôt pour cela, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Les élèves de Poudlard sont bien trop vite plongés dans le grand bain, alors il est important de savoir vers où l'on se dirige. Certes, il est aussi important de s'accorder le droit à l'erreur, car celle-ci participe de n'importe quelle expérience importante de la vie de chacun, mais donc, il veut savoir où la dirigent les ambitions de la jeune jaune et noir.

Minerva hoche la tête quand sa jeune interlocutrice la remercie. Elle ne ferait pas ça pour n'importe quel élève, mais sa jeune interlocutrice le mérite plus que largement, parce que quand on est est intelligent, volontaire, et que l'on veut faire pour le mieux, on s'attire naturellement la sympathie de la jeune professeure de métamorphose. Minerv affiche un sourire conciliant. Oui, elle verra bien si son aide lui serait utile. Elle ferait de son mieux en tout cas. Minerva ne recherche pas outre mesure la gratitude de ses pairs, mais ce n'est jamais, il faut bien le dire, désagréable de l'obtenir, loin de là.

-Aucune voie n'est simple, répond le professeur quand son interlocutrice lui apprend qu'elle aimerait travailler dans le domaine médical.

D'aucuns diraient que ce n'est pas le cas, mais le fait est que ce qui semble à certains ne convient pas forcément à d'autres. Et ce que certains considéreront comme coulant de source provoquera des noeuds au cerveau une bonne fois pour toutes. Elle pense, qui plus est, que son interlocutrice a une vraie vocation et sait précisément ce qu'il en est.

Enfin, il faut tout de même reconnaître que parmi les voies les plus complexes à emprunter, la médecine est en effet en haute place, car cela exige une véritable expertise, de très bonnes connaissances et un très haut niveau d'études : ceci dit, ce n'est certainement pas pour inquiéter ou impressionner notre jeune poufsouffle, qui saura certainement se montrer à la hauteur des obstacles susceptibles de se placer sur son chemin. Elle y parviendra si elle s'en donne les moyens, et selon toute vraisemblance, c'est bien son intention.

-Si vous travaillez avec volonté avec acharnement, si vous faites preuve de volonté et de détermination, et je n'en doute pas, il n'y a aucune raison pour que ça ne soit pas à votre portée. Vous vous êtes déjà un peu renseigné sur les différents corps de métier et sur les études à suivre ? demande le professeur avec intérêt.

Bien sûr qu'elle compte encourager la vocation de sa jeune interlocutrice. A ses yeux, il n'y a rien de plus naturel. Elle peut sembler très sévère, mais c'est toujours dans l'intention d'aider ses élèves malgré tout. Elle ne ferait rien qui reviendrait à étouffer leur potentiel.

Minerva n'a aucun doute quant au potentiel de son élève. A ses yeux, elle a absolument tout pour réussir, et pour cause. Poppy Pomfresh est une adolescente intelligente, déterminée, volontaire et qui a toujours soif d'en apprendre davantage, chose que Minerva apprécie sincèrement chez ses élèves, car la plupart préfère largement faire fi de la discipline et n'en faire très globalement qu'à leur tête. Si elle continue avec ce digne état d'esprit, Minerva est convaincue qu'elle ira très loin, et sans l'ombre d'un doute, même. Sil elle peut lui donner l'impulsion nécessaire pour se sentir motivée, elle le fera. Elle apprécie les esprits volontaires plus que quoi que ce soit d'autre.

La jaune et noir lui apprend qu'elle aide régulièrement Mrs Sparkley à l'infirmerie. Minerva accueille cette information avec un hochement de tête des plus approbateurs. Il n'en attendait pas moins de la part de la jeune femme, qui quand elle a quelque chose en tête ne l'a manifestement pas ailleurs. De son côté, Minerva veut croire qu'elle n'a même pas besoin de ses conseils. Elle les a appliqués avant même que la professeure de métamorphose ait eu le temps de le formuler.

-Je ne vois donc pas quels conseils je pourrais te donner de plus, tu sembles définitivement avoir pris les choses en mains.

Et c'est une chose que Minerva apprécie. Elle aime bien aider les autres, mais elle trouve toujours préférable que ces autres montrent leur motivation et leur bonne foi, c'est de cette manière qu'elle considère que les choses sont véritablement bien faites. Elle parviendra définitivement à faire ce qu'il faut quand il le faudra, c'est même sûr et certain.

-Je pense que si vous persévérez dans cette voie, vous vous donnez définitivement les meilleures chances de réussir.

Et Minerva ne peut que le souhaiter à sa jeune élève. Certes, parfois, la détermination, la bonne volonté et l'intelligence ne suffisent pas, mais en ce qui concerne la jeune femme, Minerva n'a aucun doute ou bien très peu. Poppy est quelqu'un de bien, et elle a le coeur sur la main. Ce qu'elle envisage pour son avenir professionnel est, par conséquent, tout à fait cohérent avec absolument tout ce qu'elle pourrait bien vouloir accomplir. Il n'y a aucune raison pour que cela ne fonctionne pas pour elle.

Minerva affiche un sourire humble quand son interlocutrice se montre admirative de son parcours professionnel. Elle doit admettre en effet qu'elle n'a pas un parcours commun, et qu'elle en est assez fière. Elle a mérité sa place, elle en est convaincue. Elle s'est présentée comme un jeune prodige de l'art de la métamorphose à un très jeune âge, même si son travail au ministère n'avait définitivement pas grand-chose à voir.

Elle doit sa place à son talent, mais elle ne va pas nier qu'elle le doit à la chance, aussi, car sans l'intervention de Dumbledore, probablement qu'elle serait restée à son poste et n'en aurait pas bougé, d'autant plus qu'en dehors de quelques exemples notables, à l'instar de la la ministre, il n'est pas si simple de gravir les échelons sociaux quand on est une femme.

"Pour être tout à fait honnête avec toi, j'ai beau être jeune, je n'entreprends pas nécessairement de faire grand-chose de plus qu'à présent. Bien sûr, je ne sais pas ce que la vie me réserve, mais je considère cela suffisant. Je ne suis pas quelqu'un d'ambitieux, j'aime seulement faire un travail qui me passionne, et m'efforcer de le faire bien."

Car après tout, ce qui est important, après un moment, ce n'est pas de voguer de choix de carrière en choix de carrière, c'est réussir à se cantonner à une vocation, et savoir l'apprécier à sa juste valeur.

"En effet, il n'est pas toujours simple de garder confiance en soi, mais je ne doute pas du fait que tu y parviendras." Elle marque une pause. "Si tu dois rencontrer la moindre crise de confiance, ne pas être sûre de toi ou de tes compétences, ou si tu ressens le besoin de parler, n'hésite pas à frapper à la porte de mon bureau - ou de n'importe quel professeur avec lequel tu te sentirais en confiance. Nous sommes aussi là pour vous apporter notre aide au-delà des matières que nous enseignons."

C'est une leçon qu'elle estime important pour Poppy de retenir, et elle espère que cette dernière n'entrera pas dans l'oreille d'un sourd. Si la jaune et noir garde ça en tête, c'est cela qui importe.

Minerva ne sait pas vraiment si ses conseils suffiront à réconforter son interlocutrice et permettront à Poppy de se faire une meilleure idée de ce qu'elle veut, mais elle s'efforce de faire et de dire ce qui lui semble le plus juste. C'est son rôle en tant que professeure, après tout. Il y a, bien évidemment, l'éducation et l'enseignement de cette matière qui lui tient à coeur, mais il y a également le soutien de ses élèves. Elle veut être à la hauteur, elle veut les aiguiller, comme elle a été heureuse que d'autres acceptent de l'aiguiller par le passé.

Elle n'a pas forcément le contact facile avec ses élèves, elle a bien souvent du mal à faire la part des choses... Elle essaie de prendre ses distances pour marquer leur différence en dépit de son jeune âge. Ce n'est pas forcément simple de se placer en figure d'autorité et, dans le même temps, de vouloir aider les autres du mieux possible. En tout cas, de son côté, elle a bien du mal à y parvenir, mais elle fera de son mieux quoi qu'il en soit. Et elle a le sentiment d'avoir réussi à quelque chose avec la jaune et noir, ce qui la rassure vraiment.

-C'est normal, c'est mon rôle en tant qu'enseignante, lui affirme Minerva quand Poppy la remercie d'avoir pris du temps pour elle. Oui, à ses yeux, ce n'est jamais que la moindre des choses, et elle ne se permettrait pas de transiger là-dessus. Elle veut que ses élèves n'aient pas peur de lui parler, malgré ses airs parfois inaccessibles et pince-sans-rire. Et si tu dois avoir besoin d'aide ou de conseils, je ne veux pas que tu hésites une seule seconde à venir me voir, d'accord ?

J'insiste sur ce point, mais il me semble très important. Je ne veux pas qu'elle ait peur de me parler ou de s'exprimer, je veux qu'elle soit totalement capable de me dire si quelque chose ne va pas, ou qu'elle se sente libre de poser toutes les questions qu'elle voudra si le coeur lui en dit. C'est important, c'est même nécessaire. Aucun élève ne devrait se sentir seul avec ses doutes et ses réflexions.

-Est-ce que tu as d'autres questions à me poser ?